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Suisse : nationaliser le don d’organes pénalisera les patients

"Médecine: peut-on collaborer avec Zurich?"


Médecine de pointe
"L’application de la loi sur la transplantation crée des remous. L’organisme d’attribution des organes Swisstransplant met en garde contre les directives trop strictes édictées par Berne. En outre, Zurich refuse toujours de céder certaines greffes aux autres hôpitaux".

"S'il est une loi à prendre avec des pincettes, c'est bien celle qui règle le don d'organes. Quatre ordonnances d'application doivent l'escorter avant qu'elle puisse entrer en vigueur le 1er janvier 2007. Il faut dire qu'elle règle non seulement la transplantation d'organes, de tissus ou de cellules d'origine humaine, mais aussi de provenance animale; elle gère l'attribution des organes destinés à être greffés et les émoluments qui y sont liés".

"La procédure de consultation concernant ces quatre ordonnances vient de se terminer. Quatre-vingts prises de position – et d'opposition – sont parvenues à l'Office fédéral de la santé publique. La contestation la plus étayée émane de Swisstransplant, l'organisme qui gère depuis vingt ans le don d'organes. Le président de son comité médical, le Pr. Jürg Steiger, espère bien faire entendre ses critiques à Berne: 'Tout ne doit pas être codifié dans des ordonnances. Il est préférable de se donner des lignes directrices, qu'on peut modifier au besoin'."

Interview :


"Que reprochez-vous à la nouvelle loi sur la transplantation?
L'attribution des organes sera centralisée, ce qui ne permettra plus aucune souplesse. Lorsqu'un rein ou un cœur sera à disposition, Swisstransplant l'attribuera selon l'ordre d'arrivée des patients sur la liste.

Mais n'est-ce pas normal?
Nous allons perdre un temps précieux, car il faudra passer en revue les candidats l'un après l'autre. L'organe risque de s'abîmer. Actuellement, si un 'bon' receveur se trouve près de l'hôpital où a lieu le prélèvement, on peut lui attribuer l'organe, même s'il n'est pas en tête de liste.

Cela aura-t-il aussi des conséquences sur les dons en provenance de l'étranger ?
C'est peut-être là le plus dommageable pour les patients. Prenons l'exemple d'un rein offert par l'Espagne. Il est proposé par téléphone aux divers organismes nationaux. Le premier qui réagit se voit attribuer l'organe. Or ce sont les centres où sont pratiquées les transplantations qui sont le plus à même de trouver au plus vite le 'bon' receveur. En centralisant l'attribution, nous allons rater le coche.

Et quelle incidence sur l'attribution des organes prélevés en Suisse ?
Il y aura encore moins de dons qu'aujourd'hui, car les centres de transplantation relâcheront la pression sur les donneurs éventuels. Lorsque le personnel sait que la greffe peut être effectuée tout de suite et par la même équipe, cela stimule son zèle à encourager les dons.

Zurich veut garder la haute main sur 'ses' greffes. Les bisbilles qui en découlent nuisent-elles aux patients et à l'image du don d'organes ?
Certainement, encore que je n'aie pas de chiffres étayant cela. Mais il est prouvé que n'avoir dans un pays qu'un ou deux centres de transplantation qui tiennent tout en main nuit à l'excellence, donc aux patients. En refusant de céder quoique ce soit, Zurich fait preuve d'une inqualifiable arrogance.

En quoi cela est-il dommageable aux patients ?
La compétition médicale entre plusieurs centres permet de créer une émulation et de l'innovation. Un exemple : Zurich a bloqué pendant dix ans les greffes de rein en provenance d'un donneur vivant en Suisse juste parce que le grand patron ne voulait pas en entendre parler. Finalement ça s'est fait à Bâle.

En Norvège, où les greffes sont équitablement réparties entre différents hôpitaux, le don d'organes fonctionne très bien. A l'inverse en Finlande, qui ne possède qu'un seul centre, le taux est très bas."


Zurich contre tous les autres

"Le conflit se poursuit entre Zurich et les autres cantons. Les directeurs cantonaux 'accueillent positivement' le récent rapport d'experts fourni par Zurich sur la centralisation des centres de greffes. Pourtant, les divergences restent patentes. La réunion d'hier de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) n'a rien changé.

Pour le gouvernement zurichois, il est exclu de centraliser les greffes en Suisse alémanique ailleurs que chez lui. La CDS continue, elle, à prôner des solutions 'plus différenciées'.

La discussion reprendra à l'automne. Berne et Bâle ont commandé leurs propres études. La loi sur la transplantation oblige à concentrer la pratique des greffes d'organes. La CDS proposait un premier accord qui répartissait le travail entre Zurich, Bâle, Berne, Genève et Lausanne. Zurich l'a refusé.

En Suisse romande, Lausanne et Genève se sont déjà partagé la tâche depuis des années. (abn)"

Source :
Tribune de Genève : le journal interactif
www.tdg.ch
Article de Pascale Zimmermann

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