"Une enquête sur une centaine de jeunes doctorants en médecine et droit révèle une volonté d'ouverture chez une minorité en matière d'aide à la procréation.
Quel sera l'avenir de certaines techniques de procréation aujourd'hui décriées en France comme par exemple les mères porteuses ou l'insémination pour les homosexuelles ? L'Académie de médecine s'est associée à l'Institut du droit de la famille et du patrimoine pour réaliser une enquête sur ces questions auprès de jeunes doctorants en droit, en biologie, en sciences humaines, en médecine, ainsi qu'à des élèves sages-femmes. L'objectif était de connaître le point de vue de tous ceux qui représentent l'avenir sur ces problèmes majeurs. Les résultats présentés hier révèlent que les experts de demain expriment une opinion assez conservatrice en matière d'aide à la procréation, même si une minorité manifeste une volonté d'ouverture certaine, plus franche chez les jeunes juristes que chez les futurs professionnels de santé."
"Les résultats qui portent sur une centaine de répondants sont très intéressants. Ils montrent une adhésion aux indications actuelles de l'assistance médicale à la procréation (AMP), comme la fécondation in vitro, l'insémination artificielle ou encore le don d'ovocytes, aujourd'hui exclusivement réservée aux personnes vivant en couple. Cependant, pour 25 pour cent des répondants, l'AMP devrait être accessible aux femmes homosexuelles et un sur six estime que ces techniques pourraient s'appliquer à des femmes vivant seules (ce qui est totalement interdit par la loi bioéthique de 2004). Près de 10 pour cent des répondants s'avèrent cependant opposés à toute assistance médicale à la procréation. 'Il semble que ce sont les étudiants en droit qui se montrent les plus libéraux en la matière et ceux en sciences sociales et éthiques qui sont les plus restrictifs', analyse le professeur Pierre Jouannet (hôpital Cochin, Paris).
Quelle est la position de ces jeunes experts sur le statut de l'embryon ? Une minorité considère le très jeune embryon comme un patient (donc comme une personne) et accorde logiquement la même valeur à un embryon de trois jours, un fœtus de 4 mois et un nouveau-né. La grande majorité pense totalement différemment et ne considère absolument pas l'embryon comme une personne. La création d'un embryon dans un but de recherche, interdite par la loi, n'est pas plébiscitée, mais près d'un tiers des personnes interrogées déclarent ne pas y être opposées. Pour ces dernières, la création d'embryons se justifierait dans le but d'obtenir des cellules souches, mais aussi pour améliorer les traitements contre la stérilité ou encore pour mener des recherches fondamentales.
Contre les mères porteuses
La loi en France interdit la pratique des mères porteuses, ces femmes qui acceptent de porter pendant neuf mois l'embryon conçu in vitro d'une autre femme qui n'a pas d'utérus par exemple. Cette pratique ne rencontre pas l'adhésion de la majorité des enquêtés qui estime qu'il s'agit d'une dérive mercantile de la procréation. Une petite minorité plaide pour cette pratique en France, à condition qu'elle soit encadrée par la loi et limitée à des indications médicales bien précises.
Actuellement en France, les donneurs de sperme ou d'ovocytes restent totalement anonymes. Ni les couples qui en bénéficient, ni les futurs enfants ne connaissent leur identité, malgré un mouvement qui se développe en faveur de la levée de cet anonymat. Dans cette enquête, deux tiers des répondants sont opposés à la levée de l'anonymat du don de gamètes. Cette opposition est très nette chez les élèves sages-femmes et les jeunes médecins. Elle l'est beaucoup moins chez les juristes et les étudiants en sciences sociales.
Au cas où l'anonymat serait levé, une nette majorité pense qu'il reviendrait aux parents de donner l'information, alors qu'un tiers estime que celle-ci devrait être donnée par des organismes institutionnels indépendants."
Article de Martine Perez
http://www.lefigaro.fr
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