"Vendredi 17 novembre [NDLR : il s'agit du 17 octobre !] se déroule la Journée nationale du don d'organes en France. Un occasion de sensibiliser donneurs potentiels et entourage. Rappelons qu'aujourd'hui, 500 000 personnes dans le monde vivent avec un organe transplanté qui leur a sauvé la vie. Combien de personnes sont en attente de greffe en France ? Plus de 12 500. Très largement en tête, les malades du rein (9226), devant le foie (1788), le coeur (708) et les poumons (348). A quoi il faut ajouter les patients en attente d'une double greffe coeur/poumon, soit 65 personnes. En regard, à ce jour plus de 40 000 personnes vivent en France avec un organe provenant d'un donneur. La répartition par organe correspond à celle des patients non encore transplantés : il y a plus de 27 000 greffés du foie, 8172 du rein et plus de 3500 greffés du coeur."
"Que dit la loi en matière de prélèvement d'organe ? Pour les mineurs, il faut une autorisation écrite des parents avant d'effectuer tout prélèvement d'organe. Pour les personnes majeures, la loi de bioéthique, votée en 2005, a introduit une grande nouveauté, celle du consentement présumé [faux ! Note de la rédation : la loi Caillavet, qui date des années 70, a introduit le consentement présumé] : désormais, toute personne est considérée comme donneur potentiel, à moins de s'y être opposée de son vivant. D'ailleurs, la question posée par l'équipe médicale à l'entourage du défunt, juste avant d'effectuer ce prélèvement, a changé. Jusqu'en 2005 c'était: 'Etes vous d'accord pour prélever des organes à votre parent ?' Désormais c'est : 'Votre parent était-il contre le don d'organe ?'
Enfin, il existe un registre national de refus des donneurs, qui peut être rempli et modifié à tout moment, accessible auprès de l'Agence de biomédecine. [Ndlr : cette même agence distribue les cartes de donneur d'organes et a pour mission de promouvoir la transplantation d'organes auprès des hôpitaux. C'est donc un organisme bicéphale].
Quelles sont les causes de non-prélèvement d'organe ?
Sur 100 donneurs potentiels, à peine 47 sont effectivement prélevés. Pour 30 autres, le non-prélèvement tient à l'opposition du défunt ou à celle de son entourage (mais cette proportion baisse régulièrement, on en était encore à 32 en 2005). Loin derrière, soit 10 donneurs potentiels, il y a des obstacles spécifiquement médicaux (mauvais état des organes etc.). Et encore 10 autres impossibles du fait des antécédents du donneur (pathologies virales, suspicion de tumeur). Il faut noter que ce chiffre est stable depuis 1999.
Peut-on donner ses organes à sa propre famille ? [Ndlr : il s'agit là du don d'organe de son vivant, et non plus de prélèvements d'organes sur patient en état de mort encéphalique ou d'arrêt cardio-respiratoire persistant]:
Oui. Depuis 2004, la loi française a élargi les possibilités de dons pour deux organes particuliers, le foie et le rein, à un membre de sa famille. Dans les deux cas en effet, il n'y a pas de risque vital à donner, soit un des deux lobes de son foie, soit un de ses deux reins. Au total, 106 pères et mères, 79 frères et soeurs, 44 conjoints ont ainsi accepté un prélèvement de leur vivant en 2007, contre 10 fils et filles.
A noter que cette 'solidarité biologique' représente 30 pour cent des greffes de rein aux US et en Europe du nord, mais seulement 9 pour cent en France en 2006.
Pour quels organes les avancées thérapeutiques sont-elles les plus prometteuses ?
Longtemps, on a pensé qu'on avancerait rapidement dans le domaine de la greffe de pancréas. On se rend compte aujourd'hui que de nombreuses difficultés techniques ne sont pas résolues.
En revanche, il y a de réels progrès dans les greffes intestinales. Certes, celles ci sont rares (environ 100 dans le monde par an, contre 10 000 environ dans le monde pour le foie), et réservées à des malades atteints d'insuffisance intestinale sévère, chronique et irréversible, car cet organe demeure très délicat à transplanter (risques élevés d'infection et de problèmes immunologiques).
Toutefois, deux greffes réalisées en France en juillet dernier ont donné des résultats encourageants : l'une sur une plaie par fusil très étendue (risque vital), et l'autre chez un patient chez qui on a tenté une double greffe (intestin grêle et foie) ; ce patient avait déjà été transplanté dans l'enfance, puis 'détransplanté' par la suite (du fait d'un échec thérapeutique de la 1ère tentative). Aujourd'hui, ces deux patients vont bien."
Source :
http://www.lexpress.fr
Par Vincent Olivier, mis à jour le 16/10/2008
Voir aussi : "On peut sauver des vies après son décès" :
http://sante.nouvelobs.com/Site/Actu.asp?idfx=RSS_ljs&ID=5272&Rub=Long%E9vit%E9
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voir aussi :
http://www.newsfrance.fr/article.php?sid=2761&thold=0
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