"L’hémophilie est une maladie génétique hémorragique liée à un déficit d’une protéine de la coagulation sanguine. La plus fréquente est l’hémophilie de type A due à l’absence ou à une quantité insuffisante de facteur VIII dans le sang. Chez les personnes atteintes par cette maladie, le gène qui code pour ce facteur est porteur d’une mutation. Le traitement de l’hémophilie consiste à procéder à des transfusions de sang ou plus récemment à injecter ce facteur de la coagulation qui est aujourd’hui disponible."
"Peut-on envisager de guérir de cette maladie, c’est-à-dire d’induire l’organisme à produire ce facteur déficient ? Une équipe de l’Institut Weizmann de Rehovot dirigée par le Professeur Yair Reisner a montré que la transplantation de tissu sain capable de produire un facteur de la coagulation pourrait devenir réalité.
Entre autres organes, le facteur VIII est produit par la rate. De nombreuses tentatives de traitement de maladies génétiques par transplantation de cellules de rate ont été réalisées. Le but est d’introduire dans l’organisme des cellules porteuses du gène normal et capables de produire la protéine qui fait défaut.
Toutefois, ces tentatives se sont révélées infructueuses car la rate est le siège de production des cellules T, cellules du système immunitaire responsables de réactions violentes parfois fatale appelées maladie 'du greffon contre l’hôte'. Un moyen d’éviter cette réaction immunitaire serait de transplanter des cellules de rate embryonnaires suffisamment jeunes avant l’apparition de cellules T dans la rate.
Par ailleurs, transplantées trop tôt, ces cellules embryonnaires encore indifférenciées peuvent être à l’origine de tumeurs, trop tard, elles sont reconnues par l’organisme comme des 'corps étrangers' et risquent non seulement d’être rejetées mais également de provoquer des réactions immunitaires graves.
Le Professeur Reisner et son équipe travaillent depuis de nombreuses années sur la transplantation de cellules embryonnaires de porc, substituts possibles d’organes humains. Ils ont constaté que pour chaque type de tissu greffé, il existe un laps de temps donné (ou fenêtre) pendant lequel les cellules embryonnaires de porc peuvent être transplantées avec succès.
Ils ont pu déterminer le moment optimal pour greffer les cellules embryonnaires de rate de porc en utilisant des embryons à différentes périodes de la gestation. Ils ont ainsi constaté que les cellules de rate de porc provenant d’embryons de 42 jours ne contiennent pas de cellules T nocives. Ils ont aussi découvert qu'à ce moment précis ces cellules ont un potentiel de croissance optimal et qu'elles produisent le facteur VIII, la protéine de coagulation du sang qui manque aux hémophiles de type A. Ils ont donc fixé le moment idéal pour la transplantation de cellules de rate de porc au 42ème jour.
Des souris hémophiles déficientes en facteur VIII ont reçu des cellules de rate provenant d’embryons de porc de 42 jours. Dans les 2 à 3 mois qui ont suivi la transplantation de ces cellules, la coagulation des animaux s’est normalisée, les taux sanguins de facteurs VIII étaient normaux avec une greffe qui a tenu moyennant un traitement anti-rejet de greffe habituellement utilisé quand la greffe provient de la même espèce (dans le présent travail le greffon et le receveur appartiennent à deux espèces différentes).
Bien que ces résultats soient très préliminaires, qu’il reste encore un grand nombre problèmes à résoudre avant d’adapter cette technique à l’homme, que des questions éthiques demeurent, ce travail montre que des greffes de cellules embryonnaires animales ou humaines ont un potentiel curatif. Il représente indéniablement un pas vers la guérison de maladies génétiques."
Source :
Article du Docteur Rachel Levy-Toledano pour Guysen
Israël News (Guysen)
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