Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Le fil de la vie

20h35 France 5 - Magazine "Mardi Société" : "L'Alternative"

A l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Antonius, aux Pays-Bas, le personnel accompagne les malades en fin de vie. Jusqu'à les aider parfois à franchir le pas.
"La réalisatrice Mady Tran a passé 15 jours dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Antonius aux Pays-Bas. Là-bas, on aide les malades à préparer leur mort. Les médecins ne portent pas de blouse blanche. Le docteur Frans Baar évoque, avec ses patients, leur fin prochaine. Il les rassure : jusqu'au bout, ils connaîtront le confort et la paix. Dans cet établissement de Rotterdam, on ne pratique pas l'acharnement thérapeutique mais on n'accélère pas non plus le processus de fin de vie. Sauf si le patient le demande expressément. 'Un malade qui meurt vit jusqu'à ses derniers instants', dit le Dr. Baar. 'Il donne des leçons magnifiques à ses proches. Nous pouvons apprendre beaucoup de lui, de son courage et de son désir de vouloir montrer une dernière fois ce qui était essentiel dans sa vie et ce qui lui a parfois manqué.' Le personnel soignant, présent, attentif, veille sur les malades mais aussi sur les familles. Il facilite les derniers échanges, et les adieux. Le Dr. Baar a compris que monsieur Hernandes ne voulait pas augmenter sa dose de morphine tant qu'il n'avait pas revu son fils. Madame Montessino ne parle plus beaucoup mais elle montre fièrement les photos de sa famille, et autour d'elle il y a ses enfants, sa petite-fille, une crèche pour Noël, 'des petites choses qui la retiennent encore à la vie', note le personnel soignant. La psychologue interroge les malades : 'Comment a été votre vie ? Y-a-t'il des choses qui vous troublent, dont vous avez peur ? Ya-t-il des choses qu'il vous faut dire ?' Le Dr. Baar explique à madame Broeders et à sa famille que lorsqu'elle se sentira trop agitée, trop oppressée, on l'endormira. Le jour venu, le médecin prescrit une sédation. 'Elle était prête', expliquera-t-il à la famille. Elle partira dans son sommeil, entourée des siens. Le Dr. Jet van Esch explique la différence entre l'euthanasie - autorisée au Pays-Bas - et la sédation, apaisement par les sédatifs. 'En théorie, la différence est très grande. En pratique ... l'euthanasie, c'est le patient qui la demande, la sédation, c'est moi qui la prescris, qui la propose.'

A l'hôpital Antonius, 200 personnes meurent chaque année, dont 100 dans l'unité de soins palliatifs. En trente-huit ans, six seulement ont demandé l'euthanasie."

Source : TéléObs 28/03 - 03/04
Copyright : TéléObs
Article de Jacqueline de Linares

Etats Généraux de la bioéthique à Strasbourg

Thème : la greffe d'organes, la transplantation.

Dans le cadre de la révision des lois bioéthiques, prévue à horizon 2010, ont lieu des débats citoyens sur les thèmes visés par ces lois : tests génétiques à visée prédictive, mères porteuses, assistance médicale à la procréation, diagnostic préimplantatoire, don et greffes d'organes, etc. La volonté du gouvernement est que "les citoyens s'emparent des thèmes bioéthiques" : le but est donc de mettre en oeuvre une démocratie participative afin que les usagers de la santé puissent prendre part à ces travaux de révision des lois bioéthiques.

Voir la Conférence : États généraux de la bioéthique - Mars 2009, au Centre Européen d'Enseignement et de Recherche en Ethique de Strasbourg (CEERE). Cette conférence était ouverte au public et peut être visionnée sur internet.

==> Durée : 1h 36m

"Les questions ignorées de la bioéthique"

"La Croix publie une tribune de Jacques Testart, directeur de recherches honoraire de l'Inserm, sur 'les questions ignorées de la bioéthique', qui demeurent 'après plus de vingt-cinq ans de débats (...) largement confisquées par les mêmes acteurs'."

"Concernant l'assistance médicale à la procréation (AMP), il dénonce l'influence des praticiens 'qui abusent souvent de leur compétence technique pour tenter d'éviter une législation contrecarrant leurs activités' et auxquels on confie, via une législation vague, 'le contrôle éthique des actes réels'.

Quant à 'la prétendue recherche sur l'embryon (qui n'est que technologies utilisant l'embryon)', le législateur devrait, selon Jacques Testart, 'exiger une pré-expérimentation concluante chez l'animal avant d'autoriser des essais dans l'espèce humaine'.

A propos du diagnostic préimplantatoire (DPI), l'auteur se demande comment les Centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) peuvent être 'gardiens de l'éthique'. Il regrette que le DPI soit aligné sur le diagnostic prénatal (DPN) alors que 'choisir un embryon parmi d'autres dans les éprouvettes est plus facile que tuer le seul fœtus présent dans le ventre maternel'. Cette 'différence devrait inquiéter', poursuit-il, d'autant que la discrimination pourrait bien s'exercer 'selon des dizaines de critères, voire l'inspection du génome entier'. 'Les échecs persistants de la thérapie génique font de la sélection des enfants la seule parade contre les déviances du génome, tandis qu'Internet propose des tests permettant à toute personne de connaître ses risques génétiques... et de solliciter alors le recours au DPI.'

Afin de limiter les dérives eugéniques liées au DPI, Jacques Testart énonce trois solutions : limiter le nombre d'ovules mis en fécondation ; créer une liste des pathologies justifiant le DPI ; limiter, hors anomalies chromosomiques, les diagnostics réalisés sur chaque embryon à une seule mutation. La première solution affectant les chances de grossesse et la deuxième stigmatisant certains handicaps et posant le problème de 'l'extension inévitable', il retient la troisième qu'il avait déjà évoquée en 2000.
'Faute d'un véritable garde-fou, la responsabilité parentale socialement exacerbée (ai-je le droit de mettre au monde un enfant imparfait, donc malheureux ?) finira par rejoindre la justice économique (la Sécurité sociale doit-elle couvrir l'inconscience des géniteurs d'enfants handicapés ?)', prévient-il.

Il dénonce ensuite le lieu commun selon lequel 'la science va plus vite que l'éthique', 'bien commode pour ne légiférer que quand il est trop tard'.
'Le plus souvent, on peut prévoir les développements technologiques mais, dans le silence bioéthique, la panoplie des techniques va s'accroissant tandis que les réticences vont toujours en diminuant, car l'éthique est soluble dans le temps, l'espace, la casuistique... et le marché.'

En conclusion, Jacques Testart appelle, sans prôner une 'bioéthique universelle', à 'davantage de convergence éthique' plutôt que 'les larges disparités européennes (...) souvent attribuées à des différences culturelles ou religieuses' mais qui 'dépendent surtout de l'influence de quelques élites nationales'".

La Croix 31/03/09

Source :
http://www.genethique.org

Rennes : inauguration de l'unité neurovasculaire du service de Neurologie

L'accident vasculaire cérébral (l'AVC) est la principale cause de décès des potentiels donneurs d'organes. Ces donneurs potentiels, victimes d'un AVC, ont en moyenne plus de 50 ans, et ne décèdent pas, du moins en général, avec des artères coronaires en bon état, ou avec un coeur sain. Mais les patients atteints d'un AVC irréversible peuvent être donneurs d'organes autres que le coeur, comme les reins : rappelons que la majorité des patients en attente de greffe (13 800 en 2008) attendent un rein. Pourquoi les patients atteints d'un AVC irréversible ne constituent-ils pas de potentiels donneurs de coeur "idéaux" ?

Dans sa présentation du 24/11/2004 à l'Ecole de l'INSERM, le Professeur Daniel LOISANCE, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil, parlait des AVC dans le contexte du don d'organes, et en particulier du don de greffons cardiaques (coeurs) :

"Assistance circulatoire : bilan et perspectives", par le Professeur Daniel LOISANCE :

"(...) [L]es donneurs d’organes d’aujourd’hui sont des gens qui meurent en mort cérébrale, et non plus par accident de voiture ou par suicide, puisque vous êtes au courant : on ne peut plus rouler vite, on ne peut plus se tuer en voiture. Donc les gens qui sont utilisés comme donneurs d’organes sont des gens qui meurent d’accident vasculaire cérébral (AVC). Et comment voulez-vous concevoir que vous mourez d’accident vasculaire cérébral avec des [artères] coronaires saines ou un cœur sain ? Vous mourez d’AVC lorsque vous avez plus de 50 ans et quand votre cœur n’est plus un cœur neuf. Ce n’est plus du tout le cœur qu’on utilisait il y a 20 ans, à la belle époque des transplantations cardiaques. Donc la greffe cardiaque, de toute évidence, il n’y a pas de donneur, et toutes les propositions réglementaires qui sont faites ralentissent le don d’organes : l’affaire d’Arafat la semaine dernière : avec la presque mort, mort subtotale, mort encéphalique, ah… enfin, mort totale ! Ca désoriente complètement l’opinion. [Yasser Arafat : homme d’Etat palestinien, décédé le 11 novembre 2004 à Clamart en France]." (source)

L'AVC à l'hôpital aujourd'hui : l'exemple du CHU de Rennes

"Inaugurée le 10 mars 2009, l'unité neurovasculaire du CHU de Rennes est installée dans l'unité Charcot du service de Neurologie – 8ème étage Pontchaillou. Elle compte 14 lits répartis en 6 lits de soins intensifs et 8 lits dédiés à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Placée sous la responsabilité médicale des Dr Jean-François Pinel et Thomas Ronzière, elle mobilise tous les neurologues du service. Une présence médicale est assurée 24/24H par un interne de garde et un neurologue d'astreinte. L'équipe de Rennes prévoit d'accueillir chaque année, près 1 500 personnes souffrant d'un AVC."

Une logique et filière territoriale AVC
"L'unité neurovasculaire s'inscrit dans une filière AVC complexe dans laquelle interviennent de nombreux services tant au CHU (SAMU, Service des Urgences, service de neurochirurgie (pour les accidents hémorragiques), unité de neuro-radiologie, service de rééducation fonctionnelle adulte) qu'à l'extérieur du CHU (Pôle de rééducation Saint-hélier, centre de Chantepie, unité d'accueil neurologique de Saint-Laurent). Un lien étroit a aussi été établi avec les hôpitaux de proximité Fougères, Redon, Vitré. La coordination de la prise en charge des AVC au niveau du territoire est sous la responsabilité du Dr Vincent Cahagne en charge également du programme d'éducation des professionnels soignants et des familles (avec le concours de l'association de France-AVC)."

Une coordination Bretonne
"L'association Neuro-Bretagne (association réunissant l'ensemble des neurologues et des rééducateurs de Bretagne ainsi que les centres hospitaliers et de rééducation) relie les UNV des hôpitaux de référence qui travaillent de concert pour organiser au plus près ce changement de prise en charge de la pathologie vasculaire cérébrale sur l'ensemble de la Bretagne de façon à ce que les 10 000 patients concernés chaque année en Bretagne par un AVC puisse bénéficier des meilleurs soins quel que soit leur lieu de vie."

Intérêt de telles unités
"Outre la possibilité de traiter par thrombolyse les Accidents Ischémiques cérébraux de moins de 4H30, la mise en place de ces unités spécialisées UNV améliorent la qualité de prise en charge des soins de ces patients au cours des 48 premières heures de l'infarctus avec comme bénéfice observé de diminuer le risque absolu de décès ou d'invalidité grave de 20 à 30 pour cent de ces patients comparés aux centres dépourvus de telles structures. C'est donc en terme de santé publique un progrès attendu important pour notre région.

Il existe une unité neurovasculaire dans presque toutes les régions et leur nombre a considérablement augmenté en trois ans, passant de 21 en 2005 à 51 en 2008. En Bretagne, leur implantation a commencé en 2008 à Saint-Brieuc, Brest et en 2009 à Rennes, Lorient puis au cours des prochains mois dans chacun des autres hôpitaux de référence (Quimper, Vannes, Saint Malo,…)."

L'Accident Vasculaire Cérébral
"Il y a 2 types d'Accident Vasculaire Cérébral : l'accident hémorragique par rupture d'un petit vaisseau ou d'une malformation (anévrisme) ou par défaut d'arrivée du sang dans une région du cerveau ; l'AVC survient alors que le flux sanguin rencontre un obstacle et bloque son passage vers les différentes parties du cerveau, ce qui prive ces dernières de leur apport vital en oxygène et en glucose.

Les effets dévastateurs d'un AVC peuvent être permanents car les cellules cérébrales meurent rapidement et ne sont pas remplacées ; il existe cependant un temps très bref pendant lequel les cellules peuvent être sauvées en rétablissant l'arrivée de sang.

L'AVC est la première cause de handicap physique de l'adulte, la 2ème cause de déclin cognitif et la 3ème cause de mortalité. Chez la femme, l'AVC est la première cause de mortalité en France.

On estime à 500 000 le nombre de personnes atteintes en France et 150 000 nouveaux cas sont évalués chaque année soit donc 10 000 nouveaux cas en Bretagne par an.

Ces AVC peuvent être de nature ischémique (Accident Ischémique Cérébral ou infarctus cérébral représentant 80 pour cent des AVC) ou de nature hémorragique (accident hémorragique cérébral ou hématome cérébral représentant 20 pour cent des AVC.

Les accidents Ischémiques cérébraux peuvent être transitoires (durée moins d'une heure) et malgré leur récupération imposent une prise en charge également urgente (syndrome de menace d'un AVC constitué).

Quelles sont les manifestations de l'AVC ?
Elles doivent être connues du public pour répondre dans les meilleurs délais à toute suspicion d'AVC devant les symptômes suivants :

- une faiblesse musculaire ou une paralysie,
- une perte de sensibilité,
- une difficulté du langage,
- un trouble visuel,
- un mal de tête d'apparition brutale, inhabituel et très intense,
- une perte d'équilibre ou de coordination des mouvements des membres, un trouble de la conscience pouvant aller de la somnolence au coma."

Que faire ?
"Appeler immédiatement le 15. Une réactivité en moins de 4 heures s'impose, une prise en charge immédiate dans un environnement adapté peut diminuer le risque de décès ou d'invalidité grave. Il s'agit d'une véritable course contre la montre dans toutes les phases de la prise en charge. Cette réactivité immédiate permet d'envisager un traitement par thrombolyse (pour dissoudre le caillot comme cela se pratique dans le traitement de l'infarctus du myocarde). Au-delà de 4 heures le risque de provoquer une hémorragie cérébrale sur l'infarctus cérébral contre-indique son utilisation plus tardive. C'est dire la nécessité d'une organisation particulière pour répondre aux AVC dans un délai si court (il est par exemple de 6 heures pour l'infarctus du myocarde) d'autant qu'il est nécessaire d'avoir dans ce temps une imagerie par résonance magnétique nucléaire ou un scanner."

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU de Rennes - 2 rue Henri Le Guilloux
35033 Rennes Cedex 9
Téléphone : 02 99 28 95 78
Fax : 02 99 28 43 36
email : chantal.rousseau@chu-rennes.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 462 - 31 mars 2009

Mission d’information sur la révision des lois bioéthiques

Dans le contexte de la révision des lois bioéthiques de 2004 (prévue à horizon 2010) :

MARDI 10 MARS 2009 avait lieu à l'Assemblée Nationale l'audition de Mme Françoise Héritier, membre du comité consultatif national d’éthique (CCNE), professeur honoraire au Collège de France et anthropologue, dans le cadre d'une réflexion approfondie sur la question de la filiation et de la procréation pour autrui.

Mme Françoise Héritier : "La filiation est un phénomène purement social, et non biologique. Ceci est un fait universel. L'engendrement ou enfantement (biologique) et les règles de filiation (qui sont une construction sociale) ne correspondent pas systématiquement."

==> Lien vers l'audition du 10/03/2009 de Mme Françoise Héritier

Mon commentaire : passionnant !

Les lois de bioéthique vont être révisées ; "l'enfant à naître : le grand absent"

Tribune mensuelle - Mars 2009, par le Professeur Claude Huriet, Sénateur honoraire, Membre du Comité international de bioéthique de l'UNESCO

"Voici quelques années, participant à un atelier de bioéthique dans un collège de Nancy, j'ai vécu un moment dramatique. Une jeune fille s'exprimant lors de cet atelier avait fait part à ses compagnes des conditions de sa naissance qu’elle avait apprises récemment : elle avait été conçue par insémination artificielle 'avec tiers donneur'. Celui qu’elle prenait pour son père n’était pas son père ! Elle exprima sa rancœur à l'égard de sa mère et son mépris pour 'son père'. Sa vie en a été définitivement gâchée.

Récemment, dans un ouvrage intitulé 'L'embryon sur le divan' (1), le docteur Benoît Bayle, pédopsychiatre, rapporte des observations cliniques faisant apparaître les drames vécus par des embryons devenus hommes, puisque telle est leur destinée normale. Ils sont marqués tout au long de leur vie par les conditions dans lesquelles ils ont été conçus. Tel est le cas, par exemple, de 'l'enfant de remplacement' conçu après la mort d’un frère aîné. Tel est aussi le cas, suite au choix qu’imposent les embryons surnuméraires, du 'syndrome du survivant conceptionnel' qui peut revêtir deux formes cliniques : la toute-puissance 'j'ai survécu aux 10 autres et je suis plus fort qu'eux', ou la culpabilité 'je ne mérite pas d'être en vie les autres étaient plus dignes que moi'.

Face à de telles situations qui ne sont pas exceptionnelles, force est de constater que les lois dites de bioéthique, celle de 1994 comme celle de 2004, font très peu référence à l'enfant, si ce n'est à travers des interdictions, ou des dispositions 'préventives'. 'Est interdite toute intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une personne vivante ou décédée' (Art. 16-4 du Code Civil). D'autres dispositions encadrent des techniques de dépistage, diagnostic prénatal, diagnostic préimplantatoire, visant à éviter la naissance d'enfants atteints 'd'une affection d'une particulière gravité'. Référence est faite à l'enfant, dans les dispositions concernant l'assistance médicale à la procréation – l‘AMP – ( Art. L.2141-2 du Code de la Santé publique). 'L'assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité [d’un couple] dont le caractère pathologique a été médicalement diagnostiqué' ou, nouvelle indication préventive, 'd'éviter la transmission à l'enfant ou à un membre du couple d’une maladie d'une particulière gravité'. De même, la mise en œuvre de l’AMP avec un tiers, donneur de sperme, est autorisée 'lorsqu'il existe un risque de transmission d'une maladie d'une particulière gravité à l'enfant ou à un membre du couple' (Art. L .2141-4).

A vrai dire, on voit mal comment il pouvait en être autrement. En effet ayant ouvert, en 1978, 'la boîte de Pandore' à la naissance de Louise Brown, premier 'bébé éprouvette', il était légitime qu'on tentât, après coup, d'en limiter les méfaits et d'en définir le bon usage. Ce qui frappe, c’est que l'on a vu apparaître au fil du temps et du fait de 'progrès techniques', un nouveau droit, une nouvelle exigence : le droit à l'enfant, la revendication d'un 'enfant parfait', d'un enfant zéro défaut.

Lorsque le droit à l'enfant s'exprime à travers la demande d’un couple d’accéder à l'AMP pour remédier à une infertilité, on ne peut y souscrire que si le couple offre les meilleures chances à l'enfant désiré. C'est à ce propos que se posent des questions difficiles de la définition du couple. Les dispositions actuelles sont précises : 'l'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d’apporter la preuve d’une vie commune d'au moins deux ans'. On le sait : chacune de ces conditions va être débattue dans la perspective de la révision de la loi : accès à l’AMP des couples homosexuels, veuves et transferts d'embryon post-mortem, femmes ménopausées, etc. sans prendre en considération, on peut le craindre, le devenir de l'enfant à naître...

Prenons aussi l'exemple de la grossesse pour autrui. Qui peut croire qu'un enfant, en âge de comprendre, sera indifférent au fait que, les premiers mois de sa vie, il les aura vécus dans le ventre d'une femme, connue ou inconnue qui n'était pas 'sa' mère ?

La revendication de 'l'enfant zéro défaut' n’a pas attendu le diagnostic préimplantatoire qui est sensé permettre d’écarter les embryons atteints d’anomalies. Elle s’est manifestée dès l’apparition des techniques d’imagerie fœtale. Elles permettent en effet de détecter des anomalies morphologiques qui, sans être 'd'une particulière gravité' choquent les futurs parents, les culpabilisent et mettent en cause leur acceptation ou leur refus de poursuivre la grossesse.

On le constate désormais : le droit à l'enfant, la revendication de l'enfant parfait ont des conséquences sur l'attitude de la société vis-à-vis des couples stériles et, plus grave encore, vis-à-vis des êtres 'non conformes à la norme'. Cette attitude d'incompréhension, alimentée parfois par des considérations sous le coût du handicap pour la société, porte en germe l'intolérance et le rejet.

On doit souhaiter et tout faire pour que, lors des Etats Généraux sur la bioéthique et à l'occasion des débats parlementaires, 'l'enfant à naître' trouve une place qui jusqu'à présent lui a été refusée."

(1) Masson, Paris, 2003

Source :
http://www.genethique.org

"Nouveau visage pour un jeune homme de 28 ans"

PARIS - "Une nouvelle greffe du visage, la 3e en France et la 5e au
monde, a été réalisée à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) par un pionnier de cette transplantation sur un homme de 28 ans, défiguré d'un coup de fusil."
"Le professeur Laurent Lantiéri qui l'a opéré avec son équipe toute la nuit de jeudi à vendredi, a en effet déjà réussi une telle intervention réparatrice mais aussi hautement symbolique.
'Le patient avait été défiguré par un coup de fusil', a indiqué à l'AFP le chirurgien qui avait déjà réalisé une greffe de la face en janvier 2007. L'opération, entamée jeudi pour s'achever vendredi au matin, a duré une quinzaine d'heures. 'Le patient est réveillé et va bien', a dit le Pr Lantiéri. 'Il est beaucoup trop tôt pour en dire plus sur la prise de de la greffe', a précisé le chirurgien.
'Dans les 48 premières heures, il y a une période aiguë critique liée aux éventuels incidents purement chirurgicaux (caillots...). Ensuite, la 3e ou 4e semaine, on a la phase de phénomène de rejet, mais on dispose de moyens pour le maîtriser', a expliqué le Pr Lantiéri. 'Le patient ne pouvait pas ouvrir la bouche - les muscles de la bouche étaient détruits', malgré des opérations de réparation ne permettant pas à la bouche de s'animer'. Le patient qui avait subi plusieurs opérations depuis son accident en 2005 respirait à l'aide d'un tube - une trachéotomie. Une grande partie du visage du donneur, décédé, a été greffée ainsi que de l'os pour réparer la mâchoire supérieure et le nez.

'C'est une greffe similaire à celle faite par le Dr Maria Siemionow (Ohio, Etats-Unis)' en 2008 qui avait duré 22 heures 'et à celle réalisée pour Pascal' en 2007, a relevé le Pr Lantiéri. Pascal, 29 ans, défiguré par une tumeur d'origine génétique - une neurofibromatose, appelée maladie de Recklinghausen - avait été opéré par le Pr Lantiéri. L'homme de 28 ans qui vient d'être greffé pourra dire ses premiers mots dès qu'on pourra enlever la canule mise en place pour respirer, 'mais pour se faire bien comprendre, il faudra pouvoir bouger la bouche, le muscle orbiculaire (des lèvres)', ce qui prendra plus de temps, a commenté le chirurgien.

Cette greffe fait partie d'un programme de recherche clinique financé par le ministère de la santé portant pour l'instant sur cinq greffes, dont deux sont déjà faites, indique le chirurgien.
'Ce type de transplantation nécessite en effet une évaluation', ajoute le Pr Lantiéri.
Il souligne la 'grande difficulté pour trouver un donneur' en raison du tabou qui peut encore entourer ce don de visage après la mort : 'J'ai fait le tour de France', dit-il.
'Le don d'organes est la grande cause nationale 2009 (en France) et c'est une bonne nouvelle que l'on ait pu faire cette greffe', se réjouit-il. 'Actuellement j'ai encore trois patients en attente', souligne-t-il.

La première mondiale de greffe partielle de visage a été réalisée en 2005 à Amiens sur Isabelle Dinoire, 38 ans, qui avait été défigurée par son chien. Trois ans plus tard, elle expliquait avoir 'fait beaucoup de kiné pour réactiver tous les muscles' et que 'tout est redevenu normal question sensibilité', affirmant en parlant de cette seconde peau : 'c'est comme moi, comme ma peau'.

Un Chinois de 32 ans, Li Guoxing greffé en 2006 est mort en juillet 2008 dans son village des montagnes du sud-ouest de la Chine, après avoir délaissé ses médicaments anti-rejet au profit d'herbes médicinales traditionnelles, avait indiqué à l'AFP son médecin Guo Shuzhong.
Il avait été attaqué par un ours."
(Copyright AFP / 27 mars 2009 19h23)

Source

"Des cellules souches déminées"

"Une nouvelle étape est franchie : à partir de cellules cutanées humaines, des Américains ont obtenu des cellules souches pluripotentes induites (iPS) sans utiliser de vecteur viral. Pour cela, ils ont eu recours à un ADN plasmidique qui porte les transgènes nécessaires mais ne s'intègre pas dans l'ADN de l'hôte puis qui est éliminé naturellement une fois sa tâche accomplie. Les cellules obtenues sont donc dépourvues de vecteur viral et de séquences de gènes étrangers, ce qui constitue un bond en avant en matière de sécurité dans l'optique d'une future utilisation des iPS en clinique."

Source :
Le Quotidien du Médecin

Questions autour des greffes d'organes et de tissus

"Dans son ABC de la bioéthique, le journal La Croix aborde aujourd'hui la question des greffes d'organes et de tissus. Pour la plupart des acteurs du dossier, la loi actuelle paraît satisfaisante. Pourtant, trois questions devraient être débattues : la nature du consentement (présumé ou explicite) du donneur d'organes, le développement des prélèvements sur cœur arrêté et les dons effectués par les personnes vivantes."

"Les lois de bioéthique de 1994 et de 2004 réaffirment le principe de l'inviolabilité et la non patrimonialité du corps humain. Elles garantissent aussi la gratuité et l'anonymat du don. Cet anonymat ne concerne pas les dons d'organes faits par des personnes vivantes. Ce type de don est aujourd'hui très encadré.

Les parlementaires devraient débattre de l'opportunité de remplacer le consentement présumé par un consentement explicite. Aujourd'hui, il existe un registre national du refus sur lequel peut s'inscrire toute personne qui ne souhaite pas que l'on prélève ses organes à son décès. Les personnes qui n'y figurent pas sont présumées consentantes au don. Dans la pratique les médecins demandent toujours à la famille quelle était la position du défunt et leur demandent aussi leur avis. La plupart du temps, la famille s'oppose au prélèvement. A partir de ce constat, certains estiment que la France devrait adopter un régime de consentement explicite avec la mise en place d'un registre du 'oui'.
Autre question à débattre : celles des prélèvements sur cœur arrêté, c'est à dire sur des personnes décédées d'un arrêt cardiaque. Cette technique est autorisée en France depuis 2005 pour augmenter le nombre de greffons. Elle reste toutefois délicate à mettre en place. En effet, dans ce cas, il ne doit pas s'écouler plus de deux ou trois heures entre le constat du décès et le prélèvement. Par ailleurs, grâce à la technique de 'ressuscitation', il est parfois possible de faire revenir des patients à la vie après un arrêt cardiaque prolongé. En agissant vite, on peut être amené à se demander si l'on ne prélève pas des organes sur un patient qu'il aurait été possible de réanimer.

Enfin, les parlementaires devraient débattre sur l'opportunité d'élargir le cercle des donneurs vivants à l'ensemble de la famille, voire à des proches sans lien génétique avec le receveur."

Source :
http://www.genethique.org
La Croix (Pierre Bienvault - Anne-Bénédicte Hoffner et Martine de Sauto) 26/03/09

De la recherche sur l'embryon

"Dans son ABC de la bioéthique, le journal La Croix revient sur la question de la recherche sur l'embryon. Rappelant la définition d'une cellule souche - cellule souche totipotente : capable de se différencier en tous types de cellules ou pluripotente : capable de donner plusieurs types de cellules - La Croix constate que 'ce sont les travaux portants sur les cellules souches embryonnaires qui focalisent l'intérêt des chercheurs. Or ceux-ci impliquent la destruction de l'embryon'.

Les cellules souche embryonnaires qui intéressent les chercheurs, extraites de l'embryon âgé de 5 à 7 jours, sont dites pluripotentes car elles peuvent se différencier en plusieurs types de cellule humaine (de sang, de foie, de cœur, de muscle...). Pour Annelise Bennaceur, hématologue et directrice d'une unité Inserm sur les modèles de cellules souches : 'Savoir comment un embryon se forme est essentiel pour la compréhension des maladies génétiques humaines qui se forment aux étapes précoces du développement'.

Par ailleurs, la recherche sur les cellules souches intéresse pour traiter des pathologies graves. Pour les cellules souches embryonnaires, l'idée est de parvenir à maîtriser leur spécialisation en les forçant à évoluer vers le type de cellule que l'on souhaite. Mais il existe également d'autres sources de cellules souches comme les cellules souches adultes et issues du sang de cordon et les 'cellules pluripotentes induites', qui sont des cellules adultes reprogrammées pour traiter une pathologie spécifique. Certains types de cellules ont déjà prouvé leur efficacité : près de 10 000 greffes de sang de cordon ont été réalisées dans le monde pour soigner des maladies du sang.

La Croix nous présente l'exemple de Nicolas Forraz, chercheur à l'Institut de recherche en thérapie cellulaire de sang de cordon (Lyon Saint-Priest) avec le Pr Colin McGuckin. Quand ils étaient à l'Université de Newcastle, ils ont réussi à faire se différencier des cellules souches de sang de cordon en cellules précurseurs de cellules nerveuses, de foie et de pancréas et ont identifié dans le sang de cordon, des cellules souches pluripotentes. Nicolas Forraz se désole 'que l'essentiel des fonds publics français soient investis dans la recherche sur les cellules embryonnaires. Il faudrait au moins un rééquilibrage des subventions'.

Concrètement, la thérapie cellulaire avec les cellules embryonnaires n'a pas été expérimentée sur l'homme.

Depuis 2004, le principe de l'interdit de toute recherche sur l'embryon (loi de 1994) a été assorti, pendant 5 ans, d'une possibilité dérogatoire : il est possible d'effectuer des recherches, si celles-ci 'sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et 'ne peuvent être poursuivies par une méthode alternative d'efficacité comparable'. Ces recherches sont menés sur des embryons dits 'surnuméraires' c'est-à-dire conçus in vitro dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation et abandonnés parce que dénués de 'projet parental'. La création d'embryons à des fins de recherche reste interdite.

A l'occasion de la révision de la loi de bioéthique, le débat se cristallise autour d'une autorisation plus large de la recherche sur l'embryon. Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l'Agence de la biomédecine parle d''instabilité juridique', l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opesct) demande une recherche 'autorisée et encadrée'; enfin le Comité consultatif national d'éthique est favorable à la recherche sur l'embryon mais à certaines conditions. Roselyne Bachelot, l'actuelle ministre de la santé, penche plus pour une reconduction du moratoire actuel.

La Croix prend l'exemple de l'Allemagne où depuis avril 2002, la recherche sur les cellules souches embryonnaires est limitée. Seules les cellules souches importées de l'étranger et produites avant la loi peuvent être utilisées. Néanmoins, en avril 2008, les députés du Parlement allemand ont adopté un texte 'élargissant' les possibilités d'accès aux cellules souches embryonnaires, en reportant la date limite de production des cellules importées en Allemagne de janvier 2002 à mai 2007.

Enfin, le journal La Croix cite la récente encyclique Dignitas Personnae : 'sont licites les méthodes qui ne procurent pas de graves dommages au sujet chez qui sont prélevées les cellules souches. (...) Au contraire, le prélèvement de cellules souches d'un embryon humain vivant cause inévitablement sa destruction et il est de ce fait gravement illicite. Dans ce cas, la recherche, quels que soient les résultats d'utilité thérapeutique, ne se place pas véritablement au service de l'humanité. Elle passe en effet par la suppression de vies humaines qui ont une égale dignité par rapport aux autre personnes humaines et aux chercheurs eux-mêmes. (...) L'impulsion et le soutien à la recherche sur l'utilisation de cellules souches adultes sont à encourager, car elle ne comporte pas de problèmes éthiques.'"

La Croix (Marianne Gomez - Michel Verrier - Denis Sergent) 24/03/09

Source :
http://www.genethique.org

Une nouvelle banque de sang de cordon à Grenoble

"L'Etablissement Français du Sang (EFS) Rhône-Alpes et le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble ont ouvert une nouvelle banque et collecte de sang de cordon à Grenoble, en fonctionnement depuis le mois de janvier 2009"

"Impliqué depuis bientôt 10 ans dans la collecte et la cryoconservation de sang de cordon en France, l'Etablissement Français du Sang dispose d'un savoir-faire unique aussi bien en termes de prélèvement, de préparation, de congélation et de stockage à très basses températures des greffons, qu'en termes de qualification des dons, une fois prélevés. En 1999, l'EFS participait à la création d'un réseau des banques de sang placentaire aux côtés de l'Agence de Biomédecine et France Greffe de Moelle. L'Etablissement gère deux sites de prélèvement et de préparation, situés à Besançon et à Bordeaux.

Face à l'explosion du nombre de prescriptions de greffe de sang de cordon, l'Agence de la Biomédecine a fixé, en collaboration avec les professionnels concernés, des objectifs ambitieux : augmenter le nombre d'unités de sang de cordon pour atteindre les 10 000 à court terme, puis les 30 000 à moyen terme. Elle a souhaité encourager l'ouverture de nouvelles banques sur le territoire français où seules les banques publiques sont autorisées.

En 2009, deux nouveaux sites de prélèvement et de préparation à Lyon et à Grenoble sont venus compléter les sites existants, en partenariat avec les maternités des Hospices Civils de Lyon et du nouvel Hôpital Couple Enfant du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble.

A Grenoble, la banque de sang de cordon qui est située sur le site de l'EFS de Saint-Ismier (Banque de Tissus et Cellules) a démarré son activité en janvier 2009. La collecte du sang de cordon est assurée par l'équipe de la maternité du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, dirigée par le Professeur Jean-Patrick SCHAAL, responsable de la clinique universitaire de Gynécologie-Obstétrique. Avant son recrutement au CHU en 2004, ce dernier a mis en place et organisé les prélèvements dans le service gynécologie-obstétrique de la maternité de Besançon qui est la banque la plus productive de France à ce jour.

Les sages-femmes ont, entre autres, la charge d'expliquer et de solliciter le don auprès des familles, de collecter le sang de cordon, ainsi que de prévenir les mamans de l'utilité d'une prise de sang de contrôle deux mois après le don.

Dès l'ouverture de la nouvelle maternité aux locaux entièrement modernisés, l'activité a progressé fortement, laissant prévoir un passage de 2000 accouchements par an à 2500. L'objectif est de réaliser 1000 à 1200 prélèvements de sang de cordon."

Contact EFS Rhone-Alpes
Murielle Gillet, 04 72 71 25 03
Murielle.gillet@efs.sante.fr

Pour plus d'informations contacter :
Chargée de Communication
CHU de Grenoble
38700 La Tronche
Téléphone : 04.76.76.50.98 ou 50 18
Fax : 04.76.76.52.14
email : BPolikar@chu-grenoble.

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 461 - 24 mars 2009

Transplantation d'organes : quelles voies de recherche ?

"Malgré les progrès considérables accomplis par le passé, de nombreuses avancées sont encore nécessaires pour améliorer le prélèvement d'organes et garantir le succès de la transplantation à long terme. Comment résoudre le problème de la pénurie de donneurs ? Comment optimiser les traitements immunosuppresseurs lourds et peu spécifiques ? Existe-t-il une possibilité de diminuer ou d'éviter les multiples complications post-transplantation ?"

"En 2007, plus de 275 000 européens vivaient avec un organe greffé et des milliers étaient en attente d'un greffon. En France, le nombre de greffes a augmenté de 44 pour cent depuis l'année 2000. En 2008, près de 13 800 personnes nécessitaient une greffe d'organe et 222 patients sont décédés faute d'être greffés à temps. Chaque année, le nombre de personnes inscrites en liste d'attente progresse de 4 pour cent environ." [Ce chiffre est en fait à préciser, car il faut inclure à la fois les "anciens" patients, qui reviennent sur la liste d'attente car leur greffe n'a pas fonctionné, et les "nouveaux" patients en attente de greffe. Il y a donc une véritable explosion du nombre de patients en attente de greffe, et non une augmentation de 4 pour cent, auquel cas il n'y aurait pas de problème de pénurie d'organes à greffer. Plus de 70 pour cent des patients en attente de greffe ont besoin d'un rein, qui n'est pas un organe vital. Ndlr]

"La transplantation a fait l'objet d'avancées majeures en chirurgie, médecine et recherche au cours des vingt dernières années. Malgré un succès indéniable à court terme, les patients greffés doivent faire face au risque de rejet chronique et à des complications sur le long terme. Avec l'augmentation des maladies chroniques et le vieillissement de la population, les greffes deviennent de plus en plus fréquentes et entraînent une pénurie de greffons. Cette situation justifie de dresser la liste des acquis et de définir des axes de recherche à promouvoir.

À la demande de l'Agence de la biomédecine, l'Inserm a réuni un groupe d'experts spécialistes de différents domaines de la transplantation afin de réaliser, selon la procédure d'expertise collective, un bilan des connaissances scientifiques et médicales sur la transplantation d'organes solides (rein, foie, coeur, poumon).

Cette expertise analyse des domaines de recherche prioritaires pour améliorer les résultats quantitatifs et qualitatifs de la greffe. Les conditions du prélèvement de l'organe, de sa conservation et de son implantation chez le receveur jouent un rôle clé pour la réussite de la greffe.

Le groupe d`experts recommande donc de :

Définir les possibilités d'élargissement du profil des donneurs tels que les donneurs décédés après arrêt cardiaque ; donneurs vivants ; établir des scores de risques pour le receveur,

Acquérir une meilleure connaissance des lésions du greffon liées au prélèvement et à son implantation chez le receveur ; développer de nouvelles générations de solutions de conservation des greffons plus protectrices,

Mieux comprendre les mécanismes de tolérance, de rejet aigu et chronique avec le développement de nouveaux marqueurs de surveillance du statut immunitaire de la greffe,

Développer de nouvelles stratégies immunosuppressives prenant en compte la variabilité génétique de la réponse au traitement immunosuppresseur ; soutenir le développement de nouveaux immunosuppresseurs sans effet toxique sur le rein, ne favorisant pas la survenue de cancer et susceptibles d'induire une tolérance ;
Améliorer la maîtrise des complications avec une évaluation du risque infectieux, métabolique et de cancer ; promouvoir l'éducation des patients et la formation des équipes de transplantation aux complications.

Les experts soulignent la dimension particulièrement multidisciplinaire de la recherche en transplantation et insistent sur le développement d'un programme structuré de recherche dans le cadre d'une organisation en réseau des différents centres de transplantation et des laboratoires de recherche."

Synthèse de l'expertise disponible sur le site de l'Inserm

Groupe d'experts

Monique BERNARD, Centre de résonance magnétique biologique et médicale (CRMBM), CNRS UMR 6612, Université de la Méditerranée, Marseille

Lucienne CHATENOUD, Service Immunologie biologique, GHU-Ouest Necker-Enfants malades ; Inserm U 580, Université Paris Descartes-Paris 5, Paris

Philippe COMPAGNON, Service de chirurgie hépato-biliaire et digestive, CHU de Rennes ; Inserm U 522, Université de Rennes 1, Rennes

Maria Cristina CUTURI, Institut de transplantation et de recherche en transplantation (ITERT), Inserm UMR-S 643, Université de Nantes, Nantes

François DURAND, Service d'hépatologie et Unité de réanimation hépatodigestive, GHU-Nord Beaujon ; Inserm U 773, Université Paris Diderot-Paris 7, Paris

Antoine DURRBACH, Service de néphrologie, GHU-Sud Bicêtre ; Inserm U 542, Université Paris-Sud 11, Villejuif

Philippe GRIMBERT, Service néphrologie et transplantation, GHU-Sud Henri Mondor ; Inserm U 955, Université Paris 12 Val de Marne, Créteil

Thierry HAUET, Service de biochimie, CHU de Poitiers ; Inserm U 927, Université de Poitiers, Poitiers ; Plateforme IBiSA, Surgères

Philippe LANG, Service néphrologie et transplantation, GHU-Sud Henri Mondor ; Inserm U 955, Université Paris 12 Val de Marne, Créteil

Christophe LEGENDRE, Service de transplantation rénale adulte, GHU-Ouest Necker-Enfants malades ; Inserm U 580, Université Paris Descartes-Paris 5, Paris

Emmanuel MORELON, Service de néphrologie, médecine de transplantation et immunologie clinique, CHU de Lyon ; Inserm U 851, Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon

Didier SAMUEL, Centre hépato-biliaire, GHU-Sud Paul Brousse ; Inserm UMR-S 785, Université Paris-Sud 11, Villejuif

Laurent SEBBAG, Pôle médico-chirurgical de transplantation cardiaque, CHU de Lyon ; Inserm U 886, Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon

Gabriel THABUT, Service de pneumologie B et transplantation pulmonaire, GHU-Nord Bichat - Claude Bernard ; Inserm U 738, Université Paris Diderot-Paris 7, Paris

Notes de lecture

Bernard CHARPENTIER, Service de néphrologie, dialyses, transplantation, GHU-Sud Bicêtre ; Inserm UMR-S 542, Université Paris-Sud 11, Paris

Yvon LEBRANCHU, Service de néphrologie et immunologie clinique, CHU de Tours ; EA 4245, Université François Rabelais, Tours

Jean-Paul SOULILLOU, Institut de transplantation et de recherche en transplantation (ITERT), Inserm UMR-S 643, Université de Nantes, Nantes

Intervenants

Dominique DEBRAY, Service d'hépatologie pédiatrique, GHU-Sud Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre

Patrick NIAUDET et Rémi SALOMON, Service de néphrologie pédiatrique, GHU-Ouest Necker-Enfants malades, Paris

Source :
http://www.viefemme.com

CHU de TOURS : premier prélèvement de rein sur donneur vivant avec robot chirurgical

"Le 27 février 2009, l'équipe du service d'urologie a prélevé un rein sur donneur vivant à l'aide du robot chirurgical en vue d'une transplantation ; une première pour les régions Centre et Ouest ! L'intervention a été un succès. Le bénéfice pour le donneur vivant est incontestable.
L'acquisition en 2007 du robot chirurgical [le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM, Ndlr] a ouvert une nouvelle voie en permettant de prélever un rein par 'coelioscopie robot-assistée' [Il s'agit d'une technique chirurgicale minimalement invasive, sur le même principe que la coelioscopie, mais avec une assistance par ordinateur qui offre davantage de précision si on compare avec la technique de la coelioscopie. La société Intuitive Surgical Inc. (USA) et Europe (siège en Suisse) fabrique et commercialise le système da Vinci TM, Ndlr.]. L'équipe d'urologie du CHRU de Tours maîtrise parfaitement cette technique. Auparavant, le prélèvement du donneur vivant était réalisé en chirurgie ouverte, voire en coelioscopie, avec des difficultés importantes.

Le service d'urologie du CHRU de Tours a réalisé 120 greffes rénales en 2008. Plus de 95 pour cent étaient prélevés sur des patients en état de mort encéphalique ne s'étant pas opposés au don d'organe. Or le prélèvement sur donneur vivant est aussi envisageable si un proche d'un malade inscrit sur une liste de transplantation rénale est compatible immunologiquement. Un de ses reins sera alors prélevé pour être greffé sur le parent insuffisant rénal. Une fois greffé, le patient n'a plus besoin d'être dialysé, il retrouve ainsi une qualité de vie acceptable."

Pour plus d'informations contacter :
Service de communication
37 044 TOURS CEDEX 9
Téléphone : 02 47 47 75 75 - 02 47 47 37 57
Fax : 02 47 47 84 31
email : ak.nancey@chu-tours.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 460 - 17 mars 2009

CHU de Tours : Fécondation in vitro : le transfert d'un embryon unique

TOURS - Fécondation in vitro - le CHU de Tours privilégie le transfert
d'un embryon unique
"L'épisode récent d'une Américaine ayant donné naissance à des octuplés a provoqué un débat sur les grossesses multiples survenues après une fécondation in vitro (FIV). A cette occasion le CHU de Tours présente la stratégie de transfert embryonnaire unique qu'il a adoptée depuis le début des années 2000 et les bons résultats de l'équipe de son centre de FIV.
Alors que la moyenne nationale se situe autour de 2 embryons transférés*, le centre de fécondation in vitro (FIV) de Tours transfère en moyenne 1,4 embryon. Un choix qui n'empêche pas le service d'afficher un taux moyen de grossesses cliniques par ponction supérieur au score national 29 pour cent à Tours contre 25 pour cent en France. Cette orientation limite de fait le taux de grossesses multiples tourangelles à 12 pour cent contre 20 pour cent au niveau national.

Le centre FIV de Tours limite ainsi les risques qui peuvent peser sur la santé de la mère et de l'enfant. En effet une grossesse multiple expose d'une part la mère à des risques morbides au cours de sa grossesse (fréquence accrue de certaines pathologies et des temps d'hospitalisation) et d'autre part les enfants à naître à des séquelles plus ou moins importants liés à la prématurité. Or cette réalité est occultée par de nombreux couples infertiles pris en charge en FIV qui ne retiennent que le côté positif d'une grossesse multiple (comprenant des jumeaux voire des triplés) : réalisation du projet parental en une seule tentative évitant de réitérer des traitements relativement pénibles, 'image d'Epinal' de bambins de même âge gambadant autour d'eux. Les équipes de FIV doivent donc trouver un compromis face à un couple impatient de réaliser son projet parental : être suffisamment efficace pour permettre le début d'une grossesse tout en évitant une grossesse multiple. La difficulté à identifier les embryons ayant le meilleur potentiel à s'implanter incite souvent les centres à transférer tôt dans la prise en charge, 2 embryons en moyenne (Agence de la biomédecine 2007) pour atteindre l'objectif principal (la grossesse) qu'elle soit unique ou multiple. Depuis de nombreuses années, les pays du nord de l'Europe proposent de transférer un seul embryon au moins pour la première tentative de FIV. La tendance s'amorce en France mais sa mise en place est plus lente car le risque de voir chuter les résultats du centre tempère cette ardeur ; seuls des couples de 'bon pronostic' voient cette stratégie leur être éventuellement proposée.

Le centre de FIV du CHRU de Tours s'est inscrit progressivement mais durablement dans cette démarche dès le début des années 2000. Depuis 2 ans, le centre réalise majoritairement des transferts embryonnaires uniques (55 pour cent) tout en maintenant un taux de grossesse au dessus de la moyenne nationale (CHRU de Tours : taux moyen de 29 pour cent de grossesse par ponction en 2007-2008). Cette démarche est l'aboutissement de plusieurs années de maîtrise de la culture in vitro qui permet le développement embryonnaire jusqu'à un stade appelé 'blastocyste' qui se situe juste avant l'implantation dans l'utérus. Ainsi cette culture prolongée permet à l'équipe biologique de mieux sélectionner l'embryon avec les meilleures chances d'implantation. Cette volonté, clairement exprimée par le centre de FIV du CHRU de Tours d'exposer le moins possible les couples aux aléas d'une grossesse multiple tout en maintenant leurs chances de succès doit contribuer à aider les couples à réaliser leur projet parental dans les meilleures conditions de sécurité et d'épanouissement.

Au-delà de l'activité de Fécondation In Vitro, le centre d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation) du CHRU de Tours réalise pour l'ouest de la France une activité d'accueil d'embryon (destinée à certains couples pour lesquels la prise en charge habituelle n'a pas pu permettre la réalisation de leur projet parental).

Enfin l'activité CECOS (Centre d'Etude et de Conservation des OEufs et du Sperme) du centre permet l'auto-conservation de gamètes (spermatozoïdes ou tissu ovarien) pour des hommes et des femmes avant mise en route de traitement stérilisant afin de préserver leur fertilité future."

*source : rapport annuel de l'Agence de biomédecine 2007

Pour plus d'informations contacter :
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37 044 TOURS CEDEX 9
l.fichepain@chu-tours.fr
Téléphone : 02 47 47 75 75 - 02 47 47 37 57
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email : ak.nancey@chu-tours.fr

Source :
Newsletter - Réseau CHU
Newsletter N°459 - 10/03/2009

Un statut pour l'embryon humain ?

"Suite de l'ABC de la bioéthique de La Croix, le journal fait aujourd'hui le point sur la question du statut de l'embryon humain, relancée notamment par la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Pour Marianne Gomez, 'il ne s'agit plus seulement aujourd'hui de se prononcer sur le maintien en vie ou la destruction des embryons, mais de savoir dans quelle mesure ceux-ci peuvent être utilisés comme matériau de recherche'.
Le statut est fixé par des lois ou des règlements. En France, le droit civil reconnaît seulement deux catégories juridiques : les choses, objets de droits, et les personnes, sujets de droits. Ni chose, 'à l'évidence', ni personne, le droit français considérant qu'une personne doit être 'née vivante et viable' pour disposer de la personnalité juridique, 'où placer l'embryon' ? En juin 2002, la Cour de cassation avait donc statué que l'on ne peut pas condamner pour homicide quelqu'un pour avoir tué un fœtus, celui-ci n'étant pas une personne. Les tentatives de créer une infraction d'interruption volontaire de grossesse (IVG) menées à l'Assemblée (avec l'amendement Garraud notamment, en 2003) ont été déboutées par crainte d'une remise en cause la loi sur l'avortement. 'Depuis, la question du statut de l'embryon et/ou du fœtus est dans l'impasse', note le quotidien.

Pourtant, l'article 16 du Code civil stipulant que 'la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de la vie' procure à l'embryon une forme de protection juridique. Depuis 1994, la sauvegarde de la dignité de la personne humaine a valeur constitutionnelle, sans que 'le principe du respect dès le commencement de la vie' ne soit appliqué aux embryons in vitro. Mais, pour la journaliste, les embryons in vitro sont protégés par les lois de bioéthique qui interdisent la conception et l'utilisation des embryons à des fins commerciales ou industrielles ainsi que la conception d'embryons pour la recherche. Pour autant, ces lois autorisent leur destruction au bout de cinq ans ou, par dérogation, le fait qu'ils puissent faire l'objet de recherches.
Selon le quotidien, 'a priori, toute perspective d'introduire dans la loi une définition de l'embryon est écartée'. En 1984, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a bien proposé le concept de 'personne humaine potentielle' sans que cela soit une définition légale.
La Croix parle d'une 'impossible définition commune', citant tour à tour le biochimiste Michel Pucéat (directeur d'une unité de recherche INSERM sur la thérapie cellulaire) pour lequel on 'ne peut pas parler d'embryon à propos des premiers stades de la vie' ; l'islam pour qui le statut de fœtus découle de son animation (au 40e jour) ; le judaïsme pour qui l'embryon n'a pas de valeur avant le 40e jour ; les protestant qui considèrent que c'est le projet parental qui donne à l'embryon une valeur humaine ; et l'Eglise catholique pour qui 'l'embryon humain, à quelque stade de son développement qu'on le prenne, est un être engagé dans un processus continu, coordonné, et graduel, depuis la constitution du zygote jusqu'au petit enfant prêt à naître'.

Président honoraire de l'Académie de médecine, Claude Sureau estime lui que le droit pourrait réconcilier ces différentes conceptions en reconnaissant 'l'être prénatal' dont le respect 'évoluerait en fonction de son âge'. Pour Bertrand Mathieu, professeur de droit constitutionnel, cette proposition introduit 'une rupture dans l'unité de l'espèce humaine'.
Si 'dans le monde, aucun texte de loi ne donne de statut à l'embryon', 'chaque pays dispose d'un arsenal législatif pour le protéger'. Ainsi, en Europe, c'est la Convention européenne des droits de l'homme et de la biomédecine, dite Convention d'Oviedo, [non ratifiée par la France, NDLR] qui fixe les règles en la matière en interdisant 'la constitution d'embryons humains aux fins de recherche' et précisant que 'lorsque la recherche sur les embryons in vitro est admise par la loi, celle-ci assure une protection adéquate aux embryons'. Aux Etats-Unis, plusieurs tentatives ont été menées pour faire adopter des lois reconnaissant l'embryon comme un être humain dès sa conception, comme au Dakota du Sud et au Colorado en novembre 2008 (cf. Synthèses de presse du 05/11/08). L'affaire des octuplés (cf. Synthèse de presse du 02/02/09) a aussi relancé le débat, leur mère plaidant que 'tous [les embryons congelés, NDLR] étaient mes enfants. Comment pouvais-je choisir entre ceux qui auraient une chance de vivre et ceux qui mourraient ?'. D'ailleurs, 'pour les couples, l'embryon est déjà un enfant', affirme Dominique Regnault, présidente des psychologues de la fédération nationale des Centres d'étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos)..."

Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marianne Gomez, Anne-Bénédicte Hoffner, Nathalie Lacube) 11/03/09

A propos du financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines

"La presse revient encore sur la levée de l'interdiction d'allouer des financements publics aux recherches sur les cellule souches embryonnaires (cf. Synthèse de presse du 10/03/09). Signé par Barack Obama, ce décret autorise les chercheurs américains à travailler non seulement sur les lignées cellulaires déjà existantes mais surtout sur d'autres lignées à venir issues d'embryons non utilisés pour la procréation assistée. Pour le nouveau président américain, cette décision va permettre aux chercheurs de regagner le terrain perdu en la matière face aux autres nations.
La presse se fait aussi l'écho de l'enthousiasme des chercheurs qui fondent de nombreux espoirs sur la médecine régénératrice à base de ces cellules embryonnaires. Prix Nobel de médecine et directeur des conseillers pour la Science et la technologie de la Maison Blanche, le Pr Harold Varmus, a toutefois rappelé que de nombreux obstacles restent à franchir avant la mise au point de thérapies à base de cellules souches embryonnaires humaines : 'les cellules souches dérivées d'un embryon humain paraissent être les candidats les plus prometteurs mais il y a d'autres moyens de produire des cellules souches ressemblant aux cellules embryonnaires, dont les cellules souches adultes dites pluripotentes induites'. L'archevêque de Philadelphie, le cardinal Justin Rigali, a lui dénoncé une 'triste victoire de la politique sur la science et la morale'.

Dans son éditorial, Jean-Yves Nau écrit que cette décision 'constitue (...) un signal fort que la mobilisation américaine sera désormais générale et massive pour conquérir ce nouvel eldorado biologique et, à terme, pharmaceutique'. Alors que le processus de révision de la loi de bioéthique française est engagé, le journaliste appelle à ce que 'ce message soit entendu en France'..."
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin 11/03/09 - Nouvel Obs.com 10/03/09 - Le JDD.fr 10/03/09 - Le Monde (Jean-Yves Nau) 11/03/09

La réanimation des personnes âgées

"Si aujourd'hui, en France, il n'y a pas officiellement d'accès 'contingenté' à la réanimation, une étude, réalisée en 2006, a montré que l'âge serait un critère déterminant pour l’admission dans les services de réanimation : '36 pour cent des plus de 85 ans étaient refusés en réanimation contre 23 pour cent des 75–84 ans et 12 pour cent des 18–44 ans'. Une autre étude a révélé que sur huit personnes de plus de 80 ans qui vont aux urgences avec une activité potentielle d’admission en réanimation, deux sont proposées par les urgentistes et une seule est admise.

Face à la croissance de l'espérance de vie et au manque de moyens alloués aux services de réanimation, les réanimateurs s'inquiètent d'une possible sélection des patients en fonction de leur âge. Président de la Société de réanimation de langue française, le Pr Bertrand Guidet a ainsi appelé à 'un débat de société sur les critères d’admission en réanimation'. Une étude est actuellement en cours pour connaître l’opinion des personnes âgées sur leur éventuelle réanimation avec les décisions qui seraient prises par des médecins chargés de statuer sur leur sort."
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Martine Perez) 11/03/09

A propos du don d'organes

"Famille Chrétienne consacre un dossier à la question du don d'organes dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation actuellement organisée (cf. Synthèse de presse du 09/03/09).
Rappelons qu'en France, depuis 1976, le consentement présumé prévaut : à moins que le défunt ait manifesté de son vivant son opposition sur le Registre national des refus, la loi française considère toute personne décédée comme donneuse potentielle, 'à des fins thérapeutiques ou scientifiques'. En 2007, 4 666 malades ont bénéficié d'une greffe, soit une augmentation de 45 pour cent en sept ans.

Pour Pierre Noir, vice-président de France-ADOT (Association pour le don d'organes et de tissus humains), 'la législation est ambiguë'. En effet, même si l'on détient la carte de donneur délivrée par l'Agence de la biomédecine et les associations France-ADOT et Greffe de vie, c'est l'avis des proches qui compte. 'D'où l'importance d'informer sa famille de sa décision, afin que la volonté de chacun soit respectée', explique Chantal Bicocchi, chargée d'organiser les prélèvements d'organes à l'hôpital Beaujon, en région parisienne.

Du côté de l'Eglise, le pape a rappelé, en novembre dernier, que la transplantation d'organes constituait 'une grande conquête scientifique et un grand espoir pour tant de malades graves' (cf. Synthèse de presse du 10/11/08). Toutefois, il recommande le principe de précaution lorsque le constat de mort ne reçoit pas le consensus de la communauté scientifique et n'est pas certain. Xavier Lacroix, philosophe, professeur d'éthique à la Faculté de théologie de Lyon et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), est partisan du don d'organes. Il émet cependant des réserves sur le prélèvement post-mortem tel qu'il est pratiqué en France. La première concerne la délimitation du seuil de la mort, 'parce qu'il ne fait pas le consensus chez les médecins, il réclame une grande prudence'. Il émet aussi des réserves quant aux organes prélevés sur les personnes reconnues mortes à la suite d'un arrêt cardiaque non récupéré (cf. Synthèse de presse du 04/09/08). Sa deuxième réserve concerne 'l'utopie d'un corps humain indéfiniment réparable et considéré comme un ensemble mécanique de pièces détachées'. Pour lui, cela soulève la question du déni de la mort. Enfin sa troisième réticence vient du consentement présumé inscrit dans la loi. 'On ne peut pas déduire un consentement d'un silence, ni admettre le droit à priori de la société sur le corps après la mort', conclut-il."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Famille Chrétienne ( Annonciade Fougeron) 14/03/09

Stem-Cell Repair Kit for Stroke

L'accident vasculaire cérébral (AVC) constitue la principale source de décès par mort cérébrale aujourd'hui. Or on commence à pouvoir réparer les dommages causés par l'AVC grâce aux cellules souches... Mais on en est encore au stade expérimental (essais sur les rats).

A stem-cell matrix can repair brain damage in rodents.

"A novel matrix of neural stem cells and a biodegradable polymer can quickly repair brain damage from stroke in rats. Within just seven days of injecting the concoction directly into the damaged part of the brain, new nerve tissue grew to fill stroke-induced cavities.

Scientists say that the key to the advance, published today in the journal Biomaterials, is the use of a biodegradable polymer called PLGA, which ensures that the stem cells remain in the area of stroke damage and establish connections with surrounding brain tissue. By reducing the number of stray stem cells, the system is likely to be safer as well as more effective than other methods, the researchers add.

Strokes, which occur due to bleeds or blocked blood vessels in the brain, cause some brain tissue to die. This dead tissue is then removed by the immune system, leaving a hole. 'We would expect to see a much better improvement in the outcome after a stroke if we can fully replace the lost brain tissue, and that is what we have been able to do with our technique,' says Mike Modo, a neurobiologist at the Institute of Psychiatry at King's College London, who oversaw the research.

Earlier studies had indicated that using support structures, including carbon nanotubes, might help stem cells that were introduced to replace the brain tissue damaged by a stroke. But the latest research, sponsored by the Biotechnology and Biological Sciences Research Council, appears to take the process a significant step farther. The team was able to show that the hole in the brains of rats caused by a stroke was completely filled with 'primitive' new nerve tissue within seven days. This raises the possibility of radically better treatments for a condition that is the leading cause of adult disability in industrialized countries.

The researchers injected particles of the PLGA polymer loaded with neural stem cells directly into the stroke cavities. Once inside the brain, the particles link up to form complex scaffolds. Modo's team used MRI scans to pinpoint where the stem-cell injections were needed and to monitor the development of new brain tissue. 'Over a few days we can see cells migrating along the scaffold particles and forming a primitive brain tissue that interacts with the host brain,' says Modo. 'Gradually, the particles biodegrade, leaving more gaps and conduits for tissue, fibers, and blood vessels to move into.' The next step, he says, will be to add the growth factor VEGF, which should encourage blood vessels to enter the new tissue and speed its development into mature tissue.

'This project is an excellent example where, by understanding the importance of biomaterial scaffolds, the cells are better able to populate the void left by the injury,' says Jonathan Cooper, a bioengineer at the University of Glasgow. 'Not only does the biomaterial act as a support for the cells when they are seeded into the void, but as the scaffold is degraded, it provides the physical space for new blood vessels to form.'

The key to the advance was the ability of the new polymer to encourage the growth and differentiation of the neural stem cells at three different scales, says Modo's colleague Kevin Shakesheff, a tissue engineer at Nottingham University. 'At the large scale, it enables the void formed by the injury to get new blood vessels very quickly, which is vital if the new tissue is to survive. At the cellular level, the scaffold surface allows stem-cell receptors to attach to it. And at the molecular level, it will allow cells to mix with the right growth factors.'

Shakesheff says that extensive testing is needed before human trials of the matrix can begin. He hopes, however, that the PLGA polymer will be marketed within 12 months for use in bone surgery."

Source:
http://www.technologyreview.com
Article by Michael Day
Copyright Technology Review 2009.

Campagne pour le don d’organes

L’Agence de la biomédecine a lancé, samedi 7 mars dernier, une campagne nationale de sensibilisation au don d’organes. Selon l’Agence, en 2008, on recensait 13 687 personnes en attente de greffe ; 4 620 greffes ont été réalisées. L’Agence s’est fixé un objectif de 5 000 greffes en 2010.

"Pour atteindre cet objectif, outre la campagne d’information visant le grand public (afin de diminuer le taux d’opposition qui stagne à 30 pour cent) et la formation du personnel hospitalier, l’Agence de la biomédecine souhaite notamment développer le prélèvement sur donneur décédé après arrêt cardiaque (cf. Synthèse de presse d'Août 2008).

Rappelons par ailleurs que le don d’organes a été déclaré grande cause nationale pour l’année 2009."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 09/03/09 – Le Parisien (Laure Pelé) 08/03/09 – France Info.com 07/03/09 – Le Point.fr (Anne Jeanblanc) 06/03/09

Roselyne Bachelot : son opinion sur les questions de bioéthique

"Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot a accordé une interview à La Croix sur les sujets qui seront abordés au cours de la révision de la loi de bioéthique et alors que les Etats généraux battent leur plein. Si on connaissait déjà sa position favorable à la levée de l'anonymat des dons de gamètes et à la possibilité pour des couples homosexuels d'élever un enfant, on apprend ici son opposition à considérer la gestation pour autrui (GPA) comme une assistance médicale à la procréation (AMP) et à la levée du moratoire sur la recherche sur l'embryon."

"'Je suis défavorable à ce que la gestation pour autrui (GPA), ou la pratique des mères porteuses, comme on dit communément, entre dans le strict cadre de l'assistance à la procréation' car, explique la ministre, 'il ne s'agit pas que d'une question médicale, mais également d'une question juridique'. 'La gestation pour autrui, elle, opère, un transfert de parentalité, c'est une adoption.' Et puis, 'comment imaginer que la démarche consistant à porter un enfant pour une autre femme puisse être un acte gratuit ?' ; or, pour Roselyne Bachelot, 'la gratuité du don est (...) un point non négociable'.

Quant à la recherche sur l'embryon, actuellement autorisée à titre exceptionnel et dérogatoire pour cinq ans, la ministre se prononce en faveur de la reconduction de ce moratoire, 'à la fois ouvert et prudent'. 'Je pense qu'il faut maintenir des barrières pour éviter toute dérive', déclare-t-elle.

Par ailleurs, tout en disant comprendre la demande des couples homosexuels d'accéder à la parentalité, Roselyne Bachelot s'élève contre le 'droit à l'enfant' : 'cela n'existe pas' ; 'il n'existe qu'un droit de l'enfant'. 'Le "désir d'enfant', en revanche, 'me paraît légitime (...) quelle que soit la situation des personnes qui l'expriment', mais, 'est-ce à la société d'y répondre ?'.

Le quotidien rapporte, en parallèle, le succès rencontré par le site mis en place pour les Etats généraux de la bioéthique (www.etatsgenerauxdelabioethique.fr) ainsi que par le blog des évêques de France (www.bioethique.catholique.fr). A ce sujet, la ministre de la Santé se félicite de la mise en place de ces Etats généraux qui vont permettre de 'rendre le débat accessible au plus grand nombre' et souligne leur importance : 'l'avis des Français sera versé aux débats et considéré avec la même attention' [que les rapports préparatoires].

La Croix souligne ensuite la spécificité de la France en matière de bioéthique - chaque pays européen tranche en effet sur ces questions, selon ses priorités éthiques et sa culture -, seul pays à avoir 'élaboré une législation globale et ayant une vue d'ensemble de l'être humain'. 'C'est l'une des spécificités françaises que d'avoir des lois de bioéthique, conçues et révisées simultanément', explique Carlos de Sola, chef du service de la Santé et de la bioéthique au Conseil de l'Europe. La France a d'ailleurs beaucoup influencé la réflexion européenne sur ces sujets : la Convention d'Oviedo sur les droits de l'homme et la biomédecine (qu'elle n'a paradoxalement pas ratifiée), reprise par l'UNESCO, s'est inspirée de ses concepts et solutions.
(Rappelons que la Convention d'Oviedo a pour but de 'protéger l'être humain dans sa dignité et son identité' et de 'garantir à toute personne, sans discrimination, le respect de son intégrité et de ses autres droits et libertés fondamentales à l'égard des applications de la biologie et de la médecine'. Elle pose notamment trois principes : primauté de l'être humain, accès équitable aux soins et obligations professionnelles et règles de conduite des scientifiques et soignants.)

Enfin, le quotidien publie un extrait de l'audition de Jean Hauser, professeur de droit privé à l'Université Montesquieu Bordeaux IV, devant la mission d'information sur la révision des lois de bioéthique. 'Pour cette révision, il me semble indispensable de prendre en compte les aspects internationaux', sans 'renoncer à légiférer, à faire valoir notre point de vue', a-t-il déclaré. Sur la question de la gestation pour autrui, il estime qu'il faut soit l'interdire, soit l'autoriser mais ne pas espérer y mettre des conditions : 'je suis persuadé que les conditions d'accès drastiques prévues par le rapport du Sénat (...) sont des chiffons de papier'."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marianne Gomez, Marine Lamoureux, M.G., Frédéric Mounier, Nathalie Lacube) 06/03/09

La thérapie cellulaire au secours des maladies cardio-vasculaires

"Le Quotidien du Médecin fait le point sur l'avancement des travaux en matière de thérapie cellulaire à visée cardio-vasculaire. Il rappelle que malgré des déceptions et des espoirs, la thérapie cellulaire reste un vaste sujet de recherche pour ces pathologies. Il revient notamment sur l'importance des cellules souches de sang de cordon. Rappelant que la transplantation de cellules de sang de cordon a déjà montré des bénéfices chez l'homme dans certaines pathologies, il souligne l'importance de poursuivre les travaux à partir de ces cellules."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Irène Drogou) 05/03/09

Des cellules iPS sans avoir recours aux virus

"Une équipe de chercheurs américains et canadiens aurait réussi à obtenir des cellules souches pluripotentes induites (iPS) sans avoir recours à des virus, les rendant ainsi plus sûres pour un usage humain. Les cellules seraient reprogrammées par l'insertion de quatre gènes qui peuvent désormais être retirés une fois le processus terminé. Les travaux ont été rapportés dans la revue Nature."

Lire en ligne l'étude.

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BBC News 01/03/09

Belgique : demandes d'euthanasie anticipées

"Depuis le 1er septembre 2008, date depuis laquelle il est possible d'enregistrer une demande anticipée d'euthanasie en cas de coma irréversible auprès des administrations communales, plus de 4 500 belges ont signé cette déclaration valable cinq ans."
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
RTL Info.be 01/03/09 - RTBF.be 01/03/09

Essai clinique pour traiter l'insuffisance cardiaque avec des cellules adultes

"La société belge Cardio3 BioSciences vient de commencer son essai clinique C-Cure, une thérapie à base de cellules progénitrices cardiaques autologues pour restaurer la fonction cardiaque. Cette étude vise à évaluer la sécurité et l'efficacité chez l'homme de cette thérapie reposant sur des cellules cardiaques obtenues à partir de cellules de moelle osseuse du patient. Traité au Centre cardiovasculaire d'Alost, un premier patient a pu bénéficier de l'injection de ce produit. Au total, ce sont quelque 240 patients qui devraient être inclus dans l'étude. Les essais devraient être terminés dans deux ans et aucune commercialisation de ce produit n'est envisagée avant 2012."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Libre.be (Laurence Dardenne) 03/03/09 - RTBF.be (A.L., C. Pecheux) 02/03/09 - 7sur7.be 02/03/09