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"Maruta 454"

Grâce aux avocats canadiens activistes des droits de l'homme, qui ont publié en novembre 2009 un livre intitulé "Bloody Harvest" ("prélèvements sanglants"), David Kilgour et David Matas, on connaît le trafic d'organes (à des fins de greffes pour de riches étrangers) qui a eu lieu, essentiellement autour de 2007, en Chine : avec la complicité de l'armée chinoise, des condamnés à mort chinois et autres prisonniers politiques étaient exécutés pour leurs organes vitaux. Récemment, depuis 2009, la Chine a officiellement reconnu ce "problème" (cette tragédie) et le ministre de la Santé pilote désormais un ambitieux projet, visant à établir un système de don d'organes, anonyme, volontaire et gratuit, à travers le pays, afin de lutter contre ce trafic. On connaît bien cette animosité entre la Chine et le Japon, pour raisons historiques et économiques, qui dure depuis plus d'un siècle. Non seulement il y a des raisons historiques, comme je disais (voir le sombre épisode du Massacre de Nankin durant la Seconde Guerre mondiale, sorte d'Oradour sur Glane puissance 10 perpétré par les Japonais en Chine), mais, pire encore, il y a cette non reconnaissance de ce massacre ou crime contre l'humanité, sorte de Shoah des Chinois et non des Juifs en l'occurence, qui est le fait d'un important courant révisionniste au Japon, auquel adhère l'Empereur en personne - même si l'actuel le fait plus discrètement que le précédent. Imaginez la chancelière allemande Angela Merkel s'inclinant à la mémoire des S.S. et autres commandants des camps Nazis de la Seconde Guerre mondiale, l'événement étant retransmis en direct par toutes les chaînes de TV ... Certes certains écrivains japonais et autres personnages publics ou politiques du Japon sont scandalisés par cette attitude de leur gouvernement et ont officiellement reconnu ce Massacre de Nankin, demandant pardon, mais les faits sont là : à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et par la suite, la Chine et le Japon n'ont pas pu se mettre d'accord sur leur histoire et ne le peuvent toujours pas, contrairement à ce qu'il s'est passé pour les puissances européenne, américaine et russe au sortir de la Seconde Guerre mondiale, même si la Shoah a mis du temps à être connue et reconnue. Le procès de Nuremberg fut intenté contre 24 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. Il se tint à Nuremberg du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. L'équivalent du procès de Nuremberg au Japon : les procès de Tokyo, pour juger les criminels de guerre du régime showa (ne pas confondre avec la Shoah !) furent créés d'après la conférence de Potsdam le 19 janvier 1946. Basés sur les mêmes principes que Nuremberg, onze juges, représentant les pays alliés contre le Japon (États-Unis, URSS, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Chine, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Inde, et Philippines) inculperont les chefs japonais de crimes contre la paix, crimes de guerre, et de crimes contre l'humanité. Autrement dit : on imagine mal Angela Merkel imputer toute la responsabilité de la Shoah aux Polonais sous prétexte que bien des camps d'extermination des Juifs étaient situés en Pologne et non en Allemagne, et/ou tenir des discours "révisionnistes" niant la réalité de la Shoah ... Européens, Américains et Russes partagent un héritage historique commun, dans les grandes lignes, puisque les faits et les responsabilités concernant la Seconde Guerre mondiale sont reconnus par tous. Imaginez que ces pays, aujourd'hui encore, s'accusent mutuellement de massacres datant de la Seconde guerre, pour lesquels il n'y aurait pas de responsable officiel ... C'est précisément la situation en Chine et au Japon. Dans ce contexte, une BD a vu le jour : MARUTA 454. Elle relate des faits réels, méconnus en Europe mais non en Chine :
Dans les années 30, des expériences scientifiques ont été menées (à des fins d'expérimentation d'armes bactériologiques ou biologiques) par des médecins et chirurgiens japonais sur des prisonniers (cobayes humains) chinois, avec la complicité du gouvernement américain, assurant aux scientifiques japonais menant ces expérimentations 100 pour 100 nazies l'immunité pénale, à condition que lesdits scientifiques japonais communiquent aux Américains les résultats de ces expériences, qui auraient fait quelque 20.000 victimes chinoises.
Par la suite, ces scientifiques japonais auraient occupé des postes à responsabilité dans d'importants laboratoires pharmaceutiques. Grâce au gouvernement américain, ces scientifiques japonais criminels auraient ainsi échappé aux poursuites et au jugement (condamnation) lors des procès de Tokyo, l'équivalent pour le Japon, comme nous l'avons dit, du procès de Nuremberg. Si ces sombres pages d'histoire sont bien connues des Chinois, peu savent pourtant qu'une douzaine de "cobayes humains" chinois ont pu s'échapper à l'époque, apportant leur précieux témoignage sur les atrocités perpétrées par ces scientifiques japonais. C'est donc l'odyssée de ces rescapés que raconte la BD, inspirée de ces faits réels :
"Lorsque dans les années 30, la Mandchourie était sous occupation japonaise, certaines rafles visaient à alimenter en cobayes de sordides camps d’expérimentation. Le développement d’armes bactériologiques était en effet une ambition de la machine de guerre de l’empire du soleil levant, et les Chinois des victimes toutes trouvées pour tester leurs inventions ainsi que d’autres tortures en tous genres ...
Aucun prisonnier n’aurait dû ressortir vivant de ce type de camps, afin que soient gardés secrets les drames qui s’y jouaient, mais c’était sans compter sur une douzaine d’entre eux qui réussirent à s’échapper. Ziyang Wang, cobaye n°454, était de ceux-là ; cette bande dessinée a été réalisée sur la base de son témoignage et de celui d’une personne qui l’a aidé après qu’il a fui le camp où il était promis à la mort..." (Source)
Maruta 454 est un manhua (équivalent chinois du Manga japonais) paru le 01/10/2010, écrit par l’auteur québécois Paul-Yanic Laquerre et dessiné par les artistes chinois Pastor et Song Yang. Il est édité en France par Xiao Pan et est inédit en Chine. (Source)

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