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Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) aide Cellectis à devenir champion des cellules souches

La société française de biotechnologies a annoncé l'achat du suédois Cellartis, leader européen des cellules souches. La transaction valorise le groupe scandinave 33,8 millions d'euros, dont 16,4 millions seront payés en numéraire et le reste en titres Cellectis.

"Cellectis change de dimension. Le spécialiste français de l'ingénierie du génome a annoncé hier soir l'acquisition du suédois Cellartis, leader européen des cellules souches. La transaction valorise le groupe scandinave 33,8 millions d'euros, dont 16,4 millions seront payés en numéraire et le reste en titres Cellectis. Un gros morceau pour la société tricolore de biotechnologies, qui reste déficitaire avec un résultat net négatif de 8 millions d'euros l'an dernier.
Pour mener à bien son projet de croissance externe, Cellectis a obtenu deux soutiens de poids. Le Fonds stratégique d'investissement (FSI), détenu par l'Etat et la Caisse des Dépôts, et un investisseur privé, Pierre Bastid, vont apporter chacun 25 millions d'euros à Cellectis. Chacun obtiendra environ 17 % du capital.
'Cellectis possède plusieurs atouts importants : sa technologie est maîtrisée et elle s'applique à des domaines très différents, qui vont du végétal aux cellules souches en passant par les kits de recherche. Cette variété permet de diversifier les risques et d'augmenter les chances de succès. La société a en outre signé une cinquantaine d'accords avec des industriels de renom', explique Thomas Devedjian, membre du comité exécutif du FSI.
L'arrivée de Pierre Bastid au capital et au conseil d'administration de Cellectis est par ailleurs emblématique de la réorientation entreprise par la biotech. Forte de 130 personnes aujourd'hui (auxquelles s'ajouteront les 62 salariés de Cellartis), la société veut changer d'échelle et se transformer pour devenir un groupe industriel de taille mondiale. Or Pierre Bastid est un bon connaisseur de l'industrie : il a présidé Converteam, une ancienne filiale d'Alstom spécialisée dans les systèmes de conversion d'énergie, qu'il a revendue au printemps à General Electric à un très bon prix.
'Dans le domaine des cellules souches, tout l'intérêt de Cellartis est qu'elle sait industrialiser un savoir-faire et réalise déjà un chiffre d'affaires, de l'ordre de 3 millions d'euros. En fusionnant notre filiale Ectycell avec Cellartis, nous allons pouvoir fabriquer nos produits nous-mêmes et visons clairement le leadership mondial', détaille André Choulika, le PDG de Cellectis.
En termes de recherche, Cellartis fera en outre gagner trois ou quatre ans à son nouveau propriétaire. L'opération doit être source de synergies, puisque la promotion des produits Cellartis sera assurée par la force de vente de Cellectis.
Objet de multiples travaux de recherche, les cellules souches doivent permettre de restaurer les tissus et organes endommagés (peau, os, cerveau, sang, etc.). Dix ans après sa création, Cellartis possède la plus grande banque de cellules souches au monde. Ce spin-off de l'université de Göteborg a par ailleurs conclu en 2008 un important accord de partenariat avec le spécialiste danois du diabète Novo Nordisk, qui pourrait lui rapporter jusqu'à 100 millions d'euros de revenus. La recherche porte sur des cellules productrices d'insuline, un marché évalué à 33 milliards de dollars. De son côté, Ectycell travaille avec l'Institut français du sang sur des globules rouges de substitution. Là encore, les besoins non satisfaits sont très importants : dans le monde, la part des patients n'ayant pas accès à une transfusion est estimée à 80 %.
Au-delà de l'acquisition de Cellartis, la levée de fonds servira à assurer la croissance de Cellectis. Elle permettra par exemple de financer le développement de 4 nouveaux traits de plantes en agriculture biologique, ou les projets de recherche de thérapies ciblées du cancer et de médicaments orphelins pour les maladies sanguines."
LAURENCE BOLLACK, Les Echos

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