Une étude menée à l’occasion des dix ans de la loi sur le don d’organe révèle que le manque d’organes à transplanter dans l’archipel est directement imputable aux hôpitaux.
"Hors les raisons religieuses (la transplantation est considérée comme contraire à la pensée bouddhiste) ce sont les hôpitaux qui sont le principal frein au développement du don d'organe dans le pays.
La raison de cette frilosité de la part des médecins tient au seul fait que lorsqu'un patient est déclaré en état de mort cérébrale, la procédure administrative pour le prélèvement d'organes est si lourde que les médecins préfèrent attendre que le malade ait rendu son dernier souffle ...
Par exemple, en 2005, sur 30 000 décès, dans 5 500 cas le patient était en état de mort cérébrale cependant les hopitaux n'en n'ont declaré que 1 600.
De ce fait, le pays connaît une véritable pénurie d'organes. Par exemple, toujours en 2005, on ne recense que huit transplantations en provenance d'un donneur en état de mort cérébrale.
Ainsi, au cours des dix dernières années, seuls soixante et un patients ont été déclarés en mort cérébrale. Du coup, ce ne sont que quarante huit coeurs et quarante-quatre foies qui ont pu être transplantés !
Ce qui ouvre la porte à tous les trafics.
Ces derniers mois, on a assisté à une série de scandales touchant des transplantationq d'organes. Ainsi, par exemple dans un cas le 'don' était en fait le remboursement d'une dette. Dans une autre affaire, le médecin peu scrupuleux transplantait des organes malades juste pour satisfaire ses patients...
Du coup, de nombreux Japonais se tournent vers l'étranger pour recevoir une greffe. Le problème de cette méthode est que leur destination privilégiée est l'Asie du sud-est. Dans cette partie du monde, l'origine des organes n'est pas toujours claire.
D'autres malades se tournent vers la Chine. Pour une somme rondelette, 40 000 euros les reins et le double pour un foie par exemple, des médecins chinois peuvent vous procurer tous les organes nécessaires. Le secret chinois réside dans le fait que, depuis le années 80, Pékin prélève les organes des condamnés à mort.
Officiellement, la vente d'organe est interdite en Chine. Mais comme souvent la réalité est bien différente.
Le gouvernement japonais de son côté s'alarme de ce nombre croissant de patients désespérés qui tentent leur chance à l'étranger. D'autant que le décès du patient à son retour de Chine n'est pas une chose rare.
Cependant, comme le soulignent les japonais transplantés en Chine, le gouvernement ne peut rien faire contre le désespoir et la souffrance des malades. Tant qu'il ne fera rien pour encourager les dons au Japon, les gens se tourneront vers des solutions alternatives."
Source :
http://www.aujourdhuilejapon.com
"Pénurie d’organe : la faute aux hôpitaux", article de Jean-Paul Porret (Aujourd'hui le Japon)
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