Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Les aspects scientifiques de l'origine de la vie

Colloque sur le statut de l'embryon préimplanté

"Ce sont plus d'une centaine de scientifiques qui sont rassemblés pour deux journées de colloque à l'Académie pontificale pour la Vie sur l'embryon préimplantatoire, quand entre le 6ème et le 9ème jour après la fécondation, l'embryon n'est pas encore implanté dans l'utérus (cf. revue de presse du 27/02/06).

Mgr Elio Sgreccia, président de la dite Académie, explique que par ce colloque, l'Académie souhaite mettre en avant les arguments scientifiques qui démontrent une continuité entre le moment initial de la fécondation et les stades successifs de développement de l'embryon. L'Académie espère faire avancer l'idée d'un statut juridique pour l'embryon.

Dans son discours d'introduction, le pape Benoît XVI a rappelé que 'l'amour de Dieu ne fait pas de différence entre l'embryon dans le ventre de sa mère, l'enfant, la jeune, l'homme mûr ou le vieillard'. Il a prévenu son auditoire qu'il se heurterait à 'un mystère, que la science sera en état d'éclairer toujours plus, mais qu'elle pourra difficilement réussir à déchiffrer en entier'. 'L'homme restera toujours une énigme profonde et impénétrable'. Le pape a conclu 'au-delà des limites de la méthode expérimentale, aux confins du règne que certains appellent la meta-analyse, là où la seule perception sensorielle ou la vérification scientifique s'arrête, commence l'aventure de la transcendance, le devoir de continuer au-delà'.

Le Pr Roberto Colombo, membre ordinaire de l'Académie Pontificale pour la Vie, a fait une présentation très technique sur le développement de l'embryon après la fécondation. Il a insisté sur les instants irréversibles du processus de développement de l'embryon expliquant que la fécondation est le passage de l'oeuf à un nouvel être.

Le Pr Sica a développé le dialogue entre la mère et l'embryon dès la fécondation en insistant sur les transformations maternelles et embryonnaires lors de la nidation.

Jean-Marie Le Méné, membre correspondant de l'Académie Pontificale pour la Vie, devait répondre à la question 'pourquoi est-ce un devoir de protéger par la loi l'embryon préimplantatoire ?'. Il a rappelé que l'embryon préimplantatoire était en pratique soumis à la double contrainte du désir et de la qualité. Seul l'embryon désiré et sain est en sursis. Cette disponibilité de l'embryon constitue l'anti chambre de l'autorisation du clonage humain. Jean-Marie Le Méné propose de mettre fin au procès déloyal fait à l'embryon préimplantatoire en remédiant à la défaillance des juges et en lui donnant des défenseurs".

Source :
La Croix (Isabelle de Gaulmyn) 28/02/06
© Généthique.org (la revue de presse)

France : don d'organe à partir de donneurs vivants

Greffes: les dons d'organes ont augmenté de 32% depuis 2000.


Cousins et conjoints peuvent désormais fournir un rein ou un bout de foie. Explications de la directrice de l'agence de la biomédecine.


"L'année dernière, 11 937 personnes ont eu besoin d'une greffe et 4 238 personnes ont reçu un appel qui a sauvé leur vie. Une augmentation de 32% depuis 2000. Pour la première fois, la barre des 4 000 prélèvements a été franchie en France. Mais le nombre de patients en attente augmente lui aussi. Et, chaque année, entre 200 et 250 personnes qui sont sur liste d'attente meurent encore. Pour augmenter les chances de survie des patients en attente, l'application, l'été dernier, d'un décret de la loi de bioéthique datant de 2004 autorise désormais cousins et conjoints d'un malade à donner de leur vivant un de leurs reins ou un bout de leur foie. Un don limité autrefois aux parents, aux enfants ou aux frères et soeurs. Comment et pourquoi donner vivant ? Les explications de Carine Camby, directrice de l'agence de la biomédecine.

Quels sont les intérêts de la greffe de foie ou de rein avec donneur vivant ?

Il n'y a pas de délai, le receveur n'est pas suspendu à l'attente d'un greffon cadavérique compatible. Un patient en attente d'un rein doit suivre des dialyses trois fois par semaine, c'est une situation très inconfortable. Et nous savons maintenant que l'espérance de vie d'un greffé est supérieure à celle d'un dialysé. Lorsqu'un membre d'une famille est en attente d'un organe, c'est une souffrance pour tout le monde. Chacun veut alors trouver une solution, donner lui-même une chance à ce parent malade. Mais il ne suffit pas d'être en bonne santé et volontaire, il faut encore que le donneur soit compatible.

En élargissant le don d'organe avec donneur vivant à la parentèle du second degré, la loi devient-elle plus permissive ?

Oui, parce qu'elle ouvre le don à d'autres membres de la famille, mais, en contrepartie, elle exige qu'un comité d'experts donne son autorisation. Autrefois, cette autorisation relevait de la seule responsabilité des médecins. Désormais, excepté si les donneurs sont le père ou la mère du receveur, les cinq membres du comité examinent chaque cas avant de donner ou non leur feu vert.

Pourquoi ?

C'est une garantie. Une mesure très protectrice pour le donneur. Il faut s'assurer qu'il a bien été informé de l'opération et de ses risques. Il peut aussi faire l'objet d'une pression familiale telle qu'il se sente obligé de donner alors qu'il ne le souhaite pas au fond de lui. L'examen se fait à huis clos, et l'entretien peut durer une ou deux heures. Les décisions des experts ne sont pas motivées pour protéger le donneur.

En avez-vous refusé beaucoup ?

Quatre seulement depuis l'application du décret en juin 2005, et nous avons auditionné 140 donneurs vivants potentiels. Dans la plupart des cas, il n'y a pas de problème. Parfois nous refusons parce que nous sentons que le donneur n'est pas prêt. Dans un cas, nous nous sommes rendu compte en faisant venir un traducteur assermenté que le donneur, qui ne comprenait pas le français, avait été mal renseigné. Jusqu'alors c'était le receveur qui traduisait ce que disait le médecin au donneur. Il peut arriver aussi que nous refusions pour des raisons médicales. Le donneur prend un risque, nous devons être sûrs qu'il n'est pas disproportionné par rapport au bénéfice du receveur. Si nous avons l'impression que la greffe a peu de chance de réussir, nous préférons prendre un foie cadavérique".

Source :
Article de Julie LASTERADE
© Libération

Belgique : recourir aux donneurs à coeur non battant

"Classiquement, on se tourne vers les donneurs d'organes en état de mort cérébrale. Mais les donneurs potentiels après arrêt cardiaque sont deux fois plus nombreux."


"Chaque année, de 200 à 250 personnes en état de mort cérébrale sont donneurs d'organes en Belgique. De l'autre côté, quatre à cinq fois plus nombreux sont celles et ceux qui attendent, désespérément, un foie, des reins ou des poumons. Alors que les greffes d'organes deviennent de plus en plus performantes, avec une espérance de vie sans cesse allongée et améliorée, le manque de 'matière première' se fait dramatiquement croissant, entraînant une hausse de la mortalité sur les listes d'attente. Que faire dès lors face à cette pénurie, sinon déjà convaincre le plus grand nombre de se porter donneur ?"

Trop peu utilisés

"Il existe cependant une autre solution qui permettrait de remédier partiellement au problème comme l'ont expliqué les participants au premier symposium national sur la greffe d'organes des donneurs à coeur non battant, qui s'est tenu vendredi à Bruxelles. Dans ce long intitulé, la réponse est donnée: alors que l'on a classiquement recours aux patients en état de mort cérébrale, les décès après arrêt cardiaque représentent en fait un groupe environ deux fois supérieur aux donneurs potentiels à coeur battant, ont souligné les intervenants au colloque, intimement convaincus que les donneurs à coeur non battant (après cinq minutes d'arrêt) constituent aujourd'hui un groupe trop peu utilisé.

'Or, moyennant le respect de certains protocoles médicaux, chirurgicaux et éthiques, il est tout à fait possible de prélever des organes sur un patient après arrêt cardiaque, explique le Dr Jacques Pirenne, chef du service de transplantation abdominale, de l'UZ Gasthuisberg Louvain, cela se faisait dans les années 60, puis nous avons abandonné cette pratique pour y revenir en 2003. Depuis lors, nous avons réalisé en Belgique 16 transplantations de foie avec des résultats légèrement inférieurs à ceux effectués à partir de patients en état de mort cérébrale et 40 transplantations de reins avec des résultats équivalents. Nous allons bientôt démarrer les poumons qui devraient donner de très bons résultats car ces organes demeurent oxygénés par la trachée.'

Organes plus sensibles

Certains organes résistent en effet mieux que d'autres au fait d'avoir été exposés à une période d'arrêt de la circulation sanguine et de la respiration: ainsi les reins et les poumons semblent bien tolérer cet état alors que le foie paraît plus sensible et ne pas résister au-delà d'une demi-heure. Cela dit, des progrès notoires ont été réalisés ces dernières années au niveau de la conservation des organes une fois prélevés.

'Il va sans dire que des principes directeurs éthiques stricts doivent être appliqués à l'égard des donneurs à coeur non battant, tout comme dans le cas du don d'organes en général, insiste encore le Dr Pirenne. Ce n'est que lorsque toutes les solutions médicales et chirurgicales sont épuisées et que l'arrêt cardiaque est irréversible et a été diagnostiqué de manière incontestable par une équipe de médecins indépendants de l'équipe de transplantation qu'un patient peut être considéré comme donneur à coeur non battant potentiel'."

Source :
Article de Laurence Dardenne
© La Libre Belgique 2006

"Hausse des activités de prélèvement et de greffe d’organes"

Communiqué de Presse de l'Agence de Biomédecine :

Hausse des activités de prélèvement et de greffe d’organes en France en 2005


"Les résultats préliminaires de l’activité de prélèvement et de greffe en France en 2005 enregistrent une augmentation significative : le taux de prélèvement est, pour la première fois, de 22 prélèvements par million d’habitants et l’activité de greffe franchit le seuil des 4 000 greffes annuelles avec 4238 greffes. L’activité de greffe a augmenté de 32 % depuis l’année 2000.

Malgré cette progression, la situation de pénurie persiste : en 2005, en France, près de 12 000 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organes et 186 patients sont décédés faute de greffon. Chaque année, le nombre de personnes inscrites en liste d’attente est plus élevé (+ 4 % en 2005) et le décalage entre le nombre de nouveaux inscrits (5 168 en 2005) et le nombre de greffes réalisées (4238 en 2005) reste important. Or, la greffe est une thérapeutique de mieux en mieux maîtrisée, dont les résultats en termes de survie et de qualité de vie sont en constante progression".

"Bien qu’encourageants pour les patients en attente de greffe, les résultats d’activité de l’année 2005 montrent combien le besoin en greffons reste important. Dans ce contexte de pénurie, il est donc essentiel de rappeler l’importance, pour chacun, de réfléchir à la question du don d’organes. Transmettre sa position à ses proches, afin qu’ils puissent témoigner de la volonté du défunt lorsqu’un prélèvement est envisagé, est une démarche essentielle et parfois vitale pour les patients en attente de greffe. Ce message est rappelé chaque année par l’Agence de la biomédecine lors de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe qui se tiendra en 2006, le 22 juin.

Un taux de prélèvement de 22 par million d’habitants en 2005

Le taux de prélèvement par million d’habitants (pmh) atteint 22 pmh en 2005. 1 371 donneurs ont été prélevés en 2005 contre 1 291 en 2004, soit une augmentation de 6,2 %. Les accidents de la circulation ont continué à diminuer en 2005 mais le nombre de prélèvements a pu progresser grâce à une amélioration et une augmentation du recensement des donneurs décédés d’un accident vasculaire cérébral. C’est aujourd’hui la première cause de décès des personnes en état de mort encéphalique prélevées. Il faut rendre hommage au travail mené au quotidien par les équipes hospitalières qui a permis de confirmer les progrès réalisés depuis cinq ans pour augmenter le nombre de greffons disponibles pour les malades en attente de greffe.

On constate aujourd’hui que 25 % des reins greffés proviennent de donneurs de plus de 60 ans. Il est donc important de signaler qu’il est possible d’être donneur à plus de 60 ans et de permettre des greffes de qualité satisfaisante.

Pour la première fois en France, l’activité de greffe d’organes franchit le seuil des 4 000 greffes annuelles

L’activité de greffe a augmenté de 7,3 % en 2005 avec 290 greffes supplémentaires réalisées par rapport l’année passée. Ainsi, le seuil des 4 000 greffes annuelles est franchi avec 4 238 patients greffés en 2005 (contre 3 948 en 2004). La greffe pulmonaire en particulier continue sa progression avec 27 % de greffes supplémentaires en 2005. Depuis 2003, elle a enregistré une augmentation de 142 %. En 2005, et pour la première fois dans la pratique de la greffe d’organe, le nombre de greffes de poumon est comparable au nombre de nouveaux inscrits sur la liste nationale d’attente.

En 2005, 11 937 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organe. En effet, le nombre de patients restant inscrits en liste d’attente au 31 décembre 2004 étaient de 6 769 auxquels se sont ajoutés 5 168 patients nouvellement inscrits sur la liste nationale d’attente au cours de l’année 2005.

En 2005, l’Agence de la biomédecine a mis en place le dispositif prévu par la loi de bioéthique d’août 2004 autour du donneur vivant, à savoir des comités d’experts chargé d’autoriser ces greffes lorsque les donneurs ne sont pas le père ou la mère du receveur. Le nombre de greffes à partir de donneurs vivants en 2005 s’élève à 246 soit 5,8 % de la totalité des greffes. Si le nombre de greffes de foie (donneur vivant) reste stable, le nombre de greffes de rein (donneur vivant) est en augmentation".

Source :
© Agence de Biomédecine

Un marché pour légaliser la vente d'organes ?

==> Généthique.org :

"Deux médecins américains, Eli et Amy Friedman, viennent de demander la légalisation de la vente d'organes provenant de donneurs vivants. Ces spécialistes de la transplantation rénale pensent qu'il s'agit du seul moyen pour lutter contre la pénurie de donneurs et pour stopper le développement du marché noir international.

Des européens en attente de rein vont ainsi payer jusqu'à 150 000 Euros à des trafiquants pour obtenir un organe acheté en Europe de l'Est moins de 2500 Euros.

Eli et Amy Friedman proposent de créer une agence gouvernementale chargée de réguler ce marché officiel des organes. Ils suggèrent de verser 40 000 dollars à un donneur de rein".

"Selon un rapport du Conseil de l'Europe, 40 000 patients européens attendraient une transplantation rénale. 15 à 30% d'entre eux mourront faute d'avoir pu trouver un donneur".

© genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

==> All Things Considered, February 16, 2006.

"An article in the journal Kidney International proposes the legalization and regulation of the sale of human kidneys. One of the authors, Dr. Amy Friedman of Yale University Medical Center, explains to Robert Siegel the rationale behind this growing opinion."

==> "Junk medicine: organ donation", by Mark Henderson

"No need for a meat market

More than 5,500 British patients are waiting for a new kidney. However, the shortage of organs is such that only 1,700 of these can expect a transplant each year. More than a quarter of the lucky ones have a friend or relative to thank for their new organs. Of the less fortunate, more than one a day will die on the waiting list.

Though the NHS’s transplant registry has been running for more than a decade, demand for donated organs still far outstrips supply. Only one Briton in five has recorded a wish to help someone else to live in the event of an untimely death. Too many people who would not object to donation fail to make their wishes known and many bereaved relatives are thus understandably reluctant to sanction a transplant.

The result is great human misery and significant cost to the NHS — the recipient of a kidney transplant costs between half and a third as much as a dialysis patient over five years.

This week, two American doctors suggested that society address this problem by thinking the unthinkable.

In the journal Kidney International, Eli Friedman, of the State University of New York, and Amy Friedman, of Yale University, proposed that medicine break down a great taboo and consider a regulated market in organs sold by the living.

Permitting the sale of kidneys would ensure that paid donors received a fair price — the paper suggests $40,000 (£23,000). The cost could be financed by savings on dialysis. Legalisation would also clean up a murky field, in which rich 'transplant tourists' travel to developing countries for new organs.

Friedman and Friedman compare the sale of a kidney to surrogate motherhood and sperm and egg donation, for which payment is permitted in the US, though not in Britain. But while their paper is thought-provoking, it goes too far. Their analogy with reproductive medicine is a false one — a sperm donor parts with nothing that threatens his health, while the risks of egg donation and surrogacy are trivial when compared with the loss of a kidney.

The best response to the existence of a black market that exploits the poor is not necessarily to accept it. To institutionalise the sale of organs might improve the medical care of paid donors but at a cost of encouraging the vulnerable to mutilate themselves for money.

It is not a price worth paying, particularly as there is a simple and proven solution to the organ shortage that has none of the drawbacks of paid donation. This is to adopt a policy of 'presumed consent', by which everybody is regarded as a potential donor unless they have specifically indicated otherwise. Where Britons opt into the donor system, citizens of Spain, Belgium and Austria must opt out.

The experience of these countries suggests that presumed consent makes a vast difference. Those with objections to transplantation, such as Jehovah’s Witnesses, have their rights protected. The deceased’s next-of-kin can still refuse permission but the assumption in favour of donation makes this less likely in practice. In Britain, almost half the relatives of potential donors refuse to release their organs. In Spain, the rate is just 24 per cent.

Spanish waiting lists for new organs have halved since the system was changed ten years ago.

Yet when presumed consent was proposed to Parliament in 2004, with the backing of the British Medical Association, it fell under a government three-line whip. A squeamishness about organs and consent — the legacy of the Alder Hey affair — has strangled a perfectly ethical measure that would alleviate much suffering, while saving scarce funds.

The dead — and, for that matter, their families — have no call for kidneys and livers. Until this source of organs for transplants is maximised with presumed consent, the kidney of a living person will remain an unethical purchase."

Mark Henderson is the Times science correspondent
© TimesOnline.co.uk

Oracle France sera partenaire de la Course du Cœur

Oracle France sera partenaire de la Course du Cœur qui se tiendra du 29 mars au 2 avril 2006


Oracle presentera une equipe pour relayer et promouvoir le don d’organes:

"Colombes – Pour la premiere fois, Oracle France se mobilise en faveur du don d’organes et sera au depart de l’edition 2006 de la Course du Cœur qui se tiendra du 29 mars au 2 avril. Durant quatre jours et quatre nuits, une equipe internationale de coureurs transplantes, associee a des equipes composees de salaries de onze entreprises partenaires parmi lesquelles Oracle France, se relaieront pour parcourir les 750 kilometres qui separent Paris de Courchevel dans un seul et meme but : participer a la sensibilisation du grand public au don d’organes."

2006, annee des 20 ans de la Course du Cœur :

"Organisee par Trans-forme, l’association Federative Française des Sportifs Transplantes et Dialyses, la Course du Cœur a vu le jour il y a 20 ans, sous l’impulsion de journalistes sportifs soutenus par le Professeur Cabrol. Cette course a pour but de promouvoir le don d’organes en renvoyant une image positive des personnes dialysees ou transplantees en plein effort sportif. Elle permet d’interpeller tout a la fois les transplantes et le public : les transplantes peuvent ainsi constater que la pratique d’un sport, adapte a leurs contraintes medicales, les aide a retrouver une vie normale apres une greffe, et le public, informe par les medias, constate que le don d’organes sauve non seulement des vies mais offre aux transplantes une veritable renaissance."

Source :
IndiceRH.net

Greffe partielle, greffe totale : "assembler les morceaux de l'homme nouveau"

Laurent Lantieri, chef du service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil

"Assembler les morceaux de l'homme nouveau"

Une greffe partielle de la face a eu lieu à Lyon. Saurons-nous bientôt réaliser une greffe totale ?


"Il n'y a pas de différence technique entre une greffe partielle ou totale. Nous sommes donc aptes à la mener. Les Américains et les Anglais orientent leurs recherches sur une telle greffe pour les grands brûlés, mais c'est pour l'heure un fantasme. C'est anatomiquement impossible car la peau est vascularisée par des vaisseaux qui passent dans les muscles. Une greffe totale ne serait possible que dans des cas très exceptionnels de carbonisation, lorsque peau et muscles sont détruits. Mais, s'il y avait rejet, ce serait alors dramatique, car il faudrait enlever toute la face reconstruite".

Les greffes d'organes externes vont-elles se généraliser ?

"Il faut avancer avec prudence, même si on peut techniquement le faire. Après la première greffe du coeur en 1967, une centaine ont été réalisées l'année suivante, puis seulement dix en 1970. Pourquoi cette baisse ? La plupart des patients opérés étaient morts. Pour la main, on observe le même ralentissement. En 1998, une greffe est réalisée, puis l'homme est amputé. L'année suivante, une autre a lieu aux Etats-Unis et deux en Chine. En 2000, ce sont les premières greffes des deux mains. En 2001, 2002, 2003, on continue, mais depuis 2004, autant qu'on le sache, il n'y en a pas eu dans le monde. Les greffes se généraliseront quand nous maîtriserons mieux le rejet et la conservation des greffons.

Les traitements antirejets sont très lourds. Quels progrès peut-on attendre d'ici à 2020 ou 2030 ?

A court terme, ces progrès viennent des nouveaux traitements agissant directement sur les lymphocytes, c'est-à-dire les porteurs de l'immunité. Plus efficaces et moins nocifs, ils entraînent malgré tout une augmentation des risques de cancer et de maladies infectieuses. On peut donc s'interroger : la qualité de vie obtenue compense-t-elle ces risques ? La situation aura sûrement changé d'ici vingt ans. En supprimant la moelle du receveur pour lui substituer celle du donneur, nous pourrions faire tolérer des greffes d'organes. Un protocole existe aux Etats-Unis pour des greffes de rein, mais il est extrêmement toxique. Nous travaillons, à titre expérimental, sur des greffes de cellules souches hématopoïétiques : la moelle du donneur est greffée sur le receveur pour que celui-ci devienne immuno-tolérant. Le receveur a donc deux moelles, la sienne et celle du donneur. Cela marche pour l'instant chez la souris et le lapin, mais rien ne dit que cela sera applicable chez l'homme.

Peut-on traiter le greffon pour favoriser son acceptation ?

Aujourd'hui, les greffes se font dans l'urgence, immédiatement après prélèvement d'un greffon sur un individu qui vient de mourir. Si l'on arrivait à le cryo-conserver - le congeler comme les embryons, les cellules, les vaisseaux - pour le traiter en lui instillant les cellules du receveur, on disposerait alors d'un stock de tissus qui pourraient être greffés. La recherche n'est pas encore très développée mais il y a un grand avenir.

Quand grefferons-nous une peau artificielle ?

La peau est un composé très complexe avec l'épiderme, le derme, de la graisse, du poil, une épaisseur, une couleur différente selon l'endroit du corps. Du fait de cette complexité, on cherche plutôt à utiliser du tissu vivant qu'à le fabriquer artificiellement. Pour les brûlés par exemple, depuis les années 1980, on gonfle un ballon sous la peau, de façon à l'étirer et générer un tissu que l'on greffera.

A quand un homme avec une main ou un bras totalement artificiels ?

La science-fiction a fantasmé sur le sujet, mais je ne crois pas à un homme bionique. La possibilité d'une telle interface est extrêmement lointaine, même si des chercheurs se sont penchés dessus. Par contre, je crois que la reconstruction par les propres tissus du patient a un énorme avenir, quitte à ce qu'elle soit aidée avec des tissus artificiels, quitte à ce que ces tissus artificiels soient habités par les cellules du patient.

La science-fiction n'avait pas imaginé que l'on pourrait faire repousser des tissus ou cloner non pas un individu, mais une partie de son corps ou une structure.

Des opposants ont révélé que la Chine prélevait des organes sur les condamnés à mort afin de les greffer. Dans un pays n'ayant pas notre éthique, les donneurs ne pourraient-ils pas être 'préparés' à être compatibles, en leur injectant la moelle d'un receveur ?

Cela fait froid dans le dos, mais ce qui se passe en Chine permet de penser qu'il est possible qu'un pays s'oriente dans cette voie. Techniquement, on peut concevoir un 'conditionnement' du donneur pour que ses cellules soient ensuite compatibles avec le receveur. Toutefois, le donneur ne serait 'prêt' que pour une seule personne... Il y a moins de deux ans, les Chinois ont transplanté du cuir chevelu et deux oreilles - prélevés sur un cadavre - sur un patient censé souffrir d'un mélanome du cuir chevelu. En France, nous n'aurions jamais fait cette greffe, du fait des risques encourus. Pour moi, c'est de la chirurgie expérimentale humaine.

Les Chinois sont-ils en avance ?

Pour l'heure, non. La révolution culturelle a lessivé une partie de leur recherche. Mais ils avancent très vite. Si la question est : 'Est-ce que l'éthique freine la recherche ?', probablement oui, mais ce n'est pas important d'avancer plus vite si c'est pour aboutir à l'exploitation humaine.

Quels sont les problèmes éthiques à venir ?

Les greffes de face posent un nouveau problème : on prélève une part de la face d'un cadavre, et cela peut perturber le deuil des familles, d'où, à mon sens, la nécessité d'un consentement explicite des familles. Il manque probablement une instance internationale pour la science qui réunirait des scientifiques de tous pays pour réfléchir sur les implications éthiques de la recherche.

Peut-on imaginer que se généralisent des greffes animal-homme ?

Ces greffes sont désormais proscrites en Europe et, que je sache, aux Etats-Unis. Le Comité national d'éthique a recommandé une grande prudence concernant ces recherches, appelées xénotransplantations, car il y a un risque de transmettre des maladies de l'espèce animale à l'espèce humaine.

La société est-elle prête à accepter un corps reconstruit ?

Les nouvelles générations jugent très naturelle la transplantation d'organes. Pour les adolescents d'aujourd'hui, le corps humain est composé de pièces potentiellement remplaçables.

Cela ne génère ni angoisses ni questionnement philosophique. Je regrette cependant que les philosophes se soient trop détachés de la science et de la médecine. Ils doivent nous aider à réfléchir aux nouvelles orientations de la société".

Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué et Laure Belot

CHRONOLOGIE

1870. Le Suisse Jacques-Louis Reverdin réalise la première autogreffe de peau.
1887. Greffe de cornée par Von Hippel.
1952. Première transplantation d'organe, le rein, par Jean Hamburger à Paris. Le patient survit 21 jours.
1958. Première greffe de moelle osseuse à l'hôpital Curie à Paris.
1964. Premier échec d'une greffe d'un coeur animal sur l'homme aux Etats-Unis.
1967. Le Sud-Africain Christian Barnard réalise la première greffe cardiaque. Le receveur survit 18 jours.
1968. Première greffe de poumon réussie en Belgique. Le patient survit 9 mois.
1986. Première transplantation coeur-poumons-foie au Royaume-Uni.
1998. Le Français Jean-Michel Dubernard réalise la première greffe de la main.
2003. Première greffe de la langue à Vienne par Rolf Ewers.

© Le Monde

USA: Call to allow body organ selling (Kidney transplant)

"Two US doctors have suggested the sale of organs such as kidneys should be legalised to meet the rising demand. They said bids to increase the donor pool were failing, and a black market in organ sales was booming. Writing in Kidney International the pair said, while it remained a taboo, legalisation should be considered. But experts in the UK - where selling organs is illegal - said such a move was unnecessary and would exploit the poorest sections of society.

'It is a tragedy that the critical shortage of organs donated for transplant means this question arises at all', said UK Transplant spokesman.

About 400 people a year die in the UK because they are left waiting for a donor, despite the fact that 13m people are signed up to the register. UK Transplant, the NHS body responsible for the register, said in many cases organs were prevented from being donated because the families were unaware of the donor's intentions.

A spokesman said efforts were being made in the UK to encourage people to join the register and talk about it with their families.

And while refusing to take a position on selling organs, he said: 'It is a tragedy that the critical shortage of organs donated for transplant means this question arises at all.'

Eli Friedman, a kidney specialist, at the State University of New York, and Amy Friedman, a transplant specialist, of Yale University, said the case for legalising kidney purchases hinged on the fact that individuals were entitled to control their own body parts.

'Exploitative'

They said: 'Strategies to expand the donor pool - public relations campaigns - have been mainly unsuccessful. Although illegal in most nations, and viewed as unethical by professional medical organisations, the voluntary sale of purchased donor kidneys now accounts for thousands of black market transplants.'

The doctors suggested a figure of about 23,000 UK Pounds for a kidney, with an agency being set up to regulate the market.

But Dr Michael Wilks, chairman of the British Medical Association's ethics committee, said there was universal opinion against selling organs.

'It is exploitative, particularly for the third world, if you had an unfettered global market, and what is more it is not necessary. If we had more investment in transplantation services and intensive care and changed the law so we had presumed consent we could meet need.'"

Story from BBC NEWS:
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/health/4719374.stm

© BBC MMVI

Canada : Identification des donneurs potentiels d'organes

Le Collège des médecins constate qu'il y a place pour de l'amélioration.


MONTREAL - "Le Collège des médecins du Québec a rendu public son deuxième rapport sur les donneurs potentiels d'organes dans les hôpitaux du Québec lors du Forum sur le don d'organes, organisé par Québec-Transplant cette fin de semaine. L'étude du Collège constate que si on veut atteindre l'objectif fixé de 30 donneurs par million d'habitants, il faudra multiplier les efforts pour identifier tous les donneurs potentiels dans les hôpitaux québécois. Par ailleurs, étant donné la forte demande pour des organes vitaux, le Collège entérine la mise sur pied de projets pilotes de
dons d'organes après arrêt cardiocirculatoire, son groupe de travail en éthique clinique et son comité de transplantation ayant signifié à ce sujet un avis favorable quoique assorti de balises".

Encore des donneurs non identifiés


"Tout comme dans le rapport précécent portant sur les données de l'an 2000, l'examen des dossiers des patients décédés en 2002 a permis au comité de transplantation du Collège de constater qu'en dépit d'un taux d'identification jugé bon (76 pour cent), il y a encore trop de donneurs potentiels qui ne sont pas repérés et identifiés par les équipes médicales ce qui, bien entendu, se répercute sur le nombre de transplantations effectives. Fait plus positif cependant, on note que le consentement des familles au don d'organes est passé de 70 pour cent, en 2000, à 80 pour cent, en 2002.

Le comité constate que l'identification des donneurs potentiels faiblit à mesure qu'augmente l'âge des patients, même s'il est pourtant démontré que l'âge n'est pas un obstacle au don d'organes si l'état de santé général d'une personne était bon avant son décès. Alors que la plupart des donneurs potentiels de moins de 60 ans sont bien identifiés, l'écart se creuse entre les donneurs potentiels et les donneurs identifiés chez les plus âgés. On constate donc que le mythe sur l'âge des donneurs, encore tenace dans l'esprit des gens, l'est aussi chez les médecins.

En 2002, ce sont dans les centres de traumatologie tertiaire qu'on retrouve, à nouveau, le plus grand nombre de donneurs potentiels (30,8 pour 1 000 décès), un fait qui s'explique en regard du type de patients qui y sont dirigés. Les équipes médicales en traumatologie étant plus sensibilisées à l'importance du don d'organes, elles sont aussi celles qui enregistrent le meilleur taux d'identification, avec une moyenne de 88 pour cent du total des donneurs potentiels identifiés. Outre les centres de traumatologie tertiaire, certaines régions affichent d'excellents résultats. Ainsi, dans les régions de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine, de Chaudière-Appalaches et de Lanaudière, 100 pour cent des donneurs ont été identifiés, alors que dans les autres régions, les taux d'identification varient de 45 pour cent à 88 pour cent.

Cette étude a été réalisée par le comité de transplantation du Collège des médecins dans le cadre du mandat de surveillance de l'exercice des médecins du Collège. La démarche comportait l'analyse des dossiers médicaux de 27 943 personnes décédées durant l'année 2002 au Québec. Après compilation et analyse des données, le comité d'inspection professionnelle du Collège a transmis ses résultats à chaque établissement en y joignant des recommandations spécifiques pour aider les médecins à mieux identifier les donneurs potentiels d'organes. Pour consulter le rapport complet :
www.collegedesmedecins.qc.ca/communiques.aspx

D'autres types de donneurs


Malgré une identification jugée bonne et une sensibilisation accrue de la
population au don d'organes, le nombre de donneurs demeure largement
insuffisant pour satisfaire à la demande. C'est pourquoi des équipes médicales
québécoises envisagent de recourir à des donneurs ayant subi un arrêt
cardiocirculatoire afin d'augmenter le nombre de personnes dont la qualité de
vie pourrait être radicalement améliorée grâce à une greffe. Dans ce projet,
on vise les patients pour qui on a convenu d'un arrêt de traitement et dont le
décès est imminent, même s'ils ne sont pas encore en état de mort cérébrale. A la demande de médecins désirant aller de l'avant dans ce projet, le Collège des médecins s'est penché sur les questions d'éthique médicale que peut soulever une telle pratique. S'appuyant sur l'avis émis par son groupe de travail en éthique clinique et par son comité de transplantation, le Collège est favorable à la mise sur pied de projets pilotes de dons d'organes après arrêt cardiocirculatoire.

Le Collège des médecins du Québec est l'ordre professionnel des médecins québécois. Sa mission est de promouvoir une médecine de qualité pour protéger la population et contribuer à l'amélioration de la santé des Québécois".

Source :
Collège des médecins du Québec
© CNW Group - Newswire.ca

Recherche sur l'embryon : le décret est paru

"Décret n° 2006-121 du 6 février 2006 relatif à la recherche sur l'embryon et sur les cellules embryonnaires et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires)"


Décret n° 2006-121 du 6 février 2006 paru au Journal Officiel :
==> lire le décret.

==> Lire l'article de Gènéthique au sujet de ce décret :

"Ce décret définit les conditions selon lesquelles les recherches sur les cellules souches embryonnaires et sur les embryons humains peuvent être autorisées. Et la manière dont les chercheurs peuvent se procurer ces embryons humains.

Les chercheurs pourront travailler sur des embryons issus de la fécondation in vitro (FIV) et abandonnés à la recherche par les parents de ces embryons. Leur autorisation devra être faite par écrit. Ces embryons pourront provenir soit du diagnostic préimplantatoire (DPI), lorsque l'on trouve sur ces embryons l'anomalie génétique recherchée par le couple, soit de la sélection des embryons 'qui ne seraient pas susceptibles d'être transférés ou conservés' avant le transfert dans l'utérus de la mère, soit des embryons dits 'surnuméraires' qui ne font plus l'objet d'un projet parental. Dans ce dernier cas, il faudra un délai de réflexion de 3 mois au couple pour donner son autorisation finale.

L'importation de cellules souches embryonnaires et tissus foetaux reste autorisée à condition qu'ils proviennent d'avortements ou de fécondations in vitro réalisés 'dans le respect des principes fixés par les articles 16 à 16-8 du code civil, avec le consentement préalable de la femme', 'ou du couple géniteur', 'sans qu'aucun paiement ne leur ait été alloué'.

L'Agence de biomédecine donnera les autorisations nécessaires aux laboratoires concernés, 'pour une durée déterminée qui ne peut excéder cinq ans'. Le directeur de l'Agence prendra sa décision après avis du conseil d'orientation. Ce conseil réunit des experts en sciences médicales, en sciences humaines et des associations et institutions diverses.

'Il existe environ 120 000 embryons humains conservés par congélation dans les centres français d'assistance médicale à la procréation,' explique Carine Camby, directrice générale de l'Agence de la biomédecine. 'Nous estimons à 40 pour cent la proportion de ces embryons qui ne s'inscrivent plus aujourd'hui dans le cadre d'un projet parental. Notre mission sera d'assurer aux autorités comme à tout citoyen que les recherches sur l'embryon humain et sur les cellules qui en dérivent seront effectuées avec toutes les garanties d'éthique, de sécurité, de qualité et de transparence requises, dans le strict respect de la loi de bioéthique'."

© Gènéthique

La première greffée du visage devant les caméras

"[...] la jeune femme qui s'est fait greffer le visage est apparue hier en conférence de presse aux côtés des Professeurs Dubernard et Devauchelle qui l'avait opérée.

[Elle] (...) est revenue sur son accident et sur les raisons qui l'ont conduite à accepter une telle intervention. Les médecins ont donné une explication technique de la greffe (quinze heures au bloc opératoire) et sont revenus sur l'état de la réaction immunologique.

Deux mois après sa greffe du 'triangle nez-lèvres-menton', la patiente suit toujours un traitement immunosuppresseur lourd. Au 18ème jour après la greffe, une alerte de rejet a eu lieu mais a été traitée. Le Pr Dubernard précise : 'la peau est la cible d'un rejet sévère. Aussi, pour accroître la tolérance du greffon, nous avons ajouté au traitement anti-rejet des greffes de cellules souches de moelle osseuse prélevées chez la donneuse'.

Aujourd'hui, [la jeune femme greffée] (...) est toujours hospitalisée. Elle suit une kinésithérapie pour retrouver la mobilité du visage, la sensibilité revenant petit à petit.

Le Pr Dubernard a annoncé qu'il allait demander au ministère de la Santé l'autorisation de pratiquer 5 nouvelles greffes de visage. Cette demande, a précisé le Pr Devauchelle, est destinée 'à conforter la technique' et s'inscrit dans le cadre d'un projet de 'recherche clinique'."

"Libération revient sur la mise en scène de cette conférence de presse qui accueillait une quinzaine de télévisions étrangères et une centaine de journalistes. Bernard Zekri, directeur de la rédaction d'i-télé qui retransmettait en direct la conférence de presse comme LCI, reconnaît 'une exploitation un peu business, une compétition médiatique entre toubibs'."

© genéthique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."

Source : La Croix (Florence Quille) - Libération (J-P.T, M.E, J.L, R.G, C.Ma et I.R) - Le Figaro (Catherine Petitnicolas) - L'express.fr (Eric Lecluyse) - nouvelobs.com

==> Dossier sur la greffe du visage, mis en ligne sur Doctissimo.

La greffée du visage se présente au public

"Devant une impressionnante armada de caméras et de micros du monde entier, celle qui fut longtemps la mystérieuse 'femme au visage greffé' a décidé avec courage et dignité de faire sa première sortie publique. Un peu plus de deux mois après la très lourde intervention (quinze heures au bloc opératoire) qu'elle a subie, une greffe partielle de visage. Une première mondiale réalisée par deux équipes françaises, le 27 novembre 2005 et qui avait reçu l'aval de diverses instances dont l'Agence de la biomédecine.

'Ma première impression je l'ai eue après l'opération, en me regardant dans la glace. J'étais heureuse', raconte [la jeune femme] (...), visiblement émue, entourée dans l'amphi du CHU Nord d'Amiens par ses chirurgiens et l'une des psychiatres qui lui assure un soutien régulier. Mais cette jolie jeune femme blonde de 38 ans, atrocement défigurée par son chien en mai 2005 au niveau du nez des lèvres et du menton a retrouvé un visage humain. Alors qu'elle était restée près de six mois avec un masque pour ne pas affronter les regards inquisiteurs et les réflexions des gens et qu'elle ne pouvait plus ni parler ni manger normalement.

'Certes mon nouveau visage n'a plus rien à voir avec celui d'avant. Mais depuis le jour de l'opération, j'ai un visage, comme tout le monde...' dit-elle sobrement, la voix encore monocorde et légèrement déformée, désireuse avant tout de remercier la famille de la donneuse de greffe, 'qui malgré son malheur, a accepté de redonner une deuxième vie à des personnes en détresse.'

Sous les flashs crépitants des photographes, [la jeune femme] (...) boit un verre d'eau. Elle qui ne pouvait plus ouvrir la bouche de guère plus de 3 mm après son accident. Certes les cicatrices sont encore visibles sur les tempes. Certes la partie inférieure de son visage semble encore figée avec une lèvre inférieure qui n'a pas retrouvé toute sa tonicité. Mais la jeune femme, qui reconnaît n'avoir jamais ressenti de douleurs physiques, peut s'exprimer et sourire.

Traitement à vie

Et dit apprécier de pouvoir à nouveau transmettre ses émotions au travers de ce nouveau visage qu'elle commence à s'approprier. 'Depuis peu, je sens à nouveau mes lèvres et mon nez. Et je n'ai qu'une seule envie rentrer chez moi tout de suite pour retrouver mes deux filles, ma mère et mes amis', ajoute-t-elle tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre sa rééducation à l'hôpital 'pour réactiver tous ses muscles' et de s'astreindre à la prise à vie d'un traitement immunosuppresseur.

Le Pr Bernard Devauchelle, chef du service de chirurgie maxillo-faciale d'Amiens, coordinateur de l'équipe de cinquante personnes qui a réalisé cette délicate transplantation et le Pr Jean-Michel Dubernard, coordinateur de l'équipe de Lyon qui s'est occupée de la mise en route et du suivi du traitement immunosuppresseur sont longuement revenus sur les accusations de manquement à l'éthique suscitées par cette intervention, de surcroît très médiatisée. 'Certains pensent que nous sommes allés vite en besogne', a répondu le Pr Devauchelle. 'Mais nous avons l'expérience des autogreffes (NDLR réalisées avec des greffons prélevés sur le patient) et celles-ci n'auraient pas donné les résultats espérés', a-t-il ajouté en projetant la photo d'un visage difforme et sans nez : ce qu'aurait été cette patiente, après sept ou huit opérations successives si on avait dû en passer par ces autogreffes.

'En fait très vite s'est imposée l'évidence que la transplantation de face était la seule solution possible', reconnaît le Pr Devauchelle, 'il nous a fallu ensuite vaincre de nombreux obstacles, administratifs, éthiques, psychologiques.' Avant même de procéder à la double intervention, sur la donneuse décédée et sur la receveuse. Pour préserver l'aspect de la donneuse et respecter sa dignité, des prothésistes ont restauré son visage à l'identique après avoir réalisé des moulages préalables.

'Retrouver ses fonctions'

Huit chirurgiens se sont relayés autour de la donneuse, puis de la préparation du greffon puis enfin de la reconstruction. Chez la receveuse, il a fallu disséquer minutieusement les différents plans constitués par les muscles et les nerfs faciaux et repérer les petits vaisseaux. Or une cicatrisation anarchique des tissus de la face s'était produite durant les six mois écoulés entre l'accident et la greffe. 'Il a fallu disséquer plus en amont pour trouver des artères suffisamment grosses permettant un raccordement. Cela a été le moment le plus tendu des presque vingt-quatre heures de l'opération', a reconnu le Pr Devauchelle, ajoutant que ce type de difficultés pose le problème des greffes d'urgence.

'Mais ce n'est pas tout de redonner vie à un visage mutilé, encore faut-il pouvoir lui faire retrouver toutes ses fonctions et ce sera l'étape la plus longue.' Cela passe bien sûr par une rééducation intensive, de la déglutition, de la mastication, de la phonation, en sachant que les labiales sont les plus difficiles à prononcer. Au niveau de la sensibilité, l'IRM fonctionnelle montre déjà des résultats positifs, avec des signaux cérébraux qui témoignent d'une réappropriation d'une partie du visage. Autre difficulté, à l'heure actuelle maîtrisée par l'équipe du Pr Dubernard, celle des risques de rejet de la greffe.

Forts de ce succès, les deux chirurgiens ont demandé au ministère de la Santé l'autorisation de pratiquer cinq nouvelles greffes de ce type."

Source :
Catherine Petitnicolas
Le Figaro.fr Sciences et Médecine

Transplantation rénale : oui aux greffons de personnes âgées

"Les personnes en insuffisance rénale nécessitant une transplantation sont de plus en plus nombreuses. Le principal problème est le manque de greffons. Une façon d'augmenter leur nombre consisterait à accepter les donneurs âgés. Une nouvelle technique d'évaluation de la qualité des greffons rend désormais possible cette orientation."


3 millions de Français en insuffisance rénale


"L'insuffisance rénale touche actuellement 2,8 millions de Français. Mais avec l'augmentation du diabète sucré, de l'hypertension et l'allongement de l'espérance de vie, cette maladie est en forte progression, avec une hausse des cas de 5 à 7 pour cent chaque année..."

"Pour quelque 50.000 malades, l'évolution se fera vers une insuffisance réale terminale qui nécessitera un traitement par dialyse ou une greffe rénale.

La transplantation rénale a bénéficié des progrès extraordinaires de la recherche médicale et de la générosité des donneurs. Toutefois, le nombre d'interventions reste bien en dessous de la demande, faute de greffons disponibles. Les listes d'attente se sont considérablement allongées.

Il existe plusieurs types de donneurs. Parmi les donneurs décédés, on distingue ceux qui sont en état de mort encéphalique et ceux qui sont en arrêt cardiaque et respiratoire. De tels cas sont rares et les conditions techniques de prélèvement sont très précises. Et enfin, les donneurs vivants. Ce sont des personnes en bonne santé ayant la possibilité de donner un organe de leur vivant. Ce sont parfois des proches, jumeau, frère/sœur, père/mère ou encore conjoint.

Transplantation rénale : vers davantage de greffons de meilleure qualité


On comprend que la liste d'attente pour un greffon soit longue. De plus, lorsqu'il ne s'agit pas de donneur vivant, il faut tenir compte de la survie à long terme des greffons.

Dans ce domaine, et malgré les progrès considérables, la conservation des greffons rénaux de donneurs âgés est inférieure à celle des greffons de donneurs plus jeunes. Hélas, se tourner davantage vers des donneurs âgés était une piste très intéressante pour augmenter le nombre de greffons disponibles. Pour cela, il aurait fallu rendre plus souples les critères de sélection des reins et tout particulièrement se tourner vers des donneurs marginaux de plus de 60 ans ou atteints de certaines pathologies, comme une hypertension ou un diabète.

Mais la médecine n'a pas dit son dernier mot et des chercheurs italiens viennent de proposer une méthode d'évaluation de la qualité des organes des personnes âgées, afin de ne retenir que ceux qui ont les plus grandes chances de survie à long terme. Il s'agit d'un score prédictif de qualité des greffons basé sur une biopsie préalable au prélèvement.

Ainsi, un score compris entre 0 et 3 signifie que le rein présente des caractéristiques histologiques suffisamment bonnes pour être greffé seul. Entre 4 et 6, une double transplantation est à prévoir, tandis qu'au-delà de 7, le greffon n'est pas sélectionné.

Cette technique a été testée sur 62 patients transplantés à partir de donneurs de plus de 60 ans. Seuls 6 pour cent d'entre eux ont évolué vers la dialyse, soit autant que les sujets transplantés avec des greffons plus jeunes. En revanche, 23 pour cent de transplantés avec un greffon de donneur de plus de 60 ans et n'ayant pas été contrôlé par cette nouvelle technique, ont évolué vers la dialyse.

En conclusion, grâce à cette évaluation histologique, la survie à long terme d'un greffon provenant d'un donneur âgé de plus de 60 ans est très bonne, voire aussi bonne que celle d'un donneur plus jeune.

Cette technique devrait contribuer à augmenter la quantité d'organes disponibles, sans diminuer la qualité des transplantations".

Article d' Isabelle Eustache
e-santé.fr
Source : Remuzzi G. et coll., New England Journal of Medicine, 354 : 343-52, 2006.

Le sens de l'homme : au coeur de la bioéthique : contribution au débat démocratique

Nouveau livre paru le 26 janvier 2006 :

"Le sens de l'homme : au coeur de la bioéthique : contribution au débat démocratique"

Table des matières

"Coup d'œil rétrospectif dans le rétroviseur
L'embryon humain est-il une personne ?
La tache aveugle de la bioéthique
Chances et difficultés du débat dans un parlement national : enjeux politiques
La bioéthique entre confusion et responsabilité : les enjeux européens
A propos des " bébés-médicaments "
Un enfant à tout prix ?
Un enjeu et un défi pour les Eglises
Eglises et médias : rendez-vous manqué ?
Améliorer l'espèce humaine"

Présentation de l'éditeur :
"Dans une démocratie moderne, tous les débats ne se jouent pas dans un même registre, car certaines questions engagent le sens ultime des valeurs démocratiques et mettent en jeu les fondements de la culture : recherche sur l'embryon humain, avortement, euthanasie, aide au suicide, droits de l'enfant. Alors que le débat oscille sans cesse entre la haute technicité et la vulgarisation émotionnelle, ce livre se situe entre deux : il fait appel à des spécialistes qui en expliquent les enjeux de manière claire, en évitant les nouveaux dogmatismes de la pensée unique. Encadré d'une préface du Conseiller fédéral Pascal Couchepin et d'une postface du Cardinal Georges Cottier, il éclaire aussi la difficile question de la place des Eglises dans le débat démocratique, et interroge le rôle des médias. Contribution actuelle au débat démocratique, ce livre grand public présente une véritable ambition culturelle : celle-ci est due à son objet, puisqu'il s'agit du sens de l'homme".

==> La recension de Gènéthique : Livre : "Le sens de l'homme" :

"Les fondements de notre civilisation sont ébranlés par les questions que pose la bioéthique. Comment envisager et penser ces questions qui engagent l’avenir de nos démocraties ? Les découvertes de la science dans le domaine bioéthique (cellules souches, diagnostic préimplantatoire, clonage, etc.) renvoient au sens profond de l’humanité. Le père Michel Salamolard et le philosophe François-Xavier Putallaz viennent de publier en collaboration avec de nombreux spécialistes en science, éthique, politique, droit, psychologie ou théologie, un ouvrage clair, engagé et original, 'Le Sens de l’Homme. Au coeur de la bioéthique', aux éditions St Augustin.

Ce livre peut contribuer au nécessaire et fondamental débat démocratique. Les textes visent à rendre le débat intelligible, se gardant de la technicité, comme de la vulgarisation simplificatrice. Il s’adresse à chaque personne soucieuse de sa responsabilité citoyenne et désireuse de s’informer. S’appuyant sur le cas symptomatique du referendum populaire suisse sur les cellules souches embryonnaires, le livre adopte une vision à portée humaniste et universelle. Il montre les enjeux de la question : le statut de l’embryon, les droits de l’enfant, le rôle de la religion, l’impact des médias… En dernière instance, c'est le fondement de la démocratie qui se joue. L’ouvrage est préfacé par le Conseiller fédéral Pascal Couchepin, Chef du Département suisse de l’Intérieur."

Source :
Gènéthique

AtheroGenics étend sa collaboration avec Astellas Pharma Inc. dans la recherche et le développement

ATLANTA - "AtheroGenics, Inc. (Nasdaq: AGIX), firme pharmaceutique axée sur le traitement des maladies inflammatoires chroniques, a annoncé aujourd'hui une extension de sa collaboration avec Astellas Pharma Inc. dans la recherche et le développement de AGI-1096, un médicament oral candidat de AtheroGenics évalué pour la prévention du rejet chronique de greffe d'organe. Au titre de cette extension, AtheroGenics et Astellas mèneront des études supplémentaires pour explorer plus à fond l'utilité thérapeutique de AGI-1096 dans cette indication. Astellas subventionnera tous les coûts de développement encourus pendant le terme prolongé de l'accord et gardera l'option exclusive de négocier les dernières mises au point et les droits commerciaux du composé".

" 'Les résultats de nos premières études nous ont encouragés à entreprendre un pas de plus et à évaluer le potentiel de AGI-1096 pour la prévention du rejet chronique de greffe,' a commenté William Fitzsimmons, Pharm.D., Vice Président Développement Commercial, Astellas US LLC., filiale à 100 pour cent de Astellas Pharma Inc. 'Nous sommes heureux de pousser plus avant avec cette collaboration prolongée sur AGI-1096.' Parmi les études antérieures menées en collaboration, on compte des études cliniques et pré cliniques. Dans l'essai clinique de Phase I examinant l'innocuité et la tolérance de AGI-1096 oral en combinaison avec tacrolimus (Prograf(R)) d'Astellas mené sur des bénévoles sains, les résultats ont indiqué que les régimes de AGI-1096 administré seul, et associé au tacrolimus, étaient généralement bien tolérés et qu'il n'y avait eu d'événement indésirable sérieux associé à aucun des deux régimes au cours de l'étude. AGI-1096 a aussi prouvé une activité pharmacologique dans certaines études précliniques menées comme partie intégrante de la collaboration.

'L'étude de phase I incluant le tacrolimus est la première étude contrôlée à évaluer l'innocuité et la tolérance de AGI-1096 chez des personnes bénévoles saines en combinaison avec une autre thérapie orale pour la prévention du rejet de greffes d'organes,' déclare Rob Scott, D.M., Vice Président, Développement Clinique et Affaires Réglementaires et Directeur Médical de AtheroGenics. 'Nous sommes très heureux des résultats et anticipons avec plaisir d'entretenir notre relation avec Astellas, a reconnu le leader du secteur du rejet de greffes.'

A propos de AGI-1096
AGI-1096 est un agent antioxydant et anti-inflammatoire sélectif novateur
sous investigation découvert par AtheroGenics. Ce composé est mis au point en
collaboration avec Astellas pour contrer l'inflammation accélérée des vaisseaux sanguins greffés appelés greffon périartérite, courante dans les cas de rejet chronique des greffes d'organes. AtheroGenics a déjà complété un essai clinique de Phase I qui évaluait l'innocuité et la tolérance de AGI-1096 chez des bénévoles sains. Les résultats de l'étude de phase I de AGI-1096 ont montré que le médicament était bien toléré aux doses orales uniques progressives étudiées, et les événements indésirables étaient généralement mineurs et n'étaient pas considérés comme cliniquement significatifs.

A propos d'AtheroGenics
AtheroGenics se consacre à la découverte, à la mise au point et à la commercialisation de médicaments novateurs destinés au traitement des maladies inflammatoires chroniques, notamment les cardiopathies (athérosclérose), la
polyarthrite rhumatoide et l'asthme. La société assure la mise au point
clinique de deux composés pharmaceutiques. Son composé vedette, l'AGI-1067, fait actuellement l'objet d'un essai déterminant en phase III appelé ARISE comme traitement oral de l'athérosclérose en collaboration avec AstraZeneca. L'AGI-1096 est un agent oral novateur en Phase I mis au point pour la prévention du rejet des greffes d'organes en collaboration avec Astellas. AtheroGenics coordonne actuellement des programmes pré cliniques sur la polyarthrite rhumatoide et l'asthme avec sa nouvelle technologie vasculaire protectant (R). Pour tout complément d'information sur AtheroGenics, veuillez consulter le site www.atherogenics.com.

A propos de Astellas Pharma Inc.

Astellas Pharma Inc. est une société pharmaceutique située à Tokyo qui se consacre à l'amélioration de la santé de la population mondiale grâce à une gamme de produits pharmaceutiques innovante et fiable. En avril 2005, la société a été formée suite à la fusion de Fujisawa Pharmaceutical Co., Ltd. et de Yamanouchi Pharmaceutical Co., Ltd. L'organisation est déterminée à devenir une société pharmaceutique mondiale géante en associant des capacités remarquables de recherche et développement et de marketing et en continuant d'accroître sa part de marché à l'échelle internationale. Astellas US LLC, une filiale américaine de Astellas Pharma Inc., est située à Deerfield, dans l'Illinois."

Source :
Groupe CNW

Les conséquences psychologiques d'une greffe / Où trouver de nouveaux greffons ?

Les conséquences psychologiques d'une greffe

"La première greffe de visage réalisée récemment en France suscite de nombreuses réactions quant aux répercussions psychologiques d'une telle intervention. Les chirurgiens qui ont réalisé cette greffe affirment que la patiente va 'aussi bien que possible' mais on peut s'interroger sur l'appropriation de ce nouveau visage, qui plus que toute autre partie du corps, reflète et symbolise l'identité.

Pour le docteur Burloux, psychiatre et psychanalyste, qui rencontre quotidiennement la jeune femme, le travail psychique est le même quel que soit l'organe greffé : 'il s'agit toujours d'apprivoiser, de s'approprier cette structure vivante venue d'un autre.' Un ébranlement identitaire propre à toute greffe que David Le Breton, sociologue et anthropologue à Strasbourg, qualifie de 'rupture anthropologique'.

'Notre présence au monde étant une présence de chair, un organe n'est pas un objet comme un autre' souligne David Le Breton. 'C'est une part d'autrui qui implique, par la suite, de vivre dans la cohabitation'. Chez certains greffés, cette intervention entraîne 'un débat intérieur très intense' avec cet autre devenu une part de soi même, qui peut se comporter à la fois 'comme un ami exigeant et comme un intrus, voire un persécuteur'.

Quel que soit, le donneur, qu'il soit mort ou vivant, le receveur lui sera toujours redevable. Chez certains, ce sentiment sera une force alors que chez d'autres, elle générera anxiété et culpabilité".

"Les dons d'organes sont anonymes en France, ce qui fait naître chez certains greffés de nombreux fantasmes : peur d'être contaminé, désir de mieux connaître le donneur.... Cette appropriation de l'organe de l'autre est donc difficile et plus particulièrement quant il s'agit du coeur, l'organe d'expression des émotions. Celles-ci ne se manifestent que si le muscle cardiaque est connecté nerveusement au système sympathique, ce qui, après une greffe, nécessite plusieurs années.

Quant aux parties plus visibles comme le visage ou les mains, seuls les greffés peuvent témoigner de ce qu'ils ont ressenti. Les psychologues qui ont suivi, Denis Chatelier, premier homme au monde à avoir reçu une greffe des deux avant-bras et des deux mains en janvier 2000, ont précisé en 2005 qu'il avait retrouvé une sensibilité jusqu'au bout des doigts et que son cerveau transférait aux nouveaux membres les représentations mentales des anciens.

Le Figaro revient sur les informations qui ont filtré dans les journaux anglais sur l'identité de la donneuse et de la receveuse. Il rappelle qu'en France, comme en Grande Bretagne, 'le don d'organes repose sur le principe de l'anonymat du donneur qui ne peut connaître l'identité du receveur, ni le receveur celle du donneur'. Toutefois, en grande Bretagne, les journaux considèrent que le droit à l'information du lecteur prime sur le droit à la vie privée ou le droit à l'image. La législation ne condamne que l'information erronée. En France, la révélation du nom de la donneuse comme celui de la receveuse, de même que la publication de leurs photos sans autorisation, peut conduire un organe de presse à payer jusqu'à 150 000 euros de dommages et intérêts".

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Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : Le Monde (Catherine Vincent) - Le Figaro (Thiébault Dromard)

Où trouver de nouveaux greffons ?

"Une étude américaine montre la pénurie de greffons rénaux. En 2003, sur 54 231 personnes en attente d'une transplantation rénale aux Etats-Unis, seules 12 221 ont reçu une allogreffe, dont 5 754 provenant d'un cadavre. Chaque année, le nombre de patients en attente d'une greffe augmente de 10% alors que le nombre de greffons ne croît que de 4%.

Beaucoup de greffons sont aujourd'hui écartés notamment en raison de leur qualité, de leur taille ou de l'âge du donneur. On accepte donc de plus en plus souvent des greffons provenant de donneurs de plus de 55 ans ou de personnes ayant des antécédents d'hypertension artérielle ou de diabète.

Des experts internationaux ont donc étudié le devenir d'un rein provenant d'un donneur de plus de 60 ans et ont conclu que 'la survie à long terme des greffons simples ou doubles provenant de donneurs de plus de 60 ans est excellente si les reins sont évalués histologiquement avant la transplantation. Cette approche pourrait aider à accroître le pool de donneurs d'organes pour la transplantation rénale' ont-ils conclu".

© genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : Le Quotidien du Médecin (Dr Emmanuel de Viel)

France : Le don d'organes - Greffe du visage - Les souvenirs du corps

Pour que la greffe prenne


"Consentement présumé, gratuité, anonymat : tels sont en France les principes du don d'organes, inscrits dans la loi de bioéthique du 29 juillet 1994. Toute personne est donneur potentiel, sauf si elle a fait connaître son désaccord. Selon un sondage réalisé en 2004, 74 % des Français sont favorables au don de leurs propres organes, mais seuls 39 % l'ont fait savoir à leur entourage.

La durée de vie des organes. Une fois le prélèvement effectué, il faut faire vite : un coeur se conserve quatre heures, un foie de six à huit heures, un rein vingt-quatre heures. Trois à quatre organes étant prélevés à la fois, chaque donneur sauve plusieurs vies.

Le nombre de greffes. En 2004, 3 948 greffes ont été réalisées en France (2 423 de rein, 931 de foie, 317 de coeur, 145 de poumons, 22 de coeur-poumons, 103 de pancréas, 7 d'intestin). Environ 7 000 personnes sont restées en attente d'un greffon, dont 2 000 étaient à brève échéance en danger de mort".

Greffe du visage :


"Comment va-t-elle ? 'Aussi bien que possible.' Elle a surmonté les premiers risques de rejet, parle avec assez d'aisance pour se faire comprendre au téléphone et continue de se dire 'contente' de son opération : pour la femme de 38 ans, gravement défigurée par un chien, sur laquelle a été pratiquée, il y a deux mois, la première greffe mondiale de visage (le triangle nez-lèvres-menton) au centre hospitalier universitaire (CHU) d'Amiens, puis à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon (Le Monde du 2 décembre 2005), la vie semble reprendre tout doucement son cours.

'Sa blessure était si épouvantable que la question de savoir si cette greffe était nécessaire ne se posait pas', rappelle aujourd'hui le psychiatre et psychanalyste Gabriel Burloux, qui s'est entretenu chaque jour avec cette patiente, à Lyon, durant son séjour dans le service de transplantation du professeur Jean-Michel Dubernard. Une opération de la dernière chance qui n'en suscite pas moins un certain trouble, tant le visage, plus que toute autre partie du corps, reflète et symbolise notre identité.

Pour autant, cette greffe diffère-t-elle beaucoup des transplantations d'organes, désormais pratiquées en grand nombre, quant aux ressorts psychologiques mis en jeu ? 'La difficulté est plus grande lorsqu'il s'agit d'une partie visible du corps, comme le visage ou les mains, mais le patient doit effectuer le même type de travail psychique quel que soit l'organe greffé, précise le docteur Burloux. Il s'agit toujours d'apprivoiser, de s'approprier cette structure vivante venue d'un autre.' Un ébranlement identitaire propre à toute procédure de greffe, que David Le Breton, sociologue et anthropologue à la faculté des sciences sociales de Strasbourg, n'hésite pas à qualifier de 'rupture anthropologique'."

Nombreux fantasmes



" 'Notre présence au monde étant une présence de chair, un organe n'est pas un objet comme un autre, souligne M. Le Breton. C'est une part d'autrui qui implique, par la suite, de vivre dans la cohabitation.' Pour de nombreux patients greffés, cette réalité ne pose pas de problèmes majeurs. Mais elle suscite chez certains une forme de dépersonnalisation. Ou du moins, 'un débat intérieur très intense' avec cet autre devenu une part de soi-même, qui peut se comporter à la fois 'comme un ami exigeant et comme un intrus, voire un persécuteur'.

De cette relation singulière qui unit le receveur et son donneur, qu'adviendra-t-il ? Dans une minorité de cas, le don d'organe (un rein ou un foie) est fait de son vivant par un membre de la famille. Frère, soeur ou parent, la personne qui offre ainsi une partie d'elle-même accepte de modifier sa qualité de vie et, à terme, de la mettre en danger. Un acte de générosité et d'amour qui ne va pas sans créer parfois de grandes tensions familiales, mais qui peut au moins être payé de retour, le receveur ayant la possibilité concrète d'exprimer au donneur sa reconnaissance.

La situation est différente — et de loin plus fréquente — lorsque l'organe provient d'un donneur ayant perdu la vie. Comment, dans ce cas, honorer ses obligations, selon la règle édifiée par l'anthropologue Marcel Mauss ? Ainsi qu'il l'a démontré, dans nombre de civilisations, les échanges et les contrats se font en effet 'sous la forme de cadeaux, en théorie volontaires, en réalité obligatoirement faits et rendus'. Nous ne pouvons demeurer 'en reste' dans notre vie sociale... Mais comment rendre à un mort ce qu'on lui doit ?

Quel que soit le donneur, le receveur lui sera donc redevable. Une situation qui peut lui donner une certaine force ('Quelqu'un t'a donné le coeur, c'est une sorte de contrat moral, tu dois continuer', dit un greffé cardiaque), mais aussi générer anxiété et culpabilité.

Les dons d'organes étant, selon la loi française, obligatoirement anonymes, ils font ainsi naître de nombreux fantasmes : peur d'être contaminé par une maladie ou par un trait de caractère du donneur, désir de mieux le connaître... Il est toujours difficile d'accepter dans son corps la part de l'autre, de ressentir comme sien l'organe nouveau venu (organe auquel le patient va parfois jusqu'à parler et donner un nom). Et plus encore lorsqu'il s'agit d'une greffe cardiaque, de loin la plus sensible au plan psychologique.

Peur, colère, tristesse : le coeur, en effet, est par excellence l'organe d'expression des émotions. Mais celles-ci ne peuvent se manifester que si le muscle cardiaque est connecté nerveusement au système sympathique. Or, après une greffe du coeur, plusieurs années paraissent nécessaires avant que cette connexion se reconstitue complètement.

Les patients greffés du coeur expriment alors leurs émotions de façon différente, décalée : parfois par gestes, à la manière des acteurs, parfois par leurs viscères, comme les bébés qui expriment par des coliques leur détresse. Il faut donc être particulièrement attentif à cette 'déliaison' entre la sphère des émotions et le reste du fonctionnement psychique, et à ses conséquences sur les pensées et le comportement.

Qu'en est-il, enfin, lorsqu'il s'agit d'une partie du corps aussi visible et personnalisée que le visage ? Ou que les mains ? Dans ce dernier cas, une personne au moins a pu fournir un début de réponse : Denis Chatelier, premier homme au monde à avoir reçu en janvier 2000, dans le même service du professeur Dubernard, les deux avant-bras et les deux mains d'un autre. Des mains auxquelles il fallut réapprendre le mouvement, le toucher, la préhension. Et les souvenirs."


Les souvenirs du corps


"Car la mémoire n'est pas seulement dans le cerveau. Lorsque notre main touche un objet, ce geste est suivi de l'enregistrement de signes dans notre cortex, auxquels correspondront des formes, puis des souvenirs qui seront réactivés lorsque notre main, à nouveau, touchera cet objet. Mais lorsqu'on reçoit une nouvelle main, de quoi va-t-elle se souvenir ?

Cinq ans après l'opération, les médecins de Denis Chatelier ont tenu une conférence de presse, pour annoncer — en sa présence — que sa double transplantation était un succès (Le Monde du 15 janvier 2005). Les psychologues ont alors précisé que cet ancien peintre en bâtiment, qui a repris une activité professionnelle depuis 2003, avait progressivement retrouvé une sensibilité jusqu'au bout des doigts. Et que son cerveau, dans le même temps, avait transféré aux nouveaux membres les représentations mentales des anciens. C'est à partir de là, semble-t-il, que Denis Chatelier a commencé à parler de 'ses' mains."

Auteur :
Catherine Vincent
Le Monde

Greffe du visage : condamnables indiscrétions anglaises

Ethique
"Contrairement aux médias français, les journaux britanniques n'ont pas hésité à révéler l'identité de la donneuse et de la receveuse de l'opération de la face. Ceux qui sont distribués en France pourraient être condamnés.

EN GRANDE-BRETAGNE, les journaux ne se posent pas de questions. Le 28 janvier, le Daily Mail n'a pas hésité à rendre publique, photo à l'appui, l'identité de la donneuse d'organes qui a permis de réaliser le 27 novembre la première greffe du visage en France.

Son nom avait déjà été révélé par The Mail on Sunday le 11 décembre. Les journalistes du titre avaient été alertés par une information donnée par l'équipe des professeurs Devauchelle et Dubernard mentionnant le nom de l'hôpital dans lequel était décédée la donneuse. Un faire-part de décès avait même été publié par le quotidien régional La Voix du Nord. Mais, samedi dernier, le Daily Mail a été plus loin encore en publiant un reportage photos de la donneuse originaire du nord de la France".

"Le nom de la receveuse, qui n'a jamais été publié par un média français, a également fait l'objet d'une médiatisation poussée par les organes de presse britanniques. Son nom est systématiquement mentionné dans les articles outre-Manche. Cette pratique n'est pas le seul fait des tabloïds puisque des journaux aussi sérieux que The Times ou The Daily Telegraph sont aussi coutumiers du fait.

Pourtant, en France comme en Grande-Bretagne, 'le don d'organes repose sur le principe de l'anonymat du donneur qui ne peut connaître l'identité du receveur, ni le receveur celle du donneur', insiste l'Agence de la biomédecine. Cette disposition réglementaire est même inscrite à l'article 1211-5 du Code de la santé publique.

Secret médical

En outre, à l'occasion de ce type d'opération hors norme, des contrats sont établis entre les différentes parties. Ces documents rappellent que l'équipe hospitalière au sens large est tenue au secret médical. 'Une contrainte que les médias sont tenus de respecter', rappelle Emmanuel Pierrat, avocat, spécialiste du droit à l'image.

En Grande-Bretagne, les journaux considèrent que le droit à l'information du lecteur prime sur le droit à la vie privée ou le droit à l'image. La législation sur la presse ne condamne que l'information erronée. En France, les dispositions législatives protégeant la vie privée peuvent mettre en cause un organe de presse même si l'information publiée se révèle exacte.

Jusqu'à 150 000 euros de dommages et intérêts

'L'information relative à la santé de chaque individu appartient à la sphère privée. Elle est donc protégée par l'article 9 du Code civil', indique Emmanuel Pierrat. Cet arsenal juridique efficace permet dans la majorité des cas de faire prévaloir le droit à l'image sur le droit à l'information. 'Tout a été jugé en la matière, même une photographie présentant de façon un peu trop ostentatoire un appareil dentaire', commente l'avocat.

La simple révélation du nom de la donneuse comme celui de la receveuse, de même que la publication de leurs photos sans autorisation préalable, peut donc conduire un organe de presse en France à payer d'importants dommages et intérêts, jusqu'à 150 000 euros. La jurisprudence considère simplement que l'atteinte à la vie privée ne s'applique qu'aux personnes de leur vivant. Les ayants droit de la donneuse d'organes ne pourraient faire valoir ce principe, 'sauf à considérer que leur dignité a été, à leur tour, affectée', plaide Emmanuel Pierrat.

Toutes ces dispositions juridiques franco-françaises pourraient aussi s'appliquer aux journaux britanniques à partir du moment où ils sont distribués en France. C'est ainsi que la famille royale d'Angleterre, certaine que la loi française lui serait plus favorable, avait attaqué le quotidien The Sun dans les prétoires français. 'Les juges donnent raison sur le principe, mais relativisent le préjudice au regard de la diffusion du journal en France', explique Emmanuel Pierrat".

Source :
Article de Thiébault Dromard
Le Figaro Sciences et Médecine