Le Collège des médecins constate qu'il y a place pour de l'amélioration.
MONTREAL - "Le Collège des médecins du Québec a rendu public son deuxième rapport sur les donneurs potentiels d'organes dans les hôpitaux du Québec lors du Forum sur le don d'organes, organisé par Québec-Transplant cette fin de semaine. L'étude du Collège constate que si on veut atteindre l'objectif fixé de 30 donneurs par million d'habitants, il faudra multiplier les efforts pour identifier tous les donneurs potentiels dans les hôpitaux québécois. Par ailleurs, étant donné la forte demande pour des organes vitaux, le Collège entérine la mise sur pied de projets pilotes de
dons d'organes après arrêt cardiocirculatoire, son groupe de travail en éthique clinique et son comité de transplantation ayant signifié à ce sujet un avis favorable quoique assorti de balises".
Encore des donneurs non identifiés
"Tout comme dans le rapport précécent portant sur les données de l'an 2000, l'examen des dossiers des patients décédés en 2002 a permis au comité de transplantation du Collège de constater qu'en dépit d'un taux d'identification jugé bon (76 pour cent), il y a encore trop de donneurs potentiels qui ne sont pas repérés et identifiés par les équipes médicales ce qui, bien entendu, se répercute sur le nombre de transplantations effectives. Fait plus positif cependant, on note que le consentement des familles au don d'organes est passé de 70 pour cent, en 2000, à 80 pour cent, en 2002.
Le comité constate que l'identification des donneurs potentiels faiblit à mesure qu'augmente l'âge des patients, même s'il est pourtant démontré que l'âge n'est pas un obstacle au don d'organes si l'état de santé général d'une personne était bon avant son décès. Alors que la plupart des donneurs potentiels de moins de 60 ans sont bien identifiés, l'écart se creuse entre les donneurs potentiels et les donneurs identifiés chez les plus âgés. On constate donc que le mythe sur l'âge des donneurs, encore tenace dans l'esprit des gens, l'est aussi chez les médecins.
En 2002, ce sont dans les centres de traumatologie tertiaire qu'on retrouve, à nouveau, le plus grand nombre de donneurs potentiels (30,8 pour 1 000 décès), un fait qui s'explique en regard du type de patients qui y sont dirigés. Les équipes médicales en traumatologie étant plus sensibilisées à l'importance du don d'organes, elles sont aussi celles qui enregistrent le meilleur taux d'identification, avec une moyenne de 88 pour cent du total des donneurs potentiels identifiés. Outre les centres de traumatologie tertiaire, certaines régions affichent d'excellents résultats. Ainsi, dans les régions de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine, de Chaudière-Appalaches et de Lanaudière, 100 pour cent des donneurs ont été identifiés, alors que dans les autres régions, les taux d'identification varient de 45 pour cent à 88 pour cent.
Cette étude a été réalisée par le comité de transplantation du Collège des médecins dans le cadre du mandat de surveillance de l'exercice des médecins du Collège. La démarche comportait l'analyse des dossiers médicaux de 27 943 personnes décédées durant l'année 2002 au Québec. Après compilation et analyse des données, le comité d'inspection professionnelle du Collège a transmis ses résultats à chaque établissement en y joignant des recommandations spécifiques pour aider les médecins à mieux identifier les donneurs potentiels d'organes. Pour consulter le rapport complet :
www.collegedesmedecins.qc.ca/communiques.aspx
D'autres types de donneurs
Malgré une identification jugée bonne et une sensibilisation accrue de la
population au don d'organes, le nombre de donneurs demeure largement
insuffisant pour satisfaire à la demande. C'est pourquoi des équipes médicales
québécoises envisagent de recourir à des donneurs ayant subi un arrêt
cardiocirculatoire afin d'augmenter le nombre de personnes dont la qualité de
vie pourrait être radicalement améliorée grâce à une greffe. Dans ce projet,
on vise les patients pour qui on a convenu d'un arrêt de traitement et dont le
décès est imminent, même s'ils ne sont pas encore en état de mort cérébrale. A la demande de médecins désirant aller de l'avant dans ce projet, le Collège des médecins s'est penché sur les questions d'éthique médicale que peut soulever une telle pratique. S'appuyant sur l'avis émis par son groupe de travail en éthique clinique et par son comité de transplantation, le Collège est favorable à la mise sur pied de projets pilotes de dons d'organes après arrêt cardiocirculatoire.
Le Collège des médecins du Québec est l'ordre professionnel des médecins québécois. Sa mission est de promouvoir une médecine de qualité pour protéger la population et contribuer à l'amélioration de la santé des Québécois".
Source :
Collège des médecins du Québec
© CNW Group - Newswire.ca
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire