"Le conseil de l'Ordre des médecins a rendu hier un avis sur la première greffe de visage pratiquée fin novembre par les professeurs Dubernard et Devauchelle. L'Ordre a lancé 'un rappel solennel à l'éthique, à la déontologie et à la loi' estimant que la 'médiatisation organisée a dépassé les limites de la prudence'. Estimant 'cruelles' pour la famille de la donneuse 'les images spectaculaires et morbides du receveur', l'Ordre a rappelé que 'le principe d'élémentaire prudence de l'information du public doit respecter strictement l'intimité du receveur, du donneur et de sa famille. Il s'impose à tous les médecins' ".
Source :
Genethique.org
Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.
Canada : Le don d'organe : un don de vie
Le besoin d'avoir des donneurs
"Il y a environ 4 000 personnes au Canada qui attendent actuellement une transplantation d'un organe plein. Le fait de recevoir l'organe ou les organes dont elles ont besoin pourrait considérablement améliorer leur vie, voire la sauver".
"Un nouveau poumon peut transformer une respiration haletante en une respiration facile; un nouveau foie ou rein peut purifier le sang et éliminer les déchets de l'organisme; enfin, une nouvelle cornée peut transformer une vision brouillée en une vision nette.
D'autre part, si les récipiendaires potentiels n'ont pas de transplantation d'organe, cela peut signifier une maladie prolongée ou la mort.
Chaque année, entre 140 et 250 Canadiens ou Canadiennes meurent en attendant une transplantation d'organe. Derrière cette regrettable statistique se cache le fait que le taux de don d'organe au Canada se trouve parmi les plus bas dans les pays industrialisés. En effet, environ 14 personnes sur 1 million font don de leurs organes au Canada, ce qui paraît dérisoire par rapport à des pays tels que le Portugal, l'Espagne et les États-unis, où les taux des dons d'organes varient de 20 à 32 pour 1 million d'habitants.
Le tableau ci-dessous illustre l'écart entre le nombre de personnes en attente d'un organe et le nombre de personnes ayant réellement subi une transplantation au Canada.
[1ère colonne : année ; 2ème colonne : nombre de transplantations effectuées ; 3ème colonne : nombre de personnes en attente d'un organe].
1995 1524 2592
1996 1564 2829
1997 1610 2874
1998 1623 3229
1999 1728 3514
2000 1882 3800
2001 1785 3964
2002 1789 3956
2003 1801 3914
2004 1773 4013
Le faible taux de don d'organe est en partie responsable du fait que la demande dépasse l'offre. Par contre, lorsque l'offre est présente, des vies sont changées à jamais. Grâce aux progrès technologiques de la médecine et à la formation des chirurgiens, plusieurs types de transplantations sont pratiquées et connaissent un taux élevé de réussite. À titre d'exemple :
Le taux de survie à 1 an pour la plupart des transplantations dépasse 85 %.
Près de 98 % des transplantations rénales sont réussies.
Les transplantations du foie se terminent bien dans 90 % des cas.
Enfin, 85 % des transplantations cardiaques sont réussies.
Les principaux organes et tissus faisant l'objet de don après la mort sont les reins, les cornées, le cœur, le foie, les poumons, le pancréas, les intestins, les os et la peau.
Qu'est-ce qui motive une personne à donner ses organes? Le don d'organe n'a pas un effet positif uniquement sur la vie de la personne qui reçoit l'organe; en effet, il peut aussi avoir un sens pour la famille du donneur. En fait, des études ont démontré que les familles ayant fait don des organes d'un proche après sa mort obtiennent réconfort et consolation à l'idée que leur perte a servi un but digne".
Source :
Canoe Santé / Medi Resource Inc.
"Il y a environ 4 000 personnes au Canada qui attendent actuellement une transplantation d'un organe plein. Le fait de recevoir l'organe ou les organes dont elles ont besoin pourrait considérablement améliorer leur vie, voire la sauver".
"Un nouveau poumon peut transformer une respiration haletante en une respiration facile; un nouveau foie ou rein peut purifier le sang et éliminer les déchets de l'organisme; enfin, une nouvelle cornée peut transformer une vision brouillée en une vision nette.
D'autre part, si les récipiendaires potentiels n'ont pas de transplantation d'organe, cela peut signifier une maladie prolongée ou la mort.
Chaque année, entre 140 et 250 Canadiens ou Canadiennes meurent en attendant une transplantation d'organe. Derrière cette regrettable statistique se cache le fait que le taux de don d'organe au Canada se trouve parmi les plus bas dans les pays industrialisés. En effet, environ 14 personnes sur 1 million font don de leurs organes au Canada, ce qui paraît dérisoire par rapport à des pays tels que le Portugal, l'Espagne et les États-unis, où les taux des dons d'organes varient de 20 à 32 pour 1 million d'habitants.
Le tableau ci-dessous illustre l'écart entre le nombre de personnes en attente d'un organe et le nombre de personnes ayant réellement subi une transplantation au Canada.
[1ère colonne : année ; 2ème colonne : nombre de transplantations effectuées ; 3ème colonne : nombre de personnes en attente d'un organe].
1995 1524 2592
1996 1564 2829
1997 1610 2874
1998 1623 3229
1999 1728 3514
2000 1882 3800
2001 1785 3964
2002 1789 3956
2003 1801 3914
2004 1773 4013
Le faible taux de don d'organe est en partie responsable du fait que la demande dépasse l'offre. Par contre, lorsque l'offre est présente, des vies sont changées à jamais. Grâce aux progrès technologiques de la médecine et à la formation des chirurgiens, plusieurs types de transplantations sont pratiquées et connaissent un taux élevé de réussite. À titre d'exemple :
Le taux de survie à 1 an pour la plupart des transplantations dépasse 85 %.
Près de 98 % des transplantations rénales sont réussies.
Les transplantations du foie se terminent bien dans 90 % des cas.
Enfin, 85 % des transplantations cardiaques sont réussies.
Les principaux organes et tissus faisant l'objet de don après la mort sont les reins, les cornées, le cœur, le foie, les poumons, le pancréas, les intestins, les os et la peau.
Qu'est-ce qui motive une personne à donner ses organes? Le don d'organe n'a pas un effet positif uniquement sur la vie de la personne qui reçoit l'organe; en effet, il peut aussi avoir un sens pour la famille du donneur. En fait, des études ont démontré que les familles ayant fait don des organes d'un proche après sa mort obtiennent réconfort et consolation à l'idée que leur perte a servi un but digne".
Source :
Canoe Santé / Medi Resource Inc.
Suisse : Transplantation d’organes
"[...] une [...] loi devrait bientôt entrer en vigueur, l’an prochain ou plus vraisemblablement en 2007, vu les problèmes que pose son ordonnance d’application: c’est la nouvelle loi sur la transplantation d’organes. Un grand œuvre législatif, entamé sous Ruth Dreifuss, achevé sous Pascal Couchepin, qui a fait l’objet de sourdes luttes entre établissements hospitaliers universitaires et surtout d’une haine implacable entre l’Administration fédérale et l’organisme Swisstransplant, qui gère depuis vingt ans la distribution des organes en Suisse.
'Cette loi est une… – quel terme employer – c’est une mascarade, voilà, une mascarade!' s’emporte le professeur Philippe Morel, directeur du département de chirurgie des HUG, à Genève, et vice-président de Swisstransplant. Pour poser le décor, il faut connaître certains chiffres. Avec une moyenne d’environ 12 donneurs d’organe par million d’habitants, la Suisse occupe la queue du classement européen, juste devant le Luxembourg. Tous font mieux: l’Allemagne, 14; la France, 20; les pays nordiques, plus de 20; et surtout l’Espagne, 38. En Italie, la moyenne était catastrophique au début des années 90: 5 donneurs par million d’habitants. En dix ans, s’inspirant du modèle espagnol, ils sont passés à 18 donneurs et le chiffre ne cesse d’augmenter.
Enjeu concret Selon Philippe Morel, la nouvelle loi ne fera qu’aggraver les choses en introduisant, notamment, des restrictions médicales difficiles à justifier. En tout cas, elle n’a pas cherché à améliorer la situation en empruntant au modèle espagnol deux éléments essentiels : l’information faite à la population, et surtout l’obligation faite aux médecins des soins intensifs d’identifier les donneurs potentiels en état de mort cérébrale et de demander à la famille si elle accepterait un don d’organe, plutôt que de laisser partir le patient sans réagir.
'Bien sûr, cela nécessite une formation du personnel concerné, une indemnisation des hôpitaux qui voient leur planning bouleversé par une mobilisation du bloc opératoire sur de longues heures, et enfin cela signifie que l’on fait primer l’identification sur les convictions personnelles des médecins'. L’enjeu est très concret : au Tessin, grâce aux efforts de l’hôpital de Lugano, pourtant non universitaire, on arrive à 38 donneurs par million d’habitants, à Genève, 30, à Zurich, 7 et, dans certains cantons pourtant dotés d’hôpitaux avec soins intensifs, on tombe presque à zéro…
'Nous avons de très solides partisans dans les services de soins intensifs, mais nous y avons aussi de très puissants adversaires', constate Philippe Morel, qui ne se résout pas à accepter sans autre la loi. Il veut croire que si un mouvement se dessine en sa faveur, un nouveau chapitre pourrait tout changer et compléter la loi avant son entrée en vigueur. Philippe Morel est convaincu qu’un large soutien populaire appuie la médecine de transplantation. Encore faut-il réussir à le mobiliser. En 2004, 42 personnes sont mortes en Suisse faute d’organes disponibles".
Source :
L'Hebdo Suisse (www.hebdo.ch)
'Cette loi est une… – quel terme employer – c’est une mascarade, voilà, une mascarade!' s’emporte le professeur Philippe Morel, directeur du département de chirurgie des HUG, à Genève, et vice-président de Swisstransplant. Pour poser le décor, il faut connaître certains chiffres. Avec une moyenne d’environ 12 donneurs d’organe par million d’habitants, la Suisse occupe la queue du classement européen, juste devant le Luxembourg. Tous font mieux: l’Allemagne, 14; la France, 20; les pays nordiques, plus de 20; et surtout l’Espagne, 38. En Italie, la moyenne était catastrophique au début des années 90: 5 donneurs par million d’habitants. En dix ans, s’inspirant du modèle espagnol, ils sont passés à 18 donneurs et le chiffre ne cesse d’augmenter.
Enjeu concret Selon Philippe Morel, la nouvelle loi ne fera qu’aggraver les choses en introduisant, notamment, des restrictions médicales difficiles à justifier. En tout cas, elle n’a pas cherché à améliorer la situation en empruntant au modèle espagnol deux éléments essentiels : l’information faite à la population, et surtout l’obligation faite aux médecins des soins intensifs d’identifier les donneurs potentiels en état de mort cérébrale et de demander à la famille si elle accepterait un don d’organe, plutôt que de laisser partir le patient sans réagir.
'Bien sûr, cela nécessite une formation du personnel concerné, une indemnisation des hôpitaux qui voient leur planning bouleversé par une mobilisation du bloc opératoire sur de longues heures, et enfin cela signifie que l’on fait primer l’identification sur les convictions personnelles des médecins'. L’enjeu est très concret : au Tessin, grâce aux efforts de l’hôpital de Lugano, pourtant non universitaire, on arrive à 38 donneurs par million d’habitants, à Genève, 30, à Zurich, 7 et, dans certains cantons pourtant dotés d’hôpitaux avec soins intensifs, on tombe presque à zéro…
'Nous avons de très solides partisans dans les services de soins intensifs, mais nous y avons aussi de très puissants adversaires', constate Philippe Morel, qui ne se résout pas à accepter sans autre la loi. Il veut croire que si un mouvement se dessine en sa faveur, un nouveau chapitre pourrait tout changer et compléter la loi avant son entrée en vigueur. Philippe Morel est convaincu qu’un large soutien populaire appuie la médecine de transplantation. Encore faut-il réussir à le mobiliser. En 2004, 42 personnes sont mortes en Suisse faute d’organes disponibles".
Source :
L'Hebdo Suisse (www.hebdo.ch)
Greffe et médiatisation ne font pas bon ménage
"Suite à l'intense médiatisation faite autour de la greffe de visage, le conseil national de l'ordre des médecins va émettre prochainement des avis et des propositions.
Réunie en congrès du 7 au 10 décembre, la société francophone de transplantation (SFT) dans un communiqué 'salue cette innovation' mais 'regrette l’emballement médiatique que cette transplantation suscite' et rappelle les règles essentielles en matière de prélèvements et de greffes d’organes et de tissus.
Ces normes sont : le caractère anonyme et gratuit du don, le respect de l’intimité du donneur, du receveur et de leurs familles, la gratuité de l’ensemble du processus et la sobriété et la retenue dans l’information.
Or, dans le cas de la greffe de visage pratiquée par le Pr Dubernard et son équipe, la gratuité du don a été respectée, mais ni l'anonymat, ni la sobriété et la retenue dans la diffusion de l'information. Quant à la gratuité de l'ensemble, les responsables de l'équipe médico-chirurgicale ont révélé avoir passé un contrat commercial entre leur patiente et un photographe (cf. revue de presse du 12/12/05). Le but était de préserver 'le droit à l'image' de la femme greffée tout en prévoyant un partage des sommes issues de la vente des clichés du nouveau visage".
© Genethique.org
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse.
Source: Le Monde (Jean-Yves Nau)
Réunie en congrès du 7 au 10 décembre, la société francophone de transplantation (SFT) dans un communiqué 'salue cette innovation' mais 'regrette l’emballement médiatique que cette transplantation suscite' et rappelle les règles essentielles en matière de prélèvements et de greffes d’organes et de tissus.
Ces normes sont : le caractère anonyme et gratuit du don, le respect de l’intimité du donneur, du receveur et de leurs familles, la gratuité de l’ensemble du processus et la sobriété et la retenue dans l’information.
Or, dans le cas de la greffe de visage pratiquée par le Pr Dubernard et son équipe, la gratuité du don a été respectée, mais ni l'anonymat, ni la sobriété et la retenue dans la diffusion de l'information. Quant à la gratuité de l'ensemble, les responsables de l'équipe médico-chirurgicale ont révélé avoir passé un contrat commercial entre leur patiente et un photographe (cf. revue de presse du 12/12/05). Le but était de préserver 'le droit à l'image' de la femme greffée tout en prévoyant un partage des sommes issues de la vente des clichés du nouveau visage".
© Genethique.org
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse.
Source: Le Monde (Jean-Yves Nau)
Chine : Des humains exécutés pour être dépouillés de leurs organes
"Plus de 95 % des organes humains destinés au trafic et aux transplantations en Chine proviennent de cadavres de prisonniers exécutés. La récente confession du vice-ministre chinois de la santé, Huang Jiefu, lors d’une conférence à Manille, confirme le cauchemar dénoncé par les activistes des droits humains depuis longtemps. Selon le journal Libération, 'un vrai marché s'est organisé, dans lequel un hôpital prend contact avec la police lorsqu'il a besoin d'un organe, et la transaction s'effectue avec un tribunal pour pouvoir récupérer les organes d'un exécuté' ".
"Cette pratique, en soi scandaleuse, laisse entrevoir comme le souligne Libération, toute une chaîne d’actions qui ne tolèrent pas la lumière du jour. À la base, l’arrestation d’un futur pourvoyeur d’organes devient arbitraire. Grâce à la torture, la confession du crime non commis est obtenue et s’ensuit la condamnation. Puis vient l’exécution de l’innocent incriminé, dans le but fondamental de lui soustraire ses organes.
Selon une récente visite en Chine du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, la torture est encore largement répandue et est utilisée justement pour extraire des confessions et 'combattre les comportements déviants'. Malgré les embûches que le régime a mis sur la route de l’enquêteur, comme l’intimidation des personnes interrogées et de leurs familles, M. Nowak a tiré des conclusions qui ont été très mal digérées par Beijing.
Bien que tous les exécutés ne soient pas innocents, la peine de mort demeure en elle-même toujours un sujet controversé.
Outre l’extirpation de confession en vue d’une condamnation par la cour, le réseau de camps de travaux forcés qui tapisse la Chine fonctionne indépendamment du système judiciaire et est administré par la police. Les morts par épuisement, maladie ou par torture sont fréquentes, créant l’autre bassin d’organes nécessaire pour alimenter le marché chinois et international.
L’extraction d’organes de condamnés exécutés avait déjà été abordée par l’ancien médecin militaire Wang Guoqi devant le Congrès américain en 2001. Il avait notamment déclaré à l’époque, avoir déjà retiré des organes de corps respirant toujours.
Amnesty International affirme qu’il y aurait un minimum de 3400 mises à mort par année en Chine. D’autres sources estiment qu’elles dépasseraient les 10 000. Avec une politique d’incinération rapide des corps des victimes, toute enquête approfondie devient presque impossible.
Plus de 2700 transplantations de foies et plus de 6000 transplantations de reins ont eu lieu l’année dernière.
Et puisque 95 % de ces transferts d’organes seraient effectués à partir de cadavres de détenus, on peut conclure que ces opérations sont majeures, car cela signifie qu’au moins 8265 enlèvements d’organes ont été réalisés sur environ 3400 cadavres.
Des médias chinois ont déjà rapporté qu’il y avait des listes annonçant que des transplantations de foies et de cornées étaient possibles dans des hôpitaux de Shanghai et Liaoning. On peut même parfois obtenir de l’information quant à l’âge du donneur, à son type sanguin, au coût, etc.
Un document remontant à 1984 stipule qu’il est possible d’effectuer une transplantation à partir de cadavres de prisonniers exécutés si seulement la famille y consent ou si le corps n’est pas réclamé. Libération a écrit : 'En mai 2000, un tribunal du Jiangxi avait vendu le rein d'un fusillé. Lorsque son père l'a découvert, il s'est suicidé'.
Depuis le début de la persécution des pratiquants du Falun Gong en 1999, des milliers de personnes ont été torturées à mort et certaines vidées de leurs organes. Le site Internet Minghui a recensé de nombreux exemples comme celui de Ren Pengwu, âgé de 33 ans, qui a été arrêté en février 2001 dans le comté de Hulan alors qu’il distribuait de la documentation exposant et dénonçant la persécution du Falun Gong. Cinq jours après son arrestation, il était torturé à mort. Sous des prétextes d’'examen post mortem', sans l’assentiment de la famille, les autorités du comté de Hulan ont retiré l’ensemble des organes de Ren Pengwu, du pharynx et du larynx jusqu’au pénis. Puis son corps a rapidement été incinéré".
Source :Article de Arnaud Camu et Noé Chartier
La Grande Époque / Epoch Times International
"Cette pratique, en soi scandaleuse, laisse entrevoir comme le souligne Libération, toute une chaîne d’actions qui ne tolèrent pas la lumière du jour. À la base, l’arrestation d’un futur pourvoyeur d’organes devient arbitraire. Grâce à la torture, la confession du crime non commis est obtenue et s’ensuit la condamnation. Puis vient l’exécution de l’innocent incriminé, dans le but fondamental de lui soustraire ses organes.
Selon une récente visite en Chine du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, la torture est encore largement répandue et est utilisée justement pour extraire des confessions et 'combattre les comportements déviants'. Malgré les embûches que le régime a mis sur la route de l’enquêteur, comme l’intimidation des personnes interrogées et de leurs familles, M. Nowak a tiré des conclusions qui ont été très mal digérées par Beijing.
Bien que tous les exécutés ne soient pas innocents, la peine de mort demeure en elle-même toujours un sujet controversé.
Outre l’extirpation de confession en vue d’une condamnation par la cour, le réseau de camps de travaux forcés qui tapisse la Chine fonctionne indépendamment du système judiciaire et est administré par la police. Les morts par épuisement, maladie ou par torture sont fréquentes, créant l’autre bassin d’organes nécessaire pour alimenter le marché chinois et international.
L’extraction d’organes de condamnés exécutés avait déjà été abordée par l’ancien médecin militaire Wang Guoqi devant le Congrès américain en 2001. Il avait notamment déclaré à l’époque, avoir déjà retiré des organes de corps respirant toujours.
Amnesty International affirme qu’il y aurait un minimum de 3400 mises à mort par année en Chine. D’autres sources estiment qu’elles dépasseraient les 10 000. Avec une politique d’incinération rapide des corps des victimes, toute enquête approfondie devient presque impossible.
Plus de 2700 transplantations de foies et plus de 6000 transplantations de reins ont eu lieu l’année dernière.
Et puisque 95 % de ces transferts d’organes seraient effectués à partir de cadavres de détenus, on peut conclure que ces opérations sont majeures, car cela signifie qu’au moins 8265 enlèvements d’organes ont été réalisés sur environ 3400 cadavres.
Des médias chinois ont déjà rapporté qu’il y avait des listes annonçant que des transplantations de foies et de cornées étaient possibles dans des hôpitaux de Shanghai et Liaoning. On peut même parfois obtenir de l’information quant à l’âge du donneur, à son type sanguin, au coût, etc.
Un document remontant à 1984 stipule qu’il est possible d’effectuer une transplantation à partir de cadavres de prisonniers exécutés si seulement la famille y consent ou si le corps n’est pas réclamé. Libération a écrit : 'En mai 2000, un tribunal du Jiangxi avait vendu le rein d'un fusillé. Lorsque son père l'a découvert, il s'est suicidé'.
Depuis le début de la persécution des pratiquants du Falun Gong en 1999, des milliers de personnes ont été torturées à mort et certaines vidées de leurs organes. Le site Internet Minghui a recensé de nombreux exemples comme celui de Ren Pengwu, âgé de 33 ans, qui a été arrêté en février 2001 dans le comté de Hulan alors qu’il distribuait de la documentation exposant et dénonçant la persécution du Falun Gong. Cinq jours après son arrestation, il était torturé à mort. Sous des prétextes d’'examen post mortem', sans l’assentiment de la famille, les autorités du comté de Hulan ont retiré l’ensemble des organes de Ren Pengwu, du pharynx et du larynx jusqu’au pénis. Puis son corps a rapidement été incinéré".
Source :Article de Arnaud Camu et Noé Chartier
La Grande Époque / Epoch Times International
Principe d’anonymat du don en France
"L’Agence de la biomédecine rappelle que le don d’organes repose, en France comme d’ailleurs en Grande-Bretagne, sur le principe de l'anonymat du donneur qui ne peut connaître l'identité du receveur, ni le receveur celle du donneur.
L’application stricte de ce principe est indispensable au respect du donneur et de sa famille dont le deuil doit être protégé.
L’Agence de la biomédecine rappelle également que l’entretien avec la famille est mené par des personnels de coordination expérimentés dans le respect des règles de bonnes pratiques applicables à cette activité.
Elle s’inquiète des atteintes au principe de l’anonymat du donneur et rappelle que chaque année 11 500 personnes ont besoin d’une greffe et doivent pouvoir continuer à compter sur la générosité des donneurs et de leur famille. De trop nombreux malades en attente de greffe décèdent chaque année faute de greffons.
Elle appelle l’attention de chacun sur sa responsabilité dans le respect de ce principe".
Source :
Agence de Biomédecine
L’application stricte de ce principe est indispensable au respect du donneur et de sa famille dont le deuil doit être protégé.
L’Agence de la biomédecine rappelle également que l’entretien avec la famille est mené par des personnels de coordination expérimentés dans le respect des règles de bonnes pratiques applicables à cette activité.
Elle s’inquiète des atteintes au principe de l’anonymat du donneur et rappelle que chaque année 11 500 personnes ont besoin d’une greffe et doivent pouvoir continuer à compter sur la générosité des donneurs et de leur famille. De trop nombreux malades en attente de greffe décèdent chaque année faute de greffons.
Elle appelle l’attention de chacun sur sa responsabilité dans le respect de ce principe".
Source :
Agence de Biomédecine
Canada : un médicament augmente le nombre de cellules souches
l'inhibiteur de GSK-3 permet de tripler la production de cellules souches dans le sang du cordon ombilical.
Toronto - "Un nouveau médicament déjà expérimenté auprès de patients atteints de diabète et de la maladie d'Alzheimer accroît le nombre de cellules souches dans le sang du cordon ombilical, ce qui permettrait de régénérer plus rapidement le système sanguin, selon une étude canadienne publiée dans le mensuel Nature Medicine.
Des chercheurs canadiens ont constaté que le médicament, qui bloque une molécule appelée GSK-3, a triplé le nombre de cellules souches lorsque du sang de cordon ombilical humain a été injecté à des souris dont on avait auparavant détruit le système immunitaire par radiation. Ces cellules souches ont rapidement donné naissance aux nombreux types de cellules qui composent le sang de tout mammifère, des globules rouges qui transportent l'oxygène aux globules blancs qui font partie du système immunitaire.
'C'est le premier médicament utilisé pour augmenter une population de cellules souches in vivo', plutôt que par des cultures en laboratoire, a expliqué le chercheur Mick Bhatia, de l'Université Western Ontario.
Même si les recherches ont été menées sur des souris, M. Bhatia croit que les médecins pourraient commencer dès à présent à tester l'inhibiteur de GSK-3 chez les humains, parce que le médicament s'est avéré sans danger chez les personnes souffrant de diabète de type 2, et des maladies d'Alzheimer et de Parkinson.
L'objectif est d'aider des personnes aux prises avec un cancer d'organes pleins, comme le foie, qui sont incapables de tolérer des séances de chimiothérapie et de radiothérapie suffisamment 'agressives' pour détruire leur tumeur, parce que ces traitements endommagent les cellules sanguines à multiplication rapide, ce qui les rend vulnérables aux infections mortelles.
Une façon de surmonter ce problème est d'effectuer une transplantation de moelle osseuse (si un donneur compatible peut être trouvé) ou d'injecter des cellules souches provenant du sang de cordon ombilical d'un bébé, donné par les parents après la naissance de l'enfant.
Normalement, cette petite quantité de sang de cordon serait insuffisante. Or l'inhibiteur de GSK-3 peut faire tripler la production de cellules. Cela signifie que pour chaque échantillon de sang de cordon recueilli, un nombre beaucoup plus grand de personnes pourraient bénéficier d'une transplantation de cellules souches, a précisé Mick Bhatia".
Source :
Cyberpresse Santé Canada
USA, Orange County (CA): Liver Unit Suffered in Silence
UCI's small transplant center was paralyzed by fear of failure, but its director discouraged dissent and struggled to maintain its image.
"Dr. Sean Cao, the lone transplant surgeon employed by UCI Medical Center, was typing at his computer around midnight.
In the subject line of an e-mail message, he wrote: 'confidential memo for transplant team members only.'
'LET ME CLARIFY ONE ISSUE,' he wrote, leading off the April 9, 2004, message with emphatic capitals.
There was no truth to 'rumors floating around the hospital and beyond' that he had been turning down offers of donor organs that could have been used to save his patients.
He had refused livers, he said, but only with good reason: if they were from a 'marginal donor' or were offered for patients so sick they would never recover. He cited the 2003 case of an extremely ill 40-year-old cirrhosis patient who died six weeks after surgery.
Cao warned the staff against questioning his medical opinion and integrity.
'Anyone who spreads the rumors,' he wrote, would be subject to discipline for 'professional misconduct' and held 'liable, especially if the patients...find out something and decide to take legal action.'
He signed only his last name: 'CAO.'"
"The e-mail serves as one strong clue to the meltdown at the liver transplant program, which UCI finally was forced to shut last month.
The hospital was performing so few transplants — with such poor results — that it failed to meet federal requirements. The main problem was that the program had been turning down the vast majority of donated livers, many of which were then successfully transplanted into patients at other centers.
Cao's memo — and the story of his 4 1/2-year stint at UCI — suggest that the pattern of organ refusals was, in part, a response to the travails of being a small transplant center.
With so much riding on each operation and so few people to bear the responsibility, the program was driven to dysfunction by a paralyzing fear of failure and an obsession for keeping up appearances.
So intense was its aversion to openness that many patients, whose lives swayed in the balance, never suspected anything was wrong until the program was closed, according to interviews and documents.
Cao, who declined to be interviewed for this article, did not create the problems, nor did they disappear when he left — three months after firing off the April 2004
e-mail.
But his tenure marked a time when all the elements of dysfunction began to coalesce.
'Somebody should have intervened,' said Magdi Hanna, a onetime patient of Cao's who waited several months for a liver before giving up on UCI.
'As a patient you are defenseless,' he said. 'You rely entirely on the integrity of the doctors.'
Hiring Cao was a coup for UCI.
He arrived in January 2000, joining two other surgeons on the team. UCI's was a tiny program compared with the powerhouses at UCLA and USC. But it brought business to many parts of the hospital and gave it the distinction of providing the only liver transplants in Orange County.
Hopes were high that Cao could improve the program's record and eventually provide the next generation of leadership.
Young and driven, Cao had arrived in the United States in 1975 as a 14-year-old Vietnamese refugee.
'I quickly learned to speak English and graduated from high school in three years, receiving awards for outstanding senior in math and sciences,' Cao wrote in a letter to the New York Times Magazine in 1986, responding to a story titled 'The Victorious Personality.'
At the time, he had just been accepted to medical school at the State University of New York at Buffalo. He went on to do a surgical residency at UC Davis, then a fellowship in transplantation at Stanford University.
'He wanted to be famous,' said Tracy Tran, his wife at the time.
He joined an elite corps of medicine. There are fewer than 1,500 transplant surgeons in the nation. In California, he was the only one from Vietnam.
Tran remembered him as willing to sacrifice almost anything for his patients.
Cao rarely attended church, Tran said, but at Loma Linda Medical Center, where he started in 1998, he sometimes prayed in the chapel to calm his nerves before difficult cases.
'Before he'd do a case, he'd call me and say, Tracy, can you pray for me?' Tran said.
Some of his other beliefs were less typical. For example, every Friday the 13th, he insisted that his wife not leave the house, Tran said.
He spent most of his time at the hospital. More than anything, she said, his schedule led her to file for divorce in 2000.
Cao had just joined UCI. 'That was his dream,' Tran said. 'He wanted to work with Vietnamese people.'
Orange County has the largest Vietnamese community in the United States. Cao quickly became one of its stars. He participated in medical missions to train surgeons in Vietnam, discussed health on Vietnamese talk radio, officiated at cultural events.
He served as a grand marshal in the 2004 Tet Parade, a celebration of the Vietnamese New Year. Wearing traditional garb, he waved to the crowds lining the streets of Westminster's Little Saigon.
Cao's first two years at UCI were rough for the liver transplant program.
The one-year survival rate for transplant patients hovered around 70 per cent — below the federal minimum of 77 per cent. And in 2001, 35 people died on the waiting list, up from 15 the previous year.
These problems would soon be Cao's alone.
Ten months after he was hired, one surgeon left for a new job. A year later, Dr. David Imagawa, who had founded the program, suffered a heart attack and stopped doing transplants.
Now the only surgeon, Cao was responsible not only for transplanting livers, but also kidneys and pancreases — in addition to performing other types of surgeries involving those organs.
Such isolation is a huge detriment for a transplant surgeon, said Dr. Carlos Esquivel, who started the liver transplant program at Stanford and helped train Cao. 'If you are the only person, it is difficult to carry that responsibility, especially if you are young and just out of training,' he said.
Among the first cases Cao handled as lead surgeon was that of John Hotiu, a 60-year-old Romanian immigrant who had hepatitis C and had been Imagawa's patient for four years.
His condition had been failing rapidly, and on Jan. 17, 2002, the hospital accepted a liver for him.
Hotiu became very upset, transplant staff said, when he learned that Imagawa would not be performing the operation. Hotiu had never met Cao.
The operation started that night and lasted into the morning. But Hotiu's body rejected the new organ, and he died in the intensive care unit shortly after 11 a.m.
Hoitu's sister, Silvia Bor, said she was glad that UCI had tried.
'For years, I saw him dying, every single minute, every single day,' she said.
But to members of his team, Cao seemed spooked.
'He became much more cautious,' said Lorrie Gibson, then a transplant coordinator.
Every transplant surgeon plays the odds.
Using a subpar liver in a very ill patient dramatically lowers the chances for survival. But holding out for a better offer is also risky, since there is no guarantee that it will come in time.
Every liver transplant candidate has a score calculated from three blood serum measurements. The higher the score, the sicker the patient and the greater the chance of receiving a liver. When an organ becomes available in the Los Angeles area, OneLegacy, the local organ procurement agency, moves down a list of the region's sickest patients until a hospital accepts it.
More and more, Cao was passing up livers.
Patients had little idea that anything was wrong. To many, the surgeon radiated confidence.
'Look at what my doctor is doing,' Jorge Gomez recalls his wife, Maria, saying, as he guided her wheelchair through the hospital lobby three years ago.
On the wall was a photograph of Cao in a green surgical cap — in honor of him performing the first liver-pancreas transplant at UCI.
Soon after joining the waiting list in 2002, Maria instructed her daughter's fiance to repair the doorbell — just in case somebody from the hospital came while she was asleep.
Hepatitis C was destroying her liver, and Cao seemed moved by her plight.
On one occasion he appeared to be holding back tears, Jorge remembered. She had forgotten where she was because the toxins accumulating in her body were clouding her thoughts.
'We're looking for a liver, Mrs. Gomez,' Jorge remembers Cao telling her during a hospital stay. 'Hang on, hang on.'
She slipped into a coma and died Feb. 21, 2003. She was 48.
It is unclear whether any livers were ever offered for her — at the time, it never occurred to her family to ask.
The transplant staff had always explained that waits for livers were long because of a shortage of organ donors.
Maria Gomez's faith in the surgeon never wavered. Two days before her death, she gave her husband a message to pass on:
'Tell Dr. Cao thanks for all the help.'
Outward appearances were a sharp contrast to strange battles playing out inside the liver transplant program.
Staff members had become worried that Cao was turning down too many livers. As the rumors circulated, he retreated, sometimes ignoring certain employees for days at a time.
In October 2002, transplant coordinators raised many of their concerns in a meeting with Dr. Samuel Wilson, the chairman of the surgery department, who promised improvements, according to correspondence between Wilson and the coordinators.
But there was little sign of improvement, staff members said. Tensions grew.
There was an overwhelming sense that the liver transplant program was crumbling — and it was clear from the numbers.
Transplantation is one of the most closely monitored areas of medicine. Each donated organ is tracked, each surgery recorded, each death tallied.
Regulators pay closest attention to two statistics: the number of transplants and the percentage of patients who survive a year or more after surgery.
The hospital, which had performed 15 transplants in 2001, did just eight in 2002 and eight more in 2003.
That was far fewer than the 18 per year required by the state or the 12 mandated by the federal government — rules aimed at ensuring that hospitals maintain expertise.
UCI had one of the lowest transplant rates in the country.
Of the scores of patients who joined the waiting list between July 1998 and June 2001, just 16.2 per cent had received a transplant within three years. The nationwide figure was 42 per cent.
Improving the statistics became the mission of the program, according to Gibson, the former staffer.
But with so few surgeries, a single death in the operating room could drastically skew the survival rate — a mathematical misfortune of small transplant programs.
'It was sort of a Catch-22,' Gibson said.
Cao was not taking any chances.
Former team members said he began demanding that transplants be conducted in his favorite operating room — No. 1, the largest at UCI — and became upset when it was not available.
Still, the survival rate did not improve.
Magdi Hanna called the transplant center almost daily to ask when a liver would become available.
It was the spring of 2003, and Hanna, a retired engineer battling liver cancer and hepatitis C, had begun to wonder whether he would survive long enough for his name to come up.
Then one day a transplant coordinator told him a transplant could be imminent, he recalled. Six livers had been offered for him recently — and turned down, Hanna was told.
Distressed, he confronted Cao in a hospital corridor.
'I stood before him and said, Dr. Cao, what the hell are you doing? Do you want to kill me?' Hanna recounted.
The surgeon told him that most of the livers were of inferior quality, Hanna said. Cao reminded Hanna, as well, of his concern about a partially clogged heart artery.
'I am afraid you will die on the operating table,' Cao said, according to Hanna, then 60.
Fed up, Hanna went to UCLA, where he received a transplant in a matter of months, on Jan. 15, 2004. In February, he returned to UCI to see Cao one more time.
'I said, Look at me. You were concerned I would die on the table. Here I am, alive and kicking. And I feel great.'
A few months later, the state stopped sending Medi-Cal patients to UCI for transplants, citing its failure to perform a minimum number of transplants.
Cao instructed his team to start helping the sickest patients transfer to other hospitals.
He had called at least one patient himself.
'The hospital here does not give me any help,' Mark Forster recalled Cao telling him. 'I'm working 24 hours a day. I haven't seen my family. Here's the deal: I'm leaving.'
After Cao left in July 2004, the program survived through the summer and into this year, relying on two part-time surgeons based 90 miles away, at UC San Diego.
But the statistics did not improve, and in November, after a Times report, Medicare decided it would no longer pay for liver transplants at UCI. The program had little choice but to close.
From 2002 through 2005, 58 people died on the waiting list. It is unclear how many livers had been offered on their behalf.
While the university conducts an investigation, the hospital CEO, Dr. Ralph Cygan, has been placed on paid leave.
He said last month that UCI probably held on to Cao too long.
Now in private practice, Cao shares an office with three vascular surgeons at the Orange Coast Memorial Medical Center in Fountain Valley. His business card features a color drawing of the hepatobiliary system, and he still performs liver and pancreas surgeries.
He no longer does transplants. "
Source:
Los Angeles Times (LAtimes.com)
Article by Alan Zarembo, Times Staff Writer.
Greffe du visage : nouvelle régulation immunitaire ?
"Une deuxième greffe de cellules souches de moelle osseuse devrait être pratiquée aujourd'hui sur la femme ayant subi une greffe du visage. Ces cellules souches ont été prélevées sur la femme-donneur puis congelées.
Il s'agit donc d'administrer un matériel biologique étranger dans un organisme qui vient de recevoir un greffon de tissus composites et qui subit donc un lourd traitement immunosuppresseur pour éviter tout rejet. Cette technique, apparemment paradoxale, a déjà fait ses preuves lors de greffes de main pratiquées en 1998 et en 2002 à Lyon par l'équipe du Pr Jean-Michel Dubernard. Celui-ci explique :
'En greffant des cellules souches de moelle osseuse, nous postulions que celles-ci allaient pouvoir, via leur passage dans le thymus de la personne greffée, générer des lymphocytes du donneur, ces cellules du système immunitaire qui induisent, du fait de leur présence, une tolérance vis-à-vis du greffon'. Lors des premières greffes de cellules souches, les chercheurs n'avaient pas retrouvé de lymphocytes du donneur dans le sang circulant du receveur et plus de deux ans après la greffe, ils avaient constaté l'apparition dans la peau du greffon, de lymphocytes du receveur qui ne peuvent pas reconnaître les antigènes du donneur. L'équipe du Pr Dubernard a ainsi reconnu un mécanisme de régulation immunitaire qui fera bientôt l'objet d'une publication scientifique".
Source :Genethique.org
Il s'agit donc d'administrer un matériel biologique étranger dans un organisme qui vient de recevoir un greffon de tissus composites et qui subit donc un lourd traitement immunosuppresseur pour éviter tout rejet. Cette technique, apparemment paradoxale, a déjà fait ses preuves lors de greffes de main pratiquées en 1998 et en 2002 à Lyon par l'équipe du Pr Jean-Michel Dubernard. Celui-ci explique :
'En greffant des cellules souches de moelle osseuse, nous postulions que celles-ci allaient pouvoir, via leur passage dans le thymus de la personne greffée, générer des lymphocytes du donneur, ces cellules du système immunitaire qui induisent, du fait de leur présence, une tolérance vis-à-vis du greffon'. Lors des premières greffes de cellules souches, les chercheurs n'avaient pas retrouvé de lymphocytes du donneur dans le sang circulant du receveur et plus de deux ans après la greffe, ils avaient constaté l'apparition dans la peau du greffon, de lymphocytes du receveur qui ne peuvent pas reconnaître les antigènes du donneur. L'équipe du Pr Dubernard a ainsi reconnu un mécanisme de régulation immunitaire qui fera bientôt l'objet d'une publication scientifique".
Source :Genethique.org
Débat autour de la greffe de visage
"La greffe de la face continue à susciter de nombreuses polémiques. Dans le journal La Croix, Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à la faculté de médecine Paris Sud et membre du conseil d'orientation de l'Agence de biomédecine réclame la mise en place d'une commission d'enquête sur les conditions de réalisation de cette greffe. Pour lui, au niveau médiatique, on assiste 'surtout à un show' : 'Valenciennes, Amiens, Lyon, conférences de presse, photographes désignés : nous évoluons dans un univers qui n'a plus rien à voir avec la médecine mais qui suscite une espérance extrêmement forte chez des gens atteints de maladies dramatiques' explique-t-il. Il s'interroge sur l'impact de cette affaire sur la famille de la personne décédée. Carine Camby, directrice de l'Agence de biomédecine lui répond qu'un soin 'extrême' a été apporté au recueil du consentement de la famille de la personne décédée.
Le professeur Hirsch s'interroge aussi sur les conditions dans lesquelles a été recueilli le consentement de la receveuse avant l'opération et si elle était consciente des réactions qu'allaient provoquer cette première. Pour les chirurgiens qui ont réalisé la greffe, la patiente aurait donné 'un consentement libre et éclairé'.
Dans Libération Henri Kreis, président de la Société française de transplantation et Christian Hervé, directeur du Laboratoire d'éthique médicale de Paris V et président du Comité de protection des personnes qui se prêtent à la recherche biomédicale, reviennent également sur cette affaire. Ils estiment que la polémique doit cesser car elle fait oublier le principal : le patient.
Dans le Monde, le journaliste estime que cette polémique a pour origine des jalousies confraternelles et des frustrations de médecins privés de leur objet d'étude et ainsi de prestige.
Enfin dans le Quotidien du Médecin, le Dr François Petit, spécialiste de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique affirme que 'cette greffe est un coup d'éclat que l'histoire transformera peut être en progrès médical'. A ses yeux, cette opération ne pose pas plus de problème éthique qu'une autre et représente un 'nouvel étage au bâtiment de la chirurgie réparatrice' ".
Source :
Genethique.org (La Revue de Presse)
Le professeur Hirsch s'interroge aussi sur les conditions dans lesquelles a été recueilli le consentement de la receveuse avant l'opération et si elle était consciente des réactions qu'allaient provoquer cette première. Pour les chirurgiens qui ont réalisé la greffe, la patiente aurait donné 'un consentement libre et éclairé'.
Dans Libération Henri Kreis, président de la Société française de transplantation et Christian Hervé, directeur du Laboratoire d'éthique médicale de Paris V et président du Comité de protection des personnes qui se prêtent à la recherche biomédicale, reviennent également sur cette affaire. Ils estiment que la polémique doit cesser car elle fait oublier le principal : le patient.
Dans le Monde, le journaliste estime que cette polémique a pour origine des jalousies confraternelles et des frustrations de médecins privés de leur objet d'étude et ainsi de prestige.
Enfin dans le Quotidien du Médecin, le Dr François Petit, spécialiste de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique affirme que 'cette greffe est un coup d'éclat que l'histoire transformera peut être en progrès médical'. A ses yeux, cette opération ne pose pas plus de problème éthique qu'une autre et représente un 'nouvel étage au bâtiment de la chirurgie réparatrice' ".
Source :
Genethique.org (La Revue de Presse)
Assurer une tolérance à long terme des greffons
"Hospitalisée à Lyon, la femme de 38 ans qui a subi à la fin du mois de novembre la première greffe partielle de visage jamais réalisée au monde devait recevoir, jeudi 8 décembre, une deuxième greffe de cellules souches de moelle osseuse. Celles-ci proviennent de la femme en état de mort cérébrale chez qui on avait prélevé une partie du visage. Congelées par les spécialistes du service d'hématologie clinique de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, dirigé par le professeur Mauricette Michallet, ces cellules ont fait l'objet, quatre jours après l'intervention, d'une première injection par voie intraveineuse profonde dans l'organisme de la femme greffée. Aucune autre injection n'est prévue après celle qui sera faite jeudi.
Cette technique peut surprendre".
"Pourquoi en effet procéder à l'administration d'un matériel biologique étranger dans un organisme qui vient de recevoir un greffon de tissus composites et qui, de ce fait, subit un lourd traitement immunosuppresseur pour éviter tout rejet ? Cette pratique apparemment paradoxale résulte d'une étonnante série d'observations effectuées à l'occasion de différentes greffes d'organes, et notamment lors des greffes de main pratiquées en 1998 et en 2000 à Lyon par l'équipe du professeur Jean-Michel Dubernard.
'Depuis le début des années 1950, période à laquelle les chirurgiens se sont lancés dans l'aventure des greffes, la principale difficulté à vaincre a été de nature immunitaire. Il faut à tout prix obtenir que l'organisme greffé tolère le greffon. De ce point de vue, la mise au point des premiers médicaments antisuppresseurs a permis de faire des progrès considérables, explique le professeur Dubernard, qui coordonne le traitement antirejet de la jeune femme greffée. La tolérance totale est le Graal des transplanteurs, et l'une des pistes suivies ici est celle de l'obtention de phénomènes de microchimérisme. En greffant des cellules souches de moelle osseuse, nous postulions que celles-ci allaient pouvoir, via leur passage dans le thymus de la personne greffée, générer des lignées de lymphocytes du donneur, ces cellules du système immunitaire qui induisent, du fait de leur présence, une tolérance vis-à-vis du greffon.'
Outre-Atlantique, l'expérience avait été tentée dans plusieurs dizaines de cas de greffe de reins prélevés sur des cadavres ou chez des donneurs vivants mais aussi dans celui de greffes de foie et de pancréas. Aucune conclusion définitive ne put toutefois être tirée de l'efficacité de cette pratique en matière d'obtention d'une tolérance vis-à-vis du greffon. Dans le cas des greffes de main, l'administration de cellules souches hématopoïétiques devenait superflue dans la mesure où ces cellules sont naturellement présentes au sein de certains des os de cette région anatomique.
'C'est dans ce contexte que j'ai, avec le professeur Xavier Martin, lancé un programme de greffes de main en postulant que, loin de nuire au malade, la présence de ces cellules allait augmenter les chances de réussite, explique le professeur Dubernard. Nous avons alors observé avec une grande satisfaction que les premières greffes donnaient des résultats remarquables avec de simples petits phénomènes de rejet, rapidement maîtrisés, trois ou quatre mois après l'intervention. Mais force fut aussi de reconnaître, non sans surprise, que nous n'avons pas retrouvé de lymphocytes du donneur dans le sang circulant du receveur. Les mêmes résultats ont depuis été observés par les équipes étrangères avec lesquelles nous travaillons en collaboration.'
Comment comprendre que l'hypothèse de départ ne puisse être validée alors même que l'objectif visé est obtenu ? M. Dubernard confie avoir fait ainsi une découverte qui fera prochainement l'objet d'une publication scientifique dans une revue spécialisée. 'Nous avons pu mettre en évidence l'apparition, plus de deux ans après la greffe, dans la peau du greffon, de lymphocytes du receveur qui ne peuvent pas reconnaître les antigènes du donneur, explique-t-il. Nous les appelons les lymphocytes T régulateurs. En d'autres termes, nous n'induisons pas le microchimérisme auquel nous pensions initialement, mais nous obtenons, grâce aux cellules souches hématopoïétiques, un mécanisme de régulation immunitaire qui doit trouver son origine non pas au niveau du thymus mais à celui des ganglions lymphatiques de la région concernée. Il s'agit là d'un phénomène impressionnant qui aide sans aucun doute à la tolérance partielle du greffon.'
C'est pour obtenir le même résultat que l'équipe médicale lyonnaise a décidé d'avoir recours avec sa nouvelle patiente à la greffe de moelle osseuse en administrant au total 50 millions de cellules souches et en espérant que ces dernières ne déclencheront pas de réactions immunitaires négatives chez la receveuse. Les médecins sont toutefois confiants. Ces réactions dites 'du greffon contre l'hôte' n'ont jamais été observées lors des précédentes greffes d'organes associées à l'usage de ces cellules".
Source :
Le Monde Sciences
Cette technique peut surprendre".
"Pourquoi en effet procéder à l'administration d'un matériel biologique étranger dans un organisme qui vient de recevoir un greffon de tissus composites et qui, de ce fait, subit un lourd traitement immunosuppresseur pour éviter tout rejet ? Cette pratique apparemment paradoxale résulte d'une étonnante série d'observations effectuées à l'occasion de différentes greffes d'organes, et notamment lors des greffes de main pratiquées en 1998 et en 2000 à Lyon par l'équipe du professeur Jean-Michel Dubernard.
'Depuis le début des années 1950, période à laquelle les chirurgiens se sont lancés dans l'aventure des greffes, la principale difficulté à vaincre a été de nature immunitaire. Il faut à tout prix obtenir que l'organisme greffé tolère le greffon. De ce point de vue, la mise au point des premiers médicaments antisuppresseurs a permis de faire des progrès considérables, explique le professeur Dubernard, qui coordonne le traitement antirejet de la jeune femme greffée. La tolérance totale est le Graal des transplanteurs, et l'une des pistes suivies ici est celle de l'obtention de phénomènes de microchimérisme. En greffant des cellules souches de moelle osseuse, nous postulions que celles-ci allaient pouvoir, via leur passage dans le thymus de la personne greffée, générer des lignées de lymphocytes du donneur, ces cellules du système immunitaire qui induisent, du fait de leur présence, une tolérance vis-à-vis du greffon.'
Outre-Atlantique, l'expérience avait été tentée dans plusieurs dizaines de cas de greffe de reins prélevés sur des cadavres ou chez des donneurs vivants mais aussi dans celui de greffes de foie et de pancréas. Aucune conclusion définitive ne put toutefois être tirée de l'efficacité de cette pratique en matière d'obtention d'une tolérance vis-à-vis du greffon. Dans le cas des greffes de main, l'administration de cellules souches hématopoïétiques devenait superflue dans la mesure où ces cellules sont naturellement présentes au sein de certains des os de cette région anatomique.
'C'est dans ce contexte que j'ai, avec le professeur Xavier Martin, lancé un programme de greffes de main en postulant que, loin de nuire au malade, la présence de ces cellules allait augmenter les chances de réussite, explique le professeur Dubernard. Nous avons alors observé avec une grande satisfaction que les premières greffes donnaient des résultats remarquables avec de simples petits phénomènes de rejet, rapidement maîtrisés, trois ou quatre mois après l'intervention. Mais force fut aussi de reconnaître, non sans surprise, que nous n'avons pas retrouvé de lymphocytes du donneur dans le sang circulant du receveur. Les mêmes résultats ont depuis été observés par les équipes étrangères avec lesquelles nous travaillons en collaboration.'
Comment comprendre que l'hypothèse de départ ne puisse être validée alors même que l'objectif visé est obtenu ? M. Dubernard confie avoir fait ainsi une découverte qui fera prochainement l'objet d'une publication scientifique dans une revue spécialisée. 'Nous avons pu mettre en évidence l'apparition, plus de deux ans après la greffe, dans la peau du greffon, de lymphocytes du receveur qui ne peuvent pas reconnaître les antigènes du donneur, explique-t-il. Nous les appelons les lymphocytes T régulateurs. En d'autres termes, nous n'induisons pas le microchimérisme auquel nous pensions initialement, mais nous obtenons, grâce aux cellules souches hématopoïétiques, un mécanisme de régulation immunitaire qui doit trouver son origine non pas au niveau du thymus mais à celui des ganglions lymphatiques de la région concernée. Il s'agit là d'un phénomène impressionnant qui aide sans aucun doute à la tolérance partielle du greffon.'
C'est pour obtenir le même résultat que l'équipe médicale lyonnaise a décidé d'avoir recours avec sa nouvelle patiente à la greffe de moelle osseuse en administrant au total 50 millions de cellules souches et en espérant que ces dernières ne déclencheront pas de réactions immunitaires négatives chez la receveuse. Les médecins sont toutefois confiants. Ces réactions dites 'du greffon contre l'hôte' n'ont jamais été observées lors des précédentes greffes d'organes associées à l'usage de ces cellules".
Source :
Le Monde Sciences
Communiqué de Presse de l'Agence de Biomédecine au sujet de la première greffe de visage
"L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé et l’Agence de la biomédecine tiennent à rappeler les différentes étapes et expertises qui ont été menées préalablement à la greffe partielle de la face, réalisée le 27 novembre 2005.
La greffe partielle de la face réalisée par les équipes du Pr. Devauchelle et du
Pr. Dubernard a suivi les procédures actuellement en vigueur pour les essais cliniques dans le domaine des produits biologiques.
L’Agence de la biomédecine a été saisie de ce projet en juin 2005 et, pour garantir le meilleur niveau d’expertise du dossier présenté par les médecins et les chirurgiens, leur a conseillé de saisir l’Afssaps conformément à la loi Huriet".
"En vertu de l’article L. 1243-6 du code de la santé publique, les greffes composites de tissus vascularisés, telles que l’allogreffe partielle de la face, sont assimilées à des greffes d’organes. Cette intervention chirurgicale est une première médicale. A ce titre, elle s’inscrit dans le cadre d’une recherche biomédicale au sens de l’article L. 1121-1 du code de la santé publique qui définit les recherches biomédicales comme 'les recherches organisées et pratiquées sur l'être humain en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales'.
Il faut rappeler à cet égard que le Comité Consultatif National d’Ethique, dans son avis en date du 6 février 2004, avait souligné que la possibilité d’une greffe partielle de la face relevait encore du domaine de la recherche et de l’expérimentation à haut risque, et souhaité qu’une telle démarche ne soit engagée que dans le cadre d’un protocole précis soumis pour accord aux instances concernées.
Les recherches biomédicales de tissus et d’organes doivent faire l’objet avant leur mise en oeuvre d’une déclaration adressée à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé et d’un avis du comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (CCPPRB). Le régime est encore celui de la loi du 20 décembre 1988 dite loi Huriet, dans la mesure où les dispositions concernant les recherches biomédicales de la loi n° 2004-806 du
9 août 2004 relative à la politique de santé publique n’entreront en vigueur qu’après la publication de ses décrets d’application, dont la préparation est bien avancée.
Dans ce cadre, l’Afssaps a été sollicitée au printemps 2005 par l’équipe du
Pr. Lantieri sur un protocole de greffe partielle de visage complété en juin. Par ailleurs, l’équipe du Pr. Devauchelle a sollicité l’Afssaps au début du mois de juin sur un projet analogue concernant une seule patiente. Ces projets ont chacun fait l’objet d’un protocole formalisé et ont été présentés pour évaluation à un groupe multidisciplinaire associant des cliniciens à des membres de l’Afssaps et de l’Agence de la biomédecine. Ce groupe s’est réuni début juillet et a rendu un avis favorable avec observations pour chacun des deux protocoles le 18 juillet 2005.
Par la suite, il est apparu que l’équipe du Pr. Devauchelle avait modifié son protocole initial pour y adjoindre une greffe de cellules souches hématopoïétiques ayant pour but d’augmenter les chances que l’opération soit bien tolérée. L’Afssaps a souhaité évaluer cette nouvelle dimension de la première scientifique et a rendu un avis complémentaire le 12 septembre 2005.
Cet avis insistait sur les interrogations que suscitait l’ajout de cellules souches hématopoïétiques tout en relevant que l’intervention chirurgicale restait certainement la seule option pour la patiente. Dès lors, l’Agence a souhaité que l’impact de cet ajout soit explicitement mentionné dans le protocole et dans l’information destinée à la patiente, et qu’il soit pris en compte dans les mesures de suivi. L’Agence a également souhaité obtenir des informations complémentaires sur le protocole immunosuppresseur.
Les équipe des Pr. Devauchelle et Dubernard ont pris acte de ces demandes dès
le 14 septembre 2005. Elles ont fourni des données complémentaires, notamment sur le protocole immunosuppresseur. L’information et le formulaire de consentement de la patiente ont été modifiés en conséquence.
Toutes les dispositions ont été prises pour que la patiente soit informée très clairement et très complètement de l’intervention chirurgicale, des risques psychologiques et des contraintes qu’elle engendre, en particulier sur le plan immunologique avec notamment la prise d’un traitement immunosuppresseur à vie ainsi que de la médiatisation consécutive à une telle opération. Un suivi psychologique post-opératoire et de longue durée est prévu. La patiente a donné un consentement libre et éclairé pour ce protocole d’allogreffe partielle de la face.
Dès lors que ces modifications étaient effectuées, l’équipe du Pr. Devauchelle a inscrit sa patiente sur la liste nationale des patients en attente de greffe tenue par l’Agence de la biomédecine. L’Agence de la biomédecine s’est alors adressée à des coordinations hospitalières de prélèvement particulièrement expérimentées et volontaires pour que, au cours de l’entretien légal avec la famille, soit posée la question des prélèvements de certains tissus de la face. Alors que la loi prévoit que le don d’organes repose sur le consentement présumé du défunt, l’Agence de la biomédecine a pris des dispositions particulières pour obtenir le consentement express de la famille. Celle-ci a été notamment informée de la probabilité d’une forte médiatisation de cette première chirurgicale. L’Agence de la biomédecine s’est également assurée de la parfaite exécution de l’obligation légale de restauration du corps du défunt, applicable à tout prélèvement d’organes et de tissus".
Source :
AGENCE DE BIOMEDECINE
La greffe partielle de la face réalisée par les équipes du Pr. Devauchelle et du
Pr. Dubernard a suivi les procédures actuellement en vigueur pour les essais cliniques dans le domaine des produits biologiques.
L’Agence de la biomédecine a été saisie de ce projet en juin 2005 et, pour garantir le meilleur niveau d’expertise du dossier présenté par les médecins et les chirurgiens, leur a conseillé de saisir l’Afssaps conformément à la loi Huriet".
"En vertu de l’article L. 1243-6 du code de la santé publique, les greffes composites de tissus vascularisés, telles que l’allogreffe partielle de la face, sont assimilées à des greffes d’organes. Cette intervention chirurgicale est une première médicale. A ce titre, elle s’inscrit dans le cadre d’une recherche biomédicale au sens de l’article L. 1121-1 du code de la santé publique qui définit les recherches biomédicales comme 'les recherches organisées et pratiquées sur l'être humain en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales'.
Il faut rappeler à cet égard que le Comité Consultatif National d’Ethique, dans son avis en date du 6 février 2004, avait souligné que la possibilité d’une greffe partielle de la face relevait encore du domaine de la recherche et de l’expérimentation à haut risque, et souhaité qu’une telle démarche ne soit engagée que dans le cadre d’un protocole précis soumis pour accord aux instances concernées.
Les recherches biomédicales de tissus et d’organes doivent faire l’objet avant leur mise en oeuvre d’une déclaration adressée à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé et d’un avis du comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (CCPPRB). Le régime est encore celui de la loi du 20 décembre 1988 dite loi Huriet, dans la mesure où les dispositions concernant les recherches biomédicales de la loi n° 2004-806 du
9 août 2004 relative à la politique de santé publique n’entreront en vigueur qu’après la publication de ses décrets d’application, dont la préparation est bien avancée.
Dans ce cadre, l’Afssaps a été sollicitée au printemps 2005 par l’équipe du
Pr. Lantieri sur un protocole de greffe partielle de visage complété en juin. Par ailleurs, l’équipe du Pr. Devauchelle a sollicité l’Afssaps au début du mois de juin sur un projet analogue concernant une seule patiente. Ces projets ont chacun fait l’objet d’un protocole formalisé et ont été présentés pour évaluation à un groupe multidisciplinaire associant des cliniciens à des membres de l’Afssaps et de l’Agence de la biomédecine. Ce groupe s’est réuni début juillet et a rendu un avis favorable avec observations pour chacun des deux protocoles le 18 juillet 2005.
Par la suite, il est apparu que l’équipe du Pr. Devauchelle avait modifié son protocole initial pour y adjoindre une greffe de cellules souches hématopoïétiques ayant pour but d’augmenter les chances que l’opération soit bien tolérée. L’Afssaps a souhaité évaluer cette nouvelle dimension de la première scientifique et a rendu un avis complémentaire le 12 septembre 2005.
Cet avis insistait sur les interrogations que suscitait l’ajout de cellules souches hématopoïétiques tout en relevant que l’intervention chirurgicale restait certainement la seule option pour la patiente. Dès lors, l’Agence a souhaité que l’impact de cet ajout soit explicitement mentionné dans le protocole et dans l’information destinée à la patiente, et qu’il soit pris en compte dans les mesures de suivi. L’Agence a également souhaité obtenir des informations complémentaires sur le protocole immunosuppresseur.
Les équipe des Pr. Devauchelle et Dubernard ont pris acte de ces demandes dès
le 14 septembre 2005. Elles ont fourni des données complémentaires, notamment sur le protocole immunosuppresseur. L’information et le formulaire de consentement de la patiente ont été modifiés en conséquence.
Toutes les dispositions ont été prises pour que la patiente soit informée très clairement et très complètement de l’intervention chirurgicale, des risques psychologiques et des contraintes qu’elle engendre, en particulier sur le plan immunologique avec notamment la prise d’un traitement immunosuppresseur à vie ainsi que de la médiatisation consécutive à une telle opération. Un suivi psychologique post-opératoire et de longue durée est prévu. La patiente a donné un consentement libre et éclairé pour ce protocole d’allogreffe partielle de la face.
Dès lors que ces modifications étaient effectuées, l’équipe du Pr. Devauchelle a inscrit sa patiente sur la liste nationale des patients en attente de greffe tenue par l’Agence de la biomédecine. L’Agence de la biomédecine s’est alors adressée à des coordinations hospitalières de prélèvement particulièrement expérimentées et volontaires pour que, au cours de l’entretien légal avec la famille, soit posée la question des prélèvements de certains tissus de la face. Alors que la loi prévoit que le don d’organes repose sur le consentement présumé du défunt, l’Agence de la biomédecine a pris des dispositions particulières pour obtenir le consentement express de la famille. Celle-ci a été notamment informée de la probabilité d’une forte médiatisation de cette première chirurgicale. L’Agence de la biomédecine s’est également assurée de la parfaite exécution de l’obligation légale de restauration du corps du défunt, applicable à tout prélèvement d’organes et de tissus".
Source :
AGENCE DE BIOMEDECINE
Greffe du visage, greffe de sens
Nul espace du corps n'est plus approprié pour marquer la singularité et signaler le lien social.
"La greffe opérée la semaine dernière à Lyon par l'équipe du professeur Dubernard soulève d'innombrables questions anthropologiques. Pour les sociétés occidentales, le visage cristallise le sentiment d'identité. Sous une forme vivante et mystérieuse, il traduit l'absolu d'une différence individuelle en même temps que l'affiliation à un groupe. D'emblée le visage fait sens, nul espace du corps n'est plus approprié pour marquer la singularité et la signaler au coeur du lien social. Par lui l'homme est reconnu, identifié, aimé. Avec le sexe, il est la matrice la plus forte du sentiment d'identité".
"Un homme qui refuse d'accomplir une action qu'il réprouve le fait par crainte de 'ne pouvoir ensuite se regarder en face'. Mais, sans avoir commis de faute, l'homme défiguré est épinglé à cette impossibilité. Une blessure laissant une cicatrice profonde à un bras ou à une jambe, ou sur le ventre, ne met pas en question avec autant de virulence le sentiment d'identité, surtout si elle n'entraîne aucune séquelle fonctionnelle. Toute altération du visage ébranle la personnalité même du sujet. A travers lui se jouent la signification et la valeur même de l'existence. L'expérience douloureuse de la défiguration rappelle que l'homme ne vit pas seulement dans un corps physique. S'il en était ainsi, aucune blessure au visage, à moins qu'elle ne fût fonctionnelle, ne pourrait empêcher quiconque d'exister comme si de rien n'était. L'homme vit d'abord dans un corps imaginaire, il l'investit de significations et de valeurs, avec lesquelles il intègre le monde en lui et s'intègre lui-même au monde. La défiguration introduit une rupture brutale au coeur de l'alliance toujours plus ou moins problématique, mais néanmoins vivable, du corps réel et de l'image que l'individu s'en fait.
Provisoirement ou durablement, l'homme défiguré vit la suspension de soi, la privation symbolique de son être que seule une mobilisation de toute la volonté peut permettre de reconstituer. Il a le sentiment que son identité s'est défaite et s'écoule à chaque regard de soi ou de l'autre. De nombreuses personnes se sentent exclues d'elles-mêmes et du monde, en deuil de leur être propre, tout en continuant à exister. La défiguration est une mise à mort symbolique. La capacité de surmonter l'épreuve et de retrouver dans sa plénitude le goût de vivre antérieur est liée à l'expérience propre de l'acteur, à sa situation sociale et culturelle, à son âge, aux qualités aussi de son entourage. Mais parfois celui-ci éprouve le démantèlement de son être, l'éradication brutale de tout ce qu'il était auparavant et dont la perte paraît définitive. La défiguration n'est pas une maladie dont on peut se relever en allant doucement vers la convalescence ou une blessure s'acheminant vers une cicatrisation sans conséquence, elle est dépossession, arrachement. Elle est l'équivalent d'une mutilation, même si l'individu ne perd aucun membre et que seuls ses traits sont touchés. Elle ne laisse d'autre choix que d'en accepter l'issue et de s'en remettre à la longue épreuve des opérations successives de chirurgie esthétique. Elle pose un masque sur le visage à la manière d'un bain d'acide. Ne plus avoir figure humaine est une métaphore pour dire la mort.
Perdre son visage, psychologiquement et socialement, c'est en effet perdre sa position au sein du monde. Il dépend des ressources intimes de l'acteur de 'faire face'. La visibilité de la défiguration est inéluctable ; pis encore, elle affiche l'indignité sociale de l'acteur qui ne peut se dissimuler sous aucune protection, aucun masque, aucun faux-semblant. Elle saute aux yeux de tous et appelle le regard curieux des passants et la gêne de ses interlocuteurs qui en sont à leur premier contact.
Dans ce contexte humainement lourd, une greffe du visage est d'abord une chirurgie du sens, elle vise à restaurer le goût de vivre d'un patient amputé d'une part essentielle de ce qui fonde son rapport au monde et qui souffre, au double sens du terme, de ne pouvoir se regarder en face ni de pouvoir se reconnaître dans cette figure d'effroi. L'opération ressemble à une remise symbolique au monde. Mais greffer un visage consiste d'abord à greffer une identité, l'opération est un séisme pour les assises de la personne. Recevoir le visage d'un autre, c'est s'exposer à ne plus se reconnaître, à ne plus pouvoir se regarder sans percevoir un autre désormais épinglé à soi. Certes, il ne s'agit pas là d'une duplication du visage d'emprunt, la greffe du visage se remodelant pour une part sur la structure osseuse du receveur, mais ce dernier ne retrouve pas tout à fait son visage ni ne sera indemne du choc en retour de l'altérité qui l'imprègne. Ce visage ne sera pas le même que le précédent. Le risque de se sentir 'possédé', 'dépersonnalisé', est tangible pour des personnalités fragiles et qui n'y auraient pas suffisamment réfléchi auparavant.
Une greffe d'organes ou de tissus n'est pas toujours une expérience aisée pour le patient : un ébranlement identitaire l'accompagne de façon plus ou moins aiguë et durable. Indépendamment d'une sévère médication et du contrôle exigeant imposé par la lutte contre les infections et le rejet, le transplanté vit souvent l'organe reçu comme un cadeau empoisonné. Contrairement à une vision mécaniste du corps humain, il n'est pas indifférent de soustraire au corps de l'un pour donner à l'autre afin de le guérir de ses maux, une telle intervention bouleverse le sentiment d'identité du malade. D'abord en ce qu'elle rend débiteur de l'homme sur qui reposait le pari du prélèvement. Dans les sociétés humaines, le don appelle une réciprocité qui garantit l'égale dignité des partenaires de l'échange. Recevoir implique de restituer sous une forme ou sous une autre. Les greffes d'organes ou de tissus soulèvent la question du sacrifice, du prix symbolique à payer pour la restauration d'une santé plus propice, ici pour le recouvrement d'un visage moins abîmé, plus acceptable socialement, et si possible proche de celui qui a été amputé. On peut imaginer que certains patients soient prêts à risquer le tout pour le tout dans une sorte d'ordalie, car leur existence est désormais privée de sens.
Si vivre défiguré est une souffrance sans fin qui arrache à soi, on comprend que ce choix a un sens, même si le prix à payer risque d'être lourd. Outre la sévère contrainte de la prise quotidienne des médicaments antirejet, outre le fait que le visage restauré ne sera pas tout à fait le visage perdu, il importe aussi d'être lucide sur les enjeux identitaires, l'ambivalence possible face à un visage marqué d'ambiguïté".
Source :
David LE BRETON, professeur de sociologie et d'anthropologie à la faculté des sciences sociales de Strasbourg.
Dernier ouvrage paru : "Des visages". Essai d'anthropologie, Métailié, "Sciences humaines"
Libération.fr
Une prothèse révolutionnaire pour les insuffisants cardiaques
Gilles Grollier, chef du département cardiologie de l'hôpital de Caen, présente la prothèse "Jarvik" sur un coeur artificiel.
"C'est une révolution et une première médicale en France. A Caen, un patient souffrant d'insuffisance cardiaque s'est fait greffer mardi une nouvelle prothèse chargée d'assister son coeur. Une prothèse minuscule, de la taille d'un bâton de rouge à lèvres, et beaucoup moins génante pour les malades. Gros avantage : le patient va pouvoir réguler le débit sanguin de son coeur quand il fait un effort. Seul bémol : le prix, environ 80 000 euros".
Assistance cardiaque
"Pour la première fois en France, les 6 et 7 décembre au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen, une équipe de cardiologues a et va implanter un nouveau type de coeur artificiel sur deux patients rigoureusement sélectionnés. Il s'agit d'une assistance cardiaque constituée d'une turbine de la taille d'un tube de rouge à lèvres, implantée dans le coeur affaibli pour intensifier le flux sanguin dans le corps.
Silencieux et léger (moins de 90 grammes), l'appareil se place à la pointe du ventricule gauche - le plus actif - et est relié à l'aorte descendante ou ascendante. Une batterie externe, d'un poids inférieur au kilo, assure l'autonomie de l'appareil. Le câble d'alimentation ressort soit par l'abdomen soit derrière la tête. Indiqué chez des personnes souffrant d'une altération momentanée de la fonction cardiaque ou chez des personnes en attente d'une transplantation, cet appareil peut également être envisagé de façon permanente. 'La première personne à en avoir bénéficié est un Américain qui est toujours en vie plus de 5 ans après', a indiqué le professeur Gilles Grollier, chef du service de cardiologie du CHU de Caen.
Faire face à la pénurie d'organes
Autre atout de cet appareil : le patient peut réguler lui-même le débit sanguin de son coeur s'il doit par exemple grimper une côte ou faire une randonnée en montagne.
Seul bémol : le prix de l'appareil, environ 80.000 euros. Actuellement, 150 personnes à travers le monde bénéficient d'une pompe d'assistance carrdiaque de ce type, appelée 'Jarvik 2000', du nom de son inventeur le professeur Robert Jarvik. Mais c'est la première fois que l'opération est tentée en France.
Cet appareil permet aussi de faire face à la pénurie d'organes.
317 personnes seulement ont pu bénéficier d'une greffe du coeur en 2004 en France, contre 380 en 1998, selon l'Agence de biomédecine, qui relève également que les patients demeurant en attente d'une greffe sont plus nombreux : 280 l'an dernier contre 269 en 1998".
Source :
www.RTL.fr
Article de G.F., avec Carole Laporte-Many
Argentine : nouvelle loi sur le don d'organes
"Le parlement argentin vient d'approuver une loi autorisant le prélèvement d'organes sur tout citoyen décédé âgé de plus de 18 ans sauf si celui-ci a déclaré formellement son désaccord. Si la personne décédée ne s'est pas exprimée sur la possibilité d'un don d'organes, la décision revient aux parents.
Auparavant le prélèvement n'était permis que si l'autorisation était inscrite sur la carte d'identité du mort".
Source :
© genethique.org
Le Monde 06/12/05 - Le Quotidien du Médecin 06/12/05
Auparavant le prélèvement n'était permis que si l'autorisation était inscrite sur la carte d'identité du mort".
Source :
© genethique.org
Le Monde 06/12/05 - Le Quotidien du Médecin 06/12/05
In Paris, the Guardian's reporter Kim Willsher cracks open the "row" over face transplantation there
"In Paris, the Guardian's reporter Kim Willsher cracks open the 'row' over face transplantation there. We now know that both the donor and the recipient were trying to commit suicide at the time that they each became eligible to participate in this little experiment. The donor hanged herself, and after having been declared brain dead her face was removed but a prosthetic of silicon implanted. The recipient, whose face had been mangled by her dog in its attempt to wake her, received what appears to be a successful transplant of a portion of face from the donor.
Then the ethicists became angry:
Yesterday a row broke out after Emmanuel Hirsch, a professor of medical ethics and a member of the Biomedicine Agency - one of the organisations whose approval was sought for the transplant - said his particular committee had not been informed of the surgery. 'I have the impression that everything was done in a hurry and that not all the questions involved were taken into account when there was no real urgency,' he told yesterday's Le Journal du Dimanche. 'We are talking about a pure experiment. Personally I would have expressed serious reservation about this transplant. I'd like to know why we weren't even informed about this operation.'
He raises one key question about the informed consent process for the experiment - could a woman who just attempted suicide consent to something of this kind in any kind of reasonable way?
But Professor Hirsch said that many worrying questions remained unanswered. 'How was the patient told about this, was it explained to her that she would be undergoing two experiments: the transplant but also a new immuno-suppressing treatment which involves the injection of stem cells from the bone marrow of the donor? The transplant, even partial, of a face is not just a medical but a psychological test because the identity of a person is involved. Was she well prepared for this?'
And perhaps there is more dramatic misconduct afoot, or so claims one of the other would-be-face-transplant-gods:
The Sunday newspaper also reported that another French plastic surgeon, Laurent Lantieri, claimed the transplant team stole his technique, after his request to carry out a face transplant in 2004 was rejected. He said one doctor involved in Ms Dinoire's transplant had called him in May 'to ask for my protocol - yes, I gave it to him', he told the newspaper. 'Afterwards? I didn't hear anything more.' "
Source:
Blogs.Bioethics.net
The Editor Blog of the American Journal of Bioethics
Then the ethicists became angry:
Yesterday a row broke out after Emmanuel Hirsch, a professor of medical ethics and a member of the Biomedicine Agency - one of the organisations whose approval was sought for the transplant - said his particular committee had not been informed of the surgery. 'I have the impression that everything was done in a hurry and that not all the questions involved were taken into account when there was no real urgency,' he told yesterday's Le Journal du Dimanche. 'We are talking about a pure experiment. Personally I would have expressed serious reservation about this transplant. I'd like to know why we weren't even informed about this operation.'
He raises one key question about the informed consent process for the experiment - could a woman who just attempted suicide consent to something of this kind in any kind of reasonable way?
But Professor Hirsch said that many worrying questions remained unanswered. 'How was the patient told about this, was it explained to her that she would be undergoing two experiments: the transplant but also a new immuno-suppressing treatment which involves the injection of stem cells from the bone marrow of the donor? The transplant, even partial, of a face is not just a medical but a psychological test because the identity of a person is involved. Was she well prepared for this?'
And perhaps there is more dramatic misconduct afoot, or so claims one of the other would-be-face-transplant-gods:
The Sunday newspaper also reported that another French plastic surgeon, Laurent Lantieri, claimed the transplant team stole his technique, after his request to carry out a face transplant in 2004 was rejected. He said one doctor involved in Ms Dinoire's transplant had called him in May 'to ask for my protocol - yes, I gave it to him', he told the newspaper. 'Afterwards? I didn't hear anything more.' "
Source:
Blogs.Bioethics.net
The Editor Blog of the American Journal of Bioethics
CHU d'Amiens : Allogreffe partielle de face (nez - lèvres - menton)
"A l'image des gueules cassées de la Grande Guerre qui hante encore nos mémoires, succèdent les défigurations contemporaines des accidents domestiques et des traumatismes balistiques. Les immenses progrès des techniques de microchirurgie reconstructrice n'ont malheureusement pas permis, en dépit d'autotransplantations plus ou moins élaborées, de redonner à ces patients, sauf exception, figure humaine.
L'énorme pas en avant réalisé par la greffe de la main il y a sept ans, a conforté le monde de la chirurgie maxillofaciale et réparatrice dans l'idée que, dans certaines conditions, l'extrapolation à la face d'une telle technique était envisageable. C'est ainsi que, ailleurs et dans un cadre différent, la question de la « greffe de visage » a été posée au Comité Consultatif National d'Ethique, lequel en a accepté le principe dès lors qu'elle était limitée à l'unité morphologique et fonctionnelle labio-narinaire".
"L'accident d'une jeune femme de 38 ans, amputée des lèvres, du nez et du menton à la suite d'une morsure animale, a été tout naturellement le point de départ de l'allogreffe partielle de face qui a été effectuée ce dimanche 27 novembre.
La patiente
Il s'agit d'une femme de 38 ans, mère de deux enfants, gravement mutilée par son chien en mai 2005. Cette morsure a entraîné la perte complète des lèvres, du menton et de la pointe du nez avec des conséquences fonctionnelles importantes.
Cette femme, très motivée et déterminée, a été totalement informée du choix thérapeutique, du déroulement de l'intervention, des suites opératoires et du traitement anti-rejet. Elle a bien compris les risques inhérents à l'acte chirurgical et au traitement immunosuppresseur. Totalement impliquée dans les soins, tant somatiques que psychologiques, elle a pu, au fil des mois, se faire à l'idée d'un recours au transplant. Ce cheminement, effectué au sein d'une équipe multidisciplinaire n'a jamais remis en cause sa conviction. Elle a accepté d'être traitée et suivie par les deux équipes d'Amiens et de Lyon pendant plusieurs années, tant sur le plan médical que psychologique.
Aspect éthique et scientifique
La volonté d'utiliser l'allogreffe de tissu composite (triangle nez - menton - lèvres), afin de reconstituer le visage de cette patiente défigurée, s'est imposée d'emblée à l'équipe chirurgicale comme étant le moyen le plus approprié. Cette opinion fut rapidement confortée par l'avis sollicité de plusieurs experts. Compte tenu du type de lésion faciale, aucune chirurgie réparatrice classique par auto-transplantation de tissu n'était à même de transformer son état et seule une allogreffe partielle de face pouvait permettre de réduire
son handicap.
Le projet a donc réuni l'équipe de chirurgie maxillo-faciale et d'anesthésiologie du CHU d'Amiens, où l'intervention a été réalisée, sous la responsabilité du Professeur Bernard DEVAUCHELLE et du Professeur Sylvie TESTELIN, avec l'aide du Professeur LENGELE des cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles
L'équipe de chirurgie de la transplantation sous la responsabilité du Professeur Jean-Michel DUBERNARD à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon a choisi, mis en oeuvre, et assuré le suivi du traitement immunosuppresseur.
Au-delà, des spécialistes de psychiatrie et de psychologie, de dermato-anatomopathologie, de neuroscience, d'imagerie, d'hématologie, de néphrologie appartenant aux deux CHU ont réuni leurs compétences. Le partenariat s'est étendu aux personnels soignants et de rééducation.
Les équipes de transplantation ont décidé d'associer au traitement immunosuppresseur une greffe de moelle osseuse du donneur susceptible de faciliter la prévention du rejet.
Conformément à l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique, le projet a été soumis à l'expertise de l'AFSSAPS et a fait l'objet de plusieurs étapes d'élaboration avant d'en recevoir l'aval. Ce projet a également été soumis à l'avis de l'Espace Ethique du CHU d'Amiens et du Comité Consultatif de Protection des Personnes dans la Recherche Biomédicale (CCPPRB) local.
Le partenariat avec l'Agence de la biomédecine a permis la mise en veille des équipes de coordination de prélèvements.
La convergence des opinions émises par les structures éthiques institutionnelles et la mobilisation de l'ensemble des acteurs (patient, médecins, scientifiques, soignants, administratifs...) en ont permis la mise en oeuvre.
Déroulement de l'intervention
Prélèvements auprès du donneur
Dans des conditions d'anesthésie générale ont d'abord été prélevées (équipe d'hématologie de Lyon) des cellules de moelle osseuse au niveau du bassin de la donneuse, de manière à prévoir des infusions ultérieures après conditionnement à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon de cellules souche de moelle. Puis, et après trachéotomie, l'opération a consisté à délimiter les zones faciales à prélever (triangle menton, lèvres et pointe du nez). La dissection a été effectuée de manière chirurgicale, de façon à emporter en plus du revêtement cutané des structures musculaires, cartilagineuses, vasculaires et nerveuses nécessaires à la restitution de la motricité et de la sensibilité. C'est ainsi qu'ont été disséquées les branches vasculaires faciales (artères et veines), les branches nerveuses sensitives (V2 etV3), enfin les branches motrices, branches distales du nerf facial.
Pour préserver l'aspect physique du donneur et pour respecter sa dignité, la restitution de son visage a été réalisée par les prothésistes maxillofaciaux, grâce à des techniques de moulage réalisé avant le prélèvement de manière à restaurer la zone prélevée à l'identique. Forme, couleur et consistance des tissus ont été ainsi respectées grâce à l'usage de techniques d'apposition de silicone coloré. Ces étapes premières de prélèvement n'ont en rien remis en cause, chez cette donneuse multiorganes, le prélèvement des autres organes vitaux initialement prévus pour d'autres transplantations.
Opération du receveur
L'intervention s'est déroulée sous anesthésie générale le dimanche 27 novembre, elle a duré 15 heures. Dans un premier temps, l'intervention a consisté à préparer les berges de la perte de substance, disséquer minutieusement les différents plans constitués par les muscles et les nerfs faciaux, repérer les vaisseaux et ceci avant l'arrivée du transplant. Ainsi, dès l'arrivée du greffon, la circulation sanguine a pu être rétablie en suturant sous microscope artère et veine faciales de la patiente à celles du transplant, et ce à droite et à gauche. Ainsi revascularisé, le greffon a repris vitalité et aspect normal. Puis, chacun des éléments musculaires et nerveux repéré a été soigneusement suturé avec son homologue sur la patiente. Enfin, le plan muqueux a été reconstitué, recréant l'étanchéité de la cavité buccale et de la cavité nasale. C'est tout à la fin que les tissus dermiques ont été reconstitués depuis le menton jusqu'à la racine du nez en adaptant la forme en fonction des contraintes esthétiques.
Tous ces gestes chirurgicaux ont été réalisés par l'équipe de chirurgie maxillofaciale du CHU d'Amiens. Huit chirurgiens se sont relayés entre donneur, préparation du greffon et reconstruction.
Le traitement
Le traitement immunosuppresseur s'est inspiré de celui utilisé dans les allogreffes de mains, il associe :
- Sérum AntiLymphocytes (un agent d'immunosuppression biologique produit à Lyon)
- Tacrolimus (une molécule issue de la recherche japonaise)
- Mycophenolate Mofetil (une molécule issue de la recherche américaine)
- Corticoïdes
La greffe de cellules de moelle osseuse effectuée au quatrième et onzième jour devrait permettre de diminuer les réactions entre le transplant et l'hôte. La moelle osseuse a été prélevée chez le donneur, conditionnée et congelée par le service d'hématologie clinique du Pr Michallet (hôpital Edouard Herriot) avant d'être infusée au receveur.
Le traitement immunosuppresseur sera allégé progressivement et maintenu à vie. En cas de rejet, les doses de ces médicaments seront adaptées.
Des explorations ultrasonores, des mesures thermographiques et des prélèvements de peau pour examen au microscope devraient permettre de déceler précocement le rejet cutané et de prescrire le traitement adapté.
La rééducation sera entreprise très précocement après l'intervention, rééducation spécifique à la charge des kinésithérapeutes habitués à la chirurgie faciale et des orthophonistes, permettant de recouvrer au plus vite l'élocution et toutes les fonctions labiales.
Le soutien psychologique, assuré régulièrement depuis l'accident sera indispensable en post-opératoire immédiat et à très long terme.
Le résultat fonctionnel de la reconstruction sera évalué dans les 12 à 18 mois, après que la régénération nerveuse soit obtenue.
L'équipe
L'équipe qui a réalisé cette transplantation du triangle nez-lèvres-menton était composée d'environ 50 personnes associant chirurgiens, anesthésistes, infirmières de bloc opératoire, infirmières anesthésistes et prothésistes sous la responsabilité du Professeur DEVAUCHELLE du service de chirurgie maxillo-faciale du Centre Hospitalier Universitaire d'Amiens. Cette équipe a été renforcée par le Professeur LENGELE des
Cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles.
En post-opératoire, la patiente a été prise en charge dans le service de chirurgie de la transplantation du CHU de Lyon (Professeur Xavier MARTIN) sous la responsabilité du Professeur Jean-Michel DUBERNARD pour la mise en route et le suivi du traitement immunosuppresseur et sa surveillance, en collaboration avec le Professeur MICHALLET (Hématologie) et son équipe, ainsi que de nombreux autres spécialistes à la fois psychiatres, phoniatres, hématologistes et chercheurs....
AMIENS
Bernard DEVAUCHELLE
Coordinateur
Ghassan BITAR, chirurgien
Anne-Sophie BRACQ-DORNER,
anesthésiste
Kamel CHEBOUBI, anesthésiste
Sophie CREMADES, psychiatre
Stéphanie DAKPE, chirurgien
Cédric d'HAUTHUILLE, chirurgien
Giovanni de MARCO,neuroscience
Benjamin GUICHARD, chirurgien
Christophe MOURE, chirurgien
Farid TAHA, chirurgien
Sylvie TESTELIN, chirurgien
Jean TCHAOUSSOFF, coordination
hospitalière, anesthésiste réanimateur
Gérard VILAIN, anesthésiste
BRUXELLES UCL
Benoit LENGELE, chirurgien
LYON
Jean-Michel DUBERNARD
Coordinateur
Daniele BACHMANN, psychiatrie
Lionel BADET, transplantologie
Jean-Luc BEZIAT, chirurgien maxillo-f
Frédéric BRUN, coordination hospitalièr
Gabriel BURLOUX, psychiatrie
Assia EL JAAFARI, immunologie
Olivier HEQUET, thérapie cellulaire
Jean KANITAKIS, dermatologie
Nicole LEFRANCOIS, transplantologie
Xavier MARTIN, transplantologie
Mauricette MICHALLET, hématologie
Denise MONGIN-LONG, Anesthésie
Réanimation
Emmanuel MORELON, transplantologie
Palmina PETRUZZO, transplantologie
Angela SIRIGU, neuroscience
Des aspects éthiques, médicaux et psychologiques rassurants pour la première allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton)
Dans le cadre de la mise en place de la première allogreffe partielle de la face (nez-lèvresmenton), l'Agence de la biomédecine s'est assurée que toutes les expertises médicales, éthiques et psychologiques ont bien été menées dans un souci constant de respect du donneur et de ses proches, et de suivi du receveur.
L'allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) rendue possible après l'expertise de plusieurs instances
L'Agence de la biomédecine a été saisie en juin 2005 d'une demande à caractère urgent formulée par l'équipe chirurgicale du CHU d'Amiens visant à réaliser une allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) pour une patiente de 38 ans, dont le bas du visage avait été arraché par un chien. En plus d'un important préjudice esthétique, cette lésion est surtout responsable, d'une part, d'une incontinence buccale rendant quasi impossible une alimentation orale naturelle et, d'autre part, d'un trouble majeur de l'élocution. En cours d'élaboration du protocole, l'équipe chirurgicale d'Amiens a établi une collaboration avec
l'équipe de Jean-Michel Dubernard (HCL), ayant acquis une compétence inégalée dans le domaine des allogreffes de tissus composites.
L'Agence de la biomédecine avait déjà été interrogée, il y a un an et demi, par une autre équipe de chirurgie plastique (Pr Lantieri, Hôpital Henri Mondor de Créteil), sur un projet de greffe de l'ensemble des tissus de la face pour des patients victimes de traumatismes d'origine balistique. A la demande de l'Agence, l'équipe avait saisi de ce projet le Comité consultatif national d'éthique qui a rendu un avis le 6 février 2004. Il concluait en admettant qu'une allogreffe partielle de la face reconstituant le triangle bouche nez était possible mais devait faire l'objet d'un protocole précis 'soumis pour accord à
l'Etablissement français des Greffes ou à d'autres instances ayant les mêmes attributions'.
Il faut souligner le caractère particulier du protocole de l'allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) : il ne concerne qu'une seule patiente (et non un groupe de patients) dont la blessure, fortement invalidante, affecte certaines fonctions (alimentation et élocution). L'indication posée, une morsure récente non encore totalement cicatrisée, s'inscrit dans un contexte d'urgence : plus la cicatrisation de la patiente est avancée, plus la greffe est rendue difficile. Il s'agit donc d'une première chirurgicale, non envisagée dans le cadre d'un essai clinique, relevant de l'urgence thérapeutique.
Assimilées à des greffes d'organes, les greffes de tissus composites relèvent de l'Agence de la biomédecine qui doit réguler ce type de prélèvement et attribuer le greffon. Pour garantir le meilleur niveau d'expertise du dossier présenté par les médecins et les chirurgiens, l'Agence de la biomédecine a conseillé aux équipes concernées de saisir l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé qui a réuni un groupe d'experts. Ce groupe a rendu un avis sous réserve de compléments concernant, en particulier, la prise en charge et l'information de la patiente. L'Agence de la biomédecine a veillé à ce que ces recommandations soient prises en compte dans le protocole élaboré par les équipes.
Enfin, le protocole a également été soumis à l'avis du Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale de Picardie (CCPPRB) qui a émis un avis favorable sous réserve de modifications concernant l'information et le consentement de la patiente, apportées par les équipes.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée que le prélèvement partiel de tissus de la face n'empêchait pas le prélèvement multi-organes.
Les équipes chirurgicales ont été particulièrement attentives à proposer un protocole n'empêchant en rien le déroulement normal d'un prélèvement multi-organes. En effet, un greffon est un bien précieux que l'on ne peut accepter de perdre car sa perte peut entraîner le décès d'un receveur. Actuellement, malgré la progression régulière de l'activité de prélèvement et de greffe en France, la situation de pénurie d'organes persiste. L'ensemble des équipes médicales sont mobilisées continuellement pour permettre à toujours plus de
patients d'accéder au bénéfice de la greffe.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée de l'existence d'un dispositif satisfaisant de reconstruction faciale du donneur
L'Agence de la biomédecine a veillé à ce que le dispositif prévu pour ce prélèvement particulier garantisse le respect du corps du défunt et s'acquitte de l'obligation de restauration du corps telle que l'exige la loi. L'expérience de prothésistes maxillo-faciaux est sollicitée pour fabriquer, pendant la durée du prélèvement, une prothèse faciale reproduisant très exactement le volume des tissus de la face prélevés, par moulage préalable. L'équipe médicale a présenté une reconstruction expérimentale convaincante. Le corps du défunt est donc traité avec le respect qui lui est dû.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée qu'un suivi psychologique du receveur et des proches du donneur était prévu par les équipes
Toutes les dispositions ont été prises pour que la patiente soit informée très clairement et très complètement de l'intervention chirurgicale, des risques et des contraintes qu'elle engendre, en particulier sur le plan immunologique avec notamment la prise d'un traitement immunosuppresseur à vie. Un suivi psychologique post-opératoire et de longue durée est prévu. La patiente a donné un consentement libre et éclairé pour ce protocole d'allogreffe partielle de la face.
De la même façon, l'Agence s'est assurée qu'un suivi psychologique des proches du donneur pouvait être réalisé si ceux-ci le désiraient. Les proches, s'ils désirent être accompagnés dans leur démarche de deuil, peuvent contacter le médecin coordonnateur ou l'infirmière coordinatrice.
Des équipes médicales volontaires pour le prélèvement partiel de tissus de la face
L'Agence de la biomédecine est responsable de l'encadrement et de la coordination des activités de prélèvement et de greffe. Elle a donc pour tâche de faciliter la réalisation de cette greffe en mobilisant certaines des équipes médicales en charge de l'activité de prélèvement.
Toutes les équipes sont particulièrement attentives au soin avec lequel est mené l'entretien avec les proches. Le contexte très difficile de l'annonce de la mort encéphalique, état dans lequel le coeur continue à battre artificiellement alors que la personne est décédée, rend parfois délicate la question du don d'organes. La compétence et l'expérience des coordinations hospitalières sont pleinement sollicitées car les qualités d'accueil et d'écoute sont essentielles. Les équipes cherchent en effet à accompagner de la meilleure façon possible la souffrance des proches brutalement endeuillés. Cet encadrement psychologique et moral fait l'objet de formations spécifiques organisées par l'Agence.
Afin de rendre possible le prélèvement partiel de tissus de la face et consciente de la singularité de l'entretien à avoir avec les proches, l'Agence de la biomédecine s'est appuyée sur des équipes de prélèvement volontaires pour la recherche de ce type de greffon et fortement motivées par le bénéfice pour la patiente".
Pour en savoir plus
http://www.chu-amiens.fr/docu/dossierdepresse.pdf
Source :
La Tribune
L'énorme pas en avant réalisé par la greffe de la main il y a sept ans, a conforté le monde de la chirurgie maxillofaciale et réparatrice dans l'idée que, dans certaines conditions, l'extrapolation à la face d'une telle technique était envisageable. C'est ainsi que, ailleurs et dans un cadre différent, la question de la « greffe de visage » a été posée au Comité Consultatif National d'Ethique, lequel en a accepté le principe dès lors qu'elle était limitée à l'unité morphologique et fonctionnelle labio-narinaire".
"L'accident d'une jeune femme de 38 ans, amputée des lèvres, du nez et du menton à la suite d'une morsure animale, a été tout naturellement le point de départ de l'allogreffe partielle de face qui a été effectuée ce dimanche 27 novembre.
La patiente
Il s'agit d'une femme de 38 ans, mère de deux enfants, gravement mutilée par son chien en mai 2005. Cette morsure a entraîné la perte complète des lèvres, du menton et de la pointe du nez avec des conséquences fonctionnelles importantes.
Cette femme, très motivée et déterminée, a été totalement informée du choix thérapeutique, du déroulement de l'intervention, des suites opératoires et du traitement anti-rejet. Elle a bien compris les risques inhérents à l'acte chirurgical et au traitement immunosuppresseur. Totalement impliquée dans les soins, tant somatiques que psychologiques, elle a pu, au fil des mois, se faire à l'idée d'un recours au transplant. Ce cheminement, effectué au sein d'une équipe multidisciplinaire n'a jamais remis en cause sa conviction. Elle a accepté d'être traitée et suivie par les deux équipes d'Amiens et de Lyon pendant plusieurs années, tant sur le plan médical que psychologique.
Aspect éthique et scientifique
La volonté d'utiliser l'allogreffe de tissu composite (triangle nez - menton - lèvres), afin de reconstituer le visage de cette patiente défigurée, s'est imposée d'emblée à l'équipe chirurgicale comme étant le moyen le plus approprié. Cette opinion fut rapidement confortée par l'avis sollicité de plusieurs experts. Compte tenu du type de lésion faciale, aucune chirurgie réparatrice classique par auto-transplantation de tissu n'était à même de transformer son état et seule une allogreffe partielle de face pouvait permettre de réduire
son handicap.
Le projet a donc réuni l'équipe de chirurgie maxillo-faciale et d'anesthésiologie du CHU d'Amiens, où l'intervention a été réalisée, sous la responsabilité du Professeur Bernard DEVAUCHELLE et du Professeur Sylvie TESTELIN, avec l'aide du Professeur LENGELE des cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles
L'équipe de chirurgie de la transplantation sous la responsabilité du Professeur Jean-Michel DUBERNARD à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon a choisi, mis en oeuvre, et assuré le suivi du traitement immunosuppresseur.
Au-delà, des spécialistes de psychiatrie et de psychologie, de dermato-anatomopathologie, de neuroscience, d'imagerie, d'hématologie, de néphrologie appartenant aux deux CHU ont réuni leurs compétences. Le partenariat s'est étendu aux personnels soignants et de rééducation.
Les équipes de transplantation ont décidé d'associer au traitement immunosuppresseur une greffe de moelle osseuse du donneur susceptible de faciliter la prévention du rejet.
Conformément à l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique, le projet a été soumis à l'expertise de l'AFSSAPS et a fait l'objet de plusieurs étapes d'élaboration avant d'en recevoir l'aval. Ce projet a également été soumis à l'avis de l'Espace Ethique du CHU d'Amiens et du Comité Consultatif de Protection des Personnes dans la Recherche Biomédicale (CCPPRB) local.
Le partenariat avec l'Agence de la biomédecine a permis la mise en veille des équipes de coordination de prélèvements.
La convergence des opinions émises par les structures éthiques institutionnelles et la mobilisation de l'ensemble des acteurs (patient, médecins, scientifiques, soignants, administratifs...) en ont permis la mise en oeuvre.
Déroulement de l'intervention
Prélèvements auprès du donneur
Dans des conditions d'anesthésie générale ont d'abord été prélevées (équipe d'hématologie de Lyon) des cellules de moelle osseuse au niveau du bassin de la donneuse, de manière à prévoir des infusions ultérieures après conditionnement à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon de cellules souche de moelle. Puis, et après trachéotomie, l'opération a consisté à délimiter les zones faciales à prélever (triangle menton, lèvres et pointe du nez). La dissection a été effectuée de manière chirurgicale, de façon à emporter en plus du revêtement cutané des structures musculaires, cartilagineuses, vasculaires et nerveuses nécessaires à la restitution de la motricité et de la sensibilité. C'est ainsi qu'ont été disséquées les branches vasculaires faciales (artères et veines), les branches nerveuses sensitives (V2 etV3), enfin les branches motrices, branches distales du nerf facial.
Pour préserver l'aspect physique du donneur et pour respecter sa dignité, la restitution de son visage a été réalisée par les prothésistes maxillofaciaux, grâce à des techniques de moulage réalisé avant le prélèvement de manière à restaurer la zone prélevée à l'identique. Forme, couleur et consistance des tissus ont été ainsi respectées grâce à l'usage de techniques d'apposition de silicone coloré. Ces étapes premières de prélèvement n'ont en rien remis en cause, chez cette donneuse multiorganes, le prélèvement des autres organes vitaux initialement prévus pour d'autres transplantations.
Opération du receveur
L'intervention s'est déroulée sous anesthésie générale le dimanche 27 novembre, elle a duré 15 heures. Dans un premier temps, l'intervention a consisté à préparer les berges de la perte de substance, disséquer minutieusement les différents plans constitués par les muscles et les nerfs faciaux, repérer les vaisseaux et ceci avant l'arrivée du transplant. Ainsi, dès l'arrivée du greffon, la circulation sanguine a pu être rétablie en suturant sous microscope artère et veine faciales de la patiente à celles du transplant, et ce à droite et à gauche. Ainsi revascularisé, le greffon a repris vitalité et aspect normal. Puis, chacun des éléments musculaires et nerveux repéré a été soigneusement suturé avec son homologue sur la patiente. Enfin, le plan muqueux a été reconstitué, recréant l'étanchéité de la cavité buccale et de la cavité nasale. C'est tout à la fin que les tissus dermiques ont été reconstitués depuis le menton jusqu'à la racine du nez en adaptant la forme en fonction des contraintes esthétiques.
Tous ces gestes chirurgicaux ont été réalisés par l'équipe de chirurgie maxillofaciale du CHU d'Amiens. Huit chirurgiens se sont relayés entre donneur, préparation du greffon et reconstruction.
Le traitement
Le traitement immunosuppresseur s'est inspiré de celui utilisé dans les allogreffes de mains, il associe :
- Sérum AntiLymphocytes (un agent d'immunosuppression biologique produit à Lyon)
- Tacrolimus (une molécule issue de la recherche japonaise)
- Mycophenolate Mofetil (une molécule issue de la recherche américaine)
- Corticoïdes
La greffe de cellules de moelle osseuse effectuée au quatrième et onzième jour devrait permettre de diminuer les réactions entre le transplant et l'hôte. La moelle osseuse a été prélevée chez le donneur, conditionnée et congelée par le service d'hématologie clinique du Pr Michallet (hôpital Edouard Herriot) avant d'être infusée au receveur.
Le traitement immunosuppresseur sera allégé progressivement et maintenu à vie. En cas de rejet, les doses de ces médicaments seront adaptées.
Des explorations ultrasonores, des mesures thermographiques et des prélèvements de peau pour examen au microscope devraient permettre de déceler précocement le rejet cutané et de prescrire le traitement adapté.
La rééducation sera entreprise très précocement après l'intervention, rééducation spécifique à la charge des kinésithérapeutes habitués à la chirurgie faciale et des orthophonistes, permettant de recouvrer au plus vite l'élocution et toutes les fonctions labiales.
Le soutien psychologique, assuré régulièrement depuis l'accident sera indispensable en post-opératoire immédiat et à très long terme.
Le résultat fonctionnel de la reconstruction sera évalué dans les 12 à 18 mois, après que la régénération nerveuse soit obtenue.
L'équipe
L'équipe qui a réalisé cette transplantation du triangle nez-lèvres-menton était composée d'environ 50 personnes associant chirurgiens, anesthésistes, infirmières de bloc opératoire, infirmières anesthésistes et prothésistes sous la responsabilité du Professeur DEVAUCHELLE du service de chirurgie maxillo-faciale du Centre Hospitalier Universitaire d'Amiens. Cette équipe a été renforcée par le Professeur LENGELE des
Cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles.
En post-opératoire, la patiente a été prise en charge dans le service de chirurgie de la transplantation du CHU de Lyon (Professeur Xavier MARTIN) sous la responsabilité du Professeur Jean-Michel DUBERNARD pour la mise en route et le suivi du traitement immunosuppresseur et sa surveillance, en collaboration avec le Professeur MICHALLET (Hématologie) et son équipe, ainsi que de nombreux autres spécialistes à la fois psychiatres, phoniatres, hématologistes et chercheurs....
AMIENS
Bernard DEVAUCHELLE
Coordinateur
Ghassan BITAR, chirurgien
Anne-Sophie BRACQ-DORNER,
anesthésiste
Kamel CHEBOUBI, anesthésiste
Sophie CREMADES, psychiatre
Stéphanie DAKPE, chirurgien
Cédric d'HAUTHUILLE, chirurgien
Giovanni de MARCO,neuroscience
Benjamin GUICHARD, chirurgien
Christophe MOURE, chirurgien
Farid TAHA, chirurgien
Sylvie TESTELIN, chirurgien
Jean TCHAOUSSOFF, coordination
hospitalière, anesthésiste réanimateur
Gérard VILAIN, anesthésiste
BRUXELLES UCL
Benoit LENGELE, chirurgien
LYON
Jean-Michel DUBERNARD
Coordinateur
Daniele BACHMANN, psychiatrie
Lionel BADET, transplantologie
Jean-Luc BEZIAT, chirurgien maxillo-f
Frédéric BRUN, coordination hospitalièr
Gabriel BURLOUX, psychiatrie
Assia EL JAAFARI, immunologie
Olivier HEQUET, thérapie cellulaire
Jean KANITAKIS, dermatologie
Nicole LEFRANCOIS, transplantologie
Xavier MARTIN, transplantologie
Mauricette MICHALLET, hématologie
Denise MONGIN-LONG, Anesthésie
Réanimation
Emmanuel MORELON, transplantologie
Palmina PETRUZZO, transplantologie
Angela SIRIGU, neuroscience
Des aspects éthiques, médicaux et psychologiques rassurants pour la première allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton)
Dans le cadre de la mise en place de la première allogreffe partielle de la face (nez-lèvresmenton), l'Agence de la biomédecine s'est assurée que toutes les expertises médicales, éthiques et psychologiques ont bien été menées dans un souci constant de respect du donneur et de ses proches, et de suivi du receveur.
L'allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) rendue possible après l'expertise de plusieurs instances
L'Agence de la biomédecine a été saisie en juin 2005 d'une demande à caractère urgent formulée par l'équipe chirurgicale du CHU d'Amiens visant à réaliser une allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) pour une patiente de 38 ans, dont le bas du visage avait été arraché par un chien. En plus d'un important préjudice esthétique, cette lésion est surtout responsable, d'une part, d'une incontinence buccale rendant quasi impossible une alimentation orale naturelle et, d'autre part, d'un trouble majeur de l'élocution. En cours d'élaboration du protocole, l'équipe chirurgicale d'Amiens a établi une collaboration avec
l'équipe de Jean-Michel Dubernard (HCL), ayant acquis une compétence inégalée dans le domaine des allogreffes de tissus composites.
L'Agence de la biomédecine avait déjà été interrogée, il y a un an et demi, par une autre équipe de chirurgie plastique (Pr Lantieri, Hôpital Henri Mondor de Créteil), sur un projet de greffe de l'ensemble des tissus de la face pour des patients victimes de traumatismes d'origine balistique. A la demande de l'Agence, l'équipe avait saisi de ce projet le Comité consultatif national d'éthique qui a rendu un avis le 6 février 2004. Il concluait en admettant qu'une allogreffe partielle de la face reconstituant le triangle bouche nez était possible mais devait faire l'objet d'un protocole précis 'soumis pour accord à
l'Etablissement français des Greffes ou à d'autres instances ayant les mêmes attributions'.
Il faut souligner le caractère particulier du protocole de l'allogreffe partielle de la face (nez-lèvres-menton) : il ne concerne qu'une seule patiente (et non un groupe de patients) dont la blessure, fortement invalidante, affecte certaines fonctions (alimentation et élocution). L'indication posée, une morsure récente non encore totalement cicatrisée, s'inscrit dans un contexte d'urgence : plus la cicatrisation de la patiente est avancée, plus la greffe est rendue difficile. Il s'agit donc d'une première chirurgicale, non envisagée dans le cadre d'un essai clinique, relevant de l'urgence thérapeutique.
Assimilées à des greffes d'organes, les greffes de tissus composites relèvent de l'Agence de la biomédecine qui doit réguler ce type de prélèvement et attribuer le greffon. Pour garantir le meilleur niveau d'expertise du dossier présenté par les médecins et les chirurgiens, l'Agence de la biomédecine a conseillé aux équipes concernées de saisir l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé qui a réuni un groupe d'experts. Ce groupe a rendu un avis sous réserve de compléments concernant, en particulier, la prise en charge et l'information de la patiente. L'Agence de la biomédecine a veillé à ce que ces recommandations soient prises en compte dans le protocole élaboré par les équipes.
Enfin, le protocole a également été soumis à l'avis du Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale de Picardie (CCPPRB) qui a émis un avis favorable sous réserve de modifications concernant l'information et le consentement de la patiente, apportées par les équipes.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée que le prélèvement partiel de tissus de la face n'empêchait pas le prélèvement multi-organes.
Les équipes chirurgicales ont été particulièrement attentives à proposer un protocole n'empêchant en rien le déroulement normal d'un prélèvement multi-organes. En effet, un greffon est un bien précieux que l'on ne peut accepter de perdre car sa perte peut entraîner le décès d'un receveur. Actuellement, malgré la progression régulière de l'activité de prélèvement et de greffe en France, la situation de pénurie d'organes persiste. L'ensemble des équipes médicales sont mobilisées continuellement pour permettre à toujours plus de
patients d'accéder au bénéfice de la greffe.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée de l'existence d'un dispositif satisfaisant de reconstruction faciale du donneur
L'Agence de la biomédecine a veillé à ce que le dispositif prévu pour ce prélèvement particulier garantisse le respect du corps du défunt et s'acquitte de l'obligation de restauration du corps telle que l'exige la loi. L'expérience de prothésistes maxillo-faciaux est sollicitée pour fabriquer, pendant la durée du prélèvement, une prothèse faciale reproduisant très exactement le volume des tissus de la face prélevés, par moulage préalable. L'équipe médicale a présenté une reconstruction expérimentale convaincante. Le corps du défunt est donc traité avec le respect qui lui est dû.
L'Agence de la biomédecine s'est assurée qu'un suivi psychologique du receveur et des proches du donneur était prévu par les équipes
Toutes les dispositions ont été prises pour que la patiente soit informée très clairement et très complètement de l'intervention chirurgicale, des risques et des contraintes qu'elle engendre, en particulier sur le plan immunologique avec notamment la prise d'un traitement immunosuppresseur à vie. Un suivi psychologique post-opératoire et de longue durée est prévu. La patiente a donné un consentement libre et éclairé pour ce protocole d'allogreffe partielle de la face.
De la même façon, l'Agence s'est assurée qu'un suivi psychologique des proches du donneur pouvait être réalisé si ceux-ci le désiraient. Les proches, s'ils désirent être accompagnés dans leur démarche de deuil, peuvent contacter le médecin coordonnateur ou l'infirmière coordinatrice.
Des équipes médicales volontaires pour le prélèvement partiel de tissus de la face
L'Agence de la biomédecine est responsable de l'encadrement et de la coordination des activités de prélèvement et de greffe. Elle a donc pour tâche de faciliter la réalisation de cette greffe en mobilisant certaines des équipes médicales en charge de l'activité de prélèvement.
Toutes les équipes sont particulièrement attentives au soin avec lequel est mené l'entretien avec les proches. Le contexte très difficile de l'annonce de la mort encéphalique, état dans lequel le coeur continue à battre artificiellement alors que la personne est décédée, rend parfois délicate la question du don d'organes. La compétence et l'expérience des coordinations hospitalières sont pleinement sollicitées car les qualités d'accueil et d'écoute sont essentielles. Les équipes cherchent en effet à accompagner de la meilleure façon possible la souffrance des proches brutalement endeuillés. Cet encadrement psychologique et moral fait l'objet de formations spécifiques organisées par l'Agence.
Afin de rendre possible le prélèvement partiel de tissus de la face et consciente de la singularité de l'entretien à avoir avec les proches, l'Agence de la biomédecine s'est appuyée sur des équipes de prélèvement volontaires pour la recherche de ce type de greffon et fortement motivées par le bénéfice pour la patiente".
Pour en savoir plus
http://www.chu-amiens.fr/docu/dossierdepresse.pdf
Source :
La Tribune
Chine : Pékin admet que la plupart des greffes d'organes proviennent de condamnés exécutés
Peines de mort sur ordonnance en Chine
"La quasi-totalité des organes transplantés en Chine provient de condamnés à mort exécutés : l'accusation était lancée depuis des années par des exilés chinois, elle est aujourd'hui confirmée par Pékin. Un aveu de taille qui entre dans le cadre d'une tentative d'éliminer les abus et les excès qui entourent l'usage massif de la peine de mort en Chine, sans pour autant remettre en cause le principe même de la peine capitale.
Le vice-ministre de la Santé, Huang Jiufe, a annoncé officiellement, lors d'une conférence internationale à Manille, que la Chine préparait un projet de loi destiné à réguler le don d'organes, qu'il a lui-même qualifié de 'zone grise'. Il a reconnu que si la Chine était le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, pour le nombre de greffes d'organes, elle n'a jamais pu obtenir de reconnaissance internationale en l'absence de transparence sur la provenance des organes.
Le magazine économique Caijing précise que 5 pour cent seulement des organes greffés proviennent de dons libres, et 95 pour cent de criminels exécutés. Un vrai marché s'est organisé, dans lequel un hôpital prend contact avec la police lorsqu'il a besoin d'un organe, et la transaction s'effectue avec un tribunal pour pouvoir récupérer les organes d'un exécuté".
"Il en coûte de quelques milliers d'euros à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un rein ou un foie, en raison des frais de 'relations publiques', un euphémisme pour les pots-de-vin versés tout au long de cette sinistre chaîne médicale. 'La greffe est devenue un outil pour gagner de l'argent, ce qui est contraire à la politique du gouvernement', a dénoncé le vice-ministre.
Officiellement, les condamnés à mort dont on prélève les organes ont donné leur accord. Mais les conditions de cet accord sont loin d'être claires, et des incidents rapportés par la presse montrent que ce n'est pas toujours le cas. En mai 2000, un tribunal du Jiangxi avait vendu le rein d'un fusillé. Lorsque son père l'a découvert, il s'est suicidé. Dans le Gansu, un cas d'organe prélevé sans autorisation préalable a été jugé par un tribunal qui a accordé une indemnité modeste de 2 000 yuans (200 euros) à la famille. Pour les Chinois, l'intégrité du corps d'un mort est très importante, d'où le faible nombre de dons d'organes volontaires.
Cela fait des années que des exilés, en particulier le célèbre dissident Harry Wu, dénoncent ce scandale. En 2001, un ex-médecin militaire chinois avait témoigné devant le Congrès américain qu'il avait participé à deux reprises à des prélèvements de rein sur des exécutés qui respiraient encore. La confirmation de ces pratiques vise à donner une façade plus présentable à l'usage de la peine de mort dont la Chine détient le record du monde : au moins 3 400 exécutions l'an dernier selon Amnesty, le chiffre précis n'étant jamais connu. Il y a quelques semaines, Pékin avait annoncé une autre réforme allant aussi dans le sens d'une meilleure application de la peine capitale : le transfert à la Cour suprême nationale des décisions en appel pour les condamnations à mort, jusque-là jugées par les cours provinciales, considérées comme trop soumises à l'influence des autorités locales.
En 'nettoyant' les aspects les plus indéfendables de l'application de la peine capitale, Pékin espère banaliser le recours à la peine de mort elle-même, qui jouit d'un large soutien dans l'opinion publique. Mais même ce premier pas prendra encore des années à entrer en vigueur : un délai qui coûtera quelques milliers de vies humaines".
Source :
Libération.fr
Article de Pierre HASKI
==> voir également l'article de la revue de presse Genéthique du 5/12/2005
"La quasi-totalité des organes transplantés en Chine provient de condamnés à mort exécutés : l'accusation était lancée depuis des années par des exilés chinois, elle est aujourd'hui confirmée par Pékin. Un aveu de taille qui entre dans le cadre d'une tentative d'éliminer les abus et les excès qui entourent l'usage massif de la peine de mort en Chine, sans pour autant remettre en cause le principe même de la peine capitale.
Le vice-ministre de la Santé, Huang Jiufe, a annoncé officiellement, lors d'une conférence internationale à Manille, que la Chine préparait un projet de loi destiné à réguler le don d'organes, qu'il a lui-même qualifié de 'zone grise'. Il a reconnu que si la Chine était le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, pour le nombre de greffes d'organes, elle n'a jamais pu obtenir de reconnaissance internationale en l'absence de transparence sur la provenance des organes.
Le magazine économique Caijing précise que 5 pour cent seulement des organes greffés proviennent de dons libres, et 95 pour cent de criminels exécutés. Un vrai marché s'est organisé, dans lequel un hôpital prend contact avec la police lorsqu'il a besoin d'un organe, et la transaction s'effectue avec un tribunal pour pouvoir récupérer les organes d'un exécuté".
"Il en coûte de quelques milliers d'euros à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un rein ou un foie, en raison des frais de 'relations publiques', un euphémisme pour les pots-de-vin versés tout au long de cette sinistre chaîne médicale. 'La greffe est devenue un outil pour gagner de l'argent, ce qui est contraire à la politique du gouvernement', a dénoncé le vice-ministre.
Officiellement, les condamnés à mort dont on prélève les organes ont donné leur accord. Mais les conditions de cet accord sont loin d'être claires, et des incidents rapportés par la presse montrent que ce n'est pas toujours le cas. En mai 2000, un tribunal du Jiangxi avait vendu le rein d'un fusillé. Lorsque son père l'a découvert, il s'est suicidé. Dans le Gansu, un cas d'organe prélevé sans autorisation préalable a été jugé par un tribunal qui a accordé une indemnité modeste de 2 000 yuans (200 euros) à la famille. Pour les Chinois, l'intégrité du corps d'un mort est très importante, d'où le faible nombre de dons d'organes volontaires.
Cela fait des années que des exilés, en particulier le célèbre dissident Harry Wu, dénoncent ce scandale. En 2001, un ex-médecin militaire chinois avait témoigné devant le Congrès américain qu'il avait participé à deux reprises à des prélèvements de rein sur des exécutés qui respiraient encore. La confirmation de ces pratiques vise à donner une façade plus présentable à l'usage de la peine de mort dont la Chine détient le record du monde : au moins 3 400 exécutions l'an dernier selon Amnesty, le chiffre précis n'étant jamais connu. Il y a quelques semaines, Pékin avait annoncé une autre réforme allant aussi dans le sens d'une meilleure application de la peine capitale : le transfert à la Cour suprême nationale des décisions en appel pour les condamnations à mort, jusque-là jugées par les cours provinciales, considérées comme trop soumises à l'influence des autorités locales.
En 'nettoyant' les aspects les plus indéfendables de l'application de la peine capitale, Pékin espère banaliser le recours à la peine de mort elle-même, qui jouit d'un large soutien dans l'opinion publique. Mais même ce premier pas prendra encore des années à entrer en vigueur : un délai qui coûtera quelques milliers de vies humaines".
Source :
Libération.fr
Article de Pierre HASKI
==> voir également l'article de la revue de presse Genéthique du 5/12/2005
Greffe de visage : le film de l'opération
Chirurgie
"Hier, à l'hôpital Herriot de Lyon, l'équipe médico-chirurgicale des CHU d'Amiens et de Lyon a donné des détails au sujet de la première greffe partielle de visage réalisée sur une patiente française.
A deux jets de pierre de la conférence, dans la chambre 114 du service V1 du professeur Jean-Michel Dubernard, la malade se remettait lentement d'une greffe de moelle osseuse destinée à améliorer la prise de la greffe qui lui a redonné un visage à Amiens. Comme Le Figaro a pu le constater, cette femme de 38 ans parle. Elle boit, elle mange seule, et son visage est mobile. Elle devra recevoir jeudi prochain une seconde infusion de cellules de la moelle de la donneuse".
Le film de la greffe de visage est le suivant :
"En mai 2005, le professeur Bernard Devauchelle, chirurgien maxillo-facial au CHU d'Amiens, examine cette femme mordue au visage dans la nuit par son chien. Les dégâts sont tels que d'emblée l'équipe d'Amiens voit en elle une candidate idéale à une greffe de certains tissus du visage.
Aussitôt, les chirurgiens saisissent l'Agence de la biomédecine pour demander, dans le cadre d'un protocole unique de recherche clinique, une autorisation pour cette seule malade. Le professeur Devauchelle contacte également le docteur Laurent Lantiéri (hôpital Henri-Mondor, Créteil) qui, en 2004, avait demandé au Comité consultatif national d'éthique un avis pour réaliser lui aussi une greffe de face. Cet avis négatif laissait tout de même une porte entrouverte pour les cas de figure où les délabrements étaient d'une telle ampleur qu'il est impossible avec la chirurgie classique réparatrice de restaurer les lésions et les fonctions de mastication, de parole, d'expression.
Consentement explicite
Aujourd'hui, le docteur Lantiéri accuse son collègue de lui avoir volé son protocole chirurgical, en particulier la préparation des dissections anatomiques. 'Ben voyons, s'insurge le professeur Devauchelle, personne dans notre équipe ne connaît l'anatomie de la face !' Plus sérieusement, il a indiqué qu'au-delà du fait que, dans les deux protocoles, il s'agit bien des mêmes veines, muscles, artères, son équipe a choisi une autre suture des structures musculaires, des nerfs.
En août, les Amiénois contactent le professeur Dubernard qui vient voir la malade. 'On va se faire massacrer par certains médias, annonce-t-il alors, mais, quand j'ai vu la malade, je n'ai plus eu une seule hésitation'.
L'Agence de biomédecine avait auparavant renvoyé les chirurgiens vers l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) pour qu'un comité d'experts multidisciplinaire évalue les risques et les bénéfices, et émette des recommandations. Il avait adressé aussi les chirurgiens au comité consultatif de protection des personnes (CCPPRB) de Picardie, qui ne s'opposera pas à cette greffe.
Le feu vert est donc donné, mais à plusieurs conditions : que la receveuse soit informée parfaitement des risques associés à ce type de transplantation, de l'échec possible, du rejet, de la nécessité d'un suivi psychologique et d'un traitement immunosuppresseur à vie. Il fallait aussi, lors de la recherche d'un donneur, obtenir un consentement explicite de la famille, étant donné la mutilation envisagée, après plusieurs entretiens et une période de réflexion (ce qui va au-delà de la loi), et pouvoir rendre un corps dans un état proche de son état naturel. Enfin, étant donné la pénurie d'organes actuelle, Carine Camby (Agence de la biomédecine) a indiqué que le feu vert n'avait été donné qu'à la condition que ce prélèvement ne fasse pas obstacle à d'autres prélèvements d'organes du donneur.
L'intervention a eu lieu le dimanche 27 novembre, en trois temps. Six chirurgiens pour le seul prélèvement de tissus du visage ont rejoint, à minuit quinze, dans un bloc opératoire du CHU de Lille, trois autres chirurgiens préleveurs d'organes.
Une plaie suturée
Seront prélevés sur la donneuse en état de mort encéphalique le foie, les reins, le pancréas et le coeur, en plus des tissus du visage. Fin des opérations à 5 heures du matin. Dès minuit et demi, au CHU d'Amiens, 8 chirurgiens, 7 panseuses et 4 anesthésistes commencent à préparer la receveuse. 'Etant donné que nous n'avions tenté aucune autogreffe, aucun geste pour éviter les rétractions, nous avons d'abord dû libérer les rétractions présentes, pour établir la souplesse, la mobilité articulaire', a expliqué le professeur Devauchelle.
Puis vint le temps de la pose du greffon moins de 4 heures après le prélèvement. La suture des artères, 'grosses comme une aorte de rat', des veines minuscules, et des nerfs 'fins comme des fils de haricot', des muscles de la face durera jusqu'à 16 heures. 'J'ai été stupéfait du résultat, on a eu le sentiment que la malade avait une plaie suturée, et pas une greffe', confie le professeur Devauchelle.
Dernière étape effectuée jeudi : la malade a été transférée à Lyon. Elle a reçu une infusion intraveineuse d'une préparation concentrée des cellules souches hématopoïétiques prélevées chez la donneuse. Cette technique a déjà bien aidé les greffés des mains à ne pas rejeter la peau des greffons. En effet, il convient de déclencher une sorte de tolérance immunitaire grâce à une petite proportion de cellules du donneur. Ces cellules ont une durée de vie brève dans l'organisme et ne risquent donc pas de déclencher la redoutable maladie du greffon contre l'hôte observée chez les greffes de moelle pour des leucémies ou des cancers.
Prochain rendez-vous important : jeudi prochain pour une seconde dose de cellules souches de donneur. Ensuite, il faudra des mois pour établir la prise de greffe, la repousse nerveuse et étudier quelles difficultés psychologiques perdurent pour cette malade suivie par quatre psychiatres".
Source :
Le Figaro Sciences et Médecine
Article de Jean-Michel Bader
La femme de 38 ans à qui les professeurs Devauchelle et Dubernard ont greffé une partie de visage se remet bien de son opération. Il faudra plusieurs mois avant de livrer un diagnostic définitif.
"Hier, à l'hôpital Herriot de Lyon, l'équipe médico-chirurgicale des CHU d'Amiens et de Lyon a donné des détails au sujet de la première greffe partielle de visage réalisée sur une patiente française.
A deux jets de pierre de la conférence, dans la chambre 114 du service V1 du professeur Jean-Michel Dubernard, la malade se remettait lentement d'une greffe de moelle osseuse destinée à améliorer la prise de la greffe qui lui a redonné un visage à Amiens. Comme Le Figaro a pu le constater, cette femme de 38 ans parle. Elle boit, elle mange seule, et son visage est mobile. Elle devra recevoir jeudi prochain une seconde infusion de cellules de la moelle de la donneuse".
Le film de la greffe de visage est le suivant :
"En mai 2005, le professeur Bernard Devauchelle, chirurgien maxillo-facial au CHU d'Amiens, examine cette femme mordue au visage dans la nuit par son chien. Les dégâts sont tels que d'emblée l'équipe d'Amiens voit en elle une candidate idéale à une greffe de certains tissus du visage.
Aussitôt, les chirurgiens saisissent l'Agence de la biomédecine pour demander, dans le cadre d'un protocole unique de recherche clinique, une autorisation pour cette seule malade. Le professeur Devauchelle contacte également le docteur Laurent Lantiéri (hôpital Henri-Mondor, Créteil) qui, en 2004, avait demandé au Comité consultatif national d'éthique un avis pour réaliser lui aussi une greffe de face. Cet avis négatif laissait tout de même une porte entrouverte pour les cas de figure où les délabrements étaient d'une telle ampleur qu'il est impossible avec la chirurgie classique réparatrice de restaurer les lésions et les fonctions de mastication, de parole, d'expression.
Consentement explicite
Aujourd'hui, le docteur Lantiéri accuse son collègue de lui avoir volé son protocole chirurgical, en particulier la préparation des dissections anatomiques. 'Ben voyons, s'insurge le professeur Devauchelle, personne dans notre équipe ne connaît l'anatomie de la face !' Plus sérieusement, il a indiqué qu'au-delà du fait que, dans les deux protocoles, il s'agit bien des mêmes veines, muscles, artères, son équipe a choisi une autre suture des structures musculaires, des nerfs.
En août, les Amiénois contactent le professeur Dubernard qui vient voir la malade. 'On va se faire massacrer par certains médias, annonce-t-il alors, mais, quand j'ai vu la malade, je n'ai plus eu une seule hésitation'.
L'Agence de biomédecine avait auparavant renvoyé les chirurgiens vers l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) pour qu'un comité d'experts multidisciplinaire évalue les risques et les bénéfices, et émette des recommandations. Il avait adressé aussi les chirurgiens au comité consultatif de protection des personnes (CCPPRB) de Picardie, qui ne s'opposera pas à cette greffe.
Le feu vert est donc donné, mais à plusieurs conditions : que la receveuse soit informée parfaitement des risques associés à ce type de transplantation, de l'échec possible, du rejet, de la nécessité d'un suivi psychologique et d'un traitement immunosuppresseur à vie. Il fallait aussi, lors de la recherche d'un donneur, obtenir un consentement explicite de la famille, étant donné la mutilation envisagée, après plusieurs entretiens et une période de réflexion (ce qui va au-delà de la loi), et pouvoir rendre un corps dans un état proche de son état naturel. Enfin, étant donné la pénurie d'organes actuelle, Carine Camby (Agence de la biomédecine) a indiqué que le feu vert n'avait été donné qu'à la condition que ce prélèvement ne fasse pas obstacle à d'autres prélèvements d'organes du donneur.
L'intervention a eu lieu le dimanche 27 novembre, en trois temps. Six chirurgiens pour le seul prélèvement de tissus du visage ont rejoint, à minuit quinze, dans un bloc opératoire du CHU de Lille, trois autres chirurgiens préleveurs d'organes.
Une plaie suturée
Seront prélevés sur la donneuse en état de mort encéphalique le foie, les reins, le pancréas et le coeur, en plus des tissus du visage. Fin des opérations à 5 heures du matin. Dès minuit et demi, au CHU d'Amiens, 8 chirurgiens, 7 panseuses et 4 anesthésistes commencent à préparer la receveuse. 'Etant donné que nous n'avions tenté aucune autogreffe, aucun geste pour éviter les rétractions, nous avons d'abord dû libérer les rétractions présentes, pour établir la souplesse, la mobilité articulaire', a expliqué le professeur Devauchelle.
Puis vint le temps de la pose du greffon moins de 4 heures après le prélèvement. La suture des artères, 'grosses comme une aorte de rat', des veines minuscules, et des nerfs 'fins comme des fils de haricot', des muscles de la face durera jusqu'à 16 heures. 'J'ai été stupéfait du résultat, on a eu le sentiment que la malade avait une plaie suturée, et pas une greffe', confie le professeur Devauchelle.
Dernière étape effectuée jeudi : la malade a été transférée à Lyon. Elle a reçu une infusion intraveineuse d'une préparation concentrée des cellules souches hématopoïétiques prélevées chez la donneuse. Cette technique a déjà bien aidé les greffés des mains à ne pas rejeter la peau des greffons. En effet, il convient de déclencher une sorte de tolérance immunitaire grâce à une petite proportion de cellules du donneur. Ces cellules ont une durée de vie brève dans l'organisme et ne risquent donc pas de déclencher la redoutable maladie du greffon contre l'hôte observée chez les greffes de moelle pour des leucémies ou des cancers.
Prochain rendez-vous important : jeudi prochain pour une seconde dose de cellules souches de donneur. Ensuite, il faudra des mois pour établir la prise de greffe, la repousse nerveuse et étudier quelles difficultés psychologiques perdurent pour cette malade suivie par quatre psychiatres".
Source :
Le Figaro Sciences et Médecine
Article de Jean-Michel Bader
Lobbying autour de l'Agence de biomédecine
"Fin novembre, on annonçait l'arrivée à la tête de l'Agence de biomédecine d'une nouvelle directrice, Claire Legras, à la place de Carine Camby. Claire Legras est connue pour son opposition aux recherches sur l'embryon humain. Mais sous la pression de certains scientifiques, militants notoires pour la recherche sur l'embryon et le clonage, et avec le soutien actif de Frédéric Salat-Baroux, secrétaire général de l'Elysée, la nomination de Claire Legras a été annulée et Carine Camby a retrouvé ses anciennes fonctions.
Plus rien ne devrait 'empêcher' la publication du décret autorisant la production en France de lignées de cellules souches embryonnaires humaines dont le texte vient d'être validé par le Conseil constitutionnel".
© genethique.org
L'Express n°2839 01/12/05
Plus rien ne devrait 'empêcher' la publication du décret autorisant la production en France de lignées de cellules souches embryonnaires humaines dont le texte vient d'être validé par le Conseil constitutionnel".
© genethique.org
L'Express n°2839 01/12/05
Tous les Argentins sont désormais des donneurs d'organes
BUENOS AIRES - "Le Congrès argentin a adopté mercredi une loi faisant de tous les Argentins des donneurs d'organes potentiels, à moins qu'ils ne s'y opposent explicitement. Un tel texte existe dans plusieurs pays européens. La Suisse elle est à la traîne.
Cette loi, la première du genre en Amérique latine, avait été présentée au Congrès l'an dernier par le président Nestor Kirchner. Elle a été approuvée à l'unanimité par le Sénat après son adoption par la Chambre des députés.
Auparavant, les prélèvements d'organes pour les greffes n'étaient effectués que sur les corps de personnes ayant exprimé la volonté de donner leurs organes après leur mort.
'Grâce à cette loi, davantage de vies vont être sauvées', a déclaré le vice-président Daniel Scioli, qui est également président du Sénat.
Quelque 6000 Argentins sont sur liste d'attente pour des greffes d'organes.
L'Espagne, l'Autriche et la Belgique, trois pays où le taux de dons d'organes est élevé, disposent de lois similaires.
Les dons d'organes manquent en revanche cruellement en Suisse. Une personne meurt presque chaque semaine faute d'avoir trouvé à temps un organe de donneur, selon Swisstransplant, la fondation qui coordonne les activités de transplantation en Suisse.
Avec un taux de treize dons pour mille habitants, la Suisse occupe la dernière place des donneurs d'organes en Europe. Alors que huit Suisses sur dix expriment une opinion positive sur le don d'organes, seul un habitant sur dix porte une carte de donneur sur lui".
Source :
TSR.ch
Cette loi, la première du genre en Amérique latine, avait été présentée au Congrès l'an dernier par le président Nestor Kirchner. Elle a été approuvée à l'unanimité par le Sénat après son adoption par la Chambre des députés.
Auparavant, les prélèvements d'organes pour les greffes n'étaient effectués que sur les corps de personnes ayant exprimé la volonté de donner leurs organes après leur mort.
'Grâce à cette loi, davantage de vies vont être sauvées', a déclaré le vice-président Daniel Scioli, qui est également président du Sénat.
Quelque 6000 Argentins sont sur liste d'attente pour des greffes d'organes.
L'Espagne, l'Autriche et la Belgique, trois pays où le taux de dons d'organes est élevé, disposent de lois similaires.
Les dons d'organes manquent en revanche cruellement en Suisse. Une personne meurt presque chaque semaine faute d'avoir trouvé à temps un organe de donneur, selon Swisstransplant, la fondation qui coordonne les activités de transplantation en Suisse.
Avec un taux de treize dons pour mille habitants, la Suisse occupe la dernière place des donneurs d'organes en Europe. Alors que huit Suisses sur dix expriment une opinion positive sur le don d'organes, seul un habitant sur dix porte une carte de donneur sur lui".
Source :
TSR.ch
Le professeur Jean-Michel Dubernard, un pionnier de la transplantation
Il a été le premier à réaliser en septembre 1998 une greffe de main et en janvier 2000 une greffe des deux mains.
"Premier à avoir tenté une greffe partielle du visage avec le professeur Bernard Devauchelle, Jean-Michel Dubernard est aussi un pionnier de la greffe de main.
Le 23 septembre 1998, il avait dirigé une équipe qui avait transplanté la main d'un donneur décédé sur un Néo-Zélandais, Clint Hallam. Chef du service de chirurgie de la transplantation de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, il avait alors affirmé qu'une nouvelle ère s'ouvrait pour les transplantations. Après les greffes d'organes vitaux comme le coeur ou semi- vitaux comme le rein ou le pancréas, il estimait qu'il fallait désormais aborder des greffes touchant à la qualité de la vie.
Cette première allogreffe de main avait suscité une controverse, en France particulièrement".
"L'opération s'inscrivait pourtant dans une dynamique internationale partagée par de nombreux chirurgiens de la main. Réunie à Vancouver en mai 1998, l'IFFSH (Fédération internationale des sociétés des chirurgiens de la main) avait estimé que les greffes de main pouvaient désormais être tentées. La réussite des autogreffes de main, les essais concluants sur les singes ainsi que les recherches menées sur les greffes de tissus avaient montré que la technique était au point.
Le 12 janvier 2000, le professeur Dubernard réalisait une nouvelle première : la greffe des deux mains. Cette intervention de dix-sept heures, qui demanda la participation de dix-huit chirurgiens, s'est révélée jusqu'à aujourd'hui un succès.
Chas d'une aiguille
Au début de cette année, Denis Chatelier a assuré avoir retrouvé l'usage de ses deux mains. Pour le prouver, il fit même une démonstration à la presse en réussissant à enfiler un fil dans le chas d'une aiguille. Il fit part de son bonheur de pouvoir caresser ses deux enfants. En revanche, il est encore obligé de faire de la rééducation pour retrouver sa sensibilité tactile.
Agé de 33 ans au moment de l'opération, Denis Chatelier avait perdu ses deux mains en 1996, alors qu'il manipulait avec ses neveux une fusée de fabrication artisanale. Cette opération avait reçu l'aval des experts de différentes disciplines réunis par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. La perte des deux mains avait semblé suffisamment grave pour justifier l'intervention, en dépit des risques à long terme en raison des traitements antirejets et de l'incertitude qu'il y avait alors sur sa réussite.
La réussite de ce nouveau type de greffe avec la qualité de vie pour enjeu dépend beaucoup de la volonté du greffé. C'est ainsi que la greffe de Clint Hallam s'est rapidement avérée un échec. Personnalité fantasque et instable, il demanda à la fin 2000 au professeur Dubernard de l'amputer de sa main greffée. Ce dernier refusa, lui reprochant de ne pas avoir observé son traitement antirejet comme il s'était engagé à le faire. Clint Hallam fut finalement amputé en Grande-Bretagne en février 2001, à l'hôpital St Mary's de Londres. Il disait n'avoir jamais réussi à faire sienne sa nouvelle main. Il se plaignait d'en souffrir en permanence, comme s'il tenait une pièce de métal chaud.
Figure influente
Depuis la greffe de main de Clint Hallam, une vingtaine de greffes de main ont été réalisées dans le monde : aux Etats-Unis, en Autriche, en Grande-Bretagne, en Italie, en Belgique et plusieurs en Chine.
Figure protéiforme et influente, député UMP de la 3e circonscription de Lyon, auteur d'un livre Sauver la Sécu et d'une encyclopédie de la chirurgie de 1 000 pages, le professeur Dubernard démontre une nouvelle fois qu'il est un homme déterminé.
'Des types se disent toute leur vie : J'aurais pu. Moi Dubernard je dis : J'ai tenté', déclarait-il au Point en 2000. Au moment où les photos de la nouvelle main de Clint Hallam circulaient dans la presse mondiale, on ne pouvait manquer d'être frappé par celles du professeur Dubernard : des mains de géant".
Source :
Article de Yves Miserey
Le Figaro Sciences et Médecine
"Premier à avoir tenté une greffe partielle du visage avec le professeur Bernard Devauchelle, Jean-Michel Dubernard est aussi un pionnier de la greffe de main.
Le 23 septembre 1998, il avait dirigé une équipe qui avait transplanté la main d'un donneur décédé sur un Néo-Zélandais, Clint Hallam. Chef du service de chirurgie de la transplantation de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, il avait alors affirmé qu'une nouvelle ère s'ouvrait pour les transplantations. Après les greffes d'organes vitaux comme le coeur ou semi- vitaux comme le rein ou le pancréas, il estimait qu'il fallait désormais aborder des greffes touchant à la qualité de la vie.
Cette première allogreffe de main avait suscité une controverse, en France particulièrement".
"L'opération s'inscrivait pourtant dans une dynamique internationale partagée par de nombreux chirurgiens de la main. Réunie à Vancouver en mai 1998, l'IFFSH (Fédération internationale des sociétés des chirurgiens de la main) avait estimé que les greffes de main pouvaient désormais être tentées. La réussite des autogreffes de main, les essais concluants sur les singes ainsi que les recherches menées sur les greffes de tissus avaient montré que la technique était au point.
Le 12 janvier 2000, le professeur Dubernard réalisait une nouvelle première : la greffe des deux mains. Cette intervention de dix-sept heures, qui demanda la participation de dix-huit chirurgiens, s'est révélée jusqu'à aujourd'hui un succès.
Chas d'une aiguille
Au début de cette année, Denis Chatelier a assuré avoir retrouvé l'usage de ses deux mains. Pour le prouver, il fit même une démonstration à la presse en réussissant à enfiler un fil dans le chas d'une aiguille. Il fit part de son bonheur de pouvoir caresser ses deux enfants. En revanche, il est encore obligé de faire de la rééducation pour retrouver sa sensibilité tactile.
Agé de 33 ans au moment de l'opération, Denis Chatelier avait perdu ses deux mains en 1996, alors qu'il manipulait avec ses neveux une fusée de fabrication artisanale. Cette opération avait reçu l'aval des experts de différentes disciplines réunis par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. La perte des deux mains avait semblé suffisamment grave pour justifier l'intervention, en dépit des risques à long terme en raison des traitements antirejets et de l'incertitude qu'il y avait alors sur sa réussite.
La réussite de ce nouveau type de greffe avec la qualité de vie pour enjeu dépend beaucoup de la volonté du greffé. C'est ainsi que la greffe de Clint Hallam s'est rapidement avérée un échec. Personnalité fantasque et instable, il demanda à la fin 2000 au professeur Dubernard de l'amputer de sa main greffée. Ce dernier refusa, lui reprochant de ne pas avoir observé son traitement antirejet comme il s'était engagé à le faire. Clint Hallam fut finalement amputé en Grande-Bretagne en février 2001, à l'hôpital St Mary's de Londres. Il disait n'avoir jamais réussi à faire sienne sa nouvelle main. Il se plaignait d'en souffrir en permanence, comme s'il tenait une pièce de métal chaud.
Figure influente
Depuis la greffe de main de Clint Hallam, une vingtaine de greffes de main ont été réalisées dans le monde : aux Etats-Unis, en Autriche, en Grande-Bretagne, en Italie, en Belgique et plusieurs en Chine.
Figure protéiforme et influente, député UMP de la 3e circonscription de Lyon, auteur d'un livre Sauver la Sécu et d'une encyclopédie de la chirurgie de 1 000 pages, le professeur Dubernard démontre une nouvelle fois qu'il est un homme déterminé.
'Des types se disent toute leur vie : J'aurais pu. Moi Dubernard je dis : J'ai tenté', déclarait-il au Point en 2000. Au moment où les photos de la nouvelle main de Clint Hallam circulaient dans la presse mondiale, on ne pouvait manquer d'être frappé par celles du professeur Dubernard : des mains de géant".
Source :
Article de Yves Miserey
Le Figaro Sciences et Médecine
First partial face transplant has happened in France
"The hospitals’ statement said the woman was in 'excellent' condition, and the transplanted organs looked 'normal.' She wants to rem ain anonymous, the statement added. The woman was disfigured by a dog bite in May, and the injury made it difficult for her to speak and chew, the statement said. Such injuries are 'extremely difficult, if not impossible' to repair using normal surgical techniques, it added. The organs were taken from a donor who was brain dead, with the family’s consent, the statement said. Experts say the mouth and nose are the most difficult parts of the face to transplant."
Source:
Blog.Bioethics.net
The huge range of ethical issues in face transplantation was reviewed
in The American Journal of Bioethics special issue on face transplantation
(Vol. 4, N° 3, Sept. 2004):
==> Access the AJOB special issue: click here.
Source:
Blog.Bioethics.net
The huge range of ethical issues in face transplantation was reviewed
in The American Journal of Bioethics special issue on face transplantation
(Vol. 4, N° 3, Sept. 2004):
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