Greffe totale du visage au CHU Henri-Mondor, Créteil

PARIS (AP) — "Une greffe totale du visage a été réalisée le 27 juin par l'équipe du Pr Laurent Lantieri du CHU Henri-Mondor de Créteil sur un homme de 35 ans atteint d'une maladie génétique qui lui déformait le visage. Alors qu'un hôpital barcelonais affirme avoir été le premier à pratiquer une greffe complète en mars dernier, le chirurgien a assuré à l'Associated Press que sa greffe, bouche et paupières comprises, était une 'première mondiale' car comprenant aussi les glandes lacrymales.

Le patient 'a des paupières, des glandes lacrymales, un visage complet', a confié le Pr Lantieri joint par téléphone. 'Il va bien', a ajouté le chef du service de chirurgie plastique et reconstructive du CHU cristolien en précisant par ailleurs que de la barbe avait déjà commencé à repousser.

L'hôpital Vall d'Hebron avait annoncé en avril dernier qu'un jeune homme défiguré par un accident avait reçu lors d'une opération de 24 heures pratiquée fin mars un nouveau visage, avec la peau, les mâchoires, le menton, le nez, les joues, les paupières et les muscles. Si les experts du Royal Free Hospital de Londres avaient qualifié l'intervention espagnole de greffe du visage 'la plus complexe jamais réalisée au monde à ce jour', ils s'étaient refusés à parler de première greffe intégrale du visage.

'Peu importe que ça soit une première mondiale ou non, du moment que ça permet de redonner une nouvelle vie à quelqu'un', a commenté jeudi Neil Huband, porte-parole de l'équipe de recherche sur la greffe du visage au sein du Royal Free Hospital. Il a en tout cas congratulé le Pr Lantieri pour cette 'réalisation majeure'.

Alors que l'opération du Pr Lantieri semble être la 12e depuis l'opération pionnière des Prs Bernard Devauchelle et Jean-Michel Dubernard, qui avaient signé en 2005 une greffe partielle sur une femme sévèrement mordue par un chien, elle fait partie des cinq considérées comme complètes ou totales.

'Tout ceci prouve que pour un petit nombre de patients, cette opération est parfaitement adéquate, valide et couronnée de succès', a analysé Neil Huband. Le risque de rejet du greffon est toutefois élevé chez le patient transplanté, car les défenses immunitaires peuvent parfois le considérer comme un corps étranger, ce qui nécessite des traitements anti-rejet parfois lourds." AP

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