Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Marie Berry, un combat pour la vie

"Elle est née avec le syndrome d'Alport, une maladie génétique rénale. A 17 ans elle reçoit un rein, don de sa mère. A 53 ans c'est au tour de son frère de lui en donner un autre, pour remplacer le greffon rejeté. Marie Berry raconte sa maladie.Et sa vie.

Dans un livre poignant. Préfacé par Richard Berry, Le don de soi est un témoignage débordant de courage et d'espoir pour toutes les personnes en attente de greffe. D'espoir, car après les souffrances qu'elle décrit, Marie connaît la délivrance : le rein de Richard.

'Une autre vie m'est ainsi donnée et j'éprouve un sentiment de gratitude profond' explique-t-elle. 'Ce livre s'impose donc à moi comme un devoir. Aider, en racontant mon histoire, celles et ceux qui sont aux prises avec de graves épreuves de santé'. Marie évoque ainsi au fil des pages son expérience personnelle du monde médical, son combat de tous les jours. 'Apprends à gérer ta peur, pour ne jamais désespérer et pour guérir', écrit-elle au malade.

Et aujourd'hui, elle veut attirer l'attention sur l'importance de militer pour le don d'organes. En 'prenant les dispositions qui s'imposent - carte de donneur ou testament - et en signifiant à notre entourage notre volonté de faire don de nos organes en cas d'accident' ".

"Le don de soi" de Marie Berry, Ed. Michel Lafon, paru le 13 octobre 2005.

Source :
Destination Santé

En savoir plus sur le don de rein (donneur vivant) :
Chirurgie robotique : prélèvement sur patient vivant en vue d'une transplantation rénale :
==> Pour lire cet article du 2 juin 2005, cliquer ici.

Canada : le ciel est la limite pour un greffé du coeur

SAINTE-CATHERINE - À l'âge de 20 ans, Sylvain Bédard a appris que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se retrouve six pieds sous terre. Depuis, il a prouvé que les seules limites sont celles que l'on s'impose.

Greffé du cœur, l'homme de Victoriaville a vu sa vie basculer en 1980. Encore en deuil de sa sœur de 18 ans décédée d'une crise cardiaque, il apprend qu'il souffre de la même maladie, la cardiopathie hypertrophique.


" 'Comme il n'y avait pas de programme de greffes au Canada à l'époque, le médecin m'a dit de prendre ça cool. Je l'ai interprété à ma façon', se souvient le grand sportif, qui a déroulé le film de sa vie devant quelques membres de l'Association des gens d'affaires de La Citière-Roussillon mercredi.

L'adolescent 'décide de continuer à vivre' et garde une vie active. Sept ans passent avant que le constat de son médecin le frappe en pleine gueule. 'Je regarde ton dossier et il te reste quatre mois à vivre.'

L'optimisme et la vigueur du condamné l'aident à défier la science. Cinq ans plus tard, il assiste à la naissance du premier de ses cinq garçons. La vie reprend son cours et le travail l'amène en France, où il fait pour la première fois connaissance avec le Mont Blanc. Des problèmes de santé qu'il croit anodins le ramènent à la dure réalité. Sans greffe, lui annonce-t-on, son cœur ne tiendra pas le coup.

Il passe un an et demi sur une liste d'attente, dont les trois dernières semaines ont été agonisantes. 'Pour la première fois en vingt ans, je me suis permis de craquer. J'ai eu une bonne discussion avec ma sœur en haut, je lui reprochais de me lâcher.'

Le lendemain, il apprenait qu'on avait trouvé un donneur. 'Mon dernier enfant, Ulysse, est né après la greffe. Pour ceux qui se demandent encore s'ils doivent signer leur carte de don d'organes...', a-t-il laissé planer sans terminer sa phrase, se contentant de pointer une photo de son fils.

Le roi de la montagne
Avec un nouveau cœur, la pente n'est pas facile à remonter pour retrouver un rythme de vie normal. Pour certain, la facilité est ennuyante, le défi jamais trop gros. Sylvain Bédard est de ceux-là. 'Je me sentais prêt à affronter quelque chose que j'avais laissé derrière moi : mon Mont Blanc.' Rien de moins.

Après un an d'entraînement, le survivant s'attaque à sa montagne, un monstre de 4807 mètres d'une beauté incommensurable. L'ascension n'a rien d'une promenade du dimanche, mais le grimpeur garde le sommet bien en cible. 'Je me suis dit que si j'avais décidé d'arrêter chaque fois que j'ai vu quelqu'un mourir aux soins intensifs, j'y serais probablement resté. J'ai donc commencé à faire un pas pour chaque personne qui m'avait aidé dans ma guérison.'

C'est avec tout ce beau monde qu'il est devenu le premier greffé à atteindre l'apogée du mont Blanc en autonomie totale. 'Je me suis mis à genoux, j'ai embrassé le sol et j'ai vidé toutes les larmes de mon corps. Je n'avais pas seulement atteint le sommet, j'avais dépassé le mien.'

À peine redescendu, il décide de se donner un autre objectif. Son dévolu s'arrête sur le mont Sajama, le plus haut sommet de Bolivie dont le pic trône à 6500 mètres d'altitude. Il en fait cette fois un projet de plus grande envergure, dont les buts sont de faire la promotion du don d'organes et des bienfaits de l'activité physique. Il compte également amasser des données médicales pour les greffés en haute altitude.

L'équipe est plus grande et comprend entre autres des caméramans chargés de ramener des images pour un documentaire, qui a été diffusé depuis à Télé-Québec. Bolivia 6000, le nom du projet, espère compter à son bord les premiers greffés à franchir le cap des 6000 mètres. À 6120 mètres, presque arrivés au sommet, Sylvain Bédard et son ami Dave Smith, greffé du rein, décident d'écouter leur corps. La limite est atteinte, mais l'objectif est complété.

'C'est là que j'ai appris le respect. Le respect de la nature, le respect de toi-même, de tes limites. C'est la montagne qui décide si tu la montes. J'avais compris ça et j'ai pu redescendre la tête haute.'

Philosophe, peut-être malgré lui, l'homme de 38 ans est invité un peu partout, de Saint-Hyacinthe à Philadelphie, pour raconter son histoire et inspirer ceux qui ne l'ont pas toujours facile comme les autres qui ne jurent que par la loi du moindre effort.

'Je ne veux pas pouvoir dire : J'aurais donc dû. Si les gens avaient moins peur de vivre, ils auraient moins peur de mourir.' "

Source :
Le Reflet (Hebdo Canadien)
Les Hebdos Montérégiens
Article de Nicolas Landry

"Le serpent et l'homo sapiens" du Professeur Debré

Le Professeur Bernard Debré, ancien ministre, député de Paris, est, à l'hôpital Cochin, chef du service d'urologie. Il publie 'la Revanche du serpent ou la fin de l'homo sapiens'.


La Revanche du serpent ou la fin de l'homo sapiens, Editions du Cherche Midi. 175 p. 10 €. Sortie le 3 novembre.

Bernard Debré pose sur la science un regard d'humaniste.

"Pourquoi 'la Revanche du serpent'? A cause de la 'petite pomme', explique Bernard Debré, car c'est le nom sous lequel les premiers anatomistes désignèrent l'hypophyse dont l'ingestion détermine la maladie de Creutzfeldt-Jacob ! D'où cette originale réflexion sur la Bible : et si, dans cette histoire de transgression, les choses étaient différentes de ce que rapporte la tradition ? Et si, au lieu de prétendre éloigner l'homme de la connaissance, la parabole du serpent entendait seulement le dissuader d'exercer un pouvoir absolu sur lui-même, pouvoir qui, dans toute société primitive, s'exprime d'abord par l'anthropophagie ? Loin d'être un frein à la connaissance, la logique biblique introduit au contraire une éthique de la responsabilité : elle pose que certaines transgressions peuvent entraîner la disparition de l'homme et d'autres, son salut. Traçant de troublants parallèles entre les mythes et la science, l'auteur affirme que le progrès médical majeur sera la généralisation du clonage thérapeutique - acquis aussi essentiel que la conquête spatiale ! Extraits".

"Trois mille ans après le Décalogue, nous voici au seuil de la grande transgression, puisque, techniquement, rien ne s'oppose plus, dans l'absolu, à ce que le clonage remplace, demain ou après-demain, la reproduction naturelle... Mais rien ne sert de s'opposer à l'irréversible : on n'empêche valablement ce qu'on redoute qu'en proposant mieux ! Et de ce point de vue, la science nous offre des ressources inespérées, via l'autoréparation de nos organes défectueux par des cellules souches prélevées sur notre propre organisme.

Les Britanniques ne s'y sont pas trompés qui, dès juillet 2004, ont autorisé leurs chercheurs à cloner des embryons humains de moins de quatorze jours en vue de produire des cellules et bientôt des organes de rechange, à titre expérimental. Aussitôt, les mythes de Faust (la jeunesse éternelle) et de Frankenstein (l'homme recréé de toutes pièces) ont resurgi dans l'imaginaire collectif, de même que l'éternel soupçon d'irresponsabilité qui vient frapper les scientifiques lorsqu'ils obtiennent qu'une loi prenne simplement acte de leur savoir-faire. Les premiers résultats de ce clonage thérapeutique ont été annoncés en mai 2005.

Au moment précis où l'Autorité de régulation de la bioéthique humaine britannique reconnaissait la recherche sur l'embryon comme 'indispensable à la science dans l'étude et le traitement des maladies incurables', la France l'interdisait solennellement... sous peine de sept ans de prison et de 100 000 euros d'amende. Seule possibilité laissée aux chercheurs français : le droit d'utiliser, 'à titre dérogatoire' et jusqu'en 2009 seulement, les 100 000 embryons congelés surnuméraires, issus de fécondations in vitro...

Plus que jamais la recherche a besoin, pour progresser, de travailler sur des embryons spécialement créés pour elle, et ce, afin de percer l'ultime mystère de l'embryogenèse : nous sommes encore hors d'état d'expliquer comment une cellule passe de son état primordial, indifférencié, à son état ultérieur de cellule spécialisée ; comment, par conséquent, se forment le foie, le pancréas, les os, le sang à partir de cette cellule souche...

Afin de déclencher le signal nécessaire à la production d'un organe, il est donc plus que jamais vital de travailler en amont sur l'embryon. Pour mieux se passer, ensuite, de son utilisation. Une fois cette difficulté résolue, toute la palette de l'immunologie pourrait ainsi être réunie dans une banque d'organes. La banque de ses propres organes ! Une solution miraculeuse quand on connaît le manque actuel de dons. Rappelons qu'en 2004, plus de 6 000 personnes en France avaient besoin d'une greffe et que 250 sont mortes dans l'attente d'une transplantation. Plus besoin, dès lors, de files d'attente, encore moins de traitements antirejets : le futur greffé des reins disposera de son rein de rechange, celui du foie d'un foie dupliqué, etc. Mais là ne s'arrête pas le miracle annoncé du clonage thérapeutique. Au-delà des services rendus par les cellules embryonnaires, nous sommes désormais certains que la plupart des organes adultes sont eux aussi des réservoirs potentiels de cellules souches ! De là à prélever une cellule indifférenciée - de peau, par exemple - directement sur le malade, pour la faire repartir vers la fonction souhaitée, il n'y a donc qu'un pas. Encore faut-il les identifier, puis apprendre à les stimuler, pour qu'elles retrouvent la voie de la multiplication et fabriquent tout ou partie de nous-mêmes.»

Source :
TEXTE ÉTABLI PAR PATRICE DE MÉRITENS
Le Figaro Magazine

Vers l'eugénisme individuel ?

"A l'occasion de la sortie de son livre 'La revanche du serpent', le magazine Le Point interroge le Professeur Bernard Debré, député de Paris, chirurgien à l'hôpital Cochin. Celui-ci y développe sa perception de l'évolution de l'humanité, futur homo scientificus et défend ce qu'il appelle un 'eugénisme de liberté'.

L'eugénisme de liberté, selon lui, s'oppose à l'eugénisme d'Etat, imposé par le gouvernement et forcément 'monstrueux'. La preuve du 'bienfait' de ce type d'eugénisme c'est qu'il est déjà présent dans notre société, de façon naturelle : 'La recherche des anomalies génétiques du foetus et la possibilité de pratiquer un avortement thérapeutique, n'est-ce pas déjà de l'eugénisme ? Et que dire du tri d'embryons qui résulte du diagnostic préimplantatoire (D.P.I.) ? Ces pratiques sont par définition sources d'eugénisme. Simplement, si chaque couple est libre de décider, en toute liberté, il s'agit de décisions individuelles, pas de l'application d'une idéologie d'Etat.' 'La seule condition pour que l'eugénisme de liberté ne dérape pas, c'est le respect absolu de la décision du couple', affirme-t-il".

"Et il explique que cette tendance à l'eugénisme individuel va aller en s'accentuant, sous la pression des couples qui demanderont toujours plus de D.P.I. pour éviter la possibilité d'une maladie génétique à leur futur enfant : 'C'est fou, c'est dangereux, mais rien ne pourra arrêter cette évolution.' Ainsi pour un couple dont chacun avait un parent atteint de la maladie d'Alzheimer, il estime normal que le D.P.I. ne leur ait pas été refusé, de même en cas de maladie grave, pour prévenir le cancer de son enfant, par exemple.

A propos du clonage 'thérapeutique', le Pr. Debré, le considère comme 'une des plus grandes inventions du XXe siècle'. Il ne fait aucune différence éthique entre le clonage 'thérapeutique' et la greffe d'organes. Et pense que comme pour cette dernière, qui était vilipendée dans ses débuts, le clonage d'embryons devra un jour être considéré comme une technique en vue de la réparation d'un organe endommagé. De ce fait les embryons surnuméraires congelés pour les fécondations in vitro deviennent pour lui 'des donneurs d'organes en puissance', que l'on supprime, sinon, inutilement. 'Au nom de quoi ne pourrait-on pas utiliser des embryons destinés à être détruits ?', s'interroge-t-il.

Et de s'emporter contre la loi française de bioéthique : 'Des milliers de vies humaines pourraient être sauvées dans un délai très bref. Les barrières législatives érigées contre la recherche en France lui font perdre des années précieuses.' Il cite en exemple la Chine 'en passe de devenir la référence mondiale en matière de clonage'. Dans ce pays, dit-il, on propose aux femmes des fécondations in vitro gratuites, et, échange, elles donnent l'autorisation d'utiliser leurs ovules pour le clonage.

Quand le Point l'interroge sur le clonage reproductif, celui-ci reste très optimiste : 'Je ne vois pas à quoi peut servir le clonage reproductif'. Mais il s'y oppose néanmoins farouchement. 'Je pense qu'il faut s'y opposer avec vigueur, et évidemment l'interdire, car le clonage reproductif est une injure faite à l'homme'. Et d'évoquer la possibilité pour les futurs clones de faire un procès à leurs 'parents', pour spoliation d'un ADN authentique et esclavage génétique.

'Le clonage reproductif est clairement contre l'homme' affirme-t-il. Mais 'l'eugénisme de liberté et le clonage thérapeutique sont faits pour l'homme', estimant que 'l'homme doit se servir de la science pour améliorer sa condition, pas pour remodeler la société au gré de ses caprices'."

Source :
Genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction".
Le Point (Sophie Coignard)

Chine : élaboration d'une loi sur la transplantation des organes humains

"La Chine va élaborer une loi sur la transplantation des organes humains, vu une croissance constante du nombre de ces opérations dans le pays, a indiqué dimanche le ministre chinois de la Santé publique Huang Jiefu à Changsha, capitale de la province centrale du Hunan.

'Il est temps pour la Chine de légiférer sur la transplantation des organes humains', a affirmé Huang lors d'un séminaire, ajoutant que malgré d'importants progrès technologiques réalisés dans ce secteur, il existe encore des problèmes.

Une commission chargée de l'élaboration de cette loi sera bientôt mise en place et définira les normes techniques pour les institutions qui entreprennent les opérations de transplantation des organes, tandis qu'un réseau national sera aussi établi pour améliorer la transparence des donneurs d'organes, selon le ministre.

En 2004, la Chine a enregistré quelque 2 600 opérations de transplantation de foie et près de 6 000 opérations de transplantation de rein, ce qui lui a valu la 2ème place dans le monde, derrière les Etats-Unis, en terme du nombre des opérations".

Source :
xinhuanet
China.org.cn

USA: "My Organs, My Choice"

Abstract/Extract

"In 'Examining the Potential Exploitation of UNOS Policies,' Zink et al. (2005) recommend that further restrictions be placed on the practice of directed solid organ donation. In doing so, they equivocate cadaveric donation and living donation. Important distinctions between cadaveric and living donation call into question the objections raised by the authors concerning justice and utility. Although we agree that safeguards should be in place regarding living donation, these safeguards are significantly different from those related to cadaveric donation".

Source:
The American Journal of Bioethics
by Paul J. Ford, Toni Ann Nicoletti
The American Journal of Bioethics: Bioethics.net

Canada : Des yeux brillants à la cérémonie de l'Association Canadienne des Dons d'Organes (ACDO)

"Il n'y a même pas un an, Hugo Saint-Amant perdait la vie dans un bête accident de la route. Aujourd'hui, quelqu'un, quelque part, a peut-être les mêmes étincelles dans les yeux que ce jeune homme de 21 ans décédé brutalement.

Vendredi, c'est sa jeune soeur de 16 ans, Valérie, qui a tenu à recueillir sa médaille d'Ambassadeur de la santé, à titre posthume, lors de la 11e édition de la cérémonie de l'Association Canadienne des Dons d'Organes (ACDO) à la cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke.

'J'ai demandé que ça soit moi (qui aille chercher la médaille). Mon frère, c'était mon meilleur ami, mon héros..., explique la jeune fille de Racine, très émue. Mon frère avait les yeux bleu clair; il y avait comme de petites étincelles. Vu qu'on a donné sa rétine, peut-être que je vais rencontrer quelqu'un avec les mêmes étincelles qu'il y avait dans les yeux de mon frère. J'espère que cette personne prend soin de ses yeux!'

Représentés par un membre de leur famille, 172 donneurs ont reçu ce titre posthume. Des donneurs qui ont pu faire le geste de leur vivant ont été proclamés 'Grand Samaritain'. De plus, des policiers ont été honorés pour leur engagement inconditionnel envers cette cause, dont le policier Luc Baillargeon, décédé en juin dernier dans un accident de moto. Membres des familles, greffés, policiers... environ 1000 personnes ont pris part à l'événement, auquel participait la lieutenante-gouverneure du Québec, Lise Thibault.

La cérémonie a donné lieu à des moments très touchants. Comme cet hommage que la première québécoise à avoir reçu une greffe coeur-poumons, Diane Hébert, a rendu aux donneurs et à leurs familles".

Source :
Isabelle Pion
La Tribune
Cyberpresse.ca

Livre à paraître : "Ethique, justice et médecine"

"Le livre 'Ethique, justice et médecine' a été écrit sous la direction d'Emmanuel Hirsch, directeur de l'Espace éthique/AP-HP et Jean-Claude Magendie, président du Tribunal de grande instance de Paris. Il est le premier tome des Rencontres aux TGI. Il paraîtra le 8 novembre 2005, dans la collection Espace éthique/Vuibert.

Ce livre propose des réflexions éthiques sur l'interaction entre le monde médical et les lois. Les dossiers traités se rapportent à différents thèmes centraux pour le monde hospitalier : respect de la vie privée et du secret ; aide à la décision auprès des patients et de leur famille ; médecine, justice et médias ; le pouvoir des médecins.

Le dossier 6 'Face à la demande de la mort' est particulièrement d'actualité, notamment les chapitres : 'Respect et dignité', 'Alors docteur, vous le tuez quand ?', 'La vérité qui tue', 'L'état du droit français en matière de demande de mort', 'Faire disparaître la souffrance, pas le souffrant', 'La relation d'aide à celui qui va mourir'...

Le dossier 9 aborde aussi des problèmes éthiques délicats, notamment dans le chapitre 'Procréation artificielle et projet parental'. Y sont traités des thèmes tels que : 'La maternité de substitution', 'l'insémination avec donneur', 'La dissolution du couple et ses conséquences sur l'avenir d'embryons cryopréservés'".

Source :
Genethique
© genethique.org

Canada : le témoignage d'une femme de 50 ans greffée des poumons en été 2003

Louise Denault Lemay, St-Jérôme, 50 ans
Greffée des poumons en été 2003
Hôpital Notre-Dame


"À l'âge de dix-huit ans, je suis hospitalisée à St-Jérôme à cause d'une pneumonie. Au bout de deux semaines, dans un piteux état, je retourne à la maison. Je ne remonte pas la pente, donc après 15 jours, à bout de souffle, je décide de suivre les conseils de mon médecin de famille; je me rends à l'Hôtel Dieu de Montréal. J'y suis pendant trois semaines. Les pneumologues diagnostiquent des bronchiectasies bilatérales - je serai donc à bout de souffle toute ma vie. J'ai 18 ans - je m'adapte - j'apprends à vivre entre la maison et l'hôpital.

Les médecins ne veulent pas que j'aie des enfants, ils ne l'ont pas dit. Oups, je suis enceinte. J'en ai eu deux qui sont en excellente santé. J'ai trouvé ça très difficile, mais j'ai passé au travers avec le soutien de mes proches!

Vers l'âge de 35 ans, suite à des hospitalisations répétées, mon pneumologue me dit que si mon état continu à empirer, vers l'âge de 40 ans il demandera que je sois mise sur la liste d'attente pour une greffe bi-pulmonaire. Début de l'an 2000, ma santé s'est beaucoup détériorée, ma qualité de vie, qui était déjà amoindrie, diminue encore, l'oxygène qui m'est devenue essentiel vient en aide à mes poumons malades pour tout ce qui touche à ma vie quotidienne qui est déjà très limitée. Il commence alors les démarches et m'envoie à l'hôpital Notre-Dame à Montréal pour une rencontre avec l'équipe de transplantation pulmonaire qui m'explique que sans la greffe il ne me reste environ que 2 ans à vivre, et seulement si je reste tranquille à ne rien faire. Si la greffe fonctionne, j'ai une espérance de vie d'au moins 5 ans, avec une meilleure qualité de vie.

Le processus est enclenché, c'est parti, enfin un espoir!

Après 17 mois d'attente, je reçois ce cadeau tant attendu. Je peux enfin respirer, je marche, sans bonbonne d'oxygène. Je n'ai plus besoin de mon fauteuil roulant pour me déplacer.

Maintenant que la vie m'a donné une seconde chance, il faut que je bouge. J’avais commencé des cours de Pilates, je fais du vélo, je marche beaucoup. À l'automne 2004, en vue de participer au 15e Jeux Mondiaux des Greffés qui se tenaient à London en Ontario en juillet 2005, j’ai commencé un entraînement plus rigoureux. Pour moi c’était incroyable de m’y rendre et en plus j’ai gagné une médaille de bronze au badminton en double féminin et une d’argent aux quilles en double féminin aussi. J’ai aussi participé au mini-marathon, à la marche rapide 3 km, au lancer de la balle et du poids.

Je continue mon entraînement pour me rendre aux Jeux Canadiens, à Edmonton du 8 au 13 août 2006. Ce projet me permettra de représenter ma province tout en continuant à faire la promotion du don d'organes à travers le Canada. J'ai reçu la vie en héritage et j'en suis très fière. Je suis à la recherche de commanditaires pour m'aider à réaliser ce rêve qui fait partie de mon processus de guérison.»

Louise Denault Lemay

Si vous avez envie de contacter Mme Denault Lemay, vous pouvez lui envoyer du courrier via le centre Énergie Cardio de St-Jérôme : 299 St-Georges, St-Jérôme,
J7Z 5A2 Canada


Source :
Quebecor Media

Genève : ESOT soutient les initiatives du don d'organe

La Société Européenne pour la Transplantation d'Organes (ESOT), leader dans la transplantation en Europe, a demandé un soutien mondial pour les nouvelles méthodes innovatrices qui cherchent à augmenter le nombre d'organes à transplanter, d'une manière sûre et éthique. Ces initiatives mondiales discutées lors du 12ème congrès annuel de l'ESOT visent à faire face au manque d'organes et devraient aider à éliminer le trafique d'organes.


Ces deux initiatives comprennent:

"- La Résolution sur la Transplantation d'Organes de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), signée par les 192 pays membres lors de sa 57ème assemblée
- Fairtransplant , dont le logo est Un don pour la Vie.

Philippe Morel, professeur en chirurgie de l'hôpital universitaire de Genève (HUG) et président du comité d'organisation local d'ESOT 2005, dit: 'Ces deux initiatives vitales sont vraiment les bienvenues. Bien que l'année passée, 89.000 transplantations ont été effectuées à travers le monde, ce nombre est toujours trop bas face aux besoins réels. Même dans les pays développés où les systèmes de santé sont bien organisées et qui soutiennent le don d'organe, il y a plus de 200.000 personnes qui attendent une greffe'.

Leo Bühler, professeur associé aux HUG à Genève, Suisse, et secrétaire général du comité d'organisation local de l'ESOT 2005, ajoute: 'Il existe de grandes différences dans le taux de donneurs d'organes d'un pays à l'autre. En Espagne, par exemple, le taux est relativement haut (34.6 donneurs d'organes pour un million d'habitants), alors qu'en Suisse, nous ne comptons que 12.6 donneurs par million d'habitants. Il est très important que chaque pays cherche à augmenter le nombre de ses donneurs d'organes. Ce n'est que lorsque nous arriverons à répondre aux besoins réels que nous résoudrons le problème du trafique d'organes.

Nous devons également assurer qu'une telle initiative respecte parfaitement les standards d'éthique et de sûreté. J'encourage vivement chacun, peu importe sa religion, son statut socio-économique ou sa situation géographique, à tout faire pour contribuer efficacement aux programmes de l'OMS et de Fairtransplant'.

Enoncé de l'OMS

Dans la plupart des cas, les dons d'organes proviennent de personnes décédées. Divers programmes pour le don de matériel humain pour greffes et transplantation de personnes décédées, adaptés aux différentes cultures religieuses et économiques, constituent des modèles potentiels. Il est bien reconnu que pour que ces programmes soient efficaces, toute la communauté, y compris les professionnels de la santé, doivent être mieux informés au sujet du don et de la transplantation d'organes.

Malgré l'utilisation fréquente de greffes provenant de donneurs décédés, il est nécessaire pour certains types de greffes, ou pour compenser le manque d'organes de personnes décédées, d'obtenir des organes provenant de donneurs vivants afin de pouvoir faire face aux besoins des patients. Le don d'organes est donc pratiqué bien que le donneur encoure des risques de santé non négligeables.

L'accès aux tissus humains de personnes décédées ou vivantes et la transplantation allogénique engendre des risques éthiques et de sûreté pour le donneur aussi bien que pour le receveur.

Il est indispensable que les autorités sanitaires surveillent tous les aspects relatifs à la transplantation pour en contrôler les risques. Ce contrôle est également un aspect essentiel afin d'obtenir le support mondial et de justifier la confiance dans les organisations travaillant pour l'obtention de tissus ou de greffes. Les personnes désireuses de faire don d'un organe sont motivées par l'altruisme et la générosité. En plus, la décision d'être un donneur est souvent basée sur l'idée qu'une telle contribution pourrait un jour ou l'autre être bénéfique pour ses propres besoins ou ceux de sa famille.

De plus amples informations sont disponibles sous: www.who.int/transplantation

Une copie de la résolution de l'OMS sur l'étique, l'accès et la sécurité dans le domaine de la transplantation de tissus et l'organes est disponible sous :

http://www.who.int/transplantation/publications/en/

Enoncé de Fairtransplant

En Suisse et dans le monde, des milliers de personnes souffrent ou décèdent en attendant un organe. Même si la majorité de la population est favorable aux principes du don et de la transplantation, il demeure que pour différentes raisons le potentiel en terme de dons d'organes est à l'heure actuelle toujours sous-utilisé.

Fairtransplant est une fondation dont la vocation est de promouvoir le don d'organes et la transplantation.

Fairtransplant contribue au développement d'une conscience collective autour des valeurs positives du don d'organes et de la transplantation, en encourageant les initiatives, en réalisant du matériel d'information et en soutenant les événements dans ce domaine.

Fairtransplant assure la promotion du logo 'Un don pour la vie' qui exprime une volonté de soutien au don d'organes et à la transplantation. A titre d'initiative expérimentale, Fairtransplant a décidé de permettre à une carte de crédit de diffuser le logo, allant ainsi dans le sens d'autres projets associant une carte de crédit à des organisations, initiatives ou associations à haute valeur morale.

Pour de plus amples informations: www.fairtransplant.org

Le congrès ESOT de cette année est considérée comme étant le meeting le plus réussi dans l'histoire de la transplantation. Plus de 3.500 participants se sont rendus à Palexpo à Genève pour discuter de sujets relatifs au don et la transplantation d'organes, tels que le trafique d'organes, la xenogreffe, les cellules souches et le bio-engineering".
Source :
Pressetext.ch (Suisse)

L'ingénierie tissulaire, un marché paradoxalement dynamique

"ALCIMED, société de conseil et d'aide à la décision en Sciences de la Vie et Chimie, fait le point sur le marché de l'ingénierie tissulaire et analyse le dynamisme de ce secteur et les attentes des praticiens.Un tissu est un ensemble de cellules identiques ou de même origine, participant à une fonction commune. Les tissus sont aujourd'hui au cour d'un des marchés les plus dynamiques du secteur des biotechnologies :

L'ingénierie tissulaire".


"Historiquement, les principaux tissus greffés sont la cornée, les os, la peau, le cartilage et les valves cardiaques. Or, jusqu'il y a peu, les chirurgiens ne se posaient pas de questions lorsqu'ils recherchaient un tissu en vue d'une greffe : ils contactaient la banque de tissus la plus proche et lui commandaient le tissu recherché. Cependant, les problèmes d'incompatibilité entre le donneur et le receveur, la qualité inégale des tissus reçus et les longs délais dus à la pénurie de certains tissus les ont conduit à rêver à de nouveaux tissus qui pourraient s'affranchir de toutes ces limites. Et ce rêve commence à devenir réalité avec l'essor de l'ingénierie tissulaire. A la lisière de la thérapie cellulaire et de la transplantation d'organes, ce domaine vise à mettre au point des tissus imitant les tissus naturels en modifiant et en assemblant des cellules ou des tissus prélevés chez l'homme. Plusieurs produits sont déjà sur le marché et sont administrés à des patients de plus en plus nombreux.

Un marché de l'ingénierie tissulaire très dynamique mais encore très flou aujourd'hui

Le marché de l'ingénierie tissulaire apparaît très dynamique en termes d'acteurs positionnés, académiques et privés, et de produits en développement et commercialisés. Le marché de la peau, par exemple, avec des premiers produits déjà commercialisés connaît un franc succès : Dermagraft de Smith & Nephew a dégagé un chiffre d'affaire de 10 millions d'euros en 2003, Apligraf de Novartis a été administré à plus de 80 000 patients aux USA et Integra Artificial Skin, développé par Integra Life Sciences et commercialisé par Ethicon (J & J) a déjà permis le traitement de plus de 10 000 patients aux USA depuis 2002.

'Cependant, si ce marché est incontestablement prometteur, il demeure encore très flou aujourd'hui', selon Louis-Marie BACHELOT, responsable de mission, BU Biotechnologie d'ALCIMED. En témoigne le rapport réalisé en octobre 2003 par l'IPTS-JRC intitulé 'Human tissue-engineered products - Today's markets and future prospects' reprenant les estimations de différents cabinets d'étude, comprises entre 4 milliards d'euros (Business Communication Company, 1998) et 400 milliards d'euros (Langer & Vacanti, 1993), à horizon 2007. Or, le marché réel n'a probablement pas dépassé les 60 millions d'euros en 2002 !

Des attentes fortes des praticiens pour les produits issus de l'ingénierie tissulaire

Les praticiens attendent beaucoup des développements de l'ingénierie tissulaire, par exemple dans les domaines de la peau et des valves cardiaques.

Les faibles quantités de peau humaine disponibles limitent, en effet, les indications de la greffe au recouvrement des grands brûlés. Or les praticiens aimeraient accéder à des solutions efficaces leur permettant de greffer des patients brûlés au second degré ou souffrant de plaies chroniques.
Le remplacement des valves cardiaques concerne, quant à lui, certaines malformations congénitales ou la dégénérescence des valves chez les personnes âgées. Aujourd'hui, trois types de valves de remplacement sont utilisées - valves mécaniques, animales ou humaines - mais chacune de ces trois techniques a d'importantes limites comme la prise d'anticoagulants à vie, une durée de vie réduite ou un choix morphologique limité. Au-delà du dépassement de ces limites, les praticiens rêvent également, pour le traitement des enfants, de greffons ayant la capacité de grandir en harmonie avec leur receveur.

Des produits pas toujours en ligne avec les attentes des praticiens. Néanmoins, ces attentes sont loin d'être comblées. En effet, 'le dynamisme apparent du marché est assez paradoxal au vu de l'appréciation de ces produits par les praticiens', souligne Jean-François RAX, consultant, BU Biotechnologie.

Tout d'abord, les peaux issues de l'ingénierie tissulaire actuellement commercialisées ne peuvent être considérées comme de la peau à proprement parler, c'est-à-dire l'association d'un derme, d'un épiderme et d'une jonction entre ces deux tissus. Elles n'ont bien entendu pas les mêmes propriétés et ne peuvent se substituer à la peau humaine. Les produits Apligraf et Dermagraft ne permettent ainsi que de cultiver des kératinocytes allogéniques - cellules de l'épiderme d'un donneur. Le produit Integra Aritificial Skin consiste, quant à lui, en l'association de kératinocytes et d'un pseudo-derme de silicone. Par ailleurs, les prix de ces produits sont très élevés, ce qui limite leur emploi à des usages esthétiques et à la seule réparation des mains, du cou et du visage.

Pour ce qui est des tissus cartilagineux, les chirurgiens restent assez frileux vis-à-vis des produits issus de l'ingénierie tissulaire. Ils leur reprochent leur faible efficacité, la complexité de leur utilisation et l'impossibilité de réparer des défauts de cartilage de taille importante limitant leur usage aux sportifs de haut niveau et au traitement de certains accidents rares. Si la finalité ultime de l'ingénierie du cartilage demeure le traitement de l'arthrose, de nombreux défis techniques restent à relever pour y parvenir.

Un vide réglementaire bientôt comblé

Le décalage qui existe entre les prévisions de marché et le marché réel s'explique en partie par la qualité des produits issus de l'ingénierie tissulaire qui ne satisfait pas encore les chirurgiens qui les utilisent mais aussi par les difficultés que les acteurs rencontrent pour mettre un produit sur le marché. Le nouveau Règlement européen qui devrait être adopté prochainement permettra peut-être de donner l'impulsion décisive au marché de l'ingénierie tissulaire. Une accélération de la mise sur le marché des produits et la preuve d'un meilleur traitement des patients grâce à ces nouveaux outils thérapeutiques sont sans nul doute la meilleure publicité dont peuvent rêver les acteurs de ce marché très prometteur.

ALCIMED (www.alcimed.com) est une société de conseil et d'aide à la décision appliqués aux sciences de la vie et à la chimie. Elle traduit les avancées scientifiques et technologiques en positionnements stratégiques, en innovations marketing et en résultats économiques. Spécialisée en 1993 dans les biotechnologies, ALCIMED a progressivement étendu son activité d'aide à la décision aux sciences de la vie et à leurs secteurs d'application (santé, agroalimentaire, cosmétique) ainsi qu'à la chimie et aux matériaux. ALCIMED s'appuie sur une équipe de 75 ingénieurs, biologistes et chimistes de très haut niveau, dotée d'une double compétence scientifique et économique - financière, capable de prendre en charge des missions extrêmement variées (études de marché, analyses stratégiques, Business Plans, Business Development, valorisation) à la frontière entre la R & D et le business".

Source :
GazetteLabo.fr

Grande-Bretagne (Londres) et Suisse (Genève) : Etude de survie après greffe de rein

"Une étude menée durant cinq ans révèle que les personnes ayant subi une greffe du rein et recevant du Rapamune sans cyclosporine ont moins de risque d'avoir un cancer non cutané."

"Les traitements immunosuppresseurs actuels ont fait des progrès importants dans le domaine des greffes du rein, avec une diminution significative de l'incidence et de la sévérité du rejet aigu. De nos jours, dans la plupart des unités, le rejet aigu ne survient que dans 10 % des cas de greffe du rein. Toutefois, les résultats à long terme ne semblent pas corroborer ces améliorations à court terme - ceci étant probablement dû en partie à la mort prématurée des receveurs de greffe, pour des raisons non directement liées à la perte de leur greffon. Environ 35 % des receveurs de greffe du rein meurent à cause d'accidents cardiovasculaires ou de cancer. Il est évident que le traitement immunosuppresseur classique a joué un rôle important dans ce résultat, en augmentant les facteurs de risques cardiovasculaires et en favorisant le développement de tumeurs malignes".

"Dans les dernières années, une nouvelle classe d'immunosuppresseurs est apparue : les inhibiteurs de mTOR. Diverses études expérimentales ont montré que ces agents ont des propriétés antitumorales. Certaines études ont également confirmé l'effet anti-cancéreux potentiel des inhibiteurs de mTOR (comme le Rapamune) chez les patients atteints du sarcome de Kaposi, après l'introduction de ces inhibiteurs dans le cadre d'un traitement immunosuppresseur.

Nouveaux résultats

Les résultats de l'étude de régime du maintien RMR ('Rapamune Maintenance Regimen' seront présentés lors du congrès de l'European Study of Organ Transplantation. Cette importante étude a couvert plus de cinq cents receveurs de greffe de rein en Europe, en Australie et au Canada. Trois mois après la greffe, ces patients ont été randomisés pour recevoir une combinaison continue de cyclosporine et de sirolimus, ou pour arrêter la cyclosporine et recevoir le sirolimus comme agent immunosuppresseur continu (sans la cyclosporine). Après cinq ans de suivi post-greffe, on a observé que l'incidence du cancer (de la peau et des organes solides) était sensiblement plus faible dans le groupe des patients traités avec le sirolimus et qui ne prenaient plus de cyclosporine après l'arrêt de ce médicament lors de la période post-greffe.

Le résultat de cette étude est d'une importance capitale, et pas seulement parce que le cancer est la deuxième cause la plus courante de mort prématurée chez les receveurs de greffe du rein, avec une incidence dix fois plus élevée que celle observée dans la population générale. En effet, ces résultats confirment également ce qui a déjà été observé dans la base de données UNOS (United Network for Organ Sharing) qui démontre que l'incidence de malignité post-greffe, cutanée ou non, est considérablement réduite chez les patients recevant un traitement immunosuppresseur de maintien avec des inhibiteurs de mTOR, par rapport aux patients recevant les inhibiteurs calcineurin, comme la cyclosporine ou le tacrolimus.

Ces résultats montrent que les inhibiteurs de mTOR comme le sirolimus peuvent jouer un rôle clé dans le traitement immunosuppresseur, en termes de réduction du risque de malignité chez les patients ayant subi une greffe de rein".

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Source :
PR Newswire, a United Business Media Company
Cyperus.fr

European Society for Organ Transplantation (ESOT)

European Society for Organ Transplantation (ESOT) : Points phares :
Innovations dans les xénogreffes ;
Augmentation de la longévité de patients transplantés grâce l'activité sportive.


"Les experts mondiaux du domaine de la transplantation d'organes se réunissent en ce moment à Genève, du 17 au 19 octobre 2005. Ils présentent à ce 12ème congrès de l'ESOT les découvertes scientifiques les plus récentes et traitent de divers sujets relatifs à la transplantation et au don d'organes. Les points forts de cette journée sont:
• Xénogreffes entre cochons, primates et humains
• Augmentation de la longévité de patients transplantés grâce l'activité sportive"



Innovations dans les xénogreffes
"David Cooper, professeur en chirurgie, université du Pittsburgh Medical Center, USA :

'Les progrès de l'ingénierie génétique ont permis à des scientifiques de créer des organes de cochons génétiquement modifiées qui peuvent survivre dans d'autres espèces animales,' nous explique David Cooper, professeur en chirurgie à l'université du Pittsburgh Medical Center, USA.

A l'aide de nouveaux traitements immunosuppresseurs, des coeurs de cochons génétiquement modifiés ont survécu chez des singes pendant deux à six mois. Ces résultats extraordinaires pourraient préparer le chemin menant à l'utilisation d'organes d'animaux génétiquement modifiés pour les êtres humains.

'Par exemple, il est connu que les systèmes de coagulation des humains et des cochons sont incompatibles. Cela signifie que lorsqu'on implante un coeur de cochon dans un être humain, il y a souvent risque de thrombose. Maintenant, des coeurs de cochons ont été développés contenant des gènes humains anticoagulants. Ceci évite la thrombose lorsqu'un coeur est greffé dans un primate et peut s'avérer également très efficace pour des receveurs humains.

Ces résultats nous donnent de nouveaux espoirs pour des greffes xénogéniques, et la recherche avancée dans ce domaine pourrait nous aider à faire face au manque d'organes humains.'"

Sources :
Pressetext.ch

Afrique : Manipulation génétique : Faut-il avoir peur du clonage humain ?

"Le philosophe français Michel Foucault, professeur au Collège de France, disait qu’un des phénomènes du XIX ème siècle a été la prise en compte de la vie par le pouvoir. Parlant d’une étatisation du biologique, il affirmait qu’il y a une modification du droit de souveraineté, dont le droit de vie et de mort était l’un des attributs fondamentaux.
Le droit de 'faire mourir ou laisser vivre' s’est vu remplacé par un droit ou plutôt un pouvoir, celui de 'faire vivre' et de 'laisser' mourir. Ce nouveau pouvoir qu’il a appelé biopouvoir, va désormais disait-il, avoir affaire à une notion nouvelle, qui est la notion de 'population', comme problème politique, économique et scientifique".


"Avec ce pouvoir de 'faire vivre et laisser mourir', il faudra modifier, baisser la morbidité, réguler la natalité, allonger la durée de la vie. Ce biopouvoir politique aurait alors comme exercice désormais, de bien faire vivre les gens et les faire vivre au moment même où ils devaient être biologiquement morts depuis longtemps.C’est l’enjeu de la médecine du XXI ème siècle.

Perpétuer la vie, maîtriser la mort, effleurer la vie éternelle, ce sont là les perspectives que tentent de nous offrir la thérapie génique, la thérapie cellulaire et pourquoi pas le clonage humain, sciences médicales en constant progrès qui nous font trébucher entre le possible et l’admissible. La recherche constante de méthodes thérapeutiques innovantes et efficaces, permettant de reculer continuellement l’échéance de la mort, va amener l’homme à franchir des frontières où la vie et la mort prennent désormais des contours de formes nouvelles. Le clonage humain frappe à la porte de l’humanité : que faire ?

Repousser l’échéance de la mort : de la greffe des organes à la greffe cellulaire

Les hommes vivent de plus en plus longtemps, notamment dans les pays développés par la combinaison de plusieurs facteurs que sont les performances des soins de santé, l’amélioration de l’alimentation et du cadre de vie. La médecine est toujours à la recherche de techniques thérapeutiques de plus en plus efficaces, permettant la prise en charge de pathologies qui étaient jusqu’ici, jugées incurables. Si on considère le corps humain comme une machine, la réparation des certaines pièces usées ou défectueuses n’est plus un rêve.

Les premières greffes d’organes datent d’une cinquantaine d’années. La greffe des organes est une technique est de plus en plus maîtrisée par des chirurgiens talentueux et sa limite est plutôt qu’il y a des difficultés à trouver des greffons pour faire face à la demande. Combien d’insuffisants rénaux ne sont-ils pas en attente d’un rein ? Cependant la greffe d’organes rencontre un handicap de taille : le rejet de la greffe à cause des problèmes immunologiques, c’est-à-dire l’incompatibilité biologique entre le greffon et l’organisme receveur, et cela malgré les progrès réalisés au niveau pharmaceutique avec la découverte de substances permettant d’atténuer les réactions immunologiques de l’organisme.

Alors la thérapie cellulaire et la thérapie génique ont été pensées comme des solutions alternatives à la greffe d’organes et comme meilleures approches pour le traitement de maladies d’origine génétique. Le corps humain est formé de plus de cent mille milliards de cellules.

La cellule représente l’unité de base de tous les êtres vivants et se compose de deux compartiments que sont le noyau et une substance gélatineuse dans laquelle il baigne : le cytoplasme. Le noyau contient une substance qui détient l’information héréditaire ; l’ADN (acide désoxyribonucléique). L’ADN est composée de plusieurs filaments que sont les chromosomes, eux- mêmes divisés en plusieurs segments que sont les gènes, unités fonctionnelles portant l’information nécessaire à la fabrication des protéines, constituants principaux des cellules, et donc de notre corps.

Ils sont ainsi notamment responsables de la fabrication des enzymes et des hormones comme l’insuline, nécessaires au fonctionnement de l’organisme. D’une façon générale, le gène peut se définir comme l’unité capable de transmettre un caractère biologique, par exemple la couleur des yeux. Cette information est transmise de génération en génération. On décrit l’ADN comme étant un livre dont les chapitres seraient les chromosomes, les gènes étant les mots.

L’ensemble des gènes constitue le génome. La thérapie génique peut se définir comme l’utilisation d’un gène en tant que médicament ou comme la correction d’un gène dont l’altération est responsable d’une maladie. En effet selon A.Kahn, les maladies peuvent être classées en trois grandes catégories : celles qui sont vraiment d’origine génétique, telle que l’hémophilie, la drépanocytose chez nous en Afrique celles qui sont non génétiques, accidentelles ou infectieuses et enfin, celles qui ne sont pas tout à fait génétiques, ni complètement indépendantes de l’influence du terrain génétique. Parmi lesquelles, le diabète, l’hypertension artérielle, l’athérosclérose et certains cancers.

L’idée de la thérapie génique est de corriger ou remplacer un gène anormal ou absent dès qu’une maladie est connue comme résultant d’un mauvais fonctionnement de ce gène ou de son absence. Des expérimentations concluantes ont été réalisées sur les animaux, mais les essais sur l’homme rencontrent de grandes difficultés, notamment l’apparition presque systématique de cancers provoqués par ces expériences. Par contre, l’utilisation du gène comme médicament a permis des avancées importantes en thérapeutique.

Ainsi le transfert du gène humain codant la fabrication de l’insuline, c’est-à- dire l’insertion de l’unité fonctionnelle responsable de la fabrication de l’insuline chez l’homme, dans l’ADN d’une bactérie appelée colibacille, a révolutionné la production de l’insuline, grâce à la fabrication d’insuline par ce colibacille. Et de nombreux vaccins sont aujourd’hui produits par cette technique de génie génétique.

Mais nous venons de le dire, le transfert chez l’homme, d’un gène pour corriger un gène défectueux ou remplacé un gène absent, n’a pas encore connu de résultats probants. Alors l’autre alternative comme moyen de réparation ou de régénération est la thérapie cellulaire, qui se définit comme étant la greffe des cellules. Il s’agit d’utiliser des cellules saines pour remplacer des cellules défectueuses ou inexistantes. Cette technique est déjà utilisée pour réaliser la greffe de peau chez les grands brûlés. Des cellules de peau normale sont cultivées jusqu’à obtenir par exemple un mètre carré de peau que l’on greffe sur la partie brûlée.

Des recherches sont également en cours qui visent à transplanter des cellules pancréatiques sécrétrices d’insuline chez des malades diabétiques. D’autres expériences consistent à greffer des cellules hépatiques dans le traitement de certaines maladies du foie. De même, théoriquement il est possible de traiter certaines formes de cancers par cette méthode. La greffe de moelle par l’utilisation de cellules souches hématopoïétiques, c’est-à-dire des cellules souches permettant la fabrication par l’organisme de toutes les cellules sanguines (globules blancs, globules rouges, plaquettes etc.) est pratiquée depuis longtemps.

La thérapie cellulaire constitue donc, un grand espoir pour la médecine régénératrice. Elle devra permettre de réparer et régénérer des organes défectueux, du fait du vieillissement ou de maladies. Mais l’obtention de cellules à greffer n’est pas chose facile et plusieurs solutions ont été pratiquées, notamment l’utilisation de cellules immatures de fœtus qu’on peut obtenir à la suite d’une interruption de grossesse. Cette option comporte évidemment des limites, en particulier au plan éthique, par le fait de coupler le besoin de thérapie à un avortement. En outre, il y a un second problème qui est le fait que ce mode d’obtention est aléatoire. C’est pourquoi les recherches se sont orientées vers les cellules souches embryonnaires qui présentent un potentiel idéal en matière de thérapie cellulaire.

A la recherche de cellules souches embryonnaires

Il a été récemment découvert que des cellules souches embryonnaires persistent chez l’adulte, pouvant se différencier en cellules de différents types. C’est une des voies d’obtention de cellules souches. Cependant la source d’approvisionnement la plus sûre reste l’embryon humain, que l’on obtient par suite d’une fécondation in vitro (FIV), ou par clonage humain. Les cellules souches embryonnaires peuvent être obtenues en effet à partir des embryons surnuméraires, dans le cadre de la procréation médicalement assistée par la méthode de la fécondation in vitro (FIV).

Ainsi dans le processus de mise en œuvre de cette méthode, plusieurs ovules sont fécondées et implantées dans l’utérus de la mère porteuse pour augmenter les chances de succès. Mais il reste toujours d’autres embryons non transférés, que l’on appelle embryons surnuméraires, qui sont conservés pendant un certain temps, puis détruits en général plus tard, lorsque le projet parental a abouti. Dans certains pays, ces embryons peuvent être utilisés à des fins de recherche ou à des fins thérapeutiques. Mais voyons d’abord quel est l’intérêt des cellules souches embryonnaires ? Et qu’est-ce qu’une cellule souche embryonnaire ?

L’embryogenèse humaine qui est le développement de l’œuf fécondé en être humain, commence environ 30 heures après la fécondation, par la formation d’une cellule unique. Celle-ci se divise en 2 cellules filles qui vont à leur tour se diviser pour donner 4 puis 8 puis 16 cellules etc. Jusqu’au stade de 8 cellules, elles sont indifférenciées et sont qualifiées de cellules totipotentes ('pouvant tout'), puisque chacune d’elle a la potentialité de donner naissance à un individu complet et viable.

Ces 8 cellules appelées blastomères, continuent normalement de se diviser si on les laisse ensemble pour donner forme à un individu. Il faut noter qu’on peut les séparer techniquement par scission embryonnaire pour donner 8 individus identiques génétiquement.

Par exemple de façon naturelle, les 'vrais jumeaux' sont le résultat d’une scission de l’embryon en deux, donnant naissance à des clones naturels. Après le stade de 8 cellules, les cellules vont perdre leur totipotentialité et commencer à se différencier. Entre le 5e et le 6e jour, l’embryon appelé blastocyste comprend entre 100 et 250 cellules réparties en masse cellulaire interne et en couche cellulaire externe. Les cellules de la masse cellulaire interne sont dites pluripotentes, parce que capables d’être les précurseurs de tous les types de cellules et de tissus du corps (os, peau, nerfs etc.). Autrement dit, elles sont capables de donner naissance à du sang, à du muscle et à toutes sortes de tissus et d’organes du corps humain.

Elles sont dites embryonnaires parce qu’on ne les trouve que chez l’embryon. Ces cellules souches embryonnaires, à cause de leur pluripotentialité, c’est-à-dire leur capacité à donner naissance à tous types de cellules du corps sont considérées comme des pièces de rechange, pour la réparation de tissus et organes défectueux (os, cellules sanguines, peau, etc.). On pourrait par exemple les cultiver et les transformer en cellules de muscle cardiaque pour être injectées chez un insuffisant cardiaque.

Ces cellules souches recèlent ce que le célèbre généticien, le Dr Axel Kahn, appelle 'le secret de la salamandre', c’est-à-dire cette capacité de réaliser la reconstruction de tissus, voire de parties d’organes, de se muer en de nombreux types cellulaires essentiels. Prenons le cas de la drépanocytose qui est une maladie d’origine génétique rencontrée en particulier en Afrique. C’est une maladie qui, héritée des deux parents donne très peu de chance à l’enfant porteur de l’anomalie génétique de vivre longtemps.

Elle est invalidante même lorsqu’on l’hérite chez un seul des parents. Elle est caractérisée par la production d’une hémoglobine anormale qui dans certaines conditions, entraîne une déformation des globules rouges qui s’agglutinent au niveau des vaisseaux en provoquant des réactions inflammatoires. La thérapie cellulaire pourra consister par exemple à l’injection de cellules souches embryonnaires sanguines, qui seront chargées de fabriquer des globules rouges normaux.

Plusieurs observateurs scientifiques affirment que le XX ème a été le siècle de la thérapie par les médicaments, le XXI ème siècle sera celui de la thérapie cellulaire. On voit donc tout l’intérêt des cellules souches embryonnaires, notamment leurs indications précises en matière de thérapie cellulaire. Mais on le voit aussi, il reste le problème de la disponibilité du tissu fœtale ainsi que la question de la compatibilité immunologique, puisque les cellules utilisées sont allogènes, c’est-à-dire qui proviennent d’un donneur différent du receveur. Voilà qu’en 1997, la solution-miracle apparaît.

Une équipe écossaise du Roslin Institute, dirigée par le Dr Ian Wilmut, annonça une grande découverte : la naissance de Dolly, une brebis obtenue par clonage à partir des cellules mammaires d’une autre brebis. La réussite du clonage chez un mammifère, technique jusque-là considérée comme irréalisable, résolvait du coup, les difficultés d’obtention de cellules souches embryonnaires. Elle résolvait également le problème de rejet immunitaire.

En effet, cette expérience démontrait qu’on pouvait obtenir des cellules embryonnaires à partir des propres cellules du corps du malade que l’on veut traiter par thérapie cellulaire, par la méthode de clonage par transfert de noyau. Mais cette percée biologique venait d’ouvrir aussi et surtout un nouvel horizon lourd de conséquences. Le clonage d’un être humain était désormais techniquement envisageable.

La polémique autour du clonage humain

La naissance de Dolly est un phénomène qui, tout de suite, va bouleverser les certitudes scientifiques, religieuses et ontologiques. La perspective d’utiliser cette technique, jusque-là jugée impossible chez les mammifères, devenait quelque chose envisageable chez l’homme. Elle pouvait servir à créer un humain moyennant quelques recherches complémentaires. Cette hypothèse a alors déclenché des questionnements nouveaux d’éthique et de droit portant sur la place et le rôle de l’homme dans la création, sur le statut moral de l’embryon, sur son humanité ou non, sur sa dignité ou non.

Si la technique venait à être maîtrisée, pour quelles raisons pourrait-on interdire ou autoriser la reproduction d’enfants par clonage ? De quel droit pourrait-on interdire à un couple stérile d’utiliser cette méthode ? De quelle manière un enfant mis au monde par clonage ressentirait-il la vie ? Est-ce un individu unique ou un prisonnier génétique ? Ces nouvelles interrogations ont donné naissance à des prises de positions opposant scientifiques et religieux, partisans du droit négatif et ceux du droit positif, philosophes conséquentialistes et tenants de la déontologie.

Mais qu’est-ce que le clonage ?

De manière générale, le clonage s’entend par l’obtention de copies de matériel biologique par diverses manipulations. Au niveau cellulaire, un clone est une colonie de cellules obtenues par division successives à partir d’une cellule-mère qui donne deux cellules filles qui se divisent, à leur tour, et ainsi de suite. Toutes les cellules possederont le même patrimoine génétique. De même, la duplication des êtres pluricellulaires est possible, notamment l’homme.

Théoriquement, chacun de nous peut se cloner. On parlera alors de clones, deux individus ayant un patrimoine génétique identique. Il existe deux modes de clonage : le clonage par transfert de noyau somatique et le clonage par scission embryonnaire encore appelée division de la masse cellulaire embryonnaire ou scission gémellaire. Le clonage par transfert de noyau consiste à prélever le noyau d’une cellule du corps de l’individu que l’on veut cloner et à le transférer dans l’ovule d’une femme qui est la mère donneuse. L’ovule de la mère donneuse est au préalable débarrassé de son noyau.

Le développement de cet œuf peut aboutir à un individu identique génétiquement au propriétaire du noyau transféré. Une autre technique consiste à fusionner la cellule du corps de l’individu que l’on veut cloner avec l’ovule dont le noyau a été enlevé. C’est la technique qui a été utilisée pour obtenir la brebis Dolly. Le clonage par scission embryonnaire quant à elle consiste à effectuer une séparation en deux parties d’une cellule embryonnaire au stade 4 ou 8 noyaux. On obtient plusieurs individus identiques génétiquement.

Le clonage peut être entrepris pour deux objectifs. Il peut s’agir d’un objectif scientifique, on parlera alors de clonage à visée scientifique abusivement appelé clonage thérapeutique. L’objectif de cette méthode n’est pas de donner naissance à un être humain, mais d’utiliser les cellules souches embryonnaires à des fins thérapeutiques ou de recherche. Le deuxième objectif vise à faire naître un individu ; il s’agit du clonage reproductif. Sur le plan éthique, les problèmes ne se posent pas de la même manière. Le clonage à visée scientifique est accepté dans plusieurs pays, alors que le clonage reproductif provoque le débat éthique le plus important.

Le débat éthique

De façon habituelle, l’évaluation éthique d’une action se fait selon deux approches : l’approche déontologique, c’est-à-dire à partir de normes préétablies ; il s’agit de savoir dans quelle mesure l’action à évaluer satisfait aux normes, aux obligations ou aux habitudes. L’autre mode d’évaluation est l’approche conséquentialiste qui s’intéresse aux effets produits par l’action notamment l’utilité ou non de l’action. Nous prendrons en exemples, les arguments pour ou contre le clonage reproductif qui reviennent fréquemment dans le débat éthique international.

Pour les déontologistes non partisans du clonage, le clonage humain :

1) porte atteinte au droit à la singularité ou à l’individualité, 2) porte atteinte à la dignité humaine,

3) est immorale parce que non naturelle,

4) porte atteinte à l’ordre divin.

Pour leurs contradicteurs, ces arguments ne sont pas fondés. Il font observer que les 'vrais jumeaux', malgré l’identité parfaite de leur patrimoine génétique, ont des caractères différents et qu’il est difficile d’éduquer deux jumeaux de la même manière. Par conséquent, la singularité ou l’individualité ne peut pas être touchée dans le clonage, chaque humain la possédant dès la naissance.

La faiblesse de l’argumentation liée à la dignité humaine est la difficulté de donner un sens à ce concept. En effet, il semble exister un courant majoritaire supportant la notion de dignité qui est défendue par le philosophe Emmanuel Kant. Kant a une conception de la dignité d’après laquelle aucun homme ne peut utiliser un autre être humain comme un moyen pour parvenir à ses fins.

Toute instrumentalisation de l’homme par l’homme viole la dignité qui l’habite. Pour les partisans du clonage, il n’ y a pas d’atteinte à la dignité humaine dans le sens kantien, puisqu’il n’ y a pas d’instrumentalisation de l’être qui va naître. On ne peut parler d’instrumentalisation que si l’on venait à cloner des êtres humains pour qu’ils remplissent certaines fonctions sociales. Ils font également remarquer que la reproduction asexuée est un mode qui existe déjà et qui est courant dans le monde animal.

Le clonage n’enfreint donc pas une loi naturelle. En outre, si on accepte que le clonage n’est pas une action naturelle du fait qu’elle a recours à des moyens artificiels, c’est aussi le cas pour l’anesthésie, la respiration artificielle ou la circulation sanguine extracorporelle. L’autorisation du clonage ne serait donc pas un précédent. Quant à l’argument qui dit que le clonage humain porte atteinte à l’ordre divin, les arguments contraires sont de plusieurs ordres. Pour certains, cet argument n’est acceptable que pour les personnes qui partagent la prémisse de l’existence d’un Dieu créateur. Pour d’autres, en admettant la prémisse de l’existence d’un Dieu créateur, si on se réfère au verset 27 du premier chapitre de la Genèse, où il est écrit que Dieu a créé l’homme à son image, il y a deux interprétations. Ainsi disent-ils, on peut comprendre que Dieu a placé l’homme au commencement comme gérant, veillant sur tout ce qu’il a crée dans sa gloire. Dans ce sens l’homme n’aurait pas le droit d’intervenir dans l’ 'ordre divin'. Mais on peut aussi comprendre selon eux, que Dieu a clairement donné à l’homme le mandat d’être un 'co-créateur', c’est-à-dire d’être à son tour actif et créatif. Dans ce cas, le pouvoir créateur de l’homme ne relève t-il pas de la volonté divine ? Pour les conséquentialistes non partisans du clonage, leurs craintes sont que le clonage d’un être humain va conduire à terme, à utiliser cette technique à des fins eugéniques, c’est-à-dire de sélection raciale, qu’il va entraîner l’éclatement des relations entre parents et enfants, qu’il y aura des problèmes psychiques entre le clone et son donneur, et que le clonage va réduire la diversité biologique. Mais d’autres conséquentialistes au contraire trouvent que le clonage a des avantages pour le diagnostic préimplantatoire, qu’il représente un grand avantage par rapport au problème de la stérilité, qu’il représente un risque moindre pour la femme qui décide de se faire implanter un embryon par rapport à la méthode classique de la FIV, et que le clonage constitue une grande avancée pour la transplantation de cellules, de tissus et d’organes. En attendant une position consensuelle sur le clonage humain qui ne peut plus trop tarder il faut admettre que les arguments pour ou contre ne manquent pas de pertinence.

La réponse du droit

La perspective du clonage a occasionné également un débat juridique et la question centrale est de savoir quelle est la protection à apporter à l’homme et quelle est la liberté à lui assurer. Dans l’option libérale où les critères normatifs premiers sont les droits et la liberté, le problème posé est de savoir si le clonage viole un droit ou entrave une liberté, et de déterminer les droits négatifs, c’est-à-dire ceux qui respectent les libertés individuelles de l’agent moral que chacun de nous peut être, et de ceux du patient moral qu’est l’embryon.. Les arguments qui justifient le 'droit au clonage' pour l’agent moral s’appuient sur des droits déjà reconnus tels que le 'droit à la liberté procréative' ou le 'droit à l’autonomie procréatrice', avec plusieurs déclinaisons, 'le droit d’avoir la maîtrise de sa propre destinée reproductive', le 'droit de fonder une famille' etc. Cependant il faut reconnaître que ce 'droit au clonage', pourrait être mieux accepté si l’on admet deux prémisses majeures, selon Simone Romagnoli. La première est de dire que le clonage reproductif se situe dans le prolongement des techniques de procréation médicalement assistée. La deuxième est d’admettre l’existence d’un lien fondamental entre l’impératif procréatif et l’impératif génétique, c’est-à-dire le fait non pas d’avoir des enfants mais d’avoir ses propres enfants.

Or ce sont deux prémisses discutables

En outre, aux droits de l’agent moral s’opposent ceux du patient moral, notamment le 'droit à la singularité ou l’individualité', le 'droit de ne pas se voir imposer délibérément un génome spécifique', le 'droit à être le produit du mélange des gènes de deux individus'. Le débat, on le voit, est loin de s’épuiser puisque certains ne reconnaissent pas à l’embryon la plénitude des droits que l’on accorde à toute personne dans la société.

Le statut de l’embryon

Le statut moral de l’embryon est la question angulaire des problèmes éthiques, que ce soit par rapport à la procréation médicalement assistée ou au clonage. Les avis sont totalement divergents entre les pays, ce qui n’a rien d’étonnant. Par contre, face à la réelle difficulté de trouver un consensus, il n’est pas rare de rencontrer des avis contradictoires dans un même pays. Par exemple, comment admettre la production et la destruction d’embryons surnuméraires dans le cadre de la procréation médicalement assistée et interdire l’utilisation de ces mêmes embryons à des fins de recherches qui ont pour but d’acquérir des connaissances qui seront utiles au plan médical.

La réalité est que jusque-là, il n’ y a pas une définition consensuelle de l’embryon, et il n’y a pas de réponse consensuelle pour qualifier l’embryon d’être humain ou non, ou pour dire si l’embryon possède une dignité ou non. Pour l’Eglise catholique, l’embryon humain est une personne humaine dès la fécondation. D’autres courants religieux donnent un repère de quarante jours. Pour certains courants de philosophie morale, l’embryon ne peut pas être considéré comme un être humain et n’a pas de dignité.

Entre les deux courants extrêmes de ceux qui nient toute vie humaine et toute personnalité humaine à l’embryon et ceux qui lui reconnaissent un droit de protection dès la conception, existe un courant intermédiaire utilitariste comme en Brande Bretagne où le statut humain de l’embryon est reconnu au quatorzième jour de la fécondation, stade qui correspond au moment où les organes commencent à se former et où l’embryon commence à être doté d’une sensibilité. Le statut moral que l’on donne à l’embryon dépend donc des sociétés, des traditions et des religions avec des conséquences sur la recherche bioclinique et sur la procréation médicalement assistée.

Pourquoi le clonage fait-il peur ?

La réponse à cette question se trouve peut être dans cette citation du philosophe américain Steven Best qui dit que : 'A une époque où la vie peut être créée et redessinée dans une boîte de Pétri (matériel de laboratoire servant à la culture des microorganismes et à la fécondation in vitro), et où les codes génétiques peuvent être édités comme un texte numérique, la distinction entre 'naturel' et 'artificiel' est devenue beaucoup plus complexe. Les nouvelles techniques de manipulation remettent en question les définitions existantes de la vie et de la mort, appellent à repenser les notions fondamentales d’éthique et les valeurs morales et posent des défis uniques pour la démocratie'. Le clonage est une aventure dont les contours technologiques, scientifiques et moraux ne sont pas encore bien définis.

Les projets scientifiques et médicaux qui sont en gestation, s’ils se réalisaient, vont entraîner des modifications importantes de l’avenir de l’humanité. La perspective de cloner un être humain suscite des sentiments de craintes et d’horreur et de dégoûts, d’autant plus que ni les religions révélées, ni les valeurs morales existantes jusque-là n’avaient prévu de manière explicite l’éventualité d’une entreprise humaine de ce type de projet, ni les recours normatifs possibles.

Où sont les refuges vers lesquels nous pouvons nous diriger ?

Notre monde est de plus en plus dominé par la culture occidentale qui tire ses fondements du judéo-christianisme, elle ne donne pas de réponse à ce qui est en train d’arriver et paradoxalement dans certains cas, on peut dire qu’elle a conduit à la sécularisation et à la désacralisation de l’univers. Malgré l’importance accordée à la notion de valeurs dans les discours, elles sont perpétuellement relativisées, dépréciées, aperçues comme versatiles et frivoles, tantôt utilisées pour justifier des actions inadmissibles.

Le clonage d’un être humain n’est plus dans le champ spéculatif, il est de plus en plus proche de la faisabilité même si des efforts scientifiques quant à la maîtrise parfaite de la technique restent à faire. En attendant, nous sommes dans le cycle des errements scientifiques qui vont mettre à rude épreuve nos valeurs morales et sociales.

En nous engageant dans le clonage de l’homme, il ne pourra pas être fait économie de création de monstres humains à cause des tâtonnements scientifiques inévitables avant une maîtrise parfaite de la technique. Au niveau des animaux, on dénombre aujourd’hui plus de 1200 animaux clonés. Mais combien de monstruosités n’ont-elles pas été créées ? Les animaux clonés souffrent d’un taux élevé d’infirmité et de malformations.

Des embryons de souris et de grenouilles sans têtes, des super souris géantes souffrant de tumeurs, des animaux souffrant de lésions d’organes internes, des animaux auxquels il manque des organes internes comme le foie, le cœur, les reins, des animaux qui naissent avec des malformations et des perturbations métaboliques et comportementales etc. Au nom de quoi, si de telles monstruosités se produisaient chez l’homme, pourrons-nous les accepter ? Aurons-nous le droit de les détruire ? Il faut surtout craindre pour les Africains, qui sont reconnus comme friands sans discernement des technologies occidentales. Il ne sera pas étonnant d’entendre quelqu’un dire fièrement dans les prochaines années : 'je suis allé me faire cloner ! '.

Une autre crainte surtout pour les pays pauvres comme en Afrique est liée au trafic d’ovules que le clonage va occasionner. En effet la technique du clonage est grande consommatrice d’ovules. Pour cloner la brebis Dolly, il a fallu entreprendre des expérimentations sur 277 ovules. Compte tenu de la nécessité de disposer d’un grand nombre d’ovules, la demande sera forte. Ce sera une aubaine pour certaines jeunes femmes vivant dans l’extrême pauvreté de trouver là une solution 'd’amélioration' de leurs conditions matérielles.

Faut-il avoir peur ou pas du clonage humain ne me semble plus la question. La technique sera tôt ou tard maîtrisée et interdire le clonage ne pourra empêcher que cela se fasse dans certains pays. Peut être ne faudra t-il pas se résoudre à accepter l’idée que le clonage humain ne créera aucune difficulté morale que la raison humaine ne soit capable de résoudre, comme le dit le Council for Secular Humanism. Ne faut-il pas accepter que l’homme soit un être qui change, et qui évolue en interaction avec les technologies ?

Ne faut-il pas accepter la théorie de la praxis de Marx et Engel qui veut que au fur et à mesure que nous changeons et remodelons le monde, nous nous changeons et nous transformons nous-mêmes ? Mais tous les changements sont-ils porteurs de bonheur pour l’humanité ? Tansgresser les limites naturelles ne nous mène-t-il pas sur des chemins vertigineux et dangereux ?

Il me semble que nous devons nous inspirer de cette réflexion de Mario Stasi, juriste, membre du Comité consultatif national d’éthique français : 'N’oublions jamais que notre science, notre savoir, notre compétence sont vains, de même que toute recherche visant à faire progresser la science, les savoirs et les compétences, si nous oublions leur finalité : l’homme à écouter, l’homme à comprendre, l’homme à soigner, l’homme à guérir, l’homme à respecter'. Il n’existe pas actuellement de théorie philosophique ou éthique capable de donner une solution universelle aux problèmes posés, mais nous devons aboutir à un consensus sur ce qui est acceptable et choisir entre le possible et l’admissible.

La communauté mondiale a, du reste, réagi, face à la mise en danger potentielle de l’identité humaine par l’élaboration au niveau de l’UNESCO, d’une Déclaration universelle sur le génome humain et les droits humains en 1997, et récemment d’une Déclaration universelle en matière de bioéthique et des droits humains en 2005. Ces déclarations mettent en avant l’idéal démocratique de dignité, d’égalité et de respect de la personne humaine, reconnaissent qu’il faut adopter une approche nouvelle de la responsabilité sociale pour faire en sorte que, dans la mesure du possible, le progrès scientifique et technologique aille dans le sens de la justice, de l’équité et de l’intérêt de l’humanité.

Il revient à chaque pays de savoir anticiper en maintenant la recherche biomédicale sur l’être humain dans des limites maîtrisables".

Source :
Dr Bindi Ouoba, Pharmacien, Comité d’éthique pour la recherche en santé
Unesco. Le clonage humain, questions éthiques, 2004
LeFaso.net

Transplantations d'organes : le site de la Fondation de Recherche Médicale

Dossier réalisé en collaboration avec :

Gérard Benoît, Service de transplantation rénale de l’hôpital de Bicêtre,
Didier Houssin, Directeur de l’Établissement français des Greffes,
Jean-Pierre Revillard, Unité Inserm "Immunologie fondamentale et clinique", Hôpital Edouard Herriot de Lyon, Président du Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale (d'avril 1998 à avril 2000).


Accéder aux dossiers sur les transplantations réalisés par la Fondation de Recherche Médicale (FRM) :
==> cliquer ici.

Accéder aux dossiers sur l'éthique et les transplantations d'organes de la FRM :
==> cliquer ici.

Livre : "L'Hôpital en Danger" de Véronique Vasseur

Le livre de Véronique Vasseur, "L'Hôpital en danger", préfacé par Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace Ethique de l'AP-HP (Hôpital St-Louis, Paris), est paru début octobre 2005, aux Éditions Flammarion, collection : DOCS TEMOIGNAGES.

Présentation de l'éditeur
"Il y a cinq ans, Véronique Vasseur a défrayé la chronique en publiant Médecin-chef à la prison de la Santé, une description sans concession de la vie quotidienne dans cet établissement pénitentiaire. Un ouvrage choc qui a suscité des polémiques et marqué les esprits. Aujourd'hui, cette femme de tempérament ouvre un nouveau débat de société; le délabrement du système hospitalier et les réformes à lui apporter. Parce que ce médecin indépendant d'esprit n'aime rien cacher, son journal d'hôpital ne va pas plaire. Conditions de travail difficiles, manque de moyens et de personnel, cabales internes, lenteurs malheureuses, gabegie, mais aussi dévouement extrême de certains médecins, internes et infirmières, rapports délicats avec la souffrance des patients, accompagnement des mourants comme des familles éplorées... tous les aspects du quotidien du monde hospitalier sont, ici, racontés sans fard. A la fois terrible et angoissante, émouvante et vraie, enflammée et humaine, cette plongée dans un univers méconnu terrifie autant qu'elle fascine, inquiète autant qu'elle émeut. Un témoignage bouleversant, direct, dont personne ne sort indemne parce qu'il pousse chacun à s'interroger sur son rapport à la santé, à la maladie, à la vieillesse et à la mort.
Biographie de l'auteur
Véronique Vasseur, médecin à l'hôpital Saint-Antoine, a publié le best-seller Médecin-chef à la prison de la Santé (Le Cherche-Midi) en 2000".

Fonds National Suisse : Les transplantations doivent bénéficier d'un large soutien éthique et social

Riehen (ots) - Dans le cadre du Programme national de recherche 46 "Implants et transplants", les question posées par les sciences sociales, juridiques, philosophiques et théologiques jouent un rôle très important. Au lieu d'examiner uniquement la faisabilité médicale d'une nouvelle méthode, le PNR 46 a consisté en une étude interdisciplinaire des avantages et inconvénients des différentes possibilités offertes par la médecine de transplantation. Les résultats ainsi obtenus ont été présenté à l'occasion d'une rencontre qui s'est tenue à Berne.


"Tout ce qui est médicalement possible n'est pas nécessairement
défendable moralement et bien des démarches qui sont médicalement
nécessaires, ne peuvent être mises en oeuvre que dans le respect de
certaines normes éthiques. C'est là le principal résultat de l'examen
d'un grand nombre de projets de recherche qui furent envisagés ces
dernières années dans le cadre du PNR 46 "Implants et transplants",
auquel ont participé conjointement des spécialistes des sciences
morales et des sciences physiques et naturelles dans une démarche
unique pour la Suisse. Aussi bien les médecins que les scientifiques
de la morale ont pu profiter des résultats obtenus.

Les projets des sciences morales traités dans le cadre du PNR 46
se sont en particulier intéressés aux questions de la légitimité
éthique de la thérapie aux cellules souches, de l'équité de
l'attribution des organes de donneurs et de la conception de la mort
cérébrale.

La recherche sur les cellules souches en tant que problème éthique

La recherche sur les cellules souches se place dans une connexion
particulièrement sensible entre la médecine et la société. Alors que
les bienfaits médicaux sont incontestables, quelques problèmes
éthiques restent en suspens. C'est notamment la légitimité de
l'emploi de cellules souches embryonnaires qui ne réunit pas tous les
suffrages. C'est Andrea Arz-de Falco, de l'Université de Fribourg,
qui s'est spécialement préoccupée de la recherche sur les cellules
souches sous l'aspect de l'éthique. On pourrait par exemple
rencontrer un problème lorsque les cellules souches ont été prélevées
sur une personne saine, comme c'est le cas par exemple lors d'un don
de moelle osseuse. Il importe dans ce cas que l'on n'ait pas exercé
de pression morale sur le donneur, pense Arz-de Falco. De son avis,
au point de vue de l'éthique, il n'y a pas d'objection à formuler
contre l'utilisation de cellules souches embryonnaires provenant des
tissus d'embryons avortés, lorsque l'avortement n'est en aucun
rapport avec le don de cellules souches embryonnaires.

Mais le point de vue de la collectivité vis-à-vis de la recherche
sur les cellules souches est aussi important. Kurt Seelmann, de
l'Université de Bâle, s'est préoccupé de l'acceptation de la
recherche sur les cellules souches telle qu'on la rencontre dans les
différentes couches de la population suisse. Il s'est
particulièrement intéressé au point de vue des gens sur le projet
d'une banque de cellules souches, dans laquelle on pourrait stocker
les cellules souches issues du sang de cordon ombilical que l'on peut
obtenir à partir de la partie détachée du cordon ombilical enlevé
après l'accouchement. Plus de nonante pour cent des personnes
interrogées n'ont pas vu d'empêchement à cette méthode d'obtention de
cellules souches. Mais l'appréciation a été différente lorsqu'il
s'agit de prélever des cellules souches embryonnaires sur des
embryons avortés: là, les personnes interrogées étaient plus
sceptiques. Pire encore, nonante pour cent des gens s'opposaient
clairement à ce qu'on procrée des embryons pour pouvoir ensuite leur
prélever des cellules souches.

Une attribution d'organes qui doit être équitable

Dans la médecine de transplantation, l'équité de l'attribution
d'organes joue un rôle central. Qui va attribuer les organes? C'est
là une question qu'ont étudié Alberto Bondolfi, de l'Université de
Lausanne, et Ulrike Kostka, de l'Université de Bâle. En Suisse, c'est
une centrale nationale qui s'occupe de l'attribution des organes.
Bien que cette procédure d'attribution soit pragmatique, elle n'est
pas suffisamment fondée du point de vue éthique. D'ailleurs, selon
Kostka, la Loi sur la transplantation est discutable, puisqu'elle
préconise un procédé d'attribution difficile à défendre du point de
vue éthique.

L'injustice des différences régionales

Il n'est pas équitable que, dans certaines régions, les patients
soient défavorisés par rapport à d'autres. Selon les recherches
d'Alberto Bondolfi, l'équité d'une attribution nationale est d'une
importance aussi grande que l'équité personnelle, qui repose sur des
critères tel que le temps passé sur une liste d'attente ou l'urgence
du besoin d'un nouvel organe. Ce qui est décisif pour l'avenir de la
médecine de transplantation en Suisse, c'est que le nombre d'organes
de donneurs disponibles ne diminue pas, mais puisse plutôt être
augmenté. Peter Schulz, de l'Université de Lugano, a recherché les
facteurs qui expliquent l'attitude extrêmement positive de la
population tessinoise à l'égard du don d'organes et s'est demandé
comment on pourrait transposer ce modèle à la Suisse alémanique et à
la Suisse romande. Selon ses recherches, environ 13 pour cent des
Alémaniques et 23 pour cent des Romands témoignent d'une attitude
positive à l'égard du don d'organes, alors que la moitié d'entre eux
ne sont pas décidés. Selon Schulz, il faut prendre des mesures
adaptées à chaque situation pour augmenter la disponibilité au don
d'organes dans ces parties de la Suisse.

La discussion autour de la mort cérébrale

Les possibilités offertes par la médecine moderne rendent
nécessaire un travail intensif concernant la définition de la mort.
De nos jours, la circulation sanguine peut être maintenue en
fonctionnement au moyen de machines, bien que le cerveau ait depuis
longtemps cessé de fonctionner. Quand un être humain est-il mort et à
partir de quand peut-on prélever ses organes? Ces questions sont donc
d'une importance capitale. Ulrich Tröhler, de l'Université de Bâle, a
réalisé dans son projet de recherche que les réponses ont évolué au
cours de ces dernières décennies. Au lieu de considérer comme preuves
sûres de la mort l'arrêt cardiaque et l'absence de respiration, on a
formulé dans les années soixante la notion de mort cérébrale. Selon
l'opinion de l'Académie Suisse des Sciences médicales, 'une
interruption totale de toutes les fonctions du cerveau, y compris du
tronc cérébral, [...qui...] constitue actuellement le meilleur
critère pour la survenue de la mort'. Dans ses recherches, Tröhler a
pu démontrer que cette définition apparemment simple a un hic: selon
les conditions culturelles, les questions et les réponses au sujet de
la mort cérébrale sont différentes. Il est important pour la médecine
de transplantation de savoir que les points de vue peuvent fortement
varier selon les conditions sociales qui prévalent : comme on
rencontre la notion de mort cérébrale dans la Loi sur la
transplantation, il importe de revérifier son importance de temps en
temps".

ots Originaltext:
Internet: www.presseportal.ch

Contact:
Dr. M.E Hauck
Délégué à la valorisation du PNR "Implants et transplants"
Rainallee 37
4125 Riehen
Tel.: +41/61/603'91'08
Fax: +41/61/603'91'09
E-Mail: implementation@nfp46.ch

Don d'organes en Suisse : les pharmacies neuchâteloises se mobilisent

"Une action de sensibilisation au don d'organes aura lieu le vendredi 14 octobre dans le canton de Neuchâtel. Pour l'occasion, 25 pharmacies se chargeront d'informer le public sur les modalités de la transplantation. Cette action s'inscrit dans le cadre de la première Journée mondiale du don d'organes. Elle est organisée par l'Association neuchâteloise des insuffisants rénaux, qui tiendra également deux stands d'information, à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds.

La pénurie de dons d'organes est particulièrement importante en Suisse. En 2004, la fondation Swisstransplant a recensé 91 donneurs pour plus de mille demandes. Quarante-trois personnes sont décédées faute d'avoir pu être transplantées"./jj

Source :
RTN.ch Actualité Régionale

'Le coeur en altitude' ou comment Sylvain Bédard a réussi son combat face à la mort

QUEBEC, QUEBEC--(CCNMatthews - 6 oct. 2005) - Un invité tout à fait spécial, Sylvain Bédard, viendra clôturer le dernier dîner-conférence de BioContact Québec 2005, le vendredi 7 octobre 2005. BioContact Québec est le grand symposium canadien sur le partenariat biopharmaceutique qui réunit plus de 150 grandes sociétés de financement, de placement, et sociétés biopharmaceutiques et plus de 1200 délégués de partout dans le monde, notamment des Etats-Unis, de l'Asie et de l'Europe au Château Frontenac de Québec cette semaine.


"Sylvain Bédard fut diagnostiqué très jeune d'une cardiopathie hypertrophique, une maladie héréditaire qui fait épaissir les tissus cardiaques. En 1999, son cour ne fonctionnait plus qu'à 15% de sa capacité. A l'été 2000, Sylvain Bédard reçoit un nouveau cour: la transplantation est un succès. Depuis, Sylvain Bédard s'est entraîné et a participé aux jeux nationaux des greffés, où il a raflé huit médailles. Il a également été le premier greffé cardiaque à atteindre, en autonomie totale, le sommet du Mont Blanc, à 4807 mètres d'altitude.

Le 18 novembre 2004, il quitte Montréal en compagnie de Dave Smith, greffé du rein, Michel White, son cardiologue et ami, et une équipe multidisciplinaire comprenant 6 grimpeurs, 4 guides, 1 photographe et 3 caméramans, avec comme d'objectif d'atteindre le plus haut sommet de la Bolivie, le Mont Sajama, qui se dresse d'une hauteur de 6522 mètres. L'expédition, baptisée Bolivia 6000, constitue la plus haute ascension entreprise par des greffés. L'équipe de scientifiques qui les accompagne en profite pour mener une recherche médicale descriptive sur les effets de l'altitude sur un greffé.

Au cours de sa conférence intitulée 'Le coeur en altitude', Sylvain Bédard viendra raconter cette fascinante aventure. Venir découvrir comment cet homme a pu faire face à la mort et accomplir l'exploit d'être le premier greffé du coeur canadien à atteindre le sommet du Mont Blanc, et le premier greffé du coeur à atteindre un record mondial de 6120 mètres d'ascension. 'Je veux montrer à tous ceux et celles qui travaillent dans le milieu de la recherche qu'ils ne font pas ça pour rien, qu'un greffé du coeur comme moi pour qui la recherche a permis de vivre peut accomplir quelque chose de très grand. Je veux inciter les gens à signer leur carte de don d'organes et surtout je veux donner espoir aux milliers de personnes qui attendent une greffe', dit Sylvain Bédard.

Sylvain Bédard a fait l'objet d'un reportage spécial d'une heure à l'émission Découverte de la télévision de Radio-Canada le 25 septembre dernier. Vous trouverez au site Web de BioContact Québec 2005 un programme détaillé du symposium: www.biocontact.qc.ca".

Source :
BioContact Québec

Italy: 'I could hear everything', says man after two years in coma

· Crash victim nursed by brother as doctors gave up
· Mother in Sicily says his first word was 'Mamma'


[Version française : voir à la fin de l'article].
"A man who began speaking again after two years in a coma says that he had heard and understood everything going on around him. Salvatore Crisafulli, 38, has had great difficulty in speaking since recovering, but, asked if he could remember the past two years, he replied 'yes' and wept. In true Italian style, his mother told reporters that his first word had been 'Mamma'.
The recovery is being hailed as a miracle in his home city of Catania in Sicily, and came to light on the day Italy's bioethics committee was voting on whether to feed patients in a persistent vegetative state.

The committee backed a motion, supported by rightwing government parties, that ruled against suspending feeding. 'To feed an unconscious patient through a tube is not a medical act,' said the committee's president, Francesco D'Agostino. 'It's like giving a bottle to a newborn baby who can't be nursed by its mother.' Earlier this week a Vatican bishops' synod reiterated the Catholic view that everything possible should be done to keep patients alive.
In October 2003, Mr Crisafulli's scooter collided with a van, injuring his head. With remarkable determination, his brother, Pietro, in January 2004 had him moved to Montecatini Terme in Tuscany where he lives. For more than a year he looked after him unassisted. Last May, after several failed attempts to get his brother admitted elsewhere, Pietro threatened publicly to 'pull the plug' unless the authorities agreed to let his brother enter a hospital in Arezzo in Tuscany. It was there, Pietro said, doctors first began to acknowledge Salvatore might be conscious despite the apparent coma.

'My brother speaks and remembers. I don't expect that he will be the way he was, but it is already a miracle,' Pietro was quoted as saying. 'And to think that some doctors said that it was all useless, and he would be dead in three or four months.'

Salvatore first appeared to recover consciousness three months ago, but began speaking only recently. Pietro called it 'an Italian Terri Schiavo case', though the two are strictly not comparable. Ms Schiavo, a brain-damaged Florida woman, died in March after her feeding tube was removed. However, she was in a persistent vegetative state, a medical condition that differs from a coma. The Catholic church backed demands for her to be fed despite the wishes of her husband. Pope John Paul II died two days after she did, and the Vatican compared the US state court to an 'executioner' for ordering her tube removed.

Coma issues are of keen interest in Italy, not only because of Catholicism, but also because of the high rate of road accidents, particularly scooters; some 20,000 people enter some form of coma each year, and 1,500 are currently in a vegetative state."

Source:
The Guardian
Article by John Hooper in Rome

Si Terri Schiavo avait vécu en Italie, elle ne serait pas morte...

"Le Comité national de bioéthique italien vient en effet de décider que l'alimentation et l'hydratation artificielles ne devaient pas être arrêtées lorsqu'un patient était dans le coma mais que ses fonctions vitales fonctionnaient. La bio éthicienne, Claudia Navarini a expliqué que l'alimentation et l'hydratation ne relevaient pas du traitement médical mais faisaient partie du soin.

Cette décision intervient après qu'un italien âgé de 38 ans soit sorti du coma. Il était resté inconscient pendant 2 ans mais il a affirmé qu''il comprenait tout et pleurait de désespoir' alors qu'il était piégé par son propre corps".
Source :
Revue de Presse Genethique et Bioethique du 12 octobre 2005

Chine : Transplantation d’organes

"Selon une série de rapports établis au cours de ces dernières années, il semblerait que des organes soient régulièrement prélevés sur des prisonniers exécutés en Chine pour être revendus à des fins de transplantation. L’exemple le plus récent est fourni par le quotidien britannique The Guardian, dans un article en date du 13 septembre 2005 ; selon ce journal, une société chinoise de cosmétiques utiliserait de la peau prélevée sur des cadavres de prisonniers exécutés pour mettre au point des produits de beauté en vente à l’étranger. Amnesty International n’est pas en mesure de le confirmer, mais reste très préoccupée par les informations qui ne cessent de lui parvenir concernant ce type de pratiques ; jusqu’à 90 p. cent des organes utilisés pour des transplantations en Chine proviendraient de prisonniers exécutés".


"Le prélèvement et la commercialisation d’organes humains sans le consentement libre et éclairé des donneurs est contraire aux principes directeurs de l’Organisation mondiale de la santé sur le prélèvement et la transplantation d’organes. La participation de chirurgiens spécialistes des transplantations à de telles procédures enfreint les principes éthiques de la Société de transplantation internationale et de l’Association médicale mondiale.

Amnesty International appelle depuis longtemps la Chine à interdire de telles pratiques. En juin 2005, le ministre chinois de la Santé, Huang Jiefu, a annoncé que la Chine envisageait d’établir des règles interdisant le commerce d’organes humains et encourageant les dons d’organes sur la base d’un consentement libre et éclairé.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, ces règles sont en cours de discussion et n’ont pas encore été officiellement adoptées. Étant donné la nature cruelle, inhumaine et dégradante de la peine de mort, l’organisation considère qu’il n’y aura que peu de circonstances, si même il en existe, dans lesquelles un prisonnier confronté à une exécution imminente sera en mesure de donner 'volontairement'son 'consentement libre et éclairé' au prélèvement de ses organes".

Source :
Amnesty International