Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

LA CARTE VITALE 2, AVANT LA FUSION

"Gemplus et Axalto ont été retenus par le GIE de la Carte Vitale pour la fourniture des futures cartes d'assurance maladie (Vitale 2). Ce sera à l'horizon de l'année prochaine. Dans un communiqué publie ce jour, Gemplus indique que 'le marché global de la carte Vitale 2 personnalisée représente un volume de 50 millions de cartes (...) Le contrat de Gemplus porte sur la fourniture d'un minimum de 8 millions de cartes sur une période initiale de 2 ans, extensible à 2 années supplémentaires'.

Sous réserve des dernières conditions contractuelles usuelles, Gemplus et Axalto vont créer officiellement le nouveau groupe Gemalto le 2 juin prochain. C'est Axalto qui prendra cette nouvelle dénomination (...)."

Source :
www.investir.fr

Médecine de pointe : Berne et Bâle fusionnent

"Planification hospitalière - Le directeur des Hôpitaux universitaires de Genève, Bernard Gruson, s’exprime sur la répartition des centres de médecine de pointe, alors que Berne et Bâle ont annoncé hier leur collaboration pour créer un grand pôle de chirurgie cardiaque et de neurochirurgie."


"L'heure est aux économies et par conséquent à la collaboration. Berne et Bâle, on l'a appris hier, vont unir leurs forces dans la médecine de pointe. Dès l'an prochain, les deux hôpitaux universitaires vont fusionner leurs départements de chirurgie cardiaque pour former le plus important centre du genre en Suisse. Ils devraient également collaborer dans le secteur de la neurochirurgie."

"Le pôle de chirurgie cardiaque devrait voir le jour en automne 2007 sous la direction du professeur Thierry Carrel, médecin chef de la chirurgie cardiaque à l'Hôpital de l'Ile, à Berne. Ce nouveau centre devrait pouvoir mener près de 2000 opérations par an.

La démarche s'inscrit dans le contexte de la discussion sur les lieux devant se répartir la médecine de haute technologie en Suisse. Qui obtiendra les greffes du cœur ou du foie? Qui gardera la chirurgie pédiatrique digestive ? Qui monopolisera les thérapies géniques ou la protonthérapie ? Cet automne, les cinq cantons dotés de facultés de médecine devront se livrer à ce troc très sérieux. Le but de l'exercice consiste à concentrer les disciplines, afin de soigner mieux tout en maîtrisant les dépenses".

Après le refus par Zurich d'un premier concordat sur la médecine hautement spécialisée, le 15 juillet 2005, le directeur général du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois), Bernard Decrauzat, et le directeur médical des HUG (Hôpitaux universitaires de Genève), Pierre Dayer, s'étaient fâchés tout rouge. Zurich a encore enfoncé le clou le 12 mai dernier en présentant une expertise censée lui donner raison (voir nos éditions du 13 mai). Cinq mois avant la prochaine réunion de la CDS (Conférence des directeurs cantonaux de la santé), le directeur général des HUG, Bernard Gruson, estime pourtant que Genève, Vaud et Zurich pourraient trouver des terrains d'entente. Entretien :


"Le président de la CDS, Markus Dürr, a affirmé que 'l'expertise commandée par Zurich influencerait les prochaines discussions de la Conférence'. Ce message vous inspire-t-il quelque inquiétude?

Aucune! Nous devons effectivement atteindre un degré plus élevé de concentration en médecine hautement spécialisée, mais de façon multiforme. Un réseau national ne saurait se constituer à coup d'ukases centralisateurs.

Zurich privilégie une concentration accrue, passant par deux pôles : l'un sur les bords de la Limmat et l'autre sur le littoral lémanique. Cette perspective ne vous paraît-elle pas séduisante ?

Très séduisante, sans aucun doute. Mais Zurich ne peut pas pour autant faire abstraction des équipes en place. Il serait en effet rationnel de coopérer entre le duo CHUV/HUG et Berne pour la transplantation pulmonaire et entre le CHUV/HUG et Bâle pour les cellules souches. Je reste quoi qu'il en soit favorable à une concentration accrue de la médecine hautement spécialisée au sein d'un réseau. Et celui-ci ne doit pas se limiter à des bâtiments ou être gêné par des frontières cantonales.

Les experts consultés estiment qu'en médecine de pointe une intervention doit être pratiquée au moins cinquante fois par an dans un établissement. L'an dernier, à Genève, on n'a pourtant greffé qu'une quarantaine de foies et au plus une demi-douzaine de pancréas.

A Lausanne, à peine vingt-cinq cœurs et vingt poumons. Le maintien de ces interventions en Suisse romande se justifie-t-il?

Pour certains types d'intervention, il est logique d'aller jusqu'à une centralisation dans un lieu unique. Les patients doivent se déplacer. Mais Zurich ne constitue pas systématiquement le site de concentration idoine. Il serait ainsi parfaitement rationnel de concentrer à Genève toute la chirurgie de transplantation pédiatrique (notamment cardiaque et digestive). Pour la neurochirurgie, Zurich et Genève/Lausanne se compléteraient en revanche de façon tout à fait pertinente. Quant aux greffes d'organes évoquées dans votre question, je ne me prononcerai pas avant de connaître les évaluations de nos propres spécialistes.

Zurich reprochait entre autres à la défunte Convention intercantonale d'être plus fédéraliste que rationnelle. Partagez-vous ce point de vue ?

Je ne le conteste pas : ce concordat s'avérait plus fédéraliste que rationnel. Mais cet aspect ne me dérange pas. Il correspond à une réalité de notre pays à prendre en compte.

Le réseau romand CHUV/HUG se révèle-t-il une solution pragmatique ou juste fédéraliste ?

Les processus de concentration entre Genève et Lausanne donnent entière satisfaction. Nous sommes certains de soigner mieux qu'auparavant, sans augmenter les dépenses. Après tout juste deux ans d'expérience, il me paraît toutefois prématuré d'articuler des chiffres précis".

Une nouvelle Convention entre cantons est en préparation
"Le 12 mai dernier, la cheffe du Département zurichois de la santé, Verena Diener, a présenté une expertise liée à la consultation de onze spécialistes sévissant dans sept pays (France, Angleterre, Ecosse, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Etats-Unis).

Conclusion : en Suisse il faut centraliser la majeure partie des disciplines de médecine hautement spécialisée dans un ou deux centres. 'Tout passe en effet par la concentration', précisait la magistrate verte libérale.

Nous devons donc comprendre que le Conseil d'Etat zurichois avait raison de rejeter la Convention intercantonale sur la médecine de pointe en 2005. Celle-ci prévoyait une répartition des tâches entre cinq établissements. Zurich ne l'avait cependant pas refusée pour servir la médecine hautement spécialisée comme une grande cause nationale.

Erreur fatale à Zurich

Souvenirs. Le mercredi 21 avril 2004, à l'aube, une patiente reçoit un cœur incompatible avec son groupe sanguin à l'hôpital universitaire de Zurich. La malheureuse perd la vie vingt-quatre heures plus tard. Après 300 greffes du cœur, le chirurgien Marko Turina démissionne plusieurs mois avant sa retraite. Les enchères montent alors très haut pour débaucher son confrère de l'Inselspital de Berne, Thierry Carrel. Celui-ci dit oui à Zurich, puis non.

Le grand canton se trouve alors dans une position très difficile dans les négociations sur la médecine hautement spécialisée. Zurich accepte de lâcher les cœurs, tout en exigeant le monopole des transplantations de foies provenant de donneurs vivants. Genève et Vaud s'irritent et obtiennent gain de cause à l'Office fédéral des assurances sociales. Face à l'adversité, Zurich se montre un brin mauvais perdant et rejette la Convention intercantonale.

Au sein de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), le grand bazar de la médecine de pointe recommence cet automne, avec la publication de trois rapports annoncés pour quasiment la même date : les conclusions définitives des experts mandatés par Zurich ; la sortie d'une étude réclamée par Bâle sur la médecine de pointe également ; et bien sûr le projet de nouvelle convention intercantonale émanant de la CDS. Zurich retrouvera-t-il alors son panache en respectant davantage ses partenaires ?"

Source :
© Tribune de Genève en ligne
Article de PHILIPPE RODRIK
Bernard Gruson
Laurent Guiraud

Belgique : un texte pour relancer le don d'organes

Conséquence du succès des transplantations, la Belgique est confrontée à une pénurie importante d'organes. Rudy Demotte veut optimaliser les prélèvements.


"Mercredi, le conseil des ministres a approuvé un projet de loi sur le don et la transplantation d'organes. Outre de réaffirmer le caractère gratuit, anonyme et altruiste du don d'organe, le texte modifie la loi de 1986 en raison des évolutions intervenues en 20 ans en matière de chirurgie des transplantations. Le projet soumis par le ministre de la Santé publique, Rudy Demotte (PS), prend en compte plusieurs constats.

Listes d'attente

D'abord, la hausse des recours aux transplantations avec comme corollaire l'aggravation de la pénurie d'organes, donc des listes d'attente qui s'allongent avec à la clef une augmentation des décès. Ensuite, les effets positifs de la campagne 'Beldonor' lancée en juin 2005. En avril 2006, on a dépassé le cap des 50 000 déclarations de volonté de dons contre 33 850 déclarations en juin 2005. Pour la même période, les déclarations d'opposition ont évolué de 190 578 à 192 888.

Mais cela reste insuffisant. Le projet de loi prévoit une relance de la campagne dès le mois de juin. Par ailleurs, sur les 117 hôpitaux qui disposent d'un service d'urgence, 8 seulement sont dotés d'un centre de transplantation. Résultat: ces 8 centres fournissent près de 45 % des organes prélevés en Belgique. 'Le projet de loi habilite le ministre à prendre les mesures pour sensibiliser et aider les autres hôpitaux à organiser le prélèvement d'organes. Ce n'est pas suffisant que 109 hôpitaux fournissent 55 % des organes', explique-t-on au cabinet du ministre Demotte. Or, en améliorant la détection, la sélection et la gestion des donneurs, il serait possible d'augmenter le nombre annuel de donneurs de 100. Par ailleurs, le projet de loi réglemente également le don d'organe de son vivant comme cela peut se pratiquer pour le foie ou les reins. 'En 20 ans, les demandes de transplantation en provenance de donneurs vivants ont augmenté. Il s'agit d'éviter tous risques de marchandisation de parties du corps humain mais aussi de s'assurer que le donneur agit bien de manière désintéressée et non par contrainte', précise-t-on au sein du cabinet.

Le texte redéfinit également le profil du candidat receveur d'organe. Ainsi, ce dernier devra obligatoirement être domicilié dans la zone Eurotransplant (association regroupant les centres de transplantation d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et de Slovénie) afin notamment d'éviter le 'tourisme' en matière de transplantations. Le texte devrait aussi consacrer l'équilibre actuel dans la zone Eurotransplant qui veut que le nombre d'organes reçus soit peu ou prou égal au nombre d'organes donnés."

Source :
© La Libre Belgique 2006
Cet article provient de http://www.lalibre.be

Un visage, œuvre de la main

"La transplantation partielle du visage chez une femme présentant une blessure invalidante, le 27 novembre 2005 – une première mondiale –, a suscité de violentes et prévisibles attaques. Les chirurgiens Bernard Devauchelle et Jean-Michel Dubernard n’auraient pas eu un comportement éthique et viseraient un succès médiatique. En effet, aux yeux de ceux qui se présentent comme les garants du savoir médical et de la morale, cette intervention est dérangeante."

"Les 'éthiciens' croient que la transplantation est la technique d’une seule finalité : sauver la vie. Ils croient aussi que l’on peut toujours s’accommoder d’un handicap. Là où les uns procèdent imprudemment à une greffe partielle de la face, ils estiment que des prothèses traditionnelles auraient suffi. A un activisme médical en quête d’exploit, il faudrait préférer une attitude responsable.

Les choses ne sont pas si simples. Pour le comprendre, un bref rappel historique s’impose. La loi du 22 décembre 1976, dite 'loi Caillavet', sur les prélèvements d’organes énonçait : 'Des prélèvements peuvent être effectués à des fins thérapeutiques ou scientifiques sur le cadavre (...) '. En laissant ouverte la question de la finalité thérapeutique, cette loi ne limitait pas la liste des organes susceptibles d’être prélevés. En 1988, le Comité consultatif national d’éthique formulait une précision d’où allait naître le malentendu : 'On ne peut méconnaître qu’il y a une différence entre une transplantation d’organes susceptible de sauver une vie humaine dans l’immédiat et une expérience dont le résultat n’est pas prévisible (1).' Très vite, une interprétation restrictive de cette disposition s’est imposée : on ne transplante que des organes qui garantissent la sauvegarde d’une vie humaine. D’où ces distinctions tranchées entre, d’un côté, le vital, le caché, le profond et, de l’autre, le superflu, le secondaire, l’accessoire. Entre la chirurgie cardiaque, lourde, noble, et la chirurgie de la surface, perçue comme superficielle.

Il n’est donc pas surprenant que le conservatisme médical ait exprimé, pour la greffe du visage en question, une confiance excessive dans les procédés les plus conventionnels (prothèses). En revanche, pour le chirurgien qui est confronté à cette défiguration, ne pas tenter une opération serait se mettre en position de non-assistance à personne en danger. Certes, il ne saurait y avoir intervention sans présumer une issue heureuse – le chirurgien n’ignorant pas que tout peut tourner au drame. Mais l’attitude sécuritaire fondée sur la prudence conduit au refus des conditions mêmes de la connaissance, source d’innovations thérapeutiques. Qu’on le veuille ou non, pour conquérir une sécurité, il faudra toujours en passer par un premier risque.

L’opposition est complète entre 'éthiciens' et praticiens, tant au sujet de la nature du handicap que de l’opération elle-même. Pour les premiers, l’inacceptable tient à la lésion d’un organe vital qu’il faut à tout prix changer. En regard, l’acceptable désigne un trouble qui obscurcit la seule apparence. Il ne serait pas faux de dire qu’une greffe du cœur sauve une vie. Mais la valeur est dans le vivant. Il serait absurde de séparer les fonctions de relation, qui nous mettent en rapport avec le monde, de la vie organique ou végétative. Et de réserver les greffes pour les organes défaillants de celle-ci.

Certes, on vit par son cœur, mais on vit aussi par son corps métaphorique. Retourné comme un doigt de gant, l’intérieur s’expose à la superficie. Fallait-il que le cri d’Edvard Munch, ce cri du cœur, soit si insupportable pour qu’on le dérobe aux regards ? Il ne faut pas oublier que le jeu des émotions est un produit de l’évolution. Et que la greffe permet le retour de l’expressivité.

Doit-on placer cette greffe dans la catégorie des essais cliniques ? Assurément, non. Un essai lié à l’évaluation d’un traitement, avec l’accord des patients, c’est plutôt rassurant. Mais, dans la situation présente, il s’agissait d’apporter une solution à un problème médical. Un cas grave. Ce n’est pas parce que certains méconnaissent la valeur d’un geste thérapeutique que celui-ci devrait sortir du cadre des vraies opérations à finalité curative.

Une première chirurgicale est une expérimentation. Cela ne lui enlève en rien son caractère thérapeutique. Et quand M. Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique, souligne que l’on est ici dans la 'pure expérimentation', il nous rappelle cette évidence : soigner, c’est expérimenter. La seule question à poser serait celle de savoir si cette opération est innocente, nuisible ou bénéfique. Pour l’instant, une seule certitude, que Claude Bernard nous invite à partager : 'Tous les hommes qui se bornent à parler expérimentation au coin de leur feu ne font rien pour la science ; ils lui nuisent plutôt (2).'

Pour les partisans d’une logique sécuritaire, cette blessure du visage ne mérite pas une opération. C’est plutôt le traitement immunosuppresseur, eu égard aux risques qu’il comporte pour la patiente, qu’ils assimilent à un état pathologique. Il n’est pas bon d’abandonner une gêne mineure pour un état de maladie chronique. Il serait donc non éthique d’offrir une telle issue comme remède. Le traitement s’inscrit dans un projet thérapeutique global. Il faut retourner l’argument : il serait non éthique de renoncer à l’opération initiale, sous prétexte que le traitement s’avère contraignant à long terme.

La réserve des 'éthiciens' a pour corrélat une adhésion totale aux greffes d’organes qui sauvent la vie dans l’immédiat. Ou qui reculent les limites de la mort. Une telle perception tend à faire entrer la médecine des transplantations dans un cadre qui vole déjà en éclats. De sauver la vie à la vénérer, il n’y a qu’un pas. Un pas vers une idée de la vie plus abstraite qu’authentique. Voyez, par exemple, l’acharnement thérapeutique. Geste de dé-naturation, par excellence. Lui aussi sauve une vie dans l’immédiat. Lui aussi recule les limites de la mort. Mais quelle vie ? Et quelle mort ? En fait, les 'éthiciens' subordonnent les techniques à une métaphysique de la vie. En revanche, les praticiens mettent les techniques au service d’une physique de la vie. L’opération de la greffe de visage vise un processus de re-naturation. L’art savamment armé du chirurgien utilise, oriente et soutient la nature. En vue d’établir le retour des formes et des fonctions.

Ultime problème soulevé par des 'éthiciens' : comment a- t-on pu faire une opération si lourde sur une patiente si fragile ? D’autant plus fragile que l’on sait que plusieurs journaux ont évoqué le suicide de la donneuse et la tentative de suicide de la receveuse. Quand bien même ces informations seraient vraies, cela ne constituerait pas une objection. Le suicide réussi de l’une et le suicide raté de l’autre ont déclenché des événements imprévus. D’un côté, aux yeux de sa famille, le suicide de la donneuse peut apparaître comme une mort finalement utile grâce aux dons d’organes. De l’autre, la receveuse vit sa mutilation comme un obstacle à surmonter. En cessant d’être indifférente à son image, elle retrouve le souci de soi. Vouloir paraître, c’est avoir une raison de vivre.

Quant à l’argument suivant lequel il faudrait être équilibré pour supporter l’opération, il est à la fois absurde et dangereux. Absurde car la maîtrise de soi pourrait bien se traduire par une indifférence à son apparence. Si la personne handicapée peut normaliser elle-même sa vie en rapport avec sa force d’âme, elle n’a pas besoin de greffe. Dangereux dans la mesure où considérer la fermeté de caractère comme l’un des critères du droit à être opéré, ce serait fonder l’accès aux soins sur une forme de méritocratie.

A force de coller à la législation et aux problématiques actuelles en matière de bioéthique et de biotechnologies, les 'éthiciens' finissent par répandre d’étranges rumeurs. Les médecins manipuleraient leurs pauvres malades, ignoreraient où passe la ligne de partage entre une expérience utile et toutes les autres. Jusqu’à preuve du contraire, un centre hospitalier universitaire rassemble quelques compétences susceptibles de s’unir en vue de faire aboutir un projet thérapeutique. Il est rare que ce lieu abrite le laboratoire secret de quelque savant ayant pris le 'parti de Satan'.

Cette greffe du visage désacralise les pratiques chirurgicales. Aujourd’hui, les familles le disent spontanément : 'Prenez aussi le visage'."

Source :
Le Monde Diplomatique (Mars 2006, page 28)
Article de François Delaporte, Professeur de philosophie à l’université de Picardie -Jules-Verne, auteur d’Anatomie des passions, PUF, Paris, 2003.

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(1) Comité consultatif national d’éthique, « Avis sur l’expérimentation médicale et scientifique sur des sujets en état de mort cérébrale » (avis no 12), 7 novembre 1988.

(2) Claude Bernard, Cahier de notes, Gallimard, Paris, 1965.

Greffe et don d'organes : pour ou contre, faites-le savoir à vos proches !

"En marge de la 6ème journée nationale de réflexion sur la greffe et le don d'organes, qui doit avoir lieu le 22 juin prochain, l'Ordre national des pharmaciens et l'Agence nationale de la biomédecine ont décidé de reconduire la campagne d'information grand public qu'ils avaient 'conjointement impulsé l'an passé'."

"Pour la deuxième année consécutive, L'Ordre national des pharmaciens et l'Agence de la biomédecine feront, à nouveau, équipe à l'occasion d'une campagne de communication grand public sur la greffe et le don d'organes. Lors de la sixième journée nationale de réflexion sur cette thématique, organisée le 22 juin 2006, les quelques 23 200 officines françaises associées aux 4 340 laboratoires d'analyses médicales profiteront de cette opportunité pour relayer un certain nombre d'informations à la fois techniques et pratiques à destination des patients et de leurs proches.

Si le nombre de greffes réalisées a connu une hausse de 32 pour cent depuis l'an 2000 (+7,3 pour cent entre 2004 et 2005), la proportion de personnes inscrites en liste d'attente ne cesse, quant à elle, d'augmenter avec pour conséquence directe une 'pénurie persistante de greffons', comme le souligne Carine Camby, la directrice de l'Agence de la biomédecine. Sur les 12 000 patients, dont l'état de santé nécessitait une greffe d'organe en 2005, seuls 4 238 ont pu être transplantés. Selon elle, 'cette campagne s'est donnée pour ambition d'accroître la visibilité sur ce thème à travers la sensibilisation du grand public mais également d'inciter chaque citoyen à prendre position sur le don d'organes (pour ou contre) et à la communiquer à ses proches', reconnaît-elle. En dépit des nombreux progrès thérapeutiques enregistrés ces dix dernières années, les personnes greffées sont, malgré tout, 'de plus en plus nombreuses' et nécessitent 'un suivi de tous les instants'. Pour Carine Camby, l'objectif sera donc de réitérer l'action 'efficace' entreprise l'an passé afin de lui donner encore 'plus d'ampleur'.

De plus en plus impliqué dans le champ thérapeutique de la greffe, le pharmacien de ville est, en amont, l'un des interlocuteurs privilégié du grand public pour l'information sur le don d'organes, l'essentiel des patients transplantés étant tributaire d'un suivi spécifique à vie. En aval, ce dernier assure également la délivrance des médicaments immunosuppresseurs (ndlr : dits 'anti-rejets'). De par sa position dans la chaîne des soins, 'il est donc naturel de le voir jouer un rôle moteur dans cette campagne', rappelle Jean Parrot, le président de l'Ordre national des pharmaciens. Dans le cadre de sa mission d'accompagnement, le pharmacien d'officine se doit notamment de veiller au respect des protocoles immunosuppresseurs (explications des modalités de prise des différents médicaments, vérification de l'observance, dépistage des effets indésirables, prévention des éventuelles interactions médicamenteuses), à l'adoption d'une hygiène de vie tenant compte des contraintes de l'immunosuppression (alimentation adaptée, protection contre le soleil), mais également à l'orientation des patients en cas d'infection opportuniste ou encore de symptôme inhabituel. 'Sa responsabilité est donc entière', conclut-il.

Sur le terrain, le partenariat entre l'Agence de la biomédecine et l'Ordre des pharmaciens se traduira par la mise à disposition des patients d'un guide d'information et d'une affiche co-signée par les instigateurs de la campagne dans les 23 200 pharmacies et les 4 340 laboratoires d'analyses médicales, pour la journée du 22 juin. Par ailleurs, la diffusion, via la Lettre des Nouvelles Pharmaceutiques, d'une 'fiche technique' du comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm) sur le don d'organes, l'immunologie et la vie après la greffe viendra compléter le dispositif mis en place pour l'occasion. En outre, une campagne de sensibilisation radiophonique, programmée du 16 au 22 juin prochain, servira à promouvoir un peu plus encore la question du don d'organes et de ses enjeux sur la santé humaine. Dans cette optique, trois spots seront ainsi diffusés sur France Inter, France Info, France Bleu, RTL, Europe 1, Nostalgie, Sud Radio et sur les stations majeures des DOM."

Source :
www.pharmaceutiques.com
Article de Jonathan Icart

Max Meynier : une histoire de cœur

"On revient avec vous, Sophie, sur la mort de Max Meynier. Une vie exceptionnelle. Un parcours médical incroyable. Max Meynier a bénéficié de deux greffes de cœur. "


"Le premier cœur, son cœur, il le porte pendant 52 ans. Jusqu'en 1990. Son cœur ne tient plus, trop malade, trop usé. La seule solution, c'est la greffe. C'est le Pr. Cabrol qui l'opère. Un pionnier. Max Meynier s'habitue à vivre avec le cœur d'un autre. Mais 10 ans plus tard, catastrophe. Sa santé se dégrade, à nouveau. Son cœur d'adoption le lâche. Diagnostic des médecins : pour vivre, il faut une deuxième greffe de cœur. C'est incroyable. On est en 2002. Et l'opération réussit !"

"C'est fréquent une deuxième greffe de cœur ?"

"Non, c'est extrêmement rare. En France 340 personnes bénéficient d'une greffe de cœur chaque année. Dans 2% des cas seulement, il s'agit d'une deuxième greffe. Six ou sept malades par an. Et c'est très risqué ! Pourquoi si peu ? Souvent les malades sont trop âgés ou trop fatigués. Mais pour Max Meynier, les médecins prennent le risque car la voix de RTL a une volonté de fer. Et en plus, comme son rein s'est épuisé après sa première greffe à cause des traitements anti-rejet, les médecins lui greffent non seulement un deuxième cœur, mais aussi un rein. Trois dons d'organes ont sauvé Max Meynier. 'Je suis fier de mes trois cœurs', disait-il quand on le rencontrait. Max Meynier, c'est une histoire de cœur. Il rencontre sa nouvelle femme à l'hôpital, après sa première opération. C'est la cardiologue qui le suit. 'C'est ma femme de cœur'. Voilà comment il parlait d'elle. Et il a pris son bâton de pèlerin pour encourager les gens à donner leur organe, à en parler en famille. C'est lui qui en parle le mieux."

Source :
www.rtl.fr

A dévorer... de tout coeur !

"Chirurgien de renom, praticien audacieux et pionnier inlassable, Christian Cabrol reste dans la mémoire du public pour avoir pratiqué la première transplantation cardiaque de ce côté de l'Atlantique. A 80 ans passés, il vient de commettre un livre... passionnant !

C'est la vie : après les trompettes qui sonnent les grandes premières, le silence retombe. Qui sait aujourd'hui qu'en France près de 3 800 personnes vivent avec un coeur greffé ? Que leur survie à 1 an dépasse 70 pour cent, et 40 pour cent à 10 ans ? Banale, la tranplantation cardiaque ? N'allons pas jusque-là. Mais avec 8 500 opérations pratiquées par 23 équipes- dont 1 650 par celle qu'il avait formée à La Pitié- la France tient plutôt bien son rang au regard des 76 000 greffes de coeur mondiales.

Et quand on vous parle pionniers... Savez-vous que les premiers stimulateurs cardiaques ont été bricolés dans des soupentes à partir d'un transistor ? Que les premières circulations extracorporelles ont été 'développées' à partir de... tuyaux d'arrosage ? Pédagogue accompli -et maître aussi adoré que redouté...- Christian Cabrol est aussi un conteur de talent. De la graine d'Archibald Cronin ou d'André Soubiran. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir la plume âcre lorsqu'il touche au politique ou à la Haute Administration. Ah! l'exception française... Mais comme il le rappelle si bien en citant le vieux Sénèque : 'Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles'. Un livre raffraichissant et tonique. Comme une bonne douche !"

De tout coeur - Pr Christian Cabrol - Odile Jacob - 270 pages - 20,90 euros.

© 1996-2006 Destination Santé SAS

TF1 revient sur la première greffe du visage

Isabelle Dinoire, première femme greffée du visage


"Demain, mardi 23 mai, à 22h35, TF1 inaugure une série de 'documentaires événementiels de l'exceptionnel' avec une première mondiale : la greffe de visage. Ce documentaire de 62 minutes est réalisé par Michael Hughes et présenté par Thomas Hugues (hasard des patronymes). L'occasion - suffisamment rare sur la chaîne pour être soulignée - de se pencher avec retenue, pudeur et sensibilité sur un sujet tabou."

"Le 27 mai 2005, Isabelle Dinoire est défigurée par son chien et privée de la moitié inférieure de son visage. Prise en charge par l'équipe de chirurgie maxillo-faciale du professeur Devauchelle au CHU d'Amiens, elle est rapidement considérée comme un cas idéal pour une transplantation du triangle nez-lèvres-menton. Le service du professeur Devauchelle se rapproche alors de celui du professeur Dubernard, à Lyon ; ils mettent en commun leurs compétences respectives, aussi bien en matière de greffe de tissus qu'en traitement anti-rejet. Vient ensuite pour Isabelle le temps dilaté de l'attente d'un don... Sept mois plus tard, le 27 novembre 2005, c'est le moment de vérité : au terme d'une opération de quinze heures, Isabelle retrouve un visage et entame la longue période d'appropriation.

C'est cette incroyable aventure scientifique et humaine que Michael Hughes a suivie en observateur discret et respectueux, à l'écart de tout voyeurisme. Spécialiste des reportages destinés à l'enseignement médical, il travaille avec le professeur Dubernard depuis près de trente ans et avait déjà filmé Denis Chatelier, pendant sa greffe des deux mains. Il livre ici un documentaire fidèle, au plus près de la souffrance et des espoirs d'Isabelle. Au moyen d'une simple caméra, sans encadrement technique, le réalisateur s'est immergé au sein de l'équipe médicale en préservant son travail tout comme l'intimité d'Isabelle. Loin de la polémique qui a pu entourer l'affaire, Michael Hughes s'est fixé deux exigences : ne rien livrer de la vie privée de la patiente et protéger l'anonymat de la famille de la donneuse. Même si certaines images sont difficiles à soutenir pour le regard, la démarche est toujours guidée par un souci pédagogique, à l'opposé d'un sensationnalisme facile. Le film ne se limite pas à la seule prouesse médicale, mais insiste sur tout ce qui précède et suit ce 'moment de grâce' qu'est l'intervention proprement dite : la préparation physique et mentale, l'attente et le découragement, puis soudain l'accélération à l'annonce du don, la tension, les ultimes préparatifs, et enfin, après la greffe, la rééducation et ses progrès. Au cœur de ces soixante-deux minutes, le téléspectateur retiendra évidemment le prodigieux ballet des mains en salle d'opération, le sang qui afflue sur les lèvres greffées comme une belle victoire, le silence suspendu et, pour finir, les applaudissements de toute une équipe, soudée et profondément investie dans cette extraordinaire épopée. Nul doute que cette révolution scientifique ouvre des perspectives prometteuses pour les victimes de mutilations graves et particulièrement handicapantes dans la vie sociale. Souhaitons que sa médiatisation, intelligente, permette de sensibiliser à l'importance du don d'organes.

D'Isabelle restent ces deux images : celle d'une frêle silhouette blonde cachée sous un masque, qui, au début du documentaire, tricote dans sa chambre d'hôpital pour tuer le temps et contenir sa détresse ; cette autre, d'une jeune femme au visage restauré, qui parvient presque à sourire. Son énergie et sa volonté forcent le respect. Au seuil du projet, elle confie ses hésitations et ses peurs. Un seul regret peut-être : on aurait aimé l'entendre davantage après la transplantation. Car, même si, au terme du documentaire, Isabelle se dit 'sauvée' par un 'miracle', on ne peut que deviner toute la difficulté existentielle derrière ce visage à apprivoiser et à reconstruire, pour reconstruire aussi une vie..."

Source :
www.imedias.biz

Thérapie cellulaire : partenariat Franco-Israélien

"La semaine dernière, à l'occasion du lancement de la Fondation France-Israël, née en juillet dernier de la volonté de Jacques Chirac et Ariel Sharon, ont été présentées la création et l'implantation en Israël d'un laboratoire français de l'Inserm (Insertech). Ce laboratoire sera dédié à la recherche sur les cellules souches.'Ce partenariat est très important pour nous' a déclaré le professeur Christian Bréchot, directeur général de l'Inserm. 'Je suis très impressionné par les performances de la science en Israël et par son pragmatisme' a-t-il ajouté.
Ce laboratoire sera dirigé par le docteur Daniel Aberdam, directeur de recherche à l'université de Nice et par le professeur Itskovitz-Eldor, spécialiste dans ce domaine.

Cet établissement travaillera notamment sur les cellules souches embryonnaires. L'un de ses objectifs sera la production de cornée à partir des cellules embryonnaires. Notons que l'ambassade de France en Israël coopère activement à cette réalisation".

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Source : Le Figaro (Martine Perez)

Suisse : nationaliser le don d’organes pénalisera les patients

"Médecine: peut-on collaborer avec Zurich?"


Médecine de pointe
"L’application de la loi sur la transplantation crée des remous. L’organisme d’attribution des organes Swisstransplant met en garde contre les directives trop strictes édictées par Berne. En outre, Zurich refuse toujours de céder certaines greffes aux autres hôpitaux".

"S'il est une loi à prendre avec des pincettes, c'est bien celle qui règle le don d'organes. Quatre ordonnances d'application doivent l'escorter avant qu'elle puisse entrer en vigueur le 1er janvier 2007. Il faut dire qu'elle règle non seulement la transplantation d'organes, de tissus ou de cellules d'origine humaine, mais aussi de provenance animale; elle gère l'attribution des organes destinés à être greffés et les émoluments qui y sont liés".

"La procédure de consultation concernant ces quatre ordonnances vient de se terminer. Quatre-vingts prises de position – et d'opposition – sont parvenues à l'Office fédéral de la santé publique. La contestation la plus étayée émane de Swisstransplant, l'organisme qui gère depuis vingt ans le don d'organes. Le président de son comité médical, le Pr. Jürg Steiger, espère bien faire entendre ses critiques à Berne: 'Tout ne doit pas être codifié dans des ordonnances. Il est préférable de se donner des lignes directrices, qu'on peut modifier au besoin'."

Interview :


"Que reprochez-vous à la nouvelle loi sur la transplantation?
L'attribution des organes sera centralisée, ce qui ne permettra plus aucune souplesse. Lorsqu'un rein ou un cœur sera à disposition, Swisstransplant l'attribuera selon l'ordre d'arrivée des patients sur la liste.

Mais n'est-ce pas normal?
Nous allons perdre un temps précieux, car il faudra passer en revue les candidats l'un après l'autre. L'organe risque de s'abîmer. Actuellement, si un 'bon' receveur se trouve près de l'hôpital où a lieu le prélèvement, on peut lui attribuer l'organe, même s'il n'est pas en tête de liste.

Cela aura-t-il aussi des conséquences sur les dons en provenance de l'étranger ?
C'est peut-être là le plus dommageable pour les patients. Prenons l'exemple d'un rein offert par l'Espagne. Il est proposé par téléphone aux divers organismes nationaux. Le premier qui réagit se voit attribuer l'organe. Or ce sont les centres où sont pratiquées les transplantations qui sont le plus à même de trouver au plus vite le 'bon' receveur. En centralisant l'attribution, nous allons rater le coche.

Et quelle incidence sur l'attribution des organes prélevés en Suisse ?
Il y aura encore moins de dons qu'aujourd'hui, car les centres de transplantation relâcheront la pression sur les donneurs éventuels. Lorsque le personnel sait que la greffe peut être effectuée tout de suite et par la même équipe, cela stimule son zèle à encourager les dons.

Zurich veut garder la haute main sur 'ses' greffes. Les bisbilles qui en découlent nuisent-elles aux patients et à l'image du don d'organes ?
Certainement, encore que je n'aie pas de chiffres étayant cela. Mais il est prouvé que n'avoir dans un pays qu'un ou deux centres de transplantation qui tiennent tout en main nuit à l'excellence, donc aux patients. En refusant de céder quoique ce soit, Zurich fait preuve d'une inqualifiable arrogance.

En quoi cela est-il dommageable aux patients ?
La compétition médicale entre plusieurs centres permet de créer une émulation et de l'innovation. Un exemple : Zurich a bloqué pendant dix ans les greffes de rein en provenance d'un donneur vivant en Suisse juste parce que le grand patron ne voulait pas en entendre parler. Finalement ça s'est fait à Bâle.

En Norvège, où les greffes sont équitablement réparties entre différents hôpitaux, le don d'organes fonctionne très bien. A l'inverse en Finlande, qui ne possède qu'un seul centre, le taux est très bas."


Zurich contre tous les autres

"Le conflit se poursuit entre Zurich et les autres cantons. Les directeurs cantonaux 'accueillent positivement' le récent rapport d'experts fourni par Zurich sur la centralisation des centres de greffes. Pourtant, les divergences restent patentes. La réunion d'hier de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) n'a rien changé.

Pour le gouvernement zurichois, il est exclu de centraliser les greffes en Suisse alémanique ailleurs que chez lui. La CDS continue, elle, à prôner des solutions 'plus différenciées'.

La discussion reprendra à l'automne. Berne et Bâle ont commandé leurs propres études. La loi sur la transplantation oblige à concentrer la pratique des greffes d'organes. La CDS proposait un premier accord qui répartissait le travail entre Zurich, Bâle, Berne, Genève et Lausanne. Zurich l'a refusé.

En Suisse romande, Lausanne et Genève se sont déjà partagé la tâche depuis des années. (abn)"

Source :
Tribune de Genève : le journal interactif
www.tdg.ch
Article de Pascale Zimmermann

Dons d'organes : sacrifiée à la préférence nationale (UK)

"Une jeune mère nigériane est décédée lundi à Londres parce que les nouvelles règles ne lui ont pas permis de bénéficier à temps d'une transplantation cardiaque. Pour lutter contre le 'tourisme sanitaire', le Royaume-Uni s'est doté de règles strictes en la matière."

"Ese Elizabeth Alabi est la première victime de la préférence nationale - et européenne - en matière de don d'organes au Royaume-Uni. Cette jeune Nigériane de 29 ans est décédée lundi à Londres parce que les nouvelles règles ne lui ont pas permis de bénéficier à temps d'une transplantation cardiaque.

The Independent raconte dans son édition de jeudi l'histoire tragique de cette jeune immigrée. La jeune femme était arrivée en Grande-Bretagne en septembre 2005, enceinte de jumeaux, et entendait revenir dans son pays pour accoucher. Mais son état de santé s'étant déterioré, elle a finalement eu ses deux enfants sur le sol britannique, le 13 février. Les médecins britanniques ont diagnostiqué chez la jeune mère un grave problème cardiaque dont la seule solution était une transplantation.

Tourisme sanitaire


Mais selon les nouvelles règles de priorité fixées par l'hôpital public (le NHS),la liste de priorité 1, réservée avant tout aux Britanniques et aux ressortissants de l'Union européenne, était inaccessible à Ese Elizabeth Alabi. 'C'est un cas tragique, mais les organes pour les transplantations sont rares et il est nécessaire d'avoir des règles claires pour établir une priorité', a réagi mardi un porte-parole du NHS.

L'objectif du gouvernement était de faire cesser le 'tourisme sanitaire', ces ressortissants étrangers qui viendraient en Grande-Bretagne avec des visas de tourisme dans le seul but de bénéficier des soins gratuits".

Source :
Copyright TF1. Tous droits réservés.

Une équipe canadienne enquêtera sur le prélèvement d’organes en Chine

"L’ancien secrétaire d’État (Asie-Pacifique) et député libéral puis indépendant, David Kilgour, ainsi que l’avocat spécialisé en droits humains, David Matas, ont lancé une enquête sur les allégations selon lesquelles le régime chinois prélève et vend les organes de milliers de pratiquants de Falun Gong vivants et qu’il tue ensuite les victimes. Leur plan inclut d’aller enquêter en Chine. À une conférence de presse le 8 mai, MM. Kilgour et Matas ont été rejoints par sept membres du Parlement provenant des principaux partis politiques.

M. Kilgour a exprimé l’espoir que 'l’enquête complètement indépendante' et le rapport qu’ils prévoient de rendre public dans quatre à six semaines mettra en lumière les atrocités rapportées. Comme stratégie pour vérifier les rapports, M. Matas a expliqué que M. Kilgour et lui intervieweront personnellement tous les témoins disponibles en Amérique du Nord, en incluant des enquêteurs téléphoniques.

De récents rapports du World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong (Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong) indiquent que les employés des hôpitaux chinois pressent les patients de venir le plus tôt possible pour une transplantation d’organes. Plusieurs confirment aussi que ces organes proviennent de pratiquants de Falun Gong.

Le régime chinois a nié les accusations. Cependant, le président du caucus du Parti conservateur, Rahim Jaffer, a déclaré que 'la position du gouvernement canadien a été d’encourager la vérification indépendante de ces allégations'."

"'Étant donné le dossier de la Chine en matière de violation des droits humains, nous avons le devoir de prendre sérieusement en considération ces allégations', a-t-il ajouté. Il a exprimé sa confiance en MM. Matas et Kilgour à la tête de cette enquête, la désignant comme 'le premier pas pour mettre tous les faits sur la table'.

'Ces allégations ne sont pas un problème qui affecte un seul groupe en Chine', a-t-il remarqué, 'mais sont un affront à la vie humaine et nous avons tous intérêt à trouver des réponses.'

Le député du Nouveau Parti démocratique, Bill Siksay, a cependant insisté sur le fait que 'nous avons besoin que le gouvernement [du Canada] enquête sur cela également'. Il a écrit une lettre à ce sujet au ministre des Affaires étrangères, Peter Mackay.

Le gouvernement canadien devrait 'jouer son rôle approprié au nom des pratiquants de Falun Gong canadiens et leurs amis et familles [persécutés]', a-t-il dit. Les députés du NPD, Wayne Marston et Denise Savoie, étaient aussi présents pour démontrer leur appui.

Le mois dernier, la critique du Bloc québécois en matière d’affaires étrangères, Francine Lalonde, a écrit à M. MacKay pour soutenir une enquête opportune. Le critique du Parti vert en matière d’Affaires étrangères, Éric Walton, a dit à La Grande Époque en mars 2006 qu’il y avait assez de preuves pour justifier 'une réponse canadienne à tous les niveaux'.

En se référant à la possibilité d’un camouflage par le régime communiste chinois, comme dans le cas de l’épidémie du SRAS et du massacre des étudiants sur la place Tian An Men, Matas a précisé qu’aller en Chine représente seulement une partie de la réponse dans la vérification des preuves ; l’importance des victimes à l’extérieur de la Chine ne doit pas être omise. Ils sont plus libres de donner de l’information, a-t-il expliqué, parce qu’ils 'ne sont pas sujets à l’intimidation comme ils le seraient s’ils étaient en Chine'.

M. Kilgour a noté que la preuve substantielle sur le prélèvement d’organes des autres prisonniers ajoutait définitivement de la crédibilité aux allégations du prélèvement d’organes des pratiquants de Falun Gong. De plus, 'de toute évidence, si un groupe-cible est généralement davantage persécuté et qu’il y a un mauvais dossier quant aux droits humains [en Chine], cela donne plus de crédibilité aux allégations spécifiques', a dit M. Matas.

Des Chinois ayant des informations de première main ont commencé à les partager en mars dernier pour révéler que les prélèvements d’organes de pratiquants de Falun Gong encore vivants se produisent depuis 2001 avec l’assistance des hôpitaux et en relation avec les autorités chinoises, incluant les forces militaires et policières.

Selon la porte-parole de l’Association de Falun Dafa du Canada, Lucy Zhou, depuis 1999, lorsque la persécution du Falun Gong a commencé, le nombre de transplantations d’organes en Chine s’est accru exponentiellement. Le Falun Gong est considéré comme 'l’ennemi numéro un' du régime communiste, a dit Mme Zhou. Des centaines de milliers de pratiquants ont été arrêtés et condamnés sans procédures légales et plusieurs demeurent introuvables, tandis que les familles et beaucoup d’autres reçoivent seulement les cendres de leurs proches décédés en détention.

M. Matas a promis que David Kilgour et lui 'poursuivrons toute piste d’enquête qui nous sera disponible, aussi loin que nous le pourrons'. En attirant l’attention sur le fait qu’il était encouragé par le soutien de plusieurs membres du parti au pouvoir présents à la conférence de presse, il a dit que cela démontrait que les conservateurs considèreront sérieusement le rapport d’enquête. Les conservateurs, Maurice Vellacott et Bruce Stanton, ainsi que le libéral, Borys Wrzesnewskyj, ont aussi assisté à la conférence de presse.

Des efforts en rapport à la question de trouver des réponses incluent une demande au Comité parlementaire sur les Affaires étrangères d’étudier la persécution et le prélèvement d’organes de pratiquants de Falun Gong ainsi qu’une motion envisagée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, recommandant une audience publique sur le prélèvement d’organes en Chine. L’enquêteur des Nations Unies sur la torture, Manfred Nowak, se penche également sur les allégations.

Mme Zhou a exprimé l’espoir 'qu’une enquête indépendante en elle-même donnera un soutien moral à ceux qui sont persécutés en Chine et fera pression sur le gouvernement chinois'.

M. Kilgour a demandé que quiconque espère offrir du soutien ou de l’information le contacte à son site Internet [www.david-kilgour.com].

Les faits, lorsque établis, mobiliseront les efforts de plusieurs gouvernements et organisations non gouvernementales ainsi que tous les individus, a souligné M. Matas."

Source :
La Grande Epoque