==> Interview
"La première greffée du visage, Isabelle Dinoire, d’Amiens, est en pleine forme trois ans après son opération. La greffe présente des résultats satisfaisants à trois ans, selon les derniers résultats présentés mardi au congrès de l’European Society for Organ Transplantation (ESOT) à Paris.
En novembre 2005, les professeurs Bernard Devauchelle, Sylvie Testelin, docteurs Christophe Moure, Cédric d’Hauthuille du CHU d’Amiens et le professeur Benoît Lengelé de l’Université Catholique de Louvain, ont réalisé en collaboration avec l’équipe du professeur Jean-Michel Dubernard du CHU de Lyon la première greffe partielle du visage au monde (greffe du triangle formé par le nez et la bouche) sur une femme de 38 ans, Isabelle Dinoire. Cette opération eut lieu entre les dimanche 27 et lundi 28 novembre au CHU d’Amiens.
Cette patiente avait perdu une partie de son visage, dévoré par le labrador retriever de sa fille, durant un coma causé par la prise de somnifères. Cette opération a reçu un avis favorable de la commission d’éthique. La polémique a porté sur sa fragilité psychologique (une rumeur faisant de cette prise de somnifères une tentative de suicide), sur l’identité à conserver avec le visage d’un autre, et sur le rôle de la presse anglaise qui a couvert l’évènement.
Un an après l’opération, un bilan fait état du retour de la mobilité et sensibilité de la zone greffée ; la patiente peut à nouveau manger, parler et sourire, et sortir en public sans attirer l’attention. Après dix-huit mois de recul, le résultat est toujours bon, avec seulement deux épisodes de rejets qui ont été maitrisés. La sensibilité au toucher et à la chaleur est devenue normale au bout de 6 mois [...]. Toutefois, malgré le succès de la greffe, les risques de rejet sont grands. Il faut prendre un traitement à vie et faire des exercices pour récupérer la mobilité de son visage.
'La patiente a complètement retrouvé sa sensibilité ainsi que ses facultés motrices, ce qui autorise une fermeture totale de la bouche, lui permettant de manger, de boire et d’avoir une élocution normale. Les résultats esthétiques lui permettent une vie sociale normale', indique l’équipe dans le résumé de sa communication.
Il convient de souligner qu’Isabelle Dinoire a enduré deux épisodes de rejet aigu, aux jours 18 et 212, qui se sont heureusement résolus après trois bolus de corticoïdes. Après un traitement initial par immunoglobulines, tacrolimus (Prograf, Astellas), prednisone (Cortancyl, Sanofi-Aventis) et mycophénolate mofétil (Cellcept, Roche), son régime de maintenance consiste désormais en prednisone, mycophénolate mofétil et sirolimus (Rapamune, Wyeth). L’échange du tacrolimus par le sirolimus est justifiée en raison d’une baisse de la fonction rénale six mois après l’opération, qui s’est de nouveau normalisée après cet ajustement thérapeutique. Le sirolimus a par ailleurs entraîné une altération du profil lipidique, 'facilement contrôlée par des statines', précisent les auteurs. 'Trois ans après la greffe, le bilan de ses résultats et de ses complications demeure satisfaisant', concluent-ils."
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