Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Is most medical research wrong?

"With much of the debate over stem cells centring on the success of treatments, can peer-reviewed studies which report success be trusted?
A feature in the latest issue of Atlantic highlights the work of a Greek academic who is a world leader in the study of the credibility of medical research. Dr John Ioannidis, of the University of Ioannina, has found that between a third and a half of the most acclaimed research in medicine may be untrustworthy.
Dr Ioannidis was struck by how many studies have been disproved by subsequent studies - even randomised controlled trials, the gold standard of research.
'Baffled, he started looking for the specific ways in which studies were going wrong. And before long he discovered that the range of errors being committed was astonishing: from what questions researchers posed, to how they set up the studies, to which patients they recruited for the studies, to which measurements they took, to how they analyzed the data, to how they presented their results, to how particular studies came to be published in medical journals.'
'At every step in the process, there is room to distort results, a way to make a stronger claim or to select what is going to be concluded,' says Ioannidis. 'There is an intellectual conflict of interest that pressures researchers to find whatever it is that is most likely to get them funded.'
In a famous article in the open access journal PLoS Medicine he contended that scientists were frequently manipulating data analyses, advancing their careers rather than science, and even manipulating the peer-review process to suppress opposing views.
Ioannides is by no means anti-science, he tells Atlantic. 'The scientific enterprise is probably the most fantastic achievement in human history, but that doesn't mean we have a right to overstate what we're accomplishing... Science is a noble endeavor, but it's also a low-yield endeavor. I'm not sure that more than a very small percentage of medical research is ever likely to lead to major improvements in clinical outcomes and quality of life. We should be very comfortable with that fact.' ~ Atlantic, November
by Michael Cook
Oct 31, 2010

Projet de loi de bioéthique : autorisation de la vitrification d'ovules

"L'article 20 du projet de loi du gouvernement sur la révision des lois de bioéthique permettrait d'autoriser la pratique de la vitrification des ovules, une méthode de congélation ultra-rapide permettant de congeler l'ovocyte sans faire éclater cette cellule particulièrement fragile. Une première naissance humaine à partir d'un ovocyte préalablement vitrifié a été rapportée en 1999 par l'équipe japonaise de Kuleshova. Cette technique pose pourtant un certain nombre de problèmes éthiques : Pierre-Olivier Arduin fait le point dans un article de Liberté politique.
Il note tout d'abord que la disposition du projet de loi contredit la politique de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et du ministère de la Santé qui ont toujours jusqu'ici rejeté les demandes d'autorisation de la pratique de la vitrification. En effet, cette technique implique une expérimentation indirecte sur l'embryon humain qui tombe sous le coup de deux dispositions du Code de la Santé publique : l'article L.2151-2 selon lequel 'la conception in vitro d'embryon humain à des fins de recherche est interdite' et l'article L.2151-5 qui dispose que 'les embryons sur lesquels une recherche a été conduite ne peuvent être transférés à des fins de gestation'.
Fabienne Bartoli, adjointe au directeur de l'Afssaps, rappelle également 'qu'on a très peu de recul sur d'éventuelles conséquences à long terme'. D'autres spécialistes partagent cette inquiétude, notamment parce que, pour être vitrifiés, les ovocytes sont directement plongés dans l'azote liquide, sans être protégés par des paillettes comme c'est le cas pour les spermatozoïdes ou les embryons.
Les défenseurs de la vitrification d'ovocytes prétendent quant à eux que cette technique permettrait de se passer à terme de 'la congélation d'embryons sujette à de nombreuses interrogations éthiques' : on ne créerait plus que les embryons nécessaires au projet parental. Fabienne Bartoli récuse cet argument : la vitrification ne fera, au mieux, que réduire le nombre d'embryons congelés. C'est ce qu'explique également le Pr Pierre Jouannet : 'Il nous faudra toujours, lorsqu'on prélève 10 ovocytes chez la femme, faire féconder 3 ou 4 ovocytes afin de garantir l'obtention d'au moins un embryon viable'. Les recommandations françaises actuelles préconisant l'implantation d'un seul, voire de deux embryons, il faudra bien continuer à congeler les autres.
L'autorisation de la vitrification d'ovocytes pourrait bien, par ailleurs relancer la filière du don d'ovocytes dans notre pays. Pour le docteur Jean-Marie Kunstmann, de l'hôpital Cochin : 'Avec [la vitrification], les femmes qui ont eu des enfants et auxquelles il reste des ovocytes congelés seraient nombreuses à en faire don à d'autres couples stériles car donner des gamètes est beaucoup plus facile que donner un embryon'. Pierre-Olivier Arduin s'interroge : ne risque-t-on pas d'exercer des pressions sur les femmes pour qu'elles cèdent leurs gamètes à la fin d'un projet parental ?
Alors que la proposition de lever l'anonymat du don de gamètes met en lumière les multiples difficultés posées par la cession des cellules reproductives, est-ce le moment de favoriser l'expansion du don d'ovocytes ?
Finalement, la vitrification d'ovocytes ne permettra pas de supprimer le stock d'embryons congelés, mais aboutira à la constitution de deux stocks distincts : un d'embryons et un autre d'ovules.
Un autre argument en faveur de la vitrification d'ovocytes est avancé : la technique de la congélation ultra-rapide serait 'particulièrement utile pour préserver la fertilité des femmes jeunes atteintes d'un cancer'. Pierre-Olivier Arduin rappelle qu'il est aujourd'hui possible de prélever chirurgicalement du tissu ovarien, de le congeler, puis de le greffer à la femme après ses traitements. Les fragments réimplantés sont alors capables de produire des ovocytes matures. Un premier enfant est né naturellement en France en 2009 après une telle opération.
Au vu de ces problématiques, et des questions soulevées par le don de gamètes, Pierre-Olivier Arduin conclut donc : 'Parce qu'ils ont un 'statut anthropologique' bien spécifique, le vrai progrès moral consisterait à rendre indisponibles les gamètes'."
Liberté Politique (Pierre-Olivier Arduin) 27/10/10
http://www.genethique.org/revues/revues/2010/octobre/28_10_10.html#1

Le numerus clausus se fige

"7.400 étudiants seront admis l'an prochain à passer en deuxième année de médecine, tout comme en 2009 et en 2010. Afin de ménager les capacités d'accueil des facultés, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont fait le choix pour 2011 de ne modifier aucun des numerus clausus des 4 filières concernées par la réforme de la première année commune aux études de santé : médecine, odontologie, maïeutique et pharmacie. (...) La première année de santé séduit moins que prévu : 56.334 bacheliers inscrits contre 58.870 l'an dernier."
Source :
Le Quotidien du Médecin
Sur 56.334 bacheliers, seuls 7.400 seront autorisés à poursuivre leurs études de médecine ...

Un médiateur de la progression des maladies rénales

"Des chercheurs de l’INSERM, en collaboration avec des chercheurs américains, ont identifié un nouveau médiateur de la progression des maladies rénales chroniques ..."
Source :
Le Quotidien du Médecin du 27/10/2010

Greffes de cellules souches hématopoïétiques : bilan encourageant

"Alors que le Congrès de la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (SFGM-TC) a eu lieu les 21 et 22 octobre 2010, l'Agence de la biomédecine (ABM) dresse un 'bilan encourageant de l'activité de greffes de cellules souches hématopoïétiques (CSH) en France'. Les greffes de CSH, présentes dans le sang de cordon, le sang périphérique et dans la moelle osseuse, ont doublé en l'espace de dix ans : 1538 allogreffes ont été réalisés en 2009, ce qui correspond à une hausse de 110 pour cent. Ce sont les mesures adoptées par le plan Greffe en 2000 qui ont contribué à cette amélioration. Aujourd'hui, pour 60 pour cent des greffes, les médecins font appel à des donneurs non familiaux, qui étaient minoritaires en 2000.
Cette évolution a principalement bénéficié aux malades de plus de 50 ans qui peuvent désormais recevoir un traitement pré-greffe moins toxique, appelé 'le conditionnement d'intensité réduite'. Pour l'ABM, 'ces progrès de l'offre de soins sont d'autant plus encourageants que le pic de survenue des maladies graves du sang se situe après 50 ans, plutôt entre 60 et 65 ans'.
Pour obtenir une meilleure qualité des greffons non familiaux, l'ABM compte s'associer pour agrandir le réseau de collecte de sang placentaire. Celui-ci compte actuellement 8 banques et 28 maternités. En 2011, il est prévu d'avoir 11 banques et 60 maternités. L'objectif est d'atteindre, en 2013, 30 000 unités de sang placentaire. Pour ce faire, une subvention de 25 millions d'euros est prévue par le plan Cancer et l'ABM.
En ce qui concerne les dons de moelle osseuse, les campagnes nationales d'information permettent de recruter régulièrement des donneurs. 18 041 nouveaux donneurs se sont inscrits sur le registre national tenu par l'ABM en 2009."
Le Quotidien du médecin (Stéphanie Hasendahl) 27/10/10

La loi Leonetti encore méconnue

"Le Pôle santé et sécurité des soins du médiateur de la République a, depuis sa création en 2009, reçu de nombreux témoignages révélant 'que les principales dispositions de la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie sont restées peu connues ou mal comprises' explique dans un communiqué le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye.
Ces témoignages montrent qu'un grand nombre de patients ignore encore la possibilité de rédiger des directives anticipées qui inspirent de la méfiance chez les professionnels de santé, notamment lorsqu'elles sont données par la 'personne de confiance' désignée par la malade. Ils confirment l'enquête effectuée pour le compte de l'espace éthique de l'AP-HP en 2007 et 2008 auprès de plusieurs centaines de professionnels de santé et quelques bénévoles intervenant en milieu hospitalier (Cf. Lettre mensuelle de décembre 2008). Cette enquête révélait que seuls 22 pour cent des personnels soignants connaissent l'existence de l'interdiction de l'obstination déraisonnable, que 12 pour cent d'entre eux savent que la volonté du patient doit être respectée et que 9 pour cent seulement ont connaissance de la notion de personne de confiance.
Jean-Paul Delevoye souhaite une meilleure connaissance de la loi chez les personnels médicaux et les médecins qui travaillent dans les services de réanimation et de néonatalogie."
Le Quotidien du médecin 27/10/10 - Le Particulier.fr 26/10/10

Le fantasme de la e-consultation

"Un patient consultant via Internet un médecin qui lui rédige dans la foulée une e-ordonnance avant d'être électroniquement payé pour son acte ? Il aura suffi de quelques jours pour que la nouvelle réglementation de la télémédecine ouvre la boîte à fantasmes, notamment pour ce qui concerne la consultation à distance. Or si la 'téléconsultation' a bien désormais une existence légale en France, elle devrait y rester très encadrée, contrairement à ce qui se passe en Irlande, aux États-Unis ou en Italie..."
Source :
Le Quotidien du Médecin, 27/10/2010

Progrès biomédical, progrès moral ?

"Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à la faculté de médecine Paris-Sud-XI, publie un article dans Le Figaro intitulé 'Concilier morale et progrès biomédical'. Il explique la nécessité d'apprécier les usages et impacts de la recherche biomédicale et l'acceptabilité sociale de ses applications, dans la plus grande transparence.
Emmanuel Hirsch remarque que l'intitulé du rapport de la mission parlementaire d'information sur la révision des lois de bioéthique, remis en janvier 2010 au gouvernement, est porteur d'une double exigence : 'Favoriser le progrès médical. Respecter la dignité humaine'. Toutefois, ces deux nécessités ne semblent plus s'imposer d'emblée : en effet, comment 'concilier les principes estimés supérieurs avec les contraintes d'une recherche biomédicale menée au plan international selon des critères, des procédures et des finalités susceptibles de bouleverser nos valeurs et notre cohésion sociale ?' On peut en effet s'inquiéter de ce que les logiques guidant la recherche biomédicale ébranlent les principes clefs de la bioéthique : 'nos repères bioéthiques résisteront-ils encore bien longtemps à la montée en puissance de mentalités et de logiques, notamment financières, qui s'insinuent dans la gouvernance de la recherche biomédicale au point d'en fixer les objectifs, les méthodes, et de produire des normes souvent peu soucieuses du bien commun ?'
Parvenue à une efficience jamais connue jusqu'à présent, la recherche biomédicale semble dériver dans des directions improbables par les perspectives, à la fois fascinantes et terrifiantes, 'qu'elle propose à la transformation de l'homme au-delà de la condition humaine'. Des pratiques dont la signification thérapeutique est floue et incertaine viennent aujourd'hui mettre en question l'idée même de médecine. Dans le même temps, on constate que 'les textes internationaux de bioéthique renforcent plus que jamais les mises en garde à l'égard des dérives, abus, discriminations inhérents à un usage inconsidéré et parfois dévoyé de la biomédecine'. La Convention d'Oviedo déclare ainsi la nécessité de ne pas mésestimer les inquiétudes induites par 'des actes qui pourraient mettre en danger la dignité humaine par un usage impropre de la biologie et de la médecine'. La responsabilité bioéthique ne saurait plus se limiter à l'énoncé d'un texte de loi 'que défient les effets d'annonces et des pratiques en laboratoire difficilement contrôlables'.
Avec l'imposition de nouveaux principes et finalités, au nom d'un 'bien' dont on n'ose plus discuter la légitimité, on peut 'se demander si les droits de l'homme préserveront une certaine pertinence', et si l'idée selon laquelle 'l'intérêt et le bien de l'être humain doivent prévaloir sur le seul intérêt de la société ou de la science' peut être encore tenue. Dans l'actuel environnement biomédical mû par une volonté d'amélioration et de transformation de l'homme au-delà de sa condition, que devient l'idée de santé et la notion de 'démocratie sanitaire' ?
Dans cette course en avant, le concept même de responsabilité scientifique devient équivoque et chancelle. Une approche réfléchie des nouvelles technologies fait défaut 'comme si déjà nous ne parvenions plus à cerner des phénomènes qui défient nos concepts' : le législateur et les instances éthiques et scientifiques ne se penchent pas sur les avancées des neurosciences, des nanotechnologies ou sur la convergence des technologies.
Emmanuel Hirsch souligne que 'les thématiques de recherche biomédicales visent une solvabilité et plus encore un retour sur investissement qui méprisent l'intérêt général et évoquent les causes indignes de la convoitise incontrôlable des marchés financiers'. Il rappelle qu'aujourd'hui encore, de nombreux 'sans voix' meurent, à défaut de traitements, 'dans l'assourdissement de promesses inconsidérées ou de prouesses réservées à une élite de pourvus fascinés par l'idéologie marchande d'un progrès sans entrave. Nos controverses bioéthiques sophistiquées apparaissent dès lors indécentes à ceux qui attendent de la biomédecine l'accès à des traitements vitaux pourtant disponibles'.
Il rappelle que notre responsabilité tient à la qualité d'un débat démocratique. Ce débat ne saurait être délégué à quelque autorité savante qui nous dédouanerait d'un nécessaire devoir de pédagogie, de concertation publique et de réflexion.
Il appartient donc au législateur, lors de la révision de la loi de bioéthique, de relever le défi en donnant la primauté aux principes de la démocratie dans un environnement biomédical de moins en moins solidaire et de plus en plus dominé par des intérêts individualistes."
Le Figaro (Emmanuel Hirsch) 23/10/10

Télémédecine : finie la science-fiction

"La télémédecine quitte les confins de la loi, selon la formule de l'Ordre : les premières règles encadrant sa pratique sont parues au 'JO' [Journal Officiel]. Les professionnels déjà engagés dans la téléconsultation, la téléassistance ou la téléexpertise ont 18 mois pour s'y conformer. Au 'Quotidien', ils expliquent être plutôt satisfaits des nouvelles normes, mais conservent un doute de poids quant aux solutions de financement (mise à contribution du FIQCS et des MIGAC) retenues."
Le Quotidien du Médecin, 25/10/2010

Lydia Paillard à Lormont : Deux enquêtes pour éclaircir le miracle

"L'Agence régionale de la santé se saisit du dossier de Lydia Paillard.
Lydia Paillard disait hier soir 'aller très bien'. Cette sexagénaire de Lormont avait été déclarée 'cliniquement morte' par un médecin de la polyclinique Bordeaux-Rive droite où elle était venue subir, lundi à 9 heures, une deuxième séance de chimiothérapie ('Sud Ouest' d'hier).
Se trouvant dans un état comateux après seulement cinq minutes de perfusion, elle fut transférée du service d'oncologie vers les urgences de la polyclinique. Trois heures plus tard, un praticien annonçait aux trois fils de la patiente un terrible diagnostic : une 'mort cérébrale'. 'Nous n'avons pas été bêtes et disciplinés', réagissait hier Sébastien Paillard en faisant référence aux propos du médecin annonçant : 'Il faudra prendre une décision pour débrancher la machine.' Du point de vue des fils, l'emploi du futur avait une connotation trop immédiate pour être recevable.
Hier soir, de son lit du CHU de Bordeaux où elle s'est réveillée lundi soir, soit après quatorze heures de coma, Mme Paillard indiquait avoir été déperfusée et se disait 'pressée maintenant de sortir de là'. De son côté, son fils Sébastien, entre moult sollicitations des médias, a eu recours à son avocat. Et hier soir, Yves Noël, directeur général de la polyclinique Bordeaux-Nord qui chapeaute la polyclinique Bordeaux-Rive droite, nous confirmait l'ouverture d'une enquête par l'Agence régionale de la santé. Et 'l'attendre sereinement'.
Encéphalogramme ou pas ?
Après avoir réuni et entendu toutes les personnes ayant traité lundi Mme Paillard, M. Noël conclut qu''il n'y a pas eu de faute'. 'La chimiothérapie n'est pas en cause, poursuit-il. Mme Paillard a téléphoné à 8 h 20 pour dire qu'elle ne se sentait pas bien. En fait, à ce moment-là, elle commençait une crise d'épilepsie qui s'est amplifiée dans le service d'oncologie.' 'Elle a été sauvée par l'urgentiste qui a pratiqué une intubation et l'a mise sous ventilation', souligne le directeur général, qui estime que la Lormontaise 'n'aurait pas survécu plus de six minutes' si le phénomène s'était produit à son domicile.
Si la polyclinique se reproche quelque chose, c'est d''avoir maladroitement expliqué' la situation, et 'dit trop tôt qu'il s'agissait d'une phase terminale'. M. Noël ne nous a pas précisé si un électroencéphalogramme, le seul examen pouvant confirmer un décès, avait été pratiqué. Les médecins démentent avoir demandé à la famille d''envisager de débrancher la machine' et assurent 'avoir pris la décision collégiale de transférer la patiente vers le CHU de Bordeaux'.
Les enfants Paillard ne se satisferont pas de cette analyse. 'Nous avons deux options, la pénale est à l'état projet sachant que toute faute ne relève pas systématiquement du droit pénal', expliquait Me Nicolas Rothé de Barruel. L'avocat de la famille lormontaise penchait hier soir pour la forme 'plus immédiate' de solliciter une procédure d'enquête devant le tribunal d'instance de Bordeaux. Dans le cas où cette requête serait reçue, l'enquête tentera de déterminer les causes du malaise, la façon dont il a été pris en charge, y compris la nature des examens dont a bénéficié Mme Paillard. Il révélera alors si les spécialistes s'étaient fondés ou non sur un électroencéphalogramme avant d'annoncer à la famille la mort cérébrale de Mme Paillard."
Source :
Notons que la procédure de diagnostic de la "mort encéphalique" ou "mort cérébrale" varie d'un pays à l'autre. Source : OPTIDO :
"En ce qui concerne les critères de diagnostic de la mort encéphalique en France : ils sont de nature clinique et para clinique. Une variabilité dans le diagnostic est soulignée : 'Considérez-vous habituellement comme facteur confondant [susceptible d’induire un biais donc un faux diagnostic, Ndlr.] un taux positif de morphiniques et de benzodiazépines, malgré la certitude d’une administration minime de ces produits ?' ; 'Pensez-vous qu’il soit vraiment pertinent de considérer comme facteur confondant ce type de situation ?' ; 'Considérez-vous habituellement comme diagnostic négatif de mort encéphalique, un angio-scanner avec un passage de produit de contraste minime (vaisseaux proximaux de la cérébrale antérieure) ?' ; 'Pensez-vous qu’il soit vraiment pertinent de prendre en compte comme négatif ce type de résultat ?' ; 'Trouvez-vous la législation en France excessive (l’association obligatoire de critères cliniques et para cliniques précis) ?'
On le voit, il s’agit d’élargir les critères de diagnostic de mort encéphalique, afin de permettre de recenser davantage de potentiels donneurs en état de mort encéphalique. Or la variabilité dans le diagnostic (France, mais aussi d’un pays sur l’autre) pose la question de savoir jusqu’à quel point il est éthique d’anticiper la mort encéphalique, ou d’élargir le pool des potentiels donneurs en mort encéphalique en jouant sur les critères de diagnostic de cet état. L’étude OPTIDO cherche précisément à recueillir l’avis des soignants au sujet de l’élargissement du pool des potentiels donneurs en état de 'mort encéphalique', c’est là un des enjeux majeurs du questionnaire :
'Dans certains pays, le potentiel donneur est considéré comme un sujet en limitation de traitements, du fait d’une disproportion des soins par rapport à un objectif de survie ou de qualité de vie. [Cf. Maastricht III, Ndlr.] Dans ce cas, le contexte, le diagnostic de la pathologie responsable et le simple examen clinique suffisent pour proposer le prélèvement.
Seriez-vous favorable à une telle approche en France ?'"

Bordeaux : Film et débat sur le don d'organes

"La section de Pauillac de la Ligue des droits de l'homme propose, ce samedi à 14 h 30, au cinéma Molière 'Pour sauver des vies… le don d'organes'. Le Dr Evelyne Bironneau, de l'Agence de bio-médecine de Bordeaux, évoquera la démarche généreuse et de plus en plus nécessaire du 'don d'organes' qui permet de sauver des vies. Des témoins, bénéficiaires ou donateurs, viendront participer au débat qui suivra la conférence et la projection d'un film documentaire.
La Ligue des droits de l'homme, qui se penche sur tous les grands problèmes de société dans le monde d'aujourd'hui, s'insurge et dénonce les dérives scandaleuses qui consistent, dans certains pays, à organiser des transplantations frauduleuses avec trafic monnayé d'organes humains. Ce débat pourra se poursuivre autour d'un 'verre de l'amitié', dans le cadre d'une exposition sur ce sujet de notre temps.
Hors commerce
Pour des raisons évidentes d'éthique, la Ligue des droits de l'homme s'insurge contre toutes les dérives en ce domaine ! Si dans les pays d'Europe et l'Amérique du Nord on interdit la vente d'organes, il n'en est pas de même, dans les pays émergents. La plupart des ventes sont effectuées dans ces pays pauvres au bénéfice de receveurs issus de pays riches ; à tel point que l'on parle de 'tourisme de transplantation' et de 'trafic d'organes'.
C'est toute cette partie légale et bien d'autres choses, plus émouvantes, qui seront abordées au cours de cette matinée faite pour informer et inciter les personnes à devenir donneurs d'organes. Pour justement que le trafic puisse cesser, à travers le monde.
Samedi à 14 h 30, au cinéma Molière, la Ligue des droits de l'homme propose de réfléchir sur ce sujet de société."

Daniel Benamouzig : "L'éthique mérite mieux qu'une agence biomédicale"

"Dans Le Monde.fr, Daniel Benamouzig, sociologue au CNRS-Sciences Po et à l'université d'Oxford, revient sur la volonté, exprimée dans le projet de loi, de supprimer la révision périodique de la loi de bioéthique tous les cinq ans et de confier à l'Agence de la biomédecine (ABM) la charge 'd'éclairer le Parlement sur l'intérêt d'éventuelles évolutions ultérieures du droit'. La stabilité des principes de bioéthique (primauté de la personne humaine, de son intégrité, non patrimonialité du corps humain...) étant reconnue, Daniel Benamouzig estime que ces principes gagneraient 'à être pérennisés plutôt que réexaminés périodiquement au risque de laisser accroire à leur caractère provisoire'. Il ajoute que le transfert de responsabilité à l'ABM n'est pas sans péril. Il risque d'affaiblir 'la légitimité démocratique des règles bioéthiques' qui pourront 'être plus facilement contestées, jusque devant le juge. Le transfert de responsabilité risque aussi de souffrir des limites propres aux agences sanitaires, liées non seulement à leurs caractéristiques intrinsèques mais aussi à leur insertion dans une architecture institutionnelle encore floue'.
Si, depuis les années 1990, la création d'agences a permis de 'réformer et renforcer une administration notoirement sous-administrée', ces agences ont, avec le temps, 'recomposé de nouvelles bureaucraties' et 'malgré des efforts de transparence, leur responsabilité démocratique s'en est trouvée réduite'. L'ABM ne fait pas exception après 5 ans d'existence.
La particularité de l'ABM réside dans 'son insertion originale dans un dispositif institutionnel impliquant plus directement le Parlement, à travers le réexamen des lois de bioéthique'. Daniel Benamouzig remarque que la révision de la loi de bioéthique a été l'occasion en France de solliciter plusieurs sources au-delà du seul cadre parlementaire, avec entre autres, les Etats généraux de la bioéthique. Pourtant, l'agencement de ces diverses sources demeure incertain : 'd'aucuns doutent de leur utilité, d'autres dénoncent le caractère verrouillé des débats, et d'autres encore se montrent prudents quant aux risques de manipulation. Dans un contexte si incertain, il appartient au Parlement de préciser une nouvelle architecture des responsabilités en vue d'une évolution des normes bioéthiques'.
Pour Daniel Benamouzig, il conviendrait d'étendre le périmètre des sujets touchant à la bioéthique, car de nombreuses questions biomédicales et sanitaires, non abordées dans le projet de loi, peuvent nécessiter des avis relevant de l'éthique. Il insiste sur le fait que 'la production d'avis éthiques ne saurait se concevoir sans des liens forts avec l'ensemble de la société, sauf à assumer une dérive technocratique'. Si l'Agence de biomédecine s'efforce de créer ces liens avec des représentants d'usagers ou des philosophes dans son conseil d'orientation ou par des recherches en sciences sociales, 'cette ouverture reste entachée par une distinction, largement tacite, entre des espaces ouverts et des espaces plus confinés, réservés aux représentants de la science, de la technique et de la biomédecine. Si le conseil d'orientation de l'agence est ouvert, son conseil scientifique ne l'est pas'.
Afin que d'autres sources de légitimité démocratique soient prises en compte pour évaluer ce qui relève de l'éthique, Daniel Benamouzig propose donc la création d'une grande Agence nationale de l'évaluation en santé et non de biomédecine exclusivement. 'Cette agence aurait compétence en matière d'évaluation éthique, mais cette compétence serait élargie à d'autres principes d'évaluation, non seulement scientifiques, médicaux et éthiques, cela va de soi, mais aussi économiques et sociaux'. Une telle agence, permettant d'examiner de façon transversale les aspects éthiques de nombreuses questions sanitaires, débordant le strict champ de la bioéthique, suppose toutefois une 'volonté politique forte' conclut-il."
Le Monde.fr (Daniel Benamouzig) 22/10/10

Un socle réglementaire pour la télémédecine

"Le très attendu décret d'application de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) relatif à la télémédecine est paru ce jeudi au 'Journal officiel' ( texte en date du 19 octobre )..."
Source :
Le Quotidien du Médecin, 21/10/2010

Enquête sur l'Agence de la biomédecine

"L'hebdomadaire La Vie publie un dossier intitulé 'L'Agence de la biomédecine a-t-elle trop de pouvoir ?' Peu connue du grand public, l'Agence de la biomédecine (ABM) est une instance nationale chargée de 'missions ultrasensibles' dans les domaines touchant à la biomédecine et posant souvent des questions éthiques brûlantes : la génétique, l'embryologie, l'assistance médicale à la procréation (AMP), le dépistage prénatal, les greffes, etc. Sans équivalent en Europe, l'ABM compte 300 salariés et 1000 experts, issus, en majorité, du milieu médical et scientifique.
Concrètement, l'ABM se charge de contrôler la pratique des médecins spécialisés dans l'AMP, le diagnostic prénatal et le diagnostic préimplantatoire (DPI) ; elle répartit les organes pour les greffes ; elle encadre les recherches utilisant des cellules humaines, notamment les cellules embryonnaires. L'ABM met aussi au point des statistiques nationales - concernant par exemple les fécondations in vitro et les interruptions médicales de grossesse, autorisées en cas d'anomalies du foetus - et rend des avis sur des sujets de bioéthique pour le gouvernement. Prise 'entre les attentes immenses des couples et des malades, les enjeux commerciaux de la recherche, et le respect du corps humain', les activités de l'ABM se trouvent au coeur de questions éthiquement controversées.
L'une des questions les plus sensibles concerne les recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines. L'ABM est chargée de délivrer les autorisations pour ce type de recherches. En 2005, le tollé suscité par l'annonce de la nomination, comme nouvelle directrice de l'Agence, de Claire Legras, clairement opposée à la recherche sur l'embryon, illustre les tensions éthiques qui entourent la recherche sur l'embryon. Le gouvernement avait reculé devant cette nomination après que des médecins s'étaient insurgé contre ce 'mauvais coup fait aux chercheurs'. Les opposants à la recherche sur l'embryon humain critiquent aujourd'hui les décisions prises par l'Agence, jugée trop accueillante aux demandes des chercheurs qui veulent travailler sur l'embryon. La Fondation Jérôme Lejeune a ainsi reproché à l'ABM d'interpréter la loi de bioéthique de manière laxiste en autorisant des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines sans respecter les deux exigences clefs permettant ces recherches à titre dérogatoire : que celles-ci permettent des 'progrès thérapeutiques majeurs' et qu'elles soient menées en 'l'absence de méthode alternative d'efficacité comparable'. Antoine Beauquier, avocat de la Fondation Jérôme Lejeune, dénonce la façon dont l'Agence 'juge la loi et la réécrit' : 'les visées thérapeutiques sont trop lointaines et il existe une alternative à l'embryon avec, par exemple, les cellules souches adultes prélevées sur le malade et reprogrammées' (...). Interrogée sur ces critiques, Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l'ABM, répond que l'agence suit les conditions posées par le législateur : 'il ne faut pas qu'il existe de méthode alternative d'efficacité comparable et l'objectif doit être des progrès thérapeutiques majeurs. Pour nous, cela veut dire qu'on n'a le droit de sacrifier un embryon humain que pour faire avancer la santé humaine. C'est strictement ce que nous avons autorisé jusqu'à présent. En rejetant les projets mal ficelés ou relevant de la cosmétique'.
Certains observateurs considèrent que l'ABM reste trop fermée aux regards extérieurs. Même si elle publie chaque année un rapport d'activité, personne ne peut assister aux débats du Conseil d'orientation, lieu stratégique dans le processus de décision de l'agence, puisque c'est lui qui délivre les autorisations de recherche. Les comptes-rendus de ces débats ne sont pas publiés et l'ABM met en avant le secret industriel. 'Le Conseil d'orientation travaille sur des projets de recherche protégés avec, à la clé, des découvertes et des brevets. La confidentialité est donc indispensable' affirme Emmanuelle Prada-Bordenave.
Alors qu'elle doit décider de choix de société qui touchent à la dignité humaine, l'ABM a-t-elle un pouvoir trop étendu ? Les avis divergent. Pour le Pr. Israël Nisand, chef du service d'assistance à la procréation de Strasbourg, le pouvoir que détient l'ABM est 'un progrès par rapport à la situation antérieure, car elle nous oblige à rendre des comptes'. Il regrette que l'agence ne soit pas plus présente encore : 'les inspections restent rares et trop formelles. les contrôles portent plus sur la tenue des dossiers que sur la pertinence des interruptions médicales de grossesse, par exemple'. Le député Jean Leonetti souhaite aussi un rôle renforcé de l'ABM : elle devrait avoir un rôle de vigie alertant les députés des avancées scientifico-techniques.
A l'inverse, d'autres dénoncent la 'subjectivité' de l'agence qui pousse toujours dans le sens d'une liberté de recherche plus grande sur l'humain. Le biologiste Jacques Testart, qui souhaite une 'réappropriation démocratique' de la science et qui a participé à la création de la fondation Sciences citoyennes, affirme que l'ABM est 'un outil au service des biologistes et des médecins'. Si elle se 'présente comme une instance de contrôle [...] ses propositions vont toujours dans le même sens, en faveur de la liberté de recherche et de l'utilisation de l'humain. [...] Arrêtons de croire que c'est une agence objective'. Il interroge : 'Où sont les comptes rendus des débats ? Les réunions sont-elles ouvertes à la presse ? Il me paraît anormal que ce conseil d'orientation reste secret, alors qu'il est chargé de réguler des activités publiques importantes pour la population et pour les patients. Sans transparence, son rôle ne me paraît pas valide'. Quand l'ABM justifie le secret en évoquant le risque de pression sur ses membres et la confidentialité des recherches, Jacques Testart explique que 'cela revient à affirmer qu'on est dans le business, pas dans la santé publique. Que la recherche sur l'embryon, par exemple, est utile pour développer des brevets, pas pour soigner des malades'. Quant à donner plus de responsabilités encore à l'ABM, il observe qu'en rendant des avis au gouvernement sur ce qu'il faut autoriser ou non, celle-ci tend déjà à prendre des attributions qui sont celles du CCNE : 'qui doit conseiller le gouvernement en matière d'éthique ? Le risque serait grand de dire l'éthique en fonction des promesses scientifiques, de la demande des gens ou du marché de la biomédecine'. Dans le même sens, l'ancien sénateur Claude Huriet explique qu''il faudrait pour le moins renforcer la participation citoyenne dans cette instance pour que l'on n'en reste pas à un débat entre chercheurs, médecins et patients. Les questions de bioéthique concernent tous les citoyens et pas seulement les associations de malades'.
On constate en effet, que parmi les membres de l'ABM, les médecins et les biologistes sont surreprésentés ; ni anthropologue, ni sociologue pour participer aux débats."
La Vie (Claire Legros) 21/10/10

Réveil d’une femme déclarée "cliniquement morte"

"Lydie Paillard, une femme de 60 ans suivie pour un cancer à la polyclinique Bordeaux-Rive droite à Lormont s’est réveillée 15 heures après avoir été déclarée 'très certainement cliniquement morte' lundi 18 octobre 2010. Elle avait fait un malaise lors d’un traitement médical préalable à une séance de chimiothérapie et réanimée par un urgentiste, qui, après avis d’autres médecins, a annoncé la mort clinique aux enfants de la patiente.
Ces derniers ont insisté pour faire transférer leur maman au CHU de Bordeaux où un scanner a infirmé le diagnostic de mort cérébrale.
La polyclinique va proposer un entretien à la patiente et sa famille pour parler de ce 'défaut de communication'. De son côté, la famille a pris un avocat."
La Croix 21/10/10 – Le Monde.fr 20/10/10

Congrès sang de cordon

Marie-Thérèse HERMANGE, sénateur de Paris, vice-présidente de l'association CorDon Source de Vie, vous convie à une rencontre sur :
le sang de cordon ombilical dans la révision des lois de bioéthique
mardi 26 octobre 2010 de 9h00 à 13h00.
Institutionnels, praticiens, associations et citoyens sont invités à débattre suite aux exposés des intervenants.
"Cette rencontre sera suivie d'un cocktail en salle René Coty.
Le jour du colloque, il conviendra de vous présenter au 26 rue de Vaugirard, 75006, à partir de 8h30, avec une pièce d'identité.
Nous restons à votre disposition pour de plus amples informations."
Isabelle Pron
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Bioéthique : projet de loi au conseil des ministres

"C'est aujourd'hui, mercredi 20 octobre 2010, que la ministre de la santé Roselyne Bachelot présente le projet de loi de bioéthique au Conseil des ministres. Si les grandes lignes du projet ont été dévoilées début septembre 2010, des changements pourraient encore survenir lors du débat parlementaire qui aura lieu au début de l'année 2011 et non en novembre 2010 comme annoncé.
Le projet compte interdire les mères porteuses, maintenir l'accès à l'assistance médicale à la procréation aux couples hétérosexuels en cas d'infertilité médicalement diagnostiquée, autoriser le don croisé d'organes, permettant à deux donneurs d' 'échanger' leurs receveurs respectifs s'ils ne sont pas compatibles avec lui tout en garantissant l'anonymat des deux paires de donneurs-receveurs. De nouvelles techniques d'AMP, comme la vitrification d'ovocytes, pourront être expérimentées. Avec 'l'information de la parentèle', des personnes atteintes de maladie génétiques pouvant concerner des membres de leurs familles pourront informer ceux-ci par le biais du médecin, tout en restant anonymes. Le diagnostic préimplantatoire ne se verra pas élargi et restera autorisé pour les familles touchées par une maladie génétique 'd'une particulière gravité'. Le texte recommande un meilleur encadrement de l'échographie pour limiter les risques de contentieux.
Au sujet de la levée de l'anonymat des donneurs de gamètes, Roselyne Bachelot précise que les enfants nés d'un don pourront accéder à leur majorité à l'identité du donneur que si ce dernier y consent préalablement. L'accès à des données non identifiantes (données médicales, âge, etc) sera aussi garanti. La ministre ajoute que la loi ne sera pas rétroactive en réponse aux inquiétudes d'anciens donneurs craignant d'être contactés.
En ce qui concerne les recherches sur l'embryon humain, le texte confirme l'interdiction de principe, assortie de dérogations. Les conditions autorisant ces dérogations seront assouplies : les recherches ne doivent plus avoir pour finalité des 'progrès thérapeutiques majeurs' mais suivre une visée 'médicale' plus large.
Selon La Croix, certaines mesures pourraient faire l'objet d'amendements au Parlement, notamment la recherche sur l'embryon. Pour Alain Claeys, le régime actuel d'interdiction avec dérogations est un système complexe qui met des 'bâtons dans les roues' des chercheurs.
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, qui a récemment déposé un recours en illégalité contre l'Agence de la biomédecine constate avec regret que la recherche sur l'embryon humain est aujourd'hui 'un sujet complexe sur lequel il est difficile de mobiliser l'opinion publique' (...)."
Le Figaro (propos recueillis par Sandrine Cabut) 20/10/10 - La Croix (Marine Lamoureux) 20/10/10 - Metrofrance.com 19/10/10 - le Point.fr 20/10/10 - La Vie.fr (Claire Legros) 19/10/10
Source :

Trafic d’organes : trois médecins ukrainiens arrêtés

"Trois médecins ukrainiens accusés de faire partie d’un réseau international de trafic d’organes, ont été écroués et sont poursuivis pour greffes illégales de reins. Les victimes, au nombre d’une trentaine, venaient d’Ukraine, de Moldavie et d’Ouzbekistan. Les opérations étaient réalisées en Azerbaïdjan. Les bénéficiaires, 'pour la plupart' Israéliens, payaient entre 100 000 et 200 000 dollars."
Le Quotidien du médecin 20/10/10

"Le tourisme de transplantation : une menace pour notre société !" (Pr. Francis Navarro, CHU de Montpellier)

David Matas est un avocat international des droits de l'homme qui travaille à Winnipeg, Manitoba, Canada. Mardi 19 octobre 2010, il soutenait un projet de loi présenté à l'Assemblée Nationale, concernant le trafic d'organes, dans le contexte de la révision des lois bioéthiques visant à réglementer les transplantations d'organes en France. Mercredi 20 octobre 2010 : révision des lois bioéthiques, présentées en Conseil des ministres puis discutées au Parlement. Ces lois ont été promulguées en 1994, elles ont pour objectifs de couvrir les questions de bioéthique et d’encadrer les activités médicales et de recherche utilisant les éléments du corps humain dans les champs de l’assistance médicale à la procréation, la génétique ou la greffe d’organes. Mardi 19 octobre, La députée UMP Valérie Boyer a déposé à l’Assemblée Nationale une proposition de loi visant à lutter contre le tourisme de transplantation d’organes, qui fleurit depuis plusieurs années au détriment des populations des pays les plus pauvres.

Télécharger le texte de l'intervention de David Matas, avocat canadien :
  ==> Version anglaise
Télécharger le texte de l'intervention de David Kilgour, ancien député canadien, avocat, activiste des droits de l'homme.

Le Professeur Francis Navarro, du CHU de Montpellier, est intervenu lors de la présentation du projet de loi à l'Assemblée Nationale, afin de soutenir la députée Valérie Boyer.
Le titre de sa présentation : "Le tourisme de transplantation : une menace pour notre société". "S’inspirant de la législation au Canada et en Israël, la députée Valérie Boyer propose que chaque patient greffé à l’étranger fournisse 'avant son retour en France' un certificat attestant que l’organe a bien été donné. C’est ensuite l’Agence de biomédecine qui centralisera ces certificats. Cette proposition de loi a vocation à se transformer en 'amendement' au projet de loi de révision des lois de bioéthique présenté aujourd'hui, mercredi 20 octobre 2010, en Conseil des ministres puis discuté au Parlement, a-t-on expliqué dans l’entourage de la députée. Le texte impose également à chaque médecin de signaler à l’agence de biomédecine l’identité de toute personne greffée qu’il examine." (Source)
Réaction d'acteurs de la santé au sujet de cette proposition de loi contre le trafic d'organes :
http://actuagencebiomed.blogspot.com/2010/10/liu-xiaobo-prix-nobel-de-la-paix-pekin.html 

Proposition de loi pour lutter contre le tourisme des greffes d'organes

"La députée UMP Valérie Boyer vient de déposer une proposition de loi visant à lutter contre le tourisme de transplantation d'organes, qui fleurit depuis plusieurs années au détriment des populations des pays les plus pauvres.
S'inspirant de la législation au Canada et en Israël, la députée propose que chaque patient greffé à l'étranger fournisse 'avant son retour en France' un certificat attestant que l'organe a bien été donné. C'est ensuite l'Agence de biomédecine qui centralisera ces certificats.
Cette proposition de loi a vocation à se transformer en 'amendement' au projet de loi de révision des lois de bioéthique, qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres puis discuté au Parlement, a-t-on expliqué dans l'entourage de la députée.
Le texte impose également à chaque médecin de signaler à l'agence de biomédecine l'identité de toute personne greffée qu'il examine."
Santémardi 19 octobre 2010
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Proposition-de-loi-pour-lutter-contre-le-tourisme-des-greffes-d-organes-_6346-1556218-fils-tous-74_filDMA.Htm

Proposition de loi contre le "tourisme de transplantation"

"Le 19 octobre 2010, Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, présente une proposition de loi visant à mettre fin au 'tourisme de transplantation d’organes'. Le texte a pour but de 'renforcer le système de surveillance et de traçabilité' des transplantations. Il demande, pour toute personne ayant reçu une greffe à l’étranger, de donner, avant son retour en France, un certificat garantissant que l’organe a été obtenu gratuitement.
Ce qu’on nomme 'tourisme de transplantation' désigne le départ de patients des pays riches à l’étranger en vue d’obtenir des organes moyennant paiement. Cette pratique concerne notamment les greffes de reins effectuées à partir de donneurs vivants. Dans les pays en voie de développement, comme le Pakistan ou les Philippines, des personnes très démunies sont prêtes à vendre un de leurs reins. Selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé en 2004, ce trafic d’organes représenterait 10 p. cent de l’ensemble des transplantations dans le monde (Cf. Synthèse de presse du 20/05/10).
Toutefois, il s’agit d’un phénomène marginal en France explique le Dr. Karim Laouabdia, directeur médical et scientifique de l’Agence de la biomédecine, qui rend chaque année au Parlement un rapport sur le sujet, établi à partir de questionnaires envoyés aux centres de dialyse et aux équipes de greffes rénales. Le Dr. Laouabdia explique qu’'au delà du problème éthique posé par la rémunération d’un organe, il convient de préciser que ces transplantations sont souvent réalisées dans des conditions sanitaires peu satisfaisantes avec des organes parfois touchés par des pathologies transmissibles telles que le VIH/sida ou l’hépatite B'."
La-Croix.com (Pierre Bienvault) 19/10/10

CLERMONT-FERRAND : 24 postes de dialyse adulte sur un seul site

"Soucieux d'améliorer la qualité et le confort des prises en charge, d'harmoniser les pratiques et de rationaliser l'organisation des unités de dialyse jusqu'alors réparties sur les sites de Gabriel-Montpied et de l'Hôtel-Dieu , le CHU vient de regrouper les 15 postes et d'en créer 9 autres dans le nouveau Centre de Dialyses - 1 409m² sur 2 niveaux - situé sur le plateau St-Jacques à Clermont-Ferrand.
En attendant la construction d'un bâtiment sur la place Henri-Dunant, l'implantation temporaire de l'unité regroupée d'hémodialyse a reçu l'aval de l'Agence régionale d'hospitalisation. Un bail de six ans, reconductible pour trois ans maximum, été conclu en fin d'année 2009 avec le promoteur du bâtiment.
Cette solution constitue une première étape dans l'implantation de l'unité regroupée d'hémodialyse qui regagnera le CHU Gabriel-Montpied au terme de sa restructuration.
Les évolutions
- 9 postes de dialyse en plus soit 24 postes au total
- 15 000 séances prévues à l'année soit une augmentation de 25 p. cent
- 2 boxes de consultation sur place alors qu'auparavant les consultations étaient assurées dans les services de néphrologie des deux hôpitaux
- Implantation d'un même système informatique 'Millénium' comprenant une interface avec le système de gestion administrative des malades alors qu'auparavant les systèmes étaient différents et non communiquant.
Dépenses en équipement
- Biomédicaux 1 062 600 ?
- Hôteliers 152 145 ?
Échéancier
- Début des travaux du nouveau bâtiment : janvier 2010
- Installation de la boucle d'eau (à la charge du CHU) : été 2010
- Livraison du bâtiment : 17/09/10
- Installation de l'unité regroupée : 17/10/10
Organisation médicale
Dr Guéret, CHU Gabriel-Montpied
Dr Hadj, Hôtel-Dieu"
Pour plus d'informations contacter :
Délégation à la Communication et à la Culture
CHU Clermont-Ferrand - 58 rue Montalembert
63003 Clermont-Ferrand cedex 1
Téléphone : 04 73 75 10 87 - 04 73 75 10 25
Fax : 04 73 75 10 92
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 543 - 19 octobre 2010

POITIERS - TOURS : Greffe hépatique : les CHU de Poitiers et Tours conjuguent leur expertise

"Simplification du parcours de soins, augmentation du nombre de prélèvements, suivi de proximité, la nouvelle fédération inter-hospitalo-universitaire des maladies du foie et de transplantation hépatique, créée par les CHU de Poitiers et de Tours va améliorer l'accès à la greffe hépatique des patients des régions Centre et Poitou-Charentes. Un partenariat qui ouvre de nouvelles perspectives à l'interrégion des Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest (HUGO).
Un parcours patient simplifié et sécurisé
A compter du 1er janvier 2011, un patient de Poitou-Charentes nécessitant une greffe de foie pourra être pris en charge au sein de la fédération Tours-Poitiers des maladies du foie et de transplantation hépatique. La consultation d'hépatologie médicale de premier recours aura lieu dans le service d'hépatogastro- entérologie du professeur Christine Silvain du CHU de Poitiers. Un premier bilan prégreffe y sera réalisé. La consultation de premier recours du CHU de Poitiers sera identifiée comme telle et fera l'objet d'une communication auprès des correspondants hépatologues de la région Poitou-Charentes. Cette consultation sera suivie d'une consultation commune médico-chirurgicale de second recours au CHU de Tours, dont l'objectif est la validation des indications de transplantation hépatique. Elle associera le Pr Silvain et le Pr Salamé, chirurgien responsable de la greffe hépatique au CHU de Tours. Cette consultation commune, qui a lieu déjà depuis octobre 2009 à hauteur d'une demi-journée tous les quinze jours, deviendra hebdomadaire dès novembre 2010 pour accompagner le démarrage effectif de la transplantation hépatique au CHU de Tours.
Prélèvement de foie
Un des objectifs du projet est d'améliorer le nombre de greffons disponibles par la mise en place d'une équipe locale de prélèvement en région Poitou-Charentes, conformément aux orientations de l'Agence de biomédecine. Cette mission sera assumée par le service de chirurgie viscérale du professeur Michel Carretier du CHU de Poitiers, dont les compétences dans le domaine de la chirurgie hépatique de recours seront renforcées dès novembre 2010. Dans un premier temps coexisteront deux équipes locales de prélèvement, l'une en région Centre, l'autre en région Poitou-Charentes. D'ici deux ans, la fédération comportera une équipe mixte de prélèvement de foie Tours-Poitiers. Le projet final consistera à créer une équipe unique de prélèvements d'organes foie-rein. L'implication du service du Pr Carretier dans la fédération permettra un renforcement de l'attractivité du service dans le domaine de la chirurgie hépatique.
Transplantation hépatique
Au sein de la fédération, il existe un seul centre de transplantation hépatique, situé au CHU de Tours. Les patients de Poitou-Charentes seront donc greffés sur le site de Tours. A terme, les chirurgiens hépatiques du CHU de Poitiers participeront à l'activité de greffe hépatique au CHU de Tours et poursuivront leur hospitalisation, après la phase aiguë, au CHU de Poitiers.
Consultation de suivi post-greffe
Pendant les trois premiers mois suivant la greffe, les patients seront vus en consultation commune médico-chirurgicale au CHU de Tours. Puis les patients de Poitou-Charentes seront suivis dans le service d'hépato-gastro-entérologie du CHU de Poitiers.
La nouvelle fédération inter-hospitalo-universitaire des maladies du foie et de transplantation hépatique s'inscrit dans une dynamique résolument hospitalo-universitaire. Elle associe étroitement les volets soins, recherche et enseignement. Cette démarche bénéficie du soutien de l'Agence de biomédecine qui, par un courrier en date du 16 juillet 2009, avait appuyé le projet de greffe hépatique, porté par le CHU de Tours et mené en coopération avec le CHU de Poitiers."
Pour plus d'informations contacter :
Direction déléguée à la Communication
Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers Jean Bernard
2, rue de la Milétrie - B.P. 577 86021 Poitiers cedex
Téléphone : 05 49 44 47 47
Fax : 05 49 44 47 48
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 543 - 19 octobre 2010

Greffe de rein prélevé sur donneur à coeur non battant

"Des spécialistes britanniques de la transplantation rénale se sont penchés sur le devenir des personnes ayant reçu un rein prélevé sur un donneur à coeur non battant et ils ont cherché à identifier les facteurs influant sur le succès ou l'échec de ce type de transplantation.
Le Quotidien du médecin précise qu'est estimé comme donneur à coeur non battant 'un sujet victime d'une lésion cérébrale irréversible et qui ne satisfait pas aux critères de mort cérébrale ; le décès est attesté par l'arrêt des fonctions cardio-respiratoires après décision d'arrêt de la réanimation'.
Dans leur étude* publiée le 16 octobre 2010 dans The Lancet, les médecins britanniques montrent que 'les taux de survie et de complications ne diffèrent pas de ceux des transplantations avec un rein prélevé sur un donneur à coeur battant'. Le nombre de donneurs à coeur battant ayant chuté, la greffe de rein à partir d'un donneur à coeur non battant a augmenté de 3 pour cent en 2000 à 32 pour cent en 2009. L'étude a porté sur le registre britannique de transplantations. Les médecins ont examiné 9134 transplantations rénales effectuées entre janvier 2000 et décembre 2007 à partir de donneurs de reins décédés et leurs receveurs respectifs. Ces transplantations étaient issues de 8289 donneurs en état de mort cérébrale et 845 à coeur non battant.
Les statistiques ont montré, après un suivi de cinq ans, que pour une première greffe rénale, il n'y a pas de 'différence de survie ou de fonctionnement du greffon à cinq ans parmi les receveurs d'un rein provenant d'un donneur à coeur non battant (739) ou à coeur battant (6759)'."
*The Lancet, "Analysis of factors that affect outcome after transplantation of kidneys donated after cardiac death in the UK: a cohort study", Dominic M Summers MBBChir, Rachel J Johnson MSc, Joanne Allen BSc, Susan V Fuggle DPhil, Prof David Collett PhD, Christopher J Watson MD, Prof J Andrew Bradley PhD
Le Quotidien du médecin (Dr. Guy Benzadon) 18/10/10
Source :

Italie : 1ère greffe d'un coeur artificiel permanent

"Le 2 octobre 2010, un coeur artificiel permanent a été transplanté à un adolescent de 15 ans à l'hôpital Bambino Gesù à Rome : il s'agit d'une première mondiale. L'opération a duré dix heures et a été réalisée par l'équipe de chirurgie cardiaque de l'hôpital, sous la direction du Dr. Antonio Amedeo.
La difficulté principale a consisté à réduire la taille du coeur artificiel pour l'adapter à la morphologie du patient, dont la croissance n'est pas encore terminée. Il s'agit d'une pompe hydraulique activée électriquement qui a été intégrée au ventricule gauche du jeune homme. Ce coeur artificiel mesure 4 centimètres de longueur et pèse 400 grammes.
Jusqu'à présent, de telles greffes étaient effectuées de façon temporaire dans l'attente de trouver un coeur compatible pour une transplantation définitive. Dans ce cas, la transplantation est définitive, le patient souffrant d'incompatibilités qui auraient entraîné des rejets immunitaires systématiques.
Bien que l'état du patient soit encore 'réservé', le Pr. Amedeo se réjouit des avancées qui ont rendu possible cette première qui ouvrira selon lui des perspectives pour nombre de patients ne pouvant recevoir le coeur d'un donneur pour raisons médicales. 'Il faut maintenant penser au développement de cette technique, et au futur qu'elle peut avoir. La prochaine étape sera l'implantation d'un coeur artificiel permanent sur-mesure pour les enfants et pour les nouveaux-nés'."
Bulletins Electroniques Italie (Hubert Heidsieck) 15/10/10
Source :

"Succès de la greffe de rein prélevé sur un donneur à cœur non battant"

"La transplantation d'un rein prélevé sur un donneur à cœur non battant offre une survie et des fonctions rénales, à 5 ans, similaires à celles d'un greffon issu d'un donneur à cœur battant. Une équipe britannique en définit les conditions optimales."
Source :
Le Quotidien du Médecin, 18/10/2010

Transforming Care for People with Advanced Illness

"Living with advanced illness in America is painful, isolating and costly. Most people spend their last days alone in hospitals and nursing homes, often in pain, despite the availability of effective pain management.
The current system fails the public, health providers and society. That is why 'The Transformation Project: A New Initiative to Improve Advanced Illness Care' is creating a national consortium of leading organizations and individuals to work collaboratively on this issue. The goal is to produce a system that provides quality care consistent with the patient's goals and values.
In this edition of the Bioethics Channel host Lorell LaBoube visits with the co-directors of the initiative - Myra Christopher, president and CEO of the Center for Practical Bioethics, and Bill Novelli, Professor at the McDonough School of Business at Georgetown University."
  ==> To listen to the podcast click here!

Sang de cordon : comment il a sauvé la vie de mon fils

"La famille A possède en banque des greffons réservés à ses enfants. En bonne santé, ils n’en auront jamais besoin. S’ils meurent très tôt d’un accident quelconque ou s’ils meurent de vieillesse, ces greffons ne serviront à personne et seront détruits car plus personne ne voudra en payer la conservation. Et pendant ce temps là, dans la famille B, un enfant leucémique meurt faute de pouvoir accéder à un des greffons que détient la famille A"
Suite à mon article sur le sang de cordon publié hier sur AgoraVox, le journal citoyen en ligne, un père me laisse ce témoignage :
"En 2002, mon fils de 14 ans rentre de colonie de vacances. Ma femme me l’amène et me demande mon avis sur une série de petits bleus qu’il a sur les jambes. Il venait de faire du canyoning alors... Mais, quand même, ces bleus de seulement 2 cm², je n’ai jamais vu et je demande à ma femme de le présenter à l’hôpital. Quelques heures après, nous apprenons qu’il a quelque chose de sérieux et le lendemain qu’il a une Leucémie Aigüe Myélocytaire (LAM). Cancer du sang qui tue en un mois.
Tout le combat contre cette LAM a été organisé par le professeur Eliane Gluckman et son équipe de médecins et infirmières. Aujourd’hui mon fils est en vie, sans aucune séquelle apparente (il a subi plusieurs chimios mais pas de curithétapie).
Le sang se fabrique dans les parties spongieuses de nos os ; dans les têtes des os longs et dans l’âme des os plats. A ces endroits là, le sang naissant s’appelle moelle osseuse et ne ressemble en rien, n’a rien à voir avec la moelle épinière qui est un cordon de matière grise bourrée de neurones circulant au centre de la colonne vertébrale et prolongeant le cerveau.
Pendant longtemps, pour essayer de soigner-guérir une personne dont le sang était gravement anormal (sursaturé d’un des composants sanguins par exemple) on commençait par tuer toutes les cellules cancéreuses (à taux de reproduction rapide) en lui administrant des poisons sélectifs : chimiothérapie (les bulbes capillaires, les cellules des muqueuses meurent aussi) puis, une fois que le patient était presque mort, épuisé par l’empoisonnement thérapeutique (pourquoi ne pas le dire ainsi) on le laissait revenir à la vie, on vérifiait si son corps était capable de se regénérer normalement. Ca marchait parfois mais les échecs de la chimiothérapie seule étaient nombreux.
Puis on a eu l’idée d’injecter dans le patient chimiopréparé, de la moelle osseuse d’un patient bien portant et compatible. Et là on, a eu de très bons résultats.
La compatibilité, dans ce domaine thérapeutique, n’a rien à voir avec les simples questions de groupe et de rhésus, ce serait trop facile. Hélas, il y a des tas d’autres critères qui doivent être identiques ou le plus identiques possible qui font que chacun de nous n’a statistiquement que quelques poignées d’hémato-compatibles au monde.
Toutes les méthodes, règles ou protocoles suivis par l’équipe de Saint-Louis, sont issus de la pratique de cas, d’expériences, d’échecs, de réussites, bref de méthode scientifique qui, on l’oublie trop souvent, oblige à tâtonner, à essayer, à tenter, à prendre des risques. Pasteur aurait pu tuer son premier enragé ...
Quand on se présente ou quand on présente un enfant à une équipe de soigneurs-chercheurs, il faut s’attendre et accepter qu’ils fassent de notre cas, une expérience de plus (ce qui suppose, par exemple, un protocole habituel à 90 p. cent et inédit à 10 p. cent).
Quand on vit ce genre d’expérience en tant que patient ou parent de patient, on réalise vite qu’on sera un cobaye de plus sur la liste de leurs patients précédents, tous cobayes, tous ayant participé (échecs compris) à l’enrichissement des connaissances, au perfectionnement des méthodes, à l’amélioration du taux de réussite au fil des expériences. Tous les éléments d’une thérapie ont leur lot de tâtonnements : le nettoyage, les choix des poisons de la chimio, le choix des paliatifs, les durées, le soutien psychologique (on fait intervenir des clowns ou pas, on leur fait suivre les cours à l’hôpital ou pas, on permet la présence soutenue des parents ou pas...). Tout est à la fois rôdé et expérimental. Là on n’est plus du tout dans la consommation habituelle ('Je veux que la voiture que j’ai commandée corresponde exactement à la pub de rêve ou je fais un procès pour tromperie'). Quand on entre à Saint-Louis, on participe à la recherche, aux tâtonnements, aux efforts pour réussir. On profite des expériences passées et notre cas va profiter aux suivants.
La compatibilité de moelle osseuse greffon-greffé étant très rare, il y avait plein de patients qui mouraient faute de donneur. Donner sa moelle osseuse est nettement plus galère que donner son sang complet (30 minutes) ou ses plaquettes (une heure). La moelle osseuse se conservant mal (je veux dire qu’on est plus certain de son efficacité fraîche que surgelée), le "don" étant également pénible pour le donneur (anesthésie puis aspiration avec grosse aiguille plantée dans la crête illiaque), ces donneurs restaient potentiels (ils étaient analysés et posaient leurs coordonnées sur une liste mondiale de donneurs puis attendaient un appel téléphonique pour courir à l’hosto se faire prélever). Bravo, bravo, bravo à ces donneurs virtuels pour leur engagement, leur courage et leur altruisme (s’inscrire sur cette liste signifiait rester clean et dispo, prêt à sauter dans un avion et être à tout moment joignable par la banque des donneurs). Ca avait un côté pionniers solidaires de la CB.
La moelle osseuse du donneur (ça fait le volume d’un petit verre) une fois injectée ou transfusée dans le receveur, ses cellules souches (très jeunes, à fort potentiel d’adaptation-spécialisation) vont se loger dans toutes les parties spongieuses du squelette du patient et de là, vont lancer (pas toujours hélas) la fabrication d’un sang normal.
En attendant d’être greffé, le patient est globalement maintenu en survie par une chimio qui élimine ses cellules folles, qui le rend hyper vulnérable à tous les microbes et champignons (vie sous bulle stérile) et il est constamment transfusé de sang normal et de plaquettes disons ordinaires ou courantes.
Dans ces conditions, un patient ne peut donc attendre une greffe que 2 ou 6 mois peut-être. Chaque jour qui passe sans cette greffe, sans trouver son rarissime bon donneur, voit le patient s’affaiblir, se décomposer et agoniser.
En back-office, derrière le calme apparent des couloirs et des chambres, les soignants, les professeurs, les médecins, subissent un stress permanent lié à la fois aux risques de l’expérimentation, à la confrontation à la spécificité de chaque cas, aux dépenses vertigineuses et à la recherche urgentissime à travers les banques mondiales, des donneurs-bonheur pour leur trentaine de patients à sauver.
Etant donné les contraintes que ce procédé imposait aux donneurs de moelle osseuse, ils n’étaient que 10 ou 13 millions dans le monde, dont la plus grande partie en Corée du Sud. Parmi les nombreux critères de compatibilité, il y avait forcément ceux liés aux races, ethnies, sous-groupes, etc. et il y avait de drôles de surprises concernant le traçage ou les pistes de communauté génétique.
Les chances de compatibilités sont donc nettement plus grandes au sein d’une famille qu’en dehors (bien des patients sont morts sans avoir été greffés alors que des membres de leur famille refusaient de subir ne serait-ce que le premier test de compatilité). Les fâcheries ou bouderies intrafamiliales peuvent donc avoir des conséquences mortelles dont on ne parlera jamais dans les medias.
En 1987, face à un cas encore spécial, le Pr. Eliane Gluckman se dit que faute de donneur de moelle osseuse, faute de toute autre alternative sensée, il faudrait essayer de transfuser au malade du sang de cordon ombilical (sang qui reste à la fois dans le placenta et le cordon ombilical, de toute naissance). Là encore il faut respecter une compatibilité complexe mais finalement - le Pr. E. Gluckman l’a découvert progressivement - moins sévère qu’avec les greffes de moelle osseuse.
On prépare le patient à peu près de la même manière qu’avec la greffe de moelle osseuse mais il a plus de chance qu’on lui trouve un bon donneur d’une part en raison de critères de compatibilité un peu moins stricts mais surtout parce qu’il est très facile de donner le sang de cordon. Il y a donc plus de dons de sang de cordon que de dons de moelle osseuse.
La maman sur le point d’accoucher est sollicitée par un collecteur. Si elle accepte, une fois le bébé expulsé et posé sur son ventre, le cordon est clampsé, on y place une aiguille, on demande à la maman de bien vouloir pousser encore afin de presser le placenta comme une éponge. On recueille un petit verre de ce reste de sang puis l’expulsion du placenta se déroule dans les délais habituels.
Ce sang est alors analysé, repéré, taggué, enregistré sur un ordinateur de banque de sang de cordon et conservé surgelé jusqu’à ce qu’un jour, un patient ait besoin de lui. Au cours de l’analyse de ce sang frais, on peut découvrir qu’il n’a pas de bonnes qualités et il est éliminé.
Quand on trouve quelque part dans le monde le sang de cordon compatible avec le patient, en même temps que la pochette franchit les distances sous neige carbonique, le patient est préparé. Il est plus empoisonné que jamais afin de tuer tout son matériel hématoproducteur (hématopoïétique) et laisser la place libre au sang de cordon (qui est doté de pouvoir hématopoïétique similaire à celui de la moelle osseuse).
C’est donc à un patient à l’agonie qu’on tranfuse la petite pochette et ensuite on attend, un jour, deux jours, trois jours. On analyse son sang. 5 jours après on analyse encore son sang (le liquide céphalo rachidien qui entoure la moelle EPINIERE aussi) et on commence à observer des changements ... Quand tout se passe bien, au bout de deux mois, après 40 analyses successives de sang, on peut voir que le patient produit un sang normal. On n’a plus besoin de lui transfuser ni sang complet ni plaquettes. Il revient à la vie. Et il faut 2 à 3 ans de rémission pour se permettre de considérer que la guérison est définitive.
C’est un sauvetage qui coûte cher mais d’une part il porte sur des enfants (les greffes prennent mal sur les vieux) et ces jeunes malades, quand ils s’en sortent, ont les mêmes capacités ou potentialités que les autres.
Je vois plusieurs postes coûteux :
L’hygiène très poussée, la salle blanche, la bulle (disons 30 à 90 jours de chambre spéciale).
Les produits de chimio (une pochette de poison liquide bleu peut coûter plus de 1000 euros)
Le prélèvement, l’analyse et la conservation, parfois pour rien, de sang de cordon.
L’informatisation des données bancaires.
Le transport du greffon, de la pochette.
Le long suivi médical lors du retour à la maison et les deux années de médocs
Le soutien scolaire (à l’hôpital et à la maison)
Et dans certains cas, l’hébergement des parents accompagnant l’enfant (par le biais de l’Association Pièces Jaunes ou similaire)
Au pif, je dirais qu’un sauvetage réussi coûte 200 K€. Mais il faut augmenter le prix des réussites du prix des échecs. Mettons donc qu’il y a 400 K€ de dépensés pour avoir une guérison (après laquelle il n’y a plus de dépenses).
La très grande majorité des mamans à qui on demande si on peut prélever le sang de cordon de leur bébé (pour le bénéfice éventuel d’un inconnu) répondent par l’affirmative.
Or, on ne le demande pas à toutes les mamans qui accouchent et on ne le demande que dans deux ou trois maternités en France (sur ce forum, peu de mamans auront été sollicitées sur ce sujet, j’imagine).
On demande peu aux mamans tout simplement parce que l’Etat ne veut pas dépenser en prélèvement, en analyse et en conservation, parfois pour rien. L’Etat préfère payer cash et peut-être plus cher, une pochette venue d’Australie que d’en constituer des stocks ici.
(Comme pour le don de sang ou de plaquettes, ça a beau être gratuit de la part des donneurs -en tout cas en France- l’opération de collecte, d’analyse et de garde coûte cher et un produit gratuit au départ finit coûteux)
J’ignore où en est la greffe de moelle osseuse mais posons qu’elle soit supplantée par la greffe de sang de cordon (dont on peut être sûr que chaque jour, on expérimente des applications plus étendues).
Concentrons-nous sur la seule greffe de sang de cordon et comprenons que les enjeux sont alors très élevés en termes de santé publique. Comme c’est facile à prélever et que c’est important, ça attire ceux qui veulent faire fortune.
Le refus de l’Etat de prélever dans toutes les maternités voire même systématiquement, la facilité de l’opération, son importance potentielle, font qu’un boulevard est ouvert aux mouches à business.
Je crois que si l’on autorise le prélèvement de sang de cordon autogène [autogène signifie pour soi-même, Ndlr.], pour l’enfant-même ou son frère et pour couvrir l’éventualité où ils tomberaient malades et parce qu’on ne peut pas offrir-donner deux fois le sang d’un cordon, on arrivera très vite à ce que chaque mère ne permettra que des prélèvements pour sa descendance. Plus personne ne pourra recevoir un greffon d’une autre famille.
Or, si les chances de compatibilité intrafamiliales sont beaucoup plus fortes que les extrafamiliales, elles ne sont pas acquises à cent p. cent. (aucune possibilité intrafamiliale dans notre cas).
Pour que chacun puisse conserver toutes ses chances, il est donc indispensable que les greffons puissent circuler dans tous les sens. Une mère ne devrait donc jamais réserver le sang de son bébé pour sa seule famille.
En définitive, c’est le don vers des inconnus qui offre à chacun le plus de chances mais à condition que le nombre de prélèvements (faits d’avance et parfois pour rien) soit augmenté.
Les médecins de coeur comme l’est le Pr. Eliane Gluckman, iraient à préconiser le don vers inconnu exclusivement [transplantation allogène et non autogène, Ndlr.]
Mais comme des entreprises comprennent qu’elles peuvent faire de l’argent en sensibilisant les mères sur les risques pour leur propre enfant et obtenir alors quasiment cent p. cent de contrats (prélèvement+analyse+conservation), les médecins du genre du Pr. Gluckman doivent en tenir compte. Ils préfèrent guérir des enfants sur base de solidarité internationale et ne veulent pas n’avoir plus comme clients que des enfants de riches. Mais ils doivent se soumettre au discours de plus en plus puissant des banques privées prônant l’individualisme.
Oui gosses de riches, car si une banque privée peut demander 2.000 euros à une maman dans un premier temps pour un contrat intrafamilial, elle ne se gênera guère pour demander 6.000 ou 60.000 euros quand l’habitude de prélèvement autogène [pour soi, Ndlr.] deviendra la norme.
Au départ, on avait donc des parents affolés se mettant entre les mains de professeurs jouant à fond la carte de la solidarité universelle et ils trouvaient normal qu’il en soit ainsi.
Puis sont arrivés les marchands qui tiennent un discours très différent aux parents et la perversion des esprits a commencé.
La pensée ou posture individualiste n’étant plus taboue à cause des affairistes, les médecins comme le Pr. Gluckman sont obligés d’en tenir compte et ne lèvent plus les bras au ciel quand ils entendent des parents réclamer une sécurité réservée à leur seule famille.
Que vont faire les mères ? Vont-elles toutes succomber au discours individualiste des marchands ?
Je pense que oui, car les marchands ont plus d’une carte dans la main. Ils peuvent facilement exposer aux parents qu’étant donné que la filière autogène existe désormais, s’ils s’y opposent et qu’un jour leur fils malade ne peut être guéri, ils auront affaire non seulement à leur conscience mais aussi à la Justice.
A cette heure-ci, il n’est peut-être pas trop tard pour étouffer dans l’oeuf la voie individualiste. Mais il faudrait alors que l’Etat l’interdise et accentue son budget dans le prélèvement allogénique préventif.
Et il paraît que l’Etat c’est nous....
Je vous refais donc la synthèse de ce qui se passera si on permet à l’oeuf de l’individualisme de se développer.
La famille A possède en banque des greffons réservés à ses enfants. En bonne santé, ils n’en auront jamais besoin. S’ils meurent très tôt d’un accident quelconque ou s’ils meurent de vieillesse, ces greffons ne serviront à personne et seront détruits car plus personne ne voudra en payer la conservation. Et pendant ce temps là, dans la famille B, un enfant leucémique meurt faute de pouvoir accéder à un des greffons que détient la famille A."

GRAND merci pour votre témoignage à l’issue heureuse mais intense en vécu. Pour confirmer vos propos, déjà très documentés et très éclairants sur le sujet du sang de cordon, considéré comme simple déchet opératoire jusqu’à récemment (alors que c’est une fabuleuse "boîte à outils") :
"L’article 8 de la proposition de loi déposée au Sénat le 19 février 2010 (...) : Dans la mesure où 'le cordon et le placenta génèrent des cellules souches mésenchymateuses (CSM) en quantité importante et, [où] greffées de façon allogénique, elles seraient tolérées immunologiquement, sans traitement immunosuppresseur, un effort de recherche particulier doit être entrepris pour définir le champ thérapeutique dans lequel ces cellules pourraient être utilisées', lit-on dans l’exposé des motifs.
Le texte estime par ailleurs que la collecte du sang de cordon et des tissus placentaires est un 'enjeu de santé publique majeur' et 'un intérêt stratégique pour permettre à la recherche française de se maintenir au plus haut niveau, dans un contexte de forte concurrence internationale'. Il demande donc que soit conféré au cordon le statut de ressource thérapeutique et que le développement de la collecte et de la conservation du sang de cordon soit favorisé dans le 'respect de la solidarité du don à travers les principes de gratuité et d’anonymat par les banques publiques'. Il préconise une information systématique des femmes enceintes et la conservation des 'unités de sang placentaire à des fins spécifiques de greffes intrafamiliales'. Tout en affirmant que le sang de cordon 'ne peut être privatisé', il souhaite enfin que puissent être développés des partenariats public-privé pour faire progresser le nombre de prélèvements."
Source :
Nous sommes bien d'accord, n'est-ce pas, c'est le développement de ces partenariats public-privé qui se fait attendre en France ... Or comme vous le faites remarquer, c’est une question de vie ou de mort :
"La famille A possède en banque des greffons réservés à ses enfants. En bonne santé, ils n’en auront jamais besoin. S’ils meurent très tôt d’un accident quelconque ou s’ils meurent de vieillesse, ces greffons ne serviront à personne et seront détruits car plus personne ne voudra en payer la conservation. Et pendant ce temps là, dans la famille B, un enfant leucémique meurt faute de pouvoir accéder à un des greffons que détient la famille A."