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cellules souches : le débat éthique dépasse le clivage science-religion

"Parce qu'elles imposaient la destruction d'embryons humains, les recherches sur les cellules souches embryonnaires ont été condamnées par ceux qui y voyaient une forme d'atteinte à la dignité humaine, les responsables de l'Eglise catholique au premier chef. Depuis près d'une décennie, on assiste ainsi à l'affrontement de ceux qui postulent que la vie humaine commence au moment de la fécondation de l'ovocyte par un spermatozoïde et ceux pour qui un embryon obtenu par fécondation in vitro et ayant atteint le stade de blastocyste (au cinquième jour de son développement, avant son implantation dans la muqueuse utérine) ne saurait être considéré comme une personne."

"L'opposition dépasse ici de beaucoup un affrontement entre scientifiques et religieux. On voit des biologistes s'investir exclusivement dans les recherches sur les cellules souches adultes (présentes dans différents tissus de l'organisme ou dans le sang du cordon ombilical) et des catholiques accepter le principe de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

En France, ces questions ont nourri de multiples réflexions, débats et rapports. La loi de bioéthique de 2004 pose ainsi le principe que les recherches sur les lignées de cellules souches embryonnaires humaines sont interdites. Tout en organisant un système temporaire de dérogations permettant de mener ces mêmes recherches. Ces dérogations sont accordées sous l'égide de l'Agence de biomédecine. Une quarantaine d'autorisations ont été délivrées en France à 35 équipes. La situation pourrait radicalement changer avec la révision de la loi prévue en 2009, mais qui devrait patienter jusqu'en 2010.

L'autre grand questionnement éthique est celui de l'usage qui peut ou non être fait des cellules souches adultes contenues dans le sang du cordon ombilical. Grâce aux recherches lancées en France par le professeur Eliane Gluckman (hôpital Saint-Louis, Paris), on sait que le recours à ces cellules permet de guérir certains enfants atteints de graves maladies sanguines. Sur le modèle du système transfusionnel, un réseau international de banques a été mis en place, fondé sur le don de ces cellules. Or on assiste au développement, dans de nombreux pays industriels, de banques privées proposant aux parents d'assurer la conservation de ces cellules qui pourraient, le cas échéant, être utilisées au bénéfice de l'enfant. La France s'oppose, pour l'heure, à l'implantation de telles entreprises sur son sol."

Source :
Le Monde
Article de Jean-Yves Nau

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