Chine – Le Conseil d’État exécutif a porté à l’étude le 21 mars 2007 une version du texte concernant l’ordonnance sur les transplantations d’organes humains. Cette ordonnance spécifie particulièrement l’interdiction de prélever les organes de citoyens de moins de 18 ans pour des transplantations.
Le prélèvement d'organes en Chine, un commerce très lucratif (LGE)
"Hors de la Chine, les experts s’accordent à dire que le PCC (Parti communiste chinois) n’a pas d’autre choix que de répondre aux accusations concernant le trafic d’organes ; car à la veille des JO de Pékin qui auront lieu en 2008, ces crimes ont choqué toute la communauté internationale. Les analystes ont précisé que la loi autorisant le prélèvement d’organes entraîne une pratique courante en Chine s’appliquant même aux mineurs alors que ces derniers ne sont pas passibles de la peine de mort."
DES PRELEVEMENTS D’ORGANES SUR DES MINEURS ?
"Le 22 mars 2007, plusieurs sites web ont diffusé la version de cette ordonnance sur les transplantations d’organes humains en Chine relevée sur Radio China (www.cnr.cn). Une des lois de cette ordonnance interdit l’utilisation d’organes appartenant à des personnes de moins de 18 ans à des fins de transplantation. Wang Yifeng, chroniqueur pour La Grande Époque, a dit qu’une telle loi montre à quel point les problèmes de responsabilité légale à propos des transplantations, tant au niveau de la gestion que de l’organisation ainsi que toutes les procédures relatives à cette question, sont très chaotiques en Chine.
Cette nouvelle loi fait apparaître également que les prélèvements d’organes sur des mineurs sont suffisamment fréquents pour que le PCC soit amené à rédiger un texte de loi interdisant cette pratique. Les mineurs ne peuvent pas être condamnés à mort en Chine. L’an dernier Huang Jiefu, le sous-directeur du Ministère chinois de la Santé a admis publiquement que la principale source d’organes utilisés pour les transplantations en Chine provenait des condamnés à mort et non pas de donateurs comme le régime l’avait affirmé jusqu’ici. S’il ne peut pas y avoir de condamné à mort de moins de 18 ans, d’où viennent les organes qui ont été prélevés sur de jeunes citoyens ? Wang pense que le Conseil d’État révèle indirectement un lourd secret. Cette interdiction survient au moment où de nombreux organismes cherchent à entrer en Chine pour enquêter sur les prélèvements d’organes des pratiquants de Falun Gong. Cette ordonnance est perçue comme une réponse du régime face aux nombreuses condamnations de la Communauté internationale."
ILLUSION POUR PROTEGER LES JEUX OLYMPIQUES ?
"Twu Shing-Jer, l’ancien directeur du département de la Santé à Taiwan et membre de la coalition pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (CIPFG) a dit que le PCC avait rédigé cette ordonnance dans le but de redorer son image pour les Jeux Olympiques. Il a dit également que pour lui, le Gouvernement ne devait pas seulement rédiger cette ordonnance, mais également conduire une enquête pour faire cesser ce trafic.
L’ordonnance affirme vouloir 'protéger les mineurs'. Toutes organisations ou individus ne devraient pas pouvoir prélever les organes de personnes de moins de 18 ans pour des transplantations. Yang Zhizhu, un professeur affilié au département de Droit de l’université de la jeunesse chinoise des sciences politiques s’interroge sur le bien fondé et la légitimité d’une telle loi.
Yang souligne que la question des prélèvements d’organes n’est pas une question d’âge. Les droits des mineurs et majeurs doivent être protégés. Dans la tradition chinoise, chaque partie du corps vient de nos parents et ne doit pas être séparée. La plupart des Chinois souhaitent garder leur intégrité physique après la mort. Par voie de conséquence, la majorité des prélèvements d’organes en Chine sont illégales, aucun accord n’a été donné, ni par la personne, ni par sa famille.
Yang pense que le Gouvernement ne souhaite pas réellement qu’un commerce de ce type s’arrête surtout lorsqu’il utilise des condamnés à mort et qu’il rapporte des bénéfices matériels au Gouvernement. Quiconque ne peut pas se livrer à ce genre de commerce. Cela ne peut donc se réaliser qu’avec l’implication du Gouvernement. Continuons à condamner ce commerce et à faire pression pour qu’il y ait une enquête Cela fait un an que l’atroce commerce des organes de pratiquants de Falun Gong en Chine a été dénoncé. Un nombre croissant d’experts, d’érudits et de politiciens ont confirmé et condamné ces crimes. Le 12 février 2007, 300 personnes influentes ayant rejoint le CIPFG ont demandé à pouvoir entrer en Chine afin d’enquêter sans que le PCC fasse obstruction.
Sun Wenguang, ancien professeur au département de physique de l’université de Shandong dit que des cas de prélèvement d’organes continuent à être dénoncés les uns après les autres, et en particulier ceux pratiqués sur des membres du Falun Gong. L’objectif de cette ordonnance est de calmer les esprits, les condamnations internationales et la volonté de mener une enquête indépendante. Cela pourrait aussi contribuer à détourner l’attention de la Chine à la veille des Jeux Olympiques.
Ma Xiaoming, l’ancien directeur des programmes de Shanxi TV, pense que le PCC a tenté de répondre aux accusations internationales en rédigeant cette ordonnance mais cela ne fait que rendre ces crimes plus évidents encore. La communauté internationale doit continuer à surveiller la Chine parce que le PCC va poursuivre ces crimes, faisant tout ce qui est en son pouvoir pour les dissimuler par des lois.
Lorsque Ma était en prison, il a entendu de nombreux témoignages à propos de ce commerce macabre. En effet, les autorités chinoises volaient les organes des condamnés à mort. Le fait que certains patients attendent désespérément des greffes d’organes, les médecins suggèrent aux familles une sorte de stratégie : 'Si vous avez des relations, tentez de demander aux juges de condamner à mort quelques prisonniers et nous pourrons récupérer leurs organes'. La crainte des Chinois envers le régime communiste les rend souvent indifférents et passifs. Cela encourage le PCC à commettre de plus en plus d’atrocités et de crimes contre l’humanité en toute impunité. M. Ma a terminé par ces recommandations : 'Les gens devraient cesser de compter sur le Gouvernement pour quoi que ce soit'.
* D’après RSF : Ma Xiaoming, journaliste de la chaîne de télévision de Shaanxi (nord-ouest de la Chine) a été interpellé, le 12 août 2000, par la police alors qu’il devait rencontrer un journaliste américain du Asian Wall Street Journal. Ma Xiaoming enquête sur un mouvement de protestation de paysans contre les impôts dans la province de Shaanxi. D’après Frank Lu, directeur du Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie, basé à Hong Kong, les autorités 'ne veulent pas que [le conflit] s’ébruite', pour ne pas faire fuir les éventuels investisseurs étrangers."
Source :
La Grande Epoque
Article écrit par Li Tu, Yang Jia et Xin Fei
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