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"Recherche embryonnaire : l’impasse scientifique"

"Au regard des dernières avancées de la recherche sur les cellules souches adultes, Pierre-Oivier Arduin - responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon - démontre, dans Décryptage, comment la France 's’obstine dans l’absurdité scientifique' en soutenant la recherche embryonnaire."

"A l’origine, la loi de bioéthique d’août 2004 interdisait la recherche sur l’embryon, tout en l'autorisant à titre dérogatoire. Le décret du 6 févier 2006 a instauré ce régime dérogatoire, autorisant la recherche sur les embryons dits 'surnuméraires', congelés depuis plus de 5 ans et dépourvus de projet parental. Cette 'dérogation meurtrière' fait de l’application de la loi 'un exercice d’équilibriste aberrant' : comment promouvoir le respect de l’embryon et simultanément autoriser sa destruction ?

De même la loi interdit la création d'embryons pour la recherche mais le décret prévoit qu’un couple peut, au cours d’une AMP (assistance médiale à la procréation), 'consentir dans le même temps par écrit à ce que les embryons qui ne seraient pas susceptibles d’être transférés ou conservés fassent l’objet d’une recherche'. L’article R. 2151-4 permet ainsi de contourner la loi : en demandant 'par avance et a priori aux parents leur consentement à abandonner certains de leurs embryons jugés de faible qualité biologique', 'on n’est plus très loin de l’intention première de créer des embryons in vitro à des fins de recherche, strictement prohibée par le droit français'.

Ces dispositions, qui permettent de 'préparer les esprits à une libéralisation complète de la recherche sur l’embryon', sont, en plus de transgresser l'éthique, un 'non-sens scientifique'.

Aucune publication scientifique ne fait état de la mise au point d’un traitement à base de cellules embryonnaires (notamment parce qu’elles sont d’une grande instabilité chromosomique et cancérigènes).

Tant et si bien que des grands groupes industriels comme L’Oréal ou LVMH investissent dans la recherche sur les cellules souches adultes (cf. Synthèse de presse du 26/11/07). Les responsables politiques aussi s’intéressent de plus en plus à cette recherche porteuse de véritables espoirs thérapeutiques (cf. Synthèse de presse du 23/11/07).

Ian Wilmut, père de la brebis clonée Dolly, vient d’ailleurs d’annoncer publiquement qu’il renonçait au clonage et à la recherche sur les cellules souches embryonnaires pour se consacrer à la production de cellules souches sans embryons (cf. Synthèse de presse du 19/11/07).

Cette déclaration faisait suite à l’annonce de la publication de travaux de deux équipes de chercheurs - l'une japonaise, dirigée par Shinya Yamanaka (de l'université de Tokyo) et l'autre américaine, dirigée par James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) - qui ont réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes (cf. Synthèse de presse du 21/11/07).

Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l'Inserm, avait salué ces travaux, 'véritable révolution scientifique' : 'avec cette technique, on ne peut plus dire : il n'y a pas moyen de faire autrement' (que la recherche sur l'embryon, NDLR).

Ce 'décalage démesuré (…) remet lourdement en cause les décisions d’autorisation de protocoles de recherche par l’Agence de la biomédecine', conclut Pierre-Olivier Arduin. La dépénalisation des recherches sur l’embryon est, selon la loi, soumise à deux conditions : celle 'd’être susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et celle 'de ne pouvoir être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable'.

Dès lors, ne serait-il pas envisageable, au minimum, 'de demander aux ministres de la Recherche et de la Santé ainsi qu’au conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine de suspendre toute nouvelle autorisation de protocole d’expérimentation sur l’embryon humain' ? 'Ne faut-il pas remettre en cause le fonctionnement en vase clos d’une institution sur laquelle la politique n’a guère de prise ?'

'A quand une plainte des associations de malades contre l’Etat pour non application de la loi du 4 août 2004 ?'"

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Décryptage (Pierre-Olivier Arduin) 22/11/07

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