"Réuni en assemblée plénière mercredi 25 avril, le Parlement européen a adopté, par 403 voix contre 246 (et 11 abstentions), un règlement instaurant une procédure unique d'autorisation de mise sur le marché des thérapies géniques, cellulaires et tissulaires (cf. Synthèse de presse du jeudi 26/04/07).
Les eurodéputés ont rejeté les amendements qui prévoyaient notamment d'exclure de cette procédure centralisée les médicaments contenant ou issus de cellules embryonnaires ou fœtales humaines et de cellules germinales primitives. Plusieurs pays n'autorisent pas ces techniques pour des raisons éthiques et certains parlementaires craignent qu'elles leur soient imposées par ce règlement. D'aucuns souhaitaient aussi rappeler dans ce texte toutes les règles éthiques européennes, comme la non-commercialisation du corps humain.
Chaque Etat devrait toutefois rester libre d'interdire un produit s'il considère qu'il pose un problème éthique ou viole la 'moralité publique'.
Mgr Noël Treanor, Secrétaire général de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), a rappelé que ce Règlement ne doit pas violer les arbitrages éthiques de chaque Etat : 'en matière de questions éthiques fondamentales touchant l'inviolabilité et la dignité de la vie humaine, il est absolument nécessaire que la souveraineté des Etats membres soit respectée et qu'elle ne soit pas entravée par l'application de règlements sur l'établissement du marché intérieur'.
Il regrette que les amendements visant à garantir des principes éthiques fondamentaux aient été rejetés. Il désapprouve particulièrement le rejet de la proposition de la Commission juridique du Parlement européen, d'exclure du champ d'application du Règlement les éventuels futurs médicaments dérivés de cellules embryonnaires ou fœtales humaines.
Mgr Noël Treanor déplore par ailleurs que ce texte 'attise les espoirs et attentes des patients sans qu'ils soient appuyés par des résultats scientifiques'. Il constate enfin que l'état d'esprit du parlement européen sur ces questions éthiques 'rend impossible tout débat objectif au profit de la société'."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Rafaële Rivais) 27/04/07 - Le Quotidien du Médecin (Denis Durand de Bousingen) 27/04/07 - Jdd.fr 25/04/07 - Zenit 27/04/07
Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.
USA : Mort cérébrale : diagnostic erroné
"Un homme dont la famille avait donné son accord pour que ses organes soient prélevés après son décès a été déclaré par erreur cérébralement mort par deux médecins. Agé de 47 ans, John Foster avait été admis à l’hôpital de Fresno en Californie pour une hémorragie interne. Il y est mort 11 jours plus tard, date limite après laquelle ses organes n’auraient plus été viables et n’auraient pas pu être transplantés.
Après qu’elle ait accepté de donner les organes de son père, Mélanie Sanchez, était appelée 'au moins une fois par jour' par le groupe de transplantation d'organes lui demandant : 'nous devons prélever les parties du corps dans un certain temps. Votre père peut sauver une vie. Comment va-t-il aujourd’hui ? Va-t-il mieux ou moins bien ?'. Pour elle, c’était comme des 'vautours' tournant autour de quelqu’un en attendant qu’il meurt.
Dans l’après-midi du 21 février, un premier médecin le déclara cérébralement mort. Quelques heures plus tard, un second médecin confirma ce verdict. Dès lors, Foster était légalement mort sous le coup de la loi californienne. Le second médecin paraissait pressé, Mélanie Sanchez l’a rappelé mais celui-ci a déclaré : 'on a deux signatures, c’est le règlement de l’hôpital'. Mélanie Sanchez a donc demandé un troisième examen. Pour ce troisième médecin, Foster n’était pas mort cérébralement. Par ailleurs, une infirmière a notamment constaté qu’il remuait la tête ce qui est incompatible avec une mort cérébrale...
Ce cas n’est pas sans rappeler celui d’un patient âgé de 26 ans dont on avait essayé de précipiter la mort. Actuellement, il n’existe pas de critères nationaux aux Etats-Unis pour déclarer une mort cérébrale."
Source :
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Latimes.com (Charles Ornstein - Tracy Weber) 12/04/07
Après qu’elle ait accepté de donner les organes de son père, Mélanie Sanchez, était appelée 'au moins une fois par jour' par le groupe de transplantation d'organes lui demandant : 'nous devons prélever les parties du corps dans un certain temps. Votre père peut sauver une vie. Comment va-t-il aujourd’hui ? Va-t-il mieux ou moins bien ?'. Pour elle, c’était comme des 'vautours' tournant autour de quelqu’un en attendant qu’il meurt.
Dans l’après-midi du 21 février, un premier médecin le déclara cérébralement mort. Quelques heures plus tard, un second médecin confirma ce verdict. Dès lors, Foster était légalement mort sous le coup de la loi californienne. Le second médecin paraissait pressé, Mélanie Sanchez l’a rappelé mais celui-ci a déclaré : 'on a deux signatures, c’est le règlement de l’hôpital'. Mélanie Sanchez a donc demandé un troisième examen. Pour ce troisième médecin, Foster n’était pas mort cérébralement. Par ailleurs, une infirmière a notamment constaté qu’il remuait la tête ce qui est incompatible avec une mort cérébrale...
Ce cas n’est pas sans rappeler celui d’un patient âgé de 26 ans dont on avait essayé de précipiter la mort. Actuellement, il n’existe pas de critères nationaux aux Etats-Unis pour déclarer une mort cérébrale."
Source :
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Latimes.com (Charles Ornstein - Tracy Weber) 12/04/07
China Issues New Rules on Transplants
"BEIJING -- China published new rules governing human organ transplants in its latest effort to clean up a business critics say has little regard for medical ethics. But the regulations were packed with shortcomings, a human rights group said Saturday, including a failure to address what it called the 'crucial issue' of the procurement of organs from executed prisoners."
"The rules issued Friday by China's State Council, or Cabinet, include a ban on the sale of human organs for profit and on donations by people under 18, according to the text of the regulations published by the Communist Party newspaper People's Daily. The regulations, which take effect May 1, are also meant to standardize transplant procedures at the limited number of hospitals licensed to perform them.
Little information about China's lucrative transplant business is publicly available. Human rights groups have said many organs - including those transplanted into wealthy foreigners - come from executed prisoners who may not have given their permission. Human Rights Watch urged Beijing for full transparency on the removal of body organs from executed prisoners.
'The regulations show that China is responding to great international concern over organ trade in the country,' said Nicholas Bequelin, a Hong Kong-based researcher for Human Rights Watch, in a telephone interview.
'But the regulations are no substitute for an open and transparent system. It leaves vague areas under secrecy, such as the crucial issue of the provenance of the organs, which we know are through judicial executions,' Bequelin said.
The rules make it illegal to harvest human organs without permission, but Bequelin said the process of obtaining voluntary consent either from prisoners or their families was 'virtually meaningless.'
'We're talking about prisoners who are going to be executed. They can be subjected to all sorts of pressure to sign these consents,' he said. 'It is not an informed consent.'
The official Xinhua News Agency said most organs used in transplants come from deceased Chinese citizens who had voluntarily donated. But Bequelin said research showed more than 90 percent of organs used in transplants were obtained from judicial executions. A senior health official said in November that most organs harvested from cadavers were from executed prisoners, with their prior consent, according to a China Daily newspaper report.
Chinese legislators have been pushing for years for a law to regulate and promote voluntary organ donations. The rules are needed, they say, to prevent unqualified doctors and profit-hungry hospitals from abusing patients.
Health officials say China faces a severe shortage of human organs, estimating that out of 1.5 million people who need transplants in China each year, only about 10,000 operations are carried out. Voluntary donations remain far below demand in China, partly due to cultural biases against organ removal before burial."
Source:
http://www.washingtonpost.com
Article by GILLIAN WONG
The Associated Press
La Chine publie un règlement interdisant la commercialisation d'organes humains
"BEIJING, 6 avril (XINHUA) - La Chine a publié vendredi son premier règlement national sur la transplantation d'organes humains, interdisant aux organisations et aux individus le commerce d'organes humains, quelle que soit sa forme.
Le règlement, publié par le Conseil des Affaires d'Etat, entrera en vigueur à partir du 1er mai. Il ne sera pas applicable à la transplantation de tissus humains, par exemple la cellule, la cornée et la moelle.
Selon le règlement, la transplantation d'organes humains doit s'effectuer volontairement, faire suite à une donation gratuite.
Afin de défendre les droits légaux des citoyens, ce règlement porte sur la donation d'organes humains, la transplantation d'organes humains, les responsabilités juridiques."
Source :
http://www.french.xinhuanet.com
Le règlement, publié par le Conseil des Affaires d'Etat, entrera en vigueur à partir du 1er mai. Il ne sera pas applicable à la transplantation de tissus humains, par exemple la cellule, la cornée et la moelle.
Selon le règlement, la transplantation d'organes humains doit s'effectuer volontairement, faire suite à une donation gratuite.
Afin de défendre les droits légaux des citoyens, ce règlement porte sur la donation d'organes humains, la transplantation d'organes humains, les responsabilités juridiques."
Source :
http://www.french.xinhuanet.com
Suisse : la mort est-elle définie de façon trop stricte? Des médecins s’en inquiètent
PRELEVEMENTS A COEUR ARRETE
Des chirurgiens tirent la sonnette d’alarme. Les nouvelles règles sur la transplantation restreignent les prélèvements chez certains donneurs. Au centre des débats: la définition de la mort.
"Au cœur des inquiétudes des chirurgiens, les patients victimes de 'mort cardiaque', dont le cœur ne bat plus et ne pourra plus redémarrer. Le délai nécessaire à l’obtention de l’accord des familles pour les transplantations est en effet trop long pour que les organes restent utilisables."
"Quelle est la définition de la mort ? Comment poser le diagnostic ? Ces questions, lugubres mais essentielles, provoquent des remous parmi les chirurgiens helvétiques, à la veille de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la transplantation le 1er juillet. En cause: les directives de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) en matière de prélèvements, déjà appliquées. Les spécialistes craignent un recul des prélèvements chez un certain type de donneurs décédés: les personnes en état de 'mort cardiaque'."
Une demi-heure pour prélever les organes
"Car il y a mort et mort. Et dans son chapitre consacré à la constatation du décès, la nouvelle loi se concentre sur les donneurs en état de 'mort cérébrale', sur lesquels la majorité des organes sont prélevés en Suisse. Il s’agit surtout de victimes d’un accident ou d’une hémorragie cérébrale. La loi précise en effet que le décès est certifié seulement 'lorsque les fonctions du cerveau, y compris du tronc cérébral, ont subi un arrêt irréversible'. Autrement dit, lorsque le cerveau ne pourra plus jamais refonctionner. Une fois le décès établi par un diagnostic très rigoureux et standardisé au niveau international, les médecins disposent de temps pour ensuite procéder à une transplantation.
Or, à l’heure actuelle, environ 10% des candidats aux prélèvements d’organes en Suisse – et jusqu’à 30% dans d’autres pays – sont également des patients dits en état de 'mort cardiaque', dont le cœur ne bat plus et ne pourra plus redémarrer. La 'mort cérébrale' au sens de la loi n’est ici pas encore constatée. Mais le cerveau de ces personnes, victimes pour la plupart d’accidents vasculaires cérébraux, comporte néanmoins des lésions irréversibles. 'Leur famille et les soignants décident d’arrêter le traitement, puisqu’ils n’ont plus aucune chance de se réveiller', explique le professeur Pierre-Alain Clavien, qui dirige le Département de chirurgie à l’Université de Zurich."
La discussion reste ouverte
"Les spécialistes débranchent donc les appareils de respiration artificielle, ce qui entraîne un arrêt cardiaque naturel, puis la 'mort cérébrale' 10 minutes après. Et c’est là qu’est le nœud de l’histoire. 'Car avant de débrancher, nous demandons à la famille du patient si elle consent à un éventuel prélèvement d’organe', poursuit Pierre-Alain Clavien. Une fois les soins stoppés, et après arrêt cardiaque, les médecins disposent en effet d’une demi-heure seulement pour prélever des organes, principalement les reins ou le foie, avant qu’ils ne deviennent inutilisables.
Seulement voilà. Selon les directives de l’ASSM, il ne sera en principe plus possible d’approcher la famille d’un donneur potentiel avant que l’appareil ne soit débranché et que le décès ne soit cliniquement constaté. 'Or, les discussions avec les proches durant plusieurs heures, les organes seront alors inutilisables', conclut Pierre-Alain Clavien.
D’où le souci des spécialistes. 'Il serait dommage que la Suisse n’autorise par une discussion avec les proches avant de débrancher un appareil, alors que cela se fait dans de nombreux autres pays et permet de greffer des reins à des patients en liste d’attente', note ainsi le chef du Service de transplantation du CHUV, Manuel Pascual. Du côté de l’ASSM, on se veut toutefois rassurant. 'La discussion est encore ouverte pour trouver un consensus éthique et juridique', promet le président de l’Association, le Professeur Peter Suter. De quoi réjouir le directeur de Swisstransplant, Conrad Müller, qui rappelle quant à lui que si la mort est au centre des débats, 'le don d’organe représente tout de même, et en fin de compte, la vie'."
Source :
http://www.24heures.ch
© 24heures.ch
VALENTINE ZUBLER, BERNE
Un "apartheid médical"
"Le Journal of Medical Ethics du mois d'avril consacre un article au trafic d'organes. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 10% des reins transplantés seraient issus de ce trafic. Environ 66 000 reins ont été transplantés en 2005. 6 000 receveurs ou donneurs se sont rendus à l'étranger pour échapper à la loi de leur pays. Les biologistes parlent d''apartheid médical' pour définir le commerce de ces organes entre les pays en voie de développement et les pays riches. Lors d'une conférence à l'OMS, un médecin pakistanais, le Docteur Farhat Moazam a expliqué que dans certains villages de son pays, 40 à 50% de la population n'avait qu'un seul rein. Il a souligné que les donneurs recevaient très peu pour ce genre d'opération, environ 1 250 $, au lieu des 2 500 $ promis. Quant aux receveurs, ils paient entre 12 000 $ et 20 000 $ pour un rein."
© genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BioEdge 04/03/ 07
© genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BioEdge 04/03/ 07
Chine : une nouvelle loi révèle les prélèvements d’organes sur des mineurs
Chine – Le Conseil d’État exécutif a porté à l’étude le 21 mars 2007 une version du texte concernant l’ordonnance sur les transplantations d’organes humains. Cette ordonnance spécifie particulièrement l’interdiction de prélever les organes de citoyens de moins de 18 ans pour des transplantations.
Le prélèvement d'organes en Chine, un commerce très lucratif (LGE)
"Hors de la Chine, les experts s’accordent à dire que le PCC (Parti communiste chinois) n’a pas d’autre choix que de répondre aux accusations concernant le trafic d’organes ; car à la veille des JO de Pékin qui auront lieu en 2008, ces crimes ont choqué toute la communauté internationale. Les analystes ont précisé que la loi autorisant le prélèvement d’organes entraîne une pratique courante en Chine s’appliquant même aux mineurs alors que ces derniers ne sont pas passibles de la peine de mort."
DES PRELEVEMENTS D’ORGANES SUR DES MINEURS ?
"Le 22 mars 2007, plusieurs sites web ont diffusé la version de cette ordonnance sur les transplantations d’organes humains en Chine relevée sur Radio China (www.cnr.cn). Une des lois de cette ordonnance interdit l’utilisation d’organes appartenant à des personnes de moins de 18 ans à des fins de transplantation. Wang Yifeng, chroniqueur pour La Grande Époque, a dit qu’une telle loi montre à quel point les problèmes de responsabilité légale à propos des transplantations, tant au niveau de la gestion que de l’organisation ainsi que toutes les procédures relatives à cette question, sont très chaotiques en Chine.
Cette nouvelle loi fait apparaître également que les prélèvements d’organes sur des mineurs sont suffisamment fréquents pour que le PCC soit amené à rédiger un texte de loi interdisant cette pratique. Les mineurs ne peuvent pas être condamnés à mort en Chine. L’an dernier Huang Jiefu, le sous-directeur du Ministère chinois de la Santé a admis publiquement que la principale source d’organes utilisés pour les transplantations en Chine provenait des condamnés à mort et non pas de donateurs comme le régime l’avait affirmé jusqu’ici. S’il ne peut pas y avoir de condamné à mort de moins de 18 ans, d’où viennent les organes qui ont été prélevés sur de jeunes citoyens ? Wang pense que le Conseil d’État révèle indirectement un lourd secret. Cette interdiction survient au moment où de nombreux organismes cherchent à entrer en Chine pour enquêter sur les prélèvements d’organes des pratiquants de Falun Gong. Cette ordonnance est perçue comme une réponse du régime face aux nombreuses condamnations de la Communauté internationale."
ILLUSION POUR PROTEGER LES JEUX OLYMPIQUES ?
"Twu Shing-Jer, l’ancien directeur du département de la Santé à Taiwan et membre de la coalition pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (CIPFG) a dit que le PCC avait rédigé cette ordonnance dans le but de redorer son image pour les Jeux Olympiques. Il a dit également que pour lui, le Gouvernement ne devait pas seulement rédiger cette ordonnance, mais également conduire une enquête pour faire cesser ce trafic.
L’ordonnance affirme vouloir 'protéger les mineurs'. Toutes organisations ou individus ne devraient pas pouvoir prélever les organes de personnes de moins de 18 ans pour des transplantations. Yang Zhizhu, un professeur affilié au département de Droit de l’université de la jeunesse chinoise des sciences politiques s’interroge sur le bien fondé et la légitimité d’une telle loi.
Yang souligne que la question des prélèvements d’organes n’est pas une question d’âge. Les droits des mineurs et majeurs doivent être protégés. Dans la tradition chinoise, chaque partie du corps vient de nos parents et ne doit pas être séparée. La plupart des Chinois souhaitent garder leur intégrité physique après la mort. Par voie de conséquence, la majorité des prélèvements d’organes en Chine sont illégales, aucun accord n’a été donné, ni par la personne, ni par sa famille.
Yang pense que le Gouvernement ne souhaite pas réellement qu’un commerce de ce type s’arrête surtout lorsqu’il utilise des condamnés à mort et qu’il rapporte des bénéfices matériels au Gouvernement. Quiconque ne peut pas se livrer à ce genre de commerce. Cela ne peut donc se réaliser qu’avec l’implication du Gouvernement. Continuons à condamner ce commerce et à faire pression pour qu’il y ait une enquête Cela fait un an que l’atroce commerce des organes de pratiquants de Falun Gong en Chine a été dénoncé. Un nombre croissant d’experts, d’érudits et de politiciens ont confirmé et condamné ces crimes. Le 12 février 2007, 300 personnes influentes ayant rejoint le CIPFG ont demandé à pouvoir entrer en Chine afin d’enquêter sans que le PCC fasse obstruction.
Sun Wenguang, ancien professeur au département de physique de l’université de Shandong dit que des cas de prélèvement d’organes continuent à être dénoncés les uns après les autres, et en particulier ceux pratiqués sur des membres du Falun Gong. L’objectif de cette ordonnance est de calmer les esprits, les condamnations internationales et la volonté de mener une enquête indépendante. Cela pourrait aussi contribuer à détourner l’attention de la Chine à la veille des Jeux Olympiques.
Ma Xiaoming, l’ancien directeur des programmes de Shanxi TV, pense que le PCC a tenté de répondre aux accusations internationales en rédigeant cette ordonnance mais cela ne fait que rendre ces crimes plus évidents encore. La communauté internationale doit continuer à surveiller la Chine parce que le PCC va poursuivre ces crimes, faisant tout ce qui est en son pouvoir pour les dissimuler par des lois.
Lorsque Ma était en prison, il a entendu de nombreux témoignages à propos de ce commerce macabre. En effet, les autorités chinoises volaient les organes des condamnés à mort. Le fait que certains patients attendent désespérément des greffes d’organes, les médecins suggèrent aux familles une sorte de stratégie : 'Si vous avez des relations, tentez de demander aux juges de condamner à mort quelques prisonniers et nous pourrons récupérer leurs organes'. La crainte des Chinois envers le régime communiste les rend souvent indifférents et passifs. Cela encourage le PCC à commettre de plus en plus d’atrocités et de crimes contre l’humanité en toute impunité. M. Ma a terminé par ces recommandations : 'Les gens devraient cesser de compter sur le Gouvernement pour quoi que ce soit'.
* D’après RSF : Ma Xiaoming, journaliste de la chaîne de télévision de Shaanxi (nord-ouest de la Chine) a été interpellé, le 12 août 2000, par la police alors qu’il devait rencontrer un journaliste américain du Asian Wall Street Journal. Ma Xiaoming enquête sur un mouvement de protestation de paysans contre les impôts dans la province de Shaanxi. D’après Frank Lu, directeur du Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie, basé à Hong Kong, les autorités 'ne veulent pas que [le conflit] s’ébruite', pour ne pas faire fuir les éventuels investisseurs étrangers."
Source :
La Grande Epoque
Article écrit par Li Tu, Yang Jia et Xin Fei
World Health Organization (WHO) / OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : 2ème consultation mondiale sur la transplantation
Lors de la deuxième consultation mondiale sur la transplantation, l'OMS a présenté ses recommandations en matière de don et de transplantation de cellules, tissus et organes. Elles sont destinées à faire face au manque mondial de matériaux humains, à leur traçabilité et fiabilité et à la montée du 'tourisme pour greffe'. L’OMS s’inquiète de l'exploitation commerciale hors de toute législation de matériaux humains et souligne que cette pratique est dangereuse tant pour le donneur que pour le receveur. (...). Un observatoire de la transplantation sera crée à Madrid offrant aux autorités médicales et au public toutes les informations sur le don d’organes et les pratiques de transplantations.
Source :
http://www.sondelespoir.org
"In most cases, human material for transplantation is obtained from a deceased donor. Successful programmes for the procurement of human material for transplantation from deceased donors from various cultural, religious and economic backgrounds constitute potential models. The need for communities, including health professionals, to become better educated about transplantation is widely recognized as a key to the success of such programmes.
However, despite the frequent use of materials donated from deceased donors, the donation of materials from living donors is necessary for some types of transplants or to compensate for the limited supply of material available from deceased donors in order to meet patient needs. Living donation is thus practised despite the fact that it involves risks for the donor that may not be negligible.
The procurement of human material for transplantation from deceased or living donors and the subsequent allogeneic transplantation entail ethical and safety risks for both the donor and the recipient.
Health authorities must provide effective oversight of all aspects of transplantation in order to control these risks. This oversight is also essential for gaining public support by developing and justifying trust in the procurement organization, particularly since donations are often motivated by altruism and generosity. In addition, the decision to be a donor is often based on the understanding that a contribution to the availability of transplant resources may someday benefit the health needs of the donor’s family."
Source:
http://www.who.int
Cell Techniques and Applied Stem Cell Biology at the Universität Leipzig (Germany) / Cellules souches : régénération individualisée, Leipzig
Cell Techniques and Applied Stem Cell Biology.
Cellules souches : régénération individualisée via bioréacteur. Le professeur Augustinus Bader de l’université de Leipzig.
Article bilingue / bilingual article
Overview
"Biotechnology is the engine behind the development of a new discipline which will fundamentally change the currently applied forms of medicine and health service that we know today. Technological advances and global social trends are currently preparing the way for the creation of regenerative medicine. Our group is concentrating on various aspects of regenerative medicine. Regnerative medicine integrates a comprehensive technological area which includes stem cell biology, i.e. 'living' materials, tissue engineering, nanotechnology and functional genome analysis. The roots of this new field lie in medical technology and functional genome analysis. This field will directly promote the classical 'anorganic' forms of organ replacement and transplantation medicine towards replacement with autologous cell systems.
Regenerative medicine deals with the three aspects which are the most important for mankind and intends to develop fundamentally new responses. The three areas are: trauma, ageing and illness. There are five factors which currently combine to favour the creation of regenerative medicine as a new medical – biotechnological discipline:
- The increasing share of older people in the population as a whole in industrial countries.
- The growing use of human proteins as medicines.
- The booming material sciences, such as nano technology which will also influence biotechnology and regenerative medicine.
- The current advances in stem cell biology and in tissue engineering.
- The use of bio-degradable materials for regenerative purposes.
The development of a systems biotechnological approach enabling a bridge between basic research and technological and clinical disciplines, will increasingly gain in importance and are the only key to advances that are goal-orientated and measured by therapeutical succes. The link between technological know-how and clinical know-why will then be within grasp."
Source:
http://www.uni-leipzig.de
Cellules souches : régénération individualisée via bioréacteur
"Le professeur Augustinus Bader de l’université de Leipzig : 'le patient porte la solution en lui'. En s’appuyant sur la thérapie cellulaire, Bader entend guérir à terme les organes, voire en créer de nouveaux. Selon lui, il sera possible un jour de régénérer un cœur défectueux au moyen de cellules souches congelées.
Le professeur Bader planche sur un nouveau traitement qui rendrait caduques les greffes d’organes. A partir des plus petites composantes de l’être humain, les cellules souches, il espère développer un mode de guérison individualisé et peu onéreux. 'Les cellules souches ne coûtent rien, nous les portons en nous tout au long de notre vie ; elles sont encore fonctionnelles chez les personnes très âgées et peuvent être activées'. Avec son équipe, il planche sur les principes et mécanismes d’activation des cellules souches, ainsi que sur les facteurs susceptibles de les inciter à produire de nouveaux tissus, par exemple en cas de blessures ou de fractures.
Les expériences en matière de thérapie cellulaire présentent leurs premiers succès de par le monde. La méthode est innovante dans le sens où il ne s’agit plus de remplacer un organe entier. Le maître-mot de cette méthode est la régénération cellulaire ; des cellules isolées sont prélevées sur l’organe d’un donneur puis injectées à l’aide d’une canule dans l’organe malade pour y stimuler la réparation cellulaire. Cette technique marchait apparemment bien pour le foie. Elle semble également prometteuse en matière d’insuffisance cardiaque. Ulrich Steinseifer, ingénieur en génie mécanique et fabricant de cœurs artificiels d’Aix-la-Chapelle, rêve d’un pansement composé de cellules du myocarde spécialement entraînées, qui serait capable de 'produire sa propre énergie et d’exécuter des mouvements cycliques au même titre qu’un cœur. Je placerais alors ce pansement à l’endroit où le coeur est défectueux et il produirait des battements à la place du muscle cardiaque.'
Les cellules doivent donc apprendre à assumer des fonctions précises. A l’université de médecine d’Hanovre, on effectue des essais à partir de cellules de foie inutilisables pour des greffes classiques. Des cellules isolées sont injectées dans un organe malade en vue d’y stimuler la régénération cellulaire. A partir du foie d’un seul donneur, il semble possible de cultiver suffisamment de cellules pour une transplantation chez quatre adultes ou huit enfants. Cette technique permettrait en outre d’éviter une opération chirurgicale complexe. La première transplantation réussie a été effectuée sur un patient dont le foie avait été complètement détruit par une intoxication due à l’amanite phalloïde. Jusque-là, personne n’en avait réchappé ; or, la transplantation cellulaire menée à Hanovre a réussi. Trois semaines plus tard, le patient quittait l’hôpital avec un foie entièrement régénéré.
Le professeur Augustinus Bader et ses collègues de la 'BioCity' de Leipzig explorent une autre piste. Au moyen de cellules souches, ils entendent produire des implants personnalisés alliant une structure de base synthétique à des cellules humaines, celles-ci devant s’adapter de façon individualisée à leur nouvel environnement. Selon le concept du professeur Bader, le nouveau tissu ne provoquera aucune réaction de rejet car il fera partie intégrante du corps: 'Notre objectif est de mettre au point des greffons qui disparaîtront le plus rapidement possible du corps du receveur, les fonctions normales du tissus cible étant alors assurées par les tissus mêmes du patient'.
Le professeur Bader envisage également une solution au problème plus pragmatique de la production d’organes à grande échelle. Dans un 'bioréacteur', le modèle (par exemple un ventricule cardiaque animal) est placé dans une solution nutritive comportant des cellules souches du receveur et devient alors humain, de façon à ce que le corps puisse l’accepter. Le génie tissulaire (ou culture tissulaire) n’est rien d’autre que la version améliorée d’un principe fondamental de la nature. Selon Bader, 'dès lors qu’il s’agit d’implants', la médecine régénérative 'n’est qu’un moyen auxiliaire dans le sens où elle fournit au patient des modèles à copier.'
Mais même si l’idée est séduisante, il est peu probable que l’homme puisse acquérir l’immortalité grâce à la régénération cellulaire. En effet, différentes théories laissent à penser qu’une cellule dispose une durée de vie biologiquement déterminée et donc limitée. Néanmoins, le professeur James W. Vaupel de l’institut Max Planck de démographie pense que cette limite d’âge 'se situe bien au-delà de 120 ans'. Cela étant, il nous reste encore un 'long processus scientifique et biomédical à parcourir avant que l’espérance de vie ne passe de 80 à 100 ans, voire à 120 ans. Il s’agit d’un processus de longue haleine et non d’avancées spontanées. Car de nombreux facteurs entrent en jeu pour pouvoir améliorer la santé de façon significative'."
Source :
ARTE, chaîne de télévision franco-allemande
"L'homme immortel", THEMA Futur ("Les fabricants de coeurs")
Documentaire diffusé le 27.02.2007, 20h40
Cellules souches adultes pour le cœur
Thérapie cellulaire : des chercheurs britanniques ont cultivé des tissus humains du cœur issus de cellules souches adultes de moelle osseuse.
"Madgi Yacoub, scientifique au Collège Imperial de Londres, affirme que les tissus ont le même fonctionnement que celui des valves naturelles du cœur.
'Nous avons utilisé des stimuli mécaniques divers pour provoquer ce changement de la fonction cellulaire. Nous espérons pouvoir faire des essais sur des modèles animaux d'ici 3 ans', a déclaré Adrian Chester, l'un des chercheurs responsables de cette étude. L'utilisation de cellules souches adultes permet d'utiliser les cellules du patient, ce qui limite les risques de rejet du système immunitaire. Ces tissus pourraient être utilisés par des patients qui auraient un cœur endommagé et pourraient être plus efficaces que des valves artificielles."
Source :
http://www.genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
LifeNews.com (Steven Ertelt) 02/04/07 - telegraph.co.uk (Nic Fleming) 03/04/07
Sénat : rapport de M. Alain Claeys, député, sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes (décembre 2006)
En décembre 2006, l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques au Sénat a examiné le rapport de M. Alain Claeys, député, sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes.
"M. Alain Claeys, député, rapporteur, après avoir noté le caractère complexe de cette question, a exposé la méthodologie suivie pour la préparation du rapport.
Une journée d'auditions publiques a été organisée en novembre 2005 avec des chercheurs français travaillant sur les cellules souches adultes et les cellules souches embryonnaires humaines. Par dérogation à ses usages, l'Office a accepté que le compte rendu de cette journée soit publié avant même l'adoption du rapport, de manière à rassurer les chercheurs, qui avaient été troublés par l''affaire Hwang'.
Les ministres chargés de la santé et de la recherche et un grand nombre de chercheurs ont été auditionnés par le rapporteur, qui a également conduit des missions au Japon et en Corée, pendant l''affaire Hwang', aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, à l'Office européen des brevets (O.E.B.) de Munich, ainsi qu'à Bruxelles.
Les recommandations du rapport touchant à d'éventuelles modifications de la loi de 2004 relative à la bioéthique pourront être examinées lors de l'évaluation de cette loi par l'Office et l'Agence de la biomédecine.
M. Alain Claeys, député, rapporteur, a ensuite souligné la pleine actualité de son rapport, compte tenu des toutes récentes et très positives déclarations du Président de la République en faveur du Téléthon.
Il a indiqué que son étude n'abordait pas, conformément à la lettre de saisine, le très sérieux problème éthique de l'origine de la vie, lequel dépend de la conviction intime de chacun, et non du législateur.
Trois principes, qui recueillent un très large assentiment, doivent être conciliés :
- la liberté du chercheur, qui doit savoir quelles limites la société entend fixer à son activité ;
- les droits des malades et des personnes handicapées à voir atténuer leurs souffrances et accroître leurs espoirs de guérison ;
- le respect de la personne et du corps humain.
Le rapporteur a considéré que l'opinion publique oscille en permanence entre la fascination, car la santé dépend des progrès scientifiques, et la méfiance, due aux crises récentes qui ont secoué la recherche en ce domaine. Face à cette situation, il faut favoriser le développement de la culture scientifique. Mais la science avance lentement, produit peu de personnalités médiatiques, engendre des doutes et des critiques et est soumise aux faits, alors que la presse a, elle, tendance à annoncer des découvertes et des remèdes pour tout de suite. Cette contradiction est durement ressentie par les malades quand les espoirs suscités se révèlent infondés. Il est donc irresponsable de dire des choses contraires à la réalité et il faut dire la vérité.
Abordant la question des thérapies génique et cellulaire, le rapporteur a relevé que le décryptage du génome humain, réalisé entre 1990 à 2003, a permis de mieux connaître les gènes et leurs liaisons avec les affections héréditaires. Cela a conduit au concept de thérapie génique, qui correspond à l'introduction d'un gène fonctionnel dans les cellules d'un organisme. Le grand enthousiasme du début n'a pas été suivi de bénéfices importants pour les patients, car on n'a pas élucidé la fonction des gènes et on a découvert l'importance de leur environnement, l'épigénétique.
Un certain nombre de difficultés sont apparues, liées notamment au ciblage des cellules malades ou à la régulation des gènes introduits. Mais la thérapie génique n'est pas une impasse, comme le montre la réussite, malgré trois échecs, du traitement du syndrome de l'immunodéficience acquise (syndrome des 'bébés bulles') par M. Alain Fischer et Mme Marina Cavazzana-Calvo. Les efforts de recherche doivent donc être poursuivis.
La thérapie cellulaire, quant à elle, vise à implanter chez un malade des cellules qui vont recréer, en se diversifiant, les organes ou les fonctions lésés.
M. Alain Claeys, député, rapporteur, a insisté sur le fait que le rapport traite à la fois des cellules souches adultes et embryonnaires. Les recherches sur ces deux types de cellules doivent être poursuivies en parallèle, les cellules souches adultes ne posant cependant pas les mêmes problèmes éthiques que les cellules souches embryonnaires. Il y a encore beaucoup de recherche fondamentale à effectuer dans ce domaine, notamment sur l'isolement des cellules souches, leur purification, leur culture et leur différenciation.
Le rapporteur a ensuite abordé l'état de la recherche dans le monde.
La situation des pays européens est très diverse. Trois pays (Grande-Bretagne, Suède et Belgique) autorisent la transposition nucléaire, alors que d'autres soit interdisent toute recherche en la matière (Autriche, Pologne, Irlande), soit sont dépourvus de toute législation (Malte, Chypre, Estonie).
La Grande-Bretagne est l'un des pays les plus actifs dans ce domaine grâce à la souplesse de sa législation et à l'efficacité de son autorité de régulation en matière d'éthique et de protocoles de recherches. Cette Autorité, parfois critiquée comme trop tatillonne, vient de lancer une consultation publique sur le don d'ovocyte.
La Suède, quant à elle, est l'un des premiers pays d'Europe à avoir autorisé, dès 1991, la recherche sur les ovocytes humains fécondés.
Cette disparité en Europe a suscité des difficultés lors de l'élaboration du 7e Programme cadre de recherche et de développement (P.C.R.D.), car certains pays nouvellement entrés dans l'Union européenne sont hostiles aux cellules souches embryonnaires humaines. Un accord a néanmoins pu être trouvé.
Aux Etats-Unis, ne sont interdits ni le clonage reproductif humain ni la transposition nucléaire. Par contre, les fonds fédéraux ne peuvent pas financer la recherche impliquant la création ou la destruction d'embryons humains. La décision du président Bush du 9 août 2001 a limité la possibilité de financement fédéral aux lignées de cellules souches embryonnaires existant à cette date. Mais celles-ci posent des problèmes, notamment de dégénérescence génomique.
Une récente tentative, bipartisane, du Sénat d'élargir les possibilités de financement fédéral des cellules souches embryonnaires s'est heurtée au veto du Président Bush le 19 juillet 2006.
Les fonds privés peuvent financer tous les types de recherches qui commencent également à être soutenus par un certain nombre d'Etats. Tel est le cas, emblématique, de la Californie qui va, suite au vote le 2 novembre 2004 de la Proposition 71, consacrer à ces recherches 3 milliards de dollars sur dix ans. Cet Etat deviendra très attractif pour un grand nombre de chercheurs américains qui auraient pu être tentés de s'expatrier en Asie.
L'Asie est le continent où la recherche sur les cellules souches embryonnaires pourrait connaître des succès importants dans l'avenir. Les biotechnologies et les techniques médicales sont en effet au coeur de la stratégie de développement de beaucoup de pays, et ils pourraient bénéficier des réticences européennes et américaines. Ils disposent également de scientifiques d'un excellent niveau.
Singapour fait preuve d'une politique très volontariste, avec des investissements très importants dans la recherche publique et privée. L'objectif est d'attirer les scientifiques de renom international par d'excellentes conditions de travail, ainsi que les investissements étrangers.
Le Japon a développé une recherche publique dynamique, en concentrant ses moyens dans la région de Kyoto. La transposition nucléaire est autorisée, mais aucune équipe n'y travaille.
La Corée du sud a été, l'année dernière, au coeur de l'actualité avec l' 'affaire Hwang', qui a été une gigantesque supercherie.
Abordant la situation de la France, M. Alain Claeys, député, rapporteur, a rappelé que la loi de bioéthique de 2004 avait été discutée sous deux législatures à majorité différente.
Les recommandations concernant les propositions de modification de la loi de 2004 relative à la bioéthique devront être examinées par l'Office et par l'Agence de la biomédecine lors de l'évaluation de cette loi.
Après avoir souligné qu'on ne devrait pas attendre 2009 pour réviser la loi, il a évoqué différentes questions.
- La Convention du Conseil de l'Europe sur les droits de l'Homme et la biomédecine, dite Convention d'Oviedo
Deux stipulations de cette Convention, adoptée le 19 novembre 1996, doivent être précisées avant que la France puisse ratifier ce texte. L'une, au deuxième alinéa de l'article 18, prévoyant que 'la constitution d'embryons humains aux fins de recherche est interdite', pourrait être considérée comme interdisant la transposition nucléaire. L'autre, à l'article 1er du Protocole additionnel de cette Convention, prévoit que le clonage d'un être humain est interdit. L'interprétation des Pays-Bas, considérant le terme 'être humain' comme se référant exclusivement à un individu humain non né, doit, selon le rapporteur, être adoptée.
- L'article 25 de la loi relative à la bioéthique
Un apport positif de la deuxième lecture de cette loi a été la création de l'Agence de la biomédecine, qui répond aux exigences éthiques d'encadrement des recherches sur le vivant. Cette agence a fait la preuve de son efficacité sous la direction de Mme Carine Camby.
Par contre, les modalités de la recherche sur les embryons adoptées en première lecture en janvier 2002 étaient plus satisfaisantes que celles prévues par le texte final de la loi.
Le texte de 2002 autorisait en effet la recherche sur l'embryon à partir d'embryons surnuméraires issus d'un processus de fécondation in vitro, sous réserve de l'abandon du projet parental et de la non-réimplantation. Ces embryons étaient, auparavant, voués à la destruction.
Les dispositions de la loi sont ambiguës, car elles interdisent la recherche sur l'embryon, tout en prévoyant des possibilités de dérogation pendant une période de cinq ans. Une dérogation n'est possible que lorsque les recherches sont susceptibles de 'permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d'efficacité comparable'.
Il est nécessaire d'avoir des dispositions plus claires et moins complexes car il n'est pas possible de prévoir les applications thérapeutiques dès le stade de la recherche fondamentale.
Le rapporteur a conclu cette partie de son exposé en se félicitant de l'évolution des esprits sur ce point.
- La transposition nucléaire et le don d'ovocytes
L'expression 'clonage thérapeutique' a été bannie car elle est trompeuse. Ses adversaires mettent l'accent sur clonage, cette technique étant alors assimilée au clonage reproductif que personne de sensé ne défend. Ses partisans insistent sur thérapeutique, ce qui pourrait faire croire qu'elle est prête à guérir des maladies aujourd'hui encore incurables. En fait, on ne sait pas encore s'il sera possible de l'utiliser et si elle donnera les résultats escomptés.
Ce n'est pas une technique neutre, car elle pose le problème du don d'ovocytes.
M. Alain Claeys, député, rapporteur, a alors souligné combien il avait été frappé, lors de sa mission aux Etats-Unis, par les publicités des journaux d'universités et par les sites Internet offrant d'acheter les ovocytes des étudiantes pour des fécondations in vitro.
Il a exprimé sa crainte que cette marchandisation ne se développe. Il faut donc ouvrir un débat public sur cette question, qui devrait proposer à la discussion les principes suivants : interdiction à une mineure de faire un tel don, consentement préalable et éclairé, gratuité du don (interdiction de la rémunération), remboursement des frais occasionnés pour effectuer le don, compensation des salaires non perçus, suivi médical post don remboursé à 100 pour cent, recueil des ovocytes uniquement dans des centres publics, séparation totale des centres de recueil et des laboratoires de recherches et anonymat total des donneuses pour les laboratoires de recherches.
- La faiblesse des moyens humains et financiers en France
La France accuse un retard important dans ce domaine. L'Etat doit donc afficher ses priorités en matière de recherche sur les cellules souches adultes et embryonnaires à travers les appels d'offres de l'Agence nationale de la recherche (A.N.R.).
La presse traite beaucoup plus souvent des cellules souches embryonnaires que des cellules souches adultes mais, comme dans tous les pays, il y a, en France, beaucoup plus d'équipes engagées sur celles-ci que sur celles-là.
- Les publications scientifiques
Les affaires 'Hwang' et 'Lanza' ont attiré l'attention sur les publications scientifiques, qui sont en nombre très important : environ 200 000 publiant 25 millions d'articles. Ces entreprises privées sont engagées dans une très forte concurrence, qui s'est aggravée avec l'apparition de publications électroniques sur Internet. Elles sont parfois tentées d' 'accélérer' le processus de relecture afin de bénéficier d'une publication plus rapide, au risque de ne pas détecter des anomalies.
Ces revues constituent les sources essentielles de la presse généraliste. Des publications insuffisamment contrôlées entraînent ainsi la propagation d'erreurs. Cela a été le cas dans ces deux affaires.
Le rapporteur a émis la suggestion que chaque auteur, en cas de copublication d'un article, indique sa part réelle dans le travail publié.
Au niveau des politiques publiques, il a recommandé que tout chercheur convaincu de fraude scientifique soit définitivement exclu du bénéfice de subventions publiques, nationales ou européennes.
- La brevetabilité et la marchandisation du vivant
Les brevets facilitent l'innovation et la diffusion de la connaissance. Il a rappelé qu'il s'était déjà opposé au fait de breveter le gène et son application, ce qui revient à breveter la connaissance, et qu'il était partisan de n'autoriser que les brevets d'application.
Les mêmes difficultés se retrouvent avec les cellules souches où les brevets de l'Université du Wisconsin dominent tout ce domaine. L'Office européen des brevets (O.E.B.) ne délivre pas de brevet sur les lignées de cellules souches embryonnaires, sa grande chambre de recours étant actuellement saisie de cette affaire.
Après avoir évoqué le caractère confus de l'avis du Comité consultatif national d'éthique (C.C.N.E.) sur 'La commercialisation des cellules souches et autres lignées cellulaires', il a recommandé qu'on ne puisse pas breveter les cellules souches, éléments du corps humain, mais uniquement les produits d'application.
- Les défis sociaux et économiques
Avant d'y être contraint par l'avancée de la science, il faut réfléchir aux défis sociaux et notamment :
- qui seront les bénéficiaires éventuels de ce type de médecine ?
- quelles seront les modalités de financement d'un traitement par thérapie cellulaire ?
- les éventuelles futures thérapies cellulaires, traitements strictement individualisés, ne risquent-elles pas d'entraîner une logique d'assurance individuelle ?
Economiquement, la génomique avait permis aux start up de drainer des sommes considérables. Les cellules souches ne sont financées que par les fonds publics et les associations de malades. Il est compréhensible que celles-ci recherchent des résultats immédiats, mais cela ne doit pas entraîner des relations ambiguës avec les pouvoirs publics."
Source :
http://www.senat.fr
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