La France, comme la plupart des pays développés, est confrontée à une importante pénurie d'organes disponibles pour une greffe (greffons). Au début des années 1990, on greffait presque deux fois plus de cœurs qu'aujourd'hui. Le nombre total de personnes inscrites sur les listes d'attente ne cesse d'augmenter (de 4 pour cent en 2006)(1) et, tous types d'organes confondus, le nombre de nouveaux demandeurs (5 433) reste supérieur à celui des greffes réalisées (4 428).
"'En 2006, en France, près de 12 400 personnes ont eu besoin d'une greffe d'organes et 239 patients sont décédés faute de greffon', note l'Agence de la biomédecine. Près de 3 300 personnes étaient en attente d'un rein, 1 300 d'un foie, 455 d'un cœur, 250 de poumons. Pourtant, 'le taux de prélèvement n'a jamais été aussi élevé en France : il atteint pour la première fois 23,2 prélèvements par million d'habitants', poursuit l'Agence.
En pratique, le fait ne pas s'opposer explicitement, de son vivant, à un prélèvement d'organe après sa mort autorise, de facto, ce prélèvement. Les équipes médicales demandent toutefois systématiquement l'accord de la famille – ne serait-ce que pour savoir si le défunt avait exprimé ou non une opinion. Les lois de bioéthique de 1994 ont prévu de faciliter l'expression du refus en créant un registre national automatisé, ce refus pouvant être révoqué à tout moment. Depuis la création de ce registre, 55 000 personnes ont, en France, manifesté leur opposition à toute forme de prélèvement.
La loi a d'autre part autorisé le prélèvement de certains organes (reins, lobes de foie) chez des personnes vivantes, pour des membres de leur famille. Alors que cette forme de 'solidarité biologique' représente près de 40 pour cent des greffes de reins aux Etats-Unis, et dans plusieurs pays d'Europe du nord, sa part n'est que de 9pour cent en France.
Du fait de la pénurie de greffons, on assiste à un inquiétant développement de réseaux internationaux et commerciaux de prélèvements et de transplantations d'organes."
Source :
Le Monde
Jean-Yves Nau
(1) Ndlr. : il semblerait que cette augmentation ait été de 77% entre 2005 et 2006, et non de 4%. Dans le même temps, l'activité des greffes a augmenté de 4%. On comprend le problème de la pénurie.
Voir le lien :
http://ethictransplantation.blogspot.com/2007/11/lactivit-des-transplantations-en.html
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