Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

L'ingénierie tissulaire, un marché paradoxalement dynamique

"ALCIMED, société de conseil et d'aide à la décision en Sciences de la Vie et Chimie, fait le point sur le marché de l'ingénierie tissulaire et analyse le dynamisme de ce secteur et les attentes des praticiens.Un tissu est un ensemble de cellules identiques ou de même origine, participant à une fonction commune. Les tissus sont aujourd'hui au cour d'un des marchés les plus dynamiques du secteur des biotechnologies :

L'ingénierie tissulaire".


"Historiquement, les principaux tissus greffés sont la cornée, les os, la peau, le cartilage et les valves cardiaques. Or, jusqu'il y a peu, les chirurgiens ne se posaient pas de questions lorsqu'ils recherchaient un tissu en vue d'une greffe : ils contactaient la banque de tissus la plus proche et lui commandaient le tissu recherché. Cependant, les problèmes d'incompatibilité entre le donneur et le receveur, la qualité inégale des tissus reçus et les longs délais dus à la pénurie de certains tissus les ont conduit à rêver à de nouveaux tissus qui pourraient s'affranchir de toutes ces limites. Et ce rêve commence à devenir réalité avec l'essor de l'ingénierie tissulaire. A la lisière de la thérapie cellulaire et de la transplantation d'organes, ce domaine vise à mettre au point des tissus imitant les tissus naturels en modifiant et en assemblant des cellules ou des tissus prélevés chez l'homme. Plusieurs produits sont déjà sur le marché et sont administrés à des patients de plus en plus nombreux.

Un marché de l'ingénierie tissulaire très dynamique mais encore très flou aujourd'hui

Le marché de l'ingénierie tissulaire apparaît très dynamique en termes d'acteurs positionnés, académiques et privés, et de produits en développement et commercialisés. Le marché de la peau, par exemple, avec des premiers produits déjà commercialisés connaît un franc succès : Dermagraft de Smith & Nephew a dégagé un chiffre d'affaire de 10 millions d'euros en 2003, Apligraf de Novartis a été administré à plus de 80 000 patients aux USA et Integra Artificial Skin, développé par Integra Life Sciences et commercialisé par Ethicon (J & J) a déjà permis le traitement de plus de 10 000 patients aux USA depuis 2002.

'Cependant, si ce marché est incontestablement prometteur, il demeure encore très flou aujourd'hui', selon Louis-Marie BACHELOT, responsable de mission, BU Biotechnologie d'ALCIMED. En témoigne le rapport réalisé en octobre 2003 par l'IPTS-JRC intitulé 'Human tissue-engineered products - Today's markets and future prospects' reprenant les estimations de différents cabinets d'étude, comprises entre 4 milliards d'euros (Business Communication Company, 1998) et 400 milliards d'euros (Langer & Vacanti, 1993), à horizon 2007. Or, le marché réel n'a probablement pas dépassé les 60 millions d'euros en 2002 !

Des attentes fortes des praticiens pour les produits issus de l'ingénierie tissulaire

Les praticiens attendent beaucoup des développements de l'ingénierie tissulaire, par exemple dans les domaines de la peau et des valves cardiaques.

Les faibles quantités de peau humaine disponibles limitent, en effet, les indications de la greffe au recouvrement des grands brûlés. Or les praticiens aimeraient accéder à des solutions efficaces leur permettant de greffer des patients brûlés au second degré ou souffrant de plaies chroniques.
Le remplacement des valves cardiaques concerne, quant à lui, certaines malformations congénitales ou la dégénérescence des valves chez les personnes âgées. Aujourd'hui, trois types de valves de remplacement sont utilisées - valves mécaniques, animales ou humaines - mais chacune de ces trois techniques a d'importantes limites comme la prise d'anticoagulants à vie, une durée de vie réduite ou un choix morphologique limité. Au-delà du dépassement de ces limites, les praticiens rêvent également, pour le traitement des enfants, de greffons ayant la capacité de grandir en harmonie avec leur receveur.

Des produits pas toujours en ligne avec les attentes des praticiens. Néanmoins, ces attentes sont loin d'être comblées. En effet, 'le dynamisme apparent du marché est assez paradoxal au vu de l'appréciation de ces produits par les praticiens', souligne Jean-François RAX, consultant, BU Biotechnologie.

Tout d'abord, les peaux issues de l'ingénierie tissulaire actuellement commercialisées ne peuvent être considérées comme de la peau à proprement parler, c'est-à-dire l'association d'un derme, d'un épiderme et d'une jonction entre ces deux tissus. Elles n'ont bien entendu pas les mêmes propriétés et ne peuvent se substituer à la peau humaine. Les produits Apligraf et Dermagraft ne permettent ainsi que de cultiver des kératinocytes allogéniques - cellules de l'épiderme d'un donneur. Le produit Integra Aritificial Skin consiste, quant à lui, en l'association de kératinocytes et d'un pseudo-derme de silicone. Par ailleurs, les prix de ces produits sont très élevés, ce qui limite leur emploi à des usages esthétiques et à la seule réparation des mains, du cou et du visage.

Pour ce qui est des tissus cartilagineux, les chirurgiens restent assez frileux vis-à-vis des produits issus de l'ingénierie tissulaire. Ils leur reprochent leur faible efficacité, la complexité de leur utilisation et l'impossibilité de réparer des défauts de cartilage de taille importante limitant leur usage aux sportifs de haut niveau et au traitement de certains accidents rares. Si la finalité ultime de l'ingénierie du cartilage demeure le traitement de l'arthrose, de nombreux défis techniques restent à relever pour y parvenir.

Un vide réglementaire bientôt comblé

Le décalage qui existe entre les prévisions de marché et le marché réel s'explique en partie par la qualité des produits issus de l'ingénierie tissulaire qui ne satisfait pas encore les chirurgiens qui les utilisent mais aussi par les difficultés que les acteurs rencontrent pour mettre un produit sur le marché. Le nouveau Règlement européen qui devrait être adopté prochainement permettra peut-être de donner l'impulsion décisive au marché de l'ingénierie tissulaire. Une accélération de la mise sur le marché des produits et la preuve d'un meilleur traitement des patients grâce à ces nouveaux outils thérapeutiques sont sans nul doute la meilleure publicité dont peuvent rêver les acteurs de ce marché très prometteur.

ALCIMED (www.alcimed.com) est une société de conseil et d'aide à la décision appliqués aux sciences de la vie et à la chimie. Elle traduit les avancées scientifiques et technologiques en positionnements stratégiques, en innovations marketing et en résultats économiques. Spécialisée en 1993 dans les biotechnologies, ALCIMED a progressivement étendu son activité d'aide à la décision aux sciences de la vie et à leurs secteurs d'application (santé, agroalimentaire, cosmétique) ainsi qu'à la chimie et aux matériaux. ALCIMED s'appuie sur une équipe de 75 ingénieurs, biologistes et chimistes de très haut niveau, dotée d'une double compétence scientifique et économique - financière, capable de prendre en charge des missions extrêmement variées (études de marché, analyses stratégiques, Business Plans, Business Development, valorisation) à la frontière entre la R & D et le business".

Source :
GazetteLabo.fr

Aucun commentaire: