"Dans son ABC de la bioéthique, le journal La Croix aborde aujourd'hui la question des greffes d'organes et de tissus. Pour la plupart des acteurs du dossier, la loi actuelle paraît satisfaisante. Pourtant, trois questions devraient être débattues : la nature du consentement (présumé ou explicite) du donneur d'organes, le développement des prélèvements sur cœur arrêté et les dons effectués par les personnes vivantes."
"Les lois de bioéthique de 1994 et de 2004 réaffirment le principe de l'inviolabilité et la non patrimonialité du corps humain. Elles garantissent aussi la gratuité et l'anonymat du don. Cet anonymat ne concerne pas les dons d'organes faits par des personnes vivantes. Ce type de don est aujourd'hui très encadré.
Les parlementaires devraient débattre de l'opportunité de remplacer le consentement présumé par un consentement explicite. Aujourd'hui, il existe un registre national du refus sur lequel peut s'inscrire toute personne qui ne souhaite pas que l'on prélève ses organes à son décès. Les personnes qui n'y figurent pas sont présumées consentantes au don. Dans la pratique les médecins demandent toujours à la famille quelle était la position du défunt et leur demandent aussi leur avis. La plupart du temps, la famille s'oppose au prélèvement. A partir de ce constat, certains estiment que la France devrait adopter un régime de consentement explicite avec la mise en place d'un registre du 'oui'.
Autre question à débattre : celles des prélèvements sur cœur arrêté, c'est à dire sur des personnes décédées d'un arrêt cardiaque. Cette technique est autorisée en France depuis 2005 pour augmenter le nombre de greffons. Elle reste toutefois délicate à mettre en place. En effet, dans ce cas, il ne doit pas s'écouler plus de deux ou trois heures entre le constat du décès et le prélèvement. Par ailleurs, grâce à la technique de 'ressuscitation', il est parfois possible de faire revenir des patients à la vie après un arrêt cardiaque prolongé. En agissant vite, on peut être amené à se demander si l'on ne prélève pas des organes sur un patient qu'il aurait été possible de réanimer.
Enfin, les parlementaires devraient débattre sur l'opportunité d'élargir le cercle des donneurs vivants à l'ensemble de la famille, voire à des proches sans lien génétique avec le receveur."
Source :
http://www.genethique.org
La Croix (Pierre Bienvault - Anne-Bénédicte Hoffner et Martine de Sauto) 26/03/09
2 commentaires:
Il m'arrive de zapper la nuit et tomber sur la chaine parlementaires sur ces débats de "bioéthique" ..
très intéressant... même à 3 h du matin !
mais ... jamais je ne les ai entendu parler du CONSENTEMENT PRESUME ou EXPLICITE !
vraiment, "ils" devraient en débattre un de ces jours ? !!
p.s. - j'ai lu pour la "non-patrimonialité du corps", mais je ne comprends pas bien ....
notre corps ne fait pas partie de notre "patrimoine", ne nous appartient donc pas ? ...!
les Droits de l'Homme : respect du corps même mort ...inviolabilité etc... ?
de quoi parle-t-on avec ce terme "patrimonialité" ?
ont-"ils" plus d'égards pour notre voiture ou notre maison que pour notre corps ?
par ailleurs, j'aimerais mettre votre "carte de visite" dans une colonne sur mon blog , et inviter les gens à ... réfléchir sur le matraquage et la désinformation voulue sur les media , surtout cette année ! pfff ...
j'aimerais faire "un condensé" des "questionnements" et renvois-liens sur votre blog ;
mais ... je prends mon temps (mon blog n'a rien de médical ...et bien justement !! ) -
si vous voulez, vous pouvez me contacter en perso.
merci.
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