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Pays-Bas : "The Big Donor Show" était un canular

"L'émission The Big Donor Show diffusée vendredi dernier sur la chaîne publique Nederland 3 (BNN) était un canular.
'Le Grand spectacle du donneur' mettait en scène Lisa, 37 ans, atteinte d'une tumeur au cerveau, et trois malades en attente d'une greffe de rein. Vincent, 19 ans, Charlotte, 29 ans et Ester-Claire, 36 ans souffraient tous les trois d'insuffisance rénale.
Dix minutes avant la fin de l'émission, le présentateur a révélé la supercherie : Lisa s'appelle en réalité Léonce et est une actrice en bonne santé. En revanche, les trois candidats entre lesquels elle devait choisir le receveur de son rein, étaient bien réels. Ils avaient accepté de jouer le jeu pour souligner l'importance du don d'organes dans un pays où le nombre de donneurs potentiels a chuté de moitié en quelques années.
Laurent Drillich, le directeur de BNN a assuré n'avoir 'jamais pensé' qu'il y aurait un tel émoi international. L'émission avait été condamnée par l'Union européenne et la ministre allemande de la Santé a dénoncé une 'idée macabre, vraiment méprisante pour la dignité des malades'.
Avant l'émission le Premier ministre néerlandais s'inquiétait des 'conséquences négatives' du Big Donnor Show pour 'l'image internationale' des Pays-Bas. Une fois la supercherie dévoilée, le ministre de l'Education et de la Culture s'est quant à lui enthousiasmé pour un 'coup fantastique', envisageant même de devenir un donneur d'organe."
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Le Figaro 04/06/07 - Le Monde (Jean-Pierre Stroobants) 04/06/07 - Libération (Sabine Cessou) 02/06/07 - La Croix (Frederic Jordaan) 04/06/07

1 commentaire:

Ethics, Health and Death 2.0 a dit…

Rappelons qu'en France, un prélèvement d'organes sur un patient pour lequel on décide d'un "arrêt de la réanimation" (catégorie III de Maastricht)", n'est pas autorisé, contrairement à ce qui se passe aux Pays-Bas, au Canada et aux USA. En France, le rapport de l'Académie de Médecine de mars 2007, concernant les prélèvements d'organes sur patients à "coeur arrêté", a résolu de supprimer cette classe de donneurs potentiels, pour des raisons d'éthique. Mais aux USA et au Canada, ainsi qu'aux Pays-Bas, la classe III de cette classification de Maastricht fournit des donneurs d'organes "à coeur arrêté". Cela pose un problème d'éthique (et fait donc l'objet de nombreux débats d'éthique dans ces trois pays) car les patients de cette classe III sont des patients pour lesquels une décision d'arrêt de la réanimation a été prise, pour des raisons thérapeutiques (pour éviter l'acharnement thérapeutique en particulier). Dans ce cas, il n'est pas question de mort encéphalique. Il est question de reconnaître que le pronostic vital n'est pas bon, pour un patient donné. Puis, une fois la décision d'arrêt de la réanimation prise et mise en application, après un temps d'attente donné (souvent très bref : entre deux et cinq minutes), les organes de ce patient sont prélevés (son accord ou celui d'un proche ayant été obtenu au préalable). Ceci ne peut pas se faire en France. Le constat de décès sur le plan de l'éthique pose problème pour les donneurs de la classe III de Maastricht : il n'est pas possible de prédire le moment exact de leur mort (quand exactement le coeur va-t-il s'arrêter ? Quand le cerveau va-t-il être détruit ?). Le prélèvement de leurs organes, cependant, doit suivre de très près l'arrêt de la réanimation, sans quoi les greffons prélevés sur ces patients ne pourraient pas être greffés avec succès sur les receveurs d'organes...