Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Belgique : vers un contact possible entre greffé(s) et donneur d'organe(s) ?

"Après une greffe d'organe, la famille du donneur devrait avoir la possibilité de rencontrer le receveur, ont déclaré jeudi au cours d'une conférence de presse quelques députés VLD, qui ont déposé une proposition de loi pour lever, dans certains cas, le secret obligatoire qui est actuellement en vigueur.

Le secret sur l'identité du donneur est obligatoire lors d'un prélèvement d'organe(s) sur un mort en vue d'une greffe. Les familles du donneur et du receveur n'ont dès lors aucune possibilité de se connaître. Pourtant, il semble qu'un besoin existe dans ce sens tant auprès des familles des donneurs que celles des receveurs.

Une proposition de loi à l'initiative du VLD tendrait à rendre possible l'établissement d'un contact, à condition que les deux parties marquent leur accord. La proposition de loi a été déposé à la Chambre par Martine Taelman et Hilde Dierickx et au Sénat par les sénateurs Patrick Vankrunkelsven et Jeannine Leduc." (belga)

Source :
www.7sur7.be

Transplantation d'organes en Chine

"Jusqu'à 41 500 personnes en santé qui pratiquent le Falun Gong sont devenues des victimes de la transplantation d'organes et ont été tuées entre 2002 et 2005, selon un rapport présenté devant le Congrès américain le 29 septembre dernier.
Un membre du Congrès, Dana Rohrabacher (Californie), a présidé la première audience du Congrès au sujet des allégations et de ce rapport en particulier. Selon lui, il est important à présent que cela 'attire l'attention des Américains'."

"'C'est important de diffuser cela officiellement', estime M. Rohrabacher qui est également président du Subcommittee of Oversight and Investigations (Sous-comité de surveillance et d'investigation), lequel est supervisé par le Committee of International Relations (Comité sur les relations internationales). En se référant au Rapport concernant les allégations de prélèvement d'organes des pratiquants de Falun Gong en Chine de David Kilgour et David Matas, il a fait valoir que le document a déjà suscité beaucoup d'attention médiatique dans le monde.

Il a toutefois exprimé sa déception face à l'absence du représentant du Département d'État américain.

M. Rohrabacher a expliqué que les violations des droits de l'homme ont un court sursis de la part des gens d'affaires américains à cause du commerce lucratif avec la Chine. Mais ils ne voient pas, affirme-t-il, que leurs énormes profits sont faits à partir 'd'un système pervers d'injustice qui opprime le peuple de la Chine'.

L'essentiel des preuves pour les présumés crimes a été discuté par quatre témoins, incluant David Kilgour et David Matas, auteurs du rapport.

Le rapport a décrit les politiques dures, qui peuvent même être qualifiées de génocide, envers le Falun Gong. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Manfred Novak, a découvert que près des deux tiers (66 pour cent) des victimes de torture et de mauvais traitements dans les prisons chinoises étaient des gens pratiquant le Falun Gong, a déclaré Kirk C. Allison, Ph. D.

Dr Allison est directeur du programme des droits de l'homme et de la santé à l'École de santé publique de l'École médicale de l'Université du Minnesota. Le Dr Allison a précisé qu'il parlait pour lui-même et non pour son institution affiliée.

'Le programme systématique d'éradication idéologique du Falun Gong a coïncidé avec une augmentation inexplicable des transplantations d'organes et du tourisme international axé sur la greffe d'organes en Chine', explique le Dr Allison. Entre 2000 et 2005, la source des organes en Chine était difficile à prouver. Ailleurs, dans un article spécial de La Grande Époque version américaine, le Dr Allison s'est penché sur la source de l'augmentation des greffes d'organes en Chine.

Les donneurs provenant de la famille ou les donneurs qui ne proviennent pas de la famille, mais qui sont cliniquement morts comptent pour moins de 1 pour cent des dons en Chine. Un programme national de don volontaire est non exploité. 'Les greffes de reins ont presque triplé durant la même période. Les greffes du foie ont augmenté à l'échelle nationale d'environ 135 en 1998 à plus de 4000 en 2005. Dans plusieurs publicités, le prix demandé allait de 24 000 Dollars US (200 000 yuans) pour les Chinois à plus de 98 000 Dollars US pour les étrangers', a fait remarquer le Dr Allison.

Il semblerait qu'il reste seulement les prisonniers exécutés et les détenus du Falun Gong pour ce commerce très rentable. La Chine reconnaît uniquement les prisonniers exécutés – condamnés à mort – comme source 'mineure' d'organes. Mais cela doit être assez considérable pour nécessiter le soutien actif et la coordination de l'État, souligne le Dr Allison. Le Centre international de transplantation de Chine déclare fièrement et ouvertement sur son site Internet, selon le Dr Allison qui l'a cité, que les nombreuses transplantations sont faites 'grâce au soutien du gouvernement chinois'. Les noms de cours, postes de police, départements judiciaires et de santé et autres sont listés pour démontrer aux clients potentiels le rôle 'unique' du régime à fournir ce 'service'.

Le Dr Allison a cité un reportage de BBC, diffusé le 27 septembre 2006, qui a dit que la vente d'organes de prisonniers exécutés semble 'être florissante' selon une investigation secrète. Dans un hôpital à Tianjin, le correspondant de BBC s'est fait passer pour quelqu'un ayant besoin d'un foie pour son père malade. On lui a dit qu'il pouvait en obtenir un en trois semaines.

Le porte-parole de l'hôpital a indiqué que les organes des prisonniers exécutés étaient donnés volontairement, mais le correspondant de BBC a écrit : '[...] à savoir si les prisonniers sont vraiment libres de décider eux-mêmes du don d'organe juste avant d'être exécutés, ce n'est pas clair du tout.'

Le rapport Kilgour-Matas indique qu'entre 2001 et 2005, il y avait plus de 41 000 transplantations enregistrées sans sources identifiables en Chine. Le résumé du rapport par M. Rohrabacher indique : 'C'est impossible d'attribuer toutes les transplantations d'organes en Chine aux prisonniers exécutés, aux membres de famille et aux donneurs volontaires. L'augmentation des transplantations d'organes en Chine va de pair avec la montée de la persécution à l'encontre du Falun Gong.'

David Kilgour, ancien secrétaire canadien d'État pour la région Asie-Pacifique et coauteur du rapport, a parlé de la 'récolte la plus sanglante de la Chine' pour laquelle il y a de plus en plus de preuves que les victimes sont en majorité des 'prisonniers de conscience' pratiquant le Falun Gong.

'La plupart des victimes n'étaient accusées de rien; elles étaient assassinées par les professionnels du domaine de la santé pour leurs organes vitaux', soutient M. Kilgour.

M. Kilgour affirme que de source sûre, près de 85 pour cent des organes greffés dans les hôpitaux de Tianjin sont destinés à des gens vivant à l'extérieur de la Chine.

'Plusieurs de ces patients espèrent probablement obtenir l'organe d'une personne reconnue coupable de meurtre ou un violeur... mais ils devraient savoir que la Chine compte 68 chefs d'accusations pour lesquels on peut être exécuté, incluant la fraude fiscale. En réalité, il est probable que l'organe provient d'un jeune prisonnier adepte du Falun Gong, dont le crime a été de croire en vérité, compassion et tolérance.'

David Matas, avocat spécialisé en droits de l'homme à l'échelle internationale et coauteur du rapport, a fait savoir dans son témoignage que la réponse de la Chine ne fait que renforcer leur certitude selon laquelle le régime communiste est coupable.

'Malgré toutes leurs ressources et connaissances à la source, ils n'ont pas fourni d'information pour réfuter le rapport. Ils nous ont plutôt attaqués personnellement, et ce qui est plus inquiétant, ils ont attaqué le Falun Gong avec la même violence verbale que nous avons identifiée comme l'une des raisons pour laquelle nous croyons que ces atrocités se produisent.'

Falun Gong : la 'secte' qui fait peur au régime chinois

Dans les jardins publics de nombreuses grandes cités, des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, se livrent à de gracieux exercices, des mouvements souples et lents, les yeux mi-clos, comme en méditation. Ce sont souvent des membres du Falun gong, un mouvement d'inspiration chinoise qui se veut avant tout pacifique et apolitique, et prône trois grands principes : Vérité, Bonté, Patience. Cependant, pour les autorités chinoises il n'est rien d'autre qu'une 'secte', une 'religion malfaisante', et doit donc être éliminé.

Fondé en 1992 par Li-Honghzi, un simple fonctionnaire, le Falun gong est un mélange de bouddhisme et de taoïsme, joint à des pratiques traditionnelles visant à contrôler son énergie vitale afin de préserver santé physique et santé mentale. En un mot, selon son fondateur, c'est un enseignement permettant d'atteindre l'harmonie avec la nature fondamentale de l'univers. Point de vue qui n'est pas nécessairement partagé par certains observateurs des mouvements de type sectaire [1]

Quel que soit le 'statut' de cette organisation, rien ne justifie les très graves atteintes aux droits humains perpétrées par les autorités chinoises à l' encontre de ses adeptes.

La progression fulgurante du Falun Gong

Le Falun gong a rapidement réuni de nombreux adeptes issus de toutes les classes de la société. Il en compte actuellement des millions non seulement en Chine, mais aussi un peu partout dans le monde. Toléré jusqu'en 1998, il fait ensuite l'objet d'une campagne de dénigrement dans la presse officielle et est accusé, entre autres, de manipulations mentales. Les mesures de répression vont alors se multipliant jusqu'à atteindre un point culminant en avril 1999. Le 25 de ce mois, plus de 10.000 personnes venues de tous les coins du pays manifestent pacifiquement à Pékin, encerclant la résidence officielle du Bureau politique du parti communiste pour réclamer la reconnaissance de leur organisation et la fin de la persécution dont ils sont les victimes. Résultat, en juillet 1999, le Falun gong est interdit.

En octobre de la même année, le Comité permanent du Parlement adopte une résolution 'sur l'interdiction des écoles hérétiques et sur les mesures de prévention et de condamnation de leurs activités'. Ceci ne décourage pas les adeptes qui continuent à manifester par petits groupes. Le 23 janvier 2001, à la veille du Nouvel-An chinois, cinq fidèles, dont une petite fille de 12 ans qui survivra, s'immolent par le feu sur la place Tian'anmen. Le 31 janvier, la télévision officielle diffuse à une heure de grande audience les images très choquantes de l'immolation et lance une campagne de diabolisation de la 'secte'. Depuis lors, c'est quotidiennement que des membres du Falun gong sont arrêtés, battus, torturés, envoyés dans des camps de travail ou obligés de fréquenter des 'séminaires d'étude' pour y être 'reconvertis'.

On estime à plus de dix mille le nombre de ceux qui sont incarcérés un peu partout en Chine. Amnesty International est profondément préoccupé par la persécution dirigée contre les membres du Falun gong, et a publié plusieurs rapports précis à ce sujet. Dans l'un d'eux, paru en février 2001, Amnesty relate certains témoignages relatifs à des cas de morts en détention - au moins 120 - recensés entre juillet 1999 et la mi-janvier 2001, chiffre qui aurait plus que doublé depuis. Dans la plupart des cas, il s'agirait de mauvais traitements ou d'actes de torture. Souvent, les autorités tenteraient de couvrir les responsables de ces morts ou de détruire les preuves éventuelles de leur culpabilité. Ainsi, les corps de certains seraient incinérés à la hâte. D'autres décès sont présentés comme étant des suicides.

Des persécutions 'légales' et bien orchestrées

Un article très détaillé, paru en août 2001 dans le journal Washington Post, affirme que les persécutions contre les pratiquants du Falun gong sont désormais approuvées et orchestrées par les autorités chinoises selon trois étapes bien définies : d'abord, l'aval donné par le pouvoir central au recours généralisé à la violence envers tous ceux qui refuseraient de renoncer à leurs convictions. Ensuite, une technique nouvelle, 'les séminaires d'étude' obligatoires qui présentent le mouvement comme une 'secte'. Enfin, une campagne de propagande visant à le discréditer aux yeux de l'opinion publique. Celle-ci s'appuie surtout sur le suicide par le feu de certains adeptes en janvier 2001.

On peut se demander pourquoi les autorités chinoises s'acharnent à ce point sur les membres d'une organisation résolument pacifique. Selon des articles parus dans la presse officielle, le Falun gong serait dangereux, car il perturbe l'ordre public, allusion aux manifestations tenues par ses membres. Il nuit à la société en l'induisant en erreur, par exemple en préconisant le refus de la médecine traditionnelle. Il serait aussi un instrument des forces occidentales anti-chinoises et, dernière accusation, aurait pour but secret de renverser le parti communiste. En réponse à ceci, Li Honghzi a déclaré, en juillet 1999 : 'Ni maintenant ni dans le futur, nous ne nous opposerons au gouvernement'. On peut supposer que le très rapide succès populaire du mouvement, en particulier sa capacité à rassembler des millions de personnes, a pu faire naître parmi les membres du gouvernement des craintes pour la stabilité du régime.

Amnesty lance un appel au gouvernement chinois afin qu'il mette un terme aux violences exercées contre les pratiquants du Falun gong, lui demande de libérer tous ceux qui sont arbitrairement détenus et de faire en sorte que des enquêtes soient ouvertes sur les allégations de torture dont auraient été victimes des membres de cette organisation."

Source :
http://liege.indymedia.org

Marché d'organes au cœur de la mondialisation

"Les organes et ovules font désormais partie du marché de la mondialisation.
Concernant le trafic d'ovules, le Washington Post relate l'activité aux Etats-Unis de l'Asian Egg Donation qui cherche sur Internet ou sur place, en Chine et en Inde, des donneuses d'ovules asiatiques pour satisfaire leurs clientes asiatiques.

Quant au commerce d'organes, la Chine vient officiellement de reconnaître l'existence du trafic d'organes prélevés sur les condamnés à mort. Ce marché est très lucratif. De riches patients, notamment des américains d'origine asiatique, sont prêts à payer plusieurs dizaines de milliers de dollars l'organe qui les sauvera. Le Dr Zhonghua Chen a déclaré en juillet dernier que 8 102 reins, 3741 foies et 80 cœurs avaient été ainsi greffés.

Le magazine The Economist préconise le libéralisme pour pallier le manque d'organe : 'légalisez le commerce des reins, et non seulement vous supprimerez les listes d'attente mais en plus vous éviterez le marché noir'..."

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Sylvie Kauffman) 05/12/06

La mondialisation des organes

Article de Sylvie Kauffmann, LE MONDE


"Plus rien n'est à l'abri de la mondialisation, pas même le commerce d'organes. Et comme dans beaucoup de domaines, les Chinois sont en position de leaders, pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur, c'est, par exemple, le don d'ovules. Don est d'ailleurs un terme parfois abusif puisque, dans certains pays, notamment aux Etats-Unis, la tendance est plutôt à la vente d'ovules. Et, sur le marché des ovules, l'offre n'est pas toujours adaptée à la demande.

Ainsi, nous apprend le Washington Post, les Américaines d'origine asiatique qui ont recours à cette technique de procréation médicalement assistée recherchent de préférence des donneuses, comme elles, d'ethnie asiatique : les mères aiment généralement que leurs enfants leur ressemblent un minimum, ne serait-ce que pour éviter l'irritant 'il est à vous ?' des maniaques de la poussette.

Mais les jeunes donneuses d'ovules asiatiques sont rares parmi les Américaines. Des agences spécialisées, comme Asian Egg Donation, par exemple, se font donc maintenant une spécialité de trouver, grâce à Internet, des donneuses chinoises ou indiennes, selon la demande, soit déjà physiquement sur le territoire américain, soit en allant à leur recherche en Chine ou en Inde. Se rendre sur place permet d'ailleurs à l'agence d'affiner la recherche, par caste ou par zone géographique.

Le pire, c'est la vente d'organes prélevés sur des condamnés à mort fraîchement exécutés, pour des patients en attente de greffe. La Chine s'était clandestinement fait une spécialité de cette pratique jusqu'à ce que, fin novembre, un responsable du ministère de la santé chinois reconnaisse son existence.

C'est d'ailleurs un commerce assez lucratif, puisque des patients fortunés - Américains d'origine chinoise, notamment - sont prêts à payer plusieurs dizaines de milliers de dollars pour le rein ou le foie qui les sauvera. Un spécialiste chinois de la transplantation, le docteur Zhonghua Chen, a déclaré en juillet, lors d'une conférence à Boston, que ses collègues chinois avaient greffé 8 102 reins, 3 741 foies et 80 coeurs en 2005. Mais, comme Pékin veut réduire le nombre de condamnés à mort, l'offre va se réduire.

Le magazine The Economist a une solution pour les pénuries d'organes : le libéralisme. Légalisez le commerce des reins, proclame-t-il récemment dans un éditorial, et non seulement vous supprimerez les listes d'attente mais en plus vous éviterez un sordide marché noir aux conséquences parfois dramatiques, aussi bien pour le vendeur que pour l'acheteur. La preuve que ça marche ? L'Iran l'a fait."

==> Sylvie Kauffmann, LE MONDE

Autoriser de nouvelles chimères ?

"La Vie revient sur la demande faite par trois laboratoires britanniques, dont celui de Ian Wilmut le père de la brebis clonée Dolly, de créer des embryons chimériques mi-humain mi-animal. Le Royaume-Uni ayant légalisé la création d'embryons humains pour la recherche, il est probable que la HFEA, agence de bioéthique anglaise, accorde son feu vert à la création d'embryons chimériques.
En 1998 et en 2003, deux autres équipes, américaine puis chinoise, ont tenté l'expérience ... sans succès."

"La création de chimères pose de nouvelles questions : quelle sera la nature de ces embryons ? Peut-on créer des êtres mi-animal mi humain même au stade embryonnaire ? Pour Axel Kahn, 'le matériel produit' ne sera pas un embryon car il ne pourra pas se développer dans un utérus de femme. Pour lui 'ces travaux présentent un intérêt éthique majeur en évitant le recours aux ovules féminins'. Pour Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm, le recours aux ovocytes animaux pour créer des embryons chimériques pose de nouveaux problèmes et 'ajoute au malaise'. Pour Jacques Testart, il s'agit d'un 'coup médiatique, sans véritable intérêt scientifique. Si l'expérience réussit, ses conclusions ne pourront être appliquées à l'homme puisqu'il restera dans les cellules du matériel animal. Le problème c'est que des grandes revues telles que Nature ou Science vont s'arracher ce genre de publications'.

L'enjeu de ces recherches est toujours le même : identifier des cellules totipotentes, c'est à dire capables de se développer en n'importe quel tissu ou organe humain, ailleurs que sur l'embryon humain. Le Dr Condic de l'université de Salt Lake City a tenté d'intervenir directement sur le génome de l'ovocyte avant la fusion avec le spermatozoïde afin d'obtenir 'un amas de cellules totipotentes, incapables de s'organiser en être humain'. D'autres scientifiques essaient de déclencher la division de l'ovocyte sans fécondation afin d'isoler les cellules ainsi produites. Mais quelle est la nature des ces produits ainsi conçus ?

Didier Ottinger, historien de l'art, analyse dans son ouvrage Chimères (chez Actes sud) la manière dont les chimères ont été perçues selon les époques : puissances diaboliques du Moyen Age à la Renaissance, elles sont devenues avec les temps modernes synonymes de génie créatif, des figures de l'imaginaire 'émancipé du contrôle de l'esprit'. A notre ère, la biologie moderne adepte des manipulations génétiques brouille les frontières entre le réel et l'imaginaire et fait le lit des nouvelles chimères.

Pour contourner ces difficultés éthiques, des chercheurs ouvrent d'autres voies. Les travaux du Pr Yamanaka, présentés à Rome lors d'un récent congrès sur les cellules souches adultes*, aurait permis d'obtenir des cellules totipotentes sans passer par un 'pseudo-embryon'. Il a réussi à identifier chez la souris les gènes capables de reprogrammer une cellule adulte ordinaire en cellule totipotente. Il reste encore à appliquer cette étude chez l'homme. Pour Axel Kahn : 'c'est une piste scientifique passionnante qui permettrait de disposer de cellules aux potentiels quasiment équivalents à ceux de l'embryon'. Pour Jean-Claude Ameisen, il s'agit d'une 'révolution scientifique et éthique. L'originalité de ce travail, c'est qu'il ne s'inscrit pas dans la course à l'embryon qu'on constate ailleurs. Les japonais ont pris le problème à l'envers et ont peut-être apporté la réponse que tous les autres cherchaient'."

* Congrès international 'Cellules souches : quel futur pour la thérapeutique ?' organisé par la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques (FIAMC) et l’Académie pontificale pour la Vie, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune (cf. revue de presse du 19/09/06).

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Vie (Claire Legros) 19/10/06

France : Lancement de la Fondation Greffe de vie

ROME, Mardi 17 octobre 2006 (ZENIT.org) - Le lancement de la Fondation 'Greffe de vie' est annoncé par la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).


"A l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, Jean-Pierre Scotti lance la Fondation Greffe de vie. Son but : promouvoir le don d’organes et aider la recherche en transplantation.

Touché par l’insuffisance rénale dans sa famille, Jean-Pierre Scotti est le promoteur de ce projet. Il a apporté lui-même la dotation initiale de lancement de la fondation (500 000 euros). Il s’appuie sur des partenaires du monde de l’entreprise et du sport.

En France, chaque année, un tiers des personnes en attente de greffe est transplanté. En moyenne sont réalisés 22 prélèvements d’organes par million d’habitants.

Jean-Pierre Scotti veut atteindre un taux de 30 par million d’habitants d’ici cinq ans. Pour cela la fondation veut mieux faire connaître la loi selon laquelle le consentement au don d’organes est présumé tant que le donneur potentiel ne s’est pas inscrit sur le registre de refus.

Jean-Pierre Scotti veut créer un 'passeport de vie' sur lequel sera inscrit l’accord ou non de la personne à faire un don d’organes en cas de mort cérébrale. Chaque personne porterait cette carte sur soi et en remettrait trois autres à des proches pour que sa volonté soit connue."

Source : La Croix (Denis Sergent) 17/10/06

http://news.catholique.org

Organ donation after circulatory death: the forgotten donor? (scientific press, USA)

Source: Critical Care 2006. Published 29 September 2006.
Authors: Mohamed Y Rady 1 Joseph L Verheijde 2 Joan McGregor 3

1 Department of Critical Care Medicine, Mayo Clinic Hospital, Mayo Clinic College of Medicine, Arizona, USA
2 Department of Physical Medicine and Rehabilitation, Mayo Clinic Hospital, Mayo Clinic College of Medicine, Arizona, USA.
3 Bioethics, Policy, and Law Program, School of Philosophy and Life Sciences, Arizona State University, Arizona, USA.

Abstract

"Donation after circulatory death (DCD) can be performed on neurologically intact donors who do not fulfill neurologic or brain death criteria before circulatory arrest. This commentary focuses on the most controversial donor-related issues anticipated from mandatory implementation of DCD for imminent or cardiac death in hospitals across the USA. We conducted a nonstructured review of selected publications and websites for data extraction and synthesis. The recommended 5 min of circulatory arrest does not universally fulfill the dead donor rule when applied to otherwise neurologically intact donors. Scientific evidence from extracorporeal perfusion in circulatory arrest suggests that the procurement process itself can be the event causing irreversibility in DCD. Legislative abandonment of the dead donor rule to permit the recovery of transplantable organs is necessary in the absence of an adequate scientific foundation for DCD practice. The designation of organ procurement organizations or affiliates to obtain organ donation consent introduces self-serving bias and conflicts of interest that interfere with true informed consent. It is important that donors and their families are not denied a 'good death', and the impact of DCD on quality of end-of-life care has not been satisfactorily addressed to achieve this."

Dons d'organes (Canada) : Nouvel espoir pour ceux en attente d'une greffe

"Des dizaines de patients sont annuellement débranchés sans qu'on puisse utiliser leurs organes, parce que les seuls prélèvements d'organes permis au Québec concernent les patients en état de mort cérébrale.

Grâce à un projet-pilote qui débutera dans quatre hôpitaux québécois au cours des prochaines semaines, il sera possible de prélever des reins de patients qui ne sont pas en état de mort cérébrale, mais qui n'ont pas de chance de survie."

"Parmi d'autres conditions médicales, seuls les patients ayant subi un arrêt cardiocirculatoire, qui est maintenu sous assistance respiratoire et dont le pronostic sombre est irréversible seront admissibles. Cette technique permettra d'avoir une dizaine de donneurs de plus dès la première année. Si l'expérience se déroule bien avec les reins, les hôpitaux pourront étendre cette technique à d'autres organes, comme le foie.

Le spécialiste américain en greffe d'organes John F. Edwards est actuellement au Québec pour former les médecins à cette nouvelle approche. Le médecin, qui travaille au Gift of Life Institute de Philadelphie, doit notamment aider le personnel médical à développer les bons réflexes pour identifier les donneurs potentiels en situation d'urgence.

Les établissements qui participent au projet-pilote sont l'Hôpital du Sacré-Coeur, le Centre de santé McGill, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et l'hôpital l'Enfant-Jésus, à Québec.

Cette initiative de Québec-Transplant pour pallier la pénurie d'organes a reçu l'aval des instances médicales et éthiques dans le domaine.

L'an dernier, 1009 patients étaient en attente d'une greffe au Québec. Seulement 136 donneurs ont permis la transplantation de 414 organes chez 362 personnes en attente. Cependant, 42 patients n'ont pas eu cette chance et sont décédés."

Source :
http://www.radio-canada.ca

TransMedics reçoit la marque CE de l'Union Européenne

TransMedics reçoit la marque CE de l'Union Européenne pour son dispositif de transplantation Organ Care System



ANDOVER, Massachusetts, October 3 /PRNewswire/ --

"TransMedics, Inc., a annoncé aujourd'hui l'attribution de la marque CE à son dispositif Organ Care System, le premier et unique système à maintenir les organes de donneurs humains en leur état de fonctionnement en dehors du corps humain. L'obtention de cette marque assure aux médecins et aux patients que le dispositif Organ Care System respecte les exigences d'hygiène et d'innocuité de l'UE. Elle permet à TransMedics de commercialiser et distribuer le dispositif dans l'Union Européenne ainsi que dans de nombreux autres pays d'Asie et du Moyen-Orient.

Le dispositif Organ Care System de TransMedics maintient les organes dans un état physiologique de fonctionnement en dehors du corps humain afin d'optimiser leur condition sanitaire et afin de permettre, pour la toute première fois, une évaluation clinique ex vivo en temps réel des organes du donneur".

"Du sang chaud, oxygéné et riche en nutriments est infusé dans l'organe dès son prélèvement et jusqu'à son implantation, ce qui maintient l'organe au chaud et en état de fonctionnement en dehors du corps jusqu'à ce qu'il soit prêt à être greffé. Comparé aux méthodes de stockage et aux techniques de perfusion à froid actuelles, le dispositif Organ Care System permet aux organes de résister plus longtemps en dehors du corps et de subir moins de dommages dus au manque de circulation sanguine pendant le transport jusqu'au receveur.

'Le dispositif Organ Care System répond au besoin vital d'une solution à la pénurie mondiale d'organes disponibles pour les patients subissant une déficience irréversible. L'attribution de la marque CE représente pour nous une étape de commercialisation importante. C'est un pas essentiel vers de meilleures options de transplantation pour les médecins européens et leurs patients', affirme le D. Waleed Hassanein, fondateur, président du conseil et chef de la direction de TransMedics, Inc.

En plus d'augmenter le nombre d'organes transplantables et de réduire les risques liés aux complications post opératoires, le dispositif Organ Care System propose également, au secteur des soins de santé, d'importants avantages financiers. Ce système est conçu pour : réduire les périodes d'attente d'organes pendant lesquelles les patients suivent des traitements coûteux, assurer un rétablissement plus rapide et raccourcir les séjours en hôpital après une transplantation, réduire aussi bien les thérapies médicales pour traiter les complications que le besoin de nouvelles greffes.

Besoin de nouvelles technologies de transplantation

Le nombre de patients ayant besoin d'une greffe vitale continue à augmenter plus rapidement que le nombre de donneurs disponibles. Sur les 12 000 personnes actuellement en attente d'un donneur d'organe en Allemagne, un tiers seulement recevra une greffe. Presque 1 000 candidats receveurs meurent chaque année. Les taux de dons d'organes ont quelque peu progressé l'an dernier, mais la demande d'organes grandit également. Au Royaume-Uni, 6 000 patients attendent actuellement une greffe d'organe alors que moins de 3 000 transplantations sont réalisées chaque année. Donc, la liste des receveurs en attente continue à s'allonger. Malheureusement, plus de la moitié des coeurs proposés par les donneurs reste inutilisée. Les méthodes actuelles de conservation à froid des organes ne contribuent pas à résoudre le problème. La situation est tout aussi sérieuse aux États-Unis. Sur les 89 000 personnes qui attendent aujourd'hui un donneur d'organes, seulement un tiers recevra une greffe tandis qu'environ 7 000 mourront chaque année en attendant un organe. Cela signifie qu'environ 17 candidats receveurs meurent chaque jour en attendant un donneur d'organe".

Profil de TransMedics, Inc.

"Basée à Andover dans le Massachusetts, TransMedics est une société privée de dispositifs médicaux fondée en 1998 pour répondre au besoin non pris en charge de technologies plus efficaces de transplantation d'organes. La société a mis au point un système de transplantation d'un type nouveau et unique : la transplantation d'un organe vivant. Cet 'Organ Care System' est basé sur une technologie révolutionnaire qui maintient les organes au chaud et en leur état de fonctionnement pendant le transport du donneur au receveur. En Europe, TransMedics distribue cet Organ Care System sous la marque CE. En proposant cette technologie, l'objectif de TransMedics est d'améliorer les résultats et la mise à disposition des organes pour le nombre grandissant de patients qui se trouvent acculés à des déficiences irréversibles d'organes et ont besoin de greffons. TransMedics cherche aussi à raccourcir la période de convalescence, réduire les séjours en hôpitaux et la dépendance à l'égard des thérapies médicales. En dernière analyse, il s'agit de réduire le fossé toujours plus large séparant le nombre d'organes approuvés pour une transplantation et le nombre de receveurs en attente d'une greffe."

Pour plus de renseignements, veuillez consulter le site http://www.TransMedics.com.

Copyright 2006
PR Newswire Europe Limited

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Une lignée cellulaire à partir d'un embryon mort

"Le site en ligne du journal scientifique 'Stem cells' publie les travaux d'une équipe hispano-britannique, dirigée par Miodrag Stojkovic du centre de recherche Prince Philippe (Valence - Espagne), sur la création d'une lignée cellulaire à partir d'un embryon humain 'considéré mort'. Les chercheurs ont étudié 132 embryons 'stoppés dans leur croissance', donnés par une clinique de fécondation in vitro avec le consentement des patients."


"La division cellulaire des embryons s'était arrêtée 24 ou 48 heures après avoir atteint différents stades de développement. 13 d'entre eux s'étaient développés un peu plus que les autres, atteignant 16 ou 24 cellules, avant 'd'arrêter leur croissance'. Les chercheurs ont pu créer une lignée de cellules souches à partir de l'un d'entre eux.

Le Dr Donald Landry, directeur du département de traitements expérimentaux au Centre médical de l'Université Columbia (New York), qui a eu l'idée de cette expérimentation, estime qu''un embryon est mort si les cellules qui le composent cessent de manière irréversible de travailler ensemble en tant qu'organisme'. Ainsi, pour lui, la création d'une lignée de cellules souches embryonnaires telle que l'a réalisé l'équipe du Pr Stojkovic lève les problèmes éthiques liés à la destruction de l'embryon. Selon lui, l'utilisation de cellules à partir d'embryons morts relève du don d'organes au même titre que le prélèvement d'organes sur des patients morts.

Néanmoins de nombreux chercheurs ne sont pas d'accord. 'Il n'existe aucun moyen de prouver qu'un embryon ait aussi été stoppé dans sa croissance s'il avait été placé dans un utérus de femme plutôt que dans une coupelle de laboratoire, ce qui laisse donc ouverte la possibilité que les conditions de laboratoire soient à l'origine de l'arrêt de la croissance de l'embryon', explique Robin Lovell-Badge, de l'Institut national londonien pour la recherche médicale.

Pour le Révérend Tad Pacholczyk, directeur de l'éducation au sein du Centre national catholique pour la bioéthique (Philadelphie), 'un embryon n'est pas mort, dès lors que des cellules sont vivantes à échelle individuelle et capables de fournir des lignées de cellules souches'. Les scientifiques en connaissent trop peu sur les embryons précoces pour déterminer vraiment quand l'un d'entre eux est mort.

Quant au Dr George Daley, de l'Institut sur les cellules souches de Harvard, il craint qu'une anomalie non détectée sur une cellule souche provenant d'un embryon mort ne rende leur utilisation dangereuse.

Derivation of human embryonic stem cells from developing and arrested embryos, Xin Zhang, Petra Stojkovic, Stefan Przyborski, Michael Cooke, Lyle Armstrong, Majlinda Lako, Miodrag Stojkovic, Stem Cells Express, first published online September 21, 2006; doi:10.1634/stemcells.2006-0377

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
nouvelobs.com (Malcolm Ritter) 25/09/06 - Le Figaro 26/09/06

Cellules souches : de nouvelles pistes à explorer

"Dans le Monde, Jean Yves Nau fait état de deux colloques internationaux, l'un à Paris sous l'égide de l'Académie Nationale des Sciences, l'autre à Rome à l'initiative de l'Académie Pontificale pour la Vie, la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC) et la Fondation Jérôme Lejeune, qui ont eu lieu récemment sur les cellules souches.

Alors que l'Académie Nationale des Sciences n'a pas fait de déclarations triomphalistes sur l'utilisation thérapeutique des cellules souches embryonnaires, le congrès de Rome a présenté des avancées thérapeutiques significatives avec des cellules souches adultes et des cellules de sang de cordon".

"Dans son interview au Monde, Mgr Sgreccia, président de l'Académie Pontificale pour la Vie, a rappelé les raisons de l'opposition de l'Église sur la recherche sur les embryons :'Il existe aujourd'hui une opposition frontale et définitive à des recherches visant à travailler sur les cellules souches qui ne peuvent être obtenues qu'après la destruction d'un embryon humain. Nous nous devons de défendre celui-ci, cet embryon doté de toutes les potentialités de la vie humaine. Nous ne pouvons adopter d'autres démarches'. Il a appelé 'au développement des recherches sur les cellules souches humaines d'origine somatique ou présentes dans le cordon ombilical au moment de la naissance'.

Interrogé sur la solution proposée par l'Église concernant l'avenir des embryons actuellement congelés, Mgr Sgreccia répond : 'la congélation est en elle-même une offense à la dignité. Quelle que soit la solution adoptée, elle sera mauvaise. Nous devons parvenir à une prohibition mondiale de la conservation par congélation avant de réfléchir au devenir des embryons actuellement congelés. Si tel n'était pas le cas, ce serait un encouragement donné à la pratique de la congélation des embryons humains'. C'est à cette seule condition qu'il sera possible de réfléchir au devenir des embryons actuellement congelés... et non l'inverse."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction".

Carte vitale 2 avec la photo : plus de sécurité et plus de services

"59 millions de cartes vitales 2 seront diffusées en quatre ans pour un coût unitaire de production évalué à trois euros. Prévue dans le cadre de la réforme de l'assurance maladie, la future carte Vitale a pour objectif d'améliorer la qualité des soins et de lutter contre les fraudes. Un système de contrôle en ligne de la validité des cartes Vitale, comparable à celui existant déjà pour sécuriser les paiements par carte bancaire, sera mis en oeuvre courant 2006.

Le ministre Xavier Bertrand a déclaré ce matin

qu'en 2004, 'nous nous étions engagés dans la cadre de la réforme de l'assurance maladie à ce que la carte vitale soit plus personnalisée et plus sécurisée. Plus personnalisée pour une meilleure appropriation individuelle. Plus sécurisée pour éviter que les fraudes d'une seule personne nous pénalise tous.

Si la Carte Vitale I est entrée dans les mœurs, si elle a permis des remboursements plus rapides – on est passé de 13 à 5 jours- grâce à un traitement informatique plus simple, et moins coûteux pour l'Assurance maladie, si elle a facilité la vie des professionnels, la carte vitale doit maintenant franchir cette nouvelle étape.'

Dotée d'une photo et renfermant des données personnelles sécurisées, cette carte vitale nouvelle génération est une véritable pièce d'identité qui permet d'accéder au futur dossier médical personnel. Son déploiement commencera fin 2006 en Bretagne et sera échelonné jusqu'en 2010. La nouvelle carte sera toujours verte mais d'un graphisme modernisé.

La Carte Vitale I a été largement adoptée par l'ensemble des professionnels de santé : 'ils sont en effet aujourd'hui 210 000 à être équipés dont 80 pour cent des généralistes et la quasi-totalité des pharmacies. Et la progression des télétransmissions se poursuit encore : au 1er semestre 2006, elle augmentait toujours de 3 pour cent pour bientôt atteindre 1 milliards de feuilles de soins dématérialisées' a précisé le ministre.

La carte vitale II sera elle donc plus sécurisée. 'En effet, elle contient les mécanismes de cryptographie nécessaires pour les fonctions d'authentification et de signature électronique, ce qui renforce la sécurisation, de son porteur et de la signature des flux électroniques. Elle est donc la première carte à puce conforme au standard défini par l'Etat pour l'administration électronique' a assuré le ministre de la santé.

Le contrôle et la gestion du parc des cartes en circulation sont également améliorés. 'Le système de gestion du parc garantit désormais l'existence d'une seule carte en circulation par bénéficiaire. Ainsi, lorsque un assuré changera de caisse d'assurance maladie, il devra simplement mettre à jour sa carte. Il ne sera donc plus nécessaire de lui donner une nouvelle carte, sans savoir ce qu'il est advenu de l'ancienne. Quand l'assuré recevra une nouvelle carte en renouvellement de l'ancienne, cette dernière devra être invalidée dans un point de mise à jour avant de pouvoir activer sa nouvelle carte vitale.'

Le ministre a bien insisté sur les différents contrôles qu'il y aura pour l'établissement de la nouvelle carte vitale : 'Par ailleurs, lorsque l'assuré social enverra à l'assurance maladie sa photo pour qu'elle l'intègre sur la carte, il devra également joindre la photocopie de sa carte d'identité. La photo ne sera acceptée qu'après vérification de l'état civil et qu'après avoir comparé la photographie envoyée avec celle présente sur la carte d'identité. En cas de doute, une procédure de contrôle de l'Assurance maladie s'enclenchera.'

'La photo, changement le plus visible, exprime tout autant notre volonté de lutter contre les fraudes et les abus que celle de la personnaliser, permettant à tous une meilleure appropriation de leur carte. La carte vitale II est le fruit des dernières avancées technologiques liées aux cartes à puces, autant d'innovations qui augmentent également ses capacités de stockages d'information, offrant ainsi plus de possibilité d'utilisation pour l'assuré.'

De plus, selon le ministre de la santé, la carte vitale II sera plus personnalisée et offrira à l'usager de nombreux nouveaux services. 'Ce que nous avons voulu avant tout avec cette Carte Vitale II, c'est faciliter la vie des usagers. La capacité de mémoire de la nouvelle carte Vitale II sera de 32 kilo octets au lieu de 4 avec la première carte vitale. L'espace ainsi disponible lui permettra, dans le courant de l'année 2007, d'héberger d'autres informations que les données administratives actuelles comme la mention du médecin traitant, ou les informations sur la couverture complémentaire santé de l'assuré, ce qui permettra ainsi d'accélérer le remboursement de la part complémentaire.'

Enfin, la carte vitale, pourra contenir des informations personnelles comme la personne à prévenir en cas d'urgence ou encore la connaissance qu'à l'assuré du dispositif légal sur le don d'organe. La carte vitale concerne 48 millions de personnes, 'soit une occasion supplémentaire d'inciter chaque personne à réfléchir sur le don d'organes, alors que de plus en plus de personnes sont en attente d'une greffe d'organes qui leur sauvera la vie ou l'améliorera considérablement.' En effet, si 82 pour cent en 2006 des français se déclarent favorables au don de leurs propres organes, seuls 40 pour cent ont fait part de leur position à leurs proches.

La carte vitale pourra également donner accès au DMP, véritable porte-documents intelligent, au médecin traitant avec l'accord et le code de son patient. La carte vitale II offrira de nombreuses autres possibilités, qui pourraient être utilisées dans le domaine de la santé, voire dans d'autres services publics. 'En effet, la carte Vitale II pourrait servir à signer électroniquement des documents ou faire usage d'autres téléservices. Ceux-ci se sont largement développés en France : télépaiement de l'impôt, changement d'adresse, autant de procédures où le besoin de sécurisation existe également,' a ajouté Xavier Bertrand.

'Le DMP, dont la carte Vitale II sera la porte d'entrée, servira de levier pour l'informatisation de l'hôpital. Le Plan Hôpital 2012 marquera notre nouvelle ambition pour les SIH, tant en termes de moyens, que de stratégie. En effet, mon ambition est de porter la part des dépenses d'informatique hospitalière au minimum à 3 pour cent d'ici 2012, contre 1,7 pour cent aujourd'hui. Surtout, nous devons coordonner les efforts des établissements qui restent encore trop dispersés. Le volet financier sera complété par un volet d'expertise, de soutien et d'évaluation, ainsi que par un plan d'aide à la formation des décideurs et des professionnels. L'informatisation du dossier médical et du parcours de soins (programmation des rendez vous, accès aux résultats d'examen), du circuit de prescription et la télémédecine en constitueront les principaux axes stratégiques."

Source :
http://www.actualites-news-environnement.com

"Optimaliser le nombre de donneurs d'organes" (Belgique)

"Le ministère de la Santé va lancer dès l'automne dans 30 hôpitaux du pays le 'projet Gift', un projet pilote destiné à identifier les donneurs d'organes potentiels parmi les patients en fin de vie afin d'optimaliser le nombre de donneurs. 'Si le projet est concluant, il pourrait être étendu à tout le pays d'ici un an ou un an et demi' indique-t-on au ministère de la Santé.

Parallèlement à cette initiative, l'Association nationale des greffés cardiaques et pulmonaires (ANGCP) a fait réaliser un spot publicitaire qui sera diffusé sur la RTBF et les télévisions néerlandophones. Les premières transplantations cardio-pulmonaires en Belgique ont eu lieu à l'hôpital Erasme sous l'impulsion du professeur Georges Primo. D'autres chirurgiens en pratiquent depuis lors dans d'autres établissements hospitaliers, comme par exemple la clinique Saint-Luc, le CHU de Liège ou l'UZ de Gand. Si la mortalité moyenne des personnes en attente d'une greffe de coeur, de foie ou de poumon est de 13,4 pour cent, il y a aujourd'hui 90 pour cent de chances de survie après une transplantation."

Source :
La Libre Belgique

Quelques chiffres :
"En 2005, avec un total de 960 demandeurs pour une opération rénale et 370 demandeurs d'un foie, d'un poumon, d'un coeur ou d'un pancréas, les organes de quelque 200 donneurs n'ont largement pas suffi. De plus, les contre-indications médicales ou les refus des familles sont d'autres facteurs qui aggravent encore la pénurie. 'La mortalité moyenne pour des patients en attente d'un coeur, d'un foie ou d'un poumon est de 13,4 pour cent. Mais il y a 90 pour cent de chances de survie pour ceux qui ont la chance d'être opérés', précise le Pr Ysebaert, de l'hôpital universitaire d'Anvers."
Sources :
www.beldonor.be
www.dhnet.be

Suisse : journée d'action pour le don d'organes

Le site tsr.ch fait le point sur cette journée d'action pour le don d'organes en Suisse (nombreux articles, films, interviews, liens vers des sites associatifs). Il mentionne également les caractéristiques de la nouvelle loi fédérale, censée entrer en vigueur en janvier 2007 :

"Avec l'entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la transplantation d'organes, de tissus et de cellules, les prélèvements seront possibles si la personne y a consenti de son vivant.

En l'absence d'un tel consentement, la décision reviendra à la famille. Celle-ci devra cependant respecter la volonté présumée de la personne décédée.

La nouvelle loi fédérale prévoit également de favoriser l'identification des donneurs dans les hôpitaux. Ceux-ci devront se doter d'un coordinateur. La répartition des organes sera en outre centralisée à l'échelle suisse."

Source :
http://www.tsr.ch

Changement de législation pour le don d'organes en Suisse au 1er janvier 2007

Devenir donneur d'organes : un geste qui sauve des vies


"Swisstransplant organisait ce samedi la journée nationale pour le don d'organes et la transplantation. Le but : trouver de nouveaux donneurs, prêts à signer la fameuse petite carte qui, en théorie, autorise les médecins à prélever des organes après la mort. En théorie, parce que pour l'instant, la législation fédérale donne le dernier mot à la famille du défunt. Une législation qui changera le 1er janvier 2007. Les modalités seront alors mieux définies, et la volonté du donneur devrait être respectée."

Source :
RFJ Fréquence Jura (Suisse)

Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?

"Le Congrès international 'Cellules souches : quel futur pour la thérapeutique ?' vient de s’ouvrir à Rome et réunit avec succès 300 participants venus de 35 pays. Ce congrès est organisé par la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques (FIAMC) et l’Académie pontificale pour la Vie, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune."


"Le Professeur Gigli (FIAMC) et Monseigneur Elio Sgreccia ont ouvert la session d’introduction en rappelant la signification et l’objet de l’événement : offrir un forum de discussion de haut niveau sur la base des plus récents apports de la littérature scientifique pour examiner les réelles perspectives thérapeutiques des cellules souches, confronter les potentialités et les limites des cellules souches embryonnaires et des cellules souches adultes et faire émerger les alternatives possibles à l’usage des lignées de cellules embryonnaires, en obtenant des cellules pluripotentes sans détruire les embryons humains.

Le Congrès ne manquera pas d’aborder la problématique bioéthique liée à ces recherches.

Le Professeur Gigli, en introduisant les travaux, a aussi mis en garde contre les risques de réduire les interventions des orateurs et les discussions qui s’en suivront, à un débat 'politique' notamment dans le contexte italien et a invité, au contraire, à réfléchir, dans une perspective internationale, avec les orateurs et les participants venus si nombreux de l’étranger.

Parmi les autres interventions de la première session, citons celles du Pr. Prentice (USA) et du Pr. Vescovi (Italie) qui abordent l’évolution de la recherche sur les cellules souches et l’intervention du Pr. Sherley (USA), qui a montré combien ces sujets très techniques sont difficiles à aborder de manière avisée dans un débat de société grand public. Le Pr. Sherley a particulièrement insisté sur les propositions faites à partir d’affirmations partiales et scientifiquement inexactes sur la nature de l’embryon humain. Par exemple l’affirmation : 'les scientifiques ne sont pas en mesure de déterminer quand commence la vie humaine' se répand peu à peu parmi certains scientifiques américains. Comme si les embryons humains n’étaient pas des êtres humains... 'Bien sûr que ce sont des être humains. Quoi d’autre pourraient-ils être ?', a affirmé le Pr. Sherley.

Les travaux du congrès continueront vendredi et samedi et se concluront avec l’audience spéciale que le pape Benoît XVI accordera aux participants."

==> Pour en savoir plus : www.stemcellsrome2006.org

Source :
© gènéthique.org (la revue de presse)

Rapport Ferry sur le clonage scientifique

"Le Conseil d'analyse de la société, présidé par Luc Ferry, vient de publier un rapport 'Faut-il autoriser le clonage scientifique?'. Ce travail a été rédigé par les professeurs M. Desnos, P. Ménasché (hôpital européen Georges Pompidou, Paris) et J. Reiffers (Institut Bergonié de lutte contre le cancer, Bordeaux), avec l'apport des réflexions du Pr. Huriet, médecin et ancien vice-président du Comité international de bioéthique de l'UNESCO et R. Frydman, médecin-gynécologue à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart.

La plupart de ces médecins prônent le clonage scientifique. Alors que le récent décret de février 2006 autorise déjà les recherches à partir d'embryons surnuméraires, ils veulent pouvoir aller plus loin en créant des lignées de cellules embryonnaires à des fins de recherche par clonage. Les chercheurs disent vouloir rattraper le retard de la France dans le développement pharmaceutique et biotechnologique.

Le Pr. Huriet, sceptique à l'égard des arguments avancés, soulève les problèmes éthiques que posent l'utilisation des cellules embryonnaires et le clonage alors même que le rapport souligne les succès 'encourageants' des cellules souches adultes".

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Denis Sergent) 12/09/06

Recherche cerveau désespérément

Le N° 440 (septembre 2006) de "Que choisir" (magazine de consommation grand public), publie un article sur les dons de cerveaux - un don pour la recherche peu connu : cet article, intitulé "Recherche cerveau désespérément" (p. 62) est téléchargeable au format PDF (74 ko) :
==> cliquer ici.

Axel Kahn confirme l'inexactitude de l'annonce sur les lignées cellulaires embryonnaires

Le Pr Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin, participait mercredi 30 août à un 'chat' sur le site Internet du quotidien Le Monde sur 'Cellules souches embryonnaires : la nouvelle donne ?'.


"La première question d'un internaute concerne l'erreur des média français dans la transmission de l'information concernant l'annonce du Pr Lanza qui aurait réussi à fabriquer des lignées de cellules souches embryonnaires sans détruire les embryons (cf. revue de presse d'août). Or, à la lecture de la publication dans Nature, les chercheurs ont créé 2 lignées de cellules souches embryonnaires à partir de 90 cellules issues d'embryons au stade blastomère (embryons de 8 à 10 cellules) qui ont été détruits. Le Pr Kahn le confirme. Il explique que les chercheurs ont déduit de leur expérience qu'il pourrait être possible d'obtenir de telles lignées à partir de blastomères (embryons de 8 à 10 cellules) isolés à l'occasion d'un diagnostic préimplantatoire. Il rajoute 'il s'agit d'une déduction, ils ne l'ont pas prouvé'."

"Le Pr Kahn défend la recherche sur les cellules souches embryonnaires et adultes. 'D'un point de vue scientifique, il est raisonnable de garder deux fers au feu et de poursuivre les recherches, en parallèle, sur les cellules souches embryonnaires et sur les cellules souches somatiques'.

Sur les perspectives thérapeutiques de la médecine régénératrice avec les celules souches, Axel Kahn estime : 'Même s'il ne faut pas exagérer les promesses, et tomber dans le lobbying et la mystification (il n'y aura pas d'orviétan cellulaire...), ce sont là des perspectives qui ne sont pas fantasmagoriques'.

Sur le clonage 'thérapeutique' et la perspective d'isoler des cellules souches d'embryon cloné pour la recherche à des fins thérapeutiques, Axel Kahn rappelle :
- personne n'a encore réussi à créer des embryons humains par clonage,
- de telles recherches nécessitent un stock d'ovules importants. Rappelons que le Pr Hwang a eu besoin de 2061 ovules prélevées chez 450 femmes pour un résultat nul. Pour réunir ce stock, il a du faire pression sur ses laborantines d'un côté, et acheter les autres à 1 500 euros la dizaine... 'Par conséquent, pour mener cette recherche, se pose la question démocratique fondamentale de la protection des femmes et de leur corps' explique le Pr A. Kahn,
- si la technique du clonage d'embryon humain avait été au point, 'la première utilisation qui en aurait été faite eût été d'être mobilisée pour les entreprises des candidats au clonage d'enfants',
- si un jour la création d'un embryon humain par clonage est réalisée, il s'agirait d'un procédé médical peu crédible tant la technique serait compliquée, lourde et chère.

Axel Kahn appelle à un débat loyal qui ne 'force pas la main' des citoyens, qui refusent la recherche sur l'embryon, en les accusant de ruiner l'espoir de guérison de millions de personnes malades."

==> Lire en ligne l'intégralité du chat "Cellules souches embryonnaires : la nouvelle donne ?".

Source :
Gènéthique - La revue de presse
© gènéthique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Lemonde.fr (chat modéré par Constance Baudry) 29/08/06

Création de lignées cellulaires sans tuer l'embryon : intox ou réalité ?

"Mercredi 23 août, le site de la revue scientifique Nature publiait les travaux du Pr Robert Lanza* et de son équipe d'Advanced Cell Technology (Massachusetts, USA). Ils annoncent avoir réussi la création de lignées de cellules souches embryonnaires humaines à partir d'embryons humains sans détruire ces derniers."


"En octobre 2005, dans Nature, Robert Lanza montrait qu'il avait réussi à produire cinq lignées de cellules souches embryonnaires de souris à partir d'embryons de souris, sans qu'ils soient détruits**. Les chercheurs annoncent aujourd'hui avoir réussi à obtenir le même résultat à partir d'embryons humains."


"Jusqu'ici, les chercheurs tentaient d'obtenir des lignées de cellules souches embryonnaires à partir d'embryons âgés de 5 jours au stade blastocyte (composé d'une centaine de cellules) mais cela entraînait la destruction de l'embryon. Après son succès sur l'embryon de souris, l'équipe du Pr Lanza a travaillé sur des embryons humains de 8 à 10 cellules au stade blastomère. Les chercheurs sont partis d'un constat : dans le cadre du diagnostic préimplantatoire, on prélève une cellule de l'embryon au stade blastomère sans entraîner la mort de l'embryon. Les chercheurs ont sélectionné sur 16 embryons, issus de la fécondation in vitro et fournis par des cliniques, les 6 considérés les 'plus parfaits'. A l'aide d'une micro-pipette, les chercheurs auraient prélevé sur chacun de ces embryons une cellule unique. Après culture de ces cellules, les chercheurs seraient parvenus à créer 2 lignées de cellules souches embryonnaires sans affecter le développement des embryons. Ces lignées auraient pu être maintenues à un stade complètement indifférencié pendant plus de huit mois.

Bien que cette technique doive encore être confirmée et que des doutes subsistent sur la véracité des informations communiquées par la firme ACT, de nombreux chercheurs se félicitent de cette voie qui ferait sauter les verrous éthiques de la recherche sur les embryons humains et leur permettrait de ce fait d'obtenir plus facilement des financements. L'obtention d'une cellule souche d'embryon n'entraînant plus la destruction de celui-ci.

Pourtant, si l'avenir confirme que la méthode du Pr Lanza évite la destruction des embryons, doit-on conclure que toutes les difficultés éthiques sont contournées ? Non, estime Mgr Sgreccia, président de l'Académie Pontificale pour la Vie, car cette technique repose sur la procréation in vitro d'embryon et nécessite toujours une 'manipulation' de l'embryon humain dont il ne retirera aucun bénéfice. Pour Axel Kahn : 'à l'évidence, non. Quand elle est dérivée d'un blastocyte, la cellule souche embryonnaire ne peut jamais être considérée comme un embryon - elle ne peut jamais, à elle seule, donner un bébé'. Mais, 'une cellule isolée d'un embryon de huit ou dix cellules [NDLR : telle qu'utilisée par l'équipe du Pr Lanza] peut, dans certaines conditions, donner un bébé. Pour ceux qui auraient une conception très large de l'embryon, utiliser la cellule souche embryonnaire d'un de ces embryons pourrait donc entraîner, de facto, leur destruction'.

Par ailleurs, l'expert américain en bioéthique Wesley J. Smith a émis de grosses réserves sur cette annonce en indiquant que le communiqué de presse d'ACT, sur lequel se sont appuyés les médias pour relayer l'information, est inexact. En réalité, tous les embryons sont morts après l'extraction des cellules.
Ces affirmations sont reprises dans le Washington Post qui rapporte que le Pr Lanza a simplement montré qu'une seule cellule prélevée à partir d'un embryon dans les premiers stades peut, mise en culture de manière isolée, produire une lignée de cellules souches embryonnaires. Le journal The Corner relate les propos du Pr Robert P. George, membre du conseil bioéthique du Président des Etats-Unis, selon lequel 6 cellules ont été prélevées en moyenne sur chacun des 16 embryons, qui n'ont pas survécu. Ces 91 cellules ont été mises en culture et les chercheurs ont réussi à constituer 2 lignées de cellules souches embryonnaires.

La firme ACT n'est pas à son premier 'coup médiatique'. Déjà, en novembre 2001, le Pr Lanza avait annoncé avoir réussi à créer des embryons humains par clonage (cf. revue de presse du 26/11/01) mais ce résultat n'a jamais été confirmé ni reproduit par son équipe..."

* Human embryonic stem cell lines derived from single blastomeres, I. Klimanskaya, Y. Chung, S. Becker, S-J. Lu and R. Lanza, doi:10.1038/nature05142, published online 23/08/06

** Embryonic and extraembryonic stem cell lines derived from single mouse blastomeres, Y. Chung, I. Klimanskaya, S. Becker, J. Marh, S-J. Lu, J. Johnson, L. Meisner and R. Lanza, Nature 439, 216-219 (12/01/2006)

Source :
Gènéthique - La revue de presse
© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix 24/08/06 - Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 24/08/06 - Libération (Corinne Bensimon) 24/08/06 - Le Monde (Jean-François Augereau, Franck Nouchi) 25/08/06 - La Croix (Emmanuelle Réju) 25/08/06 - Lifenews.com 28/08/06 - zenit 29/08/06

14-16 septembre 2006 : "Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?"

Du 14 au 16 septembre se tient à Rome le colloque 'Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?', organisé par l'Académie Pontificale pour la Vie et la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune.


"Déjà plus de 200 chercheurs, médecins, étudiants, éthiciens se sont inscrits pour cette rencontre au coeur de l'actualité bioéthique. Parmi les orateurs internationaux, le Pr Huriet interviendra avec une conférence sur 'Cellules souches : Intérêts économiques et implications politiques'.

Le samedi 16 septembre, les participants du congrès sont invités à une audience avec le pape Benoît XVI à Castel Gondolfo. L'audience a été confirmée."


"Ce n’est qu’au cours de ces dernières années que les cellules souches ont retenu l’attention des médias, suscitant l’intérêt croissant du public et l’enthousiasme parmi les scientifiques.

L’espoir de convertir des cellules souches en cellules du tissu visé semble annoncer la prochaine mise à disposition illimitée de nouveaux tissus de remplacement. L’ère d’une nouvelle médecine régénératrice est proche et c’est là une nouvelle terre promise pour les économies des pays technologiquement avancés.

Cependant, les médias eux-mêmes n'ont pu cacher les soucis moraux profonds surgissant du monde scientifique lui-même, des spécialistes de l’éthique, des politiciens et des mouvements pro-vie, suscitant un débat divisant l'opinion publique. Cette question est même devenue matière à référendum, comme récemment en Italie.

En fait, n'importe quelle future thérapie employant les cellules souches embryonnaires suppose que les lignées cellulaires ont été obtenues en sacrifiant les vies d’embryons humains. Ainsi est née la nécessité de justifier moralement la destruction des embryons humains par les grands bénéfices attendus des applications thérapeutiques des cellules souches embryonnaires humaines. Cette destruction est inévitable étant donné la procédure même d’extraction des cellules de l’embryon.

Au cours de ces dernières années certaines choses ont changé. D’un coté, les cellules souches embryonnaires humaines, bien que plus faciles à être cultivées in vitro, ont comme caractéristique de poser d’énormes problèmes, aujourd’hui non résolus in vivo, comme le développement des tumeurs, le besoin de donneurs compatibles, la possibilité d'infections dues au milieu nutritif animal utilisé pour les cultures de cellules.

D'un autre côté, l'évidence scientifique a prouvé que les cellules souches venant d’adultes ou extraites du placenta et du cordon ombilical après la naissance d'un enfant sont beaucoup plus abondantes et plus faciles à cultiver dans les laboratoires que ce que l’on croyait précédemment. En outre, les cellules souches non embryonnaires sont plus attrayantes étant donné leur capacité à produire différents types de tissus, et plus efficaces dans leurs applications thérapeutiques.

Il est prévu pendant le congrès d’organiser un forum pour évaluer le potentiel des applications thérapeutiques des cellules souches dans les différents domaines cliniques. Cette revue complète sera précédée par des présentations au sujet de l'histoire et des futures directions de la recherche sur les cellules souches et par une vue d'ensemble générale sur la biologie et la physiologie des cellules souches.

L'impact de la recherche sur les cellules souches et leurs applications sur la médecine régénératrice, le futur des biotechnologies, l’impact sur l'économie et la politique elles-mêmes des pays développés seront également examinés.

En plus des mises à jour scientifiques, les experts qualifiés en matière de bio-éthique discuteront les problèmes moraux résultant de la recherche sur les cellules souches et des applications cliniques.

Les lectures seront présentées par des conférenciers de haut niveau. En outre, un grand espace sera réservé à la présentation des communications orales libres et des posters. Les organisateurs invitent les cliniciens, les scientifiques et les spécialistes de l’éthique pour partager leurs expériences sur les cellules souches dans les domaines couverts par les conférenciers invités et, probablement aussi dans d'autres domaines."

Gian Luigi Gigli, M.D
Président de la Féderation internationale des associations médicales catholiques (FIAMC)

Source :
http://www.stemcellsrome2006.org/

Pas de perspectives thérapeutiques pour le clonage

"A l'occasion du dixième anniversaire de la naissance de Dolly (premier clone de mammifère), Axel Kahn revient sur le clonage dit 'thérapeutique'. Les promoteurs du clonage avaient expliqué qu'il servirait à produire des cellules embryonnaires compatibles avec le patient cloné. Axel Kahn reconnaît aujourd'hui que le clonage n'a pas ouvert de perspectives thérapeutiques. 'Les scientifiques se sont rendu compte que cette bonne idée nécessite énormément de donneuses d'ovocytes, des armées de laborantins,... déclare Axel Kahn. Sans même parler des problèmes éthiques, ça ne tient pas la route.' Il ajoute enfin : 'il y a eu une gigantesque entreprise de mystification du public sur le clonage thérapeutique, à laquelle se sont prêtés les scientifiques'."

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
L'Humanité 05/07/06

Le trafic d’organes chinois est en pleine expansion

"Les 'donneurs' sont pour la plupart des condamnés à mort qu’on exécute le jour de la transplantation. Depuis samedi dernier, l’achat et la vente d’organes sont interdits en Chine. Peine perdue ? Le 'tourisme de la transplantation' est aux mains de mafias internationales très organisées".

"Il vous faut un rein ? Rien de plus facile. Pour 75 000 francs, on vous en greffera un en Chine. Comptez par contre 120 000 francs pour un foie. Plus de 180 000 pour le pancréas. Près de 200 000 pour un cœur. Mais seulement 35 000 pour une cornée. Pas même besoin de patienter. A en croire la chaîne néozélandaise SkyTV, les centres de transplantation chinois les plus performants se débrouillent pour vous proposer un organe dans les deux semaines. Le temps pour eux de repérer un condamné à mort compatible parmi les milliers de prisonniers qui seront tués cette année. Et bien sûr, de faire en sorte que l'exécution et l'opération puissent avoir lieu le même jour.

Depuis samedi dernier, ce business horrifique mais néanmoins fructueux est interdit. Du moins sur le papier. Car en pratique, il va être difficile de convaincre le personnel hospitalier, carcéral et judiciaire, de renoncer à cette manne. Sans doute verra-t-on les nombreuses sociétés spécialisées présenter une publicité moins racoleuse sur internet. Mais cesseront-elles pour autant leur activité ? Rien n'est moins sûr.

Sur son site web, le Centre international d'assistance à la transplantation de Shenyang, dans le nord-est du pays, n'y va pas par quatre chemins: 'Donneurs d'organes disponibles immédiatement! Contactez-nous avant de tomber très malade ! Un conseil : sachez qu'en décembre et en janvier, c'est la bonne saison.' Quelle saison ? Celle des exécutions bien sûr.

'En Chine, des prisonniers sont sélectionnés avant leur exécution ; les preuves se sont accumulées ces derniers mois au point que ces réalités ne font pas de doute', déclarait récemment à la BBC le professeur Stephen Wigmore, président du comité d'éthique de la Société de transplantation britannique, inquiet de constater que de plus en plus de compatriotes sont prêts à se rendre en Chine pour se faire greffer un organe.

C'est que ce business attire des clients du monde entier, qui n'en peuvent plus de patienter sur d'interminables listes d'attente nationales. Sur le site web du centre de Shenyang, l'offre est déclinée non seulement en chinois, mais en russe, en japonais, en coréen et en anglais. Malaisiens, Ukrainiens, Canadiens, Chinois des Etats-Unis... Les patients fortunés semblent venir de partout. Ainsi chaque mois, une vingtaine d'Israéliens en attente d'une greffe se rendent en Chine, assure Amos Kanaf, président de l'Association des malades du rein.

Le nombre d'organes prélevés sur des condamnés à mort chaque année s'élèverait à plus d'un millier, selon la Société de transplantation britannique. Le vice-ministre chinois de la santé Huang Jiefu, lui-même chirurgien spécialiste de la greffe du rein, annonçait il y a peu à Manille que '95% des organes transplantés proviennent de condamnés exécutés'. Ce que nie encore, paradoxalement, Pékin. Le marché des transplantations a encore de beaux jours devant lui."

Source :
Article d'Andrés Allemand
© La Tribune de Genève en ligne (www.tdg.ch)

Embryon : les chrétiens appelés à faire des choix politiques

"A propos des premières autorisations en France de recherche sur l'embryon, Mgr André Vingt-Trois a appelé les chrétiens et les hommes de bonne volonté, sur les ondes de Radio Notre-Dame le 23 juin dernier, à 'ne pas accepter le silence, à ne pas accepter qu'il y ait une conspiration pour faire passer en douceur, à la faveur du début de l'été, une mesure qui a des conséquences tout à fait dramatiques pour l'avenir de l'espèce humaine'. La question à se poser est la suivante : sommes-nous prêts à tout mettre en oeuvre pour nous engager à défendre la dignité de tout être humain, qu'il soit un embryon ou un vieillard en fin de vie ? Il attend des chrétiens qu'ils demandent aux futurs candidats des présidentielles de s'engager sur ces questions."

"Dans le magazine Paris Notre-Dame, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, explique pourquoi ces autorisations ont un caractère nouveau alors même qu'elles sont permises par la loi.'Certes, la loi autorise mais elle n'oblige en rien. Entre l'autorisation législative générale et le feu vert donné par l'Agence de biomédecine aux chercheurs, il y a juste l'espace de la conscience'.

Frédérique de Watrigant, rédactrice en chef de Paris Notre-Dame, fait remarquer que la France entre 'dans le club des nations qui traitent l'être humain comme un matériau de laboratoire'. Les lois de bioéthique votées en 2004 interdisent en principe la recherche sur l'embryon mais l'autorisent à titre exceptionnel. Cette situation 'ubuesque' donne 'sans doute bonne conscience aux parlementaires, mais cela nous donne une bonne raison de ne pas les réélire', estime F. de Watrigant.

Il se tient actuellement à Valence (Espagne) la 5ème Rencontre mondiale des familles. Un enjeu important pour l'Église explique Mgr Karl Josef Romer, secrétaire du Conseil Pontifical pour la famille : 'nous sommes préoccupés par la tendance des hommes politiques à s'emparer de dossiers complexes comme ceux des filiations, des structures familiales, des recherches sur l'embryon. On ne bouleverse pas la société comme on décide de la construction d'un TGV !'. Dans un discours du 6 juin 2005, Benoît XVI expliquait : 'nous savons bien que, pour une oeuvre d'éducation authentique, il ne suffit pas d'une théorie juste ou d'une doctrine à transmettre. Il faut quelque chose de beaucoup plus grand et humain, de la proximité, quotidiennement vécue, qui est propre à l'amour et qui trouve son milieu le plus propice avant tout dans la communauté familiale'."

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Paris Notre Dame n°1148 - La Croix (Isabelle de Gaulmyn)

Greffe de visage : première publication scientifique

"L'équipe médico-chirurgicale française qui a effectué le 27 novembre 2005 au CHU d'Amiens, la première greffe partielle de visage publie dans The Lancet les protocoles chirurgicaux et immunologiques. Compte-tenu de la gravité des lésions provoquées dans la région du triangle nez-bouche-menton, les chirurgiens maxillo-faciaux ont proposé à la patiente une greffe."

"Le greffon a été prélevé, avec l'accord de la famille, sur une femme de 46 ans en état de mort cérébrale. Transplanté et privé d'alimentation sanguine pendant 4 heures, le greffon a été ensuite revascularisé. Les chirurgiens ont ensuite procédé à la reconstitution des muqueuses, des masses musculaires et des filets nerveux. Parallèlement, l'équipe médicale a effectué une greffe cutanée afin de disposer d'un tissu sentinelle pour suivre l'évolution de la greffe. Un traitement immunosuppresseur et antibiotique très lourd a été mis en place ainsi que des biopsies de peau.

Les auteurs décrivent aussi les complications survenues après l'opération : oedème, majoration des plaquettes, lésions...

Grâce à une rééducation active et intensive, la receveuse a pu s'alimenter normalement rapidement. Elle a désormais retrouvé ses fonctions motrices et sensitives et récemment un sourire symétrique. Elle parvient de mieux en mieux à s'exprimer oralement.

Cependant, le docteur Patrick H. Warnke (département de chirurgie maxillo-faciale, université de Kiel, Allemagne) souligne les risques du traitement immunosuppresseur. Celui-ci nécessite d'être administré à vie sous peine de rejet du greffon. De plus, un tel traitement pourrait exposer les patients à des risques de maladies infectieuses ou malignes. Le Professeur Jean-Michel Dubernard, dont l'équipe a réalisé cette opération, est conscient de ces difficultés. D'autres greffes de visages sont en préparation et des greffes de genoux, du larynx et de parois abdominales auraient déjà été tentées avec succès. Il conclue ainsi : 'Après les greffes d'organes, il semble bien qu'une ère nouvelle et prometteuse s'ouvre aujourd'hui dans la chirurgie de la transplantation'."

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Jean-Yves Nau) - Le Quotidien du Médecin (Dr Isabelle Catala)

Projet d'un Institut des maladies génétiques à Necker

"L'hôpital Necker - Enfants malades à Paris prévoit la création d'un Institut des maladies génétiques pour 2010. Réunissant l'AP - HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), l'Inserm, l'Université Paris - V et l'Association française contre les myopathies, cet Institut, baptisé Imagine, s'est constitué en fondation de coopération scientifique de recherche. Il mobilisera 300 chercheurs et médecins pour un budget de 30 millions d'euros.

'Ce projet résulte d'une volonté de tous les acteurs de la recherche à Necker de s'unir afin d'être plus performants', explique le Pr. Claude Griscelli, président de la Fondation Imagine."

"'Nous menons une recherche extrêmement proche des malades pour identifier les mécanismes des maladies génétiques, les diagnostiquer et les traiter. Nous privilégierons une culture partagée entre la recherche et les soins', précise le professeur Fischer, chef du service d'immunologie, hématologie et rhumatologie pédiatriques à Necker.

Ce projet est présenté aujourd'hui, mercredi 28 juin."

Source :
www.genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Paul Benkimoun) 28/06/06

Don d’organes: la Commission Européenne lance une consultation publique

Bruxelles, le 27 juin 2006 - "La Commission européenne a lancé aujourd’hui une consultation publique sur l’action future de l’Union européenne (UE) dans le domaine du don et de la transplantation d’organes. Cette consultation vise à recenser les principaux problèmes rencontrés lors de dons et de transplantations d’organes, à déterminer si des mesures devraient être prises à l'échelle de l'Union pour contribuer à résoudre ces problèmes, et à recueillir des idées d’initiatives que l’UE pourrait prendre en la matière. La croissance constante du nombre d'organes donnés et de transplantations réalisées dans l'UE ces dernières décennies s’est traduite de façon positive par un gain en années de vie et une amélioration de la qualité de vie. Cependant, la pénurie de donneurs, le trafic d’organes et l’absence d’harmonisation des normes de qualité et de sécurité sont quelques uns des obstacles qui pourraient empêcher la poursuite des progrès enregistrés dans ce domaine de la médecine. La consultation lancée aujourd’hui se clôturera le 15 septembre. La Commission analysera alors les informations et réactions reçues pour décider de l’évolution des politiques menées en matière de don et de transplantation à l’échelle de l’UE."

"M. Markos Kyprianou, membre de la Commission européenne, chargé de la santé et de la protection des consommateurs, fournit une liste des actions que l’Union européenne pourrait mener à l’avenir en matière de don et de transplantation d'organes :

- poursuivre un nombre limité de projets de base déjà en cours de réalisation au titre de différents programmes communautaires (voir MEMO/06/251);
- promouvoir une coordination active entre États membres en matière de don et de transplantation d’organes, notamment en établissant des lignes directrices applicables aux normes de qualité et de sécurité, en partageant les expériences et les meilleures pratiques, en promouvant des registres européens des transplantations, en recensant les principaux problèmes rencontrés à l’échelle de l’Union européenne, s’agissant d’échanges d’organes, et en révisant le cadre légal applicable au trafic d’organes;
- mettre en place une coordination active entre États membres, de façon à ce qu'ils coopèrent à la réalisation des actions esquissées au point précédent, la Commission se chargeant d’examiner comment une législation communautaire pourrait venir compléter et renforcer ces actions. Une directive consacrée aux décès : dix personnes en attente d’un organe meurent chaque jour en Europe, et le taux de mortalité des patients qui attendent une greffe du cœur, du foie ou du poumon peut atteindre de 15 % à 30 %. À l'heure actuelle, près de quarante mille patients figurent sur les listes d’attente de don d'organes en Europe.

Le nombre de donneurs d’organes diffère considérablement d’un pays à l’autre en Europe, allant de 34,6 donneurs par million d’habitants en Espagne à 0,5 en Roumanie en passant par 13,8 au Royaume-Uni et 6 par million en Grèce.

On note peu d'échanges d'organes entre États membres et les exigences nationales en matière de procédures de sécurité et de qualité varient fortement. En outre, la pénurie d’organes donnés légalement peut inciter au trafic d’organes humains, avec son cortège de conséquences tant éthiques que sanitaires.

La politique de l'Union européenne en matière de don et de transplantation d’organes – quelle stratégie adopter?

La note soumise à la consultation lancée aujourd’hui par la Commission esquisse trois scénarios possibles pour les actions que l’Union européenne pourrait mener à l’avenir en matière de don et de transplantation d'organes:

- poursuivre un nombre limité de projets de base déjà en cours de réalisation au titre de différents programmes communautaires (voir MEMO/06/251);
- promouvoir une coordination active entre États membres en matière de don et de transplantation d’organes, notamment en établissant des lignes directrices applicables aux normes de qualité et de sécurité, en partageant les expériences et les meilleures pratiques, en promouvant des registres européens des transplantations, en recensant les principaux problèmes rencontrés à l’échelle de l’Union européenne s’agissant d’échanges d’organes et en révisant le cadre légal applicable au trafic d’organes;
- mettre en place une coordination active entre États membres, de façon à ce qu'ils coopèrent à la réalisation des actions esquissées au point précédent, la Commission se chargeant d’examiner comment une législation communautaire pourrait venir compléter et renforcer ces actions. Une directive consacrée aux organes pourrait fixer des exigences de qualité et de sécurité applicables au don, au prélèvement, aux essais, à la conservation, au transport et à l'attribution d’organes, parallèlement à des propositions législatives s’attaquant au trafic d'organes.
Le document de consultation soumet une série de questions aux parties intéressées et au public permettant de déterminer laquelle de ces options serait la plus indiquée ou s'il existe une alternative."

La note de consultation est disponible en ligne à l'adresse suivante :

http://europa.eu.int/comm/health/ph_threats/human_substance/organs_fr.htm

Source :
http://europa.eu

Cellules souches : enjeux et ambitions

"Grégory Katz-Bénichou, professeur et titulaire de la chaire de bioéthique et innovation thérapeutique à l'Essec, présente les cellules souches du sang de cordon comme l'alternative aux cellules souches d'embryons humains dont l'utilisation pose de graves problèmes éthiques."


"La première greffe mondiale de sang de cordon a été réalisée en 1987 par le Pr Eliane Gluckman (hôpital Saint Louis, Paris). Depuis, plus de 6000 patients ont bénéficié à travers le monde d'un traitement contre des cancers ou des hémopathies.
Les cellules souches de sang de cordon permettent de réaliser avec succès des greffes même en cas d'incompatibilité tissulaire. Ces propriétés tissulaires permettent de trouver des donneurs compatibles dans presque 100% des cas. En 2004, le Japon a été le premier pays du monde à réaliser plus de greffes de sang de cordon que de greffes de moelle adulte. La plasticité des cellules souches ombilicales se rapproche de celle des cellules souches embryonnaires. L'avantage des cellules souches ombilicales c'est qu'elles n'induisent pas d'effets tumorigènes après transplantation. In vitro et in vivo, ces cellules sont parvenues à régénérer de l'os, du cartilage, des vaisseaux, du muscle, des cellules de foie, du coeur et des neurones. Peter Wermet et son équipe de Düsseldorf estime que le sang de cordon 'pourrait servir de source universelle pour la médecine régénérative'.

Les cellules souches du sang de cordon sont stockées dans des banques, publiques ou privées. La première, à but non lucratif, fait des stocks à partir de dons gratuits et est financée par la santé publique. La seconde est à but lucratif et réserve des stocks à des fins dirigées. Stocker du sang de cordon dans une banque privée revient en moyenne à 1 500 euros à la naissance puis à 100 euros par an pour frais de stockage.
En avril 2006, on dénombre 134 banques privées dans le monde, pour un total d'environ 740 000 unités et 54 banques publiques pour 230 000 unités. Les banques privées sont interdites dans de nombreux pays (France, Espagne, Italie, ...), elles se développent 'rapidement' en Grande-Bretagne, en Allemagne et 'leur essor est fulgurant' en Asie, Australie et aux Etats-Unis. Pour multiplier la capacité de ces banques publiques, le Congrès américain a voté en décembre 2005 le Stem Cell Therapeutic and Research Act. 79 millions de dollars ont été investis pour qu'en 2010 le ratio de 250 000 unités pour 300 millions d'habitants soit atteint. Le Japon et la Corée du sud se sont également fixés cet objectif. La banque centrale de Singapour vise un ratio de 12,5 greffons pour 10 000 habitants d'ici 2010. En janvier 2006, la France possède 5 150 unités stockées ce qui la place au 16ème rang mondial en nombre d'unités par habitant. Ce retard est tempéré par la qualité des greffons français pour lequel la France s'affiche dans le 'peloton de tête'. Ainsi, l'enjeu de la France pour rester dans la compétitivité internationale est d'augmenter la taille de sa banque tout en conservant l'excellente qualité de ces greffons. Ces défis sont relevés par la Fondation Eurocord qui anime un réseau européen de banque de sang de cordon, une plateforme de recherche clinique, un laboratoire de recherche et un pôle de formation.

L'ensemble du marché des cellules souches est estimé à 15 milliards de dollars. Il stimule donc l'intérêt des plus grandes firmes pharmaceutiques, malgré les controverses éthiques qu'il suscite. Les grands laboratoires collaborent avec des entreprises de biotechnologie dans lesquels ils investissent selon la maturité des portefeuilles de brevets ou de développements cliniques des sociétés biotech. Ainsi, les sociétes Geron, Stemride, ESI, BresaGen se sont spécialisées dans la vente de lignées embryonnaires, Aastrom Biotechnologies, Osiris Therapeutics dans les cellules souches issues de la moelle osseuse, et Viacell, BioE et Pluristem dans le sang de cordon ombilical.

La vente de lignées embryonnaires est devenu un vrai commerce très lucratif. Alan Colman, un des biologistes à l'origine de la brebis clonée Dolly, a développé à Singapour la société Embryonic Stem Cell International (ESI), entreprise de commerce de lignées embryonnaires. Il regrette de ne pouvoir proposer à ses clients des 'embryons humains de première classe', ce qui permettrait d'obtenir des lignées cellulaires de meilleure qualité. Pour le moment, il reçoit du gouvernement de Singapour des financements pour mener des recherches sur le clonage humain.

Pour encourager la recherche sur les cellules souches non-embryonnaires, le Congrès américain a alloué, dans le cadre du Stem Cell Therapeutic and Research Act, 265 millions de dollars aux recherches sur les cellules progénitrices de la moelle osseuse et aux cellules souches de sang de cordon.

De nombreuses sociétés usent de ruses pour contourner les obstacles éthiques inhérents à l'utilisation de cellules souches embryonnaires (destruction de l'embryon, ...) et essaient de créer des embryons humains qui ne puissent pas être considérés comme tels. Ainsi, certains chercheurs tentent de fabriquer des clones humains sans cerveau, ou des embryons clonés à partir d'ovules de vaches ou de lapines. D'autres travaillent sur la parthénogenèse afin de fabriquer des embryons sans fécondation..."

Source :
© GenEthique

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Les Echos (Grégory Katz-Bénichou) 08/06/06

France : premières expériences sur les embryons humains

"Six équipes de biologistes travaillant dans des structures publiques ont obtenu de l'Agence de biomédecine l'autorisation de mener des recherches sur les cellules souches d'embryons humains (cf. revue de presse du 21/06/06). Des 12 équipes qui en avaient fait la demande, aucune n'a été refusée par l'Agence de biomédecine. Six ont été retenues, cinq sont en cours d'instruction et une s'est retirée. Sur ces six équipes retenues, cinq sont de l'Inserm et de l'Institut Pasteur et travailleront sur des lignées de cellules souches embryonnaires importées.

Pour la première fois, une équipe (codirigée par Marc Peschanski et Stéphane Viville) tentera sur le territoire national de créer à partir d'embryons humains des lignées de cellules souches.

Ces autorisations sont données près de cinq mois après la publication du décret d'application du 7 février 2006 et près de 2 ans après le vote des lois de bioéthique de 2004."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Jean-Yves Nau)

Recherche sur l'embryon : les premières autorisations

"L'Agence de biomédecine a délivré les premières autorisations de recherche sur les cellules souches embryonnaires. Depuis la publication des décrets de la loi de bioéthique du 6 août 2004 en février dernier, les scientifiques sont autorisés à créer de nouvelles lignées cellulaires à partir d'embryons humains."

"L'article rappelle comment il est possible d'obtenir des cellules souches embryonnaires, soit par 'clonage thérapeutique, soit à partir d'embryons déjà existants, issus de la fécondation in vitro, avec l'accord des parents : les embryons ne faisant plus l'objet d'un projet parental, les embryons dont l'état ne permet pas la réimplantation', les embryons malades.

Depuis le vote de la loi de bioéthique et avant le décret d'application, 40 autorisations particulières ont été accordées par un comité ad hoc. Depuis le mois de février, c'est l'Agence de biomédecine qui délivre ces autorisations (cf. revue de presse du 08/02/06). Stéphane Viville, chef de service de biologie de la reproduction (CHU de Strasbourg) et directeur d'une équipe de recherche (à l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire) fait équipe avec le Pr. Peschanski pour travailler sur des cellules extraites d'embryons humains issus du dépistage pré-implantatoire (DPI).

Il avoue que cela prendra du temps et qu'il y a de nombreuses difficultés : 'Il n'est pas sûr qu'on arrive à obtenir une lignée dans les 6 mois. Dans les bonnes équipes, seuls 20 pour cent des blastocystes donnent des lignées. Ensuite, il y a encore tout un travail qui prendra des années'. Il dit s'inquiéter du délai de 5 ans accordé par la loi sur la recherche sur les embryons.

Pour seule réflexion éthique sur le sujet, Marianne Gomez conclut par une citation de Stéphane Viville 'Je ne suis pas croyant, mais dans mon équipe, certains le sont, et ces recherches ne les choquent pas, car ils savent qu'elles peuvent apporter beaucoup'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Pierre Bienvault, Marianne Gomez)

Journée nationale du don d'organes

"Cette année, la journée de sensibilisation au don d'organes aura lieu le jeudi 22 juin. Organisée par l'Agence de biomédecine, la 6e journée nationale du don d'organes entend lutter contre les idées reçues et sensibiliser les familles pour qu'elles fassent connaître à leurs proches leur volonté concernant le don d'organes.

Même si le nombre de greffes a augmenté entre 2000 et 2005, le don d'organes reste insuffisant. En France, près de 12 000 malades ont eu besoin d'une greffe et 4 238 patients ont été greffés (dont 94 pour cent à partir de donneurs décédés) ; 186 personnes sont mortes, faute de greffon. Au 31 décembre 2005, environ 7 000 personnes étaient inscrites depuis plus de 12 mois sur liste d'attente.

Le journal Le Monde rappelle que la loi de bioéthique s'appuie sur 3 critères : 'le consentement présumé, la gratuité du don et le principe de l'anonymat'.

En France, les personnes refusant de donner leurs organes doivent s'inscrire sur le registre national des refus."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Audrey Bussière) 20/06/06 - Le Monde (Paul Benkimoun) 21/06/06