Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

L’arrêt du cœur n’empêchera plus le prélèvement d’organes

"Le traitement de nombreuses maladies orphelines accorde une place importante à la greffe, qu’il s’agisse par exemple de certaines malformations cardiaques, de la mucoviscidose ou de plusieurs maladies métaboliques où la transplantation hépatique se révèle une alternative prometteuse, voire salutaire. Pour les patients concernés par ce type de maladies, la pénurie de greffon est une situation particulièrement inquiétante. Celle-ci semble pourtant difficilement maîtrisable en France, bien que l’augmentation de l’activité de prélèvement apparaisse remarquable. Les derniers chiffres publiés par l’Agence de biomédecine font en effet état d’une progression de l’activité de transplantation de 38 pour cent au cours des six dernières années, tandis que la France a atteint en 2006 un taux record de 23 prélèvements par million d’habitants."

"Ces efforts restent cependant insuffisants pour répondre au nombre toujours croissant de nouveaux inscrits sur les listes d’attente : ils étaient 4 423 à la fin 2005, ils sont 5 433 aujourd’hui. Ce déséquilibre qui continue à se creuser entre le nombre de greffes et la demande d’organes est cher en vies humaines : l’année dernière 229 personnes sont mortes fautes de greffe.

Pour limiter la pénurie de greffon, de nombreux pays occidentaux et notamment les Etats-Unis ont opté pour une politique plus intensive de transplantation à partir de donneurs vivants. La France semble aujourd’hui séduite par une autre alternative : la reprise des prélèvements d’organes chez des donneurs à cœur arrêté. Progressivement abandonnée en France, cette technique connaît un regain d’intérêt, depuis que les expériences étrangères ont témoigné de son efficacité et de son utilité [Espagne, Grande-Bretagne, ndlr]. Aussi, après la publication en août 2005 d’un décret d’application des lois de bioéthique, l’Agence de biomédecine a préparé un protocole, appliqué expérimentalement à la fin de l’année 2006 par une équipe lyonnaise qui a procédé avec succès à des prélèvements d’organes chez deux donneurs dont les cœurs n’étaient plus battants.

L’approbation définitive du protocole par l’Académie nationale de médecine le 6 mars dernier devrait permettre à neuf équipes chirurgicales (à Angers, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg, Saint Louis, la Pitié-Salpêtrière et au Kremlin-Bicêtre) de se lancer à leur tour dans ce type de prélèvements d’organes. Ces derniers devront être réalisés moins de six heures après le décès du patient et ne pourront pas concerner des malades décédés après une décision d’arrêt de soins. Le choix d’exclure ces patients du champ des donneurs potentiels est une spécificité française. A l’étranger, la majorité des pays ayant recours à cette technique a en effet choisi de ne pas écarter ces malades qui représentent en effet, selon le professeur Alain Tenaillon de l’Agence de biomédecine, l’essentiel des donneurs à cœur arrêté."

Source :
http://www.fondation-groupama.com
Article de Martine Pichet, 15/03/2007


Martine Pichet

Aucun commentaire: