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"A corps" et désaccords

Ajout du 09/04/09 : la décision judiciaire est reportée au 21/04. (source)

Procès. La justice examinait hier une plainte pour atteinte à la dignité, à la décence et à l’intégrité des personnes, à propos de l’exposition "Our Body…", actuellement à Paris.

"Les cadavres 'plastinés' de l’exposition 'Our Body, à corps ouverts' étaient hier devant le tribunal de grande instance de Paris. Deux associations, Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine, réclamaient en référé l’interruption de cette manifestation, ouverte depuis le 12 février à Paris et qui présente des dépouilles humaines conservées de manière spectaculaire grâce au procédé d’imprégnation polymérique du à l’anatomiste allemand Gunther von Hagens. Motif de la plainte : cette exhibition de cadavres à des fins commerciales constituerait une atteinte à la dignité, à la décence et à l’intégrité des personnes. En outre, parmi les 17 corps exposés, pourraient se trouver ceux de condamnés à mort chinois, craignent les plaignants."

Eviscérés.

"Depuis que Von Hagens a mis au point son procédé de plastination, les expositions anatomiques qui en ont résulté à travers le monde n’ont cessé de susciter la polémique. En France, c’est l’organisateur de spectacles musicaux Pascal Bernardin qui a produit l’expo avec des dépouilles fournies, assure-t-il, par une fondation de Hongkong. La chose a d’abord été présentée à Lyon l’an dernier, où elle aurait été visitée par 110 000 personnes, puis à Marseille (35 000). A Paris, la Cité des sciences et le musée de l’Homme n’ont pas désiré accueillir la manifestation, suite notamment à un avis défavorable du Comité consultatif national d’éthique. Lequel condamnait en particulier ce 'regard techniciste sur les corps' et un processus industriel 'qui n’est pas sans rappeler le traitement des cadavres dans les camps d’extermination lors de la dernière guerre'. L’exposition a donc échoué dans une salle privée, près de la Madeleine.

Pour les plaignants, Me Richard Sédillot s’est étonné que l’on puisse aujourd’hui 'tirer profit de l’exposition de cadavres dépecés et éviscérés en plein Paris', s’interrogeant par ailleurs sur l’origine de ces 'corps d’hommes jeunes, sans pathologies particulières', alors que la Chine exécute chaque année environ 6 000 personnes, dont les corps ne sont pas toujours rendus à la famille. Il a réclamé l’interruption de l’exposition, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard, et réclamé les documents établissant l’origine des corps et le consentement des personnes concernées."

Référé.

"Pour la défense, Me Jean-Marie Tomasi a souligné que l’exposition avait pour objet de 'désacraliser le corps humain' et que, ce faisant, 'elle pourrait favoriser le don d’organes'. S’est ensuivi un débat technique sur l’article 16 du code civil, qui porte sur le respect du corps humain : s’applique-t-il aussi à celui des défunts ? Auquel cas, le sous-article 16-2 - 'Le juge peut prescrire toutes mesures propres à empêcher ou faire cesser une atteinte illicite au corps humain' - pourrait être invoqué pour interrompre 'Our Body, à corps ouverts'. Le juge des référés Louis-Marie Raingeard de la Bletière s’est donné jusqu’au 9 avril pour y réfléchir. L’exposition doit se tenir jusqu’au 10 mai, avant de migrer pour l’été à Vincennes, au parc floral. Sauf si…"

Source :
http://www.liberation.fr

2 commentaires:

Ethics, Health and Death 2.0 a dit…

http://www.avocats.fr/space/laurent.epailly/content/_BA1D7378-63E3-44C0-931D-5CF8A2B25077

Ethics, Health and Death 2.0 a dit…

En contact avec des représentants de la partie demanderesse qui a assigné en justice les organisateurs de l’expo "our body, à corps ouverts". Apparemment, les corps (du moins : certains corps) proviennent bien de prisonniers chinois, des gens dans la force de l’âge, qui ont parfois été exécutés d’une balle dans la tête, et qui n’étaient en rien consentants pour l’exposition de leur cadavre après leur mort. En Chine, enterrer ses proches morts est un devoir sacré. La partie défenderesse dit que l’expo contribue à désacraliser le corps humain, et donc, à favoriser le don d’organes, or c’est l’année du don d’organes comme Grande cause nationale. Cet argument de la partie défenderesse a été trouvé opportuniste, hypocrite et dogmatique par la partie demanderesse. Et pour le moins choquant, faut-il le souligner.

Demain, jeudi 9 avril, l'avocat de la partie demanderesse ira chercher le jugement (la décision) rendu(e) par le TGI de Paris (Tribunal de Grande Instance), au Palais de justice (4 boulevard du Palais, 75001 Paris), au métro Cité (L.4). Les audiences sont publiques au TGI de Paris, mais il n'y aura pas d'audience demain, donc inutile de se rendre sur place. Bien entendu, la partie demanderesse espère que ce sera à la partie défenderesse de faire appel, et non l'inverse. Il devrait donc y avoir appel à l'issue de la décision rendue par le TGI, qu'elle soit en faveur de l'expo ou qu'elle l'interdise. Un communiqué de presse sera publié à l'issue de la décision du TGI demain.

Contacts pour la partie demanderesse :
Maître Sédillot, avocat de la partie demanderesse : 02 35 15 95 74 / 06 60 80 41 69

Contacts presse :
- Ensemble contre la peine de mort (Cécile Thimoreau, au 06 63 86 14 40), 3 rue Paul Vaillant Couturier, 92320 Châtillon-Montrouge, 01 57 63 03 57 (Métro ligne 13, Châtillon-Montrouge)
- Solidarité Chine (Marie Holzman, au 06 30 80 92 81) : 01 45 85 23 76

On se rappelle l'affaire des transplantations d'organes forcées en Chine : des prisonniers politiques (membres du Falun Gong) ont été abattus pour leurs organes, à des fins de transplantation. Ces organes ont été vendus (aux USA notamment) par le gouvernement Chinois. Cette affaire des transplantations forcées, dénoncée depuis des années par le sénateur Canadien David Kilgour, n'a été reconnue par le gouvernement Chinois qu'en 2008...

On peut sans peine imaginer, dans de telles conditions, que le consentement éclairé obtenu par les 17 propriétaires des corps exposés au Centre Madeleine 12, à Paris, est en fait un consentement du gouvernement chinois à tirer parti (financier) de la vente de ces cadavres, dont le (soi-disant) consentement (soi-diant) éclairé ne signifie pas grand-chose...

Mentionnons aussi le coût élevé de l'expo : 15 Eur. l'entrée (13,50 Eur. tarif réduit).