Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Thérapie à partir de cellules souches embryonnaires

"Thérapie à partir de cellules souches embryonnaires : l’essai qui va faire avancer tout le monde"

"Le premier essai de thérapie cellulaire à partir de cellules souches embryonnaires humaines (SEh), autorisé par la FDA, va être lancé par la Société Geron aux États-Unis (nos éditions du 27 janvier). Intitulé GRNOPC1, cet essai de phase 1, s’adresse à des patients porteurs d’une lésion de la moelle épinière subaiguë, auxquels sont administrées des cellules progénitrices oligodendrogliales dérivées de cellules SEh. Le Pr Marc Pechanski, directeur du laboratoire I-Stem à Génopole, commente pour 'le Quotidien' cette première mondiale."

"'Je me félicite de l’accord donné par la FDA, qui va permettre l’étude du résultat d’une implantation de cellules préparées à partir d’embryons humains. Il est manifeste que cela a nécessité des mises au point très importantes de la part des chercheurs, pour résoudre les nombreuses questions techniques et réglementaires posées par ce type de travail', commente le Pr Pechanski. Cet essai va concrètement permettre de faire avancer tout le monde dans le domaine de la thérapie cellulaire pas cellules SEh. Il comporte une part de développement technologique. Une banque de cellules implantable a sans doute été créée, ce qui en soi est un progrès. Le fait que la société Geron se lance dans la préparation de cet essai montre que des problèmes ont été résolus sur ce plan.

Concernant l’indication, la communauté des chercheurs dans le domaine des cellules souches a été surprise du choix qui a été fait, souligne le spécialiste. Y a-t-il des bases pour estimer que ces cellules SEh oligodendritiques qui vont être implantées peuvent apporter une amélioration  ? Il semble que cela n’ait pas été testé avec d’autres types de cellules, comme cela l’a été dans d’autres organes : les cellules bêta-pancréatiques dans le diabète, les greffes intracardiaques de cardiomyocytes ou les neurones dans le Parkinson."

Un gain de temps considérable.

"'Toutefois il existe une raison claire à cette indication : on n’a pas d’autre solution à proposer à ces malades. Les scientifiques qui procèdent à l’essai entrepris par la société Geron ont dû certainement beaucoup réfléchir.' A une certaine époque, on estimait qu’il était justifié de prévoir une intervention thérapeutique plutôt à distance de l’accident, un mois après. Car juste après le traumatisme, il existe une inflammation qui peut éventuellement rendre difficile une implantation de cellules et mettre en jeu la survie de ces cellules. Ce qui a été mis en balance avec la notion qu’en intervenant très précocement, on peut au contraire espérer récupérer au maximum le tissu lésé.

Il faut souligner que 'le principe de l’étude est de fournir des oligodendrocytes et non des motoneurones. Les oligodendrocytes sont des cellules myélinisantes, que l’on donne pour sauver des axones démyélinisés et non sectionnés. On peut estimer toutefois que, selon toute probabilité, cet essai n’est pas réalisé pour que les malades remarchent, mais pour éviter une extension des dommages une fois que les principales lésions sont stabilisées'.

Un autre avantage pour la communauté des chercheurs réside dans le fait qu’il est 'probable que la lignée de cellules SEh oligodendrocytaires qui a été préparée pour l’essai soit mise à la disposition des équipes pour réaliser d’autres essais, ce qui va nous faire gagner un temps considérable. Cela fait longtemps que nous sommes en discussion avec ce groupe et nous savons que ces chercheurs sont ouverts et prêts à échanger'."

Le retard français.

"Et la France dans tout ça ? 'Nous sommes partis avec sept ans de retard. Mais le fait de démarrer en aval est assorti d’un bénéfice secondaire, l’avantage de ne pas être obligé de refaire tout une étape de recherche fondamentale. Le groupe de Philippe Menasché et Michel Puceat est bien placé avec les travaux de thérapie cellulaire utilisant les précurseurs de cardiomyocytes pour la réparation myocardique. Nous en sommes aux étapes précliniques avant le début des essais humains.'"
Propos recueillis par le Dr BÉATRICE VUAILLE
Le Quotidien du Médecin du 28/01/2009

Un nouveau test pour discerner l'état de conscience

"Une équipe de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et du groupe hospitalier de la Pitié-Salpétrière, vient de mettre au point une méthode consistant à évaluer - grâce à des séries de sons identiques incluant ou non des altérations - l'état mental de malades dits 'non communicants'."

"(Cf. Synthèse de presse du 23/01/09 et cf. Synthèse de presse du 21/01/09). Cette étude a été publiée dans le Proceedings of the National Academy of Sciences.

Les chercheurs ont eu recours à la mesure de l'activité électrique cérébrale au cours de l'audition de sons, le test jouant sur la différence entre une réponse automatique non consciente au stimulus sonore et une réponse correspondant à une vraie prise de conscience des sons inattendus.

Lionel Naccache, (Inserm U562) qui a mené l'étude, explique :'la réponse consciente est couplée à une activation plus globale d'un vaste réseau cérébral, notamment dans les lobes frontaux et pariétaux. Elle constitue donc une véritable signature d'une activité consciente, comme nous avons pu le valider chez des sujets sains'.

Pour le neurologue Steven Laureys (université de Liège), 'tout nouvel outil est le bienvenu, car pour ces patients-là, le diagnostic peut être une question de vie ou de mort'. Ainsi des pays mettent-ils fin à des soins lorsque l'état d'un malade ne s'est pas amélioré au bout de quelques mois. A l'inverse, une prise en charge sociale et médicale adaptée pourrait être mise en œuvre si on prouve un état de conscience."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Paul Benkimoun - Hervé Morin ) 26/01/09

Etats-Unis : 1ère autorisation d'essai clinique avec des cellules souches embryonnaires

"Les autorités sanitaires américaines de la FDA (Food and Drug administration) ont autorisé le lancement d'un essai clinique pour une thérapie faisant appel à des cellules souches embryonnaires et destinée à réparer des lésions de la moelle épinière.

A la différence de George Bush, qui s'était opposé à ce que de telles recherches soient financés par des fonds fédéraux, pour des raisons éthiques et religieuses, Barack Obama avait pris position en faveur de l'utilisation de ces cellules embryonnaaires à des fins scientifiques ou thérapeutiques.

Ce feu vert a été accordé à la société californienne de biotechnologies Geron, qui a demandé à mener un essai clinique concernant une dizaine de personnes frappées de paraplégie à la suite d'un traumatisme ayant provoqué des lésions importantes de la moelle épinière. La société a indiqué qu'elle avait soumis à la FDA un dossier de 21 000 pages pour appuyer sa demande d'autorisation, arguant que la thérapie avait montré son efficacité sur des souris er des rats.

En France, les chercheurs sont dubitatifs. Pour le Pr Marc Tadié (hôpital Bicètre) 'tout cela semble bien hâtif. Aucune étude fondamentale sur des primates ne permet de dire que cette technique a des chances de marcher'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Jean-Yves Nau) 24&26/01/09 - La Croix (Marianne Gomez) 26/01/09 - Le Figaro 24/01/09 - Le NouvelObs.com (Cécile Dumas) 23&26/01/09 - Radio-Canada 23/01/09 - BBC news 23/01/09 - Ouest-france.fr 23/01/09 - Le Point.fr 24/01/09 - Yahoo.com 24/01/09 - Quotimed.com (Dr Emmanuel de Viel) 23/01/09

Alain Graf, rapporteur général des états généraux de la bioéthique

"Alain Graf, 40 ans, ex-conseiller au cabinet de la ministre de la Santé, a été nommé rapporteur général pour les états généraux de la bioéthique. Il devra recueillir toutes les réflexions issues des débats et leur 'donner du sens' avant de remettre son rapport en juin.
'Notre pouvoir n'a jamais été aussi grand, donc notre responsabilité n'a jamais été aussi grande, comme le dit Paul Ricoeur. Le pire, en matière de bioéthique, serait de donner l'impression que le perfectionnement des techniques obéit à sa logique propre. Alors que l'on a besoin de donner du sens à ce qui est en train de se passer, de réfléchir sur les finalités de la médecine et de la recherche. Et c'est par la réflexion, par la discussion que l'on peut se défaire de fausses craintes comme des faux espoirs', a-t-il expliqué.

Alors que les parlementaires se sont inquiétés des risques d'un grand débat public, Alain Graf estime qu''une réflexion collective permet de faire prévaloir l'argument sur l'émotion'. Il place au cœur des débats le thème de la vulnérabilité : 'la question est celle de notre vivre ensemble. Veut-on vivre dans un monde d'où le handicap serait exclu ? Ou dans un monde où nos arrière-petits-enfants continueront d'aller en classe avec des enfants différents d'eux et pas forcément aussi forts qu'eux ? Il faut réfléchir à la manière de protéger les plus faibles. La loi est faite pour cela'."

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La Croix ( Marianne Gomez) 26/01/09

1ère banque publique de sang de cordon au Portugal

"Le Premier ministre portugais, José Socrates, a annoncé, mercredi 14 janvier, le lancement, 'dès que la loi actuellement à l'étude au Parlement sera votée', de la première banque publique nationale de collecte de sang de cordon. Ce projet permettra 'd'assurer l'accès gratuit et universel aux cellules souches congelées (...) et de doter le pays de davantage de ressources pour soigner des maladies de la première enfance particulièrement graves'.
Actuellement, seules deux banques privées sont habilitées à collecter le sang de cordon au Portugal."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Romandie News 14/01/09

A propos de Jean Leonetti

"Le magazine La Vie dresse un portrait de Jean Leonetti, député UMP, qui va piloter les premiers états généraux de la bioéthique avant la révision des lois prévue en 2010. Cela fait six ans que ce médecin cardiologue travaille sur la fin de vie. Sur la bioéthique, il estime qu'il faut écouter les expériences de chacun et se méfier de la médiatisation des histoires particulières et de l'émotion qu'elles suscitent. 'Je ne crois pas que les émotions doivent être éliminées, mais il faut les confronter, en étudier toutes les facettes dans leur complexité et les organiser, afin d'élaborer un raisonnement', explique-t-il.

Rappelons que trois temps sont prévus pour les états généraux :
- des rencontres ouvertes au public auront lieu en mars et en avril dans plusieurs villes. Un résumé des échanges sera mis en ligne sur Internet ;
- trois forums plus importants se tiendront en juin dans des grandes villes. Entre 15 et 20 personnes seront choisies. Elles bénéficieront d'une formation avant de débattre d'une thématique particulière ;
- une synthèse nationale aura lieu en juin et sera retransmise à la télévision. Enfin, un rapport sera remis aux députés qui auront à réviser la loi.

Jean Leonetti explique que 'le risque d'une loi qui entre dans les détails, c'est qu'elle peut être bouleversée par une nouvelle découverte'. C'est pourquoi il étudie la mise en place 'd'une loi cadre plus générale, un socle commun de tous les éléments définissant la liberté et la fraternité'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Vie (Claire Legros) 15/01/09

Building a Better Kidney Transplant

"For more than 100,000 patients in the U.S., their life depends on finding an organ to replace a damaged or diseased one. In the never-ending tug between organ supply and demand, the scales have never tipped in favor of the patient; only a fraction of the people needing a new kidney, liver or heart actually receive one. To move people off the organ-waiting list, doctors either have to boost the supply of donors, or improve the viability of existing organs."

"Researchers from the Netherlands report in the New England Journal of Medicine that they have found a way to increase the chances that kidneys from deceased donors will succeed after transplant, thus sparing patients from expensive follow-up care or even another organ transplant. In the largest and first study of its kind, doctors compared two existing ways of preserving kidneys taken from deceased donors — in cold storage in an ice pack, or via cold perfusion, which involves hooking the kidney up to a machine that pumps a chilled blood-like solution throughout the organ. (See the top 10 medical breakthroughs of 2008.)

At the end of a year, 94 per cent of the kidneys that were perfused had survived once transplanted, compared with 90 per cent of the cold-stored kidneys. More significantly, 26 per cent of the cold-stored organs failed to function in the first weeks after transplant, compared with only 21 per cent of the kidneys that were perfused. While the differences were small, say experts, they can be significant when you consider the costs of dialysis and follow-up care for failed transplants. 'Four percent may not appear to be a lot, but if this difference persisted across the country, that would be a significant cost benefit on behalf of the patient,' says Dr. Bryan Becker, president of the National Kidney Foundation. 'I think this study is a big step toward using available technology to optimize the kidneys that are donated today.'

Currently, about 62 per cent of kidneys transplanted each year in the U.S. are harvested from deceased donors; many of those organs cannot be transplanted if they aren't correctly preserved. Past studies have shown that a kidney must be transplanted within 24 hours to lessen the risk of failure in its new host. Most organ centers handle kidneys pre-transplant by washing, then submerging them in a preservation solution and melting ice. But recent evidence has suggested that perfusion machines, which have been around since the 1970s, might do a better job of maintaining the organs and perhaps promote survival once they are transplanted.

So Dr. Rutger Ploeg, professor of surgery at the University Medical Center of Groningen in the Netherlands, set up a trial involving patients from the international organ exchange group called Eurotransplant. Researchers procured a pair of kidneys from 336 deceased donors and, within 24 hours, placed one from each pair in cold storage, and attached the other to a LifePort Kidney Transporter perfusion machine. The kidneys were then transplanted into 672 recipients. Among the patients who received a cold-stored kidney, 89 developed a condition called delayed graft function in which the kidney fails to function immediately after transplant. Only 70 of the machine-preserved kidney patients developed the complication — meaning that the perfused kidneys had 12 per cent better graft survival than those in cold storage. 'Normally, in transplantation, we know within the first two weeks whether the transplant is good or bad. So we already see a huge difference,' says Ploeg.

Ploeg notes that these results should help doctors make the most of the kidneys that are currently available. Ploeg's study found that machine-preserved kidneys performed consistently better than cold-stored kidneys no matter who the donor. In other words, perfusion proved beneficial, even when the organ donor was older or had other issues that would make the tissue marginal for transplant. That's especially important, since in recent years, the quality of donated kidneys has declined, due in part to the typical donor's advanced age and increase in accumulated health problems and diseases. Given the dwindling of an already small pool of viable organs, many patients are choosing to obtain kidneys from living donors — usually close relatives, who must undergo an extremely invasive and dangerous operation to donate the organ. But machine preservation, if used more widely, could help curb that trend, says Ploeg. 'When we have good kidneys from deceased donors, we don't have to harm a living donor,' he says.

About half of U.S. transplant organ facilities currently have perfusion machines, according to estimates by the National Kidney Foundation, something that may change based on the results of the new study. 'If we can take the kidneys that we have and increase the likelihood that they will work [better], then that's going to be marvelous,' says Becker of the National Kidney Foundation. And, if the study results hold, that benefit could extend to other transplant tissue as well. 'We're going to see interest in utilizing this principle for other groups of organs,' says Dr. Stefan Tullius, chief of transplant surgery at Brigham and Women's Hospital in Boston. 'That's part of the value of this study.'"

Source:
http://www.time.com
Wednesday, Dec. 31, 2008
Article written by Alice Park

Les perspectives prometteuses des cellules souches

"Pour aider un os cassé à se réparer ou pour aider un cœur à récupérer après un accident, des chercheurs tentent de stimuler la production de cellules souches adéquates issues de la moelle osseuse. Dans ce cadre, des chercheurs britanniques, dirigés par Sara Rankin de l'Imperial College London, ont réussi à stimuler chez des souris la fabrication de deux types de cellules souches : celles qui se transforment en os et en cartilage et celles qui servent à fabriquer la paroi des vaisseaux. Cette étude a été publiée par la revue Cell Stem Cell.

Jusqu'à présent, on arrivait seulement à stimuler la production de cellules souches hématopoïétiques par la moelle osseuse. L'équipe de Rakin a réussi à stimuler les cellules souches mésenchymateuses (os, tendon, cartilage...) et les progéniteurs des cellules endothéliales (paroi des vaisseaux sanguins). Reste maintenant à savoir si ces cellules souches participent bien aux travaux de réparation et n'augmentent pas le risque de cancer."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Nouvel Obs.com 09//01/09

"Pour consoler son cœur brisé, il veut récupérer son rein"

"Un chirurgien, qui avait fait don de l'un de ses reins à l'infirmière qu'il aimait, le lui réclame aujourd'hui, parce qu'elle l'a trompé et abandonné.

Une palpitante affaire d'organes excite la presse new-yorkaise en ce début d'année. Un chirurgien, qui avait fait don de l'un de ses reins à l'infirmière qu'il aimait, le lui réclame aujourd'hui, parce qu'elle l'a trompé et abandonné. En résumé, pour prix de son cœur qui saigne, le médecin veut son rein sain. Le praticien s'appelle Richard Batista, il a 49 ans, et une petite moustache. D'abord, en 2001, il fait don de son rein à Dawnell, une blonde pulpeuse, qui lui a ensuite donné trois enfants, âgés de 8 à 14 ans."

"Puis Dawnell, après une leçon de karaté, s'est blessée au genou, et elle a commencé à avoir des relations sexuelles avec le kinésithérapeute qui la massait. 'Elle s'est engagée dans une relation extra-maritale et a refusé d'aller consulter un conseiller conjugal', se lamente le Dr Batista, qui explique : 'Elle m'a jeté les papiers de divorce à la figure dans la salle d'opération alors que je tentais de sauver la vie d'un autre patient.' Le Dr Batista affirme que Dawnell n'a pas de cœur : 'Il n'y a pas de chagrin plus profond que la trahison d'un être aimé, auquel vous avez consacré votre vie, en lui sauvant l'existence aussi', dit-il. L'échange d'organes, en cas de divorce, va-t-il transformer les tribunaux américains en boucherie, en vulgaires tribunaux islamiques iraniens ? C'est peu probable. Car la valeur d'un rein n'est pas estimée au même prix à New York et à Téhéran.

En Iran, le seul pays où l'on puisse librement vendre ses reins, la valeur de cet organe ne dépasse pas 3 500 dollars. Or le Dr Batista, lui, est prêt à laisser son rein à son ex-femme aussi longtemps qu'elle en aura l'usage moyennant un dédommagement de 1,5 million de dollars. Il ajoute qu'il aimerait également pouvoir revoir ses trois enfants, que Dawnell lui a aussi confisqués. Encore un mariage qui a fait souffrir."

Source :
http://www.lefigaro.fr

Une greffe quasi-totale de la face réalisée aux États-Unis

"Une greffe presque totale de la face (80 pour cent) a été réalisée, il y a deux semaines, pour la première fois aux États-Unis. Depuis 2005, trois greffes partielles de visage ont été effectuées, deux en France et une en Chine. Dans tous les cas, on a utilisé du tissu facial de donneurs avec l’autorisation de la famille.

L’équipe chirurgicale de Cleveland (Ohio), dirigée par le Dr Maria Siemionow, a annoncé avoir remplacé environ 80 pour cent du visage d’une patiente, sur laquelle aucun détail n’a été fourni et dont l’identité et l’âge ne sont pas dévoilés.

Un porte-parole de l’établissement a déclaré que l’opération a eu lieu deux semaines auparavant.

On se souvient que la première greffe de la face a été réalisée en France en novembre 2005, chez une jeune femme qui avait été défigurée par son chien. Les Prs Bernard Devauchelle du CHU d’Amiens et Jean-Michel Dubernard du CHU de Lyon avaient greffé le nez, les lèvres et le menton chez cette femme de 38 ans. Trois ans plus tard, elle a travaillé assidûment à réactiver ses muscles et déclare avoir retrouvé sa sensibilité.

En 2006, un Chinois de 30 ans, qui avait été attaqué par un ours, avait bénéficié d’une greffe de visage avec réfection du nez, des sinus et des lèvres à Xijing. L’intervention, plus compliquée que la première, avait été réalisée après deux ans de préparation. Le chirurgien affirmait au 'Quotidien du Peuple' que l’un des principaux problèmes de la greffe de visage était le manque de donneurs.

En 2007, un autre Français de 29 ans a eu une greffe de visage après le retrait d’une tumeur faciale massive associée à une neurofibromatose, au CHU Henri-Mondor, par l’équipe du Pr Laurent Lantieri. Le patient a eu une greffe du triangle bouche-nez et une partie des joues, avec anastomoses des vaisseaux et des nerfs. Il a récupéré la motricité et la sensibilité, notamment il peut manger et boire.

A Cleveland, le Dr Maria Siemionow a réalisé l’opération aidée de sept autres chirurgiens."

Dr BÉ. V.
Quotimed.com, le 17/12/2008

Du nouveau pour soigner l'AVC

"Un mécanicien allemand, Walter Blast, est la première personne à avoir bénéficié d'une nouvelle stratégie de prise en charge d'un accident vasculaire cérébral (AVC), se fondant sur l'utilisation de cellules souches adultes. Victime d'un AVC en octobre dernier, il a récupéré l'usage de son bras droit et de la parole à la suite de l'intervention.
Cette stratégie de prise en charge a été développée par une société de biotechnologie britannique. Walter Blast est le premier des 20 patients inclus dans un essai clinique visant à évaluer la sécurité de l'approche. Jusqu'à maintenant aucun effet secondaire délétère n'est à déplorer."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 08/12/08
Ndlr.: rappelons que les AVC ou accidents vasculaires cérébraux constituent la source privilégiée des donneurs d'organes potentiels, dits en état de mort encéphalique.

Le marché des éléments du corps humain

"L'Express consacre un dossier à l'expansion des thérapies à base de cellules souches et d'organes du corps humain et évoque les questions éthiques liées au développement d'un marché planétaire, pas toujours bien contrôlé.

Citant le cas d'Albert, 'grand gaillard de 52 ans' qui a été sauvé in extremis d'une grave leucémie grâce à la greffe de sang de cordon d'une petite fille née dans une maternité des environs, le magazine évoque les qualités exceptionnelles des cellules souches et notamment celles des cellules du sang de cordon ombilical. Les cellules souches qui ont la particularité de se multiplier de façon quasi illimitée ont le pouvoir de donner naissance à plusieurs types de cellules en vue de régénérer de nombreux tissus. Le magazine évoque de nombreux résultats probants en France : le Pr Goldberg de la faculté de chirurgie dentaire de Paris a réussi à régénérer des dents d'un rat en réactivant des cellules souches de la pulpe dentaire ; le Pr Menasché de l'hôpital Georges Pompidou traite des patients souffrant de séquelles d'infarctus avec du tissu cardiaque obtenu grâce à des cellules souches musculaires du patient ; à l'hôpital Saint Vincent de Paul, le Pr Aubourg soigne des enfants souffrant de leucodystrophie en traitant les globules blancs avec des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse ; le Dr Michèle Martin du Commissariat à l'Energie Atomique, produit de la peau à partir de cellules souches de l'épiderme adulte pour soigner les grands brûlés (on peut obtenir 2 mètres carrés de peau à partir d'un prélèvement de peau grand comme un timbre poste). Mais les recherches à l'étranger ont aussi des résultats prometteurs : dans le laboratoire du Pr McGuckin et du Dr Nico Forraz des cellules souches de sang de cordon se sont transformées en cellules productrices d'insuline ; au Whitehead Institute (Massachusetts) R. Jaenisch a réduit chez des souris les symptômes de la maladie de Parkinson, grâce à des cellules issues de leur peau, transformées en cellules neurales ; enfin comment ne pas citer les travaux révolutionnaires du Pr Yamanaka qui est parvenu à transformer en cellules souches pluripotentes induites (cellules IPS) des cellules de peau ?

Le dossier évoque, derrière cet enthousiasme, la montée des convoitises internationales. Des sociétés comme CryoCell qui propose aux femmes de conserver le sang de leurs règles pour 99 dollars par an, ou BioEden qui congèle les dents de lait des enfants pour 600 dollars pièce, ou encore celles qui proposent de conserver la graisse extraite des liposuccions : rien ne se perd, tout se transforme ! Toutefois, ce marché humain pose des questions éthiques : faut-il rétribuer les donneurs, peut-on faire du commerce avec ces éléments du corps humain ?

Ces questions se posent différemment selon que l'on parle de déchets, de cellules, ou d'organes et le sujet est complexe. L'exemple du sang de cordon en France est intéressant et pose la question des modèles de banques privés ou publics. Quasi seule en Europe à refuser le modèle des banques privées, aujourd'hui la France fait 'figure de lanterne rouge en matière de cordons disponibles' et la pénurie de greffons de sang de cordon dans l'hexagone invite les autorités à développer le nombre de banques publiques pour pouvoir faire face à la demande, tout en maintenant le refus, au nom du modèle public et solidaire, des banques privées. En attendant d'avoir assez de greffons, la moitié des poches de sang utilisées sont importées pour un coût allant de 15 000 à 25 000 euros l'unité, tandis que de nombreux parents envoient leur cordon dans des banques privées étrangères...

Coté trafic international, le magazine évoque celui des organes. L'exemple de la Chine où la plupart des 10 000 organes transplantés chaque année provenaient majoritairement des condamnés à mort fait frémir, mais de nombreux cas rapportés d'autres pays où le tourisme médical explose, donnent la mesure de ce trafic. Qui dit 'trafic' dit 'bénéfice' et on comprend l'ampleur des enjeux économiques quand on sait que pour un rein payé 500 euros à un 'donneur' en Afrique, 700 euros en Inde ou 5.000 en Turquie, les riches patients déboursent de 80.000 à 150.000 euros pour se faire greffer.

'On nage dans le flou et l'hypocrisie' regrette Bernard Edelman ! 'Les organes et les tissus circulent d'un pays à l'autre, s'achètent et se vendent alors que leur commerce est en théorie interdit, de même qu'on proclame le principe de non-patrimonialité du corps humain, alors qu'il est possible de breveter les cellules d'un individu.'

Alors que le concept de corps inviolable et incessible ressemble de plus en plus à un mythe, la logique de marchandisation parait sans limites conclut l'Express."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
L'Express.fr 16/12/2008

1ère greffe totale de visage

"Une équipe de chirurgiens de l'Ohio a greffé le visage d'une femme à 80 pour cent, réalisant ce qui est considéré comme une première mondiale dans la greffe presque totale d'un visage. Il s'agit de la quatrième greffe réussie du visage dans le monde.
Rappelons que la première greffe partielle du visage a été réalisée en 2005 en France sur Isabelle Dinoire, 38 ans, qui avait été défigurée par son chien (Cf. Synthèse de presse du 01/12/05)."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le NouvelObs 17/12/08

Le Chinois greffé du visage est mort

"Li Guoxing, un Chinois de 32 ans qui avait bénéficié en 2006 d'une greffe du visage, après avoir été mordu par un ours, est décédé en juillet dernier.
'Sa mort n'a pas été causée par l'opération qui a été un succès. Mais nous ne pouvons pas écarter un lien avec des médicaments pour le système immunitaire', a indiqué le Dr Guo Shuzhong qui l'avait opéré et qui a annoncé son décès samedi 20 décembre 2008.

Selon ses médecins, Li Guoxing n'avait pas respecté les recommandations de ses médecins. Il avait arrêté de prendre ses médicaments anti-rejet, leur préférant des plantes médicinales qui pourraient avoir endommagé son foie.

Li Guoxing était le deuxième greffé du visage au monde après la première réalisée en France en 2005 sur Isabelle Dinoire.

Les greffes du visage restent controversées car, pour certains experts, elles représentent un risque vital très important pour remédier à un handicap qui lui ne remet pas en cause le pronostic vital."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro 22/12/08 - Le NouvelObs.com 20/12/08

CHU de Poitiers : éthique : création d'un espace dédié

"Après la constitution du groupe éthique et qualité des soins en 1984 et la diffusion de ses nombreux avis et recommandations, le CHU de Poitiers a franchi une nouvelle étape dans la réflexion sur la pratique soignante en créant en novembre 2008 un lieu dédié. Dépassant l'expertise éthique des projets institutionnels, ce nouveau centre veut inscrire l'éthique dans une dynamique régionale en réunissant les personnes ressources du CHU et des établissements hospitaliers publics de Poitou-Charentes au sein 'd'une communauté éthique de territoire'.

Un espace d'information et de consultation à destination des personnels et des usagers est ouvert au rez-de-chaussée du bâtiment principal du site de la Milétrie. Il entend donner une forte visibilité à cette ambition stratégique.

Confronté à des situations cliniques douloureuses, dans un contexte de technicisation du soin et de rationalisation des ressources, le personnel peut se retrouver afin de réfléchir sur sa pratique, en dehors de l'urgence et de l'action. Le questionnement éthique se construit en prenant du recul, en interrogeant les attitudes normatives, en tenant compte des conflits de valeurs, en s'ouvrant aux autres. Ce cheminement, enrichi de témoignages, de confrontations et de débats, pourra déboucher sur le partage de positions communes collégialement élaborées.

Dans un univers d'excellence et de performance scientifiques, l'éthique rappelle la vocation humaniste de l'hôpital, la primauté de la personne et la dimension sociale du soin. Pour nourrir cette réflexion et l'ouvrir au plus grand nombre, différentes initiatives sont programmées :
- des cafés éthiques avec étude de cas seront l'occasion d'entendre les interrogations, les conflits rencontrés par les personnels médicaux et soignants.
- des conférences-débats sur des questions de bioéthique, animées par des professionnels hospitaliers et des universitaires de disciplines diverses (sciences humaines et sociales : philosophie, sociologie ; droit...) témoigneront du souci éthique de l'institution et répondront à l'exigence de 'familiarisation' et d' 'appropriation'.
- Enfin, les formations éthiques bénéficieront d'une meilleure coordination et d'une large promotion..."

Pour plus d'informations contacter :
Direction déléguée à la Communication
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Newsletter N°448 - 23/12/2008

Canada : un poumon réparé avant d'être transplanté

"Des chirurgiens canadiens ont, pour la première fois, réparé le poumon d'un donneur d'organes avant de le transplanter avec succès à un patient en attente de greffe. Cette technique, qui peut être appliquée à tous les types de transplantation, devrait améliorer l'utilisation et la qualité des organes transplantés."

"Le poumon prélevé par ces chirurgiens de Toronto ne répondait pas aux standards de qualité requis en vue d'une transplantation et aurait dû être écarté. Cependant, grâce à une nouvelle technique, les médecins ont réussi à le maintenir en vie afin de le réparer. Les poumons sont généralement prélevés chez des donneurs après leur mort cérébrale mais seuls 15 pour cent de ces organes sont ensuite utilisables pour une transplantation, laquelle doit avoir lieu au plus tard 8 heures suivant le prélèvement.

Durant cette nouvelle procédure, les poumons sont placés dans une chambre à l'atmosphère protectrice et reliés à des filtres et des ventilateurs qui autorisent la circulation d'une solution enrichie en oxygène. Ainsi maintenus à 37°C, les organes peuvent être préservés entre 12 et 18 heures, ce qui permet aux médecins de les traiter, si nécessaire, et devrait donc augmenter la quantité de poumons utilisables.

Shaf Keshavjee, chercheur à l'origine de cette nouvelle technique explique : 'Cette technique devrait améliorer de façon significative l'utilisation et la qualité des organes transplantés. Elle peut être appliquée à tous les types de transplantation et nous pourrons bientôt avoir l'équivalent de banques du sang, avec des organes testés puis stockés.'

Quatre transplantations faisant appel à cette technique auraient déjà été couronnées de succès."
Source : Maxisciences, 8 janvier 2008
http://news.doctissimo.fr

A propos de la révision de la loi de bioéthique

"L'Express revient sur la révision de la loi de bioéthique de 2004 dont le chantier s'ouvre concrètement en ce début d'année. De la légalisation des mères porteuses à la levée de l'anonymat des dons de gamètes en passant par l'accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP), les conditions de recours au diagnostic préimplantatoire (DPI) et aux tests génétiques et la problématique de la recherche sur l'embryon... sont autant de questions auxquelles les parlementaires sont appelés à donner une réponse.
Afin de 'guider' ces-derniers, le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), l'Agence de la biomédecine et l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) ont déjà rendu leur rapport. Celui du Conseil d'Etat est attendu dans les prochains jours ainsi qu'un avis de l'Académie de médecine à propos de la gestation pour autrui (GPA). La mission d'information parlementaire pour la révision de la loi de bioéthique devrait elle remettre ses conclusions au cours du second semestre 2009.

Par ailleurs, le président de la République souhaitant que tous les Français s'emparent de ces questions, des Etats généraux devraient se tenir au cours du premier semestre. 'Piste esquissée : la tenue de trois forums thématiques avec des panels de citoyens et d'une quinzaine de rencontres, dans le cadre des espaces régionaux d'éthique', ainsi que l'ouverture d'un site Internet dès le mois de février. Rappelons que ces Etats généraux sont pilotés par un Comité placé sous l'autorité de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et composé de Jean Leonetti, député UMP, Sadek Beloucif, médecin hospitalier, Alain Claeys, député PS, Marie-Thérèse Hermange, sénateur UMP, Claudine Esper, professeur de droit de la santé et Suzanne Rameix, spécialiste de l'éthique médicale. Ce Comité devrait remettre ses conclusions au mois de juin.

Le journal évoque aussi la réflexion engagée par les évêques de France qui 'ont la ferme intention de faire entendre leurs voix' dans cette discussion. Pour cela, ils devraient remettre aux parlementaires un document de travail et ont formé aux questions de bioéthique des 'personnes relais' qui pourraient intervenir dans les débats.

Notons que, d'ores et déjà, se tiennent les auditions communes à la mission parlementaire et au comité de pilotage.

Le projet de loi devrait être déposé d'ici la fin de l'année 2009 afin d'être examiné en 2010 par les parlementaires."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
L'Express.fr (Anne Vidalie) 05/01/09

Sarkozy aux hospitaliers : "La France vous aime"

"Présentant ses vœux à la fonction publique hospitalière alors qu’il inaugurait le nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, le président de la République a délivré ce vendredi un double message. Il a d’abord rendu un hommage très appuyé au travail des professionnels de l’institution. Puis indiqué qu’il gardait le cap des réformes. Extraits choisis."


"'L’hôpital est d’abord et avant tout au service de la population. Plus que jamais, nous avons besoin de ce service public absolument essentiel (...). L’hôpital est un concentré de la nation. La plupart d’entre nous y sont nés et y finiront leurs jours, beaucoup de vies y sont sauvées, beaucoup de métiers s’y exercent.'

'La réforme de l’hôpital est une des priorités du gouvernement pour 2009, elle l’est pour moi. Des événements graves se sont produits dernièrement dans les établissements de soins. Je sais que ces drames ont durement éprouvé les médecins, les soignants, l’ensemble du personnel. Je veux vous porter le témoignage de la solidarité de la nation et de ma solidarité. Nous allons tirer les leçons de ce qui s’est passé, je fais pour cela toute confiance à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Mais l’hôpital est une institution trop importante pour qu’elle soit le lieu de polémiques déplacées. Les drames récents, exceptionnels, ne sauraient remettre en cause la confiance des Français. J’en ai entendu certains, bien prompts à stigmatiser l’hôpital, qui sont moins prompts à se manifester quand les trains arrivent à l’heure. J’apporte tout mon soutien aux personnels et aux infirmières. Le service public hospitalier de notre pays est l’un des meilleurs au monde. Nous devons avoir pour lui de grandes ambitions.'

'L’hôpital doit être mieux organisé. Je constate qu’aujourd’hui, à l’hôpital, tout le monde a le pouvoir de dire non et personne n’a le pouvoir de dire oui. (...) La gestion de l’hôpital doit être exemplaire. Il n’y a aucune fatalité à ce que certains établissements soient désorganisés, repliés sur eux-mêmes... et parfois mal gérés.'

'Je veux revenir sur l’affaire des moyens. Comme toujours en France, la première réaction est de dire : il faut plus. Je rappelle que quand il s’est agi de faire la franchise médicale et nous ne l’avons pas fait pour le plaisir (...), avec Roselyne Bachelot, nous nous sommes retrouvés bien seuls. Pourtant, chemin faisant, beaucoup de gens ont eu des idées pour dépenser l’argent de ces franchises.'

'Je vais donner les chiffres pour que vous les connaissiez : entre 1998 et 2008 (sous des gouvernements de gauche et de droite), la France, au travers des dépenses d’assurance-maladie, a augmenté de près de 50 pour cent (soit 23 milliards d’euros de plus) le budget des hôpitaux et des cliniques. Quel est le budget de la nation qui a augmenté de 50 pour cent sur les dix dernières années compte tenu de la situation économique ? Le défi de l’hôpital, c’est que cet argent qui était nécessaire soit plus efficace parce que l’institution sera mieux organisée, que des coopérations seront instaurées entre les établissements et avec la médecine de ville, que les doublons seront supprimés. Il faut construire l’hôpital de demain parce que l’hôpital d’aujourd’hui ne répond pas tout à fait au cahier des charges.'

'Ma responsabilité, c’est de ne pas répéter les erreurs du passé. La mise en œuvre des 35 heures à l’hôpital a été désastreuse, tout le monde le sait bien. (...) Dans les jours qui viennent, Roselyne Bachelot va défendre le projet de loi HPST. Nous voulons renforcer l’autorité du directeur. Il sera, en langage populaire, le patron, responsable et capable d’arbitrer. Nous allons renforcer la participation des soignants à la définition d’un projet médical clair. Nous allons donner davantage de liberté à chaque hôpital pour s’organiser. (...) Je place de grands espoirs dans les communautés hospitalières de territoire. (...) Nous voulons créer les conditions d’un réel pilotage de l’offre de soins avec les ARS.'

'Chacun, en ville comme à l’hôpital, doit prendre sa part de ce que représente la charge (des) urgences potentielles. D’ici deux ans, je souhaite que 90 pour cent de la population soit prise en charge plus vite aux urgences'.

'La réforme de l’hôpital est un ensemble cohérent de mesures qui produira des résultats tangibles : moins d’attente aux urgences, plus de maisons de santé, une meilleure permanence des soins. Il en ira de même avec la réforme des CHU.'

'Je connais vos frustrations. (...) La France est attachée à votre travail, la France vous aime. Mais l’immobilisme n’est pas une solution. Comment pourrais-je dire J’entends votre inquiétude et je ne change rien, même si je comprends que vous puissiez penser avec le changement, les choses vont être encore pires ?"

Source :
Quotimed.com, le 09/01/2009

Les Etats généraux vus par Jean-Claude Ameisen

"Le journal 'Le Monde' consacre un article à Jean-Claude Ameisen, médecin, chercheur, professeur d'immunologie à l'université Paris-Diderot mais aussi président du Comité d'éthique de l'Inserm et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).

A l'occasion de la prochaine révision des lois de bioéthique, des Etats généraux ouverts aux citoyens se dérouleront en 2009. Interrogé sur ces futurs débats, Jean-Claude Ameisen explique : 'si on parvient à poser comme prioritaire le respect non pas seulement de la personne, mais avant tout de la personne la plus vulnérable, et si l'on se demande systématiquement comment mettre à son service les avancées de la science et de la médecine, on aura déjà bien travaillé'.

Il souhaite également que ces Etats généraux soient 'ouverts à des intervenants internationaux'."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Catherine Vincent) 24/12/2008

Bioéthique : nécessaire dialogue

"Professeur à la faculté de théologie et enseignant en bioéthique à l'université de Montréal, Hubert Doucet revient, dans une tribune publiée par 'La Croix', sur le dialogue que nécessitent les questions de bioéthique (commencement de la vie, modalités d'avortement...). Si ces questions ne sont pas nouvelles, les discussions qu'elles suscitent se font elles dans un cadre nouveau : 'celui de l'efficacité que rend possible la médecine moderne'.
Ainsi 'la maîtrise acquise sur les commencements transforme le contexte des pratiques' et 'modifie aussi la question éthique : je peux maintenant le faire, dois-je le faire ?'. Deux familles de pensée s'affrontent alors : d'une part, ceux qui considèrent que les techniques sont neutres et que leur évaluation morale dépend de l'usage qu'on en fait et, de l'autre, ceux qui estiment que, la techno-science ayant sa propre logique, l'homme doit agir de manière responsable.

Pour l'auteur, 'l'appel à la loi naturelle au sens classique du terme prend ici tout son sens' : 'les multiples et croissantes manipulations, souvent agressives, ne réduisent-elles pas la vie humaine naissante à l'état d'objet ?'. 'Tout débat bioéthique témoigne d'une tension entre le pôle pragmatique de la biomédecine et le pôle ontologique et anthropologique ressortissant à un ordre de réalités signifiantes', poursuit l'auteur qui appelle à 'un devoir de dialogue continu'."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Hubert Doucet) 09/01/09

"Alain Deloche parle du coeur"

"Le coeur est probablement l'une des conquêtes les plus importantes de l'Homme. 5.000 ans lui ont été nécessaires pour le conquérir. Après plus de 20.000 opérations cardiaques, Alain Deloche a enquêté sur les recherches, les expériences de ceux qui ont contribué à sauver des vies en soignant notre précieux organe logé dans la poitrine. Loin d'être un livre de spécialistes, 'Le roman du coeur' est une histoire de la médecine cardiaque qui, comme son nom l'indique, se lit comme un roman. Alain Deloche est l'invité de Michel Drucker."

[Ndlr.: le Professeur Alain Deloche est le Chef du pôle cardiovasculaire de l'hôpital Européen Georges Pompidou, Paris 15ème.]

"5.000 ans ont été nécessaires à l'Homme pour conquérir le coeur. Si depuis des siècles, il avait constaté qu'il battait, il a fallu 3.000 ans pour comprendre pourquoi. Les Egyptiens n'avait aucune idée de la circulation. Ils ne voyaient pas qu'il y avait un retour, que cela fonctionnait en circuit fermé. 'C'est normal, ils comparaient tout au Nil', indique Alain Deloche. Pour Hippocrate, le premier grand médecin, le coeur était une chaudière, la source de la chaleur du corps : 'très logique, souligne le professeur, puisque quand on est mort, on est froid.'

Au XXe siècle, l'accélération de la connaissance du coeur a été fulgurante. En 1930, sont réalisées la première ligature d'un canal artériel, et la première introduction d'un cathéter dans une veine afin de pénétrer le coeur. L'acte fondateur de la chirurgie cardiaque arrive au milieu des années 30. Dans les années 50, apparaissent le défibrilateur, le pacemaker, la première opération à coeur ouvert, la première greffe : 'c'est les 30 glorieuses', résume Alain Deloche.

La première étape essentielle a été d'écouter 'la musique du coeur', confie le chirurgien cardiaque. Des techniques qui ont permis de classer et d'identifier différents maux. Mais 'en médecine, tant qu'on n'a pas l'oeil, on est un peu gêné voire bloqué'. La vision va alors arriver grâce à 'l'oeil ultrasonique', aux échos bouleversant alors toute la spécialité.

'Pour le coeur artificiel total, il va encore falloir attendre 5 à 10 ans', explique l'invité de Michel Drucker. Mais la tendance actuelle, celle de la 'révolution du XXIe siècle', vient du Jarvik. Ce dispositif implanté dans le coeur va soulager ce dernier, ce, pour un coût 40 pour cent moins cher qu'une transplantation habituelle : 60.000 euros au lieu de 100.000.

Les limites de la transplantation sont multiples... Mais l'espoir vient des greffes de cellules souches : 'des cellules embryonnaires qu'on oriente pour faire du coeur'."

Source :
http://www.europe1.fr