Nicolas Sarkozy, escorté de Roselyne Bachelot et de Valérie Pécresse, salue
le chirurgien René Adam à son arrivée à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif,
pour une visite consacrée aux transplantations.
"En marge de la venue du chef de l'Etat ce vendredi à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), le personnel de l'hôpital et les habitants ont été confrontés à un important dispositif de sécurité jugé excessif. De leur côté, les syndicats dénoncent une réception hors de prix.
Une vingtaine de camions de gendarmerie postés autour des entrées de l'hôpital, la circulation automobile fortement perturbée par des barrages de police autour de l'avenue Paul-Vaillant-Couturier, plusieurs dizaines de gendarmes mobiles munis de boucliers et de bombes lacrymogènes... Un dispositif qui impressionne les habitants des alentours plutôt calmes de l'hôpital Paul-Brousse.
Une réception aux frais de l'hôpital
En face de l'entrée principale, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l'appel de la CGT et de SUD-Santé pour manifester contre la venue de chef de l'Etat, invité à célébrer la 2500e greffe de foie de l'établissement. 'La venue de Nicolas Sarkozy coûte près de 200 000 euros, s'emporte Bruno Liebon, syndicaliste CGT. Pendant ce temps, avec la loi Bachelot sur la réforme de l'hôpital, nous sommes victimes de suppressions budgétaires.' Le chiffre de 200 000 euros a cependant été démenti ce matin par Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement.
Pascal Thomas, syndicaliste Sud et salarié de l'hôpital Paul-Brousse, fait le décompte. 'Il y en a au bas mot pour 70 000 euros uniquement pour l'installation d'un chapiteau à l'intérieur du CHU. Il faut ajouter à cela les frais de bouche de la réception où étaient attendus près de 3000 invités. Et on connaît le prix des traiteurs...' L'assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) réduit cependant le chiffre et annonce 156 000 euros. 'Ce n'est pas Paul-Brousse qui règle la note, c'est nous, affirme l'AP-HP. Cette visiste était prévue au budget depuis longtemps. Cette somme n'est d'ailleurs pas si importante si on prend en compte l'enjeu que représente la médiatisation autour du don et de la greffe d'organes en France.'
Bloqués à l'intérieur
Un peu plus tôt, un groupe de manifestants, membres du personnel de l'hôpital, ont pu pénétrer dans l'enceinte pour exprimer leur mécontentement, avec l'appui de Claudie Cordillot, la maire PCF de Villejuif. A l'intérieur, c'est le désert. La quasi-totalité des consultations a été annulée pour la journée et d'après des membres du personnel présents, une seule ambulance a été admise, pour un cas d'urgence. Plusieurs infirmières bloquées dans l'hôpital désespèrent, à l'inverse, de pouvoir sortir. 'Nous devons attendre 15h pour pouvoir partir alors que notre service s'arrête à 14h10!'
A l'extérieur, le ton monte. 'Ils en font trop, c'est scandaleux, s'indigne un aide laboratoire de l'hôpital. Depuis lundi, on est soumis à un double contrôle : il faut présenter sa carte d'identité et sa fiche de paye pour pouvoir rentrer.' La direction de l'hôpital a proposé aux membres du personnel qui le souhaitaient de prendre un jour de congé, vendredi. Seules les personnes invitées à la réception ont le droit, grâce à leur carton d'invitation officiel, de franchir le cordon de gendarmes mobiles qui bloque l'accès à l'hôpital.
Négocier pour rentrer...sans invitation
Pour les proches des patients, privés de visite jusqu'à 15h, c'est l'incompréhension. Seule Christiane a réussi à contourner le dispositif pour rendre visite à un membre de sa famille. 'Les policiers m'ont empêché de rentrer avec mon véhicule dans l'hôpital ce matin, alors que j'ai fait plus de cinquante kilomètres pour venir. Je suis finalement revenue à pied avec mon mari qui est handicapé et ils nous ont laissé rentrer après négociations.'
Arrivé avec la ministre de la Santé Roselyne Bachelot par une entrée secondaire, Nicolas Sarkozy a visité un service avant de finalement s'exprimer vers midi.
Sarkozy peiné par 'ceux qui font des polémiques'
'C'est la place du président de la République que d'être ici pour rencontrer des transplantés, pour appeler nos compatriotes à donner et pour féliciter les équipes', a-t-il estimé. 'Je pense d'ailleurs qu'il y a des sujets qui n'appartiennent pas à la politique politicienne. Quelles que soient ses convictions, le devoir de soutenir ceux qui font des dons d'organes et le devoir de soutenir les équipes médicales, c'est un devoir d'Etat', a insisté le chef de l'Etat.
'J'ai beaucoup de peine pour ceux qui font des polémiques. Ils doivent être tellement malheureux dans leur vie qu'ils ne comprennent pas les enjeux', a-t-il conclu.
Nicolas Sarkozy a annoncé la création en 2010 de cinq instituts hospitalo-universitaires.
'En lien avec un CHU, ils devront pouvoir bénéficier d'une délégation de gestion et de nouer des relations avancées avec leur université. Ils auront la possibilité de recruter les meilleurs professionnels, français et étrangers, grâce à des contrats qui seront attractifs', a-t-il ajouté. 'Si on veut les meilleurs, il faut les payer', a insisté Nicolas Sarkozy.
Le président a également indiqué que ces IHU devront 'attirer des fonds privés'. 'L'hôpital public ne perdra pas son âme s'il y a des fonds privés qui permettent d'avoir les meilleurs, les meilleures techniques et les meilleurs investissements. Nous avons besoin de toutes les compétences', a-t-il estimé.
Nicolas Sarkozy a enfin proposé que le futur grand emprunt 'puisse financer certains investissements' nécessaires à la mise en place des ces IHU.
Deux heures plus tard, après son départ, le calme était revenu à Villejuif."
Source :
http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/sarkozy-recu-en-grande-pompe-au-chu-de-villejuif_788655.html
2 commentaires:
Voir aussi :
http://www.challenges.fr/actualite/toute_lactu/20090918.OBS1595/villejuif__nicolas_sarkozy_ne_comprend_pas_la_polmique.html
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/09/23/la-visite-de-nicolas-sarkozy-a-l-hopital-paul-brousse-n-aurait-pas-engendre-de-surcout_1244197_823448.html
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