Melly m'explique pudiquement que son mari, "44 ans greffe rénale", est "'sur la fin' on dirait... difficile à vivre ...".
Voir le site de Melly, avec une réflexion consacrée au don d'organes :
==> http://www.fameusefamille.com
Mon commentaire : Super présentation, Melly. Vous allez sûrement inciter des gens à réfléchir sur le sujet. Ce que j'en dirais, en quelques mots :
"Etes-vous pour ou contre le don d'organes" ? Cette question en appelle une autre : dans quelles conditions le don d'organes se fait-il ? Peut-on être contre le don d'organes si on est pour la greffe ? Le "consentement présumé", cela veut-il dire : "Oui au don des organes - ceux des autres, pas les miens !" ? La question "Etes-vous pour ou contre le don d'organes" n'est pas une question ouverte. Elle appelle une réponse sans nuance(s) : "oui/non", un peu comme l'interrupteur "On/Off" d'un appareil électrique ou électronique, ou une porte qui doit être ouverte ou fermée (afin d'éviter les courants d'air), ou encore ces films hollywoodiens où n'existent que des bons et des généreux ("the goodies") d'un côté et des méchants, égoïstes et repliés sur eux-mêmes ("the baddies") de l'autre. Je vous propose de sortir de cette fiction.
Réintroduire la mort dans la question du don d'organes ?
"Consentement présumé" (on est tous présumés consentir au don de nos organes en France, c'est la loi), ou "consentement explicite" (on doit demander sa carte de donneur, qui a valeur légale, pour exprimer son accord au prélèvement de nos organes vitaux à notre mort) : le débat fait rage, surtout que les lois bioéthiques actuelles sont en cours de révision. Faut-il changer le "consentement présumé" ? Faut-il instaurer le "consentement explicite" ? Attention faux débat ! Là n'est pas le problème ! Le problème, c'est la mort du donneur d'organes : ce mort semble simplement endormi. Les familles confrontées au don d'organes doivent accepter cette mort à l'aspect si peu conventionnel qu'est la "mort encéphalique" ... Et pour cause : pour un potentiel donneur d'organes, le constat légal de décès est anticipé. La mort légale du potentiel donneur d'organes précède sa mort physiologique. Ce constat légal de décès anticipé constitue le seul moyen de récupérer des organes vitaux à des fins de transplantation. Voilà la réalité à laquelle est confrontée toute famille de potentiel donneur d'organes. Voilà ce que ces proches confrontés au don d'organes doivent accepter - ou refuser : un constat légal de décès anticipé. A quelle mort est-ce que je crois ? Quelle va être la toute fin de vie du donneur d'organes ? Il est impossible de prélever des organes vitaux sur un cadavre. Le vrai problème, il est bien là. Le débat "consentement présumé (arraché ?) ou explicite" est un faux débat. L’affaire des transplantations pose une redoutable question à la société : "celle du statut anthropologique du cadavre et de son instrumentalisation" (David le Breton, "La Chair à vif", 2008).
Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.
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