"Après plusieurs années de hausse, les greffes d’organes ont diminué en France en 2010. L’opération Cœur de vie qui se tient à Paris jusqu’au 25 septembre entend infléchir cette tendance.C’est une manifestation de grande ampleur à laquelle peuvent assister les Franciliens à partir d’aujourd’hui et jusqu’à samedi. Pour la première fois, les associations Laurette Fugain, l’Association Grégory Lemarchal et la fondation Greffe de vie se réunissent pour quatre jours de spectacles sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris pour promouvoir le don sous toutes ces formes. L’occasion de revenir sur les greffes d’organes qui, après avoir augmenté de 40 % entre 2004 et 2009, marquent le pas en 2010, fléchissant de 1 %, faute de donneurs.
Et pourtant, du point de vue de la loi, tout le monde est donneur sauf si on s’y est formellement opposé en s’enregistrant au registre national du refus ou en le spécifiant clairement à sa famille. Encore faut-il en avoir parlé avant. En 2009, 32 % des prélèvements d’organes qu’il était possible d’effectuer n’ont pas été réalisés et dans 6 cas sur 10, à cause de l’opposition de la famille. 'La famille essaye d’interpréter les volontés du défunt et c’est le plus négatif', explique Jean-Pierre Scotti, président de la fondation Greffe de vie. 'On ne peut pas imposer le prélèvement mais c’est dommage. Chaque année, 1.000 personnes meurent faute de greffe et chaque année, 1.000 familles refusent que l’on prélève des organes. Il est intéressant de mettre en parallèle les deux chiffres.'
La bataille des chiffres
Un chiffre bien supérieur aux estimations de l’Agence de la biomédecine qui n’avance 'que' 250 personnes. Pour elle, les patients morts après avoir été retirés de liste d’attente parce qu’ils n’étaient plus greffables ou qui ont contracté une maladie sans rapport direct avec le manque de greffe ne font pas partie de ce décompte. 'En même temps, si elles avaient eu une greffe plus tôt, ces personnes n’auraient peut-être pas contracté de maladie', répond Jean-Pierre Scotti quelque peu agacé de cette 'sous-estimation'.
Une fois prélevés, les organes ont une durée de vie très courte : 4 heures pour le cœur, 12 heures pour le foie et 48 heures pour le rein. Lorsqu’une personne est décédée il ne faut donc pas perdre de temps. Parfois les prélèvements s’effectuent sur des donneurs en état de mort clinique. Cela veut dire que l’activité cérébrale est nulle – le patient ne se réveillera jamais – mais les organes fonctionnent encore. Une situation extrêmement douloureuse pour la famille car ces cas de mort clinique interviennent dans des situations violentes comme les accidents de la route. Instinctivement, la famille fragilisée peut donc refuser le don d’organes si le défunt ne s’était pas explicitement prononcé pour.
En parler : la meilleure solution pour tous
'Afin d’éviter de rajouter de la douleur à la douleur, il faut absolument en parler à ses proches, poursuit Jean-Pierre Scotti. C’est la meilleure solution.' La carte de donneur est petit à petit remplacée par le passeport de vie qui est composée de trois cartes. Une pour le donneur potentiel et deux autres pour ses proches. Au-delà de l’aspect matériel, remettre une carte à un proche permet de parler librement du don d’organes et de voir ses véritables choix respectés le jour du décès."
3 sites Internet pour se mettre en relation avec les organismes de collectes d'organes :
- Don d'organes
- France Adot
- Le don, la greffe et moi
Article de Romain Katchadourian
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