Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Nouveau site web d'information sur les transplantations en Belgique !

Le site Beldonor a été créé tout récemment. Son but est d'informer sur les transplantations, il s'adresse à la fois au grand public et aux professionnels des transplantations en Belgique.
Son édito de mai 2005 fait le point sur la situation des transplantations au Viet-Nam (lire plus bas).

"La loi belge exige que le diagnostic de mort cérébrale soit posé par trois médecins tout à fait indépendants des équipes de prélèvement et de transplantation et qu’ils se fondent sur l’état le plus récent de la science pour constater le décès.
Les médecins vont maintenir en vie artificielle les organes autres que le cerveau grâce à certains appareillages :

la respiration est maintenue et la cage thoracique se soulève grâce à un respirateur
la tension artérielle et le rythme cardiaque sont maintenus par des médicaments et des perfusions
le teint est rose
la température est maintenue à 37°, le corps est chaud.
Cet aspect du mort est encore à l’heure actuelle peu habituel pour la plupart des familles. L’équipe médicale leur parle de décès alors que l’aspect est similaire à celui d’un vivant."




Don d’organes
Espace « Les professionnels de la santé »

DETECTION DES DONNEURS
"2 à 3 % des personnes décédées dans un hôpital et 10 à 14% des personnes décédées dans un service de réanimation développent une mort cérébrale.
Environ 20% de ces donneurs détectés présentent une contre-indication médicale au prélèvement.
D’après ces données, le nombre de donneurs effectifs pourrait atteindre 40 par million d’habitants.
Tous les professionnels de la santé peuvent contribuer à identifier les donneurs potentiels.

La coordination de transplantation
Un prélèvement d’organes nécessite une organisation parfaite et souvent difficile qui doit être confiée à des professionnels.

Dès qu’un donneur est identifié, le médecin informe le coordinateur de transplantation. Celui-ci consulte en premier lieu le Registre National afin de vérifier qu’aucune opposition au prélèvement d’organe n’y a été consignée. En l’absence d’opposition au registre, le coordinateur s’assure qu’aucune opposition n’a été exprimée oralement auprès de la famille au 1er degré (époux, enfants, conjoint vivant sous le même toit). La volonté du donneur est scrupuleusement respectée.

Le diagnostic de mort cérébrale est daté et signé par trois médecins différents n’appartenant pas aux équipes de prélèvement ni de transplantation et doit figurer obligatoirement dans le dossier médical qui sera conservé pendant 10 ans pour contrôle éventuel.

Le coordinateur prend connaissance du dossier complet (antécédents, résultats sanguins, résultats d’examens techniques, traitement en cours, paramètres vitaux et physiques...) et constitue un dossier « donneur ». Une fois le dossier « donneur » établi, le coordinateur de transplantation entre en contact avec Eurotransplant.

Ce travail est réalisé en collaboration étroite avec les médecins et les équipes infirmières de l’unité où se trouve le donneur.

L’organisation logistique des différentes transplantations est conditionnée par l’organisation des prélèvements d’organes.

Le coordinateur de transplantation assure la coordination des temps de prélèvements en fonction des organes prélevés, des horaires et parfois, de l’instabilité hémodynamique du donneur.
Le coordinateur participe aux prélèvements et accueille les équipes extérieures. Il constitue le trait d’union entre les équipes de prélèvement et les équipes de transplantation.

Par l’intermédiaire du coordinateur, les chirurgiens prenant en charge les transplantations sont informés de l’évolution du prélèvement, de l’aspect macroscopique des organes, des différents temps chirurgicaux comme l’heure de clampage de l’aorte.

A la fin du prélèvement, le chirurgien établit un rapport détaillé mentionnant notamment l’anatomie des greffons et rédigé à l’intention des équipes chirurgicales qui effectueront la transplantation.

Après le prélèvement des organes, les équipes de prélèvement de tissus (os, peau, cornée…) procèdent aux différents prélèvements de tissus.

Dès que le typage HLA du donneur est connu, il est transmis à Eurotransplant par le coordinateur.

C’est au coordinateur que revient la responsabilité de la conservation des organes prélevés et de leur expédition vers les centres de transplantation.

Les prélèvements et transplantations d’organes ne seraient pas possibles sans la compétence et le dévouement des médecins réanimateurs, des anesthésistes, des équipes infirmières, des chirurgiens, des équipes des différents laboratoires.

Prise en charge médicale du donneur

Les critères d’acceptation
Tout est mis en œuvre pour que tous les organes prélevés chez un donneur soient d’une qualité optimale et ne présentent pas de risques inacceptables pour le receveur.
L’évaluation du donneur doit comprendre un entretien avec la famille, un contact avec le médecin traitant, l’examen du dossier médical, l’évaluation de ses antécédents médicaux et comportementaux, un examen physique complet, les tests de laboratoire et éventuellement une autopsie après le prélèvement.
Les contre-indications au prélèvement sont les suivantes :

Contre-indications générales :
Maladies transmissibles (VIH, SIDA déclaré ou séropositivité, néoplasie maligne active quelque soit sa localisation, à l’exception de certaines tumeurs primitives et non métastatiques du système nerveux central, d’épithéliomas cutanés basocellulaires et du cancer du col de l’utérus in situ).
Graves infections systémiques non traitées ou d’origine inconnue - risque lié au prion : donneurs traités avec des extraits dérivés de l’hypophyse humaine (hormone de croissance, …), antécédents familiaux de maladies de Creutzfeld-Jakob ou d’encéphalopathie spongiforme transmissible analogue, ou donneurs ayant reçu une greffe de dure-mère humaine
Hépatite virale : il est cependant possible de faire appel à des donneurs antigène HBs positif pour des receveurs antigène HBs positif et à des donneurs hépatite C positif pour des receveurs hépatite C positif.
Critères spécifiques actuels
Compte tenu de la pénurie d’organes, la plupart des contre-indications ne doivent pas être considérées d’emblée comme absolues mais plutôt comme relatives en tenant compte notamment du degré d’urgence de la transplantation.

Cœur
- antécédents de maladies cardiaques, d’hypertension artérielle, de diabète sucré, de consommation d’alcool et tabac, d’artériosclérose, d’hyperlipidémie, de traumatismes thoraciques après évaluation, de la durée du temps passé dans l’unité de soins, de l’arrêt cardiaque et de la mesure de la surface corporelle
- une échographie permet d’évaluer la contractilité, la fraction d’éjection
- une radiographie du thorax et une angiographie coronarienne peuvent être nécessaires.
Poumons
- antécédents de pneumopathies, de consommation tabagique, d’infection pulmonaire existante, d’inhalation, de sécrétion purulente, de traumatisme thoracique et de chirurgie thoracique
- la fonction pulmonaire doit être évaluée (pO2 > 300 pour une FiO2 à 100%)
une radiographie du thorax est indispensable. Elle peut être associée à une bronchoscopie et une tomodensitométrie thoracique.
Foies
- antécédents de maladies virales, d’alcoolisme, de stéatose, de chirurgie hépatique, d’infection abdominale non contrôlée, d’intoxication altérant la fonction hépatique et de traumatisme du foie
- une échographie du foie peut être nécessaire.
Reins
- pas de limite d’âge
- l’hypertension chronique, le diabète sucré, l’albuminurie et les néphropathies doivent être prises en considération
- la fonction rénale doit également être évaluée sur la base de la diurèse, du taux actuel et antérieur de la créatinine sérique, de la clearance à la créatinine, de l’urée, de la protéinurie, du sédiment urinaire, de l’échographie des reins et des voies urinaires.
- en cas de dysfonction rénale chronique, une biopsie peut être pratiquée afin de déterminer la nature de la maladie sous-jacente.
Pancréas
- antécédents de maladies pancréatiques, d’alcoolisme, de diabète sucré, d’infection abdominale existante, de traumatisme abdominal
- une échographie pancréatique ou une IRM sont rarement demandées.
Intestins
- Absence d’obésité du foie
- Les critères sont les mêmes que pour le foie. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de ligne directrice bien établie parce que la transplantation des intestins en est encore à ses débuts."


Parlons-en ! :
** Pour accéder au matériel didatctique de la transplantation, cliquer ici.

** Testez vos connaissances !

L'édito de la Présidente :
Les transplantations au Viet-Nam : :

Cet édito de mai 2005 fait un point sur la situation au Viet-Nam, où tout reste encore à mettre en place, enfin, tout ou presque. Ce qui permet au grand public de mieux appréhender quelles sont les mentalités et les pratiques à mettre en place pour que les transplantations passent dans les moeurs. C'est particulièrement intéressant quand on se dit : on a dû faire pareil en France, on a dû en passer par là aussi ! On voit alors que cela n'a rien d'évident...


"Avril 2005 au Viet Nam
Le printemps est la saison du renouveau par excellence. Il nous apporte à tous l’envie de créer, d’aller plus loin… d’aider les autres à créer. Ce mois-ci, deux sujets seront à l’ordre du jour : le Viet Nam et son projet de transplantation d’organes et de tissus de cadavres.
Le deuxième sujet est belge et est lié à l’information du don d’organes et de tissus dans notre pays.

Et bien voilà, l’OMIDOT, Organisation Mondiale pour l’Information du Don d’Organes et de Tissus, dont l’ABDOT/BVBOW fait partie, s’est inscrite dans cette ligne de conduite, aider d’autres pays à sauver de nombreuses vies par la transplantation.
C’est plus particulièrement au Viet Nam que notre action s’est portée, ce pays étant très "demandeur". Depuis avril 2001 (voir lien OMIDOT au Viet Nam) l’OMIDOT la sensibilisation à la problématique du Don d’Organes et de Tissus à commencé dans les Hôpitaux Gouvernementaux. Il était en effet très important de motiver en premier lieu le personnel tant médical que paramédical.

Ce 29 mars commençait au Viet Nam la 5e période de sensibilisation aux Dons d’Organes et de Tissus allait m’emmener de Hanoï à Ho Chi Minh City, en passant par Hué "la jolie",…
Depuis 1992, environ 150 reins "Donneurs vivants apparentés (DVA)" ont été transplantés au VN. Pour tous ceux qui n’ont pas de DVA à disposition dans la famille, le seul recours est de se rendre à l’étranger et d’y réaliser une greffe rénale avec Donneur vivant non apparenté (DV). Ceci implique des frais énormes pour le patient qui doit payer le voyage, le rein, les frais d’hospitalisation et qui, à son retour, n’a aucune garantie de réussite de sa greffe !
En conclusion seuls, et uniquement les patients fortunés peuvent avoir accès à la transplantation. C’est inadmissible. Le Gouvernement Vietnamien veut mettre un terme à cet horrible trafic. On le comprend et on l’approuve. Une législation est en cours d’élaboration à Hanoï. Elle devrait être votée fin 2005 (voir lien : Projet de loi).

La première difficulté au VN sera de voter une loi compatible avec la culture vietnamienne. En effet, si la religion principale "le Bouddhisme" (les autres religions considèrent aussi que le don d’organes et de tissus est un geste de charité) accepte et encourage le don d’organes, l’aspect culturel reste le problème essentiel : le corps du défunt appartient à "toute la famille"… En cas de prélèvement d’organes "la famille au complet" devra donc donner son accord ! Epineux tout cela ! Cependant la compassion et la générosité naturelle du peuple vietnamien surmonteront cette difficulté. Les médias prennent déjà le relais et je suis persuadée qu’elles trouveront les mots pertinents pour guider la population. Leur collaboration est acquise d’emblée.

De mon côté, lors de chaque séjour au VN , je me suis efforcée de comprendre l’esprit, la culture et les religions vietnamiennes en fréquentant des gens de tout milieu. C’est par le biais des religions et des croyances (le culte des Ancêtres) qu’il faudra parvenir à une acceptation des prélèvements d’organes… Les moines et nonnes bouddhistes ainsi que les prêtres catholiques nous y aideront.

Suite aux nombreux accidents de circulation des grandes villes du VN on signale +/- 5 à 10 patients en état de mort cérébrale par jour et par Hôpital. A Ho Chi Minh City, pour 8.000.000 d’habitants, il y a 2.000.000 d’accidents dus au trafic routier. 150 à 200 personnes sont hospitalisées, par jour, pour traumatismes graves. 2 à 3 % de ceux-ci meurent au premier jour d’hospitalisation et, parmi ceux-ci, il y a des Donneurs d’Organes potentiels.


Ce séjour (en mars/avril 2005) a été consacré à sensibiliser uniquement le personnel (médecins et infirmiers) de réanimation ; à l’Hôpital BACH MAI de Hanoï, à l’Hôpital Central de Hué (où ils ont déjà réalisé 12 greffes rénales avec DVA) et à l’Hôpital CHO RAY de Ho Chi Minh City ( la 100e greffe rénale du même type y a été réalisée en avril 2005) où des équipes médicales belges se sont déjà rendues plusieurs fois. (cf lien OMIDOT au VN)

Très vite la motivation du personnel de réanimation pour le prélèvement d’organes est acquise, les questions fusent, et de futurs coordinateurs pointent le bout du nez, discrètement, mais comme chez nous, avec enthousiasme.

L’étape suivante, et non des moindres : familiariser les équipes médicales avec le patient en mort encéphalique, "ce mort particulier " !

Reconnaître "la mort cérébrale" et la différencier d’un autre coma d’origine X…
Ensuite en poser le diagnostic, en respectant les critères cliniques ; exigence de tout premier ordre.


Enfin passer au diagnostic de confirmation, par un test objectif (EEG ou autre test), choisi en fonction des possibilités techniques et financières locales.

L’ensemble des soins à apporter aux ORGANES du Donneur est le maillon suivant de cette longue chaîne de solidarité et d’amour. Sur le terrain, actuellement, impossible d’essayer de donner de tels soins à un patient en "mort cérébrale" car il n’y a pas encore de législation sur les prélèvements d’organes.

Toutefois il faut commencer à en parler car "soigner un mort" est tout à fait illogique pour le médecin, pas du tout éduqué à soigner ce nouveau type de patient !!! Tous les jeunes réanimateurs confrontés à un premier Donneur sont soumis aux mêmes doutes et aux mêmes angoisses que partout ailleurs dans le monde !
Il n’est pas facile de changer les mentalités et les habitudes.


Plusieurs séminaires de formation sont organisés pour permettre aux équipes qualifiées des USI (Soins Intensifs) de se familiariser avec les " soins à donner aux organes du donneur". Les mêmes médecins et infirmières se représentent plusieurs fois à ces séminaires, prouvant ainsi de l’intérêt apporté au sujet et de leur volonté à bien faire les choses.
Dans un tout premier temps seule la greffe rénale est au programme de transplantation. D’autres types de greffes suivront. L’évolution se fera progressivement, comme chez nous.
D’autres séminaires de sensibilisation se succèdent où tout ce qui concerne le donneur et sa famille est abordé et discuté…respect du corps du défunt, chagrin des familles, Culte des Ancêtres, religions, et autres croyances.
Ebauche de mise en place de futurs coordinateurs : locaux (USI/ICU) et centraux (hôpitaux). Moins de candidats à ce séminaire, mais deux infirmières reviennent de leur jour de congé pour s’informer ! [...]"


Betty Van haelewijck
Présidente
Mai 2005


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