A Lyon, le professeur Olivier Boillot serait "le seul chirurgien à pratiquer des greffes pédiatriques avec donneur vivant". Responsable de l’Unité de Transplantation Hépatique de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon, le service qu'il dirige est pourtant menacé de fermer ! Une pétition circule actuellement, car des parents inquiets veulent pouvoir donner un petit lobe de leur foie afin que vive leur enfant, menacé par une grave maladie hépatique, pour laquelle le seul traitement envisageable est la transplantation. Si le professeur Olivier Boillot et son équipe (service) doivent cesser leur activité à compter du 13/09/2010, qui va opérer les parents donneurs et les enfants receveurs ? Le don d'un lobe de foie de son vivant présenterait-il des risques ? Est-il moins risqué de donner un lobe de son foie à un enfant qu'à un adulte ? (On pourrait imaginer que pour un enfant, un petit morceau de foie suffit ...) Combien de donneurs sont morts en France des suites de cette opération, depuis le début de cette activité ? Existe-t-il une volonté politique de freiner ce genre d'activité, alors que nul n'ignore le douloureux contexte de pénurie d'organes à greffer ? Voici un article de novembre 2000, rendant compte du décès d'un donneur dans le cadre d'un don de foie de son vivant (adulte/adulte)."Il y a trois semaines, un homme de 32 ans, militaire de formation, en pleine santé et ne présentant aucun signe apparent de risque opératoire, est mort après avoir, quelques jours auparavant, donné la moitié de son foie à son frère atteint d'une grave cirrhose. Le professeur Olivier Boillot, qui a conduit l'opération, ne s'en remet pas: 'Parfois, je me dis que peut-être on est un peu fous. Mettre en danger la vie de quelqu'un en bonne santé...' Responsable de l'unité de transplantation hépatique de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, il a été le premier en France à se lancer dans les greffes de foie à partir d'un donneur vivant. Sa réputation dans ce domaine n'est plus à faire. 'Vous imaginez, si le premier mort français après le don d'organe était survenu dans une équipe de moyenne réputation', lâche un transplanteur parisien.
Procédure respectée. Pourtant, tout avait été fait pour éviter cet accident ultime. 'On ne sait pas ce qui s'est passé', lâche le professeur Boillot. 'Tout s'était très bien passé. Le prélèvement de la moitié de son foie s'était déroulé parfaitement. De même que la greffe sur son frère.' Comme le veut la règle tacite que se sont fixés les chirurgiens, le bilan de santé du donneur était parfait. 'On ne peut pas se permettre de passer à côté d'un risque opératoire', explique le professeur Jacques Belghiti de l'hôpital Beaujon près de Paris. En Allemagne, l'été dernier, un homme est décédé après avoir lui aussi donné une partie de son foie. 'Mais, semble-t-il, il y a eu une erreur sur le bilan pré-anesthésie. Le donneur étant atteint d'une maladie hépatique non diagnostiquée', raconte Jacques Belghiti. Il s'agissait là, jusqu'à présent, du seul décès en Europe d'un donneur vivant. Aux Etats-Unis, il y en aurait eu déjà trois. Au Japon, où plus de mille greffes de foie avec donneur vivant ont été effectuées depuis dix ans (...), il n'y a eu aucun décès.
Après l'intervention réalisée à Lyon, insiste le professeur Boillot, 'tout était parfait'. Quelques jours plus tard, le donneur montre un peu de fièvre. 'On lui a fait un scanner et on a noté une petite infection pulmonaire. Mais le bilan hépatique était normal. Puis le problème infectieux s'est aggravé. Pourquoi ? On ne sait pas. Et le dimanche soir, choc septique gravissime. Sans explication. On le réopère d'urgence.' Mais c'est trop tard, et le 30 octobre, le donneur meurt.
Consternation. Les résultats de l'autopsie ne sont pas encore connus. 'Nous sommes consternés, toute l'équipe est effondrée', répète Olivier Boillot qui a prévenu aussitôt le procureur de la République. La famille de la victime attend les conclusions de l'enquête avant de décider d'engager d'éventuelles poursuites judiciaires. Olivier Boillot sait bien qu'il est au coeur de la tempête: 'Je ne sais pas ce qui va se passer. C'est un choc si fort.'
Dans son bureau de l'hôpital, il montre un joli poème, écrit et encadré par une jeune femme qui a reçu une partie du foie de sa soeur. Elle dit que la vie reprend. 'Bien sûr, il faut continuer', lâche Olivier Boillot qui s'apprête dans l'après-midi à greffer une enfant. 'Vous savez, le jeune homme qui a reçu le foie de son frère. Il va bientôt sortir de l'hôpital, tout va bien. Mais il n'arrête pas de nous dire que c'est lui qui devait mourir, et pas son frère.' Puis: 'Mon métier, c'est de faire vivre les gens, et non pas de les faire mourir'."
Par ERIC FAVEREAU (Libé, 22/11/2000)http://www.liberation.fr/evenement/0101354427-l-homme-qui-n-aurait-jamais-du-mourir
1 commentaire:
Suite à votre passage sur notre blog, je me permets de vous laissez un petit message !!!Je m'appelle Nicolas et je suis le papa d'Axel (21 mois)greffé depuis le 22 juin 2010 par le professeur Olivier Boillot grâce à un donneur vivant (sa maman). Axel est arrivé en pleine forme sur la greffe. Pourquoi ?? Tout simplement c'est grâce à un don vivant. En un mois Axel a eu une greffe. Le professeur Boillot a été le premier en france a réalisé en 1992 la première greffe grâce à don vivant. Le professeur Boillot maitrise cette méthode.Et vu les listes d'attente c'est vraiment l'avenir. Mais malheureusement le professeur fait de l'ombre !!! La direction des hospices civils de Lyon nous assure que le Professeur Olivier Boillot est le grand responsable de la transplantation hépatique aux HCL mais sans autorité institutionnelle et aujourd’hui aucun organigramme n’est à même d’avaliser ce propos tenu par le directeur de la stratégie, Monsieur Bruno Barral. Aucune organisation institutionnelle ne semble être en place à ce jour.
En 2009, les 2/3 des greffes de foie ont été réalisées par Monsieur BOILLOT sur le site de l’Hôpital Edouard Herriot (HEH), toutes les possibilités de greffe hépatique -bipartition, greffe pédiatrique, donneur vivant, greffe domino- n’ont lieu que dans le service de ce même hôpital. Il apparaît pour le moins surprenant que l’on ne prenne en compte cet état de fait.On est en droit de se demander si l’accès aux soins est le même pour tous, et principalement pour les malades graves acceptés sur liste d’attente gérée par votre Agence : depuis l’instauration des astreintes alternées entre les deux équipes pour les malades de l’hôpital Edouard Herriot voulues par la gouvernance des Hospices civils de Lyon, des anomalies inquiétantes se sont produites sortant de la liste des malades lourds se trouvant en service de réanimation.
L’Agence de Biomédecine assure la répartition et l’attribution des greffons pour un malade donné que l’équipe médicale de HEH du professeur Boillot soit d’astreinte ou pas : il semble fondamental et juste que le patient auquel un greffon est attribué -vu le score d’attribution national donné par l’Agence- ne puisse être récusé sans motif plausible et sérieux.
Des greffons pédiatriques ont été proposés par l’Agence et ont été refusés pendant une période d’astreinte de l’hôpital de la Croix Rousse (Un professeur et deux chirurgiens). Avant ce refus, la moindre des choses eut été de prendre contact avec l’équipe habituée à ce type d’intervention (HEH du professeur Boillot, et le passé est là pour nous assurer qu’astreinte ou pas, elle était toujours disponible pour soulager et prolonger la vie de malades en grande difficulté. Aussi nous vous laissons imaginer la détresse des parents d’enfants en attente de greffe pédiatrique s’ils venaient à apprendre de tels faits.
Actuellement, on ne sait que nous dire que la transplantation pédiatrique continuera avec des équipes pédiatriques suisses ou d’ailleurs !
Avoir créé un centre de transplantation hépatique, dépenser de tels fonds publics pour arriver à de telles dérives ne peut qu’inquiéter les malades greffés qui, aujourd’hui, se posent une seule question : vu le nombre de malades inscrits sur liste, ce centre unique pourra t’il effectuer les 100 greffes auxquels Lyon peut justement prétendre et avec quels chirurgiens ?
Cette situation est absolument scandaleuse et nous ne pourrons pas longtemps empêcher des actes isolés de greffés envisageant de dénoncer par voies de presse ces graves dysfonctionnements qui ne pourront que nuire aux dons d’organes dont la pénurie est toujours aussi inquiétante.
Cette situation est inacceptable.
MOBILISATION des Greffés Hépatiques
Je vous remercie et compte sur votre soutien, il faut fortement nous mobiliser.
Nicolas Curt Parent d’enfant greffé.
http://soutienauprofesseurboillot.blogy.fr/
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