"Mardi, les autorités sanitaires ont exigé des centres médicaux qu'ils déclarent chaque cas de transplantation d'organe dans les 72 heures de l'opération, dernière initiative en date visant à réglementer la procédure dans le pays.
Ceux qui ne respecteraient pas cette décision pourront se voir retirer leur licence médicale, a déclaré le Ministère de la Santé dans un communiqué.
'Cette décision va donner plus d'efficacité aux lois sur les transplantations d'organes', dit Li Ning, Directeur de l'Hôpital You'an de Beijing, un des 164 centres de transplantation officiellement reconnus.
La Chine a promulgué sa réglementation relative aux transplantations d'organes en 2007, qui interdit le trafic d'organes et ne permet les dons que de la part de donneurs vivants, en faveur de leurs parents de sang et épouses, ou à des bénéficiaires 'liés sentimentalement'.
Un certain nombre d'hôpitaux, motivés par de confortables bénéfices et la demande, auraient pris le risque de violer la loi en pratiquant des opérations sur des étrangers disposés à payer le prix fort pour des organes.
D'après les autorités, cette dernière limite de 72 heures rendra difficile pour les hôpitaux de flouer les autorités en fournissant de fausses informations comme la nationalité du récipiendaire. Une inspection sur place après que la déclaration ait été faite rendra aussi plus facile la découverte de pratiques non autorisées, dit Qian Jianmin, Chirurgien en chef chargé des transplantations à l'Hôpital Huashan de Shanghai.
Jusqu'à présent, les hôpitaux ne devaient que déclarer mensuellement les informations de base sur les opérations chirurgicales menées, y compris le profil des donateurs et des récipiendaires, aux autorités sanitaires locales, plutôt qu'au Ministère.
'Pour le Ministère, c'est bien de renforcer le système de déclaration, et j'espère que cela veut bien dire ce que cela dit', a dit M. Li.
D'après lui, certains hôpitaux, et en particulier ceux rattachés à l'armée, ont commis des irrégularités mais n'ont pas été sanctionnés en conséquence.
En effet, dit-il, certains pratiquent des opérations techniquement difficiles sans pour autant avoir la certification du Ministère, ce qui met en danger la vie des patients et conduit au gaspillage de dons d'organes, pourtant limités, dit-il.
Après que le Ministère ait introduit un système d'admission pour les transplantations d'organes en 2007, certains hôpitaux ont été montrés du doigt pour n'avoir pas été en règle avec les exigences légales, mais aucun n'a vu sa licence retirée, a précisé M. Li.
'Je ne pense pas que cette nouvelle mesure va faire disparaitre ces pratiques illégales d'un jour à l'autre, considérant l'énorme demande pour des opérations de chirurgie vitales et la rareté des organes disponibles', dit-il.
En effet, actuellement, ce sont près d'un million de personnes qui ont besoin d'une transplantation en Chine chaque année, mais seuls 1% d'entre eux reçoivent les organes dont ils ont besoin, d'après les chiffres officiels."
Source : le Quotidien du Peuple en ligne
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