France 2, 22h55
"C'est l'histoire d'une greffe, mais c'est aussi l'histoire d'un homme, Richard Berry, qui a décidé d'offrir un de ses reins à sa soeur, Marie. C'est aussi l'histoire d'un tournage. Minou Azoulai a en effet vécu durant un an le parcours médical, psychologique et affectif de Richard et Marie. Un parcours que l'on devine rapidement difficile. Pourtant, c'est l'acteur lui-même qui a souhaité médiatiser sa démarche, afin d''encourager les autres' à donner des organes, et 'faire témoigner sa soeur pour la faire patienter'. Pourquoi alors tant de silences, tant d'exaspération à peine masquée, de sourires si forcés qu'ils en deviennent presque gênants ?"
"Marie est malade depuis sa naissance. Elle souffre d'une maladie génétique, le syndrome d'Alport. A l'âge de 18 ans, elle a reçu le rein de sa mère. Un rein qui lui permettra de mener une vie normale pendant 34 ans, jusqu'au rejet, appris, cruel coup du corps, en même temps qu'un cancer du sein. Ses deux frères font des examens. Seul Richard est donneur compatible. On le suit donc dans les nombreuses démarches préalables à l'opération, pestant ici contre l'état de certains centres de dialyse – 'des clapiers à lapin (...) extrêmement sales' –, s'énervant là de ne pas être suffisamment tenu au courant des résultats de ses examens. Minou Azoulai, très diplomatique, reconnaît seulement qu'elle a dû 'jongler entre l'agenda surbooké' de Richard et apprendre à gérer la 'personnalité forte' de l'acteur-réalisateur, très souvent sur la défensive. 'A la présentation du film, je pensais même qu'il allait demander la suppression de certains passages, souligne-t-elle, mais il a été honnête jusqu'au bout en se montrant tel que lui-même.' Notamment quand ses proches avouent qu'ils ont 'hâte que tout cela se termine' et que l'opération représente, à cause des nombreuses angoisses de Richard, 'un noeud dans la famille'.
Un acte chirurgical particulier
'Comme beaucoup d'artistes, il a un ego surdimensionné, avoue un membre de l'équipe médical qui l'a suivi, mais il faut également souligner, et c'est important, qu'il a eu le cran d'aller jusqu'au bout du processus et de se faire opérer. Tout le monde n'a pas ce courage.' Tous espèrent en tout cas que ce documentaire, produit par Dream Way Productions, donnera un coup de pouce au don d'organe, pas encore assez développé en France. Et notamment à la greffe de donneurs vivants apparentés. 'L'un des avantages indéniables de celle-ci est que le greffon a une durée de vie d'environ 30 ans, contre 10 à 12 pour un greffon issu d'un donneur en état de mort cérébrale, souligne le docteur Arnaud Méjean, chirurgien dans le service d'urologie de l'hôpital Necker-Enfants malades. Un chirurgien qui, aussi réputé soit-il, a dû à la fois gérer la tension inhérente à toute opération lourde et la pression des caméras : 'Le stress est de toute façon plus fort que pour un autre acte chirurgical car on opère ici, avec les risques que cela comprend, pour retirer un organe sain d'un patient en excellente santé, explique-t-il. Cela n'arrive jamais en chirurgie'.
Le film se termine d'ailleurs par l'opération, impressionnante car les micros captent au plus près les ordres et commentaires du chirurgien. D'aucuns s'étonneront d'une fin aussi abrupte. 'C'est volontaire, souligne Minou Azoulai, car ce qui m'intéressait était de parler de la problématique du don. Comme tout s'est bien passé à l'hôpital, je n'ai pas vu la nécessité de montrer les jours ou semaines de convalescence qui suivaient.' Richard Berry, qui depuis cette expérience se bat pour promouvoir le don et faire évoluer la législation, a rencontré pour cela Dominique de Villepin. L'un de ses objectifs : obtenir la possibilité d'inscrire sur sa carte d'identité ou son permis de conduire qu'on est donneur potentiel d'organes. A titre plus personnel, l'acteur reconnaît aussi espérer désormais 'guérir de cette culpabilité d'être, dans la famille, celui qui est en bonne santé'".
Source:
LeFigaro.fr Télévision
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2 commentaires:
8en lisant les commentaires des craintes que vous aviez avant ce don je m'aperçois que la seule peur que j'ai ressentie fut que les resultats ne me permettent pas ce don. La suite fut identique, deux jours à l'hopital, dix jours de repos accompagnée puis j'ai repris mon travail auprès des enfants (j'étais assistante familliale)Les douleurs ons vites diminués pour n'être qu' une simple vibrassion au niveau de la cicatrice on dit les jour de pluie peut-etre. Ce partage me porte et depuis ma retraite j'essaie de gouter à ce que je n'avais pas osé aborder. La chorale la piscine, la marche en groupe. Je rêve de théatre mais c'est plus complexe dans un emploi du temps. Comment donner envie à chacun de faire ce que nous avons fait si ce n'est par l'exemple. qu'en pensez-vous.Criss GERARD.
Merci Criss pour cette belle leçon de vie et ce pragmatisme qui fait du bien. Faire connaître au grand public des histoires qui marchent bien (les "success stories"), quoi de mieux en effet ? ...
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