TOURS - Fécondation in vitro - le CHU de Tours privilégie le transfert"L'épisode récent d'une Américaine ayant donné naissance à des octuplés a provoqué un débat sur les grossesses multiples survenues après une fécondation in vitro (FIV). A cette occasion le CHU de Tours présente la stratégie de transfert embryonnaire unique qu'il a adoptée depuis le début des années 2000 et les bons résultats de l'équipe de son centre de FIV.
d'un embryon unique
Alors que la moyenne nationale se situe autour de 2 embryons transférés*, le centre de fécondation in vitro (FIV) de Tours transfère en moyenne 1,4 embryon. Un choix qui n'empêche pas le service d'afficher un taux moyen de grossesses cliniques par ponction supérieur au score national 29 pour cent à Tours contre 25 pour cent en France. Cette orientation limite de fait le taux de grossesses multiples tourangelles à 12 pour cent contre 20 pour cent au niveau national.
Le centre FIV de Tours limite ainsi les risques qui peuvent peser sur la santé de la mère et de l'enfant. En effet une grossesse multiple expose d'une part la mère à des risques morbides au cours de sa grossesse (fréquence accrue de certaines pathologies et des temps d'hospitalisation) et d'autre part les enfants à naître à des séquelles plus ou moins importants liés à la prématurité. Or cette réalité est occultée par de nombreux couples infertiles pris en charge en FIV qui ne retiennent que le côté positif d'une grossesse multiple (comprenant des jumeaux voire des triplés) : réalisation du projet parental en une seule tentative évitant de réitérer des traitements relativement pénibles, 'image d'Epinal' de bambins de même âge gambadant autour d'eux. Les équipes de FIV doivent donc trouver un compromis face à un couple impatient de réaliser son projet parental : être suffisamment efficace pour permettre le début d'une grossesse tout en évitant une grossesse multiple. La difficulté à identifier les embryons ayant le meilleur potentiel à s'implanter incite souvent les centres à transférer tôt dans la prise en charge, 2 embryons en moyenne (Agence de la biomédecine 2007) pour atteindre l'objectif principal (la grossesse) qu'elle soit unique ou multiple. Depuis de nombreuses années, les pays du nord de l'Europe proposent de transférer un seul embryon au moins pour la première tentative de FIV. La tendance s'amorce en France mais sa mise en place est plus lente car le risque de voir chuter les résultats du centre tempère cette ardeur ; seuls des couples de 'bon pronostic' voient cette stratégie leur être éventuellement proposée.
Le centre de FIV du CHRU de Tours s'est inscrit progressivement mais durablement dans cette démarche dès le début des années 2000. Depuis 2 ans, le centre réalise majoritairement des transferts embryonnaires uniques (55 pour cent) tout en maintenant un taux de grossesse au dessus de la moyenne nationale (CHRU de Tours : taux moyen de 29 pour cent de grossesse par ponction en 2007-2008). Cette démarche est l'aboutissement de plusieurs années de maîtrise de la culture in vitro qui permet le développement embryonnaire jusqu'à un stade appelé 'blastocyste' qui se situe juste avant l'implantation dans l'utérus. Ainsi cette culture prolongée permet à l'équipe biologique de mieux sélectionner l'embryon avec les meilleures chances d'implantation. Cette volonté, clairement exprimée par le centre de FIV du CHRU de Tours d'exposer le moins possible les couples aux aléas d'une grossesse multiple tout en maintenant leurs chances de succès doit contribuer à aider les couples à réaliser leur projet parental dans les meilleures conditions de sécurité et d'épanouissement.
Au-delà de l'activité de Fécondation In Vitro, le centre d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation) du CHRU de Tours réalise pour l'ouest de la France une activité d'accueil d'embryon (destinée à certains couples pour lesquels la prise en charge habituelle n'a pas pu permettre la réalisation de leur projet parental).
Enfin l'activité CECOS (Centre d'Etude et de Conservation des OEufs et du Sperme) du centre permet l'auto-conservation de gamètes (spermatozoïdes ou tissu ovarien) pour des hommes et des femmes avant mise en route de traitement stérilisant afin de préserver leur fertilité future."
*source : rapport annuel de l'Agence de biomédecine 2007
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Source :
Newsletter - Réseau CHU
Newsletter N°459 - 10/03/2009
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