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"La chair à vif", de David Le Breton

David Le Breton, "La chair à vif. De la leçon d’anatomie aux greffes d’organes", Paris, Ed. Métaillé, Coll. Sciences humaines, 2008.

"C’est avec beaucoup de bonheur que le lecteur accueille cette nouvelle version, revue et complétée de La chair à vif, dont la première édition date de 1993. Car l’ouvrage a connu un succès notoire, contribuant à la très large notoriété de l’auteur, professeur d’anthropologie à l’Université Marc Bloch de Strasbourg et spécialiste de la question du corps, de la mort, mais aussi des marques sur la chair, etc.

Le titre même de l’ouvrage est significatif du contenu : La chair à vif est bien celle de l’'écorché' sous les instruments des anatomistes en quête de connaissance, de savoir sur le corps et la maladie. Elle est aussi celle du condamné à mort 'objet licite de dissection et d’expérimentation'. Elle est celle de l’homme moderne interpellé par la médecine des greffes. Sans doute le don d’organe représente-t-il un geste noble, mais contrairement à ce que l’on pense parfois ou ce qu’on veut donner à penser, il n’est pas simple, limpide ni allant de soi.

L’auteur en faisant le rapprochement entre les expériences de dissection anatomique avec toutes leurs questions et leurs péripéties, et d’autre part le don d’organes, met le doigt sur le non évident et le culpabilisant. Les deux gestes, écrit-il, 'provoquent l’horreur des proches ou hantent les dernières heures de l’existence. Un sentiment de violation suscite la culpabilité de n’avoir pu empêcher la mutilation du corps de la personne aimée. Le greffé lui-même n’est pas indemne de troubles personnels après la transplantation.' C’est que le corps n’est pas que matière, garage de pièces détachées... Il établit la frontière de l’identité personnelle et par là, les limites du corps dessinent aussi l’ordre moral et signifiant du monde. Ainsi continue encore l’auteur, 'la greffe est l’une des expériences humaines les plus troublantes et les plus difficiles à assumer malgré le gain de santé et d’autonomie.' Et dans le débat éthique au cœur d’une société pluraliste, le statut du cadavre 'échappe à tout argument.'

Un livre à méditer afin de 'penser le corps', ce corps propre autant que social, en vue d’une cohérence du monde."

Source :
http://www.ethique-alsace.com/
(La lettre du CEERE)

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