"Où sont passées les valeurs de l’Hellénisme des JO ? Quand on pense que la Chine est un pays qui ne respecte pas l’Homme et son humanité.
Un nouveau scandale vient salir à mes yeux les valeurs des JO modernes, dignes descendants des valeurs grecques de Platon et Socrate de Démostène, Aristote et de Léonidas.
Le sens de l’honneur a t’il été vendu au profit d’intérêts rentables et exponentiels ? Le monde ferme t-il les yeux pour mieux s’enrichir ???
La Chine détient le record mondial d’exécutions. De plus en plus de témoignages concordants font état de transplantations d’organes provenant de condamnés à mort. La sinologue Marie Holzman est présidente de Solidarité Chine, une association créée au lendemain du massacre de Tien An Men. Entretien."
"Quelles sont les sources d’informations statistiques sur les exécutions capitales, sachant que la Chine ne les transmet pas ?"
"Le chiffre global des exécutions est un secret d’État particulièrement bien gardé en Chine. Je n’ai jamais entendu parler de 'fuites' sur ce sujet. En discutant avec des avocats chinois, j’ai pourtant la certitude qu’au sein du Bureau politique et/ou du ministère de la Justice, ce chiffre est connu. Amnesty International effectue un excellent travail de recensement à travers les informations ponctuelles communiquées par les autorités avec un objectif de dissuasion.
Par exemple, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la drogue, le pouvoir communique autour de l’exécution de trafiquants d’héroïne dans la province frontalière avec le triangle d’or. Il donne également des informations sur les personnes exécutées pour kidnapping de femmes (ces rapts à but lucratif visant à 'fournir' des épouses aux hommes des régions très pauvres). Avocats et abolitionnistes chinois font aussi des projections à partir du nombre d’exécutions connues dans une province. Pour 2006, on estime qu’il y en aurait entre 8 000 et 15 000 dans toute la Chine.
Existe-t-il des populations particulièrement visées par la peine capitale ?
Oui, il y a de fortes 'spécificités' régionales : dans la province très commerçante du Guangdong, on note beaucoup de condamnations à mort pour détournement d’argent. Dans le Sichuan, là où les pandas sont nombreux, le braconnage de cette mascotte nationale est puni de mort. Dans le Shaanxi, riche en reliques, beaucoup de condamnés à mort sont de présumés voleurs de tombes impériales destinées au marché de Hong Kong. Il y a quelques années, dans le Qinghai misérable, un paysan ayant volé cinq vaches était passible de la peine capitale parce que l’on mesurait l’impact de son geste sur la communauté. Sans compter les 'campagnes thématiques': en 1983-1984 contre la 'pollution spirituelle', c’est-à-dire la production et la diffusion de cassettes pornographiques. Leurs importateurs étaient condamnés à mort, alors qu’aujourd’hui, ces cassettes pullulent.
Au moment de l’épidémie du Sras, un nouveau 'crime' passible de la peine capitale fut introduit, à savoir la transmission volontaire du virus. Voyez l’étendue des chefs d’inculpation qui entraînent la peine de mort ! Et les chiffres sont trompeurs puisqu’ils ne prennent pas en compte les personnes victimes d’exécutions extrajudiciaires, tirées comme des lapins. Cette année, une vidéo amateur a montré l’armée chinoise tirant dans le dos de candidats tibétains à l’exil parmi lesquels un groupe d’enfants qui fuyaient dans la montagne. Depuis le début de la répression contre la secte Falun Gong, le 1er juillet 1999, tout présumé adepte est arrêté sans mandat et placé en détention administrative. Quatre à cinq mille membres auraient été assassinés sans procès ni condamnation. La police a carte blanche pour mener cette politique répressive.
Vous dites que la majorité des organes transplantés en Chine proviennent de prisonniers exécutés. Quelles sont les preuves de ces affirmations ?
Les sources les plus importantes viennent des autorités chinoises elles-mêmes. Je pense notamment au vice-ministre de la Santé, Huang Jiefu. Au cours d’une conférence internationale sur les transplantations de foie à Manille, en juillet 2005, ce responsable politique a reconnu pour la première fois que la plupart des organes utilisés à des fins de transplantation provenaient de corps de condamnés à mort. Depuis les années 80, nombre de chercheurs sur la Chine avaient observé ce phénomène, mais là c’est un officiel qui l’affirme.
Par ailleurs, depuis 2006, de plus en plus de chirurgiens ont reconnu pratiquer ce type d’opérations. Certains hôpitaux comme celui de Shen Yang ont fait beaucoup de publicité sur Internet pour proposer des reins entre 35 000 et 50 000 dollars. J’ai participé l’hiver dernier à une émission de radio sur France Inter concernant les transferts d’organes.
Pour la préparer, un journaliste a téléphoné à un hôpital chinois en prétendant avoir besoin d’un rein. Le personnel hospitalier nous a expliqué qu’il serait judicieux de venir en Chine avant le Nouvel an chinois (février), précisant au journaliste qui jouait le naïf : 'Vous savez sans doute que les exécutions se font avant les fêtes, donc les produits sont abondants pendant cette période mais se raréfient après...' À la question explicite de la provenance de ces organes, l’interlocuteur de l’hôpital a répondu très simplement qu’ils étaient prélevés sur les corps des condamnés à mort puis a reconnu qu’il ne savait pas si le condamné était prévenu de la transplantation.
Peut-on aller plus loin et dire que les besoins en organes déterminent certaines exécutions...
Le nombre d’exécutions est tel que ce n’est même pas nécessaire ! Ce que l’on peut dire c’est qu’il y a concomitance entre le pic des exécutions et celui des transplantations et que les forces de police communiquent aux institutions hospitalières le lieu et l’heure des exécutions. Pour s’aventurer sur ce terrain, il faut des informations très étayées.
Certains témoignages de membres de la secte Falun Gong affirment que des adeptes sont coupés en morceaux en Chine pour devenir des 'fabriques d’organes'. Je ne peux me prononcer sur la véracité de ces propos. Un rapport concernant ces allégations a été publié le 6 juillet 2006 par David Kilgour, ancien secrétaire d’État du gouvernement du Canada pour l’Asie Pacifique, et David Matas, avocat. Ils auraient obtenu ces informations notamment par le biais de l’épouse d’un médecin effectuant des prélèvements de la cornée sur les membres de Falun Gong internés dans le camp de Sujiatun. Que penser ? Soit il s’agit d’une campagne d’intoxication, soit on passe à côté d’une tragédie épouvantable.
Depuis le 1er juillet 2006, une modification de la législation chinoise est censée garantir l’assentiment du donneur...
Certes, mais les défenseurs des droits de l’Homme, dont Amnesty International, ont immédiatement réagi en soulignant que le don d’organe devait être 'volontaire' et réalisé avec le consentement 'libre et éclairé'. Or un condamné à mort, confronté au traumatisme et à l’angoisse d’une exécution imminente, n’est pas en mesure de donner un tel consentement. Cette modification législative médiatisée par l’agence Chine nouvelle a provoqué un courant de communication dans la presse internationale qui a conclu à une plus grande transparence...
Il faut toujours bien distinguer ce qui relève de la communication et de la réalité. Je suis navrée de voir des spécialistes prétendre que le gouvernement chinois est entré dans une phase de normalisation et s’oriente vers des comportements éthiques plus acceptables. Nous nous laissons prendre au piège car nous sommes légalistes. Cette communication nouvelle du régime de Pékin est liée à son souci de se présenter comme un pays moderne et ouvert à la veille de jeux Olympiques de 2008. Mais regardons les faits : en mai, dix jours après l’ouverture d’une exposition sur les droits de l’Homme, les autorités chinoises l’ont fermée parce que des citoyens manifestaient avec des revendications très concrètes.
Peu après, elles ont refusé de participer à une rencontre dans le cadre de l’Union européenne à cause de la présence de représentants des ONG Human Rights in China et China Labour Bulletin. Au même moment, deux défenseurs des droits humains qui devaient se rendre en Europe se sont vus interdits de voyager et placés en résidence surveillée. La démonstration me semble faite du non-progrès en termes de respect des droits humains. Je reste convaincue qu’il ne fallait pas attribuer à ce régime l’organisation des jeux Olympiques."
Source :
http://www.info-grece.com
Auteur: αλεξιος
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