Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

L'éthique médicale sur RFI le 31/08/2010

Les questions éthiques vues par Axel Kahn : à l’heure de la révision de la loi sur la bioéthique, le grand scientifique Axel Kahn revient dans son dernier livre sur son parcours scientifique et philosophique.
Invités :
Pr Axel Kahn, médecin, chercheur, président de l’Université Paris-Descartes. il a été membre pendant douze ans du Comité consultatif national d’éthique et président du Comité des sciences de la vie à Bruxelles.
Pr Bernard Devauchelle, chef du Service de chirurgie maxillo-faciale du CHU d'Amiens, membre du Centre d'histoire des sociétés. Il a réalisé en novembre 2005 la première greffe de visage (par téléphone).
Aïssatou Touré, immunologiste à l'Institut Pasteur de Dakar (par téléphone)
A lire :
Un type bien ne fait pas ça… Morale, éthique et itinéraire personnel, de Axel Kahn, paru aux éditions Nil.
La fabrique du visage, de la physiognomonie antique à la première greffe, sous la direction de François Delaporte, Emmanuel Fournier et Bernard Devauchelle, paru aux éditions Brepols.

Une cornée biosynthétique satisfaisante 24 mois après son implantation

"Une équipe de chercheurs canadiens et suédois rapporte les résultats d’une étude de phase 1 où une cornée biosynthétique à base de collagène a été implantée chez 10 patients qui présentaient une baisse de l’acuité visuelle pour une pathologie de la cornée..."
Le Quotidien du Médecin

Don d'organes : pour qui, pourquoi ?

"Un patient dont les reins ne fonctionnent plus a besoin d'une hémodialyse pour survivre. Ses reins sont détruits, il est en 'insuffisance rénale'.
Les causes peuvent être diverses : diabète, hypertension artérielle, maladie auto-immune...  Ces séances d'hémodialyse durent souvent quatre heures et cela trois fois par semaine, ce qui rend la vie de ces patients particulièrement pénible. Actuellement, 20 500 patients sont greffés du rein en France. En 2009, dans le Nord - Pas-de-Calais, 101 patients ont bénéficié d'une greffe de rein, alors que 424 étaient toujours en attente en fin d'année.
Comment savoir ?
Pour qu'un prélèvement d'organe puisse être réalisé sur une personne décédée, il est primordial que le médecin responsable s'assure de l'absence de refus du don de la part du patient. Car en France, la seule notion retenue est celle du 'refus de don d'organe', c'est en quelque sorte le principe du 'consentement présumé'. Certes, le registre national de refus de don est consulté, mais l'interrogatoire de l'entourage du patient en vue de connaître ses volontés, est indispensable. Et c'est bien de cet avis-là que le médecin va s'enquérir.
Le dire à son entourage Il appartient à chacun d'entre nous de faire savoir son souhait. Chaque citoyen a la possibilité d'un choix libre et éclairé, qu'il soit en faveur ou non du don d'organe, mais il est important de faire savoir ce choix à son entourage."
Docteur Jérôme CUNY
http://www.lavoixdunord.fr/actualite/Dossiers/De-Vous-a-Nous/articles/2010/08/24/article_question-santedon-d-organes-pour-qui-pou.shtml

Suisse : Des organes pour une poignée de billets

"Le trafic d’organes est une réalité, même en Europe. En Suisse, la loi est efficace mais doit être surveillée de près, pour ne pas basculer dans la 'zone grise' qui ouvre la porte au commerce.
Entre la vente d’une voiture, d’un terrain ou d’un chihuahua, se glisse presque comme si de rien n’était celle d’un rein. On est sur Internet, sur un site de petites annonces. Et les propositions de vente fusent. Pour des milliers de francs, des jeunes hommes et femmes se disent prêts à céder une partie de leur corps. Enfin, le rein surtout, l’organe qui arrive en pole position du trafic.
Selon les informations communiquées sur le site, les offres viennent de France ou encore de Belgique, des pays qui n’évoquent pas vraiment des artères gonflées par la pauvreté. Et où le trafic d’organes est interdit. Annonces factices, propositions sérieuses ? 'Cela fait des années que des personnes souvent pauvres proposent de vendre leurs organes sur Internet', souligne Ruth-Gaby Vermot-Mangold, membre du Conseil de l’Europe et auteur d’un rapport sur le trafic d’organes en Europe.
Un organe contre une poignée de billets. Un commerce d’être humains, mais en morceaux. Le trafic d’organes n’est pas cloisonné aux sordides prisons chinoises. En Europe aussi cette réalité existe.
'Le trafic d’organes est un problème qui doit être réglé au niveau international', relève Thomas Gruberski, qui a effectué un travail de doctorat en droit sur la question de la vente d’organes*.
Des lois efficaces…
Marqué par le sceau du secret, le commerce d’organes est particulièrement délicat à déceler. Le seul moyen pour les pays de se prémunir consiste donc à instaurer des lois efficaces. 'Le trafic d’organes est difficile. C’est un médecin qui doit enlever l’organe. Ce dernier doit être transplanté en très peu de temps, et ne supporte donc pas un long voyage. Par conséquent, si les pays sont bien organisés, contrôlent le suivi des organes et respectent les lois mises en place, le trafic n’est quasiment pas possible', note Ruth-Gaby Vermot-Mangold.
En Suisse, comme dans tous les pays européens, la loi prohibe le commerce d’organes. En notant qu’'il est interdit d’octroyer ou de percevoir un quelconque avantage pécuniaire ou un autre avantage pour le don d’organes, de tissus ou de cellules d’origine humaine.'
'Ici, les organismes comme Swisstransplant (ndlr : Fondation nationale suisse pour le don et la transplantation d’organes) n’utiliseraient pas des organes sans vérifier et être certains de la provenance de ceux-ci. Ces institutions savent qu’il faut faire très attention, car on bascule vite dans une zone grise où il existe un trafic', relève Ruth-Gaby Vermot-Mangold.
Si dans toute l’Europe, en vertu de la protection des droits de l’homme, les lois s’entendent pour interdire le trafic d’organes, elles diffèrent pourtant sur plusieurs points, notamment sur la définition du lien entre le donneur et le receveur. Ainsi, au Danemark ou en Italie, un lien de parenté doit exister entre donneur et receveur. En Allemagne, la loi étend la possibilité de transplantation entre des personnes entretenant des liens émotionnels particulièrement forts. Tout comme en France, où les conjoints des parents du receveur ou encore une personne qui vit depuis plus de deux ans avec le receveur, peuvent prétendre au don.
Par contre, en Norvège, en Espagne, en Autriche ou en Suisse, les lois se font plus larges et aucun lien particulier n’est obligatoire entre le donneur et le receveur. Une situation qui peut ouvrir la porte à une 'zone grise'.
Pas infaillibles
'La réglementation constitue un grand dilemme. D’un côté, c’est bien si des amis peuvent être donneurs. Mais d’un autre côté, cela peut aussi amener à un trafic ou à une transplantation dans la zone grise. On a eu connaissance de cas où le receveur a amené un faux ami avec lequel il ne savait même pas s’entretenir en raison de la barrière linguistique', note Ruth-Gaby Vermot-Mangold.
Ainsi, dans les pays où aucun lien n’est obligatoire entre le donneur et le receveur, la loi ménage des petites portes au trafic. Mais, selon Thomas Gruberski, ces pays, dont la Suisse, se sont pourtant avancés sur la bonne piste en libéralisant leur lois.
'Les lois restrictives ne sont, à mon avis, pas judicieuses. Car elles peuvent entraîner des situations de fortes pressions, où le donneur ne prend pas sa décision avec son libre-arbitre. Si on imagine une famille avec la mère qui a besoin d’un rein et un enfant sur les cinq qui est compatible avec elle, cet enfant subira peut-être des pressions. Il peut également y avoir commerce au sein de la famille, avec la promesse d’une plus grande part d’héritage pour le donneur par exemple. Pour ces raisons, il est important d’élargir le cercle des donneurs autorisés.'
Transplantations à l’étranger
Pour lutter contre le trafic d’organes, certaines voix s’élèvent même en faveur de la libéralisation totale, comme celle de la philosophe et bioéthicienne anglaise Janet Radcliffe Richards. Son credo ? Libéraliser le commerce d’organes pour mieux le contrôler et offrir un meilleur suivi médical aux donneurs.
Une position que Ruth-Gaby Vermot-Mangold estime dangereuse : 'Les personnes qui vendent leur rein, le font souvent sous la pression de la pauvreté. Et même si on mettait en place un suivi médical pour les donneurs dans les pays pauvres, beaucoup n’en bénéficieraient pas.' Car souvent, les gens qui acceptent de donner leur organe se trouvent dans une situation extrêmement précaire et n’ont pas les moyens de se faire soigner.
C’est cette précarité qu’exploitent certaines personnes des pays plus développés pour se procurer un organe. Car si obtenir un organe en provenance du trafic dans son propre pays est difficile, il est moins compliqué de se rendre à l’étranger pour une transplantation.
'En Suisse, nous avons récemment effectué des recherches approfondies et nous n’avons découvert aucun cas de receveur qui s’est rendu au-delà des frontières, notamment en Chine, pour se faire transplanter. Mais cela ne veut pas dire que ça n’existe pas', remarque Franz Immer, directeur de Swisstransplant.
Mais, selon un questionnaire sur le trafic d’organes effectué en 2004 par le Comité directeur de bioéthique et le Comité européen de la santé, dans plusieurs pays européens des personnes se rendent à l’étranger pour subir une transplantation. En France, des receveurs se déplaceraient en Afrique, en Chine, en Inde ou encore en Turquie. En Belgique, ce pays est même considéré comme une plaque tournante du trafic.
D’ailleurs, les donneurs moldaves rencontrés par Ruth-Gaby Vermot-Mangold dans le cadre de son rapport ont vendu leurs reins en Turquie. Au départ, un travail devait les attendre dans ce pays au carrefour de l’Europe et de l’Asie. Mais une fois arrivés sur place, les promesses d’emploi se sont envolées. Par contre, pour rembourser leur voyage, on leur a proposé de vendre un de leur rein, pour 2000 à 3000 euros (entre 2700 et 4000 francs suisses).
Ils ont accepté. Après cinq jours, ils ont dû quitter l’hôpital. Puis, ils sont rentrés en bus en Moldavie, un organe en moins, quelques francs en plus. 'J’ai revu l’un d’entre eux. Grâce à l’argent, il a acheté une petite maison à sa famille, mais sa santé va très mal', note Ruth-Gaby Vermot-Mangold."
Laureline Duvillard
http://www.armees.com/
*"Das strafrechtliche Verbot der entgeltlichen Organspende und des Organhandels gemäss schweizerischem Transplantationsgesetz - Begründung, Wesen und Problematik", Thomas Gruberski, en cours de publication.

La longue marche vers le coeur artificiel

Les prothèses temporaires sont opérationnelles, les définitives sont en vue (article de 1995) : l'odyssée scientifique de l'assistance circulatoire mécanique et du coeur artificiel ...
"La première implantation d'un coeur artificiel a eu lieu il y a quarante ans, sur un chien. Elle a ensuite connu une longue histoire d'échecs. Les techniques se sont cependant améliorées, et, depuis une dizaine d'années, des dispositifs bien supportés par les malades sont utilisés cliniquement. Une partie de leur appareillage, notamment la source d'énergie, reste cependant à l'extérieur du corps. L'intégration intracorporelle de cet élément se situe à un horizon encore lointain.
Les maladies cardio-vasculaires sont dans les pays occidentaux la cause la plus fréquente de mortalité. Au premier rang de ces décès, l'insuffisance cardiaque, c'est- à-dire l'incapacité du coeur à assurer la circulation du sang qui apporte l'oxygène à l'organisme. Cette maladie entraîne entre 10 000 et 30 000 décès par an dans notre pays. Mais les transplantations, dont les possibilités plafonnent à quelque 800 par an dans notre pays, ne peuvent couvrir tous les besoins existants, en raison du nombre limité de donneurs de coeur(1). Pour remédier à cette pénurie, on étudie depuis une quarantaine d'années des substituts mécaniques du muscle cardiaque, qui commencent à être utilisés quotidiennement. Dans l'idéal, ils s'adressent aux patients âgés de moins de 65 ans ne présentant pas d'autre maladie (infectieuse ou cancéreuse) que leur insuffisance cardiaque.
Il existe aujourd'hui de nombreux systèmes d'assistance ou de suppléance cardiaque. Ils restent des 'coeurs partiels' : les plus élaborés sont les ventricules artificiels, qui déchargent les ventricules défaillants de leur fonction. Ils sont branchés en dérivation sur le coeur malade, qui est laissé en place et conserve ainsi une chance de récupérer. Les ventricules artificiels ont été conçus pour une implantation temporaire, dans l'attente d'une transplantation. Mais comme ces attentes sont parfois très longues, on commence à les utiliser de façon plus durable. Ces systèmes constituent des modèles précieux pour la mise au point du coeur artificiel total. Celui-ci devra répondre à trois exigences : être entièrement implantable, se substituer définitivement au coeur naturel et prendre entièrement en charge la fonction des deux ventricules.
Avant de décrire ces substituts, il faut se rappeler comment fonctionne le coeur humain. Ce muscle compte quatre cavités : deux oreillettes et deux ventricules. Il a une fonction de pompe, exercée en deux temps : durant la diastole, le coeur se relâche et les valves entre les oreillettes et les ventricules s'ouvrent, laissant le sang remplir les ventricules ; durant la systole, les ventricules se contractent et chassent le sang vers les poumons et le reste du corps. Ce sont ces ventricules, principalement le gauche, qui travaillent et fatiguent le plus.
L'histoire du coeur artificiel commence en 1957, quand les chirurgiens américains Kolff et Akutsu parviennent à maintenir un chien en vie avec un coeur en plastique fonctionnant à l'air comprimé. Si l'exploit technique est considérable, la survie n'excède guère une heure. Durant la décennie suivante, plusieurs autres systèmes sont expérimentés chez l'animal. La première implantation humaine d'un appareil placé en dérivation sur le coeur malade est réalisée en 1962 par Mikaël de Bakey, à Houston. Après une assistance de huit jours, le malade survivra avec son propre coeur pendant une dizaine d'années. Le 2 avril 1969, la première implantation en substitut du coeur déficient excisé est tentée chez l'homme par Denton Cooley et Domingo Liotta à l'hôpital St Luke de Houston sur un malade dont l'état est désespéré, et qui meurt le 8 avril. Peu après, deux autres malades sont opérés et meurent peu après eux aussi.
Ces échecs freinent la recherche, et ce n'est qu'en 1982 qu'elle est vraiment relancée. A Salt Lake City, l'implan-tation effectuée sur un homme pesant 100 kg, Barney Clark, est suivie par les médias du monde entier. L'appareil implanté, conçu par William Kols et réalisé par Robert Jarvik, est un coeur mécanique à deux ventricules, branché sur les oreillettes en lieu et place des ventricules natifs. Il est activé par un système externe à air comprimé. Le malade doit être réopéré et meurt 112 jours plus tard, à l'issue de complications infectieuses. En 1984, cinq opérations similaires sont menées dans l'optique d'un remplacement définitif. La Food and Drug Administration oblige alors les chirurgiens à mettre un terme à ces essais, compte tenu de la survie trop brève des malades opérés.
'Le seul intérêt de ces tentatives a été de mettre en lumière les problèmes existants, déjà identifiés par l'expérience animale : prothèses trop volumineuses, risques d'embolie et d'infection', dit le professeur Daniel Loisance, de l'hôpital Henri- Mondor de Créteil. 'Les recherches se sont alors orientées dans d'autres directions , si bien que l'on dispose aujourd'hui de tout un éventail de systèmes d'assistance cardiaque qui se rapprochent progressivement du coeur artificiel idéal, tout en présentant des bénéfices thérapeutiques immédiats pour le malade.'
Ces systèmes restent réservés aux malades atteints d'insuffisance cardiaque terminale , c'est-à-dire dont la vie est menacée à court terme. Avant d'en arriver là, les médecins disposent d'un arsenal thérapeutique qui a beaucoup progressé au cours des dernières années. Ce sont avant tout les traitements médicamenteux qui retardent et parfois enrayent la progression de la maladie. Ce peut être également une nouvelle technique chirurgicale : la cardiomyoplastie. Développée dans les années 1980, principalement sous l'impulsion du professeur Carpentier, de l'hôpital Broussais, à Paris, cette méthode consiste à renforcer la contraction cardiaque en greffant sur le coeur malade un muscle squelettique* prélevé sur le patient lui-même. Cette technique n'est toutefois d'aucun secours lorsque l'insuffisance cardiaque est parvenue à un stade terminal.
Après une défaillance cardiaque aiguë, comme un infarctus ou une myocardite (inflammation du coeur), il arrive dans moins de 25 % des cas que le muscle récupère une partie de ses capacités, au bout de quelques jours ou de quelques semaines. C'est pourquoi, lorsque les médecins espèrent une récupération en cas de crise aiguë, ils tentent de préserver le coeur en le déchargeant temporairement de son travail.
Les systèmes de circulation extracorporelle en sont l'instrument. Ils sont formés d'un circuit conduisant le sang du corps vers une pompe extracorporelle et, lorsque le malade est en situation d'arrêt ventilatoire, vers un oxygénateur, d'où le sang revient oxygéné dans le corps. Ce circuit est établi entre une artère et une veine périphériques par de petits tuyaux appelés 'canules' qui traversent la peau. Le sang est aspiré à travers une pompe extracorporelle centrifuge : c'est un dispositif muni d'aubes radiales qui, en tournant, propulse le sang avec un débit proportionnel à la vitesse de rotation.
Cependant, ce circuit provoque un important traumatisme sanguin : éclatement des globules rouges, dû au choc mécanique, mais aussi dénaturation des protéines du sang et réaction inflammatoire liée à l'activation des globules blancs (principaux effecteurs de l'immunité) et des plaquettes (cellules responsables de la coagulation du sang). C'est pourquoi l'assistance extracorporelle ne peut excéder quelques jours. En outre, pour pallier les risques d'embolie, le malade doit absorber des médicaments anticoagulants (généralement de l'héparine), dont les effets secondaires, saignements ou réaction allergique, ne sont pas négligeables.
Une alternative consiste à mettre en place, au sein même du ventricule gauche, une hélice de type 'vis sans fin' , qui aspire le sang dans la cavité ventriculaire et l'éjecte dans l'aorte (2). Cette hélice a été conçue en 1985 par un ingénieur américain, Richard Wampler, qui s'est inspiré de l'observation en Egypte de meuniers utilisant une vis sans fin pour hisser leur grain. L'hélice (environ 9 millimètres de long) est introduite par l'artère fémorale au moyen d'un cathéter souple. Une fois en place, elle est entraînée à grande vitesse (25 000 tours par minute) par un câble, protégé par une gaine en Téflon et mû par un moteur électrique extracorporel. Ce système, baptisé 'hémopompe', soulage notablement le ventricule défaillant. Se passant d'oxygénateur, il est adapté aux cas où la fonction pulmonaire reste assurée. Il a cependant ses limites, liées aux difficultés d'insertion, à la formation de caillots dans la cavité ventriculaire et à l'insuffisance du débit sanguin qu'il autorise : 3,5 litres de sang par minute, contre 5 à 6 pour un coeur sain. Son emploi ne peut donc excéder quelques jours.
La deuxième grande catégorie de systèmes regroupe les appareils destinés aux malades dont le coeur ne pourra pas récupérer spontanément ses fonctions, permettent une assistance cardiaque prolongée. Ainsi les 'coeurs de Jarvik' du nom de leur premier concepteur, sont implantés en lieu et place du coeur natif. Le chirurgien excise les deux ventricules malades. Puis, sur les oreillettes laissées en place, il branche les substi-tuts ventriculaires implantés dans la cage thoracique. Ces substituts sont des chambres cloisonnées par une membrane en deux compartiments. L'un contient le sang, l'autre de l'air pulsé. L'air déplace la membrane à intervalles réguliers, chassant ainsi le sang vers l'artère pulmonaire ou vers l'aorte. Des canules traversent la peau au niveau du thorax, reliant le compartiment gazeux à un compresseur extracorporel, volumineux et peu mobile, qui produit l'air comprimé actionnant la membrane.
Ce dispositif, commercialisé par la société Cardiawest, de Tucson (Arizona), présente de sérieux inconvénients : l'autonomie du malade, relié en permanence au compresseur, reste très limitée. De surcroît, le risque infectieux dû aux tuyaux qui traversent la peau est important. Enfin les chambres ventriculaires sont encombrantes (900 cm3) et compriment poumons et oreillettes, altérant les fonctions pulmonaire et circulatoire. Néanmoins, 'ce système reste parfois la seule solution, notamment quand un infarctus provoque la rupture de la cloison entre les deux ventricules' dit Daniel Loisance.
Un autre procédé de suppléance durable consiste à laisser le coeur intact et à brancher les ventricules artificiels en dérivation sur les ventricules naturels. Ceux-ci continuent de laisser passer le sang, mais ils battent à vide, indépendamment du ou des ventricules artificiels. Les chambres ventriculaires, intra- ou extracorporelles, sont reliées au coeur natif par des tubes. Le sang est aspiré dans une des oreillettes et réinjecté dans l'artère pulmonaire (ventricule droit) ou dans l'aorte (ventri-cule gauche). Ces ventricules artificiels sont constitués de cinq éléments. La chambre ventriculaire proprement dite contient le compartiment sanguin, où le sang est pompé grâce à divers types d'énergie : pneumatique (dispositif à air pulsé), hydraulique (modèle similaire, où l'air est remplacé par de l'huile), centrifuge (le sang est propulsé par la rotation d'un système à aubes), électrique (le compartiment sanguin est un sac que vient comprimer le déplacement d'un piston mû par énergie électrique) ou électromagnétique (le compartiment sanguin est comprimé par le brusque rapprochement de deux bobines de fil conducteur au passage d'un courant).
Deuxième élément : des valves qui, à l'entrée et à la sortie de la chambre ventriculaire, assurent la progression du sang dans la bonne direction.
Troisième élément : le transformateur, implanté, convertit l'énergie électrique en une forme utilisable pour le pompage du sang. Ainsi, dans le modèle électrique, la rotation du moteur électrique génère un mouvement de translation alternative dans un système de cames : la pièce rotative est munie de saillies qui, à chaque tour, soulèvent un levier s'appuyant sur elles. Ce levier adopte alors un mouvement de va-et-vient qui actionne le piston comprimant le compartiment sanguin.
Quatrième élément : la source d'énergie, toujours extracorporelle dans les modèles actuels. Il s'agit d'un compresseur dans les modèles pneumatiques, d'un moteur électrique ou de batteries dans les modèles centrifuge, électrique ou électromagnétique. Enfin, un système de régulation adapte le débit du sang aux besoins de l'organisme en oxygène. Ces besoins sont évalués par la mesure du débit du sang qui revient aux ventricules.
Parmi les dispositifs que nous venons de décrire, les ventricules extracorporels assurent une assistance de quelques semaines. La plupart fonctionnent à l'énergie pneumatique. En 1983, un premier malade était équipé d'un mono-ventricule pneumatique extracorporel par les professeurs Don Hill et John Farrar, au Medical Pacific Center de San Francisco. En 1986, un premier malade français a bénéficié d'un biven-tricule extracorporel, dans l'équipe d'Alain Carpentier. Ce patient, qui a pu être transplanté ultérieurement avec succès, vit encore aujourd'hui.
Le caractère extracorporel d'une partie de ces dispositifs les rend difficiles à supporter pour le malade. Le compresseur, volumineux (1 mètre de haut sur 0,60 mètre de large et autant de profondeur), est très peu mobile. Le patient doit rester hospitalisé jusqu'à ce qu'il soit greffé. Enfin, le risque infectieux n'est pas négligeable, du fait des canules qui traversent la peau. Le coût d'un ventricule pneumatique extracorporel varie de 100 000 à 250 000 francs, à quoi il faut ajouter le coût de la surveillance du malade pendant la durée de l'assistance.
Pour se rapprocher du véritable coeur artificiel entièrement implantable, biventriculaire et quasi définitif, il fallait donc réduire l'encombrement des prothèses, en s'affranchissant de l'élément le plus volumineux : le compresseur. C'est pourquoi l'on s'est progressivement tourné vers des systèmes à énergie électrique, dont la source est facilement miniaturisable sous forme de piles.
Dans ces systèmes intracorporels , le ventricule artificiel (gauche, presque toujours) est implanté dans la paroi abdominale, tout comme le transformateur d'énergie. Il est branché en dérivation entre la pointe du ventricule natif gauche, qui reste en place, et l'aorte. Seuls sont déportés en dehors du corps le système de régulation et la source d'énergie. Celle-ci est constituée de batteries rechargeables, d'une autonomie d'environ quatre heures. Les batteries sont portées à la ceinture ou en bandoulière. Le malade peut donc se déplacer librement, l'énergie électrique étant transmise au ventricule artificiel par un câble électrique qui traverse la peau. Ces systèmes peuvent rester implantés plusieurs mois voire plusieurs années.
Deux modèles, tous deux américains, sont utilisés en clinique humaine : le ventricule Novacor (de la compagnie Baxter) et le ventricule TCI (de Heartmate). Le système Novacor, dans sa version actuelle, a été implanté pour la première fois chez l'homme en 1993, dans le service de Daniel Loisance. Il s'agit d'un système électromagnétique : la chambre ventriculaire comporte une bobine de fil électrique à deux bras, reliés par des ressorts au compartiment sanguin constitué d'un sac en polyuréthane. Au passage d'un courant, les deux bras se rapprochent et les ressorts viennent comprimer le compartiment sanguin, éjectant un volume de 70 millilitres de sang. L'ensemble est encapsulé dans une enceinte rigide en époxy (16 cm de long sur 13 cm de large et 6 cm d'épaisseur), qui pèse 850 grammes.
Pour permettre le remplissage et le vidage du compartiment sanguin, l'intérieur de la chambre ventriculaire est mis en communication avec l'atmosphère extérieure par un conduit contenu dans le câble d'alimentation électrique. Un filtre, placé à l'interface avec la peau, assure la stérilité de l'air ainsi introduit. Cependant, le malade ne doit prendre ni bain, ni douche, afin d'éviter la pénétration de l'eau.
Le modèle électrique TCI, plus récent que Novacor, est en cours d'évaluation depuis dix-huit mois aux Etats-Unis. Il n'est pas encore utilisé en France. Dans ce système, le compartiment sanguin est comprimé par une membrane en polyuréthane recouverte de fibres de Dacron. Cette membrane est déplacée par un piston, lui-même animé par un moteur électrique via un système de cames. Le volume de sang éjecté à chaque cycle est de 80 millilitres. La surface du compartiment sanguin est recouverte de billes de titane. 'Ce revêtement rugueux pourrait diminuer le risque de thrombose et d'embolie' indique le professeur Jean-Raoul Monties, de l'hôpital de La Timone à Marseille.
Au total, plus de 600 patients dans le monde ont été équipés de ces prothèses, dont environ 500 avec le système Novacor (une quarantaine en France). Dans la moitié des cas, les malades ont pu être greffés par la suite, avec un taux de succès de 90 %. Dans l'autre moitié, malheureusement, les malades sont décédés des suites de leur maladie, le plus souvent au cours du premier mois après l'opération. Ces morts sont généralement imputables à une déchéance multi-organes liée à l'insuffisance cardiaque : reins, poumons et cerveau étaient déjà sévèrement atteints au moment de l'opération.
Mais les résultats sont parfois spectaculaires : grâce à leur ventricule artificiel, certains patients, jadis en situation désespérée, ont pu retourner vivre à leur domicile et poursuivre diverses activités. Certains vivent avec leur prothèse depuis maintenant plus de deux ans, recul maximal dont on dispose aujourd'hui. 'Ces systèmes permettent une attente dédramatisée de la greffe', dit Daniel Loisance. 'En outre, le ventricule gauche malade semble capable de récupérer, au bout de plusieurs mois, chez 10 à 15 % des insuffisants cardiaques chroniques. Ces patients pourraient alors être sevrés de leur prothèse.'
Pour autant, ces substituts cardiaques ne sont pas sans défaut. Si les risques d'infection, de thrombose ou d'embolie sont de mieux en mieux maîtrisés, il n'en va pas de même des problèmes techniques. Ainsi, les ventricules électromagnétiques sont relativement bruyants. Curieusement, ce problème est mieux toléré par le malade lui-même que par son entourage. Autre problème : les valves utilisées, les sacs ventriculaires en plastique et les systè-mes de cames sont soumis à une usure importante. Leur fonctionnement est garanti deux ans, ce qui correspond à la durée maximale d'implantation actuelle. Passé ce délai, comment se comporteront ces systèmes ? Faudra-t-il remplacer certaines pièces défectueuses ?
D'autre part, le coût de ces appareillages est important : 'Environ 1,5 million de francs, si l'on inclut l'installation et la surveillance d'une prothèse implantée en permanence', estime Jean-Raoul Monties. Néanmoins, ce coût serait comparable à celui de la prise en charge médicamenteuse des insuffisants cardiaques, selon Daniel Loisance.
Un progrès technique attendu est l'affranchissement du câble électrique transcutané. L'énergie des batteries sera transmise au système à travers la peau par induction électromagnétique. Un courant électrique alternatif passera à travers une bobine placée à l'extérieur du corps dans un appareil porté à la ceinture ; il y créera un champ magnétique dont la variation induira le passage d'un courant à travers une seconde bobine implantée dans l'abdomen en prolongement de la première bobine. D'autre part, comme on supprimera le câble transcutané permettant la communication de la chambre ventriculaire avec l'atmosphère extérieure, il faudra compenser autrement les variations de volume liées à la compression du compartiment sanguin. On envisage d'implanter dans le thorax une 'chambre de compensation volumétrique' remplie de gaz, qui injectera à intervalles réguliers un volume de gaz équivalent au volume comprimé dans la chambre ventriculaire. Cependant, cette chambre augmentera l'encombrement de l'appareil. De plus, les chambres actuellement étudiées ne sont pas parfaitement étanches, ni imperméables aux gaz.
Si ces dispositifs deviennent opérationnels, on aura quasiment réussi à faire un coeur artificiel total. Il faudrait alors systématiser le substitut biventriculaire, et pas seulement monoventriculaire. Il ne resterait plus ensuite qu'à parvenir à réaliser une source d'énergie implantable pour atteindre l'objectif.
La conception d'un coeur artificiel total se heurte encore à de nombreux problèmes. Pour Daniel Loisance, le premier d'entre eux est clinique (3) : les indications respectives des systèmes actuels restent à préciser, en regard des besoins potentiels en coeurs artificiels. Par ailleurs, on ne dispose pas à l'heure actuelle de biomatériaux parfaitement inertes. La mise en place d'une prothèse s'accompagne toujours d'un risque de réactions locales ou générales telles que thrombose, embolie ou réaction inflammatoire. La miniaturisation des prothèses constitue un autre obstacle technologique : les systèmes actuels sont trop volumineux (la chambre ventriculaire occupe environ 1 250 cm3) et trop lourds (la chambre ventriculaire pèse environ 0,8 kg, le transformateur 0,8 kg, la batterie 1,2 kg). Quant à la mise au point d'un système de régulation capable d'adapter le débit sanguin à l'effort physique, à l'émotion ou à un accident, elle reste à réaliser.
Sur un autre plan, l'acceptation par la société des coeurs artificiels reste à conquérir. Leur coût important imposera en effet des choix délicats, relevant de l'économie autant que de l'éthique : comme dans toute médecine de pointe, la question se posera de savoir jusqu'où il faut aller dans la tentative de prolonger une existence menacée, et à quel prix.
Mais arrivera-t-on vraiment à réaliser le coeur artificiel total et, si oui, dans quel délai ? Les avis des spécialistes divergent. 'D'ici 2 à 50 ans' répond, énigmatique, Alain Carpentier, qui étudie depuis sept ans un projet de coeur artificiel total en partenariat avec un industriel français. 'Pas avant l'an 2000, pour un ventricule artificiel permanent, et pas avant l'an 2010 pour un coeur artificiel total' renchérit Jean-Raoul Monties qui travaille sur un autre projet. Daniel Loisance est plus réservé : 'A mesure que les systèmes d'assistance ou de suppléance cardiaque actuels seront de mieux en mieux maîtrisés, et leurs indications de plus en plus précises, on découvrira peut-être que les besoins en ce véritable coeur artificiel sont limités, voire exceptionnels' ."

Article de Florence Rosier
(1) A. Carpentier, "Stratégie des thérapeutiques innovantes", 2e Colloque de recherche clinique de l'AP-HP, Paris, 6 et 7 décembre 1993, 340.
(2) D. Loisance, Encycl. Méd. Chir., Cardiologie-Angéiologie, 11-038-E-10, 1993, 6 p.
(3) D. Loisance, The International Journal of Artificial Organs , 16, n° 5 , 231, 1993.
http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=20224

Transplantations et Conscience... en Chine

"La suggestion que les receveurs d'organe pourraient recevoir également des mémoires ou même l'âme du donneur, vient de ces cas médicaux.
Quelques scientifiques courageux commencent à déclarer que nos mémoires et traits de caractère sont encodés non seulement dans notre cerveau, mais également dans tout le corps. La conscience, disent t-ils, est créée par chaque cellule vivante dans le corps, agissant de concert avec toutes.
En effet, ils revendiquent que nos coeurs, nos foies, et chaque organe du corps stockent nos mémoires, dirigent nos émotions, et nous imprègnent de nos propres caractéristiques individuelles. Notre corps entier, pensent t-ils est le siège de l'âme, pas uniquement le cerveau.
Si l'un de ces organes est transplanté dans une autre personne, des parties de ces mémoires et peut-être d'autres éléments de l'âme, peuvent aussi être transférés.
Il y a maintenant plus de 70 cas documentés où des patients transplantés ont 'hérité de traits de personnalité' des donneurs. Chaque cas répertorié est un défi au statut quo médical.
Un cas célèbre étudié dans l'équipe du Professeur Schwartz, de l'université d'Arizona, est celui du garçon de 18 ans qui écrivait des poèmes , composait des chansons, et est mort dans un accident de voiture. Un an après sa mort, ses parents sont tombés sur l'enregistrement inachevé d'une chanson qu'il avait écrite et intitulée: 'Danny, mon coeur est à toi'. Le garçon chantait comment il se sentait destiné à mourir et à donner son coeur. Après sa mort, son coeur a été transplanté dans le corps d'une fille de 18 ans, appelée Danielle.
Quand les parents du garçon ont rencontré Danielle, ils lui ont fait entendre la musique et quoiqu'elle n'ait jamais entendu la chanson, elle connaissait les paroles et a terminé la composition de la musique.
Dans un autre cas, un homme a développé une passion pour la musique classique après une transplantation cardiaque. Le donneur de 17 ans était musicien, il est mort d'une balle perdue en tenant un violon contre lui.
Ces effets de transplantations d'organes ne concernent pas uniquement le coeur. Les reins transportent aussi les caractéristiques de leurs donneurs. Lynda Gammons a donné un rein à son mari. Depuis l'opération, il pense avoir pris plusieurs aspects de la personnalité de sa femme. Il s'est subitement pris de passion pour faire la cuisine, les courses, pour jardiner et faire le ménage. Avant l'opération, il y était pratiquement allergique. Il a aussi adopté un chien, alors qu'avant, il était 'plutôt chat'.
Facile de mettre tout cela au rebut,mais les autorités chinoises s'intéressent beaucoup aux travaux du Professeur Schwartz et ont entamé un programme de surveillance des transplantés.
Puisque les organes donnés viennent de prisonniers politiques exécutés, on peut penser que les pouvoirs sont inquiets d'une 'épidémie possible de pensées politiques' qui s'étendraient à cause des transplantations."
http://88.191.91.156/SMF/index.php?topic=2806.0

Lyon : greffe hépatique donneur vivant (parent/enfant) : mobilisation des greffés hépatiques

A Lyon, le professeur Olivier Boillot serait "le seul chirurgien à pratiquer des greffes pédiatriques avec donneur vivant". Responsable de l’Unité de Transplantation Hépatique de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon, le service qu'il dirige est pourtant menacé de fermer ! Une pétition circule actuellement, car des parents inquiets veulent pouvoir donner un petit lobe de leur foie afin que vive leur enfant, menacé par une grave maladie hépatique, pour laquelle le seul traitement envisageable est la transplantation. Si le professeur Olivier Boillot et son équipe (service) doivent cesser leur activité à compter du 13/09/2010, qui va opérer les parents donneurs et les enfants receveurs ? Le don d'un lobe de foie de son vivant présenterait-il des risques ? Est-il moins risqué de donner un lobe de son foie à un enfant qu'à un adulte ? (On pourrait imaginer que pour un enfant, un petit morceau de foie suffit ...) Combien de donneurs sont morts en France des suites de cette opération, depuis le début de cette activité ? Existe-t-il une volonté politique de freiner ce genre d'activité, alors que nul n'ignore le douloureux contexte de pénurie d'organes à greffer ? Message d'un parent d'enfant greffé à l'Agence de la Biomédecine, l'institution qui encadre l'activité des transplantations d'organes. En 2005, cette institution a pris le relais de l'Etablissement Français des Greffes (l'EFG)
"Je m'appelle Nicolas et je suis le papa d'Axel (21 mois) greffé depuis le 22 juin 2010 par le professeur Olivier Boillot grâce à un donneur vivant (sa maman). Axel est arrivé en pleine forme sur la greffe. Pourquoi ?? Tout simplement, c'est grâce à un don vivant. En un mois Axel a eu une greffe. Le professeur Boillot a été le premier en france à réaliser en 1992 la première greffe grâce à un don vivant. Le professeur Boillot maitrise cette méthode. Et vues les listes d'attente c'est vraiment l'avenir. Mais malheureusement le professeur fait de l'ombre !!! La direction des hospices civils de Lyon nous assure que le Professeur Olivier Boillot est le grand responsable de la transplantation hépatique aux HCL mais sans autorité institutionnelle et aujourd’hui aucun organigramme n’est à même d’avaliser ce propos tenu par le directeur de la stratégie, Monsieur Bruno Barral. Aucune organisation institutionnelle ne semble être en place à ce jour.
En 2009, les 2/3 des greffes de foie ont été réalisées par Monsieur BOILLOT sur le site de l’Hôpital Edouard Herriot (HEH), toutes les possibilités de greffe hépatique - bipartition, greffe pédiatrique, donneur vivant, greffe domino - n’ont lieu que dans le service de ce même hôpital. Il apparaît pour le moins surprenant que l’on ne prenne pas en compte cet état de fait. On est en droit de se demander si l’accès aux soins est le même pour tous, et principalement pour les malades graves acceptés sur liste d’attente gérée par votre Agence : depuis l’instauration des astreintes alternées entre les deux équipes pour les malades de l’hôpital Edouard Herriot (HEH) voulues par la gouvernance des Hospices civils de Lyon, des anomalies inquiétantes se sont produites sortant de la liste des malades lourds se trouvant en service de réanimation.
L’Agence de Biomédecine assure la répartition et l’attribution des greffons pour un malade donné, que l’équipe médicale de HEH du professeur Boillot soit d’astreinte ou pas : il semble fondamental et juste que le patient auquel un greffon est attribué - vu le score d’attribution national donné par l’Agence - ne puisse être récusé sans motif plausible et sérieux.
Des greffons pédiatriques ont été proposés par l’Agence et ont été refusés pendant une période d’astreinte de l’hôpital de la Croix Rousse (Un professeur et deux chirurgiens). Avant ce refus, la moindre des choses eut été de prendre contact avec l’équipe habituée à ce type d’intervention (HEH du professeur Boillot), et le passé est là pour nous assurer qu’astreinte ou pas, elle était toujours disponible pour soulager et prolonger la vie de malades en grande difficulté. Aussi nous vous laissons imaginer la détresse des parents d’enfants en attente de greffe pédiatrique s’ils venaient à apprendre de tels faits.
Actuellement, on ne sait que nous dire que la transplantation pédiatrique continuera avec des équipes pédiatriques suisses ou d’ailleurs !
Avoir créé un centre de transplantation hépatique, dépenser de tels fonds publics pour arriver à de telles dérives ne peut qu’inquiéter les malades greffés qui, aujourd’hui, se posent une seule question : vu le nombre de malades inscrits sur liste, ce centre unique pourra t-il effectuer les 100 greffes auxquels Lyon peut justement prétendre et avec quels chirurgiens ?
Cette situation est absolument scandaleuse et nous ne pourrons pas longtemps empêcher des actes isolés de greffés envisageant de dénoncer par voies de presse ces graves dysfonctionnements qui ne pourront que nuire aux dons d’organes dont la pénurie est toujours aussi inquiétante. Cette situation est inacceptable.
MOBILISATION des Greffés Hépatiques. Je vous remercie et compte sur votre soutien, il faut fortement nous mobiliser."
Nicolas Curt, Parent d’enfant greffé.
Présentation de la motion du collectif de soutien au Professeur Olivier BOILLOT de l’Hôpital Edouard Herriot à Lyon (69)

Pourquoi ce collectif ? Quel est son but ? Qui le compose ?
"Début septembre 2010, la Direction Générale des Hospices Civils de Lyon, sous l’impulsion de l’Agence Régionale de la Santé, regroupe le plus important centre de greffes hépatiques de Lyon qui est à l’hôpital Edouard Herriot sous la responsabilité du Professeur Olivier BOILLOT, à l’Hôpital de la Croix-Rousse à Lyon avec le centre de greffes hépatiques placé sous la responsabilité du Professeur C. DUCERF.
Il est d’ores et déjà important de rappeler, pour mesurer ce que représentent les activités de transplantations hépatiques sur les Hospices Civils de Lyon, que le Professeur Olivier BOILLOT réalise à l’Hôpital Herriot la plupart des 60 à 70 greffes hépatiques annuelles, alors que le centre de transplantations hépatiques de l’Hôpital de la Croix-Rousse en réalise seulement une trentaine par an, avec trois chirurgiens transplanteurs (Messieurs les Professeurs C. DUCERF et J.Y. MABRUT et un praticien hospitalier).
En clair, tout laisse à penser que pour l’équipe de transplantation de l’Hôpital de la Croix-Rousse, la greffe hépatique n’est pas une priorité chirurgicale. Les chiffres sont là pour en attester.
Il convient de préciser et ceci sans porter de jugement sur les compétences affirmées des chirurgiens transplanteurs hépatiques des deux centres de transplantations lyonnais que seul le professeur BOILLOT réalise en plus de la greffe adulte classique de foie. Je vous invite à venir sur notre blog de soutien pour avoir plus de détails sur notre collectif."
"C'est une question de vie ou de mort".
Nicolas CURT parent d'enfant greffé.
Blog de soutien pour le Professeur BOILLOT

Breaking news for the International Congress of the Transplantation Society in Vancouver

"There are breaking news for the International Congress of the Transplantation Society in Vancouver attended by some 4000 transplant experts and company leaders from today [Aug. 15, 2010] to next thursday.
Amnesty International explicitely addresses the congress in Vancouver and holds global pharmaceutical companies responsible for their transplant activities in China. DAFOH appeals to pharmaceutical companies to refrain from clinical transplant studies in China. And most surprisingly, Novartis declared publicly a moratorium for clinical transplant trials in China and announced further steps."
These are the three news:
- A public call of Amnesty International to end the use of organs from executed prisoners including a call on pharmaceutical companies "to ensure that they do not directly or indirectly assist, encourage or support the sourcing of organs from executed prisoners."
- The very promising reaction of Novartis on this call. Novartis supports the AI call, declares a moratorium for clinical transplant trials in China, and works on an meeting of all actors to take next steps.
- A public "DAFOH statement on Clinical Trials that involve Transplants of unknown Origin". It appeals to research and pharmaceutical companies to refrain from performing clinical trials in transplant medicine in the People’s Republic of China.
Amnesty International Public Call
"AMNESTY INTERNATIONAL CALLS FOR THE END TO THE USE OF ORGANS FROM EXECUTED PRISONERS" Taking the opportunity of the TTS Congress Amnesty International published the Amnesty call explicitely addresses leaders from pharmaceutical companies at the Vancouver congress saying: "On 15-19 August 2010, leaders from pharmaceutical companies will join experts from around the world to participate in the XXIII International Congress of the Transplantation Society. Amnesty International is taking the opportunity of this Congress to call on pharmaceutical companies to collectively:
* declare their commitment to respecting human rights;
* condemn the practice of sourcing organs from executed prisoners; and
* undertake to carry out human rights due diligence, including throughout their value chains, so as to become aware of, prevent and address adverse human rights impacts, and to ensure that they do not directly or indirectly assist, encourage or support the sourcing of organs from executed prisoners."
The call is published on the Amnesty website in Switzerland where the global pharmaceutical companies Roche and Novartis have their headquarters.
In the introduction to this call the Swiss Section of Amnesty says:
"La Section suisse d’Amnesty International lance un appel demandant au gouvernement chinois et aux entreprises pharmaceutiques, et en particulier à Roche et Novartis, de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les violations de droits humains lors des transplantations d’organes en Chine.
Les leaders des entreprises doivent faire preuve d’une diligence particulière afin de ne pas soutenir ou bénéficier, de façon directe ou indirecte, d’organes prélevés sur les condamnés à mort lors de la recherche et de la commercialisation de médicaments immunosuppresseurs. Il est nécessaire qu’ils se dotent de lignes directives communes, soumises à des expertises indépendantes, pour éviter de se rendre complices d’abus."
Reactions of Novartis and Roche to the Amnesty Public Call:
The respected newspaper Le Temps for the french speaking Switzerland featured this Amnesty Call in an excellent article reporting the very promising response of Novartis and the disappointing response of Roche on this call: "....Novartis observe un moratoire de ses tests cliniques de médicament antirejet en
Chine. Son porte-parole, Satoshi Sugimoto, explique que Novartis 'soutient l’appel public international d’Amnesty' et travaillera à unir tous les acteurs pour 'les prochaines mesures'. Le groupe précise encore qu’il entend promouvoir le dialogue et l’éducation en Chine pour surmonter les défis éthiques de la donation d’organes.
Roche est pour sa part dans le viseur des ONG. En janvier, à Davos, l’entreprise s’est vu décerner par la Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace Suisse un 'prix de la honte' pour ses 'pratiques non éthiques de transplantation'. Selon la DB, Roche testait alors son médicament CellCept sur quelque 300 organes transplantés dans diverses cliniques chinoises. La société bâloise n’a pas répondu aux sollicitations du Temps....'
The article also quotes David Matas:
'... Pour David Matas, un avocat récompensé au début de l’année par la section suisse de la Société internationale pour les droits de l’homme pour sa lutte contre le trafic d’organes en Chine, les codes de conduite des médecins sont insuffisants. Même si les Chinois disent que les organes ne proviennent pas de prisonniers, on ne leur demande pas d’en apporter la preuve. Souvent, les médecins chinois ne disent pas la vérité. L’industrie pharmaceutique ne fait pas d’enquête ou ne cherche pas à savoir. Il est clair que presque toutes les transplantations dans ce pays proviennent de prisonniers.' L’avocat canadien dit bien prisonnier. Car il pense qu’il n’y a pas que les condamnés à mort qui servent de réserves d’organes. Ses recherches l’ont amené à conclure que des détenus du mouvement spirituel Falun gong faisaient l’objet de prélèvement d’organes sans leur consentement et parfois au prix de leur vie....'
DAFOH also took the opportunity of the TTS congress to make on its website a "DAFOH Statement on Clinical Trials that involve Transplants of unknown Origin." It says: "According to transplant figures that Dr. Jiefu Huang, Vice Health Minister of the People's Republic of China, has presented at the Madrid Conference on Organ Donation and Transplantation in March 2010, approximately 60-90% of the transplantations performed in China use organs that stem from executed prisoners, and we add, might include organs that stem from Falun Gong practitioners whose organs are forcibly harvested while still alive. This goes along with a high likelihood that transplants used in clinical trials in transplantation medicine in China are actually procured in a way that is banned by ethical standards of all major medical organizations. For this reason, DAFOH adds in its appeal to research and pharmaceutical companies to refrain from performing clinical trials in transplant medicine in the People’s Republic of China."
Source:
Amnesty International

XXIII Congress of the International Transplantation Society

Aug. 15-19/2010, Vancouver Convention Center, Canada
==> TTS 2010 Scientific Program

Discours de l'avocat canadien David Matas, activiste des droits de l'homme : thème : le trafic d'organes en Chine : bilan et perspectives : version anglaise :
==> Ending Abuse of Organ Transplantation in China

Merci à David Matas et David Kilgour pour leur aimable autorisation à diffuser ce document !

Les prélèvements d’organes sur des prisonniers en Chine

Appel à clarifier les prélèvements d’organes sur des prisonniers en Chine
"Amnesty International Suisse veut un code de conduite pour les entreprises actives dans la transplantation d’organes en Chine, un pays qui utilise des condamnés à mort. Novartis répond favorablement. Roche se tait.
Ils seront plus de 4000 experts à participer dès dimanche à Vancouver au 23e congrès international de la Société de transplantation : médecins, chirurgiens, chercheurs et représentants de l’industrie pharmaceutique. Il sera question de cœurs, de reins, de foies et de dons d’organes. Ce n’est pas prévu au programme, mais ces spécialistes du monde entier seront aussi interpellés sur le cas particulier de la Chine, un pays qui pratique dix mille transplantations d’organes par an et qui reconnaît qu’une majorité de ceux-ci proviennent de condamnés à mort.
A la veille de cette réunion, la section suisse d’Amnesty International (AI) lance un appel aux entreprises du secteur afin qu’elles se dotent 'd’un code de conduite commun, soumis à des expertises indépendantes, pour éviter de se rendre complice d’abus' des droits de l’homme. 'C’est une occasion inespérée, ils seront tous ensemble', explique Danièle Gosteli Hauser, la responsable économie et droits humains à la section suisse d’AI.
L’appel vise en réalité prioritairement deux sociétés : Roche et Novartis, leaders mondiaux dans le développement de médicaments contre le rejet d’organes transplantés et pionniers sur le marché chinois. 'Nous espérons que ces deux entreprises prendront contact avec les autres groupes pharmaceutiques pour se doter d’un code de conduite, explique Danièle Gosteli Hauser. Ce serait un message très fort en direction du gouvernement chinois pour qu’il renforce l’application de sa législation sur les transplantations et le trafic d’organes.'
Le lucratif trafic d’organes en Chine a été mis en lumière en Suisse par le récent témoignage d’un ex-policier qui a demandé l’asile après avoir témoigné de la façon dont les prisonniers qu’il menait au peloton d’exécution partaient agonisants vers une clinique où des médecins prélevaient leurs organes (...). Ignorée du grand public, cette pratique est pourtant partiellement reconnue par les autorités de Pékin. Le vice-ministre chinois de la Santé, Huang Jiefu, a avancé le chiffre de 90 pour cent d’organes transplantés qui proviennent de condamnés à mort. Il a par ailleurs précisé, lors d’une conférence internationale, que c’était une erreur.
En mars 2007, la Chine s’est dotée d’une nouvelle réglementation qui interdit le commerce d’organes et oblige à obtenir l’accord du donneur. En août 2009, Pékin a mis en place un projet pilote de donation d’organes dans dix villes et provinces. Au niveau international, l’OMS et les professionnels de la branche suivent par ailleurs des règles éthiques très strictes. Alors pourquoi ce nouveau code? 'Il faut aller plus loin en matière de transparence pour identifier les sources de donneurs, explique Danièle Gosteli Hauser. La législation chinoise n’exclut pas explicitement les condamnés à mort en tant que donneurs. Or l’accord d’un condamné à mort n’est pas acceptable car il vit dans un univers coercitif et ne peut donner son consentement volontaire.'
Pour David Matas, un avocat récompensé au début de l’année par la section suisse de la Société internationale pour les droits de l’homme pour sa lutte contre le trafic d’organes en Chine, les codes de conduite des médecins sont insuffisants. 'Même si les Chinois disent que les organes ne proviennent pas de prisonniers, on ne leur demande pas d’en apporter la preuve. Souvent, les médecins chinois ne disent pas la vérité. L’industrie pharmaceutique ne fait pas d’enquête ou ne cherche pas à savoir. Il est clair que presque toutes les transplantations dans ce pays proviennent de prisonniers.' L’avocat canadien dit bien prisonnier. Car il pense qu’il n’y a pas que les condamnés à mort qui servent de réserves d’organes. Ses recherches l’ont amené à conclure que des détenus du mouvement spirituel Falun gong faisaient l’objet de prélèvement d’organes sans leur consentement et parfois au prix de leur vie.
Novartis observe un moratoire de ses tests cliniques de médicament antirejet en Chine. Son porte-parole, Satoshi Sugimoto, explique que Novartis 'soutient l’appel public international d’Amnesty' et travaillera à unir tous les acteurs pour 'les prochains pas'. Le groupe précise encore qu’il entend promouvoir le dialogue et l’éducation en Chine pour surmonter les défis éthiques de la donation d’organes.
Roche est pour sa part dans le viseur des ONG. En janvier, à Davos, l’entreprise s’est vu décerner par la Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace Suisse un 'prix de la honte' pour ses 'pratiques non éthiques de transplantation'. Selon la DB, Roche testait alors son médicament CellCept sur quelque 300 organes transplantés dans diverses cliniques chinoises. La société bâloise n’a pas répondu aux sollicitations du Temps.
'Les études de Roche aujour d’hui en Chine sont absolument mineures et concernent 100 à 200 personnes, explique Franz Immer, le directeur de Swisstransplant. La situation des entreprises suisses est très claire : elles ne participent pas à un commerce d’organes de condamnés à mort. Leurs standards éthiques sont très élevés.' Se contenter des explications chinoises n’est-il pas une façon de se voiler la face? 'Il n’y a qu’en Europe que l’on peut tracer en toute transparence la source des organes. En Chine, les mentalités sont différentes, la valeur d’une personne n’est pas la même. Mais c’est inacceptable.' Le directeur n’a pas connaissance de Suisses qui auraient bénéficié d’une transplantation en Chine. Swisstransplant soutient l’appel d’AI. 'En Europe, les Etats ne veulent pas agir contre la Chine, précise Franz Immer. Car ils craignent les conséquences pour leurs relations économiques.'"
Article de Frédéric Koller

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/72759116-a71a-11df-aeb8-0c7af7c72949%7C0

Appel au gouvernement chinois et aux entreprises pharmaceutiques

"Du 15 au 19 août 2010, les dirigeant·e·s des entreprises pharmaceutiques rejoindront les expert·e·s du monde entier dans le cadre du 23e Congrès international de la Société de Transplantation (Transplantation Society), qui se tiendra à Vancouver.
La Section suisse d’Amnesty International lance un appel demandant au gouvernement chinois et aux entreprises pharmaceutiques, et en particulier à Roche et Novartis, de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les violations de droits humains lors des transplantations d’organes en Chine. Les leaders des entreprises doivent faire preuve d’une diligence particulière afin de ne pas soutenir ou bénéficier, de façon directe ou indirecte, d’organes prélevés sur les condamnés à mort lors de la recherche et de la commercialisation de médicaments immunosuppresseurs. Il est nécessaire qu’ils se dotent de lignes directives communes, soumises à des expertises indépendantes, pour éviter de se rendre complices d’abus."

Japon : Premier cas de don d'organes sous la nouvelle législation

"Pour la première fois au Japon, des organes ont été prélevés sur un patient en état de mort cérébrale, sans que celui ci n'ait signé de consentement écrit. Depuis la révision de la loi sur le don d'organe validée fin juillet, le double consentement, signé par la patient et sa famille, n'est plus nécessaire.
Setsuko Konaka, directeur du réseau japonais des transplantations des organes, raconte au Japan Times : 'Dans une conversation, le patient avait dit à sa famille qu'il espérait donner ses organes. La famille a décidé de respecter sa décision'.
'Auparavant, il y avait des familles qui voulaient que les organes de leurs proches soient donner parce que le patient en avait exprimer le souhait verbalement. Mais ce n'était pas possible. C'est donc une étape en avant', poursuit le docteur.
Décédé lundi suite à un accident de voiture dans la région de Tokyo, le jeune homme d'une vingtaine d'années est pris en exemple par le réseau japonais des transplantations d'organes. Grâce à lui, cinq vies pourront être sauvées à travers le Japon.
Selon l'agence Kyodo, son coeur et ses poumons seront donnés à deux autres hommes d'une vingtaine d'années à Osaka et à Okayama. Son foie ira à une femme sexagénaire de Tokyo, son pancréas et l'un de ses reins à une femme quinquagénaire de Fujita. L'autre rein étant destiné à un adolescent de la préfecture de Gunma.
La nouvelle législation autorise également le don d'organe de mineurs de moins de 15 ans. A cause des anciennes mesures strictes, seuls 87 personnes déclarées en état de mort cérébrale ont pu donner leurs organes depuis 1997. 36 000 personnes sont en attente de transplantation au Japon."
Source :

L'homme qui n'aurait jamais dû mourir : Premier décès en France d'un donneur de foie (2000)

A Lyon, le professeur Olivier Boillot serait "le seul chirurgien à pratiquer des greffes pédiatriques avec donneur vivant". Responsable de l’Unité de Transplantation Hépatique de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon, le service qu'il dirige est pourtant menacé de fermer ! Une pétition circule actuellement, car des parents inquiets veulent pouvoir donner un petit lobe de leur foie afin que vive leur enfant, menacé par une grave maladie hépatique, pour laquelle le seul traitement envisageable est la transplantation. Si le professeur Olivier Boillot et son équipe (service) doivent cesser leur activité à compter du 13/09/2010, qui va opérer les parents donneurs et les enfants receveurs ? Le don d'un lobe de foie de son vivant présenterait-il des risques ? Est-il moins risqué de donner un lobe de son foie à un enfant qu'à un adulte ? (On pourrait imaginer que pour un enfant, un petit morceau de foie suffit ...) Combien de donneurs sont morts en France des suites de cette opération, depuis le début de cette activité ? Existe-t-il une volonté politique de freiner ce genre d'activité, alors que nul n'ignore le douloureux contexte de pénurie d'organes à greffer ? Voici un article de novembre 2000, rendant compte du décès d'un donneur dans le cadre d'un don de foie de son vivant (adulte/adulte).
"Il y a trois semaines, un homme de 32 ans, militaire de formation, en pleine santé et ne présentant aucun signe apparent de risque opératoire, est mort après avoir, quelques jours auparavant, donné la moitié de son foie à son frère atteint d'une grave cirrhose. Le professeur Olivier Boillot, qui a conduit l'opération, ne s'en remet pas: 'Parfois, je me dis que peut-être on est un peu fous. Mettre en danger la vie de quelqu'un en bonne santé...' Responsable de l'unité de transplantation hépatique de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, il a été le premier en France à se lancer dans les greffes de foie à partir d'un donneur vivant. Sa réputation dans ce domaine n'est plus à faire. 'Vous imaginez, si le premier mort français après le don d'organe était survenu dans une équipe de moyenne réputation', lâche un transplanteur parisien.
Procédure respectée. Pourtant, tout avait été fait pour éviter cet accident ultime. 'On ne sait pas ce qui s'est passé', lâche le professeur Boillot. 'Tout s'était très bien passé. Le prélèvement de la moitié de son foie s'était déroulé parfaitement. De même que la greffe sur son frère.' Comme le veut la règle tacite que se sont fixés les chirurgiens, le bilan de santé du donneur était parfait. 'On ne peut pas se permettre de passer à côté d'un risque opératoire', explique le professeur Jacques Belghiti de l'hôpital Beaujon près de Paris. En Allemagne, l'été dernier, un homme est décédé après avoir lui aussi donné une partie de son foie. 'Mais, semble-t-il, il y a eu une erreur sur le bilan pré-anesthésie. Le donneur étant atteint d'une maladie hépatique non diagnostiquée', raconte Jacques Belghiti. Il s'agissait là, jusqu'à présent, du seul décès en Europe d'un donneur vivant. Aux Etats-Unis, il y en aurait eu déjà trois. Au Japon, où plus de mille greffes de foie avec donneur vivant ont été effectuées depuis dix ans (...), il n'y a eu aucun décès.
Après l'intervention réalisée à Lyon, insiste le professeur Boillot, 'tout était parfait'. Quelques jours plus tard, le donneur montre un peu de fièvre. 'On lui a fait un scanner et on a noté une petite infection pulmonaire. Mais le bilan hépatique était normal. Puis le problème infectieux s'est aggravé. Pourquoi ? On ne sait pas. Et le dimanche soir, choc septique gravissime. Sans explication. On le réopère d'urgence.' Mais c'est trop tard, et le 30 octobre, le donneur meurt.
Consternation. Les résultats de l'autopsie ne sont pas encore connus. 'Nous sommes consternés, toute l'équipe est effondrée', répète Olivier Boillot qui a prévenu aussitôt le procureur de la République. La famille de la victime attend les conclusions de l'enquête avant de décider d'engager d'éventuelles poursuites judiciaires. Olivier Boillot sait bien qu'il est au coeur de la tempête: 'Je ne sais pas ce qui va se passer. C'est un choc si fort.'
Dans son bureau de l'hôpital, il montre un joli poème, écrit et encadré par une jeune femme qui a reçu une partie du foie de sa soeur. Elle dit que la vie reprend. 'Bien sûr, il faut continuer', lâche Olivier Boillot qui s'apprête dans l'après-midi à greffer une enfant. 'Vous savez, le jeune homme qui a reçu le foie de son frère. Il va bientôt sortir de l'hôpital, tout va bien. Mais il n'arrête pas de nous dire que c'est lui qui devait mourir, et pas son frère.' Puis: 'Mon métier, c'est de faire vivre les gens, et non pas de les faire mourir'."
Par ERIC FAVEREAU (Libé, 22/11/2000)
http://www.liberation.fr/evenement/0101354427-l-homme-qui-n-aurait-jamais-du-mourir

La première greffe totale du visage contestée - Sciences - France 3 Nord Pas de Calais Picardie : actualités du Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Oise, Somme - France 3

La première greffe totale du visage contestée - Sciences - France 3 Nord Pas de Calais Picardie : actualités du Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Oise, Somme - France 3

"Que sais-je ?" : L'AP-HP

"Les Presses Universitaires de France viennent de consacrer un 'Que sais-je ?' à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)*. Les auteurs, Marc Dupont directeur d'hôpital et Françoise Salaün Ramalho historienne, reviennent sur les différentes étapes qui ont conduit les hôpitaux parisiens à se constituer progressivement en un ensemble hospitalo-universitaire de taille exceptionnelle composé de 50 sites hospitaliers parmi lesquels les plus prestigieux : l'Hôtel-Dieu, Saint-Louis, la Pitié-Salpêtrière. De par sa taille, l'AP-HP est le premier CHU de France voire même d'Europe. Elle emploie près de 92 000 personnes salariées et sa capacité d'accueil représente le douzième de l'hospitalisation publique. Ses médecins enseignants et chercheurs de renommée internationale ont signé près de 40 premières mondiales depuis 1958. Malgré ces superlatifs, l'identité de l'AP-HP peut sembler floue. Ainsi, au plan juridique l'institution n'est que l'un des 2 850 établissements de santé français. Pourtant, rien de ce qui touche l'AP-HP ne laisse indifférent et son actualité donne bien souvent le ton de l'information hospitalière nationale.
L'ouvrage souligne d'emblée comment les quatre mots qui forment le nom d' 'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris' demeurent des clés pour expliquer ce qu'est aujourd'hui l'AP-HP : les hôpitaux qui la constituent sont marqués par une mission constante, celle d'assister, d'apporter aide et réconfort à l'ensemble de la population ; ils sont porteurs d'une mission de service public, l'AP-HP étant d'ailleurs souvent regardée comme l'institution emblématique de l'hôpital public dans notre pays ; l'activité de l'établissement se déploie sur de multiples sites et depuis bientôt une cinquantaine d'années, rompant avec un héritage qui l'avait notamment chargé d'accueillir les 'enfants de l'Assistance publique', elle est consacrée presque exclusivement aux soins médicaux et hospitaliers ; enfin, elle tire une grande partie de son identité à gérer la plupart des hôpitaux de la ville capitale de notre pays, l'une des plus grandes métropoles d'Europe, ainsi qu'un nombre important d'hôpitaux de la région parisienne.
Aujourd'hui l'AP-HP engagée dans un ambitieux programme de modernisation/restructuration va réorganiser ses sites. Ce remodelage s'inscrit dans le cadre d'une offre de soins régionale, sous l'égide de l'agence régionale de santé d'Ile-de-France créée par la loi du 21 juillet 2009 'HPST'. L'objectif est prendre en charge des patients de manière globale et cohérente, à l'hôpital mais aussi en amont et en aval des soins aigus. Un parcours à dessiner avec le secteur médico-social, les médecins exerçant en ville et bien entendu avec les autres structures hospitalières de la région.
A travers l'exemple de l'AP-HP sont décrits les défis de l'hôpital public – et au-delà, de l'hôpital universitaire. L'histoire hospitalière montre que les mutations nécessaires à la modernisation ont été et sont à l'origine d'une suite de réformes successives, induisant à chaque fois des fermetures et des constructions d'hôpitaux, de nouvelles façons de soigner, de servir et plus largement de concevoir l'hôpital, d'autres modes de gestion et d'allocation des ressources..."

Marie-Georges Fayn

Table des matières
Introduction
Chapitre I. — L'Assistance publique à Paris : approche historique (des origines à 1970)
Les origines (VIIe siècle-1849)
Naissance d'un service public d'assistance (1849-1893)
Tradition et innovations sous la IIIe République (1893-1940)
Les mutations décisives de l'hôpital public (1941-1970)
Chapitre II. — Les hôpitaux de paris (1970-2010)
Une institution hospitalière de taille exceptionnelle
La gestion d'une grande institution sanitaire
Les hôpitaux de Paris dans leur environnement
Conclusion
Bibliographie

*Marc Dupont, Françoise Salaün-Ramalho, L'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, PUF, Que sais-je ? - ISBN : 978-2-13-058255-7, 16/06/2010, 128 pages, 9.00 €

Pour plus d'informations contacter :
Directrice de la communication
Assistance Publique - Hôpitaux de Paris - 3, av Victoria
75184 Paris CEDEX 04
Téléphone : 01 40 27 30 00
Fax : 01 40 27 38 50

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"

N° 533 - 10 août 2010

NANTES : Recherche : la politique volontariste du CHU récompensée

"Depuis plus de 20 ans, le centre hospitalier universitaire de Nantes met en eouvre une politique volontariste pour assurer la promotion de la recherche biomédicale. Il fait partie aujourd'hui des 10 CHU 'fort chercheur'. Au niveau national, le CHU de Nantes occupe la 8e place sur les publications scientifiques, la 6e place sur les essais cliniques et la 3e place sur les programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) – 11 retenus - et les Soutiens aux Techniques Innovantes et Coûteuses (STIC)– 3 projets.

La recherche en santé nantaise se caractérise par la forte implication de l'hôpital au niveau de la recherche pré-clinique; la qualité du partenariat noué avec l'Inserm, les unités de formation et de recherche de santé (UFR) et l'université de Nantes et par sa structuration et sa professionnalisation. Cette politique a permis de faire émerger cinq thématiques fortes : la cancérologie ; l'immuno-transplantation ; les maladies cardio-vasculaires ; les maladies de l'appareil digestif ; les biothérapies.

La progression de la recherche nantaise

Les effectifs des laboratoires de recherche spécialisés sont passés de 70 en 1990 à plus de 800 en 2010 et aujourd'hui la recherche clinique emploie 250 professionnels à temps plein.

Le nombre de laboratoires reconnus par l'Inserm a évolué sur la même période de 1 à 11;
Le nombre de projets d'entreprises issus de la recherche biomédicale a été multiplié par 10.
En 2009, 700 essais cliniques étaient en cours au sein de l'établissement.
Chaque année, les appels d'offres remportés par les équipes de recherche amènent près de 9 millions d'euros au CHU.
Le CHU dispose désormais d'une cellule de promotion de recherche clinique (CPRC) au sein de la délégation à la recherche clinique et à l'innovation (DRCI) et d'un centre d'investigation clinique (CIC) créé en 2001, avec un module spécifique en biothérapies depuis 2005. Sur le plan des locaux, le CHU de Nantes met près de 10 000 m2à la disposition des équipes de recherche pré-clinique.
Parmi les 11 programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) retenus en 2010 :
"Institut transplantation uro-néphrologie – Dr Magali Giral - Etude prospective, randomisée, en double aveugle, contrôlée en groupes parallèles, portant sur le retrait progressif du traitement par inhibiteur de la calcineurine (Tacrolimus®) chez des patients transplantés rénaux depuis plus de 4 ans . (CNI Weaning in Kidney Transplantation)"

Définitions
"programme hospitalier de recherche clinique (PHRC)
Le programme hospitalier de recherche clinique a été créé en 1993 par F. Reyes et B. Kouchner. C'est un appel à projets ministériel annuel, géré et financé par la DHOS (mission de l'observation, de la prospective et de la recherche clinique) au sein du Ministère en charge de la santé, et par l'INCa.
Objectifs :
- favoriser le développement de la recherche clinique dans les hôpitaux pour promouvoir le progrès médical ;
- financer la recherche clinique appliquée à l'homme malade au sein des hôpitaux et effectuée par des médecins exerçant au sein de ces établissements hospitaliers.
Soutien aux Techniques Innovantes et Coûteuses (STIC)
Les appels à projets Stic sont lancés annuellement par la DGOS (Direction Générale de l'Offre de soins) et l'INCa (Institut National du cancer). Ce programme de financement permet d'améliorer la prise en charge des innovations coûteuses dans les établissements qui s'engagent en retour à mener une évaluation médico-économique sur deux ans.
Les projets proposent une évaluation médicale et économique des innovations et des conditions de diffusion dans le système de soins pour à terme une utilisation en routine. Il s'agit de techniques ou de produits de santé, coûteux et récemment validés par une étape de recherche clinique à vocation diagnostique ou thérapeutique. Pour chaque appel à projets, une procédure de sélection rigoureuse est conduite par un comité d'évaluation scientifique s'appuyant sur des expertises nationales et internationales. La coordination et la promotion de ces projets sont assurées par des CHU."
Pour plus d'informations contacter :

Directeur de la communication
CHU Nantes, allée de l'île Gloriette
44035 Nantes cedex 1
Téléphone : 02 40 08 71 80
Fax : 02 40 08 71 61
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"

N° 533 - 10 août 2010