"Il a une vie si plurielle qu'on qualifiera volontiers Jean Vacant de personnage singulier. Ce fils de grand résistant peut exhiber une carte de visite à l'image de son parcours personnel et professionnel : atypique. Dans le désordre, élève surdoué, élu auvergnat, romancier, anarchiste, chirurgien (spécialiste éminent de la greffe du rein), franc-maçon, peintre, directeur d'hôpital, etc."
"Actuellement, Jean Vacant est au chevet de la polyclinique de Furiani, financièrement sous perfusion. Une fois sa mission remplie, d'ici un an ou deux, il passera à autre chose. Visiblement, ça ne le dérange pas trop d'avoir plusieurs vies en une ...
Chirurgien humaniste et... anarchiste
Ses racines auvergnates sortent de la terre fertile du pays des Combrailles. Ses parents étaient instituteurs. Son père Camille, dit Mirabeau, a été un héros de la Résistance, soldat de 'L'armée secrète'. C'était un passeur entre la zone occupée et la zone libre.
'Il avait fabriqué 3 400 fausses pièces d'identité. Lorsqu'il a été dénoncé à la Gestapo, en avril 1943, j'avais cinq ans. J'ai été caché pendant plus d'un an dans une ferme isolée. Lui, a pris le maquis avec quelques-uns de ses anciens élèves.'
Son père a ensuite entrepris une longue carrière politique, maire, conseiller général, et il fut même l'un des fondateurs de la Sécurité sociale. Il lui a consacré un livre paru en 2008 (1). Le virus de la politique a germé dans toute la famille. Lui-même, pendant dix ans, a été maire et conseiller général de Pionsat (dans le Puy-de-Dôme) après le décès de son père en 1968, et son frère, Edmond Vacant, a été député PS pendant trente ans. En 1989, ce dernier avait fait sensation dans l'hémicycle du palais Bourbon en pénétrant la tête coiffée d'un foulard noué en tchador au moment du débat national sur le foulard islamique. Jean, pour sa part, est anarchiste de conviction et il revendique encore ce statut aujourd'hui, à plus de 70 ans. Et c'est encore pour défendre, à son tour, la laïcité et les valeurs humanistes, qu'il devient franc-maçon au Grand-Orient. 'Ma mère Angèle était également une résistante. Elle est décédée d'une insuffisance rénale. J'avais seulement huit ans, et c'est à ce moment-là que j'ai pris la résolution de devenir médecin, avec l'idée, dans ma tête d'enfant, de sauver toutes les mères de cette maladie.'
'Ce roman est un cri d'alarme'
Il réussit ses études de médecine et devient, en 1964, interne des Hôpitaux de Paris. Pendant quatorze années, l'urologue Jean Vacant exerce la profession de chirurgien à Necker, aux côtés du Pr Jean Hamburger, ancien élève de Louis Pasteur et père du chanteur Michel Berger. 'La première greffe de rein au monde avait été faite à Necker en 1954 par Auguste Renard, et, en 1960, chez le professeur Hamburger dans une absence totale de cadre juridique'. Puis, il quitte Paris pour la Côte d'Azur où il poursuit sa carrière de chirurgien pendant trente ans, avant de diriger la clinique Santa-Maria de Nice.
Il publie aujourd'hui son premier roman, Un rein sinon rien (2), une intrigue policière, l'histoire d'un homme riche et physiquement attirant qui se glisse la nuit dans une chambre d'hôpital pour débrancher un motard plongé dans le coma à la suite d'un accident de la route, dans l'espoir de bénéficier de son rein dont la greffe lui est vitale. Et il va jusqu'à éliminer l'infirmière qui l'a surpris.
'Ce roman est un cri d'alarme, car la chirurgie en matière de greffes d'organes est sur le point de devenir un commerce, et un trafic en plein développement. Les prélèvements de reins se font sur les condamnés à mort en Chine, et de façon criminelle au Brésil. Récemment, sur internet, un individu proposait son rein contre un emploi. On doit redouter aujourd'hui une marchandisation du corps, sang, ovules, sperme, etc. J'ai choisi un moyen ludique, la littérature policière, pour la dénoncer.'
En troquant le scalpel contre la plume, il espère sensibiliser le public. Quitte à s'exposer à la critique pour avoir soulevé une question éthique grave par le truchement peu orthodoxe du roman. Qu'importe ! Jean Vacant a les reins solides."
(1) Mirabeau, mon père. Éditions La Galipote.163 p. 18 Eur
(2) Un rein sinon rien. Éditions La Galipote. 149 p. 16 Eur
Source :
http://www.corsematin.com
Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire