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Promotion pour le don d'organes à la Réunion

Don d’organes, don de vie Sensibiliser au don d’organes, inviter les Réunionnais à se positionner, de leur vivant, sur le sujet, et surtout à faire connaître leur décision à leur entourage : tel est l’objectif de la marche organisée ce dimanche, pour la seconde année consécutive, par le Lions Clubs Saint-Denis Réunion Perle Australe. Rendez-vous à 8 heures au Barachois pour rejoindre le Colorado par le sentier de la montagne aux côtés de Jean-Louis Prianon, parrain de la manifestation.


"L’insuffisance rénale chronique est à La Réunion un véritable problème de santé publique engendré par le diabète* mais aussi les maladies génétiques. Notre département enregistre le plus fort taux d’insuffisants rénaux de France, et par voix de conséquence, le plus grand nombre de dialysés : ils sont plus de 1.100 actuellement."

1.100 dialysés à La Réunion

"Si la dialyse peut suppléer au rein défaillant, le traitement est des plus contraignants pour le malade et ses proches. Une personne en situation d’insuffisance rénale terminale doit subir des hémodialyses tous les 2 jours, durant 4 heures au minimum, afin d’éliminer artificiellement les déchets produits par son corps. Un traitement lourd, pénible physiquement et moralement pour le malade qui, dépendant de ces soins, vit un peu par procuration dans l’attente d’une greffe. Car le seul moyen thérapeutique de remplacer un organe défaillant et certains tissus reste, à ce jour, la greffe. En 2006, sur les 140 personnes inscrites au registre des demandeurs de greffe de rein, seulement 29 ont été transplantées, contre 49 en 1999. Malgré l’amélioration du recensement des donneurs potentiels, leur nombre est en constante diminution à La Réunion, comme dans le monde, qui enregistre une véritable pénurie de greffons. Face à ce constat, le Lions Clubs Saint-Denis Réunion Perle Australe, en partenariat avec son homologue de Savannah Alamanda et la coordination des greffes du CHD, a décidé comme en 2006 d’organiser une randonnée sur le thème 'Pour le don d’organes, Mi Marche...', afin de sensibiliser les 500 participants attendus à ce problème de santé publique, de solidarité et permettre à chacun d’aborder le sujet sans tabou."

"C’est la méconnaissance qui pose problème"

"'L’objectif est de faire une randonnée familiale, agréable et amicale pour sensibiliser les familles à dire oui au don d’organes, explique son Président, Claude Marodon. 63 pour cent de refus, c’est énorme et préoccupant. Les familles ne sont pas suffisamment informées sur le prélèvement des organes après le décès. Quand c’est le cas, elles ne refusent pas. Il n’y a pas de soucis sur le principe, c’est la méconnaissance qui pose problème. C’est pourquoi, il faut en parler entre nous, avec la famille pour faire connaître son choix'. La douleur qui accompagne la perte d’un proche, le sentiment que le don d’organe s’apparente à une mutilation du corps -, alors que la technique des prélèvements, très encadrée, préserve son intégrité -, les réticences liées aux croyances, les suspicions de trafics d’organes... sont autant de barrières qui entravent l’accord des familles, les seules à avoir le dernier mot si le défunt n’a pas déjà fait la démarche de son vivant. 'Quand une personne décède, ses reins peuvent sauver deux vies, faire revivre deux personnes, souligne Claude Marodon. C’est un argument convaincant qui nous invite à réagir, à bouger. Quoi de mieux qu’une randonnée pour symboliser la marche pour la vie ?'"

Stéphanie Longeras

* Une étude menée en 1999 par l’association Rédia a révélé que 1 Réunionnais sur 5 est prédisposé au diabète avec 50 pour cent de probabilité d’avoir à subir des dialyses.

Témoignage d’un greffé

"J’étais mort, je suis ressuscité"

"La Réunion compte à ce jour 350 personnes transplantées. Yves Hoareau, Président de l’Association des Insuffisants Rénaux de La Réunion (AIRR), a eu cette chance, voilà 8 ans, après 2 ans de dialyse. Il estime aujourd’hui qu’il est du devoir des receveurs, comme lui, de témoigner, de faire la promotion du don d’organes. 'Quand on suit des dialyses, le traitement mais aussi l’attente d’une greffe sont très lourds à supporter, confie-t-il. Depuis 8 ans, je vis mieux. Comme je le dis souvent, j’étais mort, je suis ressuscité. J’ai 50 ans et j’espère bien aller au moins jusqu’à 80. Il faut espérer. Je suis très croyant et pratiquant. J’ai cru, et au bout de 2 ans, la deuxième greffe a fonctionné'. Certes Yves Hoareau est astreint à un régime alimentaire strict, à une médication à vie, mais ces contraintes sont moins pénibles que les dialyses. Face à la diminution constante du nombre de donneurs, il estime impératif d’informer et d’informer encore le grand public. 'Il faut prendre conscience que la décision doit se faire de son vivant, précise-t-il. Pour ou contre, ce n’est pas le problème, mais il faut le dire, il faut prendre une décision et le faire savoir. Ce n’est pas de la lâcheté que de dire que l’on est contre, c’est ne pas en parler qui pose problème'.
Toutes les instances religieuses de l’île se sont positionnées en faveur du don d’organes, et c’est, selon lui, une très bonne chose. Il admet que l’on puisse, par méconnaissance, par conviction personnelle, avoir des appréhensions ou tout simplement s’opposer à la démarche, mais il répète que la décision doit être connue et inscrite sur le registre officiel qui sera consulté au moment de la mort encéphalique. On peut aussi obtenir sa carte de donneur auprès des autorités sanitaires du département, en s’adressant aux hôpitaux ou signaler clairement son refus. 'L’essentiel, c’est d’y réfléchir tant que l’on peut encore le faire.'"

Source :
http://www.temoignages.re
"Don d’organes, don de vie"
Par Stéphanie LONGERAS
Article paru dans Témoignages le samedi 6 octobre 2007 (page 6)

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