Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

A propos de l'euthanasie

"Dans le journal Le Monde, le professeur Didier Dreyfuss, chef du service de réanimation à l'hôpital Louis Mourier de Colombes, revient sur la mort de la comédienne Maïa Simon (cf Synthèse de presse du 24/09/07).

Il explique qu'il n'est pas nécessaire d'aller en Suisse 'pour avaler un cocktail létal' et que cette histoire témoigne d'une médiatisation réductrice. Il affirme ne pas être contre une loi sur l'euthanasie, 'à condition qu'elle stipule que toute personne bien intentionnée est habilitée à la pratiquer dans un cadre légal défini'.

Interrogé sur le cas d'un patient hollandais, atteint d'un locked-in-syndrome pour lequel des médecins ont accepté sa demande d'euthanasie, il rappelle, qu'en France, il serait faux d'affirmer que l'on ne peut rien faire : 'grâce à la loi Leonetti sur la fin de vie, on peut proposer au patient de le sédater profondément par des médicaments, d'enlever le respirateur artificiel et d'arrêter les soins actifs, y compris l'alimentation et l'hydratation'. En revanche, il s'interroge pour savoir quelle est la meilleure des 2 solutions.

Le professeur D. Dreyfuss reconnaît que la loi Leonetti permet aux équipes médicales d'être plus à l'aise dans les décisions de limitation des thérapies actives et dans les relations avec les familles. Il explique que si ce texte permet de régler la plupart des cas, certaines demandes d'euthanasie demeurent, 'mais on ne peut pas dire que rien n'est proposé'.

Par ailleurs, une étude américaine soutient que la pratique du suicide médicalement assisté en Oregon et aux Pays-Bas ne cause aucune surmortalité particulière dans ces états et qu'il n'y a aucun dérapage..."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Sandrine Blanchard) 26/09/07 - BBC News 27/09/07 - Le NouvelObs.com 27/09/07

"Quelle est l'opinion des Tchèques sur les greffes et les dons d'organes ?"

"Malgré les préoccupations que suscitent les aspects éthiques de la transplantation et le don d'organes, la société tchèque se montre favorable à l'utilisation des organes en tant que seul espoir de vie, peut-on lire dans le communiqué de presse de l'agence Factum Invenio."

"Le tout récent sondage effectué par l'agence Factum Invenio sur commande de la Fondation pour l'encouragement au don d'organes démontre, en effet, que la transplantation d'organes devient, aux yeux de l'opinion publique, un moyen de traitement courant. La totalité des personnes interrogées reconnaît qu'un seul donneur d'organes peut sauver la vie à plusieurs malades à la fois. Cependant, tout le monde ne s'identifie pas à l'idée qu'ils soient eux-mêmes, les donneurs d'organes, dit le directeur de Factum Invenio, Jan Herzmann. Jan Herzmann : 'Près de 60 pour cent des Tchèques sont d'accord avec le don d'organes en cas de décès. Le nombre de personnes qui consentent au prélèvement d'organes reste depuis quelque temps presque sans nuance, ce qui change, c'est l'intensité du consentement : si, au cours du dernier sondage de 2001, les personnes résolument pour étaient plus nombreuses, aujourd'hui leur accord est exprimé avec moins de conviction.'
En République tchèque, le don d'organes est régulé par la loi relative aux transplantations de 2002. Cette loi adopte le principe du consentement présumé du donneur, c'est-à-dire que toute personne majeure est considérée consentante au prélèvement de ses organes et tissus après sa mort si elle n'en a pas manifesté de refus de son vivant. Cela ne veut pas dire pour autant que la Tchéquie n'ait pas une pénurie d'organes. Le président de la Société de transplantation Stefan Vitko explique :
'La première condition pour pouvoir identifier la personne décédée comme un donneur d'organes est de pouvoir prononcer le diagnostic de la mort cérébrale, donc une destruction irréversible du cerveau. En même temps, il faut que les fonctions vitales des reins, du coeur, du foie soient maintenues. Ce qui est un concours de circonstances relativement rare. Un exemple - sur près de 1 400 personnes qui trouvent chaque année la mort dans les accidents de route, le diagnostic correspondant aux critères établis à la mort cérébrale ne peut être prononcé que sur près de 60 d'entre elles.'
Un fait qu'il est difficile d'accepter pour 40 pour cent des personnes interrogées est de déclarer mort quelqu'un dont le coeur bat, admet Stefan Vitko, en soulignant qu'il faudrait avoir en vue la situation des malades atteints d'insuffisance rénale, cardiaque, pulmonaire ou hépatique dont de nombreux meurent justement faute de ne pouvoir recevoir une greffe à temps. A l'heure actuelle, près de 4 700 personnes en République tchèque vivent avec un organe greffé."

Source :
Par Jaroslava Gissubelova
http://www.radio.cz

Contre une légalisation de l'euthanasie

"Corine Pelluchon, agrégée et docteur en philosophie, revient dans Le Monde sur le débat autour de la légalisation de l'euthanasie. Elle rappelle qu'en bioéthique, les propositions de loi sont examinées en fonction de leur cohérence avec les valeurs communes qui sont le fondement de la société. Elle s'interroge sur la pertinence d'une loi sur la légalisation de l'euthanasie alors que la loi Leonetti du 22 avril 2005 apporte des solutions concrètes à la peur de mourir de façon dégradante et dans la souffrance. La loi Léonetti est 'centrée sur la notion de proportionnalité des soins' et du développement de la culture palliative', rappelle-t-elle et 'implique le passage d'une médecine encore liée à l'acharnement thérapeutique à une pratique maîtrisée'.

Elle analyse les arguments des partisans d'une loi dépénalisant l'euthanasie :
- sur la question de la place du médecin, elle rappelle que 'l'acte de tuer est incompatible avec le devoir de ne pas nuire' et que 'l'associer aux soins saperait la confiance de familles envers les soignants',
- elle s'interroge sur la contradiction entre les efforts qui sont faits pour intégrer ceux qui sont malades ou handicapés et l'acte de tuer pour empêcher la souffrance. Cela consiste à 'se débarrasser du problème en se débarrassant du malade',
- elle estime que la légalisation de l'euthanasie impliquerait 'la reconnaissance par la société que le suicide et une réponse légitime et naturelle à la souffrance',
- enfin, elle s'interroge : 'l'autonomie équivaut-elle au droit de faire tout ce que nous voulons à n'importe quel prix' et notamment 'en obligeant les médecins et la société à reconnaître un acte contraire à leurs valeurs ?'

'Peut-on parler légitimement d'un droit à la mort ?', se demande-t-elle. Pour les partisans de l'euthanasie, ce droit est sans limite. Pour ceux qui s'y opposent 'le souci du bien commun exige que l'on mette des limites à une revendication individuelle'.

Pour Corine Pelluchon, on ne peut arriver à une 'législation sage' sans intégrer dans nos lois 'nos valeurs et nos choix de société'. C'est pourquoi, conclut-elle, la loi Léonetti 'est un modèle à suivre'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde 26/09/07

Euthanasie : la nausée des soignants

Louis PUYBASSET, Professeur, Médecin anesthésiste-réanimateur au Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP-HP (avril 2007):

"Comment peut-on décemment proposer aux malades d’arrêter leur cœur pour soulager leur souffrance en ce début de XXIe siècle ? Comment cette revendication pourrait être portée par la patrie des droits de l’homme et des Lumières ? Comment un des grands partis politiques français a-t-il pu valider officiellement cette option d’un autre âge ? Pourquoi certains candidats à l’investiture suprême sont-ils rentrés dans une telle logique ? Nous, soignants, qui vivons dans notre quotidien la souffrance et la mort et qui avons fait de nos vies professionnelles un engagement de solidarité en avons la nausée."

"Légaliser l’euthanasie serait inutile car la loi du 22 avril 2005 relative au droits des malades en fin de vie apporte des réponses pour la résolution de la très grande majorité des difficultés rencontrées en fin de vie. Elle impartit aux médecins de respecter les choix de la personne malade et de l'informer des conséquences de ses décisions. En interdisant toute forme d'acharnement thérapeutique et en imposant une prise en charge de la souffrance tant psychique que physique par l'administration de soins et de traitements appropriés - même au prix d'un raccourcissement de la durée de la vie - elle s’attaque aux vrais problèmes. En exigeant du corps soignant, pour le cas où le malade serait devenu incapable d’exprimer sa volonté, de prendre en compte ses souhaits exprimés dans ses 'directives anticipées' ou par sa 'personne de confiance', en imposant une décision collégiale, un second avis médical et la transparence de la décision ainsi que son inscription dans le dossier médical avec ses motifs, la loi institue une nouvelle forme d’éthique de la responsabilité médicale, tout en ne tombant pas dans le piège d’une procédure qui aurait culpabilisé les proches.

Légaliser l’euthanasie serait dangereux pour différentes raisons. D’abord, un dispositif qui procurerait la force de la loi à l'un pour tuer l'autre, fût-ce à sa demande, porte en lui-même des dérives inéluctables. L'examen de la situation des pays européens qui ont légalisé l'euthanasie met déjà largement en évidence ces dérives : mise à disposition de 'kit euthanasie' en pharmacie et euthanasie de patients dépressifs en Belgique ; suicide assisté de schizophrènes ou de patients victimes d’une erreur diagnostique et dérives mercantiles en Suisse ; volonté d'élargir l'euthanasie aux patients 'souffrants de la vie' et pratiques d’euthanasies en dehors de toute demande aux Pays-Bas. Pourquoi la France éviterait-elle ce que ces pays ne sont pas parvenus à contrôler ? Comment peut-on être assez naïf pour croire que des critères dits de 'minutie' pourraient nous prémunir de ces dérives, surtout lorsque l’on sait que ces critères ne sont vérifiés qu’une fois que le patient est décédé, c'est-à-dire tragiquement trop tard. Banaliser le suicide représenterait ensuite une erreur magistrale sur le plan de l'histoire familiale qui façonne chacun d'entre nous. Cette erreur se payera dans une ou deux générations par une augmentation des suicides réussis chez les jeunes, tant sont puissants les phénomènes de répétition transgénérationnelle dans le psychisme humain. Ce débat accentue d’ailleurs immanquablement la charge morbide qui règne dans notre société. On peut sans doute en observer déjà les effets par la progression de 6 pour cent du nombre des suicides réussis que l’on constate dans la tranche des 30-60 ans depuis 2001. Enfin, ces options renforcent la vulnérabilité des plus faibles et mettent en danger les valeurs les plus essentielles du soin. Pour finir, ce discours est probablement déjà obsolète. On peut dès maintenant faire l’hypothèse que les trois pays européens qui ont légalisé ou dépénalisé l’euthanasie sous une forme ou sous une autre feront marche arrière dans les dix ans qui viennent. On en sent déjà les prémisses dans le débat public aux Pays-Bas où l’on prend conscience des glissements progressifs qui s’opèrent depuis la mise en place de la loi.

Comment a-t-on pu en arriver là ? Apporter une réponse à cette question n’est pas chose aisée. Pourquoi ce mouvement est-il né en Europe occidentale ? Pourquoi en revanche ces questions n’ont jamais été posées sous cette forme, ni des réponses aussi simplistes proposées dans d'autres cultures que la nôtre : en Amérique du Sud, en Asie ou dans le Maghreb par exemple ? Il faudrait aussi sans doute s’interroger sur les relations profondes, qui existent entre la revendication actuelle d’une légalisation de l’euthanasie et l’histoire génocidaire de l’Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le fait que la première légalisation de l’euthanasie soit intervenue aux Pays-Bas et que 80 pour cent des actes d’euthanasie pratiqués en Belgique le soient chez les Flamands n’est sûrement pas neutre. Ceci renvoie à la psychopathologie et à l’histoire des peuples, et justifierait l’engagement de recherches approfondies.

Pour ce concerne notre expertise, on peut proposer la conjonction de trois phénomènes : la disparition quasi complète de la représentation de la mort de notre société, l’orchestration diabolique d’une instrumentalisation aux multiples visages et des arrières pensées économiques nauséabondes.

Il ne fait plus bon mourir dans notre société. Mourir est devenu indécent. Mourir doit se passer dans un milieu confiné, à l’hôpital, dissimulé au regard de l’autre, comme si la mort devait être niée. La grande majorité des jeunes n’ont jamais vu un mort. La plupart des jeunes n’ont jamais accompagné un mourant. Les malades meurent souvent seuls dans l’anonymat de l’hôpital. Comment nos concitoyens peuvent-ils encore appréhender ce sujet difficile en de telles conditions ? Dans ce contexte, la proposition qu’il leur est fait de 'zapper' cet épisode douloureux au plus vite leur apparaît sans doute comme une alternative crédible. Est-ce là vraiment un chemin de vie ?

L’instrumentalisation aux multiples visages que l’on a évoquée saute aux yeux, même pour les observateurs les plus condescendants. Elle est le fait d’organismes disposant de très importants moyens financiers. Une association comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité France (ADMD) emploie 7 personnes à temps plein pour faire la promotion de ses thèses !

Instrumentalisation de la détresse des malades d’abord, puisque l’on cache une revendication qui a pour objet essentiel de créer un droit à la mort derrière une soit disant solution au problème de la souffrance. Cette forme d’instrumentalisation a été portée jusqu’à la caricature par la 'manipulation' dont Vincent Humbert et sa mère ont été les victimes. Comment ne pas tenir compte du témoignage de la mère de Vincent, publié par Le Parisien du 6 mars 2007, qui affirme que Jean Cohen, ancien président de l’ADMD, lui a donnée des 'conseils' lorsqu’elle était à Berck-sur-mer ? Médicalement, on s’interroge. Comment ce jeune homme, victime d’un traumatisme crânien sévère et ayant fait plusieurs mois de coma, porteur de séquelles qui telles que décrites dans son livre ressemblent à un atteinte motrice sévère et bilatérale d’origine centrale associé à une cécité corticale, a-t-il pu écrire un livre qui reprend tout des thèses de l’ADMD ? En pathologie traumatique crânienne, ce type de séquelles est toujours associé à une dysfonction cognitive plus ou moins sévère. Comment expliquer que ce livre ait été mis en librairie le 25 septembre 2003, le lendemain de l’acte d’euthanasie pratiqué par sa mère, 3 ans jour pour jour après son accident ? Pourquoi Vincent a-t-il toujours été présenté comme tétraplégique aux yeux du grand public alors qu’il n’a jamais eu de lésion médullaire ? Comment ne pas penser, même avec la plus grande bienveillance, qu’il n’y a pas eu là finalement instrumentalisation d’une détresse ? Cette enquête aurait pu relever de la justice si la juge qui instruisait cette affaire en avait mieux compris les tenants et aboutissants. Elle reste à faire et est maintenant du ressort du journalisme d’investigation car la vérité est due aux Français qui se sont fortement investis émotionnellement et à juste titre dans cette histoire tragique.

Instrumentalisation de l’opinion, lorsque l’on produit en permanence des sondages falsifiés et de surcroit financés par ses partisans pour justifier la revendication euthanasique. Il ne faut pas demander aux Français s’ils veulent mourir sans souffrance. Qui ne répondrait pas 'oui' à une telle question ? Il faut demander aux Français s’ils préfèrent mourir brutalement d’une injection létale, à l’heure qui conviendra le mieux à ceux qui restent, avec le risque que cette mort finisse pas leur être imposée ou s’ils préfèrent mourir tranquillement entourés des leurs et soulagés de leurs souffrances, à une heure qui n’est par essence déterminée par aucune considération pratique.

Instrumentalisation de l’opinion publique quand la remise du Livre blanc de l’ADMD et la publication d’un manifeste ont été programmés quelques jours avant le procès de Saint-Astier (à Périgueux), dont les défenseurs de l’euthanasie voulaient faire une tribune et qui a finalement tourné en fiasco médiatique pour eux. Fiasco car il a clairement mis en évidence que c’est la détresse et la solitude des soignants, qui ont conduit à l’acte d’euthanasie faisant l’objet du délit pénal. Fiasco aussi car ce procès d’assises a mis en exergue la sagesse du jury populaire, représentant du peuple, ce peuple dont les défenseurs de l’euthanasie se réclament et qui pourtant a fait le choix le plus équilibré que l’on pouvait attendre. Instrumentalisation de l’opinion publique encore quand on présente la légalisation comme la solution à la souffrance extrême, alors que tous ceux qui défendent cette option savent pertinemment que l’injection létale, censée être salvatrice, n’est réalisée dans tous les pays qui ont légalisé ou dépénalisé l’euthanasie qu’après des délais de rétraction d’une quinzaine de jours, incompatibles avec le traitement de cette même souffrance.

Mensonge par omission, quand on oublie de parler ou même d’évoquer la misère de certains conflits familiaux et la petitesse de l’homme dans certaines circonstances. Omission fatale quand on ne dit pas que les actes d’euthanasie créent invariablement des deuils pathologiques chez les survivants. Oubli tragique quand personne n’évoque la détresse et les traumatismes que ces actes d’euthanasie entraînent sur ceux qui les pratiquent. Manipulation encore, quand on ne met pas en avant le fait que la loi du 22 avril 2005 aurait donné raison à Piergiorgio Welby en Italie ou plus récemment à Inmaculada Echevarria en Espagne dans leur demande d’arrêt du respirateur qui les maintenait en vie. Manipulation toujours, quand on fait croire au peuple qu’une loi légalisant l’euthanasie serait de nature à renforcer sa liberté, alors que dans la réalité, une telle loi dérivera inéluctablement, même avec les meilleures garanties possibles, vers des euthanasies non choisies, non demandées et qui seront utilisées comme vecteurs de régulation économique.

Instrumentalisation de celles et de ceux qui en ont fait de la légalisation de l’avortement leur combat quand la stratégie délibérément choisie est de mettre en parallèle l’euthanasie et l’avortement. Ce sont deux domaines qui n’ont pourtant strictement rien à voir. Qui peut décemment soutenir que la légalisation de l’euthanasie est un enjeu de santé publique comme l’étaient les conséquences des avortements clandestins avant 1974 ? Va-t-on avoir le culot de nous expliquer que le mal-mourir est du à l’absence de légalisation de l’euthanasie ? Va-t-on avoir l’indécence de nous affirmer que l’euthanasie est la solution à la solitude de la fin de la vie ?

Instrumentalisation de la place du soignant, quand on veut lui faire réaliser l’injection létale. Mise en position d’abus de pouvoir potentiel évident, quand on veut, s’agissant d’une décision aussi radicale et irréversible, qu’il concentre entre ses mains toute la chaîne décisionnelle, du recueil du témoignage jusqu’à l’action elle-même. Ceci serait l’équivalent d’une justice où l’officier de police judiciaire, le juge d’instruction et le magistrat ne seraient qu’une seule et même personne. Qui voudrait d’une telle procédure ?

Aux politiques, nous demandons de garder la tête froide. Vous êtes en charge de fixer la norme sociale qui régit la vie en société. La loi a pour vocation de poser des règles générales et non de résoudre des situations singulières, extrêmes et exceptionnelles. Vous ne pouvez ni ne devez vous substituer à l’intimité et à la singularité de la relation médecin-malade. Vous ne devez pas légiférer à chaud, sous l’impulsion d’affaires aux fortes connotations émotives et affectives. Vous n’avez pas le droit, dans la position que vous occupez, d’avoir la naïveté de penser que vous contrôlerez la pratique et l’usage d’une telle loi par des formulaires administratifs dont on remplirait après coup les cases par 'oui' ou par 'non'. C’est bien mal connaître les réalités humaines. Ne vous laissez pas abuser par ceux qui tentent de vous faire croire que cela fait moderne que d’être pour la mise en place d’un suicide légalement assisté. Quelle sera la réaction du corps social, lorsqu’il sera devenu évident qu’il ne s’agissait finalement que d’organiser la distribution de pilules mortifères ? Quelle serait votre propre réaction si cette procédure devait être organisée dans vos mairies ou dans vos permanences électorales plutôt que par l’intermédiaire des professionnels de santé ? Ne vous laissez pas abuser par la dictature de sondages d’opinions manipulatoires.

À nos concitoyens, nous disons qu’une loi légalisant l’euthanasie irait contre la défense de leurs intérêts. Nous répétons qu’il s’agit d’un combat dogmatique d’arrière garde. Les enjeux modernes de la prise en charge de la fin de vie sont ceux de l’accompagnement et de la proportionnalité des soins. Nous affirmons que ce n’est pas d’une nouvelle loi dont nous avons besoin mais d’un changement de culture médicale qu’impose dorénavant la loi du 22 avril 2005. Nous affirmons que jamais nous, soignants, ne vous abandonnerons au seuil de votre vie.

Aux médecins, nous recommandons de s’interroger sur la notion d’abus de pouvoir auquel notre profession est constamment exposée. Nous leur demandons de se souvenir des dérives tragiques que la médecine européenne a connues dans l’Allemagne Hitlérienne. Nous rappelons que le programme Aktion T4, qui a conduit au massacre de 75 000 handicapés sévères après le début de la guerre, a été coordonné et exécuté par des médecins zélés qui avaient fini par se croire investis d’une mission de purification raciale. Nous rappelons aussi que les procédures d’extermination massive par les gaz ont été mises au point par ces mêmes médecins avant de servir à la Solution Finale. Plus proche de notre époque, nous vous demandons de vous souvenir que la stérilisation forcée de femmes handicapées a été menée par des médecins Suédois jusqu’en 1976 ! Vous, comme nous, savez que nous agissons sur l’homme dans son intimité et que ceci nous donne des devoirs qui engagent le sens même de notre action.

Aux adhérents de l’ADMD, nous demandons d’approfondir leur réflexion s’agissant de leur soutien à cette association. Aux quelques irréductibles qui revendiquent que la société leur fournisse les moyens de se suicider, nous répétons que tuer n’est pas un acte médical et n’en requiert aucune compétence. Allez jusqu’au bout de votre démarche et exigez de vos élus qu’ils vous fournissent les pilules mortelles que vous revendiquez ! Pour la majorité silencieuse, qui redoute plus que tout de mal mourir, nous recommandons d’obtenir un changement des statuts et des objectifs de votre association ou de fuir ces dirigeants qui vous trompent, lorsqu’ils revendiquent en votre nom un droit à mourir. Ceci n’est pas votre combat. Ouvrez les yeux. Exigez de votre association qu’elle milite pour qu’ensemble nous puissions trouver un meilleur ajustement de l’intensité des soins, pour qu’ensemble nous puissions développer une meilleure expertise du pronostic des pathologies neurologiques, pour qu’ensemble nous puissions donner corps au concept de proportionnalité des soins, qui est l’enjeu médical le plus important du monde occidental pour ce siècle qui débute."

Source :
http://www.espace-ethique.org
http://www.sfap.org

Paroles d'auteur : Pr Axel Kahn - Jeudi 4 octobre 2007

Paroles d'auteurs
Questions à la science et à la technique


"L'homme, ce roseau pensant... Essai sur les racines de la nature humaine" par le Professeur Axel Kahn.

"L'homme est un animal, et en cela il est infiniment petit ; mais il est le seul animal à avoir conscience de lui-même et accès à la transcendance, et en cela il est infiniment grand. Qu'est-ce qui fait la spécificité de l'être humain ? Vérité, Beauté, Liberté, Bonheur, Mort... Les grandes questions philosophiques à la lumière de la science moderne."

Rencontre avec le Pr Axel Kahn, généticien, directeur de l'Institut Cochin, auteur de "L'homme, ce roseau pensant...", Nil éditions, 2007.


Cette rencontre sera animée par Mathieu Vidard, producteur de l'émission "La tête au carré" sur France Inter.

Jeudi 4 octobre 2007 de 18h30 à 20h
Musée des arts et métiers - 60 rue Réaumur - Paris 3e


Amphithéâtre Abbé Grégoire - Entrée libre dans la limite des places disponibles,
inscriptions au 01 53 01 82 70 ou conferences@arts-et-metiers.net

Source :
CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

Retrouvez le cycle "Paroles d'auteurs"
sur la web radio de France Culture "Les chemins de la connaissance" :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/nouveau_prog/connaissance/alacarte.php

Bilan de la loi sur la fin de vie

"Atteinte d'un cancer généralisé, la comédienne française Maïa Simon, 67 ans, a mis fin à ses jours le 19 septembre dernier en Suisse par suicide médicalement assisté. Elle était membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui milite pour l'euthanasie.

Pour Jean-Luc Romero, conseiller régional UMP d'Ile de France et président de l'ADMD, la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie est un progrès mais n'est pas suffisante : 'nous défendons les soins palliatifs, mais nous voulons également que soit respectée la liberté de celui qui veut partir dans certaines conditions'.

Le Dr Jean Leonetti, auteur de cette loi, dresse un premier bilan dans le Quotidien du Médecin. Il rappelle que son texte a été consensuel au sein du monde politique mais que la question du suicide assisté 'ouvre un débat plus complexe que la fin de vie'.

Au niveau des soins palliatifs, il constate que la loi est peu connue, peu appliquée et que 'la culture palliative est très insuffisante dans notre pays'. Toutefois, le président de la République a annoncé des engagements en la matière : doubler les structures de soins palliatifs, mettre en place une formation pour l'ensemble des personnes qui accompagnent des mourants et faire une évaluation très objective de la loi.

Il reconnaît que la loi ne répond pas à toutes les situations et que certains points ont besoin d'être retravaillés notamment en ce qui concerne le problème des syndromes végétatifs prolongés et les problèmes de néonatalogie. D'autres questions demeurent quant à l'application de la loi et notamment celle de savoir ce que l'on fait quand on a décidé d'arrêter les médicaments à la demande du malade ou après une décision médicale collégiale.

Jean Leonetti est favorable à un débat approfondi permettant de 'regarder où sont nos divergences et comment les problématiques ont émergé après l'application de la loi'.

Il reconnaît que si la plupart des médecins ont compris que la loi impose qu'il n'y ait pas de souffrance en fin de vie, les pratiques, elles, ne suivent pas. 'La loi sur la fin de vie colle aux valeurs qui sont depuis longtemps celles qui sont prônées par une médecine humaniste. Quand on applique la loi, on peut ensuite en voir les failles et l'améliorer', conclut-il."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 24/09/07 - L'Express.fr 20/09/07 - Le Monde (Agathe Duparc) 22/09/07

Loi sur la fin de vie

Insuffisance de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 sur la fin de vie 13 ème législature

Question écrite n° 00704 de M. Bernard Piras (Drôme - SOC)
publiée dans le JO Sénat du 12/07/2007 - page 1248


"M. Bernard Piras attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur l'insuffisance de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 sur la fin de vie. En effet, il faut rappeler que le vote de ce texte a été motivé par la douloureuse affaire Humbert, laquelle posait le problème de l'assistance médicalisée à interrompre la vie lorsque la personne ne peut le faire elle-même et lorsque la personne n'est pas en fin de vie. Malheureusement, la loi adoptée par le Parlement ne répond en rien à ce cas de figure qui risque sans doute de se reproduire. Il lui demande de lui indiquer sa position sur cette délicate question."

Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports
publiée dans le JO Sénat du 20/09/2007 - page 1673

"La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie résulte d'une initiative parlementaire. Elle est le fruit d'un long travail de consensus réalisé par la mission parlementaire présidée par le député M. Jean Leonetti. La loi consacre le principe déontologique du refus de 'l'obstination déraisonnable', définie selon trois critères alternatifs : l'inutilité des traitements, la disproportion de ceux-ci au regard du bénéfice pour le malade, une finalité exclusivement tournée vers le maintien artificiel de la vie. De ce principe découle, d'une part, le droit pour la personne malade au refus de tout traitement et, d'autre part, lorsque la personne ne peut pas elle-même exprimer sa volonté, la possibilité, dans le cadre d'une procédure collégiale, d'une décision médicale de limitation ou d'arrêt des traitements. De plus, la possibilité d'établir des directives anticipées permet à toute personne majeure de faire valoir ses intentions quant à sa fin de vie avant de ne plus être en état de le faire. L'équilibre global du texte repose sur le développement en parallèle des soins palliatifs. La loi s'inscrit dans le cadre préétabli des principes posés par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades. Elle comporte non seulement des dispositions spécifiques aux situations de fin de vie, définies comme 'la phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable', mais également des dispositions applicables à toute situation de soins. Par ailleurs, tous les traitements, quels qu'ils soient, sont concernés, y compris les soins de suppléance vitale. La loi est donc applicable au cas de figure évoqué dans sa question par l'honorable parlementaire. La loi prend en effet en considération l'ensemble des situations, que la personne soit ou non en état d'exprimer sa volonté. Lorsque la personne malade est consciente, et alors même qu'elle n'est pas en fin de vie au sens de la loi, son refus de tout traitement, à condition d'être réitéré et après consultation éventuelle d'un autre praticien, s'impose au médecin même lorsqu'il y a un risque pour la vie. Toutefois, c'est en situation de fin de vie que le droit au refus de traitement s'exerce pleinement dans la mesure où il s'impose sans la consultation d'un autre médecin ni délai de réflexion ni procédure collégiale. Le médecin doit alors respecter la volonté de la personne tout en l'informant des conséquences de son choix. Lorsque la personne n'est pas en mesure d'exprimer sa volonté, dans toutes les situations, état chronique ou fin de vie, la décision médicale d'arrêt ou de limitation de traitement s'exerce dans le cadre d'une procédure collégiale définie dans le code de déontologie médicale et après consultation des directives anticipées de la personne, de la personne de confiance, de la famille ou des proches. Le médecin forge sa décision au vu de l'ensemble de ces éléments. Afin d'assurer la transparence de toute décision d'arrêt ou de limitation de traitement, celle-ci doit être inscrite dans le dossier médical du malade. Dans tous les cas, la personne conserve tous ses droits d'accès aux soins palliatifs. La loi, dans son approche consensuelle, prend position en faveur du 'laisser mourir', mais refuse 'l'aide active à mourir'. Dans ce cadre, le dispositif adopté en 2005 ne se limite pas à la seule phase terminale de maladies graves et incurables, mais couvre l'ensemble des situations concernées par une décision de limitation ou d'arrêt de traitement. Elle réaffirme la priorité accordée à la lutte contre la douleur. Le législateur n'a pas hésité, en outre, à consacrer le principe dit du 'double effet' et autorise le médecin à accéder à la demande du malade même au risque d'abréger sa vie, après information du malade, de la personne de confiance lorsqu'elle est désignée, de ses proches et de sa famille. Le comité national de suivi du développement des soins palliatifs et de l'accompagnement de fin de vie doit contribuer à l'évaluation des difficultés de mise en oeuvre de la loi du 22 avril 2005 et de ses éventuelles limites. Toute réflexion sur un élargissement de l'autorisation donnée par la loi du 22 avril 2005, qui couvre déjà un large éventail de situations, doit cependant s'inscrire dans une évaluation d'ensemble des moyens existants pour la prise en charge des maladies chroniques, des pathologies lourdes et dégénératives, nécessitant la mise en oeuvre de suppléances vitales, et l'accompagnement du grand âge et de la fin de vie. Une telle réflexion dépasse par ailleurs, la seule sphère médicale ou médico-sociale et s'inscrit dans des choix sociétaux fondamentaux mettant en jeu notre perception de la vie et de la mort et de la dignité de la personne."

La Pologne catholique et le don d'organes

Les évêques polonais lancent un appel pour le don d’organes
dimanche 23 septembre 2007.


"Ce dimanche dans toutes les églises de Pologne, fréquentées par 90 pour cent de la population très catholique, la lettre des Évêques polonais sur la nécessité de donner ses organes est lue."

"L’épiscopat polonais demande aux fidèles de ne pas hésiter à faire don d’organes après leur mort afin de sauver des vies au travers de greffes. Les évêques polonais ont ainsi rappelé que l’Église Catholique ne s’opposait pas au don d’organes contrairement à de fausses idées véhiculées.

'Nous prions pour que les familles de personnes mortes dans de tragiques accidents, dans leur douleur et leur souffrance n’oublient pas, que les organes internes prélevés sur leurs proches peuvent sauver la vie de malades attendant une greffe' – écrivent les évêques polonais. Les descendants des apôtres écrivent ainsi plus loin : 'en nos temps nous rencontrons la possibilité, jusque là impossible, de sauver des vies humaines'.

'Grâce aux avancées de la science médicale et des techniques il est possible de sauver des vies par les transplantations d’organes.' – poursuivent les évêques.

Les évêques de Pologne soulignent en outre, qu’à chaque moment la décision de faire un don d’organe pour la transplantation est la confirmation que, 'nous pouvons faire de notre vie un don pour les autres et pour Dieu'. Les évêques citent ainsi le don héroïque de Saint Maksymilian Maria Kolbe.

Par ailleurs, dans leur lettre aux paroissiens de Pologne, les évêques rappellent que l’Église Catholique soutient les greffes. La position de l’Église dans ce dossier est soutenue non seulement par le saint Père mais également par les épiscopats dans le monde entier. De manière plus spécifique les évêques polonais renvoient à l’enseignement du pape Jean Paul II, entre autre dans l’encyclique 'Evangelium vitae' et dans le discours du défunt pape lors du Congrès Mondial des Transplantations."

Source :
www.radinrue.com

Sénat : politique en faveur des dons d'organes, de tissus et de cellules

Politique en faveur des dons d'organes, de tissus et de cellules 13 ème législature


Question écrite n° 01448 de M. André Vantomme (Oise - SOC)
publiée dans le JO Sénat du 09/08/2007 - page 1417


"M. André Vantomme appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur les perspectives d'évolution de la politique en faveur des dons d'organes, de tissus et de cellules."

"La transplantation d'organe est le seul espoir de vie pour de nombreux malades atteints d'insuffisance rénale, cardiaque, pulmonaire ou hépatique. Même si depuis plusieurs années l'activité de prélèvement et de greffe en France est encourageante (4 426 greffes réalisées et 1 441 donneurs prélevés en 2006), la situation de pénurie persiste. En 2006, ce sont près de 12 400 personnes qui ont eu besoin de greffe d'organes et 229 personnes sont décédées faute de greffon. La question du don d'organe reste donc essentielle compte tenu de ces résultats et plus particulièrement la promotion du don d'organe et le respect des volontés des futurs donneurs. Comme sur le modèle du registre national des refus (RNR), la mise en place du fichier national permettant aux personnes favorables au don d'organe d'obtenir l'assurance que leur volonté de faire don soit respectée après leur décès devrait être établie. Un projet d'utilisation de la carte Vitale comme vecteur de l'expression de cette volonté pourrait également être envisagée. Compte tenu de ces éléments, il lui demande de bien vouloir lui faire part de son sentiment sur ces propositions et si des mesures seront prises pour promouvoir davantage la reconnaissance du don d'organe de son vivant."

Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports

Publiée dans le JO Sénat du 20/09/2007 - page 1676

"Concernant le don d'organes et de tissus après le décès, la France applique le principe du consentement présumé, introduit dans notre législation par la 'loi Caillavet' du 22 décembre 1976 et réaffirmé depuis. Ce principe généreux de solidarité prévoit que toute personne est présumée donneur d'organes. Il est aussi reconnu pour son efficacité, car il permet, en théorie, de prélever les organes de tous ceux qui n'ont pas explicitement exprimé leur refus. Avant tout prélèvement, la loi impose en effet de rechercher l'absence d'opposition du défunt au don d'organes. L'équipe médicale doit consulter le registre national des refus, géré par l'Agence de la biomédecine, puis, si le nom du défunt n'y figure pas, interroger ses proches pour connaître sa position vis-à-vis du don. À ce jour, l'enjeu essentiel reste donc d'apporter à chaque citoyen une information précise sur le principe du consentement présumé, sur les possibilités d'exprimer son refus dans le registre prévu à cet effet et sur l'importance de transmettre à ses proches sa volonté en tant que donneur potentiel. Chacun pourra, s'il le souhaite, faire inscrire sur la carte Vitale 2 qu'il a bien eu connaissance de la loi. Le fait que la carte Vitale soit renseignée permet aux équipes médicales de faciliter l'engagement du dialogue avec la famille et les proches sur ce sujet. Par ailleurs, cette mesure offre une occasion supplémentaire à chaque personne de réfléchir sur cette question de santé publique, de prendre position et d'en parler en famille et à ses proches. Elle donne aussi aux familles un élément d'information précieux susceptible de les aider à mieux témoigner de la volonté de la personne décédée. C'est l'option vers laquelle la ministre a souhaité s'orienter. La proposition de créer un fichier national, sur lequel les personnes pourraient expressément mentionner leur position en faveur du don de leurs organes, est difficilement conciliable avec le principe du consentement présumé. L'exemple des réglementations de consentement exprès adoptées dans d'autres pays montre que peu de personnes font la démarche d'inscrire leur volonté de donner sur le support écrit ou informatisé prévu à cet effet. Un tel fichier ne résoudrait pas le problème de la connaissance de la volonté du défunt si celui-ci n'est inscrit ni sur le registre pour, ni sur le registre contre. Communiquer sur le don est essentiel. Ainsi, diverses actions de communication sur le don complètent le dispositif législatif et réglementaire : en 2006, outre la journée nationale sur la greffe du 22 juin, a été lancée en décembre la première campagne nationale d'information sur le don d'organes et la greffe destinée aux jeunes de 16 à 25 ans. Sensibiliser, informer, inciter à prendre une position et à la transmettre à ses proches, tels sont les objectifs de cette campagne. Le site www.agence-biomedecine.fr, accessible également par le portail Internet du ministère de la santé, de la jeunesse et des sports, apporte de très nombreuses informations sur le don. Les associations et les pouvoirs publics travaillent ensemble dans ce domaine. Des réunions entre l'Agence de la biomédecine et ses partenaires associatifs ont régulièrement lieu pour mettre en oeuvre des dispositifs conjoints de communication en direction du grand public sur le don d'organes, de tissus ou de cellules."

"Les JO de Pékin – où sont passées les valeurs de l’Hellénisme ?"

"Où sont passées les valeurs de l’Hellénisme des JO ? Quand on pense que la Chine est un pays qui ne respecte pas l’Homme et son humanité.
Un nouveau scandale vient salir à mes yeux les valeurs des JO modernes, dignes descendants des valeurs grecques de Platon et Socrate de Démostène, Aristote et de Léonidas.

Le sens de l’honneur a t’il été vendu au profit d’intérêts rentables et exponentiels ? Le monde ferme t-il les yeux pour mieux s’enrichir ???

La Chine détient le record mondial d’exécutions. De plus en plus de témoignages concordants font état de transplantations d’organes provenant de condamnés à mort. La sinologue Marie Holzman est présidente de Solidarité Chine, une association créée au lendemain du massacre de Tien An Men. Entretien."


"Quelles sont les sources d’informations statistiques sur les exécutions capitales, sachant que la Chine ne les transmet pas ?"

"Le chiffre global des exécutions est un secret d’État particulièrement bien gardé en Chine. Je n’ai jamais entendu parler de 'fuites' sur ce sujet. En discutant avec des avocats chinois, j’ai pourtant la certitude qu’au sein du Bureau politique et/ou du ministère de la Justice, ce chiffre est connu. Amnesty International effectue un excellent travail de recensement à travers les informations ponctuelles communiquées par les autorités avec un objectif de dissuasion.
Par exemple, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la drogue, le pouvoir communique autour de l’exécution de trafiquants d’héroïne dans la province frontalière avec le triangle d’or. Il donne également des informations sur les personnes exécutées pour kidnapping de femmes (ces rapts à but lucratif visant à 'fournir' des épouses aux hommes des régions très pauvres). Avocats et abolitionnistes chinois font aussi des projections à partir du nombre d’exécutions connues dans une province. Pour 2006, on estime qu’il y en aurait entre 8 000 et 15 000 dans toute la Chine.


Existe-t-il des populations particulièrement visées par la peine capitale ?

Oui, il y a de fortes 'spécificités' régionales : dans la province très commerçante du Guangdong, on note beaucoup de condamnations à mort pour détournement d’argent. Dans le Sichuan, là où les pandas sont nombreux, le braconnage de cette mascotte nationale est puni de mort. Dans le Shaanxi, riche en reliques, beaucoup de condamnés à mort sont de présumés voleurs de tombes impériales destinées au marché de Hong Kong. Il y a quelques années, dans le Qinghai misérable, un paysan ayant volé cinq vaches était passible de la peine capitale parce que l’on mesurait l’impact de son geste sur la communauté. Sans compter les 'campagnes thématiques': en 1983-1984 contre la 'pollution spirituelle', c’est-à-dire la production et la diffusion de cassettes pornographiques. Leurs importateurs étaient condamnés à mort, alors qu’aujourd’hui, ces cassettes pullulent.
Au moment de l’épidémie du Sras, un nouveau 'crime' passible de la peine capitale fut introduit, à savoir la transmission volontaire du virus. Voyez l’étendue des chefs d’inculpation qui entraînent la peine de mort ! Et les chiffres sont trompeurs puisqu’ils ne prennent pas en compte les personnes victimes d’exécutions extrajudiciaires, tirées comme des lapins. Cette année, une vidéo amateur a montré l’armée chinoise tirant dans le dos de candidats tibétains à l’exil parmi lesquels un groupe d’enfants qui fuyaient dans la montagne. Depuis le début de la répression contre la secte Falun Gong, le 1er juillet 1999, tout présumé adepte est arrêté sans mandat et placé en détention administrative. Quatre à cinq mille membres auraient été assassinés sans procès ni condamnation. La police a carte blanche pour mener cette politique répressive.


Vous dites que la majorité des organes transplantés en Chine proviennent de prisonniers exécutés. Quelles sont les preuves de ces affirmations ?

Les sources les plus importantes viennent des autorités chinoises elles-mêmes. Je pense notamment au vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu. Au cours d’une conférence internationale sur les transplantations de foie à Manille, en juillet 2005, ce responsable politique a reconnu pour la première fois que la plupart des organes utilisés à des fins de transplantation provenaient de corps de condamnés à mort. Depuis les années 80, nombre de chercheurs sur la Chine avaient observé ce phénomène, mais là c’est un officiel qui l’affirme.

Par ailleurs, depuis 2006, de plus en plus de chirurgiens ont reconnu pratiquer ce type d’opérations. Certains hôpitaux comme celui de Shen Yang ont fait beaucoup de publicité sur Internet pour proposer des reins entre 35 000 et 50 000 dollars. J’ai participé l’hiver dernier à une émission de radio sur France Inter concernant les transferts d’organes.

Pour la préparer, un journaliste a téléphoné à un hôpital chinois en prétendant avoir besoin d’un rein. Le personnel hospitalier nous a expliqué qu’il serait judicieux de venir en Chine avant le Nouvel an chinois (février), précisant au journaliste qui jouait le naïf : 'Vous savez sans doute que les exécutions se font avant les fêtes, donc les produits sont abondants pendant cette période mais se raréfient après...' À la question explicite de la provenance de ces organes, l’interlocuteur de l’hôpital a répondu très simplement qu’ils étaient prélevés sur les corps des condamnés à mort puis a reconnu qu’il ne savait pas si le condamné était prévenu de la transplantation.

Peut-on aller plus loin et dire que les besoins en organes déterminent certaines exécutions...

Le nombre d’exécutions est tel que ce n’est même pas nécessaire ! Ce que l’on peut dire c’est qu’il y a concomitance entre le pic des exécutions et celui des transplantations et que les forces de police communiquent aux institutions hospitalières le lieu et l’heure des exécutions. Pour s’aventurer sur ce terrain, il faut des informations très étayées.

Certains témoignages de membres de la secte Falun Gong affirment que des adeptes sont coupés en morceaux en Chine pour devenir des 'fabriques d’organes'. Je ne peux me prononcer sur la véracité de ces propos. Un rapport concernant ces allégations a été publié le 6 juillet 2006 par David Kilgour, ancien secrétaire d’État du gouvernement du Canada pour l’Asie Pacifique, et David Matas, avocat. Ils auraient obtenu ces informations notamment par le biais de l’épouse d’un médecin effectuant des prélèvements de la cornée sur les membres de Falun Gong internés dans le camp de Sujiatun. Que penser ? Soit il s’agit d’une campagne d’intoxication, soit on passe à côté d’une tragédie épouvantable.

Depuis le 1er juillet 2006, une modification de la législation chinoise est censée garantir l’assentiment du donneur...

Certes, mais les défenseurs des droits de l’Homme, dont Amnesty International, ont immédiatement réagi en soulignant que le don d’organe devait être 'volontaire' et réalisé avec le consentement 'libre et éclairé'. Or un condamné à mort, confronté au traumatisme et à l’angoisse d’une exécution imminente, n’est pas en mesure de donner un tel consentement. Cette modification législative médiatisée par l’agence Chine nouvelle a provoqué un courant de communication dans la presse internationale qui a conclu à une plus grande transparence...

Il faut toujours bien distinguer ce qui relève de la communication et de la réalité. Je suis navrée de voir des spécialistes prétendre que le gouvernement chinois est entré dans une phase de normalisation et s’oriente vers des comportements éthiques plus acceptables. Nous nous laissons prendre au piège car nous sommes légalistes. Cette communication nouvelle du régime de Pékin est liée à son souci de se présenter comme un pays moderne et ouvert à la veille de jeux Olympiques de 2008. Mais regardons les faits : en mai, dix jours après l’ouverture d’une exposition sur les droits de l’Homme, les autorités chinoises l’ont fermée parce que des citoyens manifestaient avec des revendications très concrètes.

Peu après, elles ont refusé de participer à une rencontre dans le cadre de l’Union européenne à cause de la présence de représentants des ONG Human Rights in China et China Labour Bulletin. Au même moment, deux défenseurs des droits humains qui devaient se rendre en Europe se sont vus interdits de voyager et placés en résidence surveillée. La démonstration me semble faite du non-progrès en termes de respect des droits humains. Je reste convaincue qu’il ne fallait pas attribuer à ce régime l’organisation des jeux Olympiques."

Source :
http://www.info-grece.com
Auteur: αλεξιος

Chine : une transplantée du foie donne naissance à un bébé

"Feng Jie, 29 ans, est devenue dimanche une heureuse mère après qu'elle eut accouché d'un garçon, faisant d'elle la quatrième femme en Chine et la 40e au monde transplantée du foie ayant accouché d'un enfant avec succès.

Le garçon, pesant 4,41 kg, est né par césarienne dimanche matin à l'hôpital affilié à l'université médicale de Chongqing. La mère et le nouveau-né sont dans des conditions stables, a indiqué le docteur Du Chengyou."

"Mme Feng avait subi une transplantion du foie en 2004 alors qu'elle avait la maladie de Wilson, une des principales maladies du foie qui conduit à l'insuffisance hépatique, à la cirrhose et enfin à la mort.

La grossesse d'une femme après une transplantation hépatique menace la vie de la mère et de l'enfant et conduit généralement à la malformation de l'enfant et à la maladie obstétrique. Mme Feng est tombée enceinte en avril 2006. Le premier bébé né d'une femme chinoise après une transplantation hépatique a vu le jour le 18 août 2004 dans la province du Sichuan (sud-ouest).

La transplantation hépatique est considérée comme la greffe d'organe la plus difficile. Depuis la première opération aux Etats- Unis en 1963, 100 000 patients ont subi une greffe d'organe dont environ 5 000 malades chinois."

Source :
http://www.emarrakech.info

Nouvelle source de cellules souches mésenchymateuses

"Selon une étude parue dans Human Reproduction, des chercheurs australiens ont isolé dans l'endomètre (tissu qui grandit à chaque cycle menstruel) des cellules souches mésenchymateuses (CSM). Cette étude 'montre que l'endomètre humain contient une petite proportion de cellules CSM-like qui peuvent être responsables de sa croissance cyclique et qui pourraient constituer une source de cellules souches mésenchymateuses pour des applications d'ingénierie tissulaire'.
Déjà identifiées dans plusieurs tissus humains (moelle osseuse, pulpe dentaire, sang de cordon, liquide amniotique...), ces cellules mésenchymateuses ont un potentiel thérapeutique immense, notamment dans la réparation de muscles endommagés."
[Gargett CE, Chan RW, Schwab KE, Endometrial stem cells, Curr Opin Obstet Gynecol. 2007 Aug;19]

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin 14/09/07 - Financial Times (Rebecca Knight)

Source :
http://www.genethique.org

Suisse : Journée nationale du don d'organes

Berne (ots) - Le 15 septembre 2007 a lieu la journée nationale du
don d'organes, durant laquelle de nombreuses activités auront lieu
dans de nombreuses villes de Suisse. Des stands d'information seront
animés par les acteurs de la transplantation en Suisse, notamment
dans les villes de Berne, Genève, Lausanne, Delémont, Coire,
Winterthour et Aarau (liste complète des emplacements:
http://www.swisstransplant.org/fre/). Egalement au
programme: la
Transplant Cup à Genève (www.transplantcup.org), une
première, à laquelle des enfants transplantés disputeront des matches
de football.
"Deux mois et demi après le démarrage de la nouvelle loi sur la transplantation, Swisstranplant désire informer le plus de personnes possible sur le don d'organes, en collaboration avec les associations de transplantés et les hôpitaux. A cette occasion, nous désirons également adresser nos remerciements à tous les proches des donneurs.

Pendant ces deux premiers mois, sous la nouvelle loi, 20 personnes ont généreusement offert leurs organes aux patients en liste d'attente après leur décès.

En outre, suite à l'importante campagne d'information sur le don d'organes réalisée en juillet et août par l'Etat , le nombre de cartes de donneurs commandées auprès de Swisstranplant par le
grand-public, les hôpitaux, les drogueries, les pharmacies et les cabinets de médecins avoisine les 80'000
! Selon des études, ce ne sont cependant que six personnes sur dix qui s'expriment en faveur du don d'organe. Nous maintenons donc nos objectifs d'information, afin qu'encore plus de personnes puissent remplir une carte de donneur et la porter sur soi ou dans tous les cas avec leurs proches.

Plus il y a de personnes qui sont disposées à servir le don d'organes, plus la probabilité de trouver le bon organe en cas d'urgence augmente. N'oublions pas qu'un don d'organe, c'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on puisse faire, puisqu'il s'agit de la vie!

Ligne gratuite pour la commande de cartes de donneur: 0800 570 234."

Source :
Swisstransplant
http://www.presseportal.ch/fr/pm/100006275/100544740/swisstransplant
Internet: www.presseportal.ch/fr

Canada : Témoignage émouvant pour le don d'organes

(INFO690) - "Le père de Claudie Bourassa, cette jeune fille décédée à la suite d'un accident de la route à Mirabel le 28 août dernier n'est pas en deuil, loin de là. Dans une lettre émouvante envoyée au quotidien La Presse, Michel Bourassa affirme que sa fille est encore vivante dans cinq autres personnes dont elle a changé la vie.
Son foie par exemple, a été greffé à une petite fille de deux mois qui est traitée à l'Hôpital Sainte-Justine.

Le coeur, les poumons et les reins de Claudie ont aussi permis de sauver la vie de quatre patients, au Québec et en Ontario.

Dans sa lettre, Michel Bourassa remercie sa fille de les avoir comblés de bonheur pendant sa vie, 13 années que le père de famille qualifie comme étant inoubliables et tout simplement uniques.

Michel Bourassa affirme qu'il gardera toujours le souvenir de sa fille vivante".

Jean-Nicolas Aubé / Info690
Source :
http://www.info690.com

Le CHU d'Angers a réalisé son premier prélèvement "à coeur arrêté"

"ANGERS : un nouvel espoir dans le prélèvement d'organes"


"Le CHU d'Angers a réalisé son premier prélèvement à coeur arrêté le 1e juin 2007, en partie grâce aux dons de l'association 'Greffe de vie' et le 'Lions Club'. Cette intervention s'inscrit dans la phase 'pilote' du prélèvement d'organe 'à coeur arrêté' qui se déroule dans une dizaine de centres de transplantation sur tout le territoire.

Pour réaliser ce premier prélèvement, le CHU d'Angers a acquis 2 planches à masser, une pompe accélératrice de perfusion et un système de perfusion pulsatile des reins ; investissement de près 61 000 EUR que le CHU d'Angers vient de financer avec l'aide de l'association 'greffe de vie' et du 'Lions Club' David d'Angers. Le 5 septembre 2007, un don de 5 000 EUR était remis à Yvonnick Morice, Directeur général du CHU et au Docteur Jean-Paul Jacob, médecin coordonnateur des prélèvements.


Autorisation de prélèvement 'à coeur arrêté'
En France, en 2006, 12 450 personnes étaient en attente d'une greffe d'organes. Pour donner toujours plus de chance au don de la vie, le législateur, attentif à l'évolution de la société et des techniques, autorise depuis peu les prélèvements à coeur arrêté.

Auparavant, les prélèvements n'étaient autorisés que sur des personnes en mort encéphalique, état de mort cérébrale difficile à appréhender par la famille du défunt."


Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Angers - 4 rue Larrey
49933 Angers cedex 9
Téléphone : 02 41 35 53 33
Fax : 02 41 35 53 55
email : anrenier@chu-angers.fr


Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 383 - 11 septembre 2007

Nouveau cadre règlementaire pour les greffes d'organes et de cellules hématopoïétiques

Le 02 Septembre 2007 - (APM International) : Deux décrets publiés au Journal officiel réforment les conditions d'implantation et de fonctionnement des activités de greffes d'organes et de greffes de cellules souches hématopoïétiques dans les établissements de santé.


"Avec quatre autres activités spécialisées, les greffes d'organes et greffes de cellules hématopoïétiques font l'objet d'un Schéma interrégional d'organisation sanitaire (Sios) qui sera publié prochainement."


"Dans ce cadre, les deux décrets publiés jeudi expliquent les nouvelles règles nécessaires à l'obtention des autorisations pour la pratique des greffes et actualisent les textes antérieurs datant de 1990, a-t-on appris auprès de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos).

'L'autorisation de pratiquer l'activité de greffes d'organes ne peut être délivrée à un établissement de santé (...) que s'il dispose de moyens d'hospitalisation à temps complet et à temps partiel et d'une salle d'opération disponibles à tout moment pour la greffe; d'une activité de réanimation autorisée; d'une activité de chirurgie autorisée et, pour les greffes de coeur et de coeur-poumons, d'une activité de chirurgie cardiaque autorisée et d'une activité de médecine adaptée à la prise en charge des patients relevant de l'activité de greffes d'organes concernée', stipule le décret.

Il est précisé que les greffes simultanées de plusieurs organes sont réalisées sur un même site autorisé avec l'association éventuellement d'autres équipes médicales d'établissements de santé autorisés pour les organes concernés.

Pour pratiquer des greffes de cellules, l'établissement de santé devra disposer 'd'une unité d'hospitalisation comportant des chambres équipées d'un système de traitement et de contrôle de l'air, de moyens d'hospitalisation à temps partiel et d'une activité de médecine prenant en charge les patients relevant d'une greffe de cellules hématopoïétiques; d'une activité de réanimation autorisée et d'une activité de traitement du cancer autorisée lorsque l'établissement prend en charge des personnes atteintes de cancer'.

L'établissement de santé doit également disposer des moyens d'assurer le prélèvement de moelle ou de cellules hématopoïétiques par cytaphérèse et les préparations de thérapie cellulaire.

Le décret modifie les conditions de l'autorisation: celle-ci ne mentionne plus le nom du praticien responsable de l'unité de greffe. En effet, l'établissement constitue le titulaire de l'autorisation, sans qu'il soit besoin de mentionner le responsable médical de l'activité. Ainsi, le changement de responsable n'implique plus de modifier l'autorisation.

L'établissement de santé autorisé à pratiquer des greffes doit assurer 'la prise en charge médicale des patients avant et après l'intervention pour greffe ou injection'. Lorsque l'établissement n'assure pas lui-même le suivi des patients, il devra passer une convention avec un ou plusieurs établissements de santé dans le cadre d'une filière de soins organisée.

DETAIL DES CONDITIONS TECHNIQUES

Un autre décret détaille la composition des équipes médicales et paramédicales pour les greffes et précise les spécificités en pédiatrie.

Par exemple, l'effectif du personnel médical et paramédical d'une équipe réalisant des greffes de cellules hématopoïétiques comprend 'au moins deux médecins justifiant chacun d'une qualification en hématologie ou en hématologie clinique ou d'un diplôme d'études spécialisées d'oncologie médicale, option hémato-oncologie, et d'au moins deux années de formation dans une unité pratiquant les greffes de cellules hématopoïétiques; du personnel infirmier en nombre suffisant pour assurer des soins permanents et intensifs auprès des patients, dont un infirmier chargé d'assurer la coordination du parcours de soins du patient; un psychologue; un diététicien; un masseur-kinésithérapeute et une assistante sociale'.

Pour toutes ces activités de greffe, les établissements de santé devront organiser une permanence médicale ou une astreinte opérationnelle en chirurgie et en anesthésie-réanimation, pour être en mesure de réaliser à tout moment des interventions en fonction de la disponibilité des greffons.

Il est aussi détaillé les équipements exigés pour le suivi des patients, en particulier au niveau des types d'examens nécessaires."

(Décrets du 21 août 2007 relatif aux conditions d'implantation et techniques applicables aux activités de greffes d'organes et aux greffes de cellules hématopoïétiques, textes 57 et 58 )

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