Nouvelle campagne de sensibilisation sur le don d’organes en direction des jeunes. 12 400 personnes ont eu besoin d’une greffe en 2006.
"Inlassablement, des bénévoles et des médecins nous interpellent : êtes-vous prêt, de votre vivant, à confier à vos proches votre volonté de donner vos organes en cas de décès ? Êtes-vous prêt à posséder une carte de donneur ? Grâce à cette mobilisation, peu à peu, cet acte nécessaire, né du progrès technique, fait son chemin dans les esprits. Pourtant en France, les besoins ne sont pas satisfaits, contrairement à l’Espagne. Malgré 4 426 transplantations réalisées en 2006, soit 38 pour cent d’augmentation par rapport à 2000, près de 12 400 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organes et 229 patients sont décédés faute d’un greffon."
"'Ce constat est d’autant plus dramatique qu’il y aurait suffisamment d’organes à prélever pour répondre aux besoins', affirme France ADOT, la fédération des associations pour le don d’organes et de tissus. Or on sait grâce à l’Espagne que des campagnes de sensibilisation d’envergure, fortement soutenues par l’État, comme ce n’est pas le cas dans l’Hexagone, portent leurs fruits. 'C’est pour cela qu’il faut en parler en famille', a martelé hier le professeur Christian Cabrol, professeur honoraire de chirurgie cardio-vasculaire. Évoquant la première greffe de rein réalisé en 1954, jusqu’aux greffes désormais possible du coeur, du foie, du poumon, du pancréas, de l’intestin, de la cornée, le médecin a insisté sur le caractère 'extraordinaire' de l’acte de prélèvement réalisé par les chirurgiens. 'Le soin avec lequel les prélèvements sont effectués n’est pas une profanation mais une glorification de la mort', relève-t-il. Selon une enquête IPSOS réalisée en septembre 2006, seuls 41 pour cent des Français ont fait connaître leur position. Mais 65 pour cent des jeunes de 18 à 25 ans sont favorables au don d’organes. Une nouvelle campagne s’adresse aujourd’hui à eux afin de les inciter à s’engager comme donneurs et peut-être sensibiliser leurs parents.
Hélas, les deux spots de 30 secondes diffusés depuis hier sur certaines chaînes de télévision et sur Internet (www.france-adot.org) et intitulés 'Ne prenez pas de risques, attendez d’être mort pour sauver des vies', sont d’un goût douteux. On y découvre un jeune homme s’élançant dans les flots, tentant de sauver un personne de la noyade. Tentative qui échoue devant le regard médusé des touristes sur la plage. Même scénario dans l’autre spot, un jeune homme échouant à sauver des victimes d’un incendie dans un immeuble. Et ce message : 'Ne prenez pas de risques... ' Comme si tenter de sauver son prochain d’un accident n’était pas une démarche citoyenne, au même titre que décider de donner ses organes en cas de décès. Nul doute que les jeunes réagiront à ce curieux message finalement peu respectueux de leur curiosité et de leur capacité à s’interroger sur la mort, l’altruisme, la responsabilité... Faire réagir par un message négatif, peut-être est-ce le nouveau dada des agences de publicité ?"
Source :
http://www.humanite.fr
Article de Maud Dugrand, paru dans l'édition du 25 avril 2007.
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