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"Condamné, il revit avec le foie d'un autre"

André Cerclier, 57 ans, d'Ancenis, a été greffé du foie en novembre 2008. Il témoigne ce samedi, à l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes.

"Le don d'organes a été décrété grande cause nationale 2009. André Cerclier vit avec le foie d'un autre depuis novembre 2008. À l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes, ce samedi, il témoigne.

L'annonce

'Fin 2000, à l'occasion d'une prise de sang banale, j'ai appris que j'avais le virus de l'hépatite C. Je ne sais toujours pas comment je l'ai attrapé. J'étais fibrosé 4, le stade avant la cirrhose.

J'ai commencé un traitement de six mois, puis douze mois, puis dix-huit mois... 60 pour cent des malades peuvent guérir avec. Chez moi, les antiviraux ne soignaient rien.'

L'attente

'De 2001 à 2007, les effets secondaires ont été sévères. J'étais dépressif et agressif. Éducateur en milieu psychiatrique, je travaillais par intermittence. Chez moi, j'avais aménagé une pièce où je pouvais me retrancher.

Début 2007, des nodules sont apparus. Mon hépatite C était non guérissable, avec un début de cancer du foie. L'échéance était proche, il me restait douze à dix-huit mois...

Le professeur Féray, du CHU de Nantes, m'a petit à petit parlé de la greffe ; je me suis inscrit sur une liste. On m'a envoyé à Rennes, au centre de transplantation, service du Dr Lohro, hépatologue.

Régulièrement, j'effectuais des examens, scanners, échographies, dopplers, analyses sanguines... pour suivre l'état de mon foie. J'attendais.'

La greffe

'Le 24 novembre 2008, à 4 h du matin, j'ai reçu un coup de téléphone... Venez tout de suite, on a un greffon pour vous ! Au bout du fil, j'ai refusé, paniqué, tout s'écroulait... Dans l'ambulance, j'ai vu ma vie défiler.

À mon arrivée à Rennes, les infirmières, que je connaissais, étaient décontractées ; la greffe était prévue à 12 h. L'intervention a duré dix heures. Quand je me suis réveillé, je ne savais pas quel jour on était mais mon foie fonctionnait !

Après quatre jours et quatre nuits en réanimation, puis dix jours en soins intensifs, je suis rentré chez moi. J'étais condamné, ce don m'a sauvé...'

La vie après

'J'ai rajeuni. Les années de galère, je les efface. Depuis septembre, j'ai repris la marche, je ressors les crampons. Je suis encore en traitement antirejet, suivi de façon très pointue. Je ne travaille pas et, le matin, c'est encore difficile. Mais j'ai des envies, je veux voyager !

Pour 1 000 greffés du foie, 4 500 malades patientent en France. Prendre sa carte de donneur, c'est une gymnastique intellectuelle à faire et, surtout, un entourage à convaincre.

Grâce à cette personne qui a fait ce geste et à sa famille qui l'a accepté, tous les jours, je me dis : Cerclier, t'es en vie !'"

Recueilli parMagali GRANDET.
http://www.ouest-france.fr

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