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"Vers la possibilité de greffes cardiaques temporaires ?"

"Atteinte à l'âge de sept mois d'une maladie cardiaque mortelle - la 'cardiomyopathie du nourrisson' - Hannah Clark avait bénéficié à l'âge de deux ans d'une greffe de coeur. Le Pr Magdi Yacoub, pionnier britannique des greffes pulmonaires et cardiaques, avait installé dans la poitrine de la petite fille le coeur d'un bébé de cinq mois, tout en laissant en place le coeur malade. Le coeur greffé jouait donc le rôle d'assistance ventriculaire, pour aider le coeur malade à pomper le sang dans l'organisme.

A l'âge de 8 ans, on détecte chez la petite fille un 'syndrome lymphoprolifératif' dû aux médicaments immunosuppresseurs qui lui ont été donnés afin d'éviter le rejet de la greffe. Après un combat de deux ans, les médecins finissent par diminuer les doses de médicaments immunosuppresseurs afin de stopper la progression du cancer. Le greffon, qui n'est plus protégé contre le phénomène de rejet commence alors à donner des signes de faiblesse.

En février 2006, au Great Ormond Street Hospital, le Pr Magdi Yacoub tente la seule opération susceptible de sortir la petite fille de la boucle infernale dans laquelle elle est entrée : retirer le greffon cardiaque afin de pouvoir arrêter les médicaments immunosuppresseurs qui alimentent la tumeur, tout en espérant que le coeur d'origine soit capable de travailler seul. C'est effectivement ce qui va se passer. Son coeur d'origine fonctionne.

Aujourd'hui, trois ans plus tard, la jeune fille, qui a 16 ans, est en bonne santé. L'extraction du greffon a mis en évidence la guérison - incroyable - de son coeur naturel. Selon le Pr Magdi Yacoub, ce 'miracle médical' laisserait entrevoir la possibilité de greffes cardiaques temporaires en l'attente de la guérison spontanée du coeur malade."

Le Figaro (Jean-Michel Bader) 15/07/09
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Mon commentaire : on peut se demander s'il ne serait pas possible de remplacer le greffon par une machine assurant la fonction d'assistance circulatoire, pendant que le coeur malade se reposerait ? Certes il faudrait pour cela une machine qui ne soit pas trop lourde ni contraignante, et aussi, qui puisse s'adapter à des enfants en bas-âge (petit gabarit), ce qui reste, aujourd'hui encore, un "challenge technologique"... Mais qui permettrait, à terme, de résoudre le problème posé par la pénurie de coeurs à greffer (greffons cardiaques), tandis que la population atteinte d'insuffisance cardiaque ne cesse d'augmenter ...

Voir la présentation visionnaire du Professeur Daniel Loisance : "Assistance circulatoire : bilan et perspectives" (24/11/2004) :
http://www.canal-u.tv/producteurs/biotv/dossier_programmes/ecole_de_l_inserm_seminaires_de_formation_a_la_sante/recherche_et_chirurgie_de_la_biologie_a_la_robotique/assistance_circulatoire_bilan_et_perspectives_pr_daniel_loisance

Cette présentation du Professeur Daniel LOISANCE, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil, est indispensable à qui veut comprendre la question du traitement chirurgical de l'insuffisance cardiaque.

"Assistance circulatoire : bilan et perspectives" : "La chirurgie de l'insuffisance cardiaque reste un formidable `challenge technologique'. Ce challenge est `drivé' par un formidable développement de l'incidence de l'insuffisance cardiaque", qui s'est développée au cours de ces dernières décennies, du fait de l'allongement de la durée de vie, dans les pays développés et non développés, mais aussi du fait de la réussite des traitements médicamenteux : tous ces cardiologues conduisent les malades en insuffisance cardiaque à vivre de plus en plus vieux. "Les médecins sont efficaces avec leurs médicaments, et on est en train de générer toute une population qui souffre d'insuffisance cardiaque qui échappe au traitement médicamenteux", mais qui néanmoins est beaucoup trop jeune pour mourir". Les cardiologues ont aussi imaginé une opération qui est "un formidable modèle pour générer de l'insuffisance cardiaque", avec les "stents". [Petits ressorts qui sont placés à l'intérieur d'une artère coronaire rétrécie, afin de la dilater. "L'angioplastie coronaire ou dilatation transluminale est l'intervention qui consiste à traiter une artère coronaire rétrécie en la dilatant au moyen d'une sonde munie d'un ballon gonflable à son extrémité. Cette intervention se fait sous anesthésie locale mais nécessite toutefois une surveillance particulière du patient." (Wikipedia)]
Au contact du stent se produit "une activation permanente des plaquettes", ce qui provoque une "embolisation continue du lit d'aval par des agrégats plaquettaires, ce qui conduit à une détérioration ventriculaire à bas bruit. Et le destin de ces gens qui ont des stents dans les coronaires, c'est de finir en insuffisance cardiaque, par cardiomyopathie ischémique chronique, mais surtout par sclérose diffuse du myocarde d'aval. Alors bon, ce n'était pas souhaité. Nous, les chirurgiens qui connaissions bien les stents, nous avions tiré la sonnette d'alarme. Mais le stent, c'est la panacée : une petite incision de moins d'un mm, un trou d'aiguille, et on fait ce qu'on fait les chirurgiens depuis 40 ans, avec une grande sternotomie." [Définition : section du sternum lors d'une opération visant les organes du thorax, le caeur en particulier]. "Alors vous pensez que... y' a pas photo ! Les malades choisissent, mais personne ne leur a parlé de ça ! Alors, quand ils sont en insuffisance cardiaque, ils viennent voir les chirurgiens et leur disent : `Pourquoi ne nous l'aviez-vous pas dit ?' Nous l'avons dit, publié, écrit, et nous le chantons dans toutes les conférences qu'on peut faire sur l'insuffisance cardiaque. Mais personne ne nous entend. C'est normal. La deuxième raison : c'est que la réponse actuelle à l'insuffisance cardiaque n'est pas bonne : la réponse à l'insuffisance cardiaque terminale, c'est la transplantation. En 1990 en France, presque 700 greffes ont été effectuées. L'année dernière [2003] : pitoyable ! 310 [greffes effectuées] ! Cette année [2004] : c'est également pitoyable. Et ce qui est encore beaucoup plus grave (...) : les donneurs d'organes d'aujourd'hui sont des gens qui meurent en mort cérébrale, et non plus par accident de voiture ou par suicide, puisque vous êtes au courant : on ne peut plus rouler vite, on ne peut plus se tuer en voiture. Donc les gens qui sont utilisés comme donneurs d'organes sont des gens qui meurent d'accident vasculaire cérébral (AVC). Et comment voulez-vous concevoir que vous mourez d'accident vasculaire cérébral avec des [artères] coronaires saines ou un coeur sain ? Vous mourez d'AVC lorsque vous avez plus de 50 ans et quand votre coeur n'est plus un caeur neuf. Ce n'est plus du tout le coeur qu'on utilisait il y a 20 ans, à la belle époque des transplantations cardiaques. Donc la greffe cardiaque, de toute évidence, il n'y a pas de donneur, et toutes les propositions réglementaires qui sont faites ralentissent le don d'organes : l'affaire d'Arafat la semaine dernière : avec la presque mort, mort subtotale, mort encéphalique, ah... enfin, mort totale ! Ca désoriente complètement l'opinion." [Yasser Arafat : homme d'Etat palestinien, décédé le 11 novembre 2004 à Clamart en France]. "Et pendant toute cette période, pas un greffon n'a été prélevé, ce qui montre bien l'extrême susceptibilité du prélèvement d'organes au moindre problème qui apparaît dans les médias ou dans la société. La seule réponse à l'insuffisance cardiaque, c'est ce qu'on appelle le ` Mechanical circulatory support `. C'est une forme d'assistance par une pompe. On a des quantités de possibilité pour assister un coeur défaillant. Et actuellement, les chirurgiens ont totalement échoué à faire comprendre aux cardiologues et à la population que c'était LA solution pour l'insuffisance cardiaque. Les choses bougent depuis quelques mois."

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