Rome - "'L’Osservatore Romano' met en doute le concept de mort cérébrale.
Nouveaux problèmes posés par le prélèvement d'organes :
Rome, 3 septembre 2008 - "Dans un article paru dans L’Osservatore Romano, le 2 septembre, l’éditorialiste a affirmé que 'de nouvelles recherches' mettaient aujourd’hui 'en doute le fait que la mort du cerveau provoque la désintégration du corps'.
Cet article a été écrit à l’occasion du 40e anniversaire du 'rapport de Harvard' qui a donné une nouvelle définition de la mort se fondant non plus sur l’arrêt du coeur mais sur celui du cerveau. L'auteur a mis en avant les 'nouveaux problèmes' que cela pose à l’Eglise catholique, notamment concernant 'l’acceptation du prélèvement d’organes sur des patients morts cérébralement'.Interrogé par les agences de presse italiennes, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, a immédiatement affirmé que cet article n’était 'ni un acte magistériel, ni un document d’un organisme pontifical'. 'Les réflexions publiées (…) dans L’Osservatore Romano (…) sont attribuées à l’auteur du texte (Lucetta Scaraffia, ndlr) et n’engagent pas le Saint-Siège'. Historienne et journaliste italienne, professeur d’histoire contemporaine à l’université romaine de La Sapienza, Lucetta Scaraffia est cependant régulièrement invitée à s’exprimer dans les colonnes de L’Osservatore Romano. Cet article de L’Osservatore Romano explique ainsi que le 'rapport de Harvard', paru en 1968, a changé 'la définition de la mort, se fondant non plus sur l’arrêt cardiaque mais sur un encéphalogramme plat : dès lors, l’organe qui indique la mort n’est plus seulement le cœur mais le cerveau'. 'Il s’agit d’un changement radical de la conception de la mort - qui a résolu le problème du débranchement de la respiration artificielle, mais qui a surtout rendu possible les transplantations d’organes'."
Quelles conditions pour la transplantation d'organes ?
"Pour le quotidien du Saint-Siège, 'l’Eglise catholique aussi, consentant aux transplantations d’organes, accepte implicitement cette définition de la mort', même si elle le fait 'avec beaucoup de réserves'. 'Aujourd’hui, de nouvelles recherches (…) mettent justement en doute le fait que la mort du cerveau provoque la désintégration du corps', affirme encore L’Osservatore Romano. 'Ces considérations ouvrent bien sûr de nouveaux problèmes pour l’Eglise catholique, dont l’acceptation du prélèvement des organes de patients morts cérébralement, dans le cadre d’une défense de la vie humaine intégrale et absolue, tient seulement sur la certitude scientifique présumée que ceux-ci sont effectivement des cadavres'. 'Mais la mise en doute des critères de Harvard ouvrent d’autres problèmes bioéthiques pour les catholiques : l’idée que la personne humaine cesse d’exister quand le cerveau ne fonctionne plus, alors que son organisme, grâce à la respiration artificielle, est maintenu en vie, comporte une identification de la personne avec ses seules activités cérébrales, et cela entre en contradiction avec le concept de personnes selon la doctrine catholique, et donc avec les directives de l’Eglise vis-à-vis des cas de coma persistant', ajoute le quotidien du Saint-Siège. Pour L’Osservatore Romano, le 40e anniversaire de la nouvelle définition de la mort cérébrale semble donc rouvrir la discussion, d’un point de vue scientifique mais aussi au sein de l’Eglise catholique."
Concept de mort cérébrale, 'un débat important'
"Gian Maria Vian, directeur du quotidien du Saint-Siège a affirmé avoir 'ouvert un débat important' avec la réflexion sur le concept de mort cérébrale. Interrogé le 3 septembre par l’agence de presse italienne AdnKronos, il a souligné que ce n’était pas 'la première fois'. 'Nous sommes en train de le faire dans des domaines différents : art sacré, liturgie, musique, littérature, politique internationale'. 'Le journal a 147 ans d’histoire, et cela a toujours été son rôle de participer au débat culturel', a-t-il ajouté. Par ailleurs, 'la lettre qui m’a été adressée par le pape le 27 octobre dernier disait justement cela. Il parlait du rôle public de L’Osservatore Romano et de sa contribution au débat culturel'."
Source :
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