"Il a été mentionné la semaine dernière dans les pages du China Daily, un journal du Parti communiste chinois, que deux tiers des 'dons' d'organes proviennent de prisonniers exécutés, et ce, malgré des lois passées il y a deux ans pour contrer cela. Selon le professeur Chen Zhonghua, de l'Institut de transplantation d'organes de l'hôpital de Tongji, interviewé par le quotidien britannique The Guardian, le pourcentage d'organes prélevés sur des 'donneurs' vivants est passé de 15 pour cent en 2006 à 40 pour cent aujourd'hui. Il a déclaré au quotidien que, depuis 2003, seulement 130 personnes en Chine continentale ont offert de donner leurs organes à leur mort. Malgré ces aveux surprenants du ministre adjoint de la Santé chinois, Huang Jiefu, dans les pages d'un quotidien gouvernemental, Pékin n’ébruite pas de détails concernant l'identité spécifique des individus tués pour leurs organes. Comme le mentionne Manfred Nowak, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, aucune réponse précise n’a été fournie par le régime chinois concernant les allégations de prélèvements d’organes sur des pratiquants de la méditation Falun Gong, que le régime tente d'éliminer depuis 1999.'Le gouvernement chinois doit encore devenir propre et être transparent', affirme M. Nowak en entrevue avec La Grande Époque. 'Il faudrait savoir comment il se peut que les opérations de transplantation d’organes dans les hôpitaux chinois aient augmenté massivement depuis 1999, alors qu’il n’y a pas autant de donneurs volontaires disponibles.' Le Parti communiste chinois nie les allégations depuis trois ans malgré la publication de rapports et plusieurs enquêtes par les Nations Unies.
Rapports d’enquête
L’avocat spécialiste des droits de l’homme international, David Matas, et l'ex-parlementaire canadien, David Kilgour, ont publié leur premier rapport en juillet 2006, suivi d’un second en janvier 2007. Dans 'Prélèvements meurtriers' : deuxième rapport concernant les allégations de prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine, ils concluent :
'Nous estimons qu’il y a eu et continue d’y avoir aujourd’hui des prélèvements d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong non consentants […] cette horreur inimaginable nous a profondément bouleversés.'
Les auteurs s'inquiètent en particulier du fait qu'il est impossible de trouver la source des organes pour 41 500 transplantations réalisées en Chine entre 2001 et 2005. En 2001, seulement sept transplantations de foie avaient été effectuées en Chine. En 2005, elles atteignaient 2168 dans un seul hôpital. L’armée chinoise serait considérablement impliquée dans le système de transplantation en Chine et, comme mentionné plus haut, le régime semble détourner l'attention en disant que les organes destinés à la transplantation proviennent de prisonniers exécutés, comme si cela était plus acceptable. 'L’explication selon laquelle la plupart de ces organes proviennent des prisonniers condamnés à mort est peu convaincante', estime Nowak. 'Si c’est le cas, le nombre d’exécutés est alors bien plus élevé que supposé. J’ai demandé au gouvernement chinois d’apporter toute la lumière sur ce sujet ainsi que des données précises.' Les accusations tiennent toujours, affirme Nowak. 'Elles ont été rejetées, mais le gouvernement chinois ne les a pas invalidées. D’un autre côté, elles n’ont pas été prouvées non plus. Ceci constitue un dilemme difficile – qui peut être résolu seulement si la Chine est prête à coopérer. Et c’est ce qui manque.'
Les requêtes des Nations Unies ne sont pas tenues en considération
Nowak a soumis deux rapports au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies demandant officiellement au régime chinois de répondre aux allégations. Le rapport déclare que, par exemple : 'Les pratiquants [de Falun Gong] ont reçu des injections provoquant un arrêt cardiaque et, par conséquent, ont été tués au cours d’opérations de prélèvements d’organes ou immédiatement après.' 'Rien ne semble avoir changé pour le mieux', laisse tomber Nowak. 'Nous n'avons pas de statistiques précises. Je ne peux pas dire si la situation a changé depuis que j'ai quitté la Chine. Mais je n'ai aucune raison de supposer que quelque chose a changé pour le mieux, parce que je n'ai pas eu de telles informations. La majorité des détenus dans ces camps de [travail forcé] sont des membres du Falun Gong. Et ce qui est le plus effrayant, c’est qu'aucun de ces individus n'a jamais eu le droit à un procès. Ils n'ont jamais été inculpés.'
Camps de travail forcé sans procès
Lors d’un voyage en Chine en 2005, après que Nowak a présenté la requête au régime, il a découvert que les deux tiers des cas rapportés de torture dans les camps de travail forcé concernaient des pratiquants de Falun Gong.Les pratiquants de Falun Gong sont placés dans des camps de travail forcé, a précisé Nowak, 'De la même façon que les fonctionnaires s’occupent des prostituées, ou de ceux qui affichent un comportement socialement dommageable'. 'On peut dire qu’une partie relativement grande des détenus dans ces camps sont des personnes du Falun Gong. C’est assurément un des groupes les plus importants.' Nowak a spécifié que le nombre de pratiquants en Chine est énorme : 'En dépit de la persécution [il] n’a pas diminué, mais augmenté.' 'Le génocide a un contexte spécifique ? ethnique, raciste, ou de discrimination religieuse ; dans ce cas, ça pourrait être la discrimination religieuse. [Ce que fait le régime] revient à une répression systématique d’un groupe spécifique de gens pour des raisons religieuses/politiques, bien que le régime chinois ait toujours nié que ce soit un mouvement religieux.'
Le rapport Kilgour-Matas
Le rapport Prélèvements meurtriers décrit le temps d'attente extraordinairement court pour obtenir des organes en Chine : une à deux semaines pour un foie, comparativement à 32,5 mois au Canada. MM. Kilgour et Matas présentent également dans ce rapport la preuve auto-accusatoire provenant du site web d'un centre de transplantation chinois qui annonce la disponibilité immédiate d'un grand nombre d'organes de donneurs vivants, avec une liste des prix. Sur le site Web d’un hôpital par exemple (page maintenant supprimée), on lisait que 'depuis janvier 2005, nous avons réalisé 647 transplantations de foie. 12 d'entre elles ont été effectuées cette semaine. Le temps d'attente en moyenne est de deux semaines'. Un tableau, également supprimé durant la même période, indique qu’en 1998 un hôpital avait réalisé seulement neuf transplantations de foie, contre 2248 en 2005. Au cours d'échanges téléphoniques avec des médecins chinois, les enquêteurs se sont fait passer pour des patients recherchant une transplantation. Exemple de transcription d'entretien : Après que le médecin lui a dit que les organes venaient des prisons, l'enquêteur lui demande :'... et donc ces organes viennent des pratiquants de Falun Gong en bonne santé...?' Le chirurgien : 'Tout à fait. Nous sélectionnons les bons éléments, afin d'assurer la qualité de nos opérations.' 'Ça veut dire que vous choisissez les organes vous-même?' Le chirurgien : 'Oui.' 'Et si celui que vous choisissez refuse la prise de sang?' Le chirurgien : 'Il nous laissera faire de toute façon.' 'Et comment ferez-vous?' Le chirurgien : 'Ils trouveront à coup sûr un moyen. De quoi vous inquiétez-vous ? Ces choses n'ont rien à voir avec vous. Ils ont leurs procédures.' 'Est-ce que la personne sait qu'on va lui enlever des organes?' Le chirurgien : 'Non, elle ne le sait pas.'"
Écrit par Charlotte Cuthbertson, La Grande Époque
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