"Edifiant ! Comment profiter d’une guerre pour faire un business, certes lucratif, mais ô combien crapuleux ? Comment prospérer en utilisant au maximum le potentiel de prisonniers à bout de force ? En résumé, en leur faisant subir des opérations à répétition visant à prélever leurs organes. Et jusqu’à la mort. Pour ce faire, 300 hommes et femmes serbes, ainsi que d’autres, du moment qu’ils étaient slaves, étaient transférés du Kosovo en Albanie par les soldats de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) en 1999.
Là, ils étaient parqués dans un baraquement de la localité de Burrel, et des chirurgiens prélevaient foies et autres reins. Ces organes étaient ensuite acheminés vers l’étranger pour des patients en attente de greffe, et prêts à y mettre le prix. C’est ce que révèle Carla Del Ponte, chargée jusqu’en décembre dernier de la question yougoslave au Tribunal de La Haye (TPIY), désormais ambassadrice de Suisse en Argentine, dans un livre témoignage, 'La chasse, moi et les criminels de guerre' (La Caccia), paru ce mois en Italie, et réalisé en collaboration avec un journaliste du New York Times, Chuck Sudetic."
Premier ministre accusé
"Pis encore, Carla Del Ponte estime que les principaux dirigeants de l’UCK de l’époque étaient au courant et approuvaient la manœuvre. Parmi eux, Agim Ceku, Premier ministre du Kosovo de 2006 à 2008, ainsi que Hashim Thaçi, l’actuel Premier ministre. Ce trafic aurait été découvert par des officiers de l’ONU, des journalistes et un juge albanais. Après enquête, des traces de sang ont bien été découvertes dans le baraquement de Burrel, ainsi que du matériel chirurgical, mais les suspects ont tout nié en bloc, prétextant qu’il s’agissait d’un abattoir.
Aucune poursuite n’a été engagée. La publication de l’ouvrage provoque une belle agitation. Tout d’abord, Hashim Thaçi et Agim Ceku ont formellement démenti ces accusations. Quant au ministère des Affaires étrangères suisse, il a interdit à Carla Del Ponte de se rendre prochainement à une opération de promotion de son livre en Italie, estimant que ces nouvelles fonctions d’ambassadrice étaient incompatibles avec la réserve due à un diplomate."
Edition France Soir du mardi 15 avril 2008 n°19772 page 17
"Kosovo - Carla Del Ponte dénonce un trafic d’organes"
Romain Bourg, le mardi 15 avril 2008 à 04:00
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