NEW YORK - "Une ambulance arrive sur les lieux d'un accident pour porter secours au blessé. Derrière elle se tient une autre ambulance, qui n'interviendra qu'en cas d'échec de la première: sa fonction est de préparer le corps au prélèvement d'organes qui sauveront d'autres vies."
"New York veut essayer le système qui a placé l'Espagne à l'avant-garde mondiale en la matière, mais la question soulève une polémique qui va bien au-delà du milieu médical.
En moyenne, 18 personnes meurent chaque jour aux Etats-Unis par manque d'organes disponibles pour une greffe, selon les chiffres de l'organisation non gouvernementale Donate Life America (DLA).
Et si 90 pour cent des Américains sont disposés à donner leurs organes en cas de décès, seuls 30 pour cent d'entre eux prennent les mesures nécessaires pour que ce don soit possible.
Financé par un fonds fédéral de 1,5 millions de dollars, un groupe de médecins veut développer un système qui permette de faire coïncider l'offre et la demande d'organes.
Ce système implique notamment une meilleure utilisation des informations disponibles sur les donneurs potentiels.
'Nous tentons de résoudre ce problème : une partie de la population disposée à donner ses organes se trouve au moment du décès loin d'une structure hospitalière avec les équipements nécessaires, et beaucoup de gens meurent tous les jours en attendant une greffe qui n'arrive jamais', déclare le professeur Lewis Goldfrank, qui dirige le projet.
Directeur du service des urgences du Centre Hospitalier Universitaire Bellevue de l'Université de New York, le professeur Goldfrank explique dans une interview à l'AFP que son idée s'inspire du modèle espagnol.
'Il s'agit d'un projet semblable à ce qui se pratique à Madrid ou Barcelone dans les cas de décès par crise cardiaque', précise le médecin.
L'initiative a suscité des critiques de religieux ou sociologues qui s'interrogent sur les possibilités de son application à la réalité du pays.
'L'Espagne n'est pas l'Amérique', commente le professeur Michael Grodin, expert en droit de la santé et bio-éthique de l'Ecole de médecine Albert Einstein dans le Maryland (nord-est).
'Les Etats-Unis n'ont pas de couverture universelle de santé, 45 millions de personnes n'ont pas accès à une prise en charge de leurs soins. Et les gens sont choqués à l'idée de pouvoir donner leurs organes mais de ne pas avoir de sécurité sociale', poursuit-il.
Selon lui, il s'agit 'd'une mauvaise idée, contre-productive. Les gens vont penser qu'une ambulance rôde en ville à la recherche d'organes'.
Le projet prévoit que l'ambulance des services d'urgence traditionnels arrive avec son personnel, qui fera tout son possible pour sauver la vie en danger.
Mais ce service alertera la seconde ambulance, qui se rendra également sur les lieux. Son personnel, distinct, n'interviendra que si le patient meurt. Au lieu de transporter le corps à la morgue, les médecins injecteront les substances nécessaires pour préserver les organes et le transporteront à l'hôpital, où seront attendues les autorisations légales des proches.
En Espagne, l'Organisation nationale des greffes créée en 1989 a permis de passer d'un taux de don d'organe de 14 pour un million à 35 actuellement, le plus élevé au monde grâce à ce système qui commence à être suivi ailleurs en Europe. Les Etats-Unis ont un taux de 23 dons pour un million."
Source :
http://www.romandie.com
(Copyright AFP / 03 juin 2008 06h51)
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